Syd
[Sur les chemins devant La Rochelle]
Après quelques problèmes de voyage, Clément était arrivé à La Rochelle. En effet, une erreur les avait fait rester une journée de plus à Saintes, lui et sa femme. Et là ils venaient d'assister à un racket, heureusement cette fois, ce n'étaient pas eux qui avaient été les victimes, mais décidément, les routes du Poitou n'étaient pas sûres. Lililapuce était partie de son côté, sûrement pour préparer son voyage vers Rouen. Syd avait un papier à la main et le relut une fois à voix haute à sa douce.
Nous, Tribunal de la Hérauderie de France, réuni en salle des caducées sous la présidence du Roy d'armes,
A vous, noblesse de France,
Faisons savoir que nous avons, par jugement révocable uniquement par la Haute Cour des Pairs, statué et rendu, statuons et rendons le verdict qui suit :
Qu'au vu du statut de la Hérauderie, stipulant : « Des dégradations, diminution et enlaidissement des blasons : en fonction de la nature de l'acte dérogeant commis, le noble peut se voir infliger des marques dégradantes sur son blason, temporairement ou définitivement. Ainsi le noble convaincu de faux témoignage, dadultère et divrognerie voit son écu barbouillé de deux goussets de sable sur les deux flancs. », les sieurs Meroot, Tydual, Kaikai, et dame Ksandra sont coupables d'ivrognerie notoire ayant conduit à avoir un comportement dérogeant, impie, violent, familier ou vulgaire,
Qu'en conséquence, les sieurs Meroot, Tydual, Kaikai, et dame Ksandra sont condamnés à voir leur écu barbouillé de deux goussets de sable à dextre et à senestre pour une période de deux mois ; un gousset estant la suivante pièce «Gousset : pièce en forme de pupitre tirée de l'angle dextre ou sénestre du chef, descendant diagonalement sur le point du milieu de l'écu, et tombant perpendiculairement sur la base. Cette pièce, rare dans le blason, était autrefois dit-on une fleurtrissure. Le gousset peut être versé, tourné, contourné.»
Que les faits n'étant pas clairement établis pour dame Ksandra, attendu que les témoignages diffèrent quant à sa participation aux débordements qui ont découlé de l'ivrognerie, elle se voit infliger cette mesme sanction mais avec un sursis probatoire de deux mois révocable en cas de nouvelle procédure.
Qu'au vu du statut de la Noblesse, stipulant : « Tout noble qui ne vivrait pas noblement pourra se voir réduit, lui et sa descendance, à l'état de roture. Vivre noblement, c'est :
[...]
-porter blason en règle ou montrer que l'on cherche à l'acquérir rapidement ; »
et du statut de la Hérauderie qui stipule : « les sanctions applicables par le Tribunal de la Hérauderie, par ordre de gravité, sont les suivantes :
[...]
-réduction à l'estat de roture »,
Il a été constaté que le sieur Meroot ne portait point les attributs ducaux que lui conféraient son rang, et qu'il n'avait point choisi fief.
Qu'en conséquence, le sieur Meroot se voit déchu de ses droicts et prérogatives attachés à son rang de duc, ne conservant donc que la baronnie de Charnée.
Que les condamnés gardent la possibilité de faire appel de la présente décision auprès de la Haute Cour des Pairs qui en évaluera la pertinence.
Que les condamnés ne puissent enfreindre la page de ce jugement, ou aller à son encontre par un courage téméraire, jusqu'à sa révision éventuelle par la Haute Cour des Pairs. Si cependant ils osaient le tenter, qu'ils sachent que l'ignominie atteindraient leur personne et leur lignage.
Pour que l'autorité de notre jugement obtienne une vigueur plus ferme dans les temps à venir, nous avons décidé de la confirmer par notre main et de la signer par l'impression de notre sceau.
Montjoie, Roy d'armes, a écrit et ratifié,
Le cinquième de juin de l'an de Pasques mil quatre cent cinquante quatre, en l'enceinte de la salle des caducées de la chapelle des Hérauts d'armes de France.
Qu'il en soit ainsi, heureusement.
- D'après ce que je sais et ce que j'ai trouvé dans les archives du Tribunal héraldique, c'est à La Rochelle que les quatre Angevins ont violé la terre sacrée d'un cimetière aristotélicien et par voie de conséquence, c'est ici que nous trouverons la stèle en l'honneur du premier comte du Poitou sur laquelle ils urinèrent pour se venger. Piètre vengeance d'une race faible. Tu n'as pas trop froid, ça ne te dérange pas de t'y rendre aujourd'hui ? demanda-t-il à sa rouquine adorée.
La neige tombait légèrement quand il aperçurent le cimetière, non loin de l'église.
