Gorborenne
Terres du Sud, quelque part, en bordure de Castelnau, une Seigneurie inconnue. Du moins, une don le nom importe guère, moins en tout cas que le drame qui se trame entre ses murs de pierres.
Tout avait commencé il y a longtemps, par une discussion, "Nous aurons besoins de gens à nous" en fut la conclusion. Et depuis la naissance de leur fils, les choses commençaient à se faire un peu pressantes. Du moins, en tout cas, trouver une nourrice s'était fait une priorité hautement importante. Ainsi le Prince s'était mis à dicter, ainsi, avait-il commencé à recruter.
Il dictait justement, au dernier recruté en date... Otis, dict le Fol. L'homme trainait un parfum bizarre, que le Géant avait encore quelques difficultés à appréhender. Non pas qu'il lui semblait tordu... ou malhonnête... juste... bizarre. Assez quand même pour lui garder une certaine méfiance vis à vis du Fol. Sorte d'instinct peut-être, que jamais il ne lui présenta son dos, alors qu'il déambulait dans la pièce, dictant quelques mots.
De Nous, Gorborenne Salmo Salar du Bois Cendré, Prince de Montreuil,
À la très respectable Corporation des Nourrices Neutres,
Salutations,
Par la présente, nous vous faisons état de notre volonté de recourir aux services d'une représentante de votre Corporation afin de prendre soin de notre Maison et de nos héritiers.
En plus de l'allaitement de notre fils nouveau-né, il faudra veiller au soin et à l'éducation de nos deux filles ainées, ainsi qu'aux menues tâches d'intendance liées aux précédents.
Nous précisons que les gens employés à l'intendance de notre Maison sont logés, nourris, et mis à l'abri du fer et de l'injustice. De même, nous récompensons l'engagement assidu par un écu d'argent, tous les samedis. Et après le premier mois de service, nous confirmerons l'embauche par le don d'une tenue de travail complète.
Nous serons sur Toulouse dès demain. Si votre corporation à quelque intérêt pour cette embauche, que vos Compagnons s'y présentent à nous.
Dictée en Cambrousse Toulousaine, ce vingt-septième de Septembre 1460
Inversion des places, comme le Géant indique au Fol de se lever pour qu'il puisse s'assoir afin d'apposer sceau et signature, et de lui tendre un second vélin apposé celui-ci, de quelques dorures.
Tenez, vous nous précéderez sur la route de Toulouse. Vous irez porter cette lettre à qui de droit, quant au faire part, vous irez l'afficher sur le parvis de la Cathédrale.
Bien que ses yeux se soient réouverts à la lumière depuis quelque temps, ils vaient encore du mal à focaliser correctement, et se fatiguaient rapidement. Et puis, surtout, il y avait toujours ce goût de ruse qu'affectionnait le Géant. C'est pourquoi il gardait encore son bandeau d'aveugle sur les yeux, pour les reposer autant que par jeu... Un sourire en énigme alors qu'il se laisser aller contre le dossier de sa chaise.
Bon, maintenant, passons à votre cas, Mestre de Landru. Ma Promise m'a vanté vos mérites, et je dois avouer que vous ne les avez point démentis jusqu'ici. Et pourtant, quelque chose m'empêche de vous accorder totale confiance, ainsi que j'attends de pouvoir le faire envers mes gens de maison.
Mais je ne suis pas homme à me faire une opinion sur une simple impression. Racontez-moi votre histoire, que je sache qui j'accueille sous mon toit.
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Tout avait commencé il y a longtemps, par une discussion, "Nous aurons besoins de gens à nous" en fut la conclusion. Et depuis la naissance de leur fils, les choses commençaient à se faire un peu pressantes. Du moins, en tout cas, trouver une nourrice s'était fait une priorité hautement importante. Ainsi le Prince s'était mis à dicter, ainsi, avait-il commencé à recruter.
Il dictait justement, au dernier recruté en date... Otis, dict le Fol. L'homme trainait un parfum bizarre, que le Géant avait encore quelques difficultés à appréhender. Non pas qu'il lui semblait tordu... ou malhonnête... juste... bizarre. Assez quand même pour lui garder une certaine méfiance vis à vis du Fol. Sorte d'instinct peut-être, que jamais il ne lui présenta son dos, alors qu'il déambulait dans la pièce, dictant quelques mots.
De Nous, Gorborenne Salmo Salar du Bois Cendré, Prince de Montreuil,
À la très respectable Corporation des Nourrices Neutres,
Salutations,
Par la présente, nous vous faisons état de notre volonté de recourir aux services d'une représentante de votre Corporation afin de prendre soin de notre Maison et de nos héritiers.
En plus de l'allaitement de notre fils nouveau-né, il faudra veiller au soin et à l'éducation de nos deux filles ainées, ainsi qu'aux menues tâches d'intendance liées aux précédents.
Nous précisons que les gens employés à l'intendance de notre Maison sont logés, nourris, et mis à l'abri du fer et de l'injustice. De même, nous récompensons l'engagement assidu par un écu d'argent, tous les samedis. Et après le premier mois de service, nous confirmerons l'embauche par le don d'une tenue de travail complète.
Nous serons sur Toulouse dès demain. Si votre corporation à quelque intérêt pour cette embauche, que vos Compagnons s'y présentent à nous.
Dictée en Cambrousse Toulousaine, ce vingt-septième de Septembre 1460
Inversion des places, comme le Géant indique au Fol de se lever pour qu'il puisse s'assoir afin d'apposer sceau et signature, et de lui tendre un second vélin apposé celui-ci, de quelques dorures.
Tenez, vous nous précéderez sur la route de Toulouse. Vous irez porter cette lettre à qui de droit, quant au faire part, vous irez l'afficher sur le parvis de la Cathédrale.
Bien que ses yeux se soient réouverts à la lumière depuis quelque temps, ils vaient encore du mal à focaliser correctement, et se fatiguaient rapidement. Et puis, surtout, il y avait toujours ce goût de ruse qu'affectionnait le Géant. C'est pourquoi il gardait encore son bandeau d'aveugle sur les yeux, pour les reposer autant que par jeu... Un sourire en énigme alors qu'il se laisser aller contre le dossier de sa chaise.
Bon, maintenant, passons à votre cas, Mestre de Landru. Ma Promise m'a vanté vos mérites, et je dois avouer que vous ne les avez point démentis jusqu'ici. Et pourtant, quelque chose m'empêche de vous accorder totale confiance, ainsi que j'attends de pouvoir le faire envers mes gens de maison.
Mais je ne suis pas homme à me faire une opinion sur une simple impression. Racontez-moi votre histoire, que je sache qui j'accueille sous mon toit.
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