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[RP] Votre premier entretien d'embauche

Mahelya
Tandis que Nizam lisait par dessus son épaule, l’Étincelle, relisait en essayant de voir si elle n'avait pas fait trop de fautes, ou ne s'était pas trompée. Et bien si, elle s'était trompée et avait carrément doublé le salaire du Balafré pour son enseignement des armes. Et Voilà petite Flammèche, tu rigoles, tu rigoles et tu fais n'importe quoi. Est-ce que ça serait la présence du Blond qui te perturberait ? Mais non m'enfin pas si tôt... Peut-être plus tard... Un léger froncement de sourcils apparut sur ses traits, buté sur le chiffre 500. Après un demi quart de seconde, elle haussa presque imperceptiblement les épaules. Bouarf après tout c'était elle qui avait fait une bêtise en écrivant n'importe quoi, autant en assumer les conséquences. Et puis si elle avait besoin d'une motivation pour apprendre vite, voilà qu'elle était toute trouvée. A ce tarif là, pour sur qu'elle ne trainerait pas. Note pour plus tard : Toujours noter sur un petit morceau de papier les grandes lignes d'un contrat et les avoir sous les yeux quand on rédige ledit contrat. * En tout cas tu as bien de la chance Blondinet ! *

Les termes semblaient convenir au Blond. Alors immédiatement, la Flammèche rapporta le vélin finement tanné devant elle, de sa main libre soulagea sa nuque qui était mise à rude épreuve depuis des heures avant le lever du soleil, et de l'autre se saisissant de la plume noire à encre noire pour apposer sa signature sur le double contrat. L'écriture appliquée, fine et ronde qui caractérisait tant la Rouquine. Une fois fait elle se leva, doucement glissa sur le sol, ne laissant bruisser sur le parquet que le bas de sa robe émeraude, afin de laisser la place libre devant l'écritoire, puis la Petite Flamme posa ses sinoples sur les azurs, miroirs.


- A votre tour de signer, vous le garderez sur vous ensuite pour y inscrire le nom de votre monture. Après, nous irons à la cuisine afin de vous présenter et ... enfin nous irons voir votre monture et je vous confierai les clef de votre maison. Ah moins que vous ne préfériez faire l'inverse, d'abord la maison et le cheval puis ensuite la cuisine ainsi dès votre repas terminé si vous voulez vous éclipser vous le pourrez.

La petite main blanche proposa le fauteuil à Nizam afin qu'il soit à son aise pour relire et signer le contrat, tout en le scrutant un instant du regard, La jeune fille avait eu l'impression que c'était un solitaire, et bien qu’inconsciemment elle souhaitait changer ce trait de caractère chez le Balafré, il lui fallait aller en douceur... Aussi lui proposer un choix était une bonne idée pour pas qu'il se sente déjà étouffé par le poids de ses toutes nouvelles responsabilités.
Pendant que le Blondinet s'occupait du contrat, l'Incandescente, ne lui prêta pas grande attention, préférant ranger discrètement son bureau, genre : Non Non je vous assure ! y'avait pas de Bazar ici ! c'était tout bien propre et même que vous avez rêvé." D'immenses rouleaux de parchemin étaient ainsi rembobiné dans le dos du Balafré, des flacons d'encre fermés ou jetés, des vélins rangés par catégories dans les tiroirs. Il y eu même un Livre des Vertus qui fut vite envoyé au placard ...

Puis la plume de cygne noire fut posée et la Frêle et le Blond regagnèrent le rez-de-chaussée, par le même chemin qu'à l'aller. Toujours de sa démarche gracile, Mahelya avait prit la tête du cortège, ondulant légèrement au gré des marches, le Blond n'avait ainsi que sa nuque et les quelques mèches ondulées qui se balançaient sur ses épaules, pour seul champ de vision.
En bas, tout était bien calme. La Rouquine ne se doutait pas du tout que sa petite protégée était rentrée. Et croyez-moi ignorer la venue d'une Tornade n'est pas forcément une bonne chose. Dans le hall d'entrée, les sinoples se posèrent sur la porte de la cuisine, puis glissèrent lentement sur Nizam. Affrontement au sommet : Émeraude versus Saphir. La Flammèche était ainsi, même pour une question banale, elle regardait toujours son interlocuteur droit dans les yeux.


