Afficher le menu
Information and comments (3)
<<   1, 2   >   >>

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP] La sombre histoire de Germaine Landru

Germaine
RP ouvert à tous ceux qui voudront se frotter à Germaine

À son arrivée à Toul, elle a décidé de tenir un journal. Un journal désenchanté.

Sur sa vie d'avant, elle a tiré un voile pudique.
Elle va s'exorciser, et renaître.

Sauf qu'elle s'est arrêtée à Toul ; le 24 octobre 1460..



Toul, ce n'est pas un atout.
Autant dire que s'installer ici est un challenge.

Et dès le premier jour, on a dirigé ma vie. On m'a gentiment incitée à aller à la mine.
Je savais que j'aurai du mal avec ces cités gâtées par les dieux, où le maïs pousse en sept jours et le blé en dix. Où les cochons engraissent en une douzaine de jours. Je me demande pourquoi on rencontre si peu de monde dans la ville, en taverne.

Le 25 actobre, j'ai gagné 7 écus et 50 deniers. Le salaire de la mine. Un salaire de crevard.
J'ai mangé le pain que m'a donné la bredine de tribun. Je la trouve un peu trop « m'as-tu vue » avec ses atours de princesse.

Citation:
25/10/1460 04:06 : Vous avez gagné 7,50 écus.



Elle m'a dit d'aller d'aller à l'église. J'ai grincé des dents, mais j'y suis allée quand même. Il faut que je me bâtisse une solide réputation pour arriver à mes fins.

Le 26 octobre 1456, j'ai touché 5 écus pour avoir nettoyé l'église. J'en ai un peu profité pour goûter le vin du curé. C'était de la piquette. Même le vin est frelaté chez eux.

Citation:
26/10/1460 04:06 : Vous avez gagné un point de réputation.
26/10/1460 04:06 : Vous avez gagné 5,00 écus.




Le 27, j'ai remis ça. Je ne sais pas si on est obligé, mais c'est comme ça que je l'ai ressenti.
Et la princesse tribun m'a donné un mot de recommandation. C'est gentil de sa part, elle ne me connaît pas. Ou bien elle fait ça machinalement, dans l'espoir de garder les gens à Toul.
J'ai encore gagné 5 écus.

Citation:
27/10/1460 11:46 : Constance_de_cleves vous a accordé sa confiance.
27/10/1460 04:06 : Vous avez gagné 5,00 écus.
27/10/1460 04:06 : Vous avez gagné un point de réputation
.


Germaine a oublié de noter qu'elle a reçu des écus en prime, qu'elle a soigneusement serrés dans sa bourse, qu'elle économise pour acheter le droit à une condition supérieure. Passer de gueuse à paysanne, ce n'est pas vraiment ce qu'elle envisage comme avenir.

Elle fait une pause, pour mieux se remémorer les évènements de ces derniers jours, et commande une pinte de bière au tavernier à la voix traînante :


R'mets moi ça, Raoul! et qu'ça saute, mordiable! ça donne soif, l'écriture!

Raoul, qui ne s'appelle pas Raoul, s'empresse de la servir.
_________________
En mode Shadow.

Germaine
Germaine a remercié Raoul avec condescendance, voulant marquer par là sa supériorité sur la caste des taverniers.

Merci, mon brââve !

Classe !

Elle a ensuite bu sa bière, lentement, à petites gorgées, la bouche en cul de poule, imitant volontairement les bécasses qu'elle ne supporte pas.

Pas classe !

Et elle a repris son journal, marmonnant dans ses dents.


Où j'en étais déjà ? Ah oui, le dimanche !



Dimanche 28 octobre 1460.

Le comté m'a payé le solde de mes deux jours de mine. Je croyais que c'était un Duché ici. Enfin, duché ou pas, c'est maigre.

Citation:
28/10/1460 09:47 : Le Comté vous a reversé 15,00 écus d'arriérés de salaires.
28/10/1460 04:06 : Vous avez gagné 7,50 écus.


Elle s'interrompt, vide la pinte de bière, attire l'attention du faux Raoul en s'éventant, lui désigne sa chope vide d'un mouvement de menton péremptoire, reprend sa plume sans avoir prononcé le moindre mot.



