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[RP]Le choix du destin

Guigoux
J'étais en taverne moi ce soir là. On m'a apporté ça de la volière de la ville.

Citation:
Colis froid, mais pas puant. Deux chiardes. Quatre jours de route avec les boeufs.

Poule crevée au ventre. Sale boulot, dégueulasse, amateur.

Coq crevé au côté. Lame volontaire.

Pas accidentel. Prochain courrier après la pisse.


Il faisait déjà froid mais là... Ce fut limite plus dur. Elle avait failli. J'ai écrit en retour.

Citation:
Politesse,

Ça pue, creusez! Curiosité!

Cassez du bois s'il le faut. Brigands, gardes, bordels, taverniers!


Comment devais-je réagir? Prévenir la famille? Prévenir le suzerain? Je ne savais pas... J'ai pris le temps d'attendre le message de Benvenuto demain. Même si il me disait que le travail ressemblait à des assassinats, j'étais sérieusement embrouillé. La tristesse et l'incompréhension. C'était encore trop obscur. Je me suis contenté de guider Don Benvenuto dans ses travaux pour ce soir. Je me gardais d'agir avant demain.

Je savais que Don Benvenuto avait le chic pour m'anticiper aussi avait-il du laisser un des deux sur place pour enquêter. T'façon, il allait pas m'écrire la couleur du temps. Je ne lui avais pas confié un contrat pour un meurtre, t'façon, j'en aurais pas besoin pour ça. Mais il m'avait écrit comme si. Déformation professionnelle certainement.

Bonne année de ....

_________________
Don.
[ Car j'étais sur la route, toute la sainte journée! ]

Tagada, tagada, tagada, taga...da.

" J'avais perdu l'habitude
Le sentiment profond de solitude,
Je n'm'aperçevais pas,
Que tu étais derrière chacun de mes pas.
Erreur fatale,
Vient le temps des regrets,
Je me noie dans un verre de larmes."


Maman et Papa devaient être drôlement fatigués pour ne pas voyager à cheval, c'était rare de les voir se faire cavaliers, mais tout de même détestaient-ils les canassons au point de préférer faire route dans une boite ?

Moi aussi j'avais une boite, mais celle-ci contenait bien moins précieux que mes parents (quoiqu'à mes yeux c'était kif-kif) ouai, dans celle-ci il y avait ma Loulou. Maman savait coudre depuis peu, et m'avait offert une jolie poupée de chiffon de sa confection. Loulou la poupée.

Elle et moi étions donc dans les bras du grand monsieur qui pue, sur la selle de son cheval.
J'avais mal aux fesses, j'avais soif, j'avais faim et j'avais également très envie de descendre pour faire pipi, étant propre depuis peu. Je ne savais pas dans combien de temps nous allions arriver, mais je savais qu'il me faudrait beaucoup de patience, pour maintenir un semblant de calme. Habituellement je me permettait quelques caprices, surtout lorsqu'on m'interdisait de faire, ou de toucher à quelque chose qui attirait mon attention, et attisait ma curiosité. Là, je voulais descendre, faire pipi, voir maman, l'embrasser et lui faire un câlin.
Bloquée contre Benvenuto, seule la pensée pouvait encore m'occuper l'esprit. Alors je pense, j'essaye d'oublier l'envie pressante qui m’oppresse la vessie pour commencer. Et puis je tente de me souvenir de la Bretagne, en vain. Alors je l'imagine, et la Bretagne dans mon imagination, c'est un pays tout rouge, l'herbe est rouge, les routes sont rouges, les maisons aussi. Aussi rouge que les tâches sur les vêtements de Papa et Maman. Je fais alors le rapprochement, Benvenuto était venu me chercher à la demande d'un ami - rouge aussi - de mes parents, ils étaient surement allé le voir pour lui demander ça, et ils s'étaient tâchés dans la Bretagne. C'était forcément ça.

Je ris.

Je ris car je suis heureuse de savoir que j'arrive bientôt dans un pays tout rouge, tellement tout rouge qu'on s'y tâche sans faire exprés.
Je ris parce que Loulou risque de ne pas aimer le rouge, elle qui a une jolie robe blanche.
Je ris parce que Cosette n'aura plus à cacher ses genoux, rougissants sous ses chutes.
Je ris, aussi parce que je suis fatiguée. Et je sombre rapidement dans un profond sommeil, oubliant mon envie de faire pipi, ma faim, ma soif et ma solitude.

_________________
Don.benvenuto
La gamine riait. Mais avait-elle conscience de ce qui se passait en ce moment? Probablement pas, non. Avait-elle conscience que ses parents avaient été saignés? Non plus, sinon je n'aurais pas pu l'approcher. Elle a fini par s'endormir. Et moi je somnolais je dois avouer. Alors après la nuit de voyage j'ai décidé que nous arrêterions là pour grailler, pisser et répondre à tous les besoins humains de base.

