Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3, 4, 5   >>

[RP] Vengeance d'une blonde

Mariealice
[Même pas t'y pense nan mais.]

Le 26 mai – parce que la foudre peut s'abattre n'importe où.

Si elle savait qu'il était tout aussi perdu qu'elle, sans doute aurait-elle réagi différemment. Sans doute. Parce qu'elle maitrisait si peu de choses ces derniers temps, elle n'aurait su le dire. Elle n'avait plus la force, se raccrochait à ceux qui étaient proches d'elle. Gaborn était l'un d'eux, celui à qui elle s'agrippait sans doute le plus fort, dont, à son corps défendant, elle dépendait pour ne pas sombrer tout à fait.

A l'extérieur le rire ne s'arrêtait point, enflant et raisonnant dans la taverne. A l'intérieur, elle s'effondrait, genoux touchant la terre, les branches oblitérant peu à peu le ciel. Qu'importait de tenir désormais... Les enfants? Si elle tenait à ce qu'ils restent vivants et donc ne finissent pas par rejoindre Arthur dans une tombe, que ce soit au fond d'un monastère ou autre, peut-être que les laisser était la meilleure solution. Petite voix de plus en plus faible lui répétant à l'oreille qu'elle n'y était pour rien s'il était tombé malade loin d'elle mais qu'elle n'entendait plus.

Le rire finit net. Tranché, coupé de façon abrupte par une gifle dont la marque rougissait désormais sa joue.

Une gifle. Il venait de porter la main sur elle.

Et les hauts remparts s'effondrèrent.

Et l'ouragan se leva, bulletin d'avis de tempête, danger, évacuation immédiate.

A l'intérieur, les branches se brisaient, les arbres soumis à la torture pliaient, certains se couchaient, d'autres se voyaient arrachés de terre. Recroquevillée, en boule au sol, les mains au-dessus de sa tête, elle répétait inlassablement le nom du Ténébreux, comme une prière ou une invocation, comme s'il pouvait l'entendre au milieu de ce tumulte

A l'extérieur, les remparts venaient de s'effondrer dans un fracas qui allaient emplir sous peu la pièce. De folie ou d'hystérie il n'était plus question. De rage pure, digues à bats et coule la lave. A profusion. Souvenirs d'une partie de son enfance, en Bourbonnais, des volcans. Du froid elle était passée à la chaleur. Glace et feu l'avaient forgée, profondément.

Avant qu'il ait eu le temps de réagir, elle montait sur la table et venait se planter devant lui, le repoussant de ses bras sur son torse, émeraudes sans lumière se plantant dans le noir de jais.

Suffit? Qui es-tu toi pour me dire qu'il suffit? Femme blessée? Et tu penses y être étranger Gaborn de Hennfield?

Ce que j'ai à me reprocher tu le sais parfaitement. Avoir laissé mon fils mourir seul.

Ce que j'ai à te reprocher...


Voix basse, sifflante, mots ponctués non pas par des coups mais par des éclairs au fond des prunelles.

J'étais là moi quand Djemilee et Gabrielle étaient en prison, que tu n'avais aucune nouvelle.

J'étais là moi quand tu as récupéré la seconde, vivante mais comme morte à l'intérieur, j'étais là pour t'épauler, pour elle, et elle a fini par redresser la tête, elle revit.

J'étais là moi quand tu as appris sa mort. Je suis là pour t'accompagner en Poitou récupérer son corps.

Et toi Gaborn? Tu es où quand depuis des jours je lutte pour survivre, quand je m'occupe du voyage, des enfants? Et là alors que je ne veux que te soutenir parce que je sens que quelque chose ne va pas tu me repousses avant de me regarder comme si j'étais une de ces filles des bas quartiers. Mais qui est-tu pour me dire qu'il suffit!

OU ETAIS-TU GABORN QUAND JE N'AVAIS QU'UNE ENVIE? REJOINDRE ARTHUR!


Tremblante de colère, d'une pâleur qui faisait ressortir encore le vert forêt de ses yeux, coeur battant à lui faire mal, elle le regardait, droite, ongles plantés dans ses paumes jusqu'à en laisser des croissants de lune sur la peau et avait hurlé ses mots sans se soucier des gens présents. La ville entière pouvait l'avoir entendue, elle n'en avait cure.

Et pourtant, au fond, elle ne voulait qu'une chose, qu'il la prit dans ses bras et lui demanda pardon, qu'il lui promit d'être là, de ne pas disparaître à son tour, qu'il lui dît qu'il comprenait et que malgré tout cela, malgré les douleurs, les disputes, leur caractère aussi difficile l'un que l'autre, il l'aimait.

Une femme à terre au fond d'une forêt répétait toujours aussi inlassablement son nom.

_________________
Gaborn
[je fais ce que je veux...]

Même taverne, orage vous avez dit ?

En premier un sentiment de contentement. La blessure avait été rouverte, pour la nettoyer c’était parfait. Ensuite un sentiment qui fit partir l’autre pour laisser aux commandes un Gaborn des plus défaits. C’est que l’autre aimait faire souffrir tout le monde, ce qui incluait Gaborn également. Et quel meilleur moment pour lui rendre sa totale conscience que face à de telles attaques et de tels reproches.
Le pire c’est que présenté comme cela c’était vrai. Foutrement vrai même. Bien sûr il aurait pu objecter que chaque soir il la retrouvait, que ce qu’il faisait en journée était destinée à lui offrir le meilleur cadre de vie possible… Bien sûr, il pourrait lui dire également que si Djemilée était en prison et lui ailleurs c’était aussi car il l’avait suivi de son plein gré ailleurs…
Il aurait pu dire tout cela. Il aurait même pu la faire souffrir, il savait pertinemment où appuyer pour ça. Mais il ne le fit pas. Non, pourquoi continuer à enfoncer un clou qui finissait toujours par vous percer vous.
Retrouvant les commandes, il resta là à la contempler, en silence. Elle debout la table derrière elle, quasiment hystérique, lui repoussé au fond de son siège, la contemplant d’en bas, muet. C’est qu’il aurait eu tellement de choses à dire, que finalement il préférait se taire. A moins de dire « nulle part »… ce qu’il n’allait pas faire. Il se contenta donc de la regarder, sans baisser la tête, toute violence disparue de ses yeux et de ses traits, juste abasourdi et triste à son tour…

_________________
Mariealice
[nan nan... ]

Même taverne... Quand l'aella balaye tout...

Sans réaction... Il restait là, assis, à la regarder, sans un mot.

Le seul bruit que l'on entendait était son propre souffle, coeur pompant à toute vitesse, vent sifflant à travers les quelques arbres encore debout.

Si Marie avait été en état de réfléchir, de penser correctement, elle se serait dit que des réactions envisagées, l'absence totale de cette dernière ne l'avait pas été, envisagée, pas un seul instant. Et d'ailleurs, avec le fait de partir et de la laisser là, c'était sans doute une des pires options possibles pour la calmer.

Parce qu'il avait voulu cette colère, l'avait attisée, provoquée jusqu'à ce qu'elle éclatât.

Parce que maintenant qu'elle s'était levée, elle ne la dominait plus, qu'il lui était tout bonnement impossible de la faire retomber.

Seule, à l'intérieur, elle avait depuis longtemps cessé de se battre et, assise au sol, la tête sur les genoux, les bras autour des jambes, se balançait répétant sans fin la même litanie mais de plus en plus doucement, au fur et à mesure que l'épuisement la gagnait. Mais elle n'aurait bientôt plus de force et les pleurs se faisaient plus forts.

Seule, à l'extérieur, face à l'ouragan, elle tentait de rester debout. Les murailles au sol ne la tenaient plus. La lave en ses veines ravageait tout ce que la tempête avait épargné.

Pourquoi... Pourquoi restait-il ainsi? Pourquoi ne venait-il pas à son secours? Pourquoi?....


Mais parce qu'il s'est rendu compte de ce que tu es ma belle...

Bonjour petite voix susurrant à son oreille. Voilà longtemps qu'elle ne l'avait visitée. Pas qu'elle lui eut manqué.. Du tout même...Mais voici bien la seule qui pouvait la faire flancher désormais.

Parce qu'il est comme tous les hommes... Qu'il va te laisser, que tu vas te retrouver avec ton coeur en miettes et que cette fois je vais gagner parce que tu n'es plus assez forte pour te relever..

Déjà, malgré la tempête, les genoux fléchissaient.

Viens ma belle...Vois, il ne t'aime pas...Moi si....

