Axelle
Le silence quil laissa planer lui sembla une éternité tant son cur battait trop vite dans sa poitrine, craignant de se voir privée de la recréation qui sétalait sous ses yeux. Puis il sourit, de ce sourire si particulier quelle commençait à connaître et quelle ne lassait pas de voir naître. Elle pinça ses lèvres pour ne pas y répondre trop facilement sentant la réplique poindre et suivit son regard, le laissant planer sur leurs mains jointes, petit symbole furtif dune intimité toute particulière qui avait la saveur des confidences voilées et clandestinement complices. Elle ne releva pas les yeux, détaillant la peau claire avalant la sienne, trop brune.
« Axelle, voudriez-vous me faire croire que tout cela ne tient quà seize écus ? Je crains que nous ne soyons pas quittes, loin de là. Les sucreries ne visaient quà vous appâter et le voyage à vous obliger à vous retrouver à ma merci »
Jsuis vraiment trop gourmande, mais fichtre Alphonse, mcroyais-tu donc dupe ? Non voyons. Et tu mferras pas croire qutu les. Mais bondiou, qucest bien dtlentendre dire. Cest juste cqujvoulais, jmarque un point, tlas dit avant moi.
Et son pouce, dans une caresse à peine esquissée se perdit au creux de la paume du libertin alors quelle laissait leurs doigts se mêler, faussement ingénus.
« Voyez comme je suis odieux, non seulement je vous enlève mais en plus, je vous garde en otage. Vous ne faites pas demi-tour, pire. Aujourdhui, vous êtes à moi »
Ouais tes odieux! Cruel aussi. Mais tle fais si bien qujarrive même pas à ten vouloir. Mais à toi, jamais, ten serais bien trop déçu. Cserait trop insipide pour lprédateur qutes. Et si j't'laisse un bout d'moi c'sera pas sans y laisser un bouquet dplumes toi aussi, même si jsais pas encore comment. Mais jtlpromets.
Le souffle sur son visage lui fit remonter un regard aiguisé. Elle sapprêtait à le narguer à son tour, à piquer cette tension charnelle quelle ressentait furtivement dans chacun de ses regards, de ses mots, des intonations de sa voix. Mais il fut rapide et elle piégée à nouveau contre lui, prisonnière de ses mains et de laventure palpitante quil lui offrait, étalée là devant ses yeux brillants.
« Et moi aujourdhui, je vous offre Paris. »
Prisonnière comme elle létait ! Il jouait de toutes ses armes, son corps, ses mots et Paris, alternativement, aiguisant toutes ses envies passant de lune à lautre dans une valse sans fin qui ne laissait aucun répit à la Bestiole bêtement prise de court. Sitôt quelle voulait se rebeller, séchapper, il abattait une nouvelle carte, et elle navait pas dautre choix de le voir enchainer les victoires. Il était Roi en son domaine et elle navait aucun atout caché dans sa manche. Elle ne pouvait que le laisser mener la danse et se laisser entrainer dans ce tourbillon quil lui imposait avec habileté, poupée dans ses mains. Et il le savait, en usait et en abusait.
Quand il fit le premier pas, elle tourna la tête vers les comptoirs qui se dessinaient encore vaguement au loin et comme un nageur débutant, elle lâcha la corde reliée au bord de létang, prenant le risque de ne plus pouvoir regagner le rivage, et le suivit dans la foule.
Elle navait pas pris sa main, et au fil de leur promenade, elle avançait, nez en lair flânant sur les façades, sans se rendre compte des heurts quil lui évitait. Souvent elle sarrêtait devant une vitrine, musardant devant leurs couleurs. Alors elle tendait le bras, attrapant celui dAlphonse pour le tirer contre elle, pointant dun doigt agité un objet inconnu delle, se perdant en conjonctures folles sur ses utilisations possibles dans un joyeux babillage. Ils allaient tranquillement, enrubannés dinsouciance quand elle se figea devant une gamine qui faisait la manche en agitant un tambourin. La Bestiole resta silencieuse, et cest la main dAlphonse quelle saisit et pressa plus fort quelle ne laurait voulu. Elle aurait pu rester ainsi à regarder la môme si un charretier ne sétait mis à hurler quils se poussent, dans des :
« Y en a qui travaillent ici! Dégagez lpassage cornebouc ! »
La charrette passée dans un charivari de jurons et de boue, la gamine avait disparu. La Bestiole relâcha la main dAlphonse, songeuse et ils reprirent leur chemin, elle plus sage. Mais le calme fut de courte durée.
« Si je vous demandais désormais de vous en remettre uniquement à moi et de fermer les yeux, le feriez-vous ?... A vos risques et périls, bien sûr ».
Elle remonta son museau vers lui, une lueur amusée dans le regard, et susurra, si bas que le bruit de la rue couvrirent ses mots.
Mais, jmen suis remise à vous depuis longtemps.
Mais son regard seffila dans la seconde, alors que le coin de sa bouche se fendait dun petit sourire moqueur, répondant au défit quil lui lançait.
Allons bon, croyez pas qucest cause qujmsuis lamentablement endormie sur vous quvous fais confiance hein ! Mentit-elle. Jen fermerai quun ! Mcroyez pas non plus trouillarde, et si facilement éblouie ! Ctout d' même pas la cuisse dJupiter quvous allez montrer, si ?
