Thomas_
Le barbu apprécia l'aide, bien que timide , de la jeune fille. Aussi, en guise d'appui, lui adressa t'il un timide sourire.
Par contre, la tirade du père Lautrec, qui semblait piqué au vif par sa réponse le laissa de glace.
Il savait, ayant longtemps réfléchi à la façon de se tirer de cette promesse qu'on lui avait collé dans le dos à son insu, qu'il n'existait pas d'issue lui permettant de rompre le contrat sans encourir le deshonneur. Aussi épouserai il la jeune fille, mais jamais, au grand jamais il ne sentirait respect ou estime envers une personne mettant en avant les bénéfices pécuniers et de pouvoir sur le bonheur de son enfant, capable de vendre au plus offant le bonheur et la vertu de sa fille. Et, à cet instant même, il se promit que ses futurs descendants, garçons ou filles, ne verront jamais leur bonheur sacrifié aux intérêts de la famille, du patrimoine et du pouvoir de celle ci!
Les paroles de son interlocuteur sombrèrent presque de suite au fin fond de sa mémoire, et ce ne sont que ses dernières paroles auquelles il estima devoir répondre.
Soit, messire de Lautrec, et à Dieu vat! Je consens, en vertu des termes du contrat, à prendre votre fille Lyveana pour épouse, et je veillerai à vous apporter toute mon assistance pour l'organisation du mariage.
Dit cela, le barbu se tourna vers la jeune fille au même instant où il tirait un écrin de soie rouge de la poche de son habit, l'ouvrit, laissant apparaître une superbe bague en or et diamants, garnie en son centre d'un saphir gros comme un petit pois.
Prenant délicatement la main gauche de la jeune fille, il enfila la bague à son annulaire.
Ce simple symbole scella définitivement l'avenir du barbu et de la jeune Lyveana Lautrec.
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