Déjà malgré l'ire, les genoux rencontraient la pierre.

Viens, laisse-toi aller et rejoins-moi.. Tu verras l'obscurité a bien des avantages dont celui de ne plus rien ressentir.

Déjà malgré la rage, les yeux se remplissaient de larmes.

C'est bien.. Approche encore un peu.. Tu y es presque. Je vais bien m'occuper de toi.

Aella soufflée comme une chandelle, restait Marie, sur la pierre, pleurant en silence et quelque part, au milieu d'une clairière ravagée, une femme se balançait, le regard vide, plus de litanie...
_________________
Gaborn
Un orage contre un arbre...

Que pouvait il faire ? Qu'avait il le droit de faire ? Rien. Rien. Rien. Autant de rien qui pourrait peut-être faire quelque chose.
Cette dispute était l'amorce de conflit à venir avec ceux qui l’entouraient... Une jolie amorce, à la mesure des dégâts qu'il occasionnerait dans les jours à venir.
Avait-il seulement eu conscience de vouloir tout cela lorsqu'il avait jeté cette lettre au feu et rabroué Marie lorsqu'elle avait tenté de partager sa peine.
C'est que sa peine il y tenait... Il ne voulait la partager avec personne. Parce qu'elle ne regardait personne d'autre que lui... Si encore il avait eu un ami pour en parler, mais non, il n'avait qu'une femme. Une femme qu'il aimait plus que lui même et qui souffrait mille morts ces derniers temps. Une femme qu'il avait délaissé, pas intentionnellement, mais le résultat était le même. Le résultat était ce qu'elle lui avait balancé en plein visage, comme un tas de détritus qui aurait été vomi par la poubelle d'un géant... Encore un tas à mettre sur le compte de sa culpabilité...
Ah la culpabilité... Compagne de Gaborn depuis des années maintenant. Depuis la Savoie, ou avant... depuis qu'il avait perdu le seul homme qu'il ait jamais aimé et respecté. Ce qui est bien avec la culpabilité, c'est que ça tient chaud l'hiver, que ça rafraîchit l'été et que c'est là tout le temps, dans chaque mouvement. Culpabilité de ne pas être assez bien, culpabilité de ne pas être assez fort, culpabilité de ne pas être assez présent, culpabilité de ne pas savoir assez bien parler, de ne pas savoir réconforter... Culpabilité de n'être qu'un homme...
Il méritait les reproches de Marie, lui qui se complaisait dans sa solitude... Qu'il était loin le temps où il avait un ami, des amis fidèles, qu'il servait. Aujourd'hui c'était lui qu'on servait mais sans jamais susciter la loyauté qu'il pensait mériter... Et à tant remplir le vase de son orgueil celui ci avait débordé, explosé. Littéralement vaporisé par sa mauvaise humeur, son auto complaisance, il avait aujourd'hui sans aucun doute dépassé les bornes avec Marie.
Comment le lui dire ? Comment parler à cette forme prostrée sur le sol, pleurant comme une enfant...
Simplement.
Idée intéressante si il en était...

Une fois de plus au contact de Marie, le monde alentour disparu. Ils étaient dans une taverne entourés de clients, mais là à ce moment précis plus rien n'était. Plus rien... Rien... joli mot... tellement plein, tellement complet... tellement rempli...

Rien... Il ne pouvait rien faire...
Tout... Il lui devait tout....

A genoux, il était maintenant à genoux près de la forme, de cette femme qu'il aimait envers et contre tout... Sa main se tendit hésitante. Il raffermit sa résolution. Dut-elle le repousser, il ne la rejetterait pas... Dut-elle le repousser, il se ferait Roc... Une prière inconsciente pour qu'on lui permette d'être ce Roc, de redevenir ce Roc... Et la main qui vient toucher son dos. Sa bouche qui se mit à côté de son oreille et qui commença à lui parler.


Pardonne moi Marie… je n’aurais pas dû te parler ainsi. Je n’aurais pas dû le laisser passer devant moi, prendre contrôle sur moi. Tu ne méritais pas ça… Oh Marie… je suis tellement désolé… je ne mérite pas le millième de ce que tu es, de ce que tu fais… j’ai tellement honte de moi et de ce que je suis… J’ai tellement honte de ne pas te donner ce dont tu as besoin. J’ai tellement mal quand je te vois te reprocher ce qui n’a pas lieu d’être. Oh mon Émeraude, tu n’y es pour rien… libère toi de cette culpabilité qui te ronge, sors de là, viens sous l’arbre avec moi… Ne te laisse pas malmener par la folie et l’outrage. Tu n’as rien fait et tu n’aurais rien pu faire de plus que ce que tu fis… Tu es innocente et n’a pas sur tes mains et ton âme la mort de ton fils… Il est là-haut, il te regarde et chacune de ses pensées est pour toi sa mère qu’il aime… Ne l’abandonne pas maintenant, ne le laisse pas croire qu’il a commis une faute alors que ni lui, ni toi n’en avez fait !

Sa seconde main, vint enserrer Marie, collant la tête de la jeune femme contre son torse, l’emprisonnant, l’empêchant de ruer ou de se débattre pour se détacher de lui…

Oh Marie, Oh toi… Des larmes coulèrent des yeux de Gaborn, deux diamants, coulant avec lenteur sur ses joues pour tomber sur les mèches des cheveux, sur l’oreille à laquelle il continuait de murmurer.
Oh… pardonne moi… je ne voulais pas… je n’aurais pas dû te dire et faire ce que j’ai fait… Je trouverai moyen de me le faire payer, mais par pitié, ne sombre pas aujourd’hui… Tu es innocente, tu es douce, tu es tellement… non tu ne dois pas sombrer, tu ne dois pas te laisser échouer maintenant…
Même si je ne suis pas un roc digne de toi, laisse moi t’épauler, laisse moi te trouver quelqu’un pour le faire si tu veux, laisse moi te conduire vers celui ou celle que tu jugeras digne, mais ne sombre pas. Ne laisse pas le navire de ton âme couler en des eaux où je ne puis venir te chercher. Marie, Aella, Tempête, Arbre, Emeraude… Ne laisse pas la lumière partir… Ne laisse pas TA lumière disparaître.


Un second couple de larme vint s’écraser aux mêmes endroits que précédemment. La voix était demeurer ferme et les mouvements assurés, mais l’âme de l’homme était au supplice. Il partirait si elle l’ordonnait. Par amour d’elle et par mépris de lui. Il resta là, la serrant contre lui avec force, mordant ses lèvres, sa main poisseuse de sang contre le dos de Marie, l’alcool ayant déserté son esprit, tout comme l’autre…
_________________
Armoria
Le dimanche 31 mai, au soir (vivi, on se télescope pas, on suit et on s'accroche) :

Armoria de Mortain : *ayant fait route directement depuis Mâcon, au sortir de la taverne, épuise sa monture pour se rendre chez Gaborn, et une fois arrivée, se fait annoncer*

Marie Alice demande à ce qu'on lui ouvre aussitôt les portes, ne sachant pas où est le maitre des lieux

Armoria : *arrive en tenue de ville, échevelée, les joues roses d'avoir tant forcé sa monture, mais le regard éteint*
Le bonsoir Vicomtesse


Marie Alice fait une révérence, avant de se redresser et de la regarder, se demande ce qu'il se passe
bonsoir Votre Altesse


Armoria : Je suis venue tout droit... Ma dernière lettre n'a point réçu réponse : j'ai revu cette femme, elle se trouve à Mâcon

Marie Alice hausse un sourcil, pas au courant, la laisse continuer

Armoria : Je me trouvais avec Cudot quand je l'ai vue, il va tenter de la faire suivre pour tenter de savoir où se trouve l'enfant
*marche de long en large, tente de réfléchir aux détails*


Marie Alice : mais.. de quelle lettre parlez-vous? quelle femme?

Armoria : Vous souvenez-vous de la date à laquelle ma lettre est arrivée ? Sans doute n'a-t-...
*s'interrompt, surprise*
Mais... La lettre par moi mandée à Gaborn, bien sûr


Marie Alice : ah... et bien je crains de ne pouvoir vous répondre.. lui seul le pourrait

Armoria : Humpf... S'il m'avait répondu, à moi, déjà... *fronce le nez*

Marie Alice se sent mal à l'aise, n'a pas la moindre idée... se rappelle soudain l'avoir vu jeter quelque chose dans le feu mais ne peut dire si c'était cela ou tout autre chose
Marie Alice : Gaborn.. vous le connaissez mieux que moi.. il peut se montrer... très silencieux


Armoria : mmm mmm
*se demande soudain ce qu'elle sait de l'enfant, réalise qu'elle a peut-être commis un impair* Vous a-t-il parlé de Loewenne, récemment ?


