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[RP] La Rupture : Mode d'emploi.

Mahelya
[phase 1 : le Choc]

C'était là. Dans sa main. Noir sur vélin.
Juste quelques mots pour une multitude de larmes.
Aujourd'hui, ils auraient du passer la journée ensemble à l'atelier. Aujourd'hui, ils auraient du se retrouver après cette si longue absence. Pourtant aujourd'hui c'était l'enfer. Aujourd'hui c'était la mort. La mort d'un couple, la mort d'un coeur, la mort d'une jeune femme. l’Étincelle ne brillait plus. La Flamme était soufflée.
Froissé entre ses doigts se trouvait l'arme avec laquelle il venait de l'assassiner. Un coup, juste, un mais bien cadré, asséné au centre de son palpitant, interrompant son souffle.
Juste quelques mots. Trois fois rien. Mille fois tout.
Un hoquet brisa le silence du salon, et la silhouette assise sur la chaise laissa tomber sans vie son bras, lâchant le petit parchemin.
Juste quelques mots. Quelques gouttes d'encre.
Il aurait tout autant pu l'écrire avec son sang.


Citation:
Je suis désolé, je ne peux pas...
Ne m'en veux pas...


Les sinoples humides se posèrent une dernière fois sur l'écriture si bien connue. Une larmes glissa le long de sa joue et du bout du pied elle envoya valser, le poignard de papier loin de sa pauvre dépouille.
Juste quelques mots. A peine quelques traits de plume.
Brisée.
Blessée.
Morte.
Il venait de la tuer et de laisser sa dépouille pour nourrir les charognards.
* Venez bande de Vautour ! Venez vous repaitre de celle que j'eus été, cart aujourd'hui je ne suis plus... *.
Toute envie avait déserté l'Esprit de la jeune fille, et le silence devenait cet amant trop attentionné, qui venait contre son corps s'enrouler, se frotter, s'accrocher, pour mieux l'étouffer.
Juste quelques mots. Des mots qui brisent une vie.
Une autre perle d'eau salée s'échappa des cils de Flamme. Qu'allait-elle devenir maintenant ? Elle qui n'était déjà rien... Elle venait de perdre la lumière de ses ténèbres.
Juste quelques mots. C'est pas grand chose, mais tellement pourtant.
La main blanche essuya le visage aux tâches de rousseurs, l'anneau de métal qu'elle portait depuis ses fiançailles, glacial, vint lui confirmer la dure réalité. Il était parti.
Il l'avait quitté ... Elle sa Fiancée ... Sans autre explication que "je ne peux pas".
Juste quatre mot pour l'assassiner.
Ce contact métallique contre sa peau, fut aussi douloureux qu'une brûlure. Et les larmes se mirent à jaillir avec force du regard émeraude. La respiration de l’Étincelle sans vie devint irrégulière et profondément douloureuse. Chaque goulée d'air qu'avidement elle essayait d'avaler, n'était autre que lames de rasoir meurtrissant un peu plus ses chairs.
Juste quatre mots. Il n'avait même pas eu besoin d'une épée pour la transpercer.

A bout de tout ! Envie de rien. Des sombres pensées vicieuses et pernicieuses se déversaient sinueusement dans son esprit alors que son frêle corps tremblait violemment comme pour repousser loin d'elle la dure réalité de la vie. Il était parti ... Elle n'était plus rien ... Ce ne pouvait être vrai ! ... Jamais il n'aurait pu lui faire ça ... et pourtant si ...
Avec seulement quatre mots...
La tête claqua contre la pierre du sol. Le corps de la jeune fille avait chut de son siège. Les larmes coulaient. Les sanglots couinaient.


- Ha harchi ... Haaarchi ... c'est fini... tout est fini... Laisses-moi crever je t'en prie...

Bien entendu, dès qu'il avait entendu la chute, le valet s'était précipité dans le salon. Et à présent, comme une perle fragile, assit à même le sol, il tenait délicatement la tête de sa filia en pleurs contre son torse, sa main usée par le temps entremêle dans ses boucles de flammes, lui murmurant des mots dont il espérait qu'ils apaiseraient son cœur poignardé.
Mais ce n'était que des mots ... Juste quelques mots.
Pourvu que Miel ne la voit pas dans cet état...

