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[RP fermé] Tous les chemins mènent quelque part...

Osfrid
    Les flocons s’accrochaient les uns aux autres en virevoltant doucement selon la force du vent et Osfrid observait cette danse à travers le carreau d’une auberge. Debout, une main sur le mur de pierre glacé, il était là depuis un moment. A quoi pensait-il donc le danois en cette fin de journée alors que la luminosité venait à manquer, que doucement prenaient place les ombres et leur jeu de danse immortelle ?

    Inspiration profonde qui se fit entendre dans le silence des lieux, Osfrid était déjà loin de tout ça. Parti vagabonder sur les terres blanches du Nord qui lui manquaient alors que dans son corps résonnait la lassitude d’un long voyage. Depuis des mois, il tirait sur la corde et tout n’allait pas en s’arrangeant. Il aurait aimé être ailleurs, il aurait aimé chevaucher son jutland, le visage offert au vent, il aurait aimé entendre le rire des enfants et les mots tonitruants des amis en taverne partageant un verre d’hydromel… mais il était ici à attendre… Attendre celle qui, au fil des mots, au fil de la plume, était devenue doucement une amie.

    Rares étaient les personnes qui arrivaient à le toucher de si près mais l’Irlandaise avait réussi ce miracle. Doucement, au gré des mots balancés sur des vélins à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit, il avait ouvert la porte de son monde, celui qu’il tenait jalousement caché. Et elle y avait pénétré, tout doucement, pour s’installer dans un petit coin et lui tendre la main silencieusement. Et par tous les dieux qu’il priait, Osfrid en avait besoin.
    Atteint de cette rage incendiaire contre certains membres de sa famille, il se détruisait lui-même. Brûlé de l’intérieur, incapable de faire la part des choses, il ne savait plus vraiment où regarder alors il l’avait appelé à son secours…

    Il n’y avait pas vraiment cru. Il n’avait pas vraiment eu l’envie non plus de la mêler à tout ça mais un soir, il avait lâché prise. Toucher le fond, il l’avait fait. Les deux pieds en avant, Osfrid avait plongé, foncé jusqu’à commettre l’impardonnable ce jour fatidique de retrouvailles.
    Poussé à bout, Rouen, Ribe, Paris, la fuite… tout c’était enchaîné sans lui laisser un instant de répit et maintenant il lui fallait refaire surface. Mais seul, il avait sombré inexorablement. Sans faire de bruit… Qui aurait pu s’inquiéter pour lui ? Il offrait une image de lui qui ne ressemblait que de loin à ce qu’il était devenu. Mais elle avait été là, oreille compatissante ou plutôt yeux rivés sur ce qu’il lui confiait et de ce fait, l’Irlandaise avait glissé d’elle-même dans cette spirale qu’il lui offrait. Et par ces mots, et par ces convictions et par ces coups de pieds à l’âme elle l’avait remis sur la route doucement mais sûrement.
    Combien de fois avait-elle joué ce rôle ? Combien de fois Isleen avait répondu présente pour le secouer ? Il ne les comptait plus et doucement, elle lui était devenue indispensable au point de toujours se confier un peu plus à elle. Ses bleus à l’âme, ses coups au corps, il les lui avait montrés. Elle ne le jugeait pas, non, elle ne le jugeait jamais, trouvant toujours un mot à coucher sur ce vélin impersonnel qui avait fait la liaison entre eux durant des jours et des nuits. Mais aujourd’hui, le danois avait besoin d’une présence pour ne pas complètement sombrer. Il avait trouvé une touche de légèreté en retrouvant la petite qui grandissait si vite qu’il avait l’impression de l’avoir perdu durant une éternité mais le mal était là, rongeant son cœur d’homme.

    Un autre soupir tandis que son pouce venait frotter le pli qui barrait son front. Les réflexions étaient profondes mais il savait qu’il en avait besoin. La dernière fois, lorsqu’il avait quitté Montpellier, des choses avaient été dites, d’autres imaginées, certaines tues par respect et orgueil ou hésitation mais aujourd’hui, qu’en serait-il au juste ?
    Osfrid ne savait pas de quoi serait fait demain mais une chose était certaine, la rouquine faisait partie désormais intégrante de son horizon. Elle lui avait promis une bosse sur son crâne de nordique d’avoir osé la menacer, il lui avait simplement répondu « je t’attends ma rousse ». Et là, devant cette fenêtre, il la cherchait du regard.