Marie Alice : oui, je sais qui elle était. qu'elle est morte... qu'elle avait un fils...

Armoria: ah *soulagée*
Eh bien, la femme qui détient ce fils se trouve à Mâcon
Je l'ai aperçue en une taverne, mais le temps de m'y rendre, elle avait filé, la maraude


Marie Alice se souvient fort bien de la discussion entre Ian et Gaborn ce fameux soir, des disputes qui s'en sont suivies, se mord la lèvre
ah.. et cette lettre.. lui disait cela?


Armoria : Non point, mais qu'en patrouillant à Lyon, je l'avais vue de loin
Ce qui signifie que cela fait plusieurs jours qu'elle se trouve à Mâcon


Marie Alice : et bien j'avoue ignorer s'il est au courant.. il ne m'en a pas dit mot. et ce sujet est si délicat que j'évite de lui poser des questions.. plaie ouverte

Armoria : *soupire* Je le sais bien

Marie Alice : et vu que je ne sais où il est exactement à cette heure.. pas loin sans doute mais montrera-t-il le bout de son nez..

Armoria : *fait quelques pas vers la fenêtre, regarde la nuit au-dehors, épaules tendues, mains tenant la poignée de l'huis*
C'est regrettable... J'ai route bien longue à faire pour rentrer
*songe que c'est préférable, refuse de lui donner le fardeau de sa propre peine, qu'il aurait devinée*
Enfin... Je sais que vous lui ferez la commission, quoi qu'il en soit
*se retourne vers elle*
Marie...


Marie Alice : oui oui.. ne vous en faites pas... 'la regarde' quelque chose d'autre vous préoccupe?

Armoria : Comment va-t-il ? Comment allez-vous, tous deux ?

Marie Alice : il va bien je crois... difficile à dire avec lui mais cela vous le savez aussi. tous les deux? hum... les sentiments sont là, il nous faut parfois nous apprivoiser encore

Armoria : *s'assombrit*
Prenez bien garde à votre coeur... Tous les deux
Ne le laissez point se glacer


Marie Alice : je... fais de mon mieux.. lui aussi je pense

Armoria : *à gestes brusques, se dirige vers la porte, parlant d'une voix sourde en évitant de la regarder*
Bien : je le disais, j'ai bien des lieues à courir


Marie Alice la regarde partir, la trouve plus qu'étrange
bien... soyez prudente et bon retour
je lui dirai que vous êtes passée


Armoria : *hoche la tête, sans se retourner, petite voix étranglée pour répondre*
Grand merci... Dieu vous garde, tous de cette maisonnée*
*se hâte de sortir*


Marie Alice : Dieu vous.. 'ne peut finir sa phrase, reste plus que pensive de cette visite et de son attitude'

Gaborn : *rencontre relativement brutale avec un homme qui s'appretait à pousser la porte*

Armoria : Humpf !

Gaborn : Nom de... *juron retenu tandis que le Gaborn fait un pas en arriere, relevant la tete*

Marie Alice : Marie Alice observe la porte, se demande ce qu'il se passe mais préfére ne pas bouger

Armoria : *vive réaction de défense, puis* Oh...

Gaborn yeux qui rencontrent ceux d'Armoria
Oh...

Armoria : *baisse aussitôt le nez*

Gaborn : Bonjour Armoria. Tu partais ?

Armoria : Bonsoir, Gaborn, je... je m'en allais, je suis pressée *tente le baiser rapide sur la joue, ne se fait guère d'espoir quant à la réussite de son évasion*

Marie Alice cherche des yeux une porte dérobée en les entendant, se dit qu'elle devrait les laisser seuls

Gaborn : ah ? pressée ? *fait un pas de coté et ton relativement frais* si tel est le cas, permets moi de ne pas te retenir plus que de necessaire.

Marie Alice lève les yeux au ciel, bon sang qu'il peut être dur parfois, hésite à bouger

Armoria : *frémit comme si elle avait reçu un coup, serre les dents sur une réponse acerbe, et songe à sa résolution de garder pour elle son fardeau*

Marie Alice finit par décider de tousser pour leur rappeler qu'elle est là
hum


Armoria : *relève la tête et sonde les yeux noirs une brève seconde*

Gaborn : *la regarde sans bouger d'un pouce, pas décidé pour un sous à faciliter la vie de qui que ce soit. Entend Marie et sépare ses yeux de ceux d'Armoria pour dire.*
Marie ?

Armoria : *ongles qui brutalisent ses paumes, s'arrache une réponse* Grand merci à toi

Marie Alice se retient de dire une réplique genre non le Pape pour répondre
oui


Gaborn : *regard qui revient à Armoria tandis qu'il hoche lentement la tete* ne me remercie pas, c'est naturel, n'est ce pas ?

Armoria : *se contente de regarder droit devant elle, visage fermé dans sa lutte pour ne pas craquer, ne surtout pas craquer*

Gaborn petit sourire insolent

Marie Alice s'avance jusqu'à la porte, l'ouvre
> fixe Gaborn face à elle


Armoria : *lente, très lente réponse* Tu ne trouveras point querelle contre moi, Gaborn de Hennfield, père de Loewenne

Marie Alice grimace au nom, craint la réaction et n'aime pas le ton de la voix

Armoria : *mâchoires qui se resserrent comme un étau, ongles prêts à percer la tendre peau des paumes*

Gaborn mache une réponse délicieuse et l'avale avant de la dire. Reste muet un moment et dit finalement
Non point de querelle
cela ne serait d'aucune utilité à personne ici

Marie Alice : si je puis... 'se mord la lèvre'
ne voulez-vous point prendre quelque chose Votre Altesse, il fait chaud, même à cheval...


Armoria : *ferme un instant les yeux, si elle reste, elle ne pourra plus cacher ce qui la ronge*

Gaborn : à moins que... *se retient et dit finalement, baissant les armes* fais comme tu le souhaites Armoria. Mais un verre t'attend si tu le souhaites

Marie Alice léger sourire à l'attention du Ténébreux

Armoria : *rouvre les yeux, regardant toujours droit devant elle* ... Suis-je vraiment la bienvenue, Gaborn ?
*lève soudain les yeux vers ceux de son frère*


Gaborn s'arrete dans son mouvement qui le faisait se tourner vers la porte. Tourne légérement la tete vers Armoria et plonge l'obscurité de ses iris dans les yeux face à lui. Hausse doucement les épaules et dit.
Cela tu es bien la seule à pouvoir le savoir. Ne crois tu pas ? Si je te propose un verre ce n'est pas pour rien

Armoria : *tenir, tenir, tenir, tenir à tout prix*
Alors pourquoi t'apprêtais-tu à partir si jamais je devais rester ?


Gaborn : à partir ? Non pas, ne viens je pas d'arriver au contraire ? N'etait ce pas toi qui devais partir... Pour ma part, je ne faisais qu'aller dans ce salon que tu viens de quitter à l'instant afin de me servir un verre de vin et en servir à celles qui m'y accompagneront

Marie Alice : Marie Alice les observe, silencieuse

Armoria : *regard vert qui balaie les deux visages, pendant un temps qui lui semble long... Sembler fâchée, n'est-ce pas leur ajouter un poids dont ils n'ont nul besoin ? Volonté de fer qui se durcit encore... Elle tiendra*
J'avoue avoir la gorge un peu sèche


Gaborn acquiesse et se détourne finalement pour penetre dans le salon

Marie Alice se pousse pour leur laisser la place

Gaborn dans la piece voisine, sert trois verre de vin de Chateau-Chinon

Armoria : *le suit et va se poser sur le bord d'un siège, raide et les ongles toujours fichés dans les paumes, visage volontairement impavide*

Marie Alice soupire, referme la porte derrière elle après avoir hésité à rester

Gaborn prend un verre et le tend à Armoria.

Armoria : Merci *prend le verre, obligée pour cela de détendre sa main droite*

Gaborn : *dit tranquillement* tu as de belle trace dans tes paumes

Armoria: *regarde les mains de Gaborn*
Ta main n'est pas mal non plus


Gaborn se détourne, va prendre le second verre et le tend à Marie

Armoria : Un verre, je suppose ?

