Harchi
RP fermé, néanmois, si vous souhaitez y participer adressez toujours un MP on verra comment trouver une petite place à votre personnage.
- MA-RIE- A-ME-LYA D'E-LI-CAHRE KIER-KE-GAARD ! Revenez ici tout de suite ! je n'ai pas fini de vous parler ! Je vous interdis de le fréquentez autrement que comme un garde ! Vous m'entendez ? Il n'est pas pour vous et ne le sera jamais !
Le sang du vieux soldat n'avait fait qu'un tour, quand de bon matin, il s'était rendu en ville pour acheter les ingrédients que la cuisinière aux formes généreuses lui avait demandés pour le repas de la Saint Noël, et qu'il avait appris la nouvelle. Le soleil pointait à peine ses premiers rayons, les rues n'étaient pas encore totalement encombrées par les étales sauvages de quelques marchants. Dans la lueur claire du matin, Harchi avait rencontré Firmin. Firmin, fournisseur de tissus les plus délicats pour la petite Roussotte, qu'était Mahelya. Et à ses heures perdues, la langue bien pendue, il devenait commère, propageant rumeurs et potins sur les habitants du Limousin. C'est ce vieux tisserand, de cinquante printemps, qui lui avait appris pour la Rousse et le Balafré, il les avait surpris un soir, en sortie de taverne échanger un chaste baiser... Étrangement le mot chaste était complétement passé à la trappe dans l'esprit du vieux soldat. Et tandis que la rage s'insinuait en lui, oubliant le pourquoi du comment il était venu sur la place du marché de Limoges, Le Vieil Homme au cur usé, avait immédiatement rebroussé chemin pour demander des comptes à Mahelya. Après tout, même si elle ne le savait pas, elle était sa fille, sa chair et son sang. Foi de lui, il ne la laisserait pas fréquenter ce freluquet en qui il avait placé une confiance toute limité. Il avait bien senti depuis le début que ledit Nizam avait d'autre idées pour sa protégée. Pauvre Harchi, ne vois-tu pas que c'est ton cur de père qui parle ?
Arrivé rue de la justice, les premières victimes de sa folie colérique furent les portes, claquées, malmenée, le vieux soldat faisait un raffut de tous les diables. Même Bertille n'osa pas l'approcher. Toujours très agité, il monta les marche en quête de la Filia Solis (**). Évidemment, comme il s'en doutait, il l'avait retrouvée, penchée sur quelques parchemins. Depuis quelques temps, elle avait prit l'habitude de travailler tôt. Il n'avait pas frappé, n'avait même pas demandé la permission de rentrée. Et le sourire radieux avec lequel elle l'accueillit sévanouit instantanément de son visage aux tâches de rousseurs. * Comprends ma Filia, c'est pour toi que je fais cela. *
Les opales encré dans le visage buriné par le poids des années, se faisaient dures, fermes.
- Je vous l'interdis vous m'entendez ! Ce Nizam n'est pas pour vous ! J'en parlerai à votre Mère dès à présent !
Il le savait, il s'en était douté. C'était mal la connaître que de penser que la Petite Étincelle obtempèrerait facilement quand elle était passionnée, il était impensable de lui faire baisser les armes. Pour l'heure elle le toisait, regard froid, noir, toute petite flamme de joie disparue de ses prunelles habituellement émeraudes. Le cur du vieux Valet faillit céder, elle souffrait, il le savait et il en était même l'instigateur. C'est l'instant précis que choisie la Folie, fidèle compagne du Soldat pour se manifester. * Pauvre bougre que tu es, elle s'en va le retrouver, il la consolera, la prendra dans ses bras ! Tu sais tout ce que toi qui est son père pourtant tu n'as jamais pu réaliser. Ensemble ils se moqueront de toi ! Te tournerons en ridicule. Ne t'avais-je pas dit de te méfier ? * A cette idée, sa détermination eut un regain.
- Il n'est pas pour vous ! Il ne vous mérite pas ! Il va abuser de vous et de votre douceur.
Cette fois il en avait dit trop. La petit Flamme devant lui n'avait que des onyx pour miroir de lâme. Sans mot dire, elle ferma sèchement le livre qu'elle était en train d'étudier, et sans un regard pour lui, elle sortit du bureau. Le palpitant du vieil homme devint douloureux, mais toujours dans sa tête cette petite voix qui murmurait. * Tu la laisses partir ? Faible ! Lâche ! Crétin ! Voilà pourquoi elle n'en a que faire de toi ! Regarde là, victorieuse marcher vers celui qui la cueillera. * La gorge se serra et le ton se durcit à mesure qu'Harchi perdait pied avec la réalité, se laissant bercé par ses démons.
- MA-RIE- A-ME-LYA D'E-LI-CAHRE KIER-KE-GAARD ! Revenez ici tout de suite ! je n'ai pas fini de vous parler ! Je vous interdis de le fréquentez autrement que comme un garde ! Vous m'entendez ? Il n'est pas pour vous et ne le sera jamais !
Sa Silhouette frêle s'arrêta un temps sur le pallier. Il cru voir les lèvres purpurines lui murmurer quelques choses. Mais la colère s'était induite en lui, vicieuse et pernicieuse avait contaminée chacun de ses pensées.* Elle se moque de toi ! Vois le rictus qui étire ses lèvres ! * Il ne pouvait effacer les images de Nizam posant les mains sur la taille de sa protégée, Sa fille ! Oui sa fille à lui. * Minable, elle n'est plus à toi depuis longtemps ! * Harchi n'entendit pas ce qu'elle lui dit, constatant une fois de plus qu'elle se défilait de lui pour descendre au rez-de-chaussée. Elle allait le retrouver, il en était convaincu, il en était certain, il en était malade. L'amertume remonta dans sa gorge tandis que ses pensées devenait ténèbres.
Aveuglé par sa colère, il tenta dattraper le coude de Mahelya pour la faire réagir, mais celle-ci presque engagée sur une marche s'esquiva...
Et là ...
C'est le drame...
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(*) chanson de Bénabar
(**) fille du soleil en latin