    - Où es-tu mon Irlandaise ? Quand verrais-je à nouveau ce regard pétillant qui m’a tant manqué ?

_________________
Isleen
The wise man said just walk this way
To the dawn of the light
The wind will blow into your face
As the years pass you by
Hear this voice from deep inside
It's the call of your heart
Close your eyes and your will find
The passage out of the dark
*
Send Me An Angel- Scorpions

Le froid de l’hiver, la neige enfin là, tapissant la nature d’un manteau blanc immaculé, voile cotonneux couvrant les bruits, l’heure est venue pour la nature de se poser jusqu’au retour du printemps . Pour autant les routes enneigées ne sont pas vide de monde : l’irlandaise avance dans la direction qu’elle s’est donnée, là ou ils doivent se retrouver. La bise hivernale fouette doucement son visage, amenant une teinte rosée à ses joues, gelant le bout de son nez, mais elle n’en a cure, elle avance, elle en a décidé ainsi, bien avant l’arrivée de la neige, alors il ne sera pas autrement. Oui, effectivement elle serait bien mieux au coin du feu, chez elle ou dans une taverne, plutôt que là sur la route, elle aurait pu renoncer, oui mais non… pour plusieurs raisons.

La première : la rouquine adore marcher. Surtout lorsqu’elle doit faire le point sur elle même, lorsqu’elle doit évacuer ce qui la tracasse, ce qui la tourmente, ce qui l’inquiète, c’est son moyen de reprendre pied vraiment, ça l’apaise, la calme, l’aide à prendre ses décisions, impossible de vraiment expliquer ce qu’elle ressent à ce moment là, lorsqu’elle arpente les routes, elle ne le sait pas vraiment elle même, tout ce qu’elle sait c’est que bien souvent après elle se sent mieux, libéré d’un poids. Et aujourd’hui plus qu’hier, la rouquine a besoin de ce moment pour reprendre définitivement pied, pour redevenir celle qu’elle était, pour se libérer du poids d’avoir gâcher une amitié en voulant y croire, en donnant un " oui ", un oui qui n’aurait pas du être, une amitié qui n’aurait pas du changer, se libérer de son absence, de son manque de confiance en elle, de ce sentiment de rejet qu’elle vit, pour sortir de tout cela…Et pourtant, malgré cette blessure causée par les mots, le manque de confiance, elle… elle ne lui a pas retiré la sienne. Elle est encore prête à remettre sa vie entre ses mains si la situation l’exigeait.

La seconde : un danois qui l’attend, qui l’a soutenu lorsqu’elle attendait après Audoin, lorsqu’elle était à s’inquiéter de ne pas le voir, de ne pas avoir un mot de lui, de ne pas avoir de nouvelles, de ne rien savoir tout simplement. Un danois qui lui a écrit après son départ à qui elle a répondu, avec qui elle a correspondu régulièrement au fil des jours, devenant un ami. Un danois qui a su l’amener à se confier bien plus qu’avec n’importe qui d’autres, encore là pour elle malgré l’éloignement lorsque ce fut fini. Un danois pour lequel, aujourd’hui elle s’inquiète, surtout au vu de sa dernière lettre.
Cette lettre, tel un appel, cette lettre à laquelle elle avait répondu à la vitesse d’un cheval au galop, comique lorsque l’on sait sa passion de l’animal, mais elle n’avait pu faire autrement, les mots écrits l’avaient touchés, inquiétés, alors elle en avaient envoyé d’autres en espérant qu’ils suffisent le temps de lui permettre de prendre la route.

Ils s’en étaient écrites des lettres, leurs volatiles allaient dans un sens, dans l’autre contenant... confidences, sentiments, amitié, soutient de l’un pour l’autre et inversement, mots rudes donnés par l’un, par l’autre, ha ça ils ne mâchaient pas leurs mots, et surement qu’ils se seraient envoyés des choses à la figure s’ils avaient été en présence l’un de l’autre, enfin elle lui en aurait envoyé, lui qu’aurait-il fait ? Elle ne sait pas, une chose est certaine, il ne serait pas resté là sans rien faire…Ils en avaient couchés des mots sur les vélins, des confidences…auraient-ils dit autant s’ils avaient été ensemble face à face à discuter simplement autour d’un verre ? Là…là c’est un mystère. Ceci étant cela, un lien s’était créée entre eux, un lien fort que la rouquine n’a pas envie de voir disparaître et là, elle vient et pour elle, et pour lui.