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Mahelya
[Phase 2 : le Vide]

La brutalité de l'annonce passée, Mahelya avait retrouvé un semblant de contenance, mais en réalité, elle était sur pilote automatique, vidée de la moindre pensée. L’Étincelle se contentait de faire des gestes mécaniques qui ne demandaient aucune réflexion, aucune interrogation. Et si par malheur elle se retrouvait face à un dilemme, elle laissait tout en plan pour faire autre chose de moins compliqué. Bien entendu, son comportement inquiétait vraiment les domestiques de la maison rue de la Justice. Harchi ne cessait de la suivre, le plus étonnant et qu'il pensait sincèrement que la Flammèche ne le remarquait pas. Et Bertille, la cuisinière, ajoutait dans ses plats des monticules de beurre pour être sur que les petite cuillère que la Rouquine avalait la nourrissaient assez. Ce n'était plus du ragout agrémenté d'un peu de matière grasse, mais s'apparentait plutôt à de la matière grasse un peu agrémentée au ragout. Beurk... La seule amélioration par rapport à la semaine passée, c'est qu'elle n'avait plus les yeux rougis. En même temps, elle n'avait plus de larmes pour pleurer. Elle était vide. Il n'y avait qu'en présence de Miel qu'elle essayait de dominer son état léthargique permanent, se contentant pourtant de répondre le minimum aux interrogations de la jeune brune.

Citation:
    Non, non, non, non
    Je ne veux pas prendre l'air
    Non, non, non, non
    Je ne veux pas boire un verre (*)


Sinon, Mahelya ne parlait presque jamais. Elle n'avait même pas eu le courage de prévenir sa mère, ni même sa cousine, ni même écrit à Sofja, pour savoir comment la Vicomtesse se portait, si elle était au courant, si elle savait quelques choses ? Non ! Et a vrai dire ces questions ne lui effleuraient même pas l'esprit. Déconnectée de tout, elle se complaisait dans la petite bulle qu'elle s'était elle-même fabriqué. Réflexe de défense : "Si personne ne m'approche, plus jamais personne ne me quittera.". Son cœur était encore en miette et l'étape de la réparation n'avait même pas encore débuté. Pour tout dire, elle n'avait même pas encore été envisagée.
Parfois, l'obligation de se rendre dans son atelier de Tisserande, la poussait à sortir des quatre murs protecteurs de sa demeure. Ceux qui la croisaient à ce moment, ne devaient pas la reconnaître, ou alors ne pas en croire leur yeux. L’Étincelle ne passait guère plus de temps à se pomponner, aussi semblait-elle souvent négligée. Ce n'était pas faute, pour son entourage d'essayer de la motiver, de la requinquer. Après tout elle n'avait que quatorze ans. Harchi lui avait même suggéré de reprendre le travail. Et pour toute réponse ...


Citation:
    Je ne veux pas travailler
    Je ne veux pas déjeuner(**)


La Flamme de vie l'avait quittée. Puis rien n'avait le gout sucré du bonheur pour la petite Rousselotte. Le vide pour seul compagnon ... *Elle disait que vivre était cruel. Elle ne croyait plus au soleil. Ni aux silences des églises. Même mes sourires lui faisaient peur. C'était l'hiver dans le fond de son cœur. *(***)

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(*) Artist: Camélia Jordana
Titre: Non Non Non

(**)Je ne veux pas travailler
by Pink Martini

(***)Francis Cabrel - C'était L'hiver

Merci pour l'inspiration !

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Mahelya
[phase 3 : La Colère]

    Qui apaise la colère éteint un feu ; qui attise la colère, sera le premier à périr dans les flammes.

(de Hazrat Ali)

Imaginez donc celui qui met en colère une petite Flammèche déjà bien brûlante. Les ruptures, c'est toujours ainsi, d'abord, on essaie d'y croire, puis on se sent vide comme un manchot qui vient de perdre sa précieuse main. Puis le vide se mue en une rage folle et incontrôlable. Et c'est exactement dans l'état dans lequel se trouvait la petite Étincelle. Sa chambre à l'étage de sa maison rue de la Justice avait déjà subit son courroux. Tout avait été mis sans dessus- dessous. Une oreille de plumes d'oie avait même était éventré. Qu'il avait été salvateur de planter la lame d'argent dans le tissus innocent en s'imaginant qu'il s'agissait du Goujat ! Si seulement cela avait pu être lui ! Si seulement il avait osé l'affronter en face ! Mais non ! L'immondice c'était réfugié derrière un mot ridicule, préférant la fuite à la Confrontation.