- Alors, cuisine maintenant ou d'abord l'équidé ?
_________________
Nizam
    Il pensa que la rouquine ne s'était pas rendue compte du forfait doublé, ou n'avait pas trouvé cela dérangeant de le payer une fortune pour savoir se défendre avec une arme, à ce prix là elle devrait être redoutable avec le moindre cure-dent leurs entraînements terminés. Nizam ne se plaignit pas, souhaitant même que ce genre d'erreur lui arrive plus souvent dans ses contrats. Il la laissa apposer sa dernière marque, un Marie-Amélya suivi du nom arrondi qui le changeait de ce qu'il avait habituellement trouvé à la fin de ses lettres. Un nom bien long comparé à celui qu'il allait à son tour inscrire sur le vélin, le blond avait abandonné tout ce qui aurait pu le relier à sa famille et n'allait pas inventé des termes alambiqués pour les coller sans raison à l'unique prénom qu'il avait conservé. Il songea avec un sourire à la suggestion que lui avait fait un jour la femme dont l'étrange bâton avait atterri dans les mains du Balafré à Guéret, rajouter un "du Makhila" ne serait qu'une référence que peu comprendrait, et quel besoin inutile que d'imiter les interminables signatures nobles.
    Il quitta le mur et s'approcha du bureau dès que Mahelya lui laissa la place, il resta néanmoins debout, feuille en mains, ses azurs avaient quitté le regard de l'Etincelle pour se loger entre les mots d'encre. Il eut un fin sourire en entendant les propositions qu'elle lui faisait, loin de se douter que la Frêle faisait cela en partie pour apprivoiser l'homme. Il ne se sentait pas étouffé par ce dans quoi il s'engageait aujourd'hui, songeant qu'il devra surtout obéir et suivre la rousse. Obéir, ce n'était jamais compliqué dès qu'on y mettait le prix, ainsi le blond était davantage habitué à ce que ses employeurs lui dictent précisément ce qu'il devait faire, mais il n'allait pas protester si la jeune fille faisait à nouveau preuve de liberté à son égard.
    Nizam prit donc la plume, en trempa le bout dans l'encrier, et gratta le bas du parchemin de cinq lettres, scellant enfin l'embauche. Il avait entendu derrière lui les rangements brefs et furtifs qu'entreprenait Mahelya, allons, y avait-il eu tant de désordre ici ? Qu'elle ne s'inquiète pas, ce n'est pas devant lui que l'on doit se soucier d'une pièce mal ordonnée, il a vu et a sûrement été responsable de bien pire.
    Il reposa la plume noire, et se tourna vers sa toute nouvelle patronne, légèrement amusé par ce qu'il constatait, à savoir la disparition soudaine de parchemins et autres objets qui avaient été entassés à son entrée. La suite de la visite avait lieu, il quitta l'étage, contrat avec lui, et put une nouvelle fois observer avec une curiosité cachée la couleur flamme des boucles contre la blancheur de la nuque; dire qu'elle venait à peine d'être majeure et femme, sa guide d'un instant lui fera peut-être regretter un jour les jolis et amères compliments qu'il lui avait attribué lors des joutes.
    Ignorant également que la môme avait déboulé entre temps, il ne fit pas plus attention à la porte de cuisine, un combat de regards l'attendait en bas de cet escalier. Il plongea le sien dans les sinoples, il en fallait plus pour battre l'aplomb du Balafré.


    - L'équidé, et vous récupér'ez le contrat rempli, puis la cuisine pour voir où en est ce ragoût, vous pourrez me donner les clés en fin d'repas, s'il y a un problème j'reviendrai.

    Le blond aurait bien voulu voir l'intérieur de la bâtisse du quinze avant, mais il était plus intéressé par "son" pur sang, et le fait de satisfaire un ventre dont les grondements seraient redoutables. Il s'excusa d'un signe de tête et retourna dans le salon saisir la cape qu'il avait délaissée. La passant sur ses épaules, il indiqua l'épaisse porte du menton.

    - J'reste impatient d'voir mon cadeau d'arrivée, hein, et surtout de comprendre en quoi cet étalon vous faisait penser à votre futur garde.

    Il se souvenait encore de cette phrase dans le courrier, et esquissa un sourire narquois, ce sera la première fois qu'il possédera à proprement parlé un tel animal mais Nizam avait déjà une idée pour nommer sa monture.
Mahelya
La Frêle opina du chef au désire de Nizam, puis le regarda un instant aller récupérer sa cape, avant qu'elle même ne se retourne et se saisisse de la sienne qui pendait paresseusement à un clou enfoncé dans la pierre. Immédiatement elle l'enfila et prit soin de bien la resserrer au niveau de sa gorge afin de ne pas attraper un coup de froid. La fine fourrure en guise de doublure serait bien assez suffisante pour résister à la morsure du froid que devenait quasi hivernal depuis quelques jours. Avec un peu de chance il neigerait pour Noël. Un fin sourire étira les lèvres purpurines, car qui disait neige, disait également bataille. Elle aurait peut-être du ajouter une ligne au contrat qui la liait au Balafré. "Article 5 : ledit garde subira les batailles de boules de neige, lancées par Marie-Amélya. " Humpf ! Bizarrement pas sur qu'il signe ce contrat. Toujours amusée et sortant de ses pensées, une fois de plus elle posa les sinoples sur la silhouette qu'elle verrait désormais très souvent.

