Watelse
Elle est un fruit Watelse mais un autre, LeCordelier, en a fait cette compote infecte. Personne ne saura qu'elle est liée à ma Maison. Quant au mari... ne le prenez pas trop gentil....
... qu'elle paie pour les fautes de sa mère. Watelse fronça le nez, signe évident de son dégout. Il était néanmoins presque soulagé d'être délivré de ce fardeau femelle.
Bien. Que dire d'autre.. Ah oui, ne la mariez pas à votre rejeton. Outre leur différence d'âge, lier nos deux familles par un quelconque lien serait....
Watelse cherchait le mot approprié.
... comme ajouter une tâche sur l'éclat de mon miroir : impensable.
Clin d'oeil entendu.
Quand puis-je vous apporter la marchandise?
Watelse
Décidément, Dame Della ne lui épargnerait rien. Même pas le doute. Il soupira et railla :
Une énième femelle Watelse? Ce serait gâcher la bonne graine que je sème!
Néanmoins, cette possibilité tourmentait le Maitre au fur et à mesure que le ventre de son épouse s'épanouissait. Il préféra ne pas s'appesantir sur le sujet mais son regard restait accrcohé au bracelet que sa comparse faisait jouer entre ses doigts.
Je ferai conduire la mauvaise graine à Seigneley. Pas question que je l'accompagne : Ma Personne ne doit pas être vue plus que de mesure auprès de cette sauvageonne, et le futur Père que je suis préfère rester auprès de mon énorme jument poulinière de femme.
Il s'inclina :
Sur ce, chère... Connaissance, bien mes hommages à votre mari, faites lui savoir tout mon émerveillement face à sa technique pour vous museler un peu le claper. Et prenez-soin de votre héritier.... ne le noyez pas au fond d'un puits...
Petite pique de départ. Le Maire remis son chapeau et tourna les talons.
Messager, incarné par Watelse
[Une bonne quinzaine de jour plus tard, un messager arrive aux portes du Louvre]
Un rouquin à l'allure malsaine se présente au garde, une lettre à la main. Son autre main était occupée à se gratter la tête : il y avait certainement plus de puces que de cheveux sur son crâne. Aussi, le garde fit un pas en arrière. Il ne voulait pas se mettre à se gratter une quelconque partie de son anatomie devant les nobles gens du Louvre.
Ola, brave soldat. J'ai une missive. Une lettre pour Dame Della de la Mirandole d'abêtir-les-morts. De la part de mon Maitre, "le plus beau, le plus grand, le plus raffiné et le plus instruits que ces royaumes aient connu : Maitre Watelse. Que cela soit su et répété!"
Bon... soyons honnête: Pour n'importe quel auditeur, il paraissait évident que cette dernière phrase prononcée était apprise par cur. Mais l'argent de récompense que le messager gagnait pour ce compliment déclamé donnait un peu de conviction dans le ton du messager.
Mon Maitre m'a dit de ne le donner qu'en main propre....
Il baissa la voix de sorte que seul le garde l'entende :
... mais entre nous, si elle ne se lave pas les mains, la Dame, c'est pas moi qui râlerait. Je ne me suis rien lavé depuis la Toussaint, moi!
Le messager, incarné par Watelse
La bouche en coeur, et les mains sur les hanches d'une gueuse en mal d'affection, le messager attendait de faire sa besogne (donner la missive) pour aller s'encanailler ailleurs.
Il voulait donc en finir au plus vite.
Ho ! C'est toi qui dis avoir un message pour moi de Watelse ? Donne-le moi.
Le ton n'admettait aucun commentaire. Aucun retard non plus. Bougre qu'il était il baissa les yeux devant le regard bleu glacial de la noble dame. Watelse l'avait grassement payé : il agirait en messager exemplaire. Il lui tendit la missive sur laquelle quelqu'un d'instruit pouvait lire :
Laissant quelques secondes à la destinataire de la lettre le temps de la parcourir, il ajouta :
Mon Maitre profite de cette lettre pour vous confirmer que la nouvelle danse à la mode au Louvre s'exécute de la manière suivante : Un pas de trois, un pas, puis quatre, et pour finir appuyez sur le bout du pieds. Un salut de bas en haut. Un second. Un troisième. Il ajoute et je le cite : "Ainsi, aussi gourde que soit une femelle, elle saura danser sur les pas de Watelse!"
Le messager, qui aviat cru un moment son Maitre fou, crut bon d'ajouter :
Mon Maitre m'a assuré que vous comprendriez ses allusions...
Della
Le temps avait passé...La Mirandole avait rencontré la fille de Watelse, elle l'avait prise à son service, comme damoiselle de compagnie. Son souhait était de faire de la jeune femme, une jeune dame parfaite et parfaitement heureuse, visant par là, la rage de Watelse devant la réussite de son enfant.
Hélas...un matin, la jeune femme s'en était allée et n'était jamais revenue.
Della l'avait fait chercher, partout, espérant qu'on la retrouve et surtout qu'on la ramène auprès d'elle.
Hélas encore, il n'en fut pas ainsi et un matin d'avril, il fallut bien se résoudre à écrire au père.
Citation:Watelse,
Bonjour.
Il m'est pénible de vous écrire ce que j'ai à vous écrire mais je le fais comme un devoir et par respect envers votre fille, ma chère Lyssandre.
Votre fille a disparu.
Un jour de l'hiver, elle a quitté Seignelay, pour une course qu'elle avait à faire, à Dijon et elle n'est jamais revenue.
Je l'ai fait chercher, partout, longtemps. Mais malgré l'énergie que mes gens ont pu mettre, Lyssandre est restée introuvable. Si bien que ce jour, j'ignore si la pauvre est vive ou morte.
Je sais que vous la souhaiterez morte mais je veux que vous sachiez que j'apprécie énormément Lyssandre, qu'elle fut d'une compagnie exemplaire et que je la regrette beaucoup.
S'il advenait que vous sachiez ce qu'il est arrivé à votre fille, je vous demande de m'en informer afin d'apaiser mon tourment et que je puisse, s'il en était ainsi malheureusement, faire dire une messe pour le repos de son âme si pure.
Que le Très Haut vous conduise sur le bon chemin.
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