Lundi 29 octobre 1460

Touché la paie de la mine. Comme la tribun m'a laissée tomber, j'ai dû me débrouiller toute seule. J'ai fouiné sur le marché, le pain le moins cher était à plus de 6 écus. Upsa, le boulanger. Il avait l'air pétillant.
Consulté les annonces de la mairie. Me suis fait engager comme journalière dans le champ de maïs de Chris.Tofer. Avec le contrat il m'a donné une lettre de recommandation pour le conseiller. Et de deux !

Citation:
29/10/1460 04:06 : Vous avez gagné 7,50 écus.
29/10/1460 08:20 : Vous avez acheté à Upsa 1 miche de pain pour 6,06 écus
29/10/1460 08:23 : Vous avez été embauché chez Chris_tofer
29/10/1460 09:46 : Chris_tofer vous a accordé sa confiance.


Le mardi, rien à dire. J'ai mangé un bout à la taverne municipale avec ma paie de la veille, et me suis embauchée à la mine.
Triste vie.


Sur ces derniers mots, Germaine lève la tête, regarde autour d'elle. Personne, hormis le tavernier qui s'appuie mollement sur son comptoir, les yeux dans le vide.

Corne de bouc ! Sont tous morts ici ? Tavernier !

Les yeux délavés de l'homme se posent sur sa cliente, une lueur de curiosité y apparaît.

Oui mèdèèème ?
_________________
En mode Shadow.




Palogar
Il n'avait pas trop l'habitude de fréquenter les tavernes.
Faut dire qu'on y trouvait généralement que de la bière, et la bière ... bon ce n'était pas sa tasse de thé !
Qu'on lui parle de vin, de spiritueux, d'alcools fins, de mirabelle, ça oui, mais pas de bière.
Non décidément Palogar ne voyait pas trop l'intérêt de fréquenter les tavernes dans ces conditions. Qui plus est, sa cave personnelle était plutôt bien pourvue pour ce qui concerne les boissons.

Il faisait néanmoins une exception : il passait occasionnellement s’approvisionner dans une taverne touloise réputée pour sa bière de qualité.
Car même s'il n'en buvait pas, il veillait à toujours disposer d'un fût pour les besoins de la buvette des Gris.

Le temps était froid mais sec. Il entra donc dans la taverne prenant soin de bien refermer la porte pour préserver la chaleur des lieux.

Salut Raoul !
Je viens te prendre un tonneau de ta meilleure bière.
- lança-t'il à l'adresse de l'aubergiste.

L'aubergiste n'était plus tout jeune et remonter un tonneau de sa réserve lui prenait toujours un peu de temps.

Donne-moi une mirabelle que je me réchauffe un peu en attendant.

Il allait s'installer à une table quand il aperçut un visage qu'il ne connaissait pas.

Bonjour Madame, vous êtes de passage à Toul ?
_________________
Germaine
Germaine a pris ses habitudes dans cette taverne. Elle l'aime bien, le Raoul, mais ne le montre pas. Faut pas pousser. Et ce n'est pas classe de montrer son attachement à un homme, même s'il est tavernier.

Une chope posée devant elle, elle s'apprête à reprendre la rédaction de son journal lorsque, ô miracle, un client entre.

Elle l'observe : il a bonne prestance, on sent le mâle responsable. Lorsqu'il s'adresse à elle, elle se fend de son plus beau sourire et lui répond :


Non, Monsieur, je me suis installée à Toul, sur les conseils d'une amie qui n'a pas dû y mettre les pieds depuis belle lurette, car elle m'en a vanté les mérites... ville vivante, animée, tout ça....

Mais asseyez-vous donc!
lui indiquant le siège en face d'elle.

Je suis Germaine. Germaine Landru.

Et je voudrais être maire, ajoute-t-elle, malicieuse.
_________________
En mode Shadow.
Palogar
C'est donc elle Gemaine, qui se présente à la mairie.

Enchanté, je m'appelle Palogar.

S'asseyant à l'invite de Germaine.

Maire ?
Voilà une noble ambition que de vouloir donner de son temps au service de ses concitoyens !


Un moment d'hésitation avant de poursuivre, puis avec un regard amusé.

J'avais justement remarqué votre annonce au fronton de la mairie.

Une petite pause. Il sirote son verre.

Etre maire nécessite cependant de solides compétences : il faut à la fois s'y entendre un peu en économie, être un bon communiquant et en même temps savoir diriger une équipe, et puis avoir quelques dispositions pour comprendre les textes de loi... Sans oublier que le maire est le garant de la sécurité de la ville.
Oui les tâches ne manquent pas pour qui veut devenir maire !