La nuit ne s'était pas encore levée, et je ne voulais pas qu'on s'arrête en bordure de chemin à cause de potentiel brigands. Imaginez moi avec deux chiards dans les pattes à leur botter le cul! Impossible. Je savais que nous approchions d'un bourg tout ce qu'il y avait de plus normal, sans murailles, sans château ni manoir, ni rien d'autre. C'était paumé comme trou, et ça me plaisait. On s'est arrêté à l'extérieur du bourg, pour faire nos besoins dans un premier temps. J'avais réveillé la gamine et l'avait laissée sur le cheval le temps que j'aille pisser. L'autre gamine dont je ne savais pas le nom n'avait pas bronché du voyage. Elle avait dormi un peu. Et Ducatore avait fait silence aussi tout le trajet.

Nous sommes ensuite allé sur la place du village. C'est la que j'ai hésité un instant, fallait-il le leur dire ou non? Bon après tout, je ne les connaissais que de vue les zigotos dans la boîte. J'ai descendu Dôn de sur le canasson et l'autre de sur la charette, bien qu'elle ne sembla pas m'apprécier de trop. Je les ai assises sur un banc. Je les ai regardé.


-Z'avez faim?

J'ai sorti de la besace une outre de lait et du pain que je leur ai donné.

-On va vite trouver les plaines vertes de la Bretagne.

Puis bon, elles puaient les gamines aussi là. Fallait faire un truc pour elles. Et pour moi. Alors on a trouvé l'auberge, réveillé le tenancier, et on s'est tous fait une toilette avant de repartir. Mais avant de partir, un message m'était arrivé.

Citation:
Nos cadavres ont été désarticulés par trois hommes, mais il semblerait qu'une vide bourses ait également été désarticulée par la poule. Le tout dans une ruelle crade.
Le coq lui a été crevé quand il voulait intervenir, et la poule s'est crevée seule après.
J'en sais pas plus.
M.


Alors... Que faisaient nos deux compères dans une ruelle de bas étage avec une catin démembrée? Que faisaient-ils là? Pourquoi trois hommes ont-ils crevés mes poulardes? J'ai écrit à Guennec:

Citation:
De Matado:

Nos cadavres ont été désarticulés par trois hommes, mais il semblerait qu'une vide bourses ait également été désarticulée par la poule. Le tout dans une ruelle crade.
Le coq lui a été crevé quand il voulait intervenir, et la poule s'est crevée seule après.
J'en sais pas plus.
M.

On arrive dans une nuit, on s'arrête pas, trop de temps perdu.


Et nous sommes repartis. Nous aurions été en Bretagne rapidement si il n'avait pas commencé à flotter. Je détestais la flotte. J'ai recouvert la gamine avec un manteau que j'avais dans dans une besace. La route était encore longue.
Guigoux
J'ai reçu la lettre à la tombée de la nuit. Bien... Que devais-je dire alors? Tout s'est assombri soudainement, me plongeant dans ses songes et spectres du passé. A nouveau. J'ai pris un nécessaire à lettre et j'ai écrit:



Rohan,
Le 2 Janvier 1461,

Demat,

Je n'ai pas l'habitude de prendre la plume naturellement, mais je dois avouer que cette fois -ci, j'en suis obligé. Je n'écris ni au Duc ni au Comte, mais au Père de famille. J'ai reçu voilà peu des nouvelles affolantes de Bourgogne, et j'ai envoyé des hommes enquêter.

Il s'agit de votre fille, Pelotine. Elle voyageait et me donnait des nouvelles régulièrement, mais voilà, une lettre m'est parvenue. Votre fille est décédée lors d'une fâcheuse rencontre en Bourgogne. Je ne saurais vous expliquer ce qui s'est exactement passé. Je ne puis vous assurer son rôle dans la ruelle.

Elle est morte d'amour. Elle est morte heureuse. Elle était une amie sincère, et rare. Je n'arrive pas encore à accepter ce qui m'a été dit mais je suis aujourd'hui en peine et en tristesse. Son corps devrait arriver à Rohan demain ou après demain, ainsi que ses enfants.
J'espère que vous saurez m'indiquer comment procéder une fois le corps en terres bretonnes...

Je vous présente toutes mes plus sincères condoléances.
Gui de Guennec.