_________________
Cercle des Amis de l'Histoire du Poitou
Après quelques problèmes de voyage, Clément était arrivé à La Rochelle. En effet, une erreur les avait fait rester une journée de plus à Saintes, lui et sa femme. Et là ils venaient d'assister à un racket, heureusement cette fois, ce n'étaient pas eux qui avaient été les victimes, mais décidément, les routes du Poitou n'étaient pas sûres. Lililapuce était partie de son côté, sûrement pour préparer son voyage vers Rouen. Syd avait un papier à la main et le relut une fois à voix haute à sa douce.
Nous, Tribunal de la Hérauderie de France, réuni en salle des caducées sous la présidence du Roy d'armes,
A vous, noblesse de France,
Faisons savoir que nous avons, par jugement révocable uniquement par la Haute Cour des Pairs, statué et rendu, statuons et rendons le verdict qui suit :
Qu'au vu du statut de la Hérauderie, stipulant : « Des dégradations, diminution et enlaidissement des blasons : en fonction de la nature de l'acte dérogeant commis, le noble peut se voir infliger des marques dégradantes sur son blason, temporairement ou définitivement. Ainsi le noble convaincu de faux témoignage, dadultère et divrognerie voit son écu barbouillé de deux goussets de sable sur les deux flancs. », les sieurs Meroot, Tydual, Kaikai, et dame Ksandra sont coupables d'ivrognerie notoire ayant conduit à avoir un comportement dérogeant, impie, violent, familier ou vulgaire,
Qu'en conséquence, les sieurs Meroot, Tydual, Kaikai, et dame Ksandra sont condamnés à voir leur écu barbouillé de deux goussets de sable à dextre et à senestre pour une période de deux mois ; un gousset estant la suivante pièce «Gousset : pièce en forme de pupitre tirée de l'angle dextre ou sénestre du chef, descendant diagonalement sur le point du milieu de l'écu, et tombant perpendiculairement sur la base. Cette pièce, rare dans le blason, était autrefois dit-on une fleurtrissure. Le gousset peut être versé, tourné, contourné.»
Que les faits n'étant pas clairement établis pour dame Ksandra, attendu que les témoignages diffèrent quant à sa participation aux débordements qui ont découlé de l'ivrognerie, elle se voit infliger cette mesme sanction mais avec un sursis probatoire de deux mois révocable en cas de nouvelle procédure.
Qu'au vu du statut de la Noblesse, stipulant : « Tout noble qui ne vivrait pas noblement pourra se voir réduit, lui et sa descendance, à l'état de roture. Vivre noblement, c'est :
[...]
-porter blason en règle ou montrer que l'on cherche à l'acquérir rapidement ; »
et du statut de la Hérauderie qui stipule : « les sanctions applicables par le Tribunal de la Hérauderie, par ordre de gravité, sont les suivantes :
[...]
-réduction à l'estat de roture »,
Il a été constaté que le sieur Meroot ne portait point les attributs ducaux que lui conféraient son rang, et qu'il n'avait point choisi fief.
Qu'en conséquence, le sieur Meroot se voit déchu de ses droicts et prérogatives attachés à son rang de duc, ne conservant donc que la baronnie de Charnée.
Que les condamnés gardent la possibilité de faire appel de la présente décision auprès de la Haute Cour des Pairs qui en évaluera la pertinence.
Que les condamnés ne puissent enfreindre la page de ce jugement, ou aller à son encontre par un courage téméraire, jusqu'à sa révision éventuelle par la Haute Cour des Pairs. Si cependant ils osaient le tenter, qu'ils sachent que l'ignominie atteindraient leur personne et leur lignage.
Pour que l'autorité de notre jugement obtienne une vigueur plus ferme dans les temps à venir, nous avons décidé de la confirmer par notre main et de la signer par l'impression de notre sceau.
Montjoie, Roy d'armes, a écrit et ratifié,
Le cinquième de juin de l'an de Pasques mil quatre cent cinquante quatre, en l'enceinte de la salle des caducées de la chapelle des Hérauts d'armes de France.
Qu'il en soit ainsi, heureusement.
- D'après ce que je sais et ce que j'ai trouvé dans les archives du Tribunal héraldique, c'est à La Rochelle que les quatre Angevins ont violé la terre sacrée d'un cimetière aristotélicien et par voie de conséquence, c'est ici que nous trouverons la stèle en l'honneur du premier comte du Poitou sur laquelle ils urinèrent pour se venger. Piètre vengeance d'une race faible. Tu n'as pas trop froid, ça ne te dérange pas de t'y rendre aujourd'hui ? demanda-t-il à sa rouquine adorée.
La neige tombait légèrement quand il aperçurent le cimetière, non loin de l'église.
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Cercle des Amis de l'Histoire du Poitou