Une nouvelle pause que Palogar met à profit pour vider son verre de mirabelle.
Puis redevenant sérieux :

D'ailleurs, peut-être ne le saviez-vous pas, mais il y a quelques conditions pour pouvoir se présenter en tant que maire à une élection municipale en Lorraine.
Il faut par exemple être établi depuis au moins deux mois dans la ville dans laquelle vous briguez un mandat.


Faisant signe à Raoul de lui servir un autre verre, ainsi que pour son interlocutrice.

Celui-ci est pour moi.

Siégeant au Conseil, je me dois de vous en informer car d'après mes renseignements, vous ne remplissez pas cette condition et votre candidature ne peut donc être retenue.

Fixant son interlocutrice pour être sûr qu'il s'était bien fait comprendre, puis d'un ton plus léger :

Vous disiez qu'une amie vous avait conseillé de vous établir à Toul ?
Une ancienne touloise alors ?
Je la connais peut-être, étant moi-même installé ici depuis plusieurs années.
Comment s'appelle-t'elle ?

_________________
Germaine
[Avant les élections]

Germaine observe Palogar, tout en l'écoutant attentivement. Economie, sécurité, oui... elle n'est pas totalement ignare et connaît les responsabilités d'une mairie, mais elle ne l'interrompt pas, attend la suite.

Deux mois de présence ? Elle reste interloquée. En quoi deux mois de présence prédisposeraient-ils plus à la mairie ?

Elle vide son verre d'un trait, ramasse sa besace et en sort deux courriers un peu froissés : ils ont été manipulés de nombreuses fois.


Monsieur ! Vous êtes en train de me dire que j'ai durement économisé 50 écus pour me porter candidate, pour rien ! Vous me dites que me mets hors la loi ce faisant ! Mais regardez donc ! J'ai reçu deux missives de la maire actuelle ! Voyez !

Elle lui tend les deux lettres :

Citation:


Expéditeur : Monsieur le Maire
Date d'envoi : 07/11/1460 - 13:22:17
Titre : Appel pour la Mairie


Bonjour mes amis toulois

La ville se porte bien et ses finances aussi. Nous fournissons ce qu'il faut de nourriture savoureuses pour les dîners de la duchesse et de ses invités, ainsi que le fourrage nécessaire à l'élevage ducal d'animaux. Pour des raisons évidentes de sécurité je ne donne pas de chiffre ici, mais les toulois désireux de connaître l'état financier de la mairie peuvent le demander par missive.

La ville a malheureusement perdu deux maréchaux Chris-tofer et Ersel qui ont du suivre leurs parents dans un long voyage. Mais nous ne resterons pas longtemps sans puisqu'un jeune toulois s'est proposé pour les remplacer. Je félicite et remercie Math_ pour cette initiative.

Chaque nuit la ville est gardée par la milice et votre maire veille aussi, nous pouvons dormis sur nos deux oreilles. (Entre nous celui qui a trouvé comment faire ça devra m'expliquer !)

Les haches s'usent gentiment donc il y a du monde en forêt. N'oubliez pas que l'automne est le meilleur moment pour couper les arbres. Donc n'hésitez pas à emprunter les haches de la mairie.

Maintenant un APPEL IMPORTANT. Je suis appelée à d'autres fonctions et devrai, la mort dans l'âme laisser la mairie de notre ville chérie. Qui voudrait se présenter à ce poste passionnant ? QUI VOUDRAIT DEVENIR MAIRE ?

Je compte sur vous.

Floche


Sur le second, on peut lire une proposition de la bourgmestre de lui expliquer le travail de la mairie.

Vous voyez ? Il n'était aucunement question de cette loi alors ! J'ai répondu à un appel de la mairie, dans l'intérêt de la ville, et vous me dites que je ne suis pas en règle ?

Germaine s'agace du peu de cas que l'on fait ici des nouveaux arrivants.

Déjà que la tribun est invisible, si en plus on ne peut pas faire confiance à la bourgmestre, comment voulez-vous que l'on aie l'envie de s'investir ici ?

Enervée, ça elle l'est Germaine.

Du coup, elle ne satisfera pas la curiosité de Palogar. Elle ne lui parlera pas de son amie.



