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[RP] Un conte de Noël , pour les petits et les grands

Healman0
C'était un rituel depuis quelques années chez le moustachu.
Il avait décidé de tenir ses promesses.
Donc, promesses dîtes, promesses tenues, le voilà devant l'endroit en question.
C'était une grande porte. La porte d'une grange.
Il ne frappa pas. On ne lui avait pas dit de le faire.
Healman n'avait jamais entendu de conteur lui conter un conte. Il n'en avait jamais eu l'occasion, à vrai dire... Alors, ça se fêterait... Mais plus tard! Comme il y avait des enfants, parait qu'c'est pas bien de boire devant eux. Ça pourrait leur donner envie. 'Fin, c'est une nouvelle règle, des derniers temps.
Il rentra donc. Le conte avait déjà commencé. On lui avait appris que quand on était en retard, fallait se faire petit.
Sourire au conteur, tête baissé histoire de ne pas attirer toute l'attention sur sa beauté, porte refermée, il s'installa près d'Ylia, qu'il remarqua parmi les quelques spectateurs...
Espérons que ça vaille le coup!
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Le soleil ? Fichu reflet de moi-même
Domdom
Quelques retardataires continuaient d'arriver , apportant avec eux un souffle froid et humide venu de dehors.
Parmi eux, le calvaphile reconnut John et Heal, qui essayaient de rejoindre leurs compagnes respectives le plus discrètement possible , tout en évitant d'écraser les pieds des membres de l'assemblée déjà présents.
Cela tira un petit sourire amusé du visage du conteur , qui continua cependant sa narration :



« L’enlèvement , Voici douze ans maintenant , de ma petite Mathilde que j’adorais , m’a rendu presque fou.
Je le devins bien davantage encore , lorsque, de chagrin, sa mère mourut.
Pour m'étourdir je me jetai dans le plaisir, et mon coeur devint plus sec que le coeur d'un vieux chêne.
Je ne trouvais de soulagement et de satisfaction que de savoir que les autres étaient encore plus malheureux que moi.
Mais j'ai retrouvé ma fille, ma fille chérie, et en même temps mon coeur que j'avais perdu »


Le conte prenait une tournure mélodramatique, tirant quelques larmes à certains membres émus de l'auditoire.
L'encapuché pouvait le remarquer aux perles irisées par la lumière provenant des chandelles qui coulaient le long de quelques joues.

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Besoin d'évasion ? Venez écouter un conte de Noël en halle d'Epinal !
Della
Il y avait, disait-on à Epinal, dans une grange, une soirée consacrée aux contes.
Des contes, elle en connaissait, comme tout le monde à notre époque, et elle adorait écouter les conteurs qui faisaient voyager rien qu'avec des mots.
On lui avait dit que la soirée serait sans doute déjà entamée alors, elle entra discrètement à la suite d'un sieur qui s'en alla s'asseoir près d'une dame.
Della, elle resta debout, silencieusement...La voix du conteur s’éleva...et Della leva un sourcil...qui sitôt reprit sa place pour laisser apparaître un sourire...Domdom était "le" conteur ! Diantre, que le monde pouvait être petit !

Alors, elle l'écouta, de toutes ses oreilles...

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Domdom
Une soirée de Noel, dans une grange un peu délabrée d’un petit village lové au creux d’une vallée Vosgienne…
Un conteur, qui exerce son art devant un auditoire complètement imprégné de la magie de ses mots et de sa voix…

Nouveau coup d’œil panoramique du passeur d’histoires , sans arrêter pour autant sa narration , en direction de la communauté , toujours aussi captivée , malgré le froid et l’humidité ambiante
Parmi l’assemblée, il avait cru remarquer la flamboyante chevelure d’une duchesse bourguignonne , plus croisée depuis des lustres , mais ne s’attarda pas davantage sur cette soudaine apparition, vite cachée par d'autres têtes.
Une vue de l’esprit, sans doute.
Décidément, cette satanée Bourgogne , qu’il avait presque fuit comme un voleur , s’acharnait à le tourmenter encore.

L’encapuché préféra ancrer ses iris sur la silhouette de sa vicomtesse d’amour , qui avait rejoint son fils et Valérien, au premier rang.
Lena restait son phare , sa vigie , son havre , dans sa course désordonnée hors de la France Eusaienne.

Cependant , le récit continuait son cours , comme le débit d’une jolie source :



Tenant toujours entre ses bras une Catherine-aux Oies encore sous le choc , le comte se tourna alors vers le bailli et ses sbires  :
"Vous…messieurs…
Partez , toutes affaires cessantes , annoncer dans tout le comté que j'ai enfin retrouvé ma fille, et que j’invite tous les habitants à venir au château , pour une grande fête , qui durera trois jours et trois nuits , financée avec mes propres écus.

