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[RP ouvert] Marie vaut bien une messe

Roxannemontfortlaval
Des yeux bleu-gris avec de minuscules rides là tout au coin qu'elle venait de remarquer. Des cheveux bruns qui semblaient épais et doux à la fois, un visage viril en diable et un sourire hésitant qu'il lui semblait lire sur ses lèvres. Un coup d'oeil intempestif sur ses mains. Puissantes. Bronzées et zébrées d'égratignures. Des mains de marin en somme.

Et soupir qui lui échappe. Elle venait brusquement d'avoir la vision de sa Pelote qui lui soufflait à l'oreille « tues le ! Tues le! » Ma Doué, voilà qu'en plus elle commençait à perdre la raison devant l'ancien Amiral. Effet Pelotine garanti. Le manque d'elle sans aucun doute.
Elle savait combien son amie avait pu aimer et haïr cet homme. En fait. Elle la comprenait.
Parce qu'elle vivait la même chose. A la différence près qu'elle n'avait jamais eu l'idée d'aller fracasser ou tenter d'assassiner Alwen pour sa part. Son genre à elle ça serait plutôt de lui expliquer ce qu'elle pensait des crapauds visqueux dans son genre - parce que oui, elle a horreur des crapauds mais elle aime bien les grenouilles, ce qui a le don de faire hurler de rire son hencher d'ailleurs -, d'ajouter deux ou trois épithètes empruntés au règne végétal et minéral, - pas neveziad pour rien non plus la blondine – et elle serait capable de conclure en lui souhaitant d'aller rôtir en un lieu incandescent où un monsieur à cornes armé d'un trident l'arroserait d'huile bouillante durant les trois prochains siècles à venir ! Malgré tout ce qu'elle puisse encore lui reprocher notamment sa dernière incartade la veille même de son mariage il y a quelques semaines où elle se l'était vu débarquer chez elle.
N'empêche aussi que c'est pour Yaouen-Elfyn qu'elle l'avait mauvaise et non pour elle. Il lui avait fallu du temps pour le comprendre et c'est en discutant avec l'un de ses henchers que la lumière s'était soudainement faite dans son esprit. Puis il avait raison. Après tout, un enfant de trois ans qui n'a pratiquement jamais vu son père, il n'y a pas de raison que celui-ci lui manque plus que ça. L'emblème, la figure paternelle oui, c'est cela qui doit lui manquer. Mais pas son paternel en lui-même.

Et de réaliser le geste qu'elle vient d'avoir. Elle s'éclaircit légèrement la gorge.

« - Heum...Je vous demande pardon, je n'aurais pas du mais c'était..instinctif. On aurait cru que vous pleuriez. »

Elle n'avait pas surestimé sa capacité de sérénité face à Gwilherm. Elle s'étonnait même de ne point lui avoir encore sauté à la gorge. Mais étonnamment, alors que c'est ce que sa Pelote et peut-être aussi Cassius, son cousin avec lequel elle s'entendait si bien, auraient sans doute adorés lui voir faire, elle n'en éprouvait aucune envie.

Ce qui était étonnant, c'est que malgré la gravité de la raison pour laquelle elle était ici, la situation évoquait plus une causerie au coin du feu qu'un conseil de guerre.

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En deuil de ma Pelote, Dame de Concoret & de Naël d'Artignac, Duc du Tregor et Chevalier de Pontekroaz.
Gwilherm
Le regard gris de Roxanne c’était assombri. Enfin !, aurait presque pu penser le Bréhatin, qui s’était tant étonné de trouver cette douceur rassurante en elle depuis qu’ils se faisaient face, ici, sous la pluie. C’était inéluctable, que s’exprime tout ce dégoût qu’elle ne pouvait qu’avoir pour l’ombre qui lui faisait face, et pour tout ce qu’il représentait, lui qui avait trahi celle qui aurait dû devenir sa femme et qui, de surcroît, était une amie si proche de Roxanne… Bien sûr qu’elle avait le droit de le regarder ainsi, c’était presque normal.