- Pourquoi il m'a fait penser à vous ? Quand vous le verrez, je pense que ce sera évident.

Le sourire apposé sur les lèvres purpurines s'élargit davantage, avant que la main fine saisisse la poignet de la porte d'entrée afin de l'ouvrir. Comme son éducation l'y avait habitué, elle passa la première laissant à Nizam le soin de la suivre. Les quelques marches furent descendus rapidement et bientôt la chausse de cuir finement tanné, foula le pavé de la rue de la Justice. L'écurie n'était pas loin et il leur fallut que quelques minutes pour la rejoindre.

- J'espère qu'il vous plaira, je n'ai pu résister à sa robe noire comme la nuit. Il est jeune et vous devrez sans doute le brider au début, si vous avez besoin de conseils Harchi et moi-même pourrons vous aider.

Déjà les quelques hennissement des purs sang parvenaient à leurs oreilles. Les bêtes martelaient la paille de leur boxe, du sabot. Avaient-il entendu Mahelya et Nizam approcher ? A moins que le palefrenier ne soit en train de les nourrir ce qui expliquerait leur agitation, même si ce n'était pas l'heure habituelle ? Légèrement inquiète, l’Étincelle pressa le pas. On ne touche pas à son Ezildur. La robe Alezane fut la première à apparaitre à ses sinoples. La Flammèche se fascinait toujours de la carrure de son équidé. Fin, il avait pourtant une musculature redoutable qui lui permettait de galoper à tout allure. A coté de l'Alezan se trouvait le noiraud, aussi sombre que la pleine nuit sans lune, sa silhouette était élancée et musculeuse, et ses coup de sabots sur la paille, indiquait sa puissance. Enfin à coté, un troisième cheval, gris celui-ci, sa carrure était plus massive que les deux autres, et l'on sentait l'animal qui avait du vécu. C'est que le Fidèle d'Harchi en avait vu des choses au cours de sa vie. En parlant du Valet, l'ombre à la tignasse grise, brossait son pur sang peu commun.

- Bah Harchi ... Que fais-tu là ?
Surprise ? si peu. Ce n'était pas dans ses habitudes de quitter la maison pour retrouver le froid du boxe, alors qu'elle même n'était pas sortie. Il faisait cela quand il était contrarié en général.

Au son de sa voix, le vieux soldat se redressa et vint les rejoindre, ses traits semblaient soucieux, mais la Flammèche n'y accorda pas d'importance.


- Enfin tu tombes bien. Laisses-moi te présenter Nizam que tu as croisé tout à l'heure. Je viens de l'embaucher comme garde.

Tout en parlant, irrésistiblement attirée par son alezan, elle avait parcouru la distance qui le séparait de lui, lui murmurant d'une voix douce quelques mots de latin afin de le calmer : "Salve vos. Suus me, Pulcher mea. Mitescere ! (*)" . Les oreilles de l'Equidé se tournèrent dans sa direction et apparemment ravi de reconnaitre sa maîtresse, il secoua les flammes de sa crinière. Alors seulement, la main blanche flatta le dos puis l'encolure pour remonter doucement sur les ganaches afin de les grattouiller. Ezildur adorait cela. Le sachant rassuré, la petite Flamme se retourna, le cheval en profita pour réclamer quelques caresses supplémentaires, en poussant de son museau le bras de Mahelya. Amusée, c'est un sourire franc et sincère qui illumina son visage aux tâches de rousseurs tandis qu'elle rapportait son attention sur Nizam.

- Je suppose que vous avez reconnu le votre ? Ne le trouvez-vous pas magnifique ? Il m'a fait pensé à vous, car il semble solide comme vous. Tout en étant magistral et avide de liberté. Un tempérament intrépide qu'il vous faudra apprivoiser.
Comme moi j'essaierai de t'apprivoiser le balafré. Et sa couleur le distingue de ses congénères comme vous avec votre marque. Vous êtes uniques tous les deux. Me suis-je trompée ?

La Petite Flamme dévia le regard vers Harchi qui observait Nizam, sans bouger. Est-que sa mâchoire était crispée ?

_________________
(*) Bonjour toi ! c'est moi , mon beau. Calmes-toi.
_________________
Harchi
Il avait dit aller couper du bois mais depuis le début, il savait où retrouver la paix dans son esprit. Aussi, dès la porte fermée, il avait pris la direction de l’Écurie louée. Firenze, son compagnon de toujours, savait l'apaiser. Une réelle complicité s'était nouée entre l'homme et le cheval au fil des années qu'ils avaient partagées. Et puis cette petite visite improvisée, lui permettrait de prendre soin lui même de sa monture. Bien que sa Filia, en engageant un palefrenier avait un peu allégé sa charge de travail, le vieil homme avait eu du mal à confier complétement son Précieux à un autre. Aussi quand il se sentait vide de tout et contrarié, il prenait le temps d'aller le visiter. La bête vieillissante, ne pouvait plus galoper autant qu'avant, et les visite de son maître était peut-être ses seules sources de plaisir.