Gaborn : *dit* un verre plein en effet

Armoria : Plein ? Tu vieillis, Gaborn

Marie Alice commence à se sentir plus que mal à l'aise, attrape le verre comme elle peut

Gaborn va prendre son propre verre et se place debout contre le linteau de la cheminée inusité, regardant Armoria
Vieux ?

Marie Alice va se planter devant la fenêtre, un peu plus loin, ainsi s'ils veulent se parler bas elle n'entendra rien

Armoria : D'ordinaire, tu brises des verres vides et non des pleins...
*léger sourire*


Gaborn : *sourit sans joie* j'avais deja vidé bien des fois ce verre, un peu de plus ou de moins... qu'importait. N'est ce pas ?

Armoria : *se demande comment elle fait, mon dieu, pour sourire*
Il est rare que tu te découpes ainsi les mains en n'ayant bu que de l'eau, si ma mémoire est bonne
*lève le sien, de verre, force sa main à rester ferme*


Gaborn : *leve son verre à son tour admirant la répartie malgré lui* Il est vrai. De meme que tu te plantes rarement les ongles sans une bonne raison. Masculine en régle générale d'ailleurs

Armoria : *yeux qui s'étrécissent, corps qui se raidit encore un peu*
*pense à part elle "oh non, mon grand, tu ne m'auras pas aussi aisément*


Gaborn : *la regarde sans rien dire, sirottant son verre, ses yeux eux meme etrecient*

Marie Alice vide son verre d'un trait, ne peuvent-ils donc parler bas
> finit par se retourner, pose le verre vide près de la bouteille
Son Altesse venait me demander pourquoi tu n'as pas répondu à sa missive.
ne sachant de quoi il en retourne, je pense plus sage de vous laisser en discuter sans moi.


Armoria : ... Je venais aussi, et surtout, donner les suites de l'affaire

Marie Alice : puisque tu ne m'en as rien dit, je ne dois point le savoir

Gaborn : *doucement mais audiblement* reste Marie, je n'ai point de secret pour toi

Marie Alice soupire, se ressert
quelqu'un en veut un autre?


Gaborn : *secoue la tete montrant son verre à peine entamé*

Armoria : *n'a pas touché le sien, aucune envie, envie de rien ou presque*

Gaborn : *presque distraitement* quand à ce courier, il est parti au feu. Ainsi que ce qu'il m'annoncait.

Armoria : *lève un sourcil*

Marie Alice se dit qu'elle avait donc vu juste, prie pour que la soirée ne se répéte pas

Gaborn boit une gorgée, regardant Armoria, demi sourire aux levres

Armoria : *scelle les siennes, tant elle a envie d'une sortie cinglante pour faire disparaître ce sourire où elle ne le reconnaît pas*
*visage de marbre, rien ne sortira qu'ils puissent endosser*
Bien... Donc, j'imagine que tu te moques de savoir qu'une surveillance discrète se fait autour d'elle, sur ma demande


Gaborn : *regarde Armoria et dit tranquillement* tout à fait.
*réfléchit et rajoute* de même que tu te moques sans aucun doute que je lise en cet instant comme dans un livre ouvert en toi...

Armoria : Les pages sont blanches *un peu trop vite*

Gaborn : *eclate de rire*

Armoria : *repose son verre et se lève*

Marie Alice regarde son second verre, se demande si elle doit le vider de même

Armoria : La soirée est charmante, mais je dois partir
*reste calme, calme et froide, si froide à l'intérieur*


Gaborn : mais oui... blanche... *la regarde et ajoute* je te dis donc au revoir et à sans doute dans fort longtemps n'est ce pas ? Comme cela est le cas maintenant depuis plusieurs mois.
Merci à toi d'avoir pris la peine de te déranger jusqu'ici pour me donner ce message.

Marie Alice : Gaborn...
> le regarde puis la regarde elle
bon sang.. elle est vivante.. toi aussi... au lieu de.. 'sent son coeur se serrer' quand l'un de vous sera mort il sera temps de regretter
> repose le verre plein près de la bouteille et se dirige vers la porte


Armoria : *accuse la phrase comme un coup, encore une fois... Vivante, grimace amère*

Gaborn : *regarde Marie en silence, ses yeux allant d'elle à Armoria et vice versa*

Marie Alice l'ouvre, se retourne un instant vers eux
cessez de vous déchirer.. soutenez-vous.. avant qu'il soit trop tard
> sort et referme derrière elle, absolument pas à sa place entre eux


Armoria : *regarde longuement la porte*

Gaborn regarde la porte se fermer et plante son regard vers Armoria*

Armoria : *se dirige lentement vers la fenêtre, réfrénant son envie de s'enfuir, et regarde au-dehors, mains posées sur la poignée*

Gaborn reste contre sa cheminée, regardant le dos d'Armoria. Pas pres à faire un pas vers elle.
> pose son verre contre le linteau laissant résonner le son pendant un instant puis croise les bras

Armoria : *a perdu le contact, les yeux vers la nuit extérieure, les pensées vers la sienne propre*

Gaborn se dit que le silence risque de durer longtemps et eclate soudainement de rire

Armoria : *sursaute et revient à la réalité*
J'ai bien fait de venir, dis-moi, pour te faire tant rire...
... sauf que ton rire éclate comme un verre que l'on brise, Gaborn


Gaborn : mieux vaut un rire qui eclate comme du verre que l'on brise plutot qu'un regard qui se disperse comme la poussiere que l'on souffle... Mais ce n'est pas toi qui me faisait rire. Non c'était un souvenir...

Armoria : *durcit encore un peu sa volonté et se tourne lentement vers lui* Tiens donc ?

Gaborn acquiesse et dit
Oui, il s'agit d'une chose qui m'est encore un peu vague, mais je crois me souvenir d'une dispute entre nous, alors que tu venais de danser...

Armoria : *main qui vole vers le canard du décolleté* Je m'en souviens aussi

Gaborn : peut-etre l'ai je rever, mais cela n'est que de peu d'importance finalement... je me disais simplement que nous avions deja connu des disputes, mais peu au final. Fort peu.

Armoria : Peu mais semblables à des ouragans

Gaborn hausse les épaules, mécontent contre lui
en effet

Armoria : ... et ce soir, il n'y en aura pas
Je m'y refuse, Gaborn
*tentative d'humour amer*
Et du reste, je n'ai pas dansé depuis...
*s'interrompt, interrogative sur le depuis, penche la tête de côté, perplexe et perdue*


Gaborn : *finit la phrase pour elle avec douceur* depuis plus longtemps que tu ne saurais t'en souvenir

Armoria : *bat des paupières, se sent trop proche de la faille*
Sans doute


Gaborn : c'est la le peril d'une vie qu'on ne controle plus comme on le souhaiterait *hausse avec douceur les épaules*

Armoria : Y a-t-il des vies que l'on contrôle ?

Gaborn : parfois la sienne... rarement celle des autres
quoique pour certains ou certaines le controle de l'autre soit devenu comme une seconde nature. Mais ils sont souvent plus à plaindre qu'à envier

Armoria : La mienne ne m'appartient plus depuis longtemps, si tant est qu'elle m'aie jamais appartenu *regard qui erre dans la pièce, n'importe où sauf vers lui*

Gaborn : oh elle t'a deja appartenu... et encore aujourd'hui, tu sais fort bien choisir les causes qui sont les tiennes, les pertes qui te toucheront et celles qui t'indifféreront.

Armoria : *regard qui s'étrécit de nouveau* Pense-le si cela te chante... Si cela te peut aider
Qu'au moins, ce poids, ce soit moi qui le porte
*se dirige vers la sortie*


Gaborn la regarde faire
Ainsi tu pars deja ?
Qu'as tu donc à cacher pour fuir ainsi ?

Armoria : *s'arrête, la main sur la poignée de la porte*
Qui te dit que je cache quelque chose ?
Tu sais bien que je ne parviens jamais à rien te cacher


Gaborn : tout en toi me le crie
> énumére

Armoria : *main qui se crispe sur la poignée, épaules qui accusent le coup*

Gaborn : tu ne me regardes pas
Tu evites l'affrontement
Tu te blesses
Tu fuis
Ton corps se tasse peu à peu
rien qui ne soit naturel en toi
Pour qui me prends tu donc ?
Quelque soit la situation, je lis en toi comme tu lis en moi
alors ne joues pas
soit tu pars, soit tu restes
mais pas à demi
> voix un peu plus froide
Ou alors tu auras bien changé

Armoria : *ferme obstinément les yeux*
*voix sourde, étranglée, pour répondre* Combien de fois, Gaborn ?
Combien de fois t'ai-je égoïstement chargé les épaules de mes peines, sans même chercher à savoir si les tiennes n'étaient pas trop lourdes
?