J'ai pris un second vélin:



Rohan,
Le 2 Janvier 1461,
de Gui de Guennec à S.M. Riwan-Nathan de Brocéliande,

Demat,

Je vous écris ce soir afin de vous transmettre des nouvelles bien triste.
Votre vassale, qui vous appelait affectueusement Riwange n'est plus. La Dame de Concoret s'est éteinte en Bourgogne dans des circonstances qui me restent encore obscures. De mes hommes sont allés chercher ses enfants, et ramener les corps des deux époux. Ils devraient arriver sous peu.

Je vous présente mes condoléances les plus sincère.

Gui de Guennec.


J'ai continué sur ma lancée. Pelotine m'était plus proche que son mari, mais je le savais proche de la Duchesse de Poudouvre.



Rohan,
Le 2 Janvier 1461,
De Gui de Guennec à sa Grasce Lallie Ap-Maelweg,

Demat,

La plume ne me sied guère, et encore moins pour annoncer ces nouvelles...
Des nouvelles de Bourgogne me sont arrivées, et elles sont mauvaises. Votre frère Ladra s'en est allé rejoindre le Très Haut au côté de sa femme dans des circonstances que mes hommes cherchent à élucider. Ses enfants, et son corps sont rapatriés en Bretagne et devraient arriver demain.

Je vous présente toutes mes condoléances,

Gui de Guennec.


J'ai fini par poser la plume et je me suis senti aller vers la tristesse du décès d'amis. Je suis tombé contre le dossier de mon fauteuil, et j'ai attendu...
_________________
Don.
" Clap, clip, clap, petite pluie d'avril
Larmes de joie, symphonie de cristal.
Clap, clip, clap, petite pluie d'avril
Dans la forêt tu donnes un récital. "*


[ Sur les routes, toujours, sous la pluie d'avr... de Janvier ! ]

J'aimais bien la pluie car elle me rappelait Maman (oui car comme tout les enfants, ou presque Dôn rapporte tout à sa mère).
Elle regardait souvent par la fenêtre, le regard vide et l'esprit ailleurs, je savais qu'elle songeait à quelque chose, de loin, d'inaccessible, d'irrécupérable, le passé quoi. Elle songeait au temps qui passe, à sa vie qui lui échappait bien trop vite. Et il suffisait que Papa entre pour qu'elle revienne parmi nous, que la réalité, le bonheur du temps présent la réveille.
Je préférais la voir sourire, ce petit sourire volontaire mais discret qui prouvait combien elle aimait Papa. Et Cosette. Et moi.

J'avais bien dormi, et puis mon nouveau copain m'avait fait une toilette, je sentais donc meilleur. Je n'avais plus envie de faire pipi, j'avais mangé, et tout allait bien.
Ou presque. Plus nous nous rapprochions de la Bretagne, plus mon inquiétude augmentait.
L'ami rouge serait-il gentil ? Est-ce qu'il aimait vraiment mes parents ? Pourquoi devait on se déplacer et pas lui ? Est-ce que j'aurais une maison ? Cosette serait elle acceptée ? La pluie risque t'elle d'être rouge, elle aussi, une fois la-bas ? Devrais-je encore dormir dans une chambre sans bougies ? Est-ce que j'aurais de beaux vêtements ?

Je n'aimais pas la robe que je portais, Azelma avait volé nos plus belles tenues pour ses propres filles. Nous étions désormais presque en haillons, et j'en avais honte, terriblement, car maman nous traitait deja de souillons lorsque nous avions décidé de jouer, Cosette et moi, dans la boue. Que dira t'elle lorsqu'elle sortira de sa boite et tombera sur nous, aussi présentables que des langes usagés...

La pluie heureusement me tire alors de ces mauvaises pensées, et je penche mon visage aux joues roses, en arrière. La pluie me caresse alors. Et de là, je vois les narines de mon héros du moment. Il respire lentement, et semble concentré sur l'horizon. Envie absurde, mon jeune âge jouant certainement là dessus, je ne peux résister et je faufile mes deux index dans chacune de ses narines.

héhéhéhéhé!

Je ris.

Je ris parce que ce que je viens de faire m'était interdit.
Je ris parce qu'il sursaute, surpris.
Je ris parce qu'agiter mes petites doigts, dans cet endroit, procure une bien curieuse sensation.
Je ris parce que la pluie brouille ma vue.
Je ris parce que je suis fatiguée et qu'il me tarde d'arriver.


* Bambi !
_________________
Don.benvenuto
Nous chevauchions à vive allure, mais je restais concentré sur l'horizon. Nous chevauchions, nous charriettions, nous volions presque... Je voyais Rohan grossir dans mon imagination, et le pactole au bout que j'irais claquer dans les bordels de Vannes, et les tavernes de Rohan.