- Ah ! Cet espèce de ... espèce de ... Vile raclure de fond de crachoir ! Qu'il ose de nouveau se montrer devant moi et je l’occis !...

Citation:

    Tu bouges, tu bouges?
    Je ne bougerai pas, j´attends
    Et rouge, et rouge,
    Une flamme s´en va, dansant
    Et soudain, c´est la terre
    Qui s´ouvre, qui s´ouvre,
    Vocifère ta colère, qui claque, éclate.
    Tu bouges, tu bouges.
    Moi je ne bouge pas, j´attends. (*)


- Ce crétin des Alpes ! Cette larve baveuse et répugnante ! Ce marin d'eau douce. J'en fais le serment Harchi ! Si je le voit je le plonge la tête la première dans les latrines ... Comment a-t-il osé se séparer de moi ! Moi tu entends ? Moi ! Marie-Amélya ! J'étais parfaite pour lui ! Parfaite !
TU le sais bien ! Je lui aurait donné ma vie s'il me l'avait demandé ! Mais au lieu de cela ! Il a fuis ! Une fuite ! Un lâche ! Un invertébré sans cervelle !... Ouhhhh !!! je vais ! Je vais .... Si je pouvais je le démembrerai !


Et le pauvre Harchi observait sa prunelle qui se trouvait dans une colère noire. Furibonde, elle arpentait tous les couloirs de la demeure vociférant ça et là des insultes qu'il ne pensait pas qu'elle connaissait. Même l'atelier de tisserande de la jeune fille avait subit sa colère. Au premières lueurs de l'aube, pas encore apprêtée, La Rousselotte s'était rendu dans son antre de tissus et s'était évertuée à démonter, fibre par fibre dans un premier temps, le tissus dont elle s'était servit pour la chemise d'Ilia quelques mois auparavant.

- Ahh il sera bien marron quand il aura besoin de ce tissus pour s'en faire un Mantel ! C'est moi qui avait l'unique stock de cette couleur ! Ahaha ! Adieux Classe et Élégance, Il n'aura qu'à s'habiller dans les friperies !


A présent, elle s'appliquait à détruire tout ce qui avait été en contact de près ou de loin avec le Fiancé fuyant. La maison, habituellement parfaite, semblait un champs de bataille après l'assaut.

Citation:

    Tu tonnes, résonnes.
    Le bruit de tes cris, maintenant.
    Tu casses, agaces.
    Le temps a suspendu son temps.
    Tu armes tes armes, tu guettes mes larmes
    Et je reste de glace,
    Méfiante, prudente.
    Tes armes, tes drames
    Ne m´alarmeront pas, j´attends (*)


Maintenant qu'elle avait réduit en charpie tout ce qui lui rappelait Lui, elle tournait, retournait en rond, exprimant avec hargne quantité d'insultes, totalement inconvenantes pour une jeune fille de son age. Mais le vieil Homme savait, sa Prunelle était blessée, aussi ne disait-il rien et restait-il impassible devant la colère de sa Filia (**). C'était comme un deuil, le cheminement que son esprit effectuait pour enfin accepter qu'il ne serait plus là, à ses côtés, comme il le lui avait pourtant promis.
Soudain le silence tomba, et les sinoples se posèrent sur le vieux valet, parfaitement immobile et muet. Et sans vraiment que l'on comprenne pourquoi, l’Étincelle plongea dans les bras de son protecteur, pleurant à chaudes larmes.


- Pouuuuuuuuurquoiiiiiiiiiii il m'aaaaaaaaaa faaaaiiit çaaaaaaaa ....

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(*) Chanson La Colère - Barbara
(**) filia : fille en latin

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Mahelya
[Phase 4 : La Tristesse.]

    La tristesse vient de la solitude du cœur.