[Après les élections]


Comment un gugusse que je n'ai jamais vu nulle part, que ce soit en taverne, ou à la mairie, ou sur la halle publique, un gougnafier qui ne se fend même pas d'une vague présentation peut-il obtenir 60% des voix ? Se demande la Germaine, un peu ébouriffée par les résultats.

Raoul a posé devant elle une bouteille de Mirabelle.


Sûr, Raoul ? Si j'en bois, je serai acceptée ?

Promis, m'dame Germaine ! Vous verrez, ils savent parler que d'ça !
_________________
En mode Shadow.
Palogar
[Avant les élections - suite de la discussion entre Palogar et Germaine]

Oui je comprends votre agacement.
J'avais moi aussi reçu la missive de notre maire demandant des volontaires pour lui succéder.


En découvrant la seconde missive, Palogar fait la moue : comment Floche a-t'elle pu prodiguer quelques conseils que ce soit sans avertir Germaine de son inéligibilité...

Je suis désolé d'être celui qui vous apporte cette nouvelle. Mais vos 50 écus n'ont pas été dépensés inutilement : ils vous auront permis de vous faire connaître aux toulois. Et qui sait...

Il fit signe à Raoul de servir un autre verre à Germaine. Il pouvait au moins faire ça puis, mettant sur l'épaule le tonneau que lui ramenait le tavernier, il s'apprêta à quitter la taverne pour le terrain de soule.

Avant de sortir, il adressa un dernier salut à Germaine :

Bonne journée malgré tout, et pensez à ce que je vous disais tout à l'heure : rejoindre le Conseil Municipal vous permettra d'acquérir une expérience qui vous sera utile si vous souhaitez vous présenter à nouveau en tant que maire.
_________________
Germaine
[Taverne "Chez Niçaise" - 8 janvier 1461]

Germaine a marmonné, râlé, chouiné pendant des semaines, notant strictement dans son journal, sans aucun commentaire, ses activités, ses dépenses.
Si l'on y avait accès, l'on pourrait y apprendre qu'elle s'est essayée au bûcheronnage, qu'elle a passé beaucoup de temps sur les rempart à protéger la ville d'hypothétiques révoltes, notant quand il en passait l'entrée de voyageurs, avec une description sommaire et s'est mise à la récolte de simples.
Et l'on constaterait aussi qu'elle ne les met pas en vente. Tout au plus pourrait-on imaginer qu'elle les met à sécher dans un grenier, liés en bouquets, tête en bas, pour les utiliser ultérieurement.

Par contre, une certitude : elle boit beaucoup.
Et ça, on peut le constater si l'on se rend à la taverne où elle a pris ses aises, une chope devant elle, fidèlement remplie par Raoul qui s'est habitué à son nouveau nom.
Il faut dire qu'en réalité, il se nomme Niçaise et l'on conçoit aisément qu'il préfère le prénom plus viril dont l'a affublé Germaine.


Elle, elle a les yeux vagues.

Mais aujourd'hui, elle a pris une décision. Elle n'a que trop tardé.
Elle a préparé une pile de papier d'imprimerie, qui lui a été livré directement de chez Gutemberg, le genevois.

Et elle a commencé à écrire.
Hésitante au début, puis sa main a pris son envol et les mots ont coulé sur le papier, brûlants.




De : Germaine Landru, Taverne « Chez Niçaise », Toul, Lorraine.
À : Arabelle Vacher, Auberge du Cochon Pendu, Arles, Provence

Arabella,

Je vous l'avais promis et j'ai tardé. Il m'a fallu du temps pour réussir à comprendre les motivations des uns et des autres, qui nous ont menées, toutes deux, à ce que nous sommes aujourd'hui.

Je ne vous dirai pas tout en une fois, ce serait trop. Il faut du temps, encore une fois, le temps... il en faudra pour vous remettre de chaque chapitre de ma vie, et de la vôtre. Je commencerai donc simplement. Par le début. Le jour où j'ai rencontré mon mari.

C'était un jour de septembre, en 1428, j'avais alors quinze ans. Mes parents, vous les avez connus, lorsque vous étiez toute petite, Marthe et Antoine Rivette. Mon père avait dit que nous étions invités chez les Vacher. Vous n'étiez pas née encore, votre mère était grosse. Une autre famille était là, les Landru. Leur fils, Edouard, âgé de 17 ans, m'a tout de suite plu. Un air ténébreux, de petits yeux, mais qui vous transperçaient l'âme. Je me suis sentie nue. Excitée aussi.

