Fièvre, toux interminable au point de vous faire croire que vous alliez ressortir vos bronches, tout cela avait été une période plus que difficile. De mes délires il en ressortait toujours les même horreurs. Vivre et revivre cette guerre en Provence où je me revoyais sur le front puis à chercher et chercher partout celui que tout le monde croyait mort et dont je savais quil ne létait pas. Je le savais, je le sentais au plus profond de mon être, lui et moi, moi et lui unis à la vie à la mort.
Des jours que je ne me nourrissais plus, des jours que le mal semparait malicieusement de ma personne. Des semaines que ce mal, cette douleur me rongeaient de lintérieur jusquà me rendre encore plus lasse de tout.
Des journées entières à rester allongée loin de tous et de tout. Jen étais à nager dans les eaux troubles, à attendre ici la fin, à flotter dans l'air trop lourd, du presque rien. Je n'ai trouvé de repos que dans l'indifférence, rien n'a plus de sens, et rien ne va.
A regarder autour de moi, tout est chaos et de ma couche je cherche son âme, qui pourra maider. Que faire quand la raison s'effondre, à quel saint se vouer ?
Repensant à tout ce que javais pu vivre mes pensées vagabondaient dans le néant à se dire :
Qui na connu douleur immense naura quun aperçu du temps. Laiguille lente, quil neige ou vente, lomniprésente souligne ton absence
.. Partout
Qui na connu linstable règne, qui na perdu ne sait la peine. Plus de réserve, du tout. Ni dieu, ni haine, sen fout, plus de superbe, jai tout dune peine
Un enténèbrement
Si javais au moins revu ton visage, entrevu au loin le moindre mirage
Mais cest à ceux qui se lèvent, quon somme « despoir », dont on dit quils saignent
Sans un au-revoir, de croire
.
Et moi pourquoi jexiste ? Quand lautre est mort. Pourquoi plus rien nagite
Ton cur
Tous mes démons, les plus hostiles, brisent des voix les plus fragiles de tous mes anges les plus dévoués.
Et moi létrange paumée, Fiancée à lenténèbrement
Je ne suis plus que poussière vivante, je cherche en vain ma voie lactée. Dans ma tourmente, je n'ai trouvé qu'un mausolée et je divague, J'ai peur du vide.
Je tourne des pages, mais ... des pages vides. Poussière errante, je n'ai pas su me diriger
Chaque heure demande pour qui, pour quoi, se redresser. Et je divague, j'ai peur du vide
Pourquoi ces larmes ? Dis... à quoi bon vivre ?
Mais mon Dieu de quoi j'ai l'air
Je ne sers à rien du tout
Et qui peut dire dans cet enfer où jai tout perdu, ce qu'on attend de nous ?
J'avoue ne plus savoir à quoi je sers. Sans doute à rien du tout. A présent je peux me taire
Si tout devient dégoût. Poussière brûlante, la fièvre a eu raison de moi. Je ris sans rire, je vis, je fais n'importe quoi et je divague, j'ai peur du vide, je tourne des pages. Mais ... des pages vides
Mais mon Dieu de quoi j'ai l'air
D'avoir mis son âme dans tes mains, de tavoir donné mon cur, tout de moi, d'avoir condamné nos différences
.. et aujourdhui
.Nous ne marcherons plus ensemble
Sa vie ne bat plus Là où il est il fait un froid mortel et pourtant, jai rêvé, jai rêvé qu'on pouvait s'aimer au souffle du vent, élevant nos âmes mais à présent plus rien, le vide le néant
A quoi bon abattre des murs nous ne marcherons plus ensemble. A ta disparition
. le monde comme une pendule s'est arrêté
Et pourtant tout au fond de moi cette impression, ce ressentit que tu es toujours là. Je ne ressens pas ce vide que lâme sur devrait ressentir quand sa moitié nous a quitté
et pourtant
. Et pourtant le temps à filé et tu nes pas revenu. Pourquoi donc mon cur, mon âme se jouent-ils de moi de la sorte ? Pourtant à lévidence il faut se rendre non ? Et me voilà une fois de plus à songer à ce qui aurait pu se passer, à songer à ce qui aurait dû se passer
le temps des regrets semble semparer de moi.
Chaque mot qu'on garde, chaque geste qu'on n'a fait, sont autant de larmes, qui invitent au regret.
'Si j'avais su ' est trop tard, le ' j'aurais dû ', dérisoire
.
Sans voix, et là... j'ai un peu froid... à chaque fois je sens l'émoi
Si j'avais la foi du monde, en cette seconde,
Serais-tu là ?
Si j'avais le choix : mourir
.. pour t'entendre vivre,
Serais-tu là ?
Si j'avais le choix : souffrir
sans même te le dire,
Serais-tu là ?
Mais voilà
mon âme a mal
et se meurt... et tu n'es plus là.
Des jours et des jours encore à voyager dans cette torpeur, à ne pas chercher ni vouloir men sortir et ce jusquà ce rêve. Ce rêve étrange, ce rêve blanc, brumeux d'où j'entendais une voix, une petit voix qui me disait de me battre. De reprendre ma vie en main, de ne pas baisser les bras. Combative je lavais toujours été, bravant vents et marées. Cette voix, cette petite voix était celle de Camille, Camille Compalite ma mère.
Une douceur, une grandeur immense sétait alors emparée de moi, une force insoupçonnée et inimaginable qui vous pousse à aller de lavant non sans mal. En lespace dune nuit javais revu toutes mes mésaventures, javais vu cette étoile qui brillait au-dessus de moi et cette nuit, oui cette nuit du mois de mai, je métais levée de ma couche pour aller à la fenêtre.
Lune haute, mon amie la lune, tu brillais dans cette noirceur dun ciel sans nuages et là, toute petite, mais tellement scintillante, cette étoile
. Et tout changeait
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