Gaborn : une fois ou un million, je n'en sais rien.
> hausse les épaules
autant de fois qu'il te le fut necessaire

Armoria : Ton fardeau est trop lourd, cette fois, Gaborn, trop lourd pour en supporter davantage
Ta fêlure se lit sur ton visage


Gaborn : *tranquillement* que sais tu de ce qui m'habites ?

Armoria : J'ai changé ? Oui, sans nul doute : à présent, j'en tiens compte

Gaborn : tu ne sais rien de ce que je vis et ce qui m'habites actuellement
rien entends tu

Marie Alice frappe à la porte quelques coups, plateau à la main

Gaborn tremble doucement contre sa cheminée et entends les coups à la porte

Armoria : *sursaute violemment, la main sur la poignée de ladite porte*

Gaborn : quand à ce que je suis capable de suporter, tu ne le sais pas plus Armoria. La question n'est pas là je le crains.

Armoria : *l'ouvre et s'en écarte, visage plus fermé que jamais, gouffre trop proche et trop tentant*

Gaborn regarde Marie à travers la porte ouverte, lui sourit avec douceur et reviens à Armoria

Marie Alice voit la porte s'ouvrir, Armoria visage fermé et livide puis Gaborn qui lui sourit
je... venez voir si vous aviez faim... je portais quelques douceurs... 'se retient de dire et si vous ne vous étiez pas entretués'


Gaborn : c'est fort aimable à toi Marie, merci. Je ne doute pas qu'Armoria aurait besoin d'un peu de sucré...

Armoria : Je n'ai plus faim *labsus involontaire et pas remarqué*
*se tourne lentement vers Gaborn, mains crispées le long du corps*


Marie Alice : voulez-vous que je vous laisse? 'est toujours dans l'encadrement de la porte'

Armoria : Pas plus l'un que l'autre n'avons de secrets pour vous, je pense, Marie

Gaborn : *regarde Armoria se tourner vers lui*

Marie Alice : parfois il ne s'agit pas de secret Votre Altesse mais d'un besoin de se parler seul à seul

Armoria : *marche vers lui, toujours lentement, jusqu'à se planter devant lui, si petite, menton levé et regard terni*
Je ne sais rien, c'est vrai, Gaborn
Je ne sais pas quel poison tu as besoin d'évacuer
Quel acide te ronge peu à peu
Je ne sais rien, tu as raison
Alors déteste-moi
Vas-y


Marie Alice entre sans bruit, pose le plateau sur le premier meuble qui est à portée de sa main, se fait toute petite

Armoria : *ton qui monte et s'enfle peu à peu*
MAIS VAS-Y, GABORN ! QU'ATTENDS-TU ?
*le bouscule*


Gaborn : *la regarde sans mots dire, sentant enfler en lui un cri qu'il ne veut pas lacher. La laisse le bousculer stoïque*

Marie Alice machoire qui se crispe, cette fois point elle qui lui hurle dessus

Armoria : ALLEZ !

Gaborn : *dit doucement en un murmure* contre qui es tu vraiment en colere toi aussi ?

Marie Alice les regarde, murmure: Gaborn.. je t'en prie.. sors ce qui ne va pas...

Armoria : JE NE SUIS PAS EN COLERE !
*le pousse de nouveau, plus fort*
Alors ?
*le défie du regard, toute lumière éteinte dans l'émeraude*


Gaborn : *fais un pas en arriere pour compenser la poussée et ravance le dit pied. La regarde toujours, souriant avec une douceur teinté de violence et de colère. Demande avec gentillesse* quelle est l'ombre qui pousse ta voix ?

Armoria : *serre les mâchoires si fort qu'ils les entendent grincer*
Souviens-toi de ton grenier, Gaborn de Hennfield
Tu voulais mon jugement
Vas-y, juge-moi !
*le pousse de nouveau, force décuplée par ce qui la ronge*
JUGE-MOI !


Gaborn : *se redresse saisissant la main qui le pousse une fois de trop*
Cesse de me pousser !

Marie Alice assiste, impuissante


Gaborn : *retient la main tandis qu'il sent bouillonner en lui une colere diriger contre elle*
Je ne te jugerai pas ! Je m'y refuse !

Armoria : *visage tendu vers lui, brève lueur de victoire au fond du regard morne*
Ai-je eu le choix, moi, ce jour-là ?
M'as-tu laissé le choix ?
*tente de récupérer sa main pour attaquer de nouveau*


Gaborn : *machoire qui se serre et main qui s'ouvre pour liberer sa main*

Marie Alice s'avancer et se poser entre eux, pour les lier d'une présence qui n'y est pour rien ou les laisser à nouveau.. valse à deux temps, avancer ou reculer

Armoria : A qui laisses-tu des choix, Gaborn, quand tu t'enfonces dans tes souffrances ?
A qui les laisses-tu, quand tu vas te réfugier au milieu des arbres ?
Hein ? A qui ?
A Marie ?
A tes enfants ?


Marie Alice finit par s'approcher, pas entre eux mais à côté d'eux

Gaborn : *tremble de tous ses membres et dit d'une voix blanche* Arrete?

Marie Alice : pour moi je puis répondre...

Gaborn : Arrete veux tu !

Armoria : *secoue la tête*
Non
Oh non, je n'arrêterai pas
Tu as voulu que je choisisse entre rester et partir ? Réjouis-toi, Gaborn, je suis restée
*le saisit par les revers, pour le secouer*
Mais vas-tu réagir, à la fin ?
Réagir, c'est vivre, Gaborn ! VIVRE !


Marie Alice murmure tout bas: bon courage pour y arriver

Gaborn : *voix plus faible, blanche de violence contenue* cesse ou je ne répond pas de ce qui va suivre... Cesse donc.

Armoria : Alors n'en réponds pas, bordel !
N'en réponds pas
Evacue ce poison, crache-le, frappe-moi, mais pour l'amour de nous, fais quelque chose


Gaborn : *grogne pour lui même, grogne sourdement* Je ne veux rien faire nom de Dieu ! Je ne veux rien FAIRE ! *la repousse avec violence* *se dirige vers elle et la toise de haut* ne comprends tu donc pas cela ? Je ne VEUX rien faire ! RIEN !

Armoria : C'est trop facile, ça, Gaborn
*a manqué tomber, de justesse*


Gaborn : OUI ! *appuie ses dire d'un doigts sur l'épaule d'Armoria

Marie Alice prend cela comme s'il venait de la gifler pour la seconde fois, le fiexe

Gaborn : Oui c'est trop facile !
Par la putain celeste
je sais que c'est trop facile !
Mais qu'il serait encore plus facile de te déverser tout le fiel en moi au visage ! Cela encore serait plus facile
Mais je m'y refuse

Marie Alice : rien faire...

Armoria : *retourne à l'assaut, doit se concentrer sur Gaborn et adresse en pensée un pardon à Marie*
*le pousse de nouveau, comme une furie*


Gaborn : *recule de quelques pas sous l'assaut d'Armoria refusant de la violenter... pour le moment*

Armoria : Ne rien faire, c'est le choix des couards
C'est le choix des lâches


Marie Alice a cessé de les voir alors qu'ils sont là devant elle, se répéte juste ces deux mots, recule doucement

Armoria : *le pousse de nouveau*

Gaborn : *se redresse à nouveau et emprisonne les mains d'Armoria dit alors*
Ne rien faire c'est etre là et ne pas disparaitre. Ne rien faire c'est ne pas prendre le risque de mourir à nouveau et de quitter ce qui m'est cher.
Ne rien faire c'est ne pas te blesser davantage que tu ne l'est aujourd'hui par ce poids nouveau sur tes épaules
*la repousse à nouveau fou furieux pour de bon*
Ne rien faire est la seule chose qui m'assure un statu quo où je ne blesserais personne !

Armoria : Ne rien faire, c'est laisser Marie se débattre
Quant à moi, je vais bien, je vais très bien


Gaborn : menteuse

Armoria : *souhaite savoir mentir enfin*

Gaborn : tu es une menteuse !

Armoria : Fais comme si

Gaborn : et tu me traites de lache ?! Moi au moins je ne mens pas pour échapper à quelque ombre

Marie Alice regard vide mais entend tout, finit par lever les yeux

Armoria : *ne pas répondre, ne surtout pas répondre*

Marie Alice : parce que tu crois qu'ainsi tu ne blesse personne?