Les chevaux très réceptifs à l'humeur humaine s'était agités dès qu'Harchi s'était approché. Seul Firenze restait impassible, habitué à l'humeur changeante de son cavalier. La main usée par le temps, se posa directement sur l’Équidé, flattant sa robe d'une caresse un peu bourrue mais sincère. Déjà le cœur du vieux soldat s'apaisait. Rapprochant le tabouret de l'animal, Harchi entreprit de lui décrotter les fers. C'était des gestes qu'ils avaient eu tellement souvent, que le pur sang gris savait dans quel ordre lever les sabots. Quelques hennissements de joie se manifestait, pour montrer à son Maître qu'il était ravi qu'il soit là. Involontairement, le visage buriné, s'adoucit et les pensées se faisait moins tortionnaires.


- Du calme ... Moi aussi je suis content de te voir. Je sais que tu as envie d'une bonne ballade, mais plus tard Firenze.

Après avoir nettoyé les sabot, Harchi se saisit de la brosse et d'un geste précis et vigoureux, brossait le poil gris devant lui. C'est à cet instant qu'il entendit un voix qu'il connaissait vraiment bien. Mahelya était ici. Et Berde ! Lui qui avait vraiment voulu l'éviter surtout avec son nouvel "ami" se retrouvait à présent désemparé et piégé. De mauvais grâce, il sortit de l'ombre et s'approcha d'eux.

- Je suis venu voir Firenze, je crois qu'il s'ennuit un ......


Le vieux soldat ne finit pas sa phrase en entendant le mot embauche. Instantanément, sa mâchoire se crispa, et son poing se serra. Les opales vieillissantes se posèrent alors sur ledit garde. Le toisant de haut en bas, le palpitant du vieil homme s'accéléra. Il n'appréciait pas du tout la nouvelle mais alors pas du tout. Et déjà sans le connaître un mauvais pressentiment planait au-dessus du Nizam. Celui-là, il n'était pas clair ! Et il aurait donné cher pour connaître les termes du contrat. Pour sur sa Filia avait été trop gentille ... Encore. * Regardes-moi bien le Balafré ! Tu lui fais du mal et je te tue ! tu profites et je te tue ! tu la fais pleurer et je te tue ! Et ne t'avises même pas de la toucher ! * Était-ce le Père qui parlait ou l'Ombre de la Rouquine ? Impossible de le savoir. Peut-être les deux, qui sait... Toujours est-il qu'il se promis de l'avoir à l’œil et au moindre faux pas, il lui expliquerait sa façon de penser. Ce n'était pas tant le fait qu'elle engage un garde qui le mettait en colère, il se savait vieillissant et moins agile qu'avant, hors la Rousse qui devenait Diplomate avait besoin de protection. Non ce qui agaçait le vieil Harchi c'est le Balafré ! Il ne plaçait aucune confiance en lui. Peut-être à cause de la ressemblance avec Ilia. Harchi déglutit difficilement ravalant le gout amère de la bile qui était remonté dans sa gorge. Le pauvre homme mettait toute son énergie à combattre sa folie qui désirait si ardemment se manifester. Sentant les sinoples sur lui, il fit un effort, s'avança d'un pas et tendis la main pour le saluer. La poigne serait sans doute brève, ferme peut être même un peu serrée.

- Bonjour. Harchi ! Celui qui veille au bien être de la Rousse. Voilà ! ça c'est dit ! Elle est à moi ! Et opale versus Azurs ça donne quoi ?
Nizam
    Évident. Ce sera évident. Toujours perplexe lorsqu'on lui disait ce genre de chose, Nizam avait emboîté le pas à la Frêle, silencieux jusqu'à l'arrivée aux écuries. *Ne t'en fais pas va, si je n'ai pas eu de monture personnelle, je me suis déjà occupé de celles des autres et j'en ai sûrement maté des plus durs.* Garçon il entretenait les chevaux d'un groupe pour pouvoir voyager avec eux, il avait eu multiples approches des bêtes à crinières et sabots, sans le savoir Mahelya venait d'exaucer l'un des voeux qu'il avait fait à cette époque, autrement dit détenir un équidé à l'allure fière et racée, un rêve de gamin en soit. Le caractère de l'animal se confrontera à celui de son nouveau maître, les deux s'apprivoiseront au fil du temps. Des pavés de la rue, les bottes foulèrent la paille, ils s'approchaient des boxs, le blond distingua les premiers bruits et vit enfin les étalons. Il devina aussitôt que l'alezan était celui de Mahelya, et le noiraud à ses côtés, le sien. L'homme d'armes observait avec une nouvelle curiosité le cheval de deux ans, il avait la musculature des pur-sangs, certainement la vigueur et la témérité dues à son âge, robe et crinière d'un noir profond comme le lui avait dit la rouquine, cela ne faisait qu'accentuer le port altier. Il dévia ses azurs vers l'autre monture présente, grise celle-ci, Nizam se demanda qui en était propriétaire jusqu'à ce qu'il aperçoive le vieil homme vu plus tôt, Harchi devenait palefrenier à ses heures perdues ?