Puis occupez-vous de faire rentrer chez eux les pauvres fermiers que j'ai fait expulser »

Je veux que ce jour de Noël soit le commencement d’une nouvelle ère.
Une ère de bonheur et de prospérité retrouvée pour tout le monde  ! "



De petits sourires de satisfaction et de soulagement naquirent, presque instantantément sur tous les visages, un peu comme des bougies que l’on aurait allumé toutes en même temps.
Domdom les regardait avec bonheur.
La recette manichéenne du méchant , touché par la grâce , surtout un jour de Noel , avait encore une fois fait son effet.
Ce genre de moment d’émotion et de partage était la récompense du conteur : il l’emplissait d’une joie nettement plus profonde que ne l’aurait fait une bourse remplie d’écus.

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Spirit_a.
La petite chataine avait sourit de toutes ses dents quand le conteur lui fit l'honneur de venir lui parler. Puis, un hochement de tête, un sérieux retrouvé. Il lui confiait une mission. Surveiller les chandelles. Elle ferait de son mieux. Bien assise, en tailleur, elle observait les gens rentrer. Elle reconnaissait quelques visages. Lilith, Lenada, et Valérien notamment. Et puis, son grand copain entra. Elle lui fit de grands signes pour qu'il vienne s'asseoir prêt d'elle. Et enfin, l'histoire commença. La petite était bouche bée. Elle écoutait, en silence. Muette. Pour tout noter. Bien comprendre et s'en souvenir. Un passeur d'histoire. Et la petiote qui voulait devenir conteuse essayait de toute retenir pour plus tard pouvoir la raconter à son tour.

Et puis l'histoire continuait, les rebondissements s'enchainaîent. Et la petiote écoutait, très concentrée, tout en jetant fréquemment des coups d'oeil aux chandelles. Et puis deux retardataires entrèrent... Et une des chandelles du fond s'éteignit, plongeant la Spirit dans un désarrois étonnant. Surveiller oui... Mais les chandelles n'étaient pas bien obéissante... Et la rallumer... Elle dérangerait trop de monde. Alors, elle se résolut à ne rien faire. Une chandelle en moins ne plongerait pas la cave dans le noir. Seulement, elle venait assombrir un tant soit peu la pièce au moment fatidique de l'entrée des gardes et du roi dans la demeure de Catherine-aux-oies. Les mains posées sur ses genoux, Spirit écoutait, toujours en silence, jettant parfois un coup d'oeil à son meilleur copain pour suivre son intérêt quant à l'histoire.

Et la fin du conte se présenta... Une fin qui laissa la petiote pantoise. Muette. Les yeux légèrement écarquillés. Et tandis que tout le monde aplaudissait, et que les petits riaient, sautillaient ; que les grands souriaient - parfois un peu bêtement, Spirit ne bougeait pas d'un pouce. Alors c'était ça, le conte de Noël... Sans mot, elle se leva. Et se faufila jusque vers la sortie, pour s'asseoir dehors, et fixé l'horizon neigeux. Cachée dans un petit recoin, à l'abris du vent, ses petits pieds chaussés dépassait. Dans sa posture préférée, la Spirit boulifiée attendait que le temps passe, que les gens sortent. Elle attendait un moment de silence, de calme et de solitude.
Domdom
L’histoire touchait à sa fin , mais le public , toujours sous le charme de la voix chaude et puissante, qui flottait dans l’air comme une onde de bien être , n’exprimait aucune impatience, de quelque sorte.

Bien au contraire , tout le monde ressentait le besoin de prolonger ce moment privilégié avec le faiseur de rêves.
Tout le monde , sauf la petite Spirit, que l'encapuché avait vue , du coin de l'oeil, se faufiler discrètement vers la sortie.
Le passeur d’histoires haussa les épaules , sans comprendre la réaction de la gamine, mais continua sa narration :



La fête au château fut une vraie réussite en ce jour de Noel , avec une Catherine-aux Oies que tout le monde appelait maintenant Mathilde, rayonnante , aux côtés du comte, son père et de ses parents adoptifs , en invités d’honneur.

Les années qui suivirent connurent d’exceptionnelles récoltes , dans le comté.
Ce furent des années d’abondance et de félicité pour tous les habitants, sous le règne d’un seigneur éclairé et avisé.
Les anciens en parlent encore, de nos jours, avec de petites lumières qui pétillent dans leurs yeux .
Et pour peu qu’on leur paie une chope, ils racontent volontiers l’histoire du destin d’une jeune gardienne d’oies , qui bascula un soir de Noel et qui devint un jour comtesse.



La fin de l'histoire laissa place à un court silence , qui dura le temps que l'auditoire revienne à la réalité.

Domdom en profita pour extirper sa topette magique de sa ceinture et s'offrir une lampée bien méritée de calva , car il faut bien l'avouer, conter une histoire rend la langue bien pâteuse.

Puis , tout à coup , ce fut le brouhaha dans la grange : certains applaudissaient, d'autres discutaient entre eux sur leur perception de l'histoire , les gosses recommençaient à cavaler partout et les mères à les houspiller avec des cris aigus.


Tout en discutant avec des habitants ,le conteur observait ce concentré d'humanité d'un air blasé, habitué qu'il était à ce genre de dénouement.

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