Puis elle tortilla sa bouche et sapprocha de lui, dangereusement, arrangeant dune main distraite le col du brun qui nen avait pas forcement besoin. Elle planta un regard légèrement aguicheur dans le sien, puis lentement ferma les yeux.
Zavez dla chance, zavez piqué ma curiosité.
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« Axelle, voudriez-vous me faire croire que tout cela ne tient quà seize écus ? Je crains que nous ne soyons pas quittes, loin de là. Les sucreries ne visaient quà vous appâter et le voyage à vous obliger à vous retrouver à ma merci »
Jsuis vraiment trop gourmande, mais fichtre Alphonse, mcroyais-tu donc dupe ? Non voyons. Et tu mferras pas croire qutu les. Mais bondiou, qucest bien dtlentendre dire. Cest juste cqujvoulais, jmarque un point, tlas dit avant moi.
Et son pouce, dans une caresse à peine esquissée se perdit au creux de la paume du libertin alors quelle laissait leurs doigts se mêler, faussement ingénus.
« Voyez comme je suis odieux, non seulement je vous enlève mais en plus, je vous garde en otage. Vous ne faites pas demi-tour, pire. Aujourdhui, vous êtes à moi »
Ouais tes odieux! Cruel aussi. Mais tle fais si bien qujarrive même pas à ten vouloir. Mais à toi, jamais, ten serais bien trop déçu. Cserait trop insipide pour lprédateur qutes. Et si j't'laisse un bout d'moi c'sera pas sans y laisser un bouquet dplumes toi aussi, même si jsais pas encore comment. Mais jtlpromets.
Le souffle sur son visage lui fit remonter un regard aiguisé. Elle sapprêtait à le narguer à son tour, à piquer cette tension charnelle quelle ressentait furtivement dans chacun de ses regards, de ses mots, des intonations de sa voix. Mais il fut rapide et elle piégée à nouveau contre lui, prisonnière de ses mains et de laventure palpitante quil lui offrait, étalée là devant ses yeux brillants.
« Et moi aujourdhui, je vous offre Paris. »
Prisonnière comme elle létait ! Il jouait de toutes ses armes, son corps, ses mots et Paris, alternativement, aiguisant toutes ses envies passant de lune à lautre dans une valse sans fin qui ne laissait aucun répit à la Bestiole bêtement prise de court. Sitôt quelle voulait se rebeller, séchapper, il abattait une nouvelle carte, et elle navait pas dautre choix de le voir enchainer les victoires. Il était Roi en son domaine et elle navait aucun atout caché dans sa manche. Elle ne pouvait que le laisser mener la danse et se laisser entrainer dans ce tourbillon quil lui imposait avec habileté, poupée dans ses mains. Et il le savait, en usait et en abusait.
Quand il fit le premier pas, elle tourna la tête vers les comptoirs qui se dessinaient encore vaguement au loin et comme un nageur débutant, elle lâcha la corde reliée au bord de létang, prenant le risque de ne plus pouvoir regagner le rivage, et le suivit dans la foule.
Elle navait pas pris sa main, et au fil de leur promenade, elle avançait, nez en lair flânant sur les façades, sans se rendre compte des heurts quil lui évitait. Souvent elle sarrêtait devant une vitrine, musardant devant leurs couleurs. Alors elle tendait le bras, attrapant celui dAlphonse pour le tirer contre elle, pointant dun doigt agité un objet inconnu delle, se perdant en conjonctures folles sur ses utilisations possibles dans un joyeux babillage. Ils allaient tranquillement, enrubannés dinsouciance quand elle se figea devant une gamine qui faisait la manche en agitant un tambourin. La Bestiole resta silencieuse, et cest la main dAlphonse quelle saisit et pressa plus fort quelle ne laurait voulu. Elle aurait pu rester ainsi à regarder la môme si un charretier ne sétait mis à hurler quils se poussent, dans des :
« Y en a qui travaillent ici! Dégagez lpassage cornebouc ! »
La charrette passée dans un charivari de jurons et de boue, la gamine avait disparu. La Bestiole relâcha la main dAlphonse, songeuse et ils reprirent leur chemin, elle plus sage. Mais le calme fut de courte durée.
« Si je vous demandais désormais de vous en remettre uniquement à moi et de fermer les yeux, le feriez-vous ?... A vos risques et périls, bien sûr ».
Elle remonta son museau vers lui, une lueur amusée dans le regard, et susurra, si bas que le bruit de la rue couvrirent ses mots.
Mais, jmen suis remise à vous depuis longtemps.
Mais son regard seffila dans la seconde, alors que le coin de sa bouche se fendait dun petit sourire moqueur, répondant au défit quil lui lançait.
Allons bon, croyez pas qucest cause qujmsuis lamentablement endormie sur vous quvous fais confiance hein ! Mentit-elle. Jen fermerai quun ! Mcroyez pas non plus trouillarde, et si facilement éblouie ! Ctout d' même pas la cuisse dJupiter quvous allez montrer, si ?
Puis elle tortilla sa bouche et sapprocha de lui, dangereusement, arrangeant dune main distraite le col du brun qui nen avait pas forcement besoin. Elle planta un regard légèrement aguicheur dans le sien, puis lentement ferma les yeux.
Zavez dla chance, zavez piqué ma curiosité.
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