    La jeune patronne visiblement étonnée en profita pour présenter son troisième employé, cela confirmait donc son idée, Mahelya n'avait prévenu personne de sa venue... Nizam comprit que le barbu ne devait pas apprécié les surprises, encore moins si elles étaient balafrées. La provocation étant l'une des activités favorites du blond, si quelqu'un s'énervait contre lui, soit sa colère venait s'y ajouter, soit cela le motivait davantage pour ses railleries. Harchi apparemment ne sera pas difficile à irriter, ancien soldat, protégeant sans doute jalousement la rousse comme un trésor... Il se méfiait du garde et avait peut-être raison, néanmoins le sourire narquois esquissé par le blond trahit ses pensées. Tandis que l'un se crispait, l'autre vint serrer sa main et la retint durant le temps nécessaire aux azurs de fixer l'opale, une lueur déterminée dans le regard.


    - Nizam. Celui qui y veillera désormais...dès qu'elle mettra un pied dehors.

    *T'es que le valet, vieux, et tu grisonnes, va falloir t'y faire. Garde donc ta confiance entre tes rides, ne crois pas que ça m'empêchera de remplir mon contrat, j'ne vais pas te la voler, pas toujours.* Autant le Balafré pouvait comprendre la jalousie, autant il avait hâte de voir évoluer la légère animosité s'installant, peut-être ferait-il mieux d'être sage les premières semaines, pour le moment cela l'amusait plus qu'autre chose.
    L'attention du blond retourna à la Flammèche qui s'était approchée d'Ezildur il écouta l'explication quant à son choix et eut un fin rictus. Plusieurs jours auparavant une femme en taverne à Guéret l'avait comparé à un étalon sauvage, allez savoir où elle avait trouvé cela et si lui, pouvait en être flatté, la discussion avait ensuite connu quelques sous-entendus salaces et inévitables, ce souvenir décrocha inconsciemment un second sourire au blondinet, avant qu'il ne reprenne son sérieux.


    - Non, vous avez raison, mais la couleur, comme la marque, ne doit pas être seule distinction.

    Nizam avait à l'esprit la courte description qu'elle venait de donner, il aurait voulu mettre de suite sa monture à l'épreuve; solide et intrépide, cela lui convenait, il sera patient s'il le faut. L'ancien vagabond fit quelques pas vers le noiraud, présentant la paume de sa main et flatta l'encolure après n'avoir remarqué aucun mouvement de recul. Il fit abstraction du reste, forcé de constater que le cadeau de bienvenue avait été au delà de ses espérances, il n'aurait pas pu se payer un pur-sang avant beaucoup d'autres embauches. Il tourna le visage vers Mahelya, le masque était tombé pour laisser paraître un très bref instant de sincérité.

    - Merci. Il se nommera Tahir.

    Car ce fut le mot auquel il songea lorsqu'il se remémora il y a quelques jours les bribes de son passé, à la recherche d'une idée, d'un nom. Le Balafré portait un prénom aux consonances étrangères, pour ne pas dire ottomanes, il en avait écopé à la naissance lorsque son père, marchand et voyageur invétéré, avait décidé de remercier un ami turc en lui proposant de donner le prénom de son futur enfant, alors que la mère était proche de la délivrance. Ainsi malgré le sang du Nord, un blond aux yeux bleus naquit avec une infime part d'Orient. L'ironie est qu'il n'avait jamais pu rencontrer l'ami du paternel, Nizam avait rattrapé depuis ses questions sans réponses en feuilletant tout document parlant de ces contrées lointaines, des parchemins au monastère, les histoires des croisades, tant qu'il avait fini par apprendre des mots, des phrases dans cette autre langue. De cette manière 'Tahir' rapprochait la monture du maître, et soulignait la pureté de l'animal.
    Le garde ayant passé sous silence ce détail, profita de dernières minutes avec l'équidé, pensant qu'il s'en occupera davantage le lendemain.


    - Bien, je remplirai le contrat et je vous le rendrai, je crois qu'un ragoût nous attend...