Voilà pourquoi, elle est là sur les routes à arpenter celles-ci en direction de Lodève, à faire crisser ses bottes sous la neige, pour y arriver en fin d'après midi, le soleil de décembre si bas, rasant la campagne, la réchauffant à peine, les joues rosies, la crinière totalement indomptée, mais le sourire aux lèvres, ils vont se revoir, il lui a manqué plus qu'il n'aurait du, mais elle ne veut même pas se pencher sur cette question, la ville s’offre à son regard tout aussi enneigée que la campagne.


Here I am* Agus tú nó má tá tú?

Mais avant ça, se trouver une auberge pour s’y poser un peu, le temps de se réchauffer, elle a beau venir du nord, il fait froid, elle est gelée ! Donc se réchauffer avant de partir à sa recherche, parce qu’ils ont oublié de se donner un endroit ou se retrouver…les idiots, dans une ville inconnue de l’un et de l’autre, ne pas avoir pensé à ça ! Ils sont bien fichus de se louper ! L’idée lui tire un léger sourire, alors qu’elle y songe juste. Pas question qu’ils se loupent, ha non non non et d’ailleurs comme il est dit, il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis, et la rouquine n’étant pas classé dans cette catégorie, elle envoie au loin l’idée de se réchauffer, elle va le chercher maintenant, il est forcément arrivé avant elle, elle aura tout le temps de se réchauffer après, autour d’un verre, près d’un bon feu, avec lui.

La rouquine de frotter ses mains l’une sur l’autre, de souffler dessus un peu pour les réchauffer et quelques temps plus tard, après avoir arpenté quelques rues dans la ville, d’arrimer enfin ses onyx à des perles bleutées derrière une vitre, esquisse d’un léger sourire.


Me voici Osfrid.



Dans l'ordre :
Le sage a dit : "arpente simplement cette route
Jusqu'au lever du jour
Le vent soufflera à ton visage
Alors que le poids des années ne t'affectera pas
Entends cette voix venant du plus profond de toi
C'est l'appel de ton coeur
Ferme les yeux et tu trouveras
La sortie des ténèbres"

Me voici* (suite des paroles de la chanson) Et toi ou es tu ?


_________________
Osfrid
    Le temps s’étirait avec lenteur, les heures s’effilochaient en emportant avec elle les quelques espoirs qui lui restait. Le danois était las de tout mais surtout de lui-même. L’impression que quoi qu’il dise, quoi qu’il fasse, la finalité se transformait en catastrophe… A croire que les dieux avaient décidé qu’il n’était pas digne d’eux et lui imposaient à nouveau des épreuves. Sauf qu’Osfrid commençait sérieusement à baisser les bras dans cette vie qui ne le satisfaisait plus vraiment. A quoi bon continuer à avancer lorsque l’on est si bas ?

    Question qui n’admettait aucune réponse il le savait. Son esprit retors lui faisait voir le mal partout mais surtout dans ses actions alors il n’avait que faire du reste qui n’était que détail insignifiant finalement. Enième soupir devant cette fenêtre qui s’embuait sérieusement à force d’attendre. Et Osfrid avait tourné la tête vers l’âtre afin de s’assurer que le feu ne se mourait pas. Oh pas pour lui, le froid il le supportait mais pour ceux qui oseraient franchir le pas de cette porte, de cette auberge, de cette ville…

    D’un mouvement lent, le danois baissa les paupières quelques instants se remémorant avec gravité tous les mots qu’il avait pu coucher sur le vélin. Le besoin de parler, le besoin de s’épancher sur ce qu’était ces instants qui parfois paraissaient sans aucun sens à cet homme qui en avait vu bien plus souvent qu’à son tour et puis l’inquiétude… pour elle, pour ce devenir qui ne viendrait pas, pour les sentiments qu’il sentait confus dans sa tête d’Irlandaise, aussi têtue que lui. Elle en avait encore des secrets à lui révéler, et il serait patient même si le fait de la voir en face de lui serait moins facile, il le savait. Loin des yeux, proche de l’âme voilà ce qu’il pensait le danois et c’était ce qu’ils avaient vécu en s’envoyant Loki et Bàn à longueur de temps. Mais maintenant qu’allait-il faire, que lui dirait-il encore ?