Nous n'avons pas eu à nous faire la cour, nos parents avaient décidé pour nous, ce qui nous arrangeait. Nous avions compris que nous étions faits l'un pour l'autre.

Nous nous sommes mariés en janvier 1429, et Gaspard naquit le 1er septembre de cette année. C'était un enfant magnifique. Edouard en était fou, moi aussi. C'est à cette époque que des crimes ont commencé dans la région. Rien qu'à Arras, cinq femmes avaient été retrouvées égorgées et démembrées, abandonnées sur les bords de la Scarpe.

Cette histoire fascinait Edouard. Il harcelait les gens d'armes pour avoir plus de détails. Il me disait qu'il se sentait capable de retrouver l'auteur de ces meurtres. Mais je crois qu'il était jaloux.

Il se fait tard, je dois m'arrêter là. Je vous enverrai la suite dans sept jours.

Germaine.

_________________
En mode Shadow.
Germaine
Après un passage à la mairie pour mettre son bulletin dans l'urne, Germaine entre dans son antre, claironnant un « Salut la Compagnie ! » augurant sa bonne humeur.

Allez Raoul ! Sers moi une mirabelle, pour une fois ! Aujourd'hui j'ai fait mon devoir de citoyenne touloise ! J'ai voté pour un parfait inconnu !



Citation:
15/01/1461 08:40 : Vous avez voté pour Jonathan_swift lors de l'élection municipale.


Elle rit doucement, l'oeil malicieux.

Jonatanne Souifte, articule-t-elle avec soin. Sinon, c'était "Halte t'es là tu viens d'où", et comme il y avait le mot tyrannie dans son.... hum.... programme, bah j'ai choisi l'autre, là.
Juste parce qu'il a écrit liberté.
Faut-y être sacrément conne pour voter pour un mot... un raisonnement creux, voilà ! J'ai un raisonnement creux !

Sers moi à boire, Raoul ! De la bière, va ! Leur mirabelle me crame les cellules grises,
ajoute-t-elle en pinçant dans ses doigts une moustache imaginaire.

Buvant à petites gorgées, Germaine lit la lettre reçue ce matin. Ses sourcils se haussent lorsqu'elle arrive à la fin.


Qu'est-ce que ça peut bien faire ? Marmonne-t-elle puis, d'une voix forte : Raoul ! Ton meilleur vin ! J'ai à réfléchir.
_________________
En mode Shadow.
Germaine
C'est triste à dire, mais Germaine n'a pas pu réfléchir suffisamment pour répondre à sa bru. Elle en a été techniquement empêchée par le titre du vin que lui a distillé Raoul. De ce fait, elle est rentrée chez elle et y a dormi comme une souche.

Éveillée bien trop tôt, bien avant que le soleil ne se pointe, elle est restée assise sur sa paillasse, se préparant mentalement à affronter la nouvelle journée.


Faut que j'aille voter aux ducales !
Décide-t-elle enfin.

Chose dite, chose faite. Il est temps maintenant d'aller aux nouvelles, à la taverne de Raoul.

Comme tous les matins que Dieu fait, Germaine pousse la porte de l'établissement et entre, sans un regard aux gens présents et se dirige vers SA place, vue sur la porte, la fenêtre et le comptoir.


Raoul, ça y est. Cette fois, je suis une vraie lorraine.
Ah oui ? Comment ça, m'dame Germaine ?
J'ai voté.
Ah mais je n'savais pas que ça faisait d'vous un vrai lorrain que d'voter !
Ben si. Parce qu'un vrai lorrain, c'est celui qui a le droit de vote. Toi tu n'as pas le droit de vote, tu es un faux lorrain.
Quouâââ ? Bien sûr que si que chuis un vrai lorrain ! Même que j'suis né à Boucq, et mon grand-père était de Toul !
Oui mais non. Ça suffit pas. Faut absolument que tu habites une ville répertoriée par les cartographes. Toul, Epinal, Vaudemont et Nancy. Il faut que tu aies une propriété.
Mais... mais... ça veut dire que j'existe pas ?
Ben, presque. Enfin, t'es secondaire, si tu vois ce que je veux dire.
Non, j'vois pas ! Mais quand même...