    Il regarda l’Étincelle, puis le valet, avec un soudain retour de son côté moqueur. *Je devine déjà la joie de m'avoir à ta table, Harchi.*
Harchi
Ah ça pour une joie, il était certain que ce n'en était pas une pour le vieux Valet. L'opale toisa un peu plus l'azur. * Je te trouve bien envahissant Blondinet, mais ne t'avise pas de l'approcher ! je te le dis, elle est à moi ! Et en plus tu te permets de partager ma table. Pour qui te prends-tu ? * La grimace se décèle à sa mâchoire crispée. Mais l'homme ne bouge pas tant que l'ordre ne vient pas de sa petite maîtresse. Le regard usé par le temps glisse alors sur la frêle silhouette de sa Filia (*) La sourire qu'affichait la Rousseur finit de briser le cœur de l'homme éprouvé et fatigué. * Tu souris petite insolente, es-tu donc si contente de l'avoir à ton service ? Pourquoi me tortures-tu autant ? * Harchi la regarde, remarque-t-elle la souffrance qu'elle lui inflige ? Ou est-elle trop absorbée par son nouveau garde ? Le palpitant usé par les années se serre davantage. * Tu me tueras petite Flamme. *

Le silence s'installe, gêné, oppressant, lourd tout comme les entrailles du vieux Soldat, qui n'a plus vraiment faim à présent. Son Esprit fragile divague et imagine la suite de cette relation qui s'établira au fil des jours qu'elle passera à ses côtés. La gorge se serre pourtant le visage buriné n'affiche aucun expression. Il a lancé son avertissement, il se chargera de le rappeler au blond le cas échéant. Les yeux opales glissent alors de l'un à l'autre. * Bon on fait quoi ? Une partie de carte ?*. Malgré l'air détaché qu'il essaie d'arborer, son sang n'est pas dupe et déjà il bouillonne dans ses veines, une irrépressible envie de caler son poing dans la figure du Balafré. * Si on reste ici et qu'il continue à se montrer narquois, je serai bien capable de lui sauter à la gorge ! Bouges petite Étincelle, brise ce silence pesant, sinon le massacre risque d'arriver plus tôt que prévu. Penses à ta vieille ombre qui toujours t'a suivi. * Mais rien ne se passe et le temps semble s'étirer vers l'infini. * Bien, je n'ai donc pas le choix. *


- Allons manger, Bertille m'a prévenu que se serait prêt vite. Et la cuisinière espérait bien que tu restes manger aussi, mais ça je ne te le dirai pas.

Aussitôt, Il prit la direction du seize rue de la Justice, espérant que la Rousse le suivrait, si le Balafré se perdait ça ne serait pas un drame... Mais là, il a comme un doute. Il a l'intime conviction que le jeune homme se fera un plaisir de s'incruster rien que pour la petite rivalité qui nait entre eux. Tendant l'oreille, il entend les pas le suivre et déjà il arrive devant la porte en contre-haut de trois marches. Sans un regard en arrière, le vieil Homme brisé, les franchis et se rend immédiatement dans la cuisine retrouver une cuisinière dans tous ses états et une Miel mettant la table.

- Il y a un couvert de plus. La phrase fut prononcée sans entrain et les opales se baissent de peur de voir de la joie dans le regard de sa cuisinière et de la fillette.- Le nouveau garde Nizam reste avec nous pour le dîner.

Il a bien insisté sur le prénom, espérant que quelques protestations s'élèveraient. En les attendant il prit place à table, rejoins bientôt par tout le monde. Bertille commençait déjà à remplir les auges. Bon appétit ! ... Bizarrement ce repas serait sans doute le pire de sa vie bien qu'il n'aurait sans doute rien à reprocher aux talents culinaire de la Généreuse ... Et déjà une grimace se devinait dans les rides de son visage.
Nizam
    Nizam arborait toujours un sourire à la commissure de ses lèvres, il ne s'ennuiera pas ici, il avait de quoi faire rien qu'entre la rouquine à suivre et le barbu auquel il pourrait donner de nouvelles rides tant Harchi semblait déjà contrarié par la venue du blond. Le vieil homme ne supportait pas la présence d'un autre auprès de sa chère protégée ? Malgré les grimaces et le long silence, accueillir un invité avec un poing à la mâchoire serait peut-être exagéré pour un premier soir, non ? Les paris étaient lancés, jusqu'à quand durera la petite rivalité des deux hommes avant que l'un ou l'autre décide de passer à l'acte ? Pour le moment, Nizam s'en moquait, s'il était bien vu par tout le reste de la maisonnée, et notamment sa patronne, qu'importe si un vieillard à la jambe raide le défiait.
    L'homme d'armes emboîta le pas à la rousse et au grisonnant dès que celui-ci se fit à l'idée de manger en compagnie d'une tête étrangère, et il ne se perdit nullement, pour le plus grand plaisir du valet.
    Ledit nouveau garde se mêla au reste, ayant salué la mini brune d'un air railleur, s'il avait su qu'il terminerait ici le jour où il avait croisé pour la première fois la gamine... Il se mit à table, non loin de Mahelya, et profita de l'excellent repas de Bertille. Complimentant la cuisinière, il se servit une deuxième fois du ragoût, jubilant presque devant les réactions d'Harchi. La soirée tombée et les plats vides - non, le Balafré n'en était pas responsable - il accompagna une dernière fois l’Étincelle dans son bureau pour compléter le contrat et l'échanger contre la clé du quinze.


