La_vieille_apothicaire
[À Craon, non loin de la place du village, se trouve une petite ruelle. Sombre et exigüe, celle-ci abrite quelques masures à l'air austère mais aussi une boutique étriquée. Sur la porte de cette boutique, il y a un petit panneau, cloué à la va-vite, sur lequel est écrit "Apothicaire-Herboriste". Apparemment sans nom, cette boutique est néanmoins nommée "La Mauvaise Herbe" par les quelques mauvaises langues du quartier. Ce sobriquet n'est pas tant adressé à la boutique qu'à sa propriétaire, toujours d'humeur revêche, toujours abrupte lorsqu'elle parle avec ses voisins.
L'herboristerie est, à l'image de la ruelle, exigüe et sombre, les senteurs y sont fortes et le désordre y règne presque constamment. La bâtisse comporte plusieurs étages, tous d'une taille restreinte. Le rez-de-chaussée accueille la boutique ; le premier étage, les appartements de la gérante ; et le second, les stocks.]
La petite vieille, pareille à elle-même, déambulait paisiblement dans son échoppe, époussetant quelque peu les étagères, mettant de l'ordre dans les herbes qui séchaient, accrochées aux poutres, classant ses préparations avec soin... La boutique n'étant pas bien grande, il fallait absolument la tenir en ordre sous peine de devenir fou. Un peu de laisser-aller et c'en était terminé...
Concentration et organisation. Tels sont les maitres mots ! Le ménage c'est tout un art...
Un coup de plumeau par-ci, un coup de balais par-là et surtout beaucoup de rangement. Pendant deux heures, peut-être trois, elle fit place nette dans son bazar.
Ainsi, lorsqu'elle eût terminé, observant les lieux, l'air satisfaite, elle poussa un soupir de contentement. Le sentiment du devoir accompli, la fierté du travail bien fait, la joie de voir son étroite échoppe respirer au maximum de sa capacité.
Parfait ! Comme quoi, avec un peu d'ordre, tout semble bien plus grand.
Se dandinant en direction de l'âtre, elle entreprit de se faire une tisane... Après tout, elle l'avait bien méritée !
Arrivée à hauteur du chaudron suspendu au-dessus des braises, elle y versa une petite quantité d'eau et s'assit sur le tabouret, non loin de la cheminée. Elle regarda vaguement le rougeoiement crépitant pendant quelques longues minutes puis, soudainement, elle se dressa, à l'affût, tel un chien de chasse. Elle était certes d'un âge avancé mais son ouïe était restée telle qu'à ses vingt ans.
On dirait des bruits de pas... Et ils approchent...
L'herboristerie est, à l'image de la ruelle, exigüe et sombre, les senteurs y sont fortes et le désordre y règne presque constamment. La bâtisse comporte plusieurs étages, tous d'une taille restreinte. Le rez-de-chaussée accueille la boutique ; le premier étage, les appartements de la gérante ; et le second, les stocks.]
La petite vieille, pareille à elle-même, déambulait paisiblement dans son échoppe, époussetant quelque peu les étagères, mettant de l'ordre dans les herbes qui séchaient, accrochées aux poutres, classant ses préparations avec soin... La boutique n'étant pas bien grande, il fallait absolument la tenir en ordre sous peine de devenir fou. Un peu de laisser-aller et c'en était terminé...
Concentration et organisation. Tels sont les maitres mots ! Le ménage c'est tout un art...
Un coup de plumeau par-ci, un coup de balais par-là et surtout beaucoup de rangement. Pendant deux heures, peut-être trois, elle fit place nette dans son bazar.
Ainsi, lorsqu'elle eût terminé, observant les lieux, l'air satisfaite, elle poussa un soupir de contentement. Le sentiment du devoir accompli, la fierté du travail bien fait, la joie de voir son étroite échoppe respirer au maximum de sa capacité.
Parfait ! Comme quoi, avec un peu d'ordre, tout semble bien plus grand.
Se dandinant en direction de l'âtre, elle entreprit de se faire une tisane... Après tout, elle l'avait bien méritée !
Arrivée à hauteur du chaudron suspendu au-dessus des braises, elle y versa une petite quantité d'eau et s'assit sur le tabouret, non loin de la cheminée. Elle regarda vaguement le rougeoiement crépitant pendant quelques longues minutes puis, soudainement, elle se dressa, à l'affût, tel un chien de chasse. Elle était certes d'un âge avancé mais son ouïe était restée telle qu'à ses vingt ans.
On dirait des bruits de pas... Et ils approchent...