    Une ombre passa devant ses azurs qui ne voulaient pas quitter cette fenêtre, éclairée par la lueur de la cheminée et des bougies disposées çà et là sur les tables. L’heure avançait et l’hiver aidant, le ciel allait revêtir son manteau sombre parsemé d’étoiles parce que ce soir n’était pas une nuit comme les autres… Non ce soir, il pourrait poser son fardeau au moins pour quelques heures et ne pas se sentir agresser par la moindre parole que la rouquine prononcerait. Et tandis qu’il relevait le menton afin de regarder à l’extérieur, un doute le saisit. Une angoisse se fit maitresse en lui mais il ne pouvait plus reculer alors il chassa tout ce qui ne lui convenait pas pour laisser la place à cet infime espoir. Petite chandelle qui frimait dans le vent et la nuit afin de rester vaillante pour ramener les voyageurs sur le bon chemin. La main froide d’Osfrid vint frotter le carreau de verre afin de mieux épier l’extérieur. Et là devant lui flottait une silhouette qu’il n’avait aucun mal à reconnaitre.

    - L’Irlandaise….

    Mais si c’était son imagination qui lui jouait des tours et si, c’était une autre rousse qu’il prenait pour elle et si elle avait finalement rebroussé chemin… Osfrid se torturait un peu plus, ne sachant plus vraiment comment se comporter et puis il arrêta de cogiter pour se retourner vivement, prenant la direction de la porte qu’il ouvrit à toute volée. De toute manière, personne n’était là pour lui faire une seule remarque alors il hâta le pas pour se retrouver de l’autre côté de la ruelle, planté là à la regarder. Une quinzaine de jours qu’il ne l’avait pas vu, pas chahuté, pas taquiné sur ses petites frayeurs tout autant que ces travers et un sourire finit par venir étirer les lèvres d’Osfrid. Il avança d’un pas, se sentant aussi gauche qu’un damoiseau à son premier rendez-vous et puis il se mit à grogner, frottant légèrement la barbe qui lui mangeait doucement le visage. Jetant un bras sur le côté comme s’il éloignait le moindre commentaire qui pourrait venir ternir cet instant, il traversa la distance qui les séparait avant de refermer ses bras autour d’Isleen.

    Fermant les yeux, Osfrid apprécia que le temps se fasse son complice, éternisant pour une fois les minutes avant de respirer profondément avant de murmurer tout contre l’oreille de la rousse.


    - Ça fait du bien de te voir enfin… Tu m’as manqué l’Irlandaise…

    Mots bien banals pour des retrouvailles mais avaient-ils vraiment besoin de se parler pour se comprendre ? Tant de choses avaient été partagés entre eux que la complicité avait déjà tissé ses liens, doucement. Il l’éloigna un peu de lui afin de la soumettre à son regard inquisiteur, savoir si elle n’accusait pas trop la fatigue, si elle n’avait pas maigri, si malgré les embuches elle avait pris soin de continuer à vivre comme il le faisait de son côté.

    - Tu es resplendissante. Serais-ce ton poteen qui te conserve ainsi ?

    Le sourire était moqueur et il n’avait pu s’empêcher de la taquiner sur cette boisson chère à leur cœur. C’était qu’il y avait pris gout à sa rasade de tord-boyaux qu’elle lui avait fait découvrir et qu’il espérait encore partager avec elle mais alors qu’il passait un bras autour de ses épaules, il la scruta silencieusement.
    *Qu’as-tu encore à me faire découvrir ma rouquine, quel mystère es-tu prête à me dévoiler à nouveau ?*
    Sortant de ses pensées, Osfrid resserra ses doigts sur l’arrondi de l’épaule féminine avant de lui montrer d’un signe de tête l’auberge d’où il était sorti comme un diable de sa boite.

    - Ça te dit de venir te mettre au chaud ? y’a un bon feu qui crépite, de quoi boire et se restaurer… et puis si tu as envie, on peut toujours voir si tu n’as pas perdu la main…

_________________
Isleen
When your day is long and the night,
The night is yours alone,
When you're sure you've had enough of this life,
Well hang on.
Don't let yourself go,
Everybody cries and everybody hurts sometimes.