Gaborn : *méprisant* regarde toi Armoria à te contenir comme tu le fais...
*s'arrete et se tourne vers Marie, l'implorant du regard* ne comprends tu donc pas ?

Marie Alice : comprendre? me parles-tu pour que je comprenne? tu ne veux blesser personne et pour cela tu ne fais rien.. pour ne pas souffrir à nouveau c'est cela?

Gaborn : *se mord les levres avec force pour contenir un cri* Je ne veux pas te blesser plus Marie... je ne veux pas... pas plus que je ne le veux contre Armoria, et ce quelle que soit ma colère... je ne veux pas que VOUS souffriez plus...

Armoria : Parce que tu crois qu'à te voir ainsi, nous ne souffrons pas ?
Mortecouille, Gaborn, ouvre les yeux !


Marie Alice : en faisant quoi? en nous taisant ce qui te blesse? mais bon sang Gaborn je sais que tu souffres et tu me refuses la seule chose que je peux faire.. te soutenir, t'aider....

Armoria : *désigne Marie* Regarde-la ! Mais regarde-la !

Marie Alice : comment veux-tu que je fasse? comment?
quand tu me vois avoir mal que ressens-tu?
si je te repoussais, me taisais, que ressentirais-tu?

je t'aime bon sang. comment dois-je le dire?

Armoria de Morta : *se dit qu'au moins, Marie bride sa plaie*

Gaborn : *regarde tour à tour les deux femmes et lache finalement ce cri qui lui déchire les entrailles*
AAAAAAAAAAAAAAAAhhhhhhh ! PAR LA MALPESTE !!!! Ne me laisserez vous donc jamais tranquille ! Ne puis je décider de ce que je veux ou pas faire porter à autrui ?
N'ai je pas le droit de nourir une colère contre Armoria ? N'ai je donc pas le droit de la hair et de l'aimer ? N'ai je pas le droit de taire ce qui me déchire ?!!

Marie Alice se plante devant lui, sans colère, le regarde avec tout l'amour qu'elle lui porte
non tu n'en as pas le droit. tu m'entends. non. parce que nous t'aimons, parce que je refuse de te laisser ainsi tout comme tu refuserais de le faire


Armoria : *ferme les yeux, soulagée d'entendre ce cri, et remercie le ciel*

Marie Alice : sinon crois-moi je ferai de même
et tu commences à me connaitre assez pour savoir que ce ne sont point paroles en l'air
et tu assisteras à ma lente déchéance.. sans rien pouvoir faire


Armoria: *se tourne vers Gaborn* Je ne te laisserai te taire que si cela ne te doit pas détruire... Et Marie tout autant, je pense
Ton silence te détruit, Gaborn
Tu t'y contraints, et cela te détruit plus sûrement qu'une arme


Marie Alice : et cela me détruit tout aussi sûrement mon aimé..

Gaborn : *les regarde tour à tour en silence, son front barré de rides de concentration, sa colère ressortant par toutes ses pores*

Armoria : *l'y encourage par une muette prière, le pousse par sa volonté comme elle l'a plus tôt poussé de ses poings*

Gaborn : je refuse. Je refuse de tomber dans le piege de la culpabilité. Je refuse de vous devoir quoique ce soit ! Je refuse ! Ce ne serait pas juste. Tu l'as dit toi meme Marie. Où etais je lorsque tu as eu besoin de moi ?!
Quant à toi Armoria... *secoue la tete* je ne suis pas d'accord non plus ! C'est trop facile ! Je refuse également ! Ce n'est pas JUSTE !!!!

Marie Alice s'approche, pose ses mains sur ses joues, le force à la regarder

Armoria : Elle a besoin de toi, là, maintenant *voix brève, marche doucement vers la porte, hésite entre partir et rester, au cas où il aurait besoin de se déchaîner contre elle*

Marie Alice : Gaborn.. aimer c'est aussi ressentir cela.. souffrir c'est aussi vivre.. et je ne veux pas que tu cesses de vivre. parfois je ne serai pas là quand tu en auras besoin mais ne crois pas que je te laisserai agir ainsi...'hoche la tête à ce que dit Armoria' oui.. tellement et parfois je me dis que tu ne vois pas à quel point

Armoria : *voix douce*
Marie ?
Parfois, on ne peut pas être là, vous avez raison... *douceur qui fera miroir, elle l'espère*


Gaborn : *grogne et se dégage avec douceur. Fait quelques pas pour aller vers la fenetre à son tour. Regarde au dehors, mains sur le rebord, tete contre la vitre*

Marie Alice soupire, laisse retomber ses mains

Gaborn : *voix douce lui aussi par mimétisme*
vous ne comprenez donc pas...

Marie Alice : mais peut-être ne veux-tu pas que j'ai besoin de toi

Gaborn : je ne veux pas que tu es necessitée de m'épauler. Parce que je t'aime Marie. Parce que je sais les douleurs qui sont les tiennes... parce que ce n'est pas à toi de m'aider, mais à moi de te cacher mes peines pour te permettre d'avancer.
Quant à toi Armoria. je n'ai que colere contre toi... Pourquoi n'ai je que l'impression de ne recevoir nouvelles que toi lorsque le mal est à l'oeuvre ? Pour ce petit enfant que je ne verrais jamais, pour cette ombre qui te poursuit et dont tu tais le nom dont tout le monde parle en Bourgogne...

Armoria : *se raidit*

Marie Alice le fixe, fronce les sourcils

Armoria : *main qui vole, de nouveau, vers son pendentif, visage blême*

Gaborn : je ne veux plus... non je ne veux plus de tout cela. J'en ai assez de cette colere qui me ronge, de ces regrets qui me déchirent. Pourquoi ne pourrait on pas juste une fois etre honnete et sincere ?
Et pourquoi est ce que je vous dis tout cela alors que je m'etais promis de demeurer silencieux et muet
> se tourne vers elles, le visage fatigué, vieux.

Marie Alice : mais moi aussi je t'aime et je t'interdis de m'empêcher de faire ce que tu fais pour moi. et je t'interdis de me cacher ce qui te ronge sinon pourquoi te dirais-je ce qui me mine?

Armoria : ... Parce qu'avec nos faiblesses et nos défauts, tu sens le poids de notre amour pour toi, Gaborn

Gaborn : je ne veux plus rien devoir à personne... je veux... je veux pouvoir croire que je suis un homme ! Un homme !
> secoue la tete

Armoria : Parce que si tous deux, vous partagez vos blessures, elles en sortiront moins rudes

Marie Alice : mais tu l'es. qui t'a dit le contraire?
tu penses que si tu te reposes sur moi tu le seras moins?
quelle est cette idée? parce que parfois je suis dure je ne suis plus une femme?
quand j'étais PSE et qu'alors je me devais d'être froide parfois, je n'étais plus humaine?


Gaborn secoue la tete et dit avec douceur
non, tu ne comprends pas Marie.... Armoria et toi etes femme. Femme de poigne, femme de caractere. humaine dans vos qualités et vos forces, tout comme dans vos défauts et vos faiblesses
moi... *hausse les épaules*

Armoria : Toi ?

Marie Alice : toi? oui?

Armoria de Morta : Le roc sur qui s'appuyer, pas vrai ?
Le sans faille


Marie Alice prie pour qu'il le dise enfin, se rapproche, pose une main sur sa joue

Armoria : Le sans faiblesse
*ironie cinglante*
A qui penses-tu faire avaler cette soupe ?


Gaborn : *enrage et dit* je DEVRAIS l'être !!

Armoria : *secoue doucement la tête*

Marie Alice : non.. personne ne te le demande.. pas moi en tout cas

Armoria de Morta : Gaborn, ces hommes-là n'existent pas
Pour être sans faille, il faut être Dieu... ou inhumain


Gaborn : *les regarde plein de colere, dirigée contre lui* je DEVRAIS l'être ! J'ai toujours donné cette image, pourquoi ne puis je donc plus la tenir !

Marie Alice : je ne veux pas d'un roc... je veux d'un arbre.. tu sais ce qui est fort mais fragile à la fois, qui vit, respire...

Armoria : Une image, Gaborn...
Ecoute tes propres paroles
*plus doucement* Une image...