Citation:

        Contrat d'Embauche
        Contrat d'apprentissage du maniement des armes


    Entre les sousignés,

    Employeur :
    Marie-Amélya d'Elicahre-Kierkegaard, dite Mahelya
    Elève :
    Marie-Amélya d'Elicahre-Kierkegaard, dite Mahelya


    Employé :
    Nizam,
    Maître
    Nizam


    Article 1
    1 . 1
    Marie-Amélya engage ce jour Nizam, anciennement de Guéret, comme garde, pour la protéger lors de ses déplacements quotidiens.
    Pour se faire, elle lui attribuera un salaire de 80 écus par semaines, tout en lui fournissant gîte et couverts, ainsi que blanchisserie et bain.
    1 . 2
    En cas de déplacements ou évènements particuliers, une prime de risque supplémentaire pouvant aller de 100 à 500 écus sera attribuée audit Nizam,.
    Article 1er
    Pour une somme forfaitaire de 500 écus les dix leçons, Nizam s'engage à apprendre le maniement des armes à Marie-Amélya.


    Article 2
    2 . 1
    En sus, du confort matériel prévus pour Nizam, Marie-Amélya, déclare que le Pur Sang nommé Tahir est devenue propriété légale de son seul et unique Maître Nizam, que ceci soit incontestable en cas de litige.
    2.2
    Cependant, Marie-Amélya d'Elicahre-Kierkegaard, déclare ce jour qu'elle subviendra aux besoin de l’Équidé quels qu'ils soient, incluant soin médicaux si besoin est. Cette subvention de l'animal ne lui donnant aucun droit sur ledit animal.
    Article 2ème
    De son coté, Marie-Amélya s'engage à être une élève appliquée, fournissant tous les efforts pour apprendre le plus rapidement possible.


    Article 3
    En retour, Nizam, s'engage à être au service de Maire-Amélya, six jours sur sept, le dimanche étant son jour de congé.
    Il s'engage à obéir à ses ordres directes, à la suivre lors de ses déplacement, si celle-ci lui en fait la demande expresse, si le déplacement inclus un dimanche celui-ci sera payé 25 écus pour compenser la gêne occasionnée.
    Article 3ème
    Ces leçons devrons rester secrètes, si pour une raison ou une autre, elles étaient révélées, alors le contrat serait rompu immédiatement, sans remboursement, ni financement des leçons non reçues.


    Article 4
    Ce contrat peut être rompu à tout instant par l'une ou l'autre des parties, sans motifs valable et sans réclamations. En cas de rupture du contrat, le Pur Sang reste propriété de Nizam et ce denier peut jouir encore pendant deux mois du toit proposé par Marie-Amélya.
    Article 4ème
    Ce présent contrat secret est accepté en toute connaissance de cause par les deux parties.


    Rédigé le 24ème jour du 11ème mois de l'an de Grâce 1460

    Signature de Marie-Amélya

        Marie-Amélya d'Elicahre-Kierkegaard.

    Signature de Nizam.




- Merci, c'la commence donc dès demain. Bonne nuit, essayez d'travailler votre déhanché masculin en songe, qui sait s'il n'y aura pas plus de résultats...

Désespéré ? Non, juste sarcastique. Il la salua avant de se réfugier dans la maison voisine, "sa" demeure. Il ne fut pas déçu par ce qu'il y trouva, Mahelya savait entretenir ses gens, il avait chambre, salle de bain avec baquet, pièce principale avec cheminée, reliée à la cuisine... Devait-il lui dire qu'il n'avait pas habiter si grand espace depuis son enfance ?
Après avoir lancé un faible feu afin de réchauffer l'endroit, Nizam s'affala sur son lit. Il retira simplement ses bottes et ne se préoccupa plus de ses affaires, après le contrat avantageux qu'il avait fait aujourd'hui, le sommeil l'attendait.
Miel.
[Histoire de terminer ce RP]


[Plus tôt, dans l'après midi]

Ah?
T'es sure qu'elle a rien?

...

Bon, d'accord.


La mini-puce s'était automatiquement calmée. Puisque Bertille lui assurait que Mahe était en pleine santé, alors ... alors ... elle pouvait s'attarder en cuisine.

Bonne pâte, la puce posa le lourd panier de victuailles sur la table, et obéit à Bertille. Cuisiner ses propres brioches était un de ces moments qu'elle affectionnait. Pétrir, laisser poser, malaxer le tout, et enfourner ... sans oublier le moment principal : attendre devant le four, en humant à pleines narines la bonne odeur du pain chaud ... Mhm ...