Ce qui n’était pas prévu, c’est que cette lueur de haine – ou de quelque chose d’approchant tout au moins – ne surgisse dans ses yeux gris qu’après que ceux-ci aient été apaisants, réconfortant même. Comme si la jeune et jolie blonde soufflait le chaud et le froid alternativement, usant du pouvoir de ses mirettes comme bon lui semblait. Le faisait-elle à dessein ? Le Bréhatin l’ignorait et quand bien même ce serait le cas, quand bien même elle jouerait à lui tendre la main pour ensuite le renvoyer plus bas encore que d’où il venait, il ne trouvait pas ça choquant ; il estimait ne pas mériter mieux même si c’était bougrement brutal après lui avoir passé la main sur la joue. Il aurait peut-être mieux valu que ce contact entre la petite main et sa peau burinée par les vents et les embruns se fasse par l’intermédiaire d’une claque vigoureuse. Ça aurait été moins douloureux, psychologiquement.

Pour autant, et c’est là qu’on pouvait voir que quelque chose avait changé dans l’état d’esprit du Harscouët, il ne baissa pas les yeux. Il ne se défilait pas. Oui, c’était un pauvre type, mais un pauvre type conscient de l’être – ou de l’avoir été pour le moins – et qui s’en repentait sévèrement. Les yeux désormais gris sombres de Roxanne n’étaient pas bien douloureux pour son âme endolorie par sa prise de conscience – salutaire – du jour en comparaison de ce qu’il s’infligeait à lui-même.

Son regard dans celui de son vis-à-vis, il perçut finalement autre chose que de la haine. C’était une femme blessée face à lui… Il n’était pas la cause de ses malheurs à elle, bien entendu, mais un autre pauvre type comme lui l’était probablement. Du pareil au même. Gwilherm ne parvint plus à lâcher son regard, l’observant de ses yeux bleus-gris cernés tant par la nuit à cavaler de Brest à Rieux que, surtout, par des mois d’errance entre deux tavernes – c’est ce qu’on appelle faire les bars parallèles. Il était admiratif de la façon dont elle parvenait à dissimuler sa souffrance à la quasi-perfection, alors que lui avait l’impression de dégouliner d’un médiocre pathos. Le regard assombri de la Montfort, loin de fracasser le Bréhatin, le toucha, l’émut.

Un raclement de gorge… elle allait probablement l’achever d’une phrase, pensa-t-il. Mais non, parlant calmement, elle s’excusa de son geste doux appliqué sur sa joue, s’en justifia. Jouait-elle avec lui ? Il n’en savait rien et machinalement, il lui répondit, tentant de camoufler les trémolos dans sa voix, liés à l’émotion qui le gagnait.


- J’aurois pu… Aveu de faiblesse de maintes larmes versées, abandon d’amour propre devant elle, si elle était en train de jouer avec lui, la victoire commençait à lui appartenir. - Je suis désolé Roxanne… ajouta-t-il sincèrement. Désolé mais désolé de quoi ? Désolé du mal qu’il avait fait ? Désolé de la souffrance qu’il avait décelée en elle ? Désolé d’être devenu ce qu’il était là ? Tout, il était désolé de tout. Ça n’effaçait rien, malheureusement.

Ce coup ci, sans qu’il s’en rende compte, une larme perla réellement du coin de ses yeux. Si elle était en train de jouer avec lui, la victoire lui appartenait totalement. Il la regarda de la tête au pied ce coup ci puis revint poser ses yeux dans les siens.


- Vous allez prendre froid, vous estes trempée jusqu’aux os je suis sûr ! Il vous faut vous sécher... Il y a une taverne pas loin, c’est un taudis mais vous y aurez chaud.