Germaine, satisfaite d'avoir démoralisé le pauvre tavernier, s'installe confortablement,

Allez, sers moi donc une chopine, Raoul ! Et prends en une, c'est moi qui régale !

Assieds toi donc, bougre d'andouille ! Ça m'donne le mal de mer de lever la tête pour voir ta fiole !

Voilà !

Tu ne m'demandes pas pour qui j'ai voté ?

Si. Pour qui qu'vous avez voté, m'dame Germaine ?

Germaine sourit, boit une gorgée de bière, s'évente de la main gauche, heureuse d'avoir un auditoire, aussi restreint soit-il.

Eh bien voilà : tu sais que trois listes se présentent. Fierté Lorraine... ça sonne faux, je trouve. Redonnons de la fierté aux lorrains, je pense que ça a plus de chien, tu trouves pas ?
Si.
Oui. Après, on a LED. Alors là je dis non. On arrête. Led, une liste laide. Tu es bien d'accord ?
Oui.
Bien. Donc, il nous reste ALM, les amoureux de la Lorraine et de la Mirabelle. Personnellement, je trouve ça un peu niais, mais comme tu m'as dit que la mirabelle était représentative de la Lorraine, ben j'ai voté pour eux.
Et leur programme ?
Ah ben ça ! Je ne les ai pas lus. Ça me fatigue, c'est écrit tout petit.
Ça alors ! Vraiment, vous votez juste pour le nom d'la liste ?
Ben oui ! Comment veux-tu que j'me fasse une idée, s'ils ne viennent même pas présenter les leurs dans les villes ?
À ce qu'y paraît, y a un débat en gargote.
Ah oui ? Et qui c'est qui va s'occuper de mes légumes si je dois aller jusque là-bas ?
Ben, j'pourrai p'têt'

On verra.


Citation:
Vous avez voté pour la liste 8935 lors de l'élection du conseil de la province.

_________________
En mode Shadow.
Germaine
Il a neigé. Le blanc immaculé fait mal aux yeux de Germaine, ce qui, à coup sûr, va la rendre irascible. Après un détour par la mairie, pour le deuxième tour des élections, elle arrive Chez Niçaise en ruminant.

Ave ! Raoul ! Sers moi donc un vin chaud, et fissa ! Je m'sens comme un bloc de glace !

Le tavernier la sert avec célérité et, amical, l'interroge :

Ben alors, m'dame Germaine ? Ça va pas ce matin ?

Non ! Je suis allée voter.

Encore ?

Oui. Il y avait un second tour. J'avais même pas vu qu'un troisième larron s'était présenté. Un certain Tophe69. Tu l'connais, toi ?

Bah vaguement de nom. L'est jamais v'nu chez moi en tout cas.

Voilà ! C'est tout le problème. T'as des gens qui se présentent pour la mairie et jamais, jamais tu ne les vois. Ils se cachent, à croire qu'ils sont des monstres ! Et l'autre, la Halte là tu vas où ! Elle a mis un mot à la mairie :



Citation:
A choisir... il aurait fallu voter pour un maire compétent comme Tophe69
.


Comment peut on juger de sa compétence si on le connaît pas, hein ? Y a pas que des anciens ici, ou alors, c'est à cause de gens comme elle qu'il n'y a que des anciens ! Cornecul ! Un duché de vieux tromblons, voilà ce que c'est la Lorraine !

Sûrement, m'dame Germaine ! Dites, à propos d'monstre, paraîtrait qu'y en a un qui s'incruste dans tous les débats en gargote ! Une boule de poils, un Mou Gaille, à c'qu'on m'a dit, mais j'connais pas cette bête. Paraît qu'elle parle, même, et y en a qui disent que c'est l'Sans Nom !

Pffff ! Le sans nom ! Quelle bande d'abrutis ! Quand ils se reçoivent une barque sur la tête en pleine nuit, ça crie pas au Sans Nom, que j'sache ! C'est les mêmes qui s'étonnent pas que leur champ de maïs citadin soit prêt à récolter tous les 7 jours, alors qu'en dehors des cités, ben, faut attendre des mois !

Quouââââ ? Le maïs pousse en 7 jours en ville ?