Everybody hurts.
Take comfort in your friends.
Everybody hurts.
Don't throw your hand.
Oh, no, don't throw your hand.
If you feel like you're alone,
No, no, no, you are not alone

Everybody Hurts - REM*

Dans quel état allait-elle le trouver ? Telle avait été la question, l’inquiétude le temps de son voyage, lorsque souvent le bout de ses doigts venaient toucher la lettre au creux de sa poche, lorsque ses pensées s’éloignaient de tout pour se tourner vers lui, et son inquiétude, réelle grandissait au fil des pas qui la rapprochait. Elle le lui avait écrit, elle ne le laisserait pas sombrer, pour autant arriverait-elle à l’aider à se relever ? Elle n’en avait aucune certitude, s’il ne le désirait pas, s’il ne parlait pas, même à coup de chopes sur le crane, il se laisserait couler, se laisserait aller à la haine, et à tellement de choses qui ne sont pas lui. Savoir cela l’attristait parce qu’au fil des conversations en taverne, au fil des mots couchés sur les vélins, elle avait doucement mais surement entraperçu ce qu’il était, ce qu’il continuait à être, malgré les blessures, malgré la haine…et parce qu’elle tenait à lui, parce qu’il avait réussi à ce qu’elle se dévoile un peu, parce qu’il y avait ce lien entre eux, doucement créée, elle ne le laisserait pas ainsi ! Elle l’obligerait à s’accrocher, il n’était pas seul !

Un sourire c’était formé à sa vue au travers de la fenêtre, et celui ci se fit plus amusé, lorsque la porte s’ouvrit dans un fracas, sous la tempête danoise, le dévoilant en entier à ses onyx plus observateurs qu’à l’accoutumer. Il semblait aller, il semblait juste, le reste attendrait qu’ils discutent, qu’elle sache, devine ce que parfois les mots ne dissent pas, ce qui se cache derrière. Elle sait bien ce qu’on peut dissimuler derrière des mos, des attitudes, elle même est de ces personnes qui ne dissent pas ce qui les touchent le plus, laissant cela dans un coin de cœur, d’âme, par pudeur, par peur de souffrir d’avantage, de donner prise aux autres….et qui ne disent vraiment que lorsqu’ils n’en peuvent vraiment plus, lorsque le fardeau devient trop lourd, trop dur. Très tôt, on apprend a devenir fort, à cacher les souffrances pour ne pas en recevoir d’autres. Alors il lui est aisé parfois de lire entre les mots. Mais avec ce danois, c’est étrange comme elle laisse aller doucement des bouts d’elle, petit à petit, il ouvre la porte qui mène à son âme, à son histoire et elle apprécie de pouvoir doucement le faire, à son rythme.

L’éclat dans le regard se fait plus doux, lorsqu’il arrive jusqu’à elle, hésite un instant, grognant un peu, se grattant cette barbe naissante, qui ne lui va pas si mal au demeurant, pour l’instant d’après l’enserrer dans l’étreinte chaude de ses bras, chuchoter des mots, tout sauf banal aux oreilles de l’irlandaise. Il y a tant derrière de simples mots, la rouquine le sait mieux que quiconque, en cet instant, dans ceux prononcés il y a tellement plus qu’un simple "tu m’as manqué", il y a tout ce que sa dernière lettre contenait, tout ce qui s’est créée entre eux, l’amitié et surement plus qu’elle peut le soupçonner. Alors elle lui rend son étreinte la rouquine parce qu’elle apprécie tout autant que lui le moment, le plaisir d’être arrivé, d’être là et qu’il y soit aussi.

Toi aussi Osfrid…toi aussi tu m’as manqué.

Il s’écarte légèrement fixant ses perles d’azurs sur elle, tandis que le vent glacial du soir revient, lui tire un frisson. Léger sourire, elle en a oublier, l’espace d’une étreinte, l’hiver et ses contraintes. Que vois tu donc lorsque tu me regardes ainsi ? Que cherches tu à savoir ?

- Tu es resplendissante. Serais-ce ton poteen qui te conserve ainsi ?

Un rire amusé tel un papillon léger qui s’envole d’un coup de ses lèvres, oui c’est un peu du danois qu’elle connaît là, en l’instant, de celui qui adore la taquiner, la faire réagir, c’est un peu de celui qui l’a quitté prenant la route il y a plus de deux longues semaines. C’est en parti ce danois là qu’elle retrouve. Le sourire se fait taquin lorsqu’elle lui répond du tac au tac.

Et toi tu as une mine épouvan’table...non mais regarde moi cette barbe et de lever la main naturellement vers lesdits poils et de tapoter la joue du blondy a du laisser aller moi je dis …- légère pause amuséeet oui le poteen con’serve, en douterais tu vilain ?