Roxanne jouait peut-être avec lui mais le Harscouët s’en foutait car il y avait quelque chose qui émanait d’elle qui forçait l’admiration.
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Roxannemontfortlaval
Non. Roxanne ne jouait pas. Elle aurait été incapable de le faire. La blonde peut avoir des accès d'humeur. Elle peut se montrer froide et distante tout autant qu'elle peut être à l'écoute et proche. Mais jamais. Non jamais, elle n'a fait preuve de la moindre mesquinerie envers qui que ce soit. Elle ne joue pas, elle fonce naturellement ou pas. Elle fait des erreurs. Elle est franche et directe assénant sans vergogne ce qu'elle peut avoir à dire. Cela peut paraître paradoxal chez la diplomate qu'elle est mais justement elle n'est pas que cela. La militaire en elle et les valeurs apprises et prônées au sein de la chevalerie ne sont pas étrangères à son comportement.
Mais quand on la fait souffrir, inévitablement, elle le rend au centuple. Même lorsque son père est mort, elle a voulu lui rendre la pareille en déviant du droit chemin dans lequel il l'avait pourtant toujours élevée. Mais la jeune adolescente de l'époque avait foncé tête baissée. Il en avait fallu des poignes pour la remettre d'aplomb. Il y avait eu celle d'Elfyn et de Maël qui même accordées les premiers temps, n'avaient pas réussi ce en quoi le cousin Marty lui, avait eu le don de réussir. Même la tantine s'en était arrachée les cheveux.

Aujourd'hui, elle se sentait femme certes, elle avait donné la vie, mais certainement pas une femme accomplie ou même épanouie. Si elle se réfugiait dans ses diverses tâches, ce n'était pas pour rien. Conséquence de cette lourde baffe qu'elle s'était prise de la part même de celui qui l'avait engrossée légitimement et qui n'avait pas été là quand il le fallait. Et tout s'était détérioré ensuite et elle n'avait plus cherché à rattrapper le fil ténu qui aurait pourtant pu tout changer. Lui non plus n'en avait rien fait. Dans l'immédiat, elle était plus jeune mère que femme. Et sa souffrance elle la cachait tellement bien, la refoulait tant au fond d'elle qu'il y avait des moments où elle pourrait l'étouffer.

Les yeux bleu-gris se heurtaient aux siens, mais ils n'avaient rien de mauvais bien au contraire. Ils semblaient se troubler d'une émotion contenue. Comme s'il pleurait vraiment cette fois. Un homme qui pleure, c'est un bel homme pour la Montfort. Et il l'ignorait, mais à la regarder ainsi, comme s'il avait perçé jusqu'à la moindre de ses défenses, il ne l'en désarmait que davantage encore. Et que ce soit cet homme là qui sache d'instinct comprendre ce qu'aucun autre n'avait su voir, c'était tout de même tout un symbole.
Aucun autre ce n'était pas tout à fait vrai.
Son hencher avait lui aussi mis le doigt sur ce qui fait mal. A croire que les hommes qui ont été vraiment blessés dans leur vie ont cet instinct que les autres n'ont pas. A la différence de Gwilherm, c'est que Gwenc'hlan était l'ennemi de la famille. Et qu'elle s'était dressée pour faire cesser cette guerre. Et aujourd'hui les efforts payaient quand elle voyait certains membres de la famille qui en taverne, réunis autour d'un verre, discutaient avec lui en toute simplicité et sans animosité aucune. Elle se disait alors que c'était un simple grain de sable dans la machine infernale mais qu'il était bien présent. Et tout plein de petits grains de sable, quand on les réunit, ça peut faire quelque chose de très chouette au final et d'harmonieux, voire apaisant.


- Vous allez prendre froid, vous estes trempée jusqu’aux os je suis sûr ! Il vous faut vous sécher... Il y a une taverne pas loin, c’est un taudis mais vous y aurez chaud.

Et on s'en revient à l'instant présent. Le menton se hausse doucement et les gris se détournent un instant du regard de Gwilherm, pour s'interesser à l'église. Tout doit certainement bien se passer, Ascelin et Else doivent être en pleine discussion. Si problème il y avait eu, il aurait certainement déjà fait irruption. Ses escuyers étant en place et à l'affût.
Le regard se reporte sur l'ancien Amiral.


"- Vous avez raison, je n'avais pas réalisé mais je suis plus que trempée. Et vous dégoulinez vous aussi. Je vous suis."
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En deuil de ma Pelote, Dame de Concoret & de Naël d'Artignac, Duc du Tregor et Chevalier de Pontekroaz.
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