(Phrase de Montesquieu)

Lundi...
Les joues étaient humides, les yeux rougis, les sinoples perdus sur l'étendue verte de son jardin. Admirer le paysage ? Certainement pas ! Juste posés là, sans rien de plus. Après tout, plus rien n'avait d'importance, plus rien ne la touchait, plus rien ne lui importait pas mêmes les rayons lumineux qui filtraient à travers les nuages de ce jour du mois d'octobre. Plus rien n'était réel, hormis cette douleur lancinante dans sa poitrine, qui compressait son palpitant et l'empêchait de respirer. Seul signe qu'Ilia avait vraiment existé, et qu'elle l'avait vraiment aimé. Mais il n'était plus, il était parti, il la laissait seule...
Mardi...
Les joues étaient humides, les yeux rougis, les sinoples perdus sur l'étendue verte de son jardin. Perdue dans ces pensée ? Certainement pas ! Seule la triste réalité et ce refus catégorique de penser, Elle voulait juste subir ce vide laissé par celui qu'elle aimait et qui pourtant l'avait quitté. Cette fois dehors il pleuvait, paysage sombre et grisé, triste miroir de ce visage pâle où même les tâches de rousseurs semblaient se cacher. Seule, après tous n'avait-elle pas été toute sa vie seule ?
Mercredi...
Les joues étaient humides, les yeux rougis, les sinoples perdus sur l'étendue verte de son jardin. Chercher le réconfort ? Certainement pas ! De toutes façons personne ne pouvait la comprendre. Personne ne savait. Nulle ne pouvait envisager la peine qui l'accompagnait désormais. Un mal vécu et imposé, soir et matin, du couché au levé et du levé au couché. L'Étincelle ne brillait plus, la Flamme était éteinte et la Flammèche mouillée. Une chose était certaine, on ne pouvait pas dire que la solitude n'était pas une amie fidèle, elle.
Jeudi...
Les joues étaient humides, les yeux rougis, les sinoples perdus sur l'étendue verte de son jardin. Sortir et essayer de s'amuser, passer à autre chose, tourner la page ? Certainement pas ! Voilà trois jours même qu'elle n'avait pas été rendre visite à Miel qui pourtant logeait dans la chambre à coté. Toute volonté s'était envolée. Il était parti et peu à peu elle partait avec lui. Oh certes, pas physiquement, mais déjà elle ne réfléchissait plus, ne jouait plus. Comment pouvait-on tourner une page que l'on avait pas fini de lire ? Les larmes et le souffle pour seuls compagnie. De toute façon dans la vie, quoiqu'il arrive on se retrouve toujours seul.
Vendredi...
Les joues étaient humides, les yeux rougis, les sinoples perdus sur l'étendue verte de son jardin. Ce qu'il y a d'étrange avec la tristesse c'est que chaque jour se ressemble. L'on se lève tout en sachant que l'on va souffrir et pourtant on continue inlassablement chaque jours à répéter les mêmes gestes. Peut-être que la routine permettait de ne pas perdre complétement pied. Semblait-il que l'Esprit avait besoin des mêmes gestes chaque jour, comme un refuge apaisant, un doux mirage que "rien n'avait changé", pour ne pas sombrer totalement. Qu'adviendrait-il s'il s'abandonnait totalement. Est-ce que le cerveau s'éteindrait et jetterait l'éponge ? La Routine ... Ce doit être ça l'instinct de survie, à condition de survivre seul.
Samedi...


- AAAAaaah Non Mad'moiselle ! z'allez pas r'commencer ! Suffit d'rester plantée là comme ça ! Croyez-qu'c'est ma passion ! d'regarder les statue d'marbre ? Bah non ! J'aime pas les musées ! Pis arrêtez-donc d'chialer un peu !
Bertille braillait alors qu'elle ouvrait les rideaux et avait déposé plateau repas sur la petite table ronde. - Non mais Franch'ment c'est pas une vie ! Oui oui il est parti ! Et Alors ? Il est co... Idiot ! Quitter un joli bout comme vous pour aller vivre d'aventure ! Moi j'vous l'dis, l'aventure qu'il voulait c'était surtout dans les braies ! Et puis c'est tout.

Les formes généreuses la Bertille tournaient et retournaient autour de l'Etincelle immobile. Toujours calée dans son siège, les larmes ruisselant sur sa peau de perle, qui pourtant, pour une fois écoutait les paroles de sa domestique.