Ben oui mon gars ! Et le blé en 10 jours, pas un de plus, pas un de moins. Mais comme ça les arrange, les abrutis, ils tiennent pas compte de l'étrangeté du fait. Par contre, une boule de poils qui parle, et bien à ce qu'on m'a dit, ça leur irrite le peu de matière grise.

Mais quand même, m'dame Germaine, une bête qui parle, c'est pas naturel !

Kéktensais ? T'as jamais bougé de ta taverne, andouille ! Moi j'ai connu une bonne femme qui avait un singe qui parlait. Sharpey qu'il s'appelait. Il était marrant, il expliquait à sa manière ce qui se passait dans leur bled, Marseille, j'crois bien. Mais là, ils en avaient pas après l'singe, les abrutis, mais à sa maîtresse.
Bref, toussa pour dire que l'Dieu qui est là haut, c'est un farceur, et qu'il nous met des boules de poil dans les pattes pour nous remettre d'équerre, tu vois ce que je veux dire ?


Non, mais c'est pas grave, vous avez sûrement raison, m'dame Germaine !

Un peu, que j'ai raison, Raoul !
_________________
En mode Shadow.
Germaine
Germaine pénètre en trombe « Chez Niçaise », le poil en bataille, l'éventail brandi comme une massue.

Raoul ! Je suis maudite !
Maudite ? Mais pourquoi qu'vous dites ça, m'dame Germaine ?
Aaaah si tu savais ! Mais attends, je vais te raconter ! Mais avant, t'aurais pas de quoi manger, j'ai une de ces dalles !
Ah ben normal'ment je fais pas de cuisine, j'ai pas l'autorisation administrative... mais j'veux bien partager mon pâté d'sanglier avec vous !
Rosissant, le Raoul : Savez bien que vous pouvez tout m'demander, m'dame Germaine !

Elle lui jette un regard torve, accepte le partage.

J'veux bien, mon bon ! Viens t'asseoir, amène un grand pot de vin !

Les voici tous les deux attablés. Germaine, déterminée, s'empiffre, ponctue chaque bouchée de pâté d'une rasade de vin avant de croquer dans un oignon cru.

Cha r'quinque ! Oui, ch'te disais que chuis maudite, rapport à che que j'ai - slurp- vendu mon champ y a trois jours, à un certain Mogwai, mais c'est pas la boule de poils.
Z'avez vendu vot'potager ? Z'allez pas nous quitter quand même ?
Oui je l'ai vendu puisque je te le dis. Mais laisse moi continuer bougre d'âne, sinon j'y arriverai pas.
Pardon, Germaine...
Oui. Bon. Donc, j'ai vendu mon champ et du coup j'avais des sous pour rencontrer le conseiller du comte qui est duc pour avoir l'autorisation d'acheter une échoppe en ville. Bah tu sais quoi ?
Euh... non ?
Ben il m'a répondu que j'avais pas si bonne réputation que ça, qu'il me fallait plus de certificats de confiance. Moi j'suis fière de ceux que j'ai déjà, la boule de poils, Tutti et d'autres... alors ça m'a sonnée, je suis partie en claquant la porte.
Ben comment qu'vous allez faire alors ?
C'est pour ça que je dis que je suis maudite ! Je suis allée faire le ménage pour la curette. Le ménage ! Dans une église ! Moi, Germaine ! Tout ça pour avoir un certificat de moralité!
Pour m'en remettre j'ai dû m'offrir une hache et je me suis défoulée le lendemain dans le bois.

6 stères que j'ai fait, avec mes petits bras 
! Dit-elle en faisant admirer ses biceps à Raoul.

Lui, sincère : pas mal pour une petite femme comme vous ! Et z'avez d'jolis bras...

De quoi ? Jolis bras ? Aaaaah mais c'est grâce à l'éventail, Raoul !
Ah ? Oui, bien sûr...
Bon, je continue. Deux jours d'affilée, je suis allée dans les tavernes de la ville, rien à manger ! Rien de rien ! J'aime pas cuisiner moi. Et ce matin, impossible d'entrer dans une taverne, y a un gros malabar qui m'empêche d'entrer ! Sûrement à cause du Conseiller du Comte qui est Duc, ça ! Faut que je montre patte blanche, me manque des certificats de complaisance, quoi ! Ça marche qu'à la complaisance, je crois bien, par ici !
Ah ben des fois je me dis que c'est pas plus mal d'être secondaire, m'dame Germaine !
Pour une fois, t'as sans doute raison, va !



