Johanara
La pluie fine avait laissé de la fraîcheur dans lair. Vêtue dune robe de chambre bleue bordée damassée et dhermine, Johanara regardait le ciel étoilé, son minois de madone tourmenté et ses grands yeux ombrés dun voile de nuit brumeuse
.
Quallait-il advenir de sa santé mentale si chaque jour trouvait son lot de drames et de tristesse ?
Une main malfaisante comprimait son palpitant, le terrassant à chaque battement. Langoisse tenaillait ses entrailles. Bientôt il serait là. Bientôt son regard de braise enflammerait sa peau dalbâtre. Et elle, ne penserait quà la torture quelle devra probablement lui infliger.
Pourquoi avait il fallut quelle découvre cette missive ? Et surtout pourquoi lavait-elle lu ? Foutue indiscrétion !
Alors quelle se trouvait en la demeure de son fiancé pour achever les derniers préparatifs quimpliquaient les noces et le déménagement de la Mesnie Ambroise chez Balian, la gracieuse rousse se retrouva le museau plongée dans une caissette de bois. Un caillou, des cartes à jouer, et une missive un brin jaunie par le temps.
Le nom de son fiancé, couché sur le vélin, attira son attention. Peut-être un billet doux à une maîtresse dantan
Piquée par la curiosité, la main fébrile et impatiente déplia le parchemin qui put livrer ses secrets aux grands miroirs de jade qui déchiffraient prestement lencre bleutée.
Johanara sentit la morsure dune gifle imaginaire marquer le satin de sa peau. Chaque mot semblait une lame qui saccageait sa chair et le flot de ses veines qui palpitaient sans relâche à ses tempes.
La lettre lui aurait été adressée quelle en aurait moins souffert. Si elle saignait des larmes, délavant la missive à certains endroits, cétait pour son fiancé.
Prime réaction, brûler la lettre. Réduire en cendres tout ce qui pouvait blesser Balian. Car la Baronne sétait promis de paver sa route de liesse et de félicité, lui qui avait déjà tant souffert.
Et pourtant Son bonheur ne dépendait-il pas de ce courrier jamais envoyé ? Se ferait-elle linstrument de sa douleur pour quil se retrouve ? et LE retrouve.
Son fils, cette partie de lui qui lui échappait peu à peu. Une ombre planait entre eux, de plus en plus sombre, de plus en plus massive, nourrie par lincompréhension et lindifférence.
La porte souvrit soudain et son cur manqua un battement. Il fallait quelle trouve la force de lui parler dEuzen, de cette lettre lourde de sens aux arabesques acérées comme des serres de rapaces .
Mais nétait ce point son devoir de future épouse après tout ? Amasser les nuages au-dessus de sa tête et faire passer la tempête ?
Son sourire se fit doux tandis quil pénétrait la chambrée après une dure journée de labeur au tribunal . Ses longs cils noirs sébrouèrent, dévoilant ses yeux de biche débordant dune tendresse rare. Mais ce soir, elle ne ferait pas semblant. Cétait de la femme aimante quil aurait besoin.
Vous voilà enfin mon doux promis. La journée fut elle bonne ?
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Quallait-il advenir de sa santé mentale si chaque jour trouvait son lot de drames et de tristesse ?
Une main malfaisante comprimait son palpitant, le terrassant à chaque battement. Langoisse tenaillait ses entrailles. Bientôt il serait là. Bientôt son regard de braise enflammerait sa peau dalbâtre. Et elle, ne penserait quà la torture quelle devra probablement lui infliger.
Pourquoi avait il fallut quelle découvre cette missive ? Et surtout pourquoi lavait-elle lu ? Foutue indiscrétion !
Alors quelle se trouvait en la demeure de son fiancé pour achever les derniers préparatifs quimpliquaient les noces et le déménagement de la Mesnie Ambroise chez Balian, la gracieuse rousse se retrouva le museau plongée dans une caissette de bois. Un caillou, des cartes à jouer, et une missive un brin jaunie par le temps.
Le nom de son fiancé, couché sur le vélin, attira son attention. Peut-être un billet doux à une maîtresse dantan
Piquée par la curiosité, la main fébrile et impatiente déplia le parchemin qui put livrer ses secrets aux grands miroirs de jade qui déchiffraient prestement lencre bleutée.
Johanara sentit la morsure dune gifle imaginaire marquer le satin de sa peau. Chaque mot semblait une lame qui saccageait sa chair et le flot de ses veines qui palpitaient sans relâche à ses tempes.
La lettre lui aurait été adressée quelle en aurait moins souffert. Si elle saignait des larmes, délavant la missive à certains endroits, cétait pour son fiancé.
Prime réaction, brûler la lettre. Réduire en cendres tout ce qui pouvait blesser Balian. Car la Baronne sétait promis de paver sa route de liesse et de félicité, lui qui avait déjà tant souffert.
Et pourtant Son bonheur ne dépendait-il pas de ce courrier jamais envoyé ? Se ferait-elle linstrument de sa douleur pour quil se retrouve ? et LE retrouve.
Son fils, cette partie de lui qui lui échappait peu à peu. Une ombre planait entre eux, de plus en plus sombre, de plus en plus massive, nourrie par lincompréhension et lindifférence.
La porte souvrit soudain et son cur manqua un battement. Il fallait quelle trouve la force de lui parler dEuzen, de cette lettre lourde de sens aux arabesques acérées comme des serres de rapaces .
Mais nétait ce point son devoir de future épouse après tout ? Amasser les nuages au-dessus de sa tête et faire passer la tempête ?
Son sourire se fit doux tandis quil pénétrait la chambrée après une dure journée de labeur au tribunal . Ses longs cils noirs sébrouèrent, dévoilant ses yeux de biche débordant dune tendresse rare. Mais ce soir, elle ne ferait pas semblant. Cétait de la femme aimante quil aurait besoin.
Vous voilà enfin mon doux promis. La journée fut elle bonne ?
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