Syuzanna.
« You were my conscience
So solid now you're like water » **
Elle disjonctait. C'était plus fort qu'elle, son amnésie la rendait folle, l'obsédait. Ce n'était pas tant le fait qu'elle se soit oubliée en France, mais plus le fait de ne pas se rappeler ses derniers mois en Ecosse. Quels avaient été ses dernières paroles à son père ? Ses derniers regards à Duncan ? Duncan... Comment avait-elle pu le trahir avec cette pâle copie d'homme qu'était Søren MacFadyen Eriksen ? Celui qui portait le nom de sa mère avant celui de son père. Il espérait peut-être que cela le rendrait plus Ecossais que Danois ? Elle n'éprouvait plus que mépris pour lui. Il l'avait laissé insulter par sa famille ? Et il osait se considérer comme plein d'honneur ? Mais il n'était rien, rien qu'un déchet de l'humanité, réunissant en un seul être les pires caractérisques de la gente masculine.
Tandis que son Duncan...
La roussa abattit sa chope sur la table de bois circulaire. Dans cette auberge périgourdine, située entre Sarlat et Bergerac, elle ne connaissait personne, et cela tombait bien. Elle avait besoin de calme, de solitude, d'anonymat. D'un lieu où elle n'était qu'une rousse en kilt qui buvait du whisky.
Mais elle avait beau tout faire, elle ne pouvait pas empêcher la colère de monter. Tout était mélangé, plus rien n'allait. Elle s'apprêtait à partir en guerre, mais pourquoi faire, en réalité ? Elle n'était ni pour un camp, ni pour l'autre. Elle avait juste besoin de... se battre. Et s'oublier. Oublier qu'elle avait oublié. Ne vivre que la seconde présente, sentir qu'elle pouvait mourir à tout moment. La mort ne lui faisait pas peur. Que craindre ? Elle perdrait certes les gens qu'elle aimait en mourant, mais en retrouverait d'autres. Et souffrir ne l'effrayait pas davantage. Elle souffrait déjà actuellement, quelle serait la différence ?
- Bah alors, la belle ? On s'ennuie ?
Syu releva la tête, étonnée. Qui osait l'aborder ainsi ?
Un homme se tenait juste devant elle. Aussi laid qu'on puisse l'imaginer. Rouquin, un goitre et un gros nez, il n'avait rien pour plaire, hormis une paire d'extraordinaires yeux bleus.
- Dégage, marmonna-t-elle en se replongeant dans l'étude approfondie du fond de sa chope.
Mais l'inconnu ne semblait pas décidé à partir. Mieux encore, il prit place en face d'elle.
- Allez, entre poils de carotte, on peut bien s'entendre non ?
Sa main glissa vers celle de la rousse. Qui lui répondit. A l'Ecossaise. D'un poing en plein nez. Il poussa un cri de douleur en bondissant de sa chaise, se tenant le bas du visage de ses dix doigts.
- T'es une grande malade, toi ! couina-t-il. Les gars, à moi !
- J't'avais dit d'me laisser tranquille...
Deux mains lui empoignèrent les épaules, et la soulevèrent de chaise. Elle se débattit, griffant, mordant, gesticulant en tous sens. Hurlant à pleins poumons, elle distribuait coup de pieds à tout venant. Mais les deux armoires à glace qui la maintenaient n'étaient pas facile à faire lâcher prise. Ils étaient trop forts, et elle trop petite, et surtout, désarmée.
- Calme-toi la gueuse, gronda une voix à son oreille. Sale sorcière, tu vas payer ton insolence.
* Memoria - Indochine
** Monster - Paramore
{Tu étais ma conscience
Si solide, maintenant tu es comme de l'eau}
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So solid now you're like water » **
Elle disjonctait. C'était plus fort qu'elle, son amnésie la rendait folle, l'obsédait. Ce n'était pas tant le fait qu'elle se soit oubliée en France, mais plus le fait de ne pas se rappeler ses derniers mois en Ecosse. Quels avaient été ses dernières paroles à son père ? Ses derniers regards à Duncan ? Duncan... Comment avait-elle pu le trahir avec cette pâle copie d'homme qu'était Søren MacFadyen Eriksen ? Celui qui portait le nom de sa mère avant celui de son père. Il espérait peut-être que cela le rendrait plus Ecossais que Danois ? Elle n'éprouvait plus que mépris pour lui. Il l'avait laissé insulter par sa famille ? Et il osait se considérer comme plein d'honneur ? Mais il n'était rien, rien qu'un déchet de l'humanité, réunissant en un seul être les pires caractérisques de la gente masculine.
Tandis que son Duncan...
La roussa abattit sa chope sur la table de bois circulaire. Dans cette auberge périgourdine, située entre Sarlat et Bergerac, elle ne connaissait personne, et cela tombait bien. Elle avait besoin de calme, de solitude, d'anonymat. D'un lieu où elle n'était qu'une rousse en kilt qui buvait du whisky.
Mais elle avait beau tout faire, elle ne pouvait pas empêcher la colère de monter. Tout était mélangé, plus rien n'allait. Elle s'apprêtait à partir en guerre, mais pourquoi faire, en réalité ? Elle n'était ni pour un camp, ni pour l'autre. Elle avait juste besoin de... se battre. Et s'oublier. Oublier qu'elle avait oublié. Ne vivre que la seconde présente, sentir qu'elle pouvait mourir à tout moment. La mort ne lui faisait pas peur. Que craindre ? Elle perdrait certes les gens qu'elle aimait en mourant, mais en retrouverait d'autres. Et souffrir ne l'effrayait pas davantage. Elle souffrait déjà actuellement, quelle serait la différence ?
- Bah alors, la belle ? On s'ennuie ?
Syu releva la tête, étonnée. Qui osait l'aborder ainsi ?
Un homme se tenait juste devant elle. Aussi laid qu'on puisse l'imaginer. Rouquin, un goitre et un gros nez, il n'avait rien pour plaire, hormis une paire d'extraordinaires yeux bleus.
- Dégage, marmonna-t-elle en se replongeant dans l'étude approfondie du fond de sa chope.
Mais l'inconnu ne semblait pas décidé à partir. Mieux encore, il prit place en face d'elle.
- Allez, entre poils de carotte, on peut bien s'entendre non ?
Sa main glissa vers celle de la rousse. Qui lui répondit. A l'Ecossaise. D'un poing en plein nez. Il poussa un cri de douleur en bondissant de sa chaise, se tenant le bas du visage de ses dix doigts.
- T'es une grande malade, toi ! couina-t-il. Les gars, à moi !
- J't'avais dit d'me laisser tranquille...
Deux mains lui empoignèrent les épaules, et la soulevèrent de chaise. Elle se débattit, griffant, mordant, gesticulant en tous sens. Hurlant à pleins poumons, elle distribuait coup de pieds à tout venant. Mais les deux armoires à glace qui la maintenaient n'étaient pas facile à faire lâcher prise. Ils étaient trop forts, et elle trop petite, et surtout, désarmée.
- Calme-toi la gueuse, gronda une voix à son oreille. Sale sorcière, tu vas payer ton insolence.
* Memoria - Indochine
** Monster - Paramore
{Tu étais ma conscience
Si solide, maintenant tu es comme de l'eau}
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