- Savez ! Les Valentins à c't'age, ils veulent pas qu'tenir la main ! Comme dirait l'autre vivement la Sainte Marguerite. 'core heureux, qu'z'avez pas céder ! Vous seriez dans d'beaux draps j'vous l'dis. Il aurait bien été capable d'vous faire pondre un moufflet. ! Oh n'faites pas c'regard là ! Non non ! Vous'auriez pas aimé, avoir un gosse ! Bah réflechissez ! Qui donc qui lui aurait changé les langes pleines d'hum... avant l'petit déj'ner ? Et croyez-moi ça sent pas bien bon tout ça !

Sans plus de cérémonie, Bertille attrapa la fine main blanche de la Rousselotte et lui intima gentiment mais avec fermeté de se lever. Ne comprenant rien du tout, l’Étincelle avait pourtant obtempéré. Debout, là ! Dans sa chambre du premier étage du 16 rue de la Justice. La femme potelée entreprit de discipliner sa crinière avant de la faire se diriger vers l'escalier. Ce faisant, la voix nasillarde à l'accent à trancher au couteau continuer de parler, tandis que les larmes, plus éparse ruisselaient doucement sur les joues de Mahe.

- Bon maint'nant qu'z'êtes 'fin prête, c'est pas l'tout mais on va aller grailler un peu ! Rien qu'de savoir qu'vous mangiez pas, j'dois bien avoir perdu au moins 5 livres ! T'nez r'gardez, j'ai l'corsage déserté ! Va falloir r'médier à tout c'la, sinon Boniface, m'fera plus d'ristourne à l'boucherie !

Invité par Bertille, la Flammèche pénétra dans la cuisine. Le feu ronflait dans le foyer, au-dessus duquel une marmite crépitait joyeusement laissant échapper une odeur plus qu'appétissante. A la table, Harchi, le Vieux Valet attendait patiemment à la place qu'il occupait d'ordinaire. Malgré l'épaisse moustache poivre et sel qu'il portait, un fin sourire éclaira son visage et illumina ses opales lorsqu'il vit Mahelya entrer. Étrangement, elle aussi était contente de le revoir. L'air de rien il lui avait manqué, c'est donc un léger sourire qui s'esquissa sur ses traits et du revers de sa main elle fit disparaitre, les dernière trace d'eau salée.
Ce qui lui échappa totalement, en revanche, c'est le clin d’œil que Bertille adressa dans son dos à l'intention du Vieux Soldat. L’Écarlate ne le nota pas, ne le vit même pas, mieux encore elle était à mille lieux de s'en douter. Mais dans l'ombre, cela faisait déjà plusieurs jours que les deux domestique complotaient pour la faire sortir de la chambre. Car oui, Elle n'était pas si seule qu'elle le pensait.

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Mahelya
[Phase 5 : Se reconstruire malgré la solitude du cœur.]

      'Je me fous de tes détresses
      comme de tout et comme du reste...'
      C'est ça le temps qui passe
      'Je me fous de tes angoisses
      elles m'ont nourrie mais me lassent...'
      C'est ça, c'est le temps qui passe

La journée était ensoleillée malgré le froid hivernal qui pernicieusement enveloppait Limoges de son manteau Glacial. Les rayons de l'astre diurne brillaient déjà depuis quelques heures faisant fondre les gelées matinales, c'était une parfaitement journée pour se promener, seule. Vêtue chaudement, à la mode garçonne, à savoir braies doublées, chemise de laine et épais bas, le tout recouvert par une cape fourrée, l’Étincelle avait sellé son fidèle Ezildur et s'apprêtait à aller vagabonder dans la campagne Limousine avec pour seule arme quelques vélin, une plume noire et un encrier. Enfourchant son destrier elle se lança au galop vers la sortie nord est de la ville - rappelons que sa demeure rue de la Justice n'en était pas très loin. L'air frais lui fit le plus grand bien, vivifiant ses veine au plus profond. Seuls les sabot de l'équidé brisait le silence apaisant de la campagne. Sa promenade dura deux heures ou trois et ce ne fut qu'une fois qu'elle ressentit les premières douleurs dans son dos que la Flammèche décida de s'arrêter. C'était une clairière, calme, sans bruit qu'elle choisit pour se poser. Le Pur Sang ravi par cet arrêt en profita pour brouter quelques herbes encore verte. Pendant ce temps Mahelya prit place sur un petit rocher, installant son nécessaire d'écriture à ses côtés.