La main retombe, alors qu’elle continue sur le même ton enjoué, taquin. Restons sur ce ton là pendant quelque temps Osfrid, il y aura bien assez d’instants ou tu me diras ce que tu as sur le cœur, plus amplement, ou nous parlerons de ce que tu as couché sur ce vélin l’espace d’un soir, de ce qui m’a inquiété, ou nous continuerons ce que nous avons commencé toi et moi, nous continuerons à partager ce qui est nous, doucement, parce que vois tu, Osfrid, c’est étonnant mais j’en ai envie, j’en ressent le besoin.

Oui rentrons, sinon c’est une irlan’daise congelée que tu auras sur les bras …tu aurais l’air fin tiens.

Et d’allier l’action aux paroles, de prendre la direction de la porte ouverte qui l’attire, entrainant avec elle le danois, dont elle a pris naturellement la main se trouvant sur son épaule dans la sienne. Elle va vers la chaleur du feu qui l’appelle au loin, lui murmure déjà à l’oreille "viens rouquine, viens comparer ta crinière de flammes aux miennes, viens tu verras que les miennes réchauffent… elles"

A peine entrée, dans le vide de l’auberge, la rouquine libère la main tenue, se dirige vers le feu, se débarrassant au passage de sa cape sur un rebord de fauteuil, de sa besace délicatement sur un coin de table, bouteille à l’intérieur oblige, avouez qu’il serait dommage de casser la bouteille contenant le poteen ou plus souvent appelé par beaucoup ici "l’affreux tort boyaux irlandais", mais oh combien distiller avec patience, souvenir et amour par l’irlandaise ! Avouez ce serait une perte effroyable !
La rouquine là devant le feu, absorbant tant qu’elle peu la chaleur qui s’en dégage, de frotter ses deux mains l’une sur l’autre un moment, puis de les tendre en soupirant d’aise vers la douce chaleur qui se dégage, avant de se tourner vers son danois, exposant son dos aux flammes de l’âtre.


J’suis pas frileuse, mais ça fait du bien un peu d’chaleur….

Les prunelles se font plus sérieuses d’un coup, alors qu’elles accrochent les étés du danois, le sourire devient plus doux, la malice disparait, il s’estompe presque totalement, l’instant est particulier. Arriveront-ils vraiment à continuer se qu’ils ont commencé en s’écrivant ? A lever les barrières qui mènent jusqu’à l’âme, jusqu’au cœur, à se laisser aller assez pour permettre à l’autre de voir plus, de voir vraiment, de ne pas faire qu’entre apercevoir se qu’ils sont ? La rouquine n’en sait rien vraiment rien, tous les deux ils sont fichus de tourner autour du pot pendant longtemps, de se taquiner, s’engueuler, de se chercher mutuellement, sans jamais dire l’essentiel, mais pour autant de continuer à vouloir la présence de l’autre… Mais là, avant de revenir ou pas dans leurs vilains travers, certains mots sont importants à dire.

Tu sais, j’me suis inquiétée …. J’suis là maintenant.

Ils ne sont pas grands choses ces mots, banal à qui les écouterait, mais ils ne le sont pas, ils sont leurs dernières lettres, et ils ont leur importance, leur force aussi. L’irlandaise n’en dit plus, nul besoin, il sait, elle le laissera libre, pour ce soir de dire ou pas, elle n’insistera pas, ne forcera rien. Pour une fois, elle s’y emploiera, du moins essayera, une soirée sans violence, sans heurts, elle peut bien faire ça pour lui, pour lui qui a couchés ces mots sur ce vélin, que sa main vient rejoindre au fonds de sa poche.

Tu parlais d’boire, de se restaurer…j’e dis pas non, toute cette marche m’a donné faim.

Le ton redevient léger alors qu’elle s’assoit sur un siège à la table non loin de l’âtre ou elle a laissé ses affaires. Choisi ton sujet mon danois, ce soir profite, je vais essayer de ne pas être chiante, je vais essayer….


*traduction :
Quand ta journée est longue et la nuit,
La nuit appartient à ta solitude
Quand tu es sûr d'en avoir eu assez de cette vie,
Eh bien accroche-toi,
Ne te laisse pas aller,
Tout le monde pleure et tout le monde souffre parfois.

Tout le monde souffre.
Trouve du réconfort auprès de tes amis.
Tout le monde souffre.
Ne lâche pas ta main.
Oh, non, ne lâche pas ta main
Si tu as l'impression d'être seul,
Non, non, non, tu n'es pas seul


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