Sans qu'elle n'y prenne garde, la demoiselle avait baissé la garde, et s'était laissé berner par la cuisinière. Après la fabrication de brioches, Bertille l'envoya chez la voisine, qui avait besoin d'aide pour attraper son chat, coincé en haut d'un arbre. Son instinct de sauvageonne l'incita à sauter sur l'occasion. La voilà donc à grimper de branches en branches, afin d'atteindre la cime du chêne.


Je l'ai presque, m'dame!

Presque ...
Quand un bruit sec se fit entendre ... La branche sur laquelle elle s'appuyait était en train de se briser. Oops. Miel se dépêcha de monter plus haut, et quitta de justesse la fragile branche qui s'échoua bruyamment contre le sol.

Fais gaffe à toi, hey, gamine!

La môme ne répondit pas. De là où elle était, elle avait une vue sur la chambre de Mahe. Et quelle n'était pas sa surprise d'y voir le crétin des alpes blond, à l’intérieur. Et vlà qu'elle se changeait en homme, la rousse... Haaan ... Éberluée, Miel ne quitta des yeux la scène que lorsque la vieille la somma de redescendre.
Opinant du chef, la djeuns attrapa le chaton qui se débattait dans ses bras.

Rhaa mais je ne te veux pas de mal, boule de poils ...

Elle se laissa glisser le long du tronc, remit l'animal à sa propriétaire. Songeuse. Qu'est ce qu'il pouvait bien faire là, lui? Et pourquoi ne lui avait-elle rien dit? Il était surement la cause du comportement étrange d'Harchi et de Bertille.
Pourquoi ce silence?

Aux questions sans réponses, suivit l'indignation d'avoir été dupée. Peut-être s'était-elle fait de fausses idées, et que Mahe se méfiait d'elle? Peut-être qu'elle n'était pas assez bien pour vivre avec la rousse. Peut-être que ...
D'humeur mélancolique, la mini brune décida de ne pas rentrer ce soir là, et de traîner de bar en bar. Oh, elle ne boira que de la tisane ... Mais le besoin de compagnie et de réconfort se faisait sentir.


[En taverne]

- Hey, gamine, tu chouines vraiment pour un rien.
- T'étais pas là, t'en sais rien!
- Si elle ne voulait pas de toi, elle t'aurait déjà foutu à la porte. Moi, à sa place, je l'aurai déjà fait ... Des coups d'pieds au cul, qu'tu mérites, parfois.
- Eugène, lâche lui la grappe... Tu vois bien que la louloute ne se sent pas bien. Viens voir tata Simone ...

Le beau duo que voilà. Un bourru et une adorable vieille, compréhensive. La dite Simone réussit à persuader la djeuns de rentrer.

Eugène va te raccompagner, la nuit ne va pas tarder à tomber ...

Soupir et grognement de la brunette. Non, non, non, non, je ne veux pas prendre l'air ... non, non, non, non .. je ne veux pas boire un verre. Je veux juste aller mal et y a pas d'mal à ça ... *
Tant bien que mal, la voilà devant la demeure de Mahe. Poussée par le vieux, elle fut contrainte de rentrer. D'autant qu'Harchi venait de l'apercevoir. Grillée. Elle était grillée.
Le regard noir qu'elle lui lança, devançant ainsi des éventuelles remontrances, laissa pantois le vieil homme. Aux questions de Bertille, Miel répondit par le silence, et ne pipa mot de la soirée.

Lorsque vint le repas, l'hurluberlu blond s'invita à la tablée. A vrai dire, elle s'en doutait... Comme une intuition ...

La môme le snoba. Les snoba. Tous. C'est à eux, de faire le premier pas. D'expliquer pourquoi elle fut la seule mise sur la touche. Son égo venait de prendre un sérieux coup, Mademoiselle la Rousse, tu rameras surement pour te faire pardonner ...

Bien que silencieuse, la brunette opta pour le minimum syndical. Sourire poli et réponses laconiques étaient de mises. Bonsoir, Bon appétit, Le sel s'il vous plait, Merci.
Elle ne toucha presque pas à son assiette, prétextant un mal de ventre et se leva la première, s'adressant à Bertille


Mal au ventre. Je vais me coucher. J'ferai la vaisselle demain.

Pas un bonne nuit. Pas le traditionnel baiser du soir. Niet.

Plus tard, peut-être, une discussion à propos de cela aurait lieu entre les deux midinettes. Plus tard, peut-être, comprendra-t-elle la présence de Nizam, et qui sait? L'acceptera-t-elle?



*Camilla Jordana, un chouilla adapté ^^

Edité pour cohérence.

_________________
Môme d'une dizaine d'années.
Protégée de Mahelya. Chieuse en vue, faites gaffe!
Ban' à viendre plus tard.

(Vouaip! Jsuis d'retour! mwouhaha)
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