Marie Alice : parce qu'elle t'étouffe et que tu n'en veux plus...
Gaborn.. 'murmure' mes Yeux Noirs... s'il te plait accordes-nous de te reposer


Gaborn : *secoue la tete et dit avec une tristesse palpable* Voyez ! Ce soir encore ! Devant moi j'ai deux femmes. Chacune soumise à des... des épreuves que je ne peux qu'imaginer... et qui se plaint aujourd'hui ? Celle à qui Dieu à enlever un enfant, ou celle qui a vu disparaitre un homme qu'elle aimait ?
Qu'ai je donc à dire pour ma défense ?! Rien ! Alors je veux redevenir ce roc, je veux souffrir en silence tandis que vous trouverez la paix en venant me trouver... *se laise glisser au pied du mur et dit* je ne veux plus ressentir... je veux juste écouter.

Marie Alice se laisse glisser à sa suite, le prend contre elle, le serre

Armoria : *se rapproche d'eux, se met à genoux devant lui*
Gaborn...
*sourire de triste tendresse*


Marie Alice : arrête... tu es celui vers qui je me tourne pour avoir la paix... tu es celui qui m'appaise, me maintiens hors de l'eau

Armoria : Espèce de sale bête... Penses-tu que nous aimerions un roc ?
*prend une main de Marie, une de Gaborn, et les unit dans la sienne*


Marie Alice : je veux juste.. que tu me laisses être là de la même façon.. je t'en prie.. laisse-moi t'aimer.. 'serre les mains sous les siennes'

Armoria : Amuse-toi encore à faire le roc, et je t'assomme à coups de cailloux, Gaborn de Hennfield
Nous verrons bien qui est le plus dur entre vous


Gaborn : pourtant j'étais ainsi avant Armoria... me diras tu le contraire ?

Armoria : *acquiesce doucement*
Oui... Oui, je le dirai
Je le dirai en évoquant ce fichu grenier
Je le dirai en évoquant cette blessure, sur ton torse
Je le dirai en pensant à la claque que tu m'avais mise, cette fois-là, quand je venais de danser
Et à celle que je t'avais mise juste avant, juste après, je ne sais plus


Gaborn : *lache finalement à mi voix* mais tu n'as plus besoin de moi maintenant...

Marie Alice se demande à qui il s'adresse

Armoria : Oh si...
Plus que jamais
Mais ce combat-ci, c'est le mien... C'est le prix que je dois payer, seule
Retrouvez-vous, c'est ce qui compte le plus, pour le moment
*se penche pour déposer un baiser sur sa joue*
A bientôt, mon frère
*se relève et se dirige doucement vers la porte*


Gaborn : *ne lui répond pas, se prenant la tete entre les mains, la posant ensuite sur l'épaule de Marie en silence*

Marie Alice : bonsoir Votre Altesse.. ne craigniez rien je ne le laisserai point faire

Armoria : *se retourne vers eux et sourit, douceur retrouvée, regard toujours éteint si ce n'est une lueur d'amour*
Je ne crains plus rien de ce côté-ci, à présent... Que Dieu vous garde tous deux


Marie Alice : qu'il Vous garde aussi
> caresse doucement la tête de Gaborn, le presse contre elle


Armoria : *ouvre la porte, sort et la referme avec douceur*
_________________

Vous pouvez utiliser mes lettres RP.Héraldique
Mariealice
Même taverne, 26 mai

Orage ô désespoir.... Que cette nuit me fuit...

Prostrée, à même le sol, voici que son tour était venue de cesser de réagir, de lutter. S'abandonner, se laisser porter par la voix à son oreille, rassurante, accueillante.. Oui... Juste rejoindre le noir et se fondre en son sein. Le laisser envahir chaque recoin de son être, éclipser toute lumière.

Et les deux femmes de se réunir et de se refondre en une, liées par la douleur, par les larmes muettes qui coulaient sans obstacle, rejoignaient le sol. Finiraient-elles par former un fleuve, jumeau de celui qui formait ses veines, lave refroidie, charriant tant de poids qu'il deviendrait un jour solide et immobile. Alors son coeur cesserait de battre et le noir, enfin, achèverait son oeuvre.

La colère s'était tue, tout comme l'ouragan mais après avoir détruit ce qui la faisait tenir, les murailles qui, certes, la maintenaient, mais l'étouffaient tout autant. Rien ne la retenait.. Plus rien...

Un cri de victoire se mit à enfler doucement en son sein... Elle avait gagné et Marie avait perdu. Travail de longue haleine mais qui avait fini par payer, l'accueillant dans ce puit sans fond, dans ce froid qui commençait déjà l'engourdir.


Pardonne moi Marie...


Et le cri de victoire de se muer en défaite. Voix qui luttait encore mais savait que s'il commençait ainsi, elle ne pourrait rien faire et serait obligée de la laisser partir. Voix qui rageait de se voir battue si près du but.

Ne l'écoute pas, ma belle. Il se joue de toi... Non dès que tu auras baissé ta garde il recommencera et je ne serai plus là pour te secourir.

Sursaut à la chaleur irradiant sur son dos en sentant sa main.

Sursaut à son souffle dans son oreille, à ses mots.

Main tendu vers elle, elle le savait parfaitement, tentait de se tendre vers lui à son tour, sans pouvoir y arriver. Les murailles s'étaient soudain reconstruites, l'enserrant, se murant en prison. Maudite voix, maudite digue!

Impassible, Marie n'en perdait pas un mot pour autant, s'en abreuvant comme si après des jours exposée au soleil ardent, une gourde d'eau lui était offerte. Chaque mot était telle une goutte, son âme s'abreuvant des premiers alors que son corps faisait de même des secondes.

Gémissement faible mais audible à l'évocation d'Arthur, à cette lancinante douleur en son coeur déchiré, bataille faisant rage en elle, culpabilité contre réalité, voix contre lui...

Lui.. Qui continuait inlassablement à parler, à la retenir comme il pouvait, la serrant contre son torse, prison non plus de pensées mais de chairs.

De l'eau, réelle, salée et chaude. Larmes du Ténébreux se joignant aux siennes.

Et ses mains de se lever pour s'accrocher à lui, ses paupières de s'ouvrir sur une forêt inondée, air inspiré à plein poumons, branches déblayées au passage, plus de clairière étriquée mais une vaste prairie à perte de vue.

Et sa voix d'enfin s'élever, à peine un souffle mais bien là, parce qu'elle avait réussi à attraper la main tendue et qu'elle refusait qu'il plongea à sa place.


Je te pardonne.. Si tu me pardonne d'avoir ainsi déverser ma colère sur toi.. Je le mérite.. Parce que je m'apitoie au lieu de me battre...Quelque part en moi je sais n'y être pour rien et pourtant, chaque seconde qui passe je plante à nouveau la dague et la remue, des fois que mon coeur commence à guérir, que les plaies se referment... Il n'a commis aucune faute mais moi si, une seule, celle de n'avoir pas été présente, de ne pas l'avoir forcé à nous suivre, à me suivre...

Lentement elle leva sa main gauche, remontant du bout des doigts le chemin d'une larme, reprenant le parcours à rebours sur la joue ducale.

Je t'interdis de te faire payer quoi que ce soit. Tu m'entends? Si tu souffres je le fais aussi. Tu n'as rien fait de répréhensible...

Innocente voici bien longtemps que je ne le suis plus mais qui l'est?


Emeraudes d'eau douce plongées dans le noir embué, tête allant de droite à gauche.

Tu es mon arbre.. Tu me l'as dit ce jour là. Je ne veux pas d'un autre et je ne veux plus t'entendre dire que tu n'es pas digne de moi.. Je veux juste... Toi.

Comment le signifier de façon plus vrai que ces simples quatre mots qui résumaient pourtant tout. Parce que c'était bien cela ce qu'elle voulait dire, ce dont elle avait besoin. Juste lui.

Je ne coulerai pas tant que tu seras là pour me repêcher, tant que tu me tiendras la tête hors de l'eau, tant que tes branches se tendront vers moi dès que j'en aurai besoin, tant que tu voudras bien m'accepter près de toi, me laisseras rester à tes côtés.

Ma lumière est là Gaborn...