Dites, m'dame Germaine ? Z'allez pas partir, quand même ?
Ah ça, Raoul, ça dépendra de la réponse à la lettre que je vais envoyer ce soir.

Ah !
_________________
En mode Shadow.
Germaine
Germaine entre dans la taverne en se bouchant les oreilles.

Foutrecul ! Pourraient brailler un peu moins fort, ces ânes ?
Vous avez vu des ânes, m'dame Germaine ? Bonjour, au fait !
Oui. Non. Bonjour, Raoul ! Pas des ânes, des crieurs de rue !
Aaaaaaah ! Et kèce qu'y disent ?
Bah ! Qu'il faut s'mobiliser parce que le fatoume est à nos portes, qu'il faut défendre nos villes, notre duché, qu'il faut contacter le capitaine Hercine.
Houlaaa ! Et vous allez le faire, m'dame Germaine ?
Moi ? Non, je préfère couper du bois. On voudra pas me faire croire à moi, Germaine Landru, qu'une troupe voudrait tirer quelque chose de ce pays ! Va, j'imagine bien que les fifrelins sont déjà enterrés bien au chaud sous les matelas des fonctionnaires.
Vous croyez ?
J'crois pas, j'en suis sûre ! Tu f'rais pas pareil, toi ?
Ah ben non, je place mon argent en Suisse,
Toi ? Raoul ? C'est bien toi qui parle ?
....
Quelle coïncidence !

Cohin Sidanse ? De qui, de quoi ?
Oh rien... rapport à ma lettre.
_________________
En mode Shadow.
Germaine
Dis voir, Raoul ! Germaine s'interroge beaucoup, ces derniers temps.
Oui, m'dame Germaine ?
Où je pourrai rencontrer du monde, parce que, c'est pas pour dire, mais ici ça se bouscule pas ! J'me demande même comment tu fais!
Bah ! Je m'débrouille ! Mais p'têt qu'en gargote y aurait plus de monde ?
Ah oui... la gargote... mais c'est quoi cette gargote, exactement ? C'est où ?

Euh...

C'est comme qui dirait le centre. Le centre d'une spirale.
Mais une spirale n'a pas de centre.
Bah permettez, m'dame Germaine, mais la spirale a un centre, pour sûr ! Un milieu même !
Ah oui ! Un milieu évolutif, Raoul, c'est bien ça.
_________________
En mode Shadow.
Germaine
Ah, m'dame Germaine ! Vous tombez bien, j'ai du nouveau !
Du nouveau ? T'es sûr ? À quel propos ?
Bah rapport à c'que vous disiez l'aut'jour, que l'fatoume y trouv'rait pas d'intérêt à la Lorraine !
Bah oui, j'ai raison, quoi ! Faut être maboul pour espérer tirer quelque chose de buveurs de mirabelle, faut être conscient des réalités, Raoul !
Ben faut croire qu'y z'en sont pas conscients, pasque y paraît qu'y z'ont monté un camp'ment près d'Epinal, pis qu'y en a qui vont en salle d'oléance s'mêler d'nos affaires ! Ou alors faut croire qu' vous vous êtes gourrée, m'dame Germaine !

Impossible !
...
Dis voir, Raoul ! T'aurais pas une carte où on voit autre chose que la Lorraine ?

Attendez, m'dame Germaine, j'crois qu'y a un cureton de passage qu'en a oublié une... non, s'pas ça ! Là, ça y est, v'là vot'carte, m'dame Germaine !
Fais moi voir ça, mon gars ! Alors.... la Lorraine, c'est là, ouais... Nous on est à Toul, à deux nœuds d'la Champagne, ouais...et pas loin d'Joinville qu'est bourguignonne ! Tiens donc, c'est marrant ça ! T'avais r'marqué, Raoul, c'te enclave, c'est étrange quand même... bref... eux tu dis qu'y sont à Epinal... à moins que....
Quoi, m'dame Germaine ?
Non rien... trop d'imagination...
Ah ça, z'en manquez pas ! Sinon, z'allez toujours pas défendre ?
Nan.
Je coupe du bois.

Mais z'allez en faire quoi de tout c'bois, m'dame Germaine ?
Je thésaurise, Raoul, je thésaurise...
_________________
En mode Shadow.
See the RP information <<   1, 2   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)