      'Je fais fi de tes 'je t'aime',
      ils sont des cris qui m'enchaînent...'
      C'est ça l'amour
      C'est quoi l'amour ?
      'tu ne vis pas, c'est morbide'
      En somme, je suis pathétique,
      C'est ça l'amour

Levant le nez aux quatre vents, l'Incandescente ferma les yeux et se laissa bercée quelques instants par la mélodie silencieuse de la nature. La douleur était encore présente, bien sûr, mais plus sourde, comme apprivoisée. Elle avait compris qu'elle pouvait compter sur ses proches pour l'aider à surmonter tout cela. Le temps l'y aidant, elle n'en voulait même plus à Ilia. Cependant, pour faire complétement son deuil, il lui rester une petite chose à faire. Lui écrire, même si cette lettre ne trouverait jamais de destinataire. La main tenant la plume se leva gracieusement puis la pointe taillée gratta le vélin encore vierge, plus pour très longtemps.

Citation:

    A toi, mon aimé, mon dévoué, mon tout.

    Par cette encre aussi noir que mon âme, je te dis adieu mon Amour ! Nous deux, ce fut beau, nous deux ce fut grand, nous deux ... je l'espérais pour toujours. Nous avions tout fait pour ! Même réuni nos familles, bravé les réticences des septiques, fait fi des obstacle, balayé les opposants. Les instants passés à tes côtés resteront de magnifiques souvenirs, et seuls eux je désire ardemment conserver. Les moments de rire et de tendresse, de complicité et de désaccords. Tous les instants où ton regard se posait sur moi et m'aidait à avancer.

    ...

Les sinoples se levèrent, scrutant le paysage environnant. Bien que le palpitant de l’Étincelle était serré, aucune larme ne roula sur ses joues aux tâches de rousseurs. Doucement elle resserra l'étreinte de la fourrure autour de son cou.

      Tu te fous de mes ténèbres
      comme de tout, et comme du reste...'
      C'est ça, le temps qui passe
      'Fais fi des signes du ciel
      seuls les faits, sont ton bréviaire...'
      C'est ça le temps qui passe

A nouveau l'encre noire remplie le parchemin, souillant son relief irrégulier de l'écriture fine et ronde de la Rousseur.

Citation:

    ...

    Mais un soir, ou bien était-ce en journée, par une réfléxion que je ne m'explique toujours pas, d'un revers de la main tu as tout balayé, me laissant seule dans le noir. Vois-tu, on en revient encore à la couleur de cette encre... A cet instant, de battre mon cœur s'est arrêté, et les larmes ont ruisselé sur mes joues, nul ne m'avait fait tant pleurer par une simple absence. J'étais perdue, désespérée et bien longtemps je t'en ai voulu. Toi qui vicieusement t'étais invité et fabriqué une place confortable au plus profond de mon palpitant.

    Il est vrai que je n'ai rien fait pour te repousser, je suis donc autant responsable que toi de cette situation. Aussi aujourd'hui je ne t'en veux plus. Je ne te souhaite ni bonheur, ni malheur. En vérité, je e l'avoue, ton avenir m’indiffère. Nul amertume de ma part, juste une page qui se tourne. Je ne te rend pas la liberté, je reprends simplement la mienne. Et malgré le vide laissé, je continuerai d'avancer.

    Oh bien évidement, notre histoire aura une place particulière dans mon coeur et ma mémoire, mais toi tu n'y est plus le bienvenue.

    Adieu, mon Éternel.
    Une Étincelle qui certes vacille contre le vent, mais jamais ne s’éteint.

Le point final fut apposé, et la plume cassée, l'encre nourrira la Terre de cette clairière pour que la nature se souvienne, de cette jeune fille qui par une journée hivernal devint une femme. Le parchemin quant à lui ...
L’étincelle se leva de son trône improvisé et lâcha le parchemin aux quatre vent.
Ainsi s'achève l'histoire d'Ilia et Mahelya. Une page se tourne, une autre s'apprête à être écrite.


      Tu dis : 'assez des histoires
      Ton passe est préhistoire...'
      C'est ça l'amour
      C'est quoi l'amour ?
      Crucifie-moi Ponce Pilate
      Noie-toi dans l'eau écarlate
      L'amour est loin


Si l'envie prend à quelqu'un de trouver la lettre, il le peut.


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En rouge les paroles de Mylène farmer Optimistiques-moi
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