Alienor_de_sabran
Enfin.
Après cinquante "Dis Alessio, c'est quand qu'on arrive ?" et au moins autant de pauses-pipi, ils arrivaient en vue de Château-Gontier. Bien évidemment, la Naine ne se sentait plus de joie. Dix jours ininterrompus de voyage, c'est long. Encore plus quand on a six ans. Elle commençait à se dire que traverser toute la France, c'était un peu beaucoup, pour aller passer des vacances en Anjou. Pour son petit stage de "comment devenir une dame comme maman". Oh, vu comme elle se trouvait bien élevée, cela devrait prendre trois ou quatre jours, au plus. La Sabran n'était pas inquiète à ce sujet.
Ce qui l'effrayait un peu plus, c'était de passer autant de temps en compagnie quasi-exclusive de filles. Les filles, les vraies, avaient toujours été une espèce mal connue de la mini-vicomtesse. Il faut dire qu'à part les cuisinières (qu'elle n'aimait pas, vu qu'elles l'empêchaient de tremper ses doigts dans les pâtes à gâteau), son entourage était exclusivement composé d'hommes, sa mère ayant trépassé à peine quelques jours après sa naissance. Et cela se ressentait un rien sur sa façon de se comporter.
Exemple : Pourquoi ne pas fêter la fin du voyage avec une petite chanson ? Oh, mais quelle excellente idée ! La môme donc, de brailler à pleins poumons dans le coche, remasterisant un peu les paroles :
Sur les chemins de France et de Navarre
Le soldat chante en portant son nazar
Une chanson authentique et bizarre
Dont le rofrain est : " Vive le pinard ! "
Un ! deux!
Le pinard c'est de la vinasse
Ça réchauff' là oùsque ça passe
Vas-y, Vinasse, remplis mon quart
Viv' le pinard, viv' le pi...
Alessio put bénir tous les dieux du ciel lorsque la voiture stoppa devant les portes. Coupée net dans son élan lyrique, Aliénor n'en fit pas grand cas, et ce fut dans un cri de joie qu'elle poussa le domestique de son père pour être bien sûre de sortir la première. Ventre à terre, se dirige vers la porte, et tambourine. Comme à la maison en fait. Ce en hurlant :
- Coucou ! C'est môaaaaa !
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Après cinquante "Dis Alessio, c'est quand qu'on arrive ?" et au moins autant de pauses-pipi, ils arrivaient en vue de Château-Gontier. Bien évidemment, la Naine ne se sentait plus de joie. Dix jours ininterrompus de voyage, c'est long. Encore plus quand on a six ans. Elle commençait à se dire que traverser toute la France, c'était un peu beaucoup, pour aller passer des vacances en Anjou. Pour son petit stage de "comment devenir une dame comme maman". Oh, vu comme elle se trouvait bien élevée, cela devrait prendre trois ou quatre jours, au plus. La Sabran n'était pas inquiète à ce sujet.
Ce qui l'effrayait un peu plus, c'était de passer autant de temps en compagnie quasi-exclusive de filles. Les filles, les vraies, avaient toujours été une espèce mal connue de la mini-vicomtesse. Il faut dire qu'à part les cuisinières (qu'elle n'aimait pas, vu qu'elles l'empêchaient de tremper ses doigts dans les pâtes à gâteau), son entourage était exclusivement composé d'hommes, sa mère ayant trépassé à peine quelques jours après sa naissance. Et cela se ressentait un rien sur sa façon de se comporter.
Exemple : Pourquoi ne pas fêter la fin du voyage avec une petite chanson ? Oh, mais quelle excellente idée ! La môme donc, de brailler à pleins poumons dans le coche, remasterisant un peu les paroles :
Sur les chemins de France et de Navarre
Le soldat chante en portant son nazar
Une chanson authentique et bizarre
Dont le rofrain est : " Vive le pinard ! "
Un ! deux!
Le pinard c'est de la vinasse
Ça réchauff' là oùsque ça passe
Vas-y, Vinasse, remplis mon quart
Viv' le pinard, viv' le pi...
Alessio put bénir tous les dieux du ciel lorsque la voiture stoppa devant les portes. Coupée net dans son élan lyrique, Aliénor n'en fit pas grand cas, et ce fut dans un cri de joie qu'elle poussa le domestique de son père pour être bien sûre de sortir la première. Ventre à terre, se dirige vers la porte, et tambourine. Comme à la maison en fait. Ce en hurlant :
- Coucou ! C'est môaaaaa !
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