Doigt glissant sur le torse jusqu'à atteindre son coeur qu'elle pouvait presque sentir battre sous sa poitrine, tête levée vers lui, pâle, les yeux rouges, sans doute bien loin de la femme que l'on pouvait s'enorgueillir d'avoir à son bras. Qu'importait. Aux yeux de Marie, tout ce qui comptait était ce qu'il venait d'enfin lui dire. Un je t'aime particulier, différent de ceux qu'il avait déjà prononcé mais si précieux...
_________________
Armoria
Le jeudi 4 juin 1457 :

Nevers n'était pas loin, dont ils distinguaient les toits, au loin. Nevers, et son coeur se serrait. Nevers, et de légers sourires effleuraient parfois ses lèvres. Première ville de Bourgogne où elle avait vécu... Souvenir d'un soir si doux où Asterius l'avait raccompagnée chez elle, devisant tranquillement sur les bords d'une Loire où elle avait fini par se jeter, gueuse qu'elle était encore, et libre de faire ce que bon lui semblait sans avoir à tenir compte de ce qu'en penseraient les gens ! Asterius qui regardait de tous côtés, gêné, comme fautif, presque, craignant que la scène ne soit surprise quand il y avait si peu à voir et à répéter.

Nevers où le mot de sirène, déjà, avait été évoqué d'une voix songeuse tandis qu'il contemplait son visage. N'avaient-ils pas déjà conscience de ce qui les unirait un jour ? A quel point leur esprit ne leur avait-il pas joué le tour de cache-cache quand, avec le recul, elle sentait qu'à cette époque-là, leur destin commençait à se lier si innocemment ?

Elle avait évoqué son paganisme, son culte de l'eau, devant un Asterius décontenancé, parfois choqué...

Nevers où leur faute avait été consommée. Si douce faute... L'un et l'autre d'un côté d'une cloison si fine, cachée par une tenture.

Seigneur, elle les revoyait... Elle revoyait tout, et sa mémoire impitoyable, cette même mémoire qui se refusait à révéler la suite de son enlèvement, cette même mémoire lui faisait subir la cruelle et si aimée torture de ramener, les uns après les autres, tous ces souvenirs à son coeur avide de s'en repaître et de s'en blesser.

Tous deux agenouillés d'un côté du panneau. Les souffles qui accélèrent, les voix qui murmurent, les doigts qui franchissent du bout des ongles l'entrebaillement, pour se toucher, et évitant de le faire. La perte, la si douce perte, ce gouffre espéré et redouté, vers lequel ils se sentaient glisser sans remède. Et soudain, la porte qui s'ouvre en plein, et des yeux qui se brûlent de se dévorer, et des mains qui se saisissent, des lèvres qui se joignent, des corps qui enfin se rencontrent et s'embrasent... Le sentiment de faute qui s'évanouit, tant c'était bon et juste, tant cela devait être.


Oh, Philippe...

Elle s'était mise à l'écart de leur petit groupe, debout sur un promontoire, à regarder les toits de Nevers, les yeux tournés vers ses souvenirs, inconsciente de l'instant présent. Le messager la fit sursauter en se présentant à elle, et son coeur manqua un battement. Le pays de la mémoire est parfois si lointain qu'il faut bien un battement de coeur pour en revenir.

Elle lut les lettres en revenant vers le petit campement. Fichus yeux qui se brouillaient si aisément.


Citation:


A la Princesse Armoria de Mortain,
Grand Mètre de France,


J'ai oui dire que vous vous à prétiez à partir vers l'Orléanais pour bouter le mareau hors des belles terres du Roy telle Jeanne Darc bottant le fondement de l'anglois.

C'ai donc avec une profonde et amaire tristesse que je vous voit vous éloinier encore de la Bourgogne. J'espaire, la prochène foi, pouvoir vous accompagner et vous servir au mieu.


Cordialement,
Vostre Bon Forrest


PS : j'ai la nette impression d'avoir fée des projret en écriture.


Citation:


A la princesse Armoria,

je n'ai reçu votre missive que ce jour. Elle s'est baladée dans toute la Normandie pour qu'enfin on me l'a donne en main propre. En plus de ce délai de réception, je n'ai pas eu la force de vous répondre de suite tant la nouvelle me consterne. Je le savais reclus dans un monastère depuis un bon moment, et il ne daigne aujourd'hui en sortir que pour disparaitre. Mais que veut dire "disparaitre du royaume", selon vous ? partir dans un autre ? mourir ? se faire oublier ?
Je n'ai reçu aucune missive de sa part. Peut-être que ce n'est qu'une question de temps, le même pour recevoir votre missive ou je ne sais quoi ... j'ai l'impression que mon choix de quitter la Bourgogne n'a été qu'une erreur. Je vais m'organiser pour rejoindre la Bourgogne et participer aux recherches. Je ne veux pas non plus le perdre.

Si entre temps, j'ai la moindre information concernant son départ, je vous la donnerai.

sincèrement,

Juliette d'Harles de Lasteyrie
Baronne de Mervans, Dame d'Etroyes et Douairière de Meyssac.


Elle fit attendre le messager, le temps de répondre à Forrest. A Juliette ? Non... Elle avait tant espéré recevoir un signe, un indice, quelque chose... Tout simplement pas la force de répondre à Juliette.

Citation:


Mon brave Forrest,

Voici que ta lettre me parvient quand je songeais à t'en mander une... J'aurai en effet grand besoin, une fois sur place, que tu me viennes rejoindre. D'une part, parce que je n'ai pas pensé à prendre de mon onguent, d'autre part parce que je n'ai déjà presque plus d'écorce de saule, et peu de temps pour en récolter, mais également parce que je voudrais que tu m'amènes les tenues bordeaux que j'ai à Ménessaire. Bordeaux, et uniquement bordeaux, je ne saurais plus rien porter d'autre à présent.

Quant à Eugénie, j'aimerais qu'elle reste auprès de mes enfants, d'autant qu'elle se doit former pour ce diaconat auquel elle aspire.

Les 45 vont passer par Cosne, et si tu prends la route ce jour, demain au plus tard, tu les devrais pouvoir trouver : je les préviendrai. En revanche, il te faudra venir seul jusque-là.

J'aurais tant voulu au moins pouvoir embrasser mes enfants avant que d'aller d'un combat à l'autre... A force de tirer l'épée, je finirai par le combat de trop : mais que puis-je faire d'autre que mon devoir ?

Ta maîtresse,
Armoria de Mortain

PS : en effet, tu fais des progrès ; c'est Loreleï qui te donne des leçons ?

_________________

Vous pouvez utiliser mes lettres RP.Héraldique
Gaborn
La clôture...

Gaborn acquiesça aux propos de Marie. Ce soir, ils s'étaient mutuellement bien fait souffrir... Et en même temps, ils s'étaient - de par cette confrontation - un peu plus rapprochés.
Il avait écouté Marie et il y avait tellement à dire que rien ne sortait plus de ses lèvres. Seuls ses yeux se fondaient dans ceux de Marie. L'obscurité éclairé par un noir d'amoureux... Lumière qui se mélangeait pour dire "je suis là"...
Dans son esprit, il n'avait de cesse de se dire que si, il serait son roc, ce solide rocher sur lequel elle pourrait s'appuyer... Qu'il le serait pour elle, sans rien ressentir de ses douleurs... Il l'aimait, il la protégerait.
Il la serra contre lui, attendant son bon vouloir, restant ainsi sur le sol, sa main ensanglantée sur son dos, tachant la robe de sang, mais n'en ayant pas conscience ni intérêt.

_________________
Mariealice
Même taverne - calme retrouvé?

Il finit par hocher la tête, sans dire un mot, montrant par là qu'il acceptait ce qu'elle venait de formuler.

Complètement? Sans plus de discussion? En temps normal elle en aurait peut-être douté. Trop facile. Et le connaissant comme elle commençait à le connaitre, il avait lâché prise si rapidement.

Oh certes la tempête essuyée avait été rude, et forte, et épuisante. Nul doute qu'elle ne fut une parmi d'autres. Les deux amants avaient un sacré caractère, têtus, sombres, tourmentés, s'engluant dans une culpabilité qui les rongeait et pourtant, quelque part, les liaient.

Eclaircie dans le noir, lumière à son tour réapparaissant enfin, lueur qu'elle connaissait, rassurante, protectrice, aimante...

Murmures à son oreille tandis qu'il la serrait tout contre lui, main caressant la joue piquante mais à ses yeux si douces.


Mon arbre... Mon aimé....


Sentiment d'humidité dans son dos avant de réaliser que c'était sa main qui saignait, doucement se dégager de son étreinte pour la prendre au creux de sa gauche, la lui faire ouvrir pour constater les dégâts.

Un sourire rassurant, murmures à nouveau pour lui expliquer qu'elle devait le soigner et de l'entrainer dehors, à la maison, laissant l'homme d'armes se charger de tout.

Et pour l'heure, ne se préoccuper que de lui, d'eux, sans s'en sentir fautive.

_________________
See the RP information <<   <   1, 2, 3, 4, 5   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)