Je voyais déjà la fin du voyage, je voyais déjà mes pieds en éventails dans un bain. Je voyais aussi De Guennec qui m'attendait, appuyé sur sa canne. Cette pensée obscène fut rapidement chassée par celle de la poitrine au galbe arrondi qui m'attendait à Vannes, cette poitrine ferme. Et ce postérieur divin... Hmmm... Je pensais que cela faisait un moment que je ne l'avais plus fait, et que cela ressemblerait certainement à une plaine enneigée à la fin...

J'ai été rappelé à la réalité tumultueuse du voyage quand la jeune m'a flanqué deux doigts dans le pif. J'ai instinctivement et involontairement éternué sur ses doigts, me les enfonçant un peu plus dans le nez. Image sordide, j'imaginais les deux petits doigts plein de morve et de sang mêlé, car à n'en point douter mon nez allait saigner après ça. J'ai torpillé la gamine du regard avant de lui poser un baiser sur le front, ce qui je dois avouer a réveillé des muscles abdominaux que j'avais oublié depuis le début du voyage.

Je gardais les rênes dans une main tandis que de l'autre je nettoyais les index de la chieuse qui me faisait bien c.... Vite la fin du voyage, vite la fin de la pluie.

Le galop a repris sans trop d'incident, si ce n'est que Dôn commençait à s'impatienter.

Plus tard

Nous avions franchi les frontières bretonnes. Et je l'ai annoncé à la chiourme et à Ducatore. J'avais prévu l'arrivée autour du dixième coups de cloche de la nuit. Nous avons traversé la Bretagne en faisant fi du vent qui fouettait le visage et de la neige qui chutait encore par endroit. Nous avons évité les grands axes, il n'était pas bon de se faire brigander.

La brise de terre soufflait sur nous, pleine face. Nous avons fini par traverser des bois qui signifiaient la fin du voyage. Puis un point grossissant à mesure que nous approchions, des bourgs traversés, des gardes croisés, ou doublés. Nous arrivions. Nous voyions alors la cité. Mais nous avons bifurqués vers une taverne extérieure à la cité. Nous allions chez de Guennec directement. Il serait là bas, il se couchait avec les poules l'idiot. Puis sa taverne était au domaine de Clavel non loin de Rohan, alors, j'avais de grandes chances de le trouver là bas.

Les ruelles étroites se faisaient plus large, et les gens plus méfiants. Un bourg traversé par un cavalier et une charrette au triple galop, ça semblait assez louche, non? Mais nous sommes arrivés devant la taverne Deus Hent sans encombre. Je suis descendu du cheval qui était complètement fatigué. J'ai fais descendre Dôn. J'ai passé la tête à la fenêtre et il m'a vu. Il est sorti avant qu'il ne commence à parler j'ai lâché:


-Condoléances.

Afin qu'il ne me pose trop de question j'ai embrayé:

-Vous voulez les voir? Ils sont pas sales. Dôn et l'autre gamine, on en fait quoi?

Je pensais que c'était fini, qu'il allait les garder. Mais il semblait vouloir autre chose le jeune homme. Autre chose. Je m'attendais à de la sale besogne. Je tenais toujours la gamine par la main. Je l'ai regardée.

-Dôn voici Gui, un ami de tes parents.

Je me suis redressé, et j'ai regardé de Guennec, j'ai secoué lentement la tête. Non elles ne savent pas.
Guigoux
J'étais en taverne, et à dire vrai, je redoutais cette arrivée plus que tout. J'imaginais que je rêvais. J'imaginais que je cauchemardais... Mais non. Don Gesufal Benvenuto est effectivement arrivé. Il a passé la tête par la fenêtre. J'avais cru à un songe, mais j'ai pris congé des clients et je suis sorti. Il était là devant moi avec une enfant à la main. Mais ni Ladra, ni Pelotine n'étaient à cheval. Je compris qu'il ne m'avait pas berné. Puis il lâcha le mot. Ce mot qui vous dévaste une soirée. Ce mot qui vous détruit un Homme. Mais je devais encore garder une allure digne devant lui. Je n'ai pas eu le temps de parler qu'il a enchainé. Et moi, j'ai posé mes yeux d'azurs sur la petite une première fois. Elle était un peu potelée. Différente de Pelotine,, mais elle avait ce je ne sais quoi qui vous rappelle qui était ses parents. J'ai failli craquer une première fois. J'ai rapidement fui le regard de la petite.

J'ai suivi l'hispanique jusqu'à la charrette. Je ne voulais pas les voir, je n'ai jamais voulu voir les morts. Jamais... Et pourtant, Ducatore s'était glissé entre les deux cercueils. Et il a ouvert les deux. Et là... J'ai failli craquer une seconde fois. Je luttais pour retenir mes larmes et je fus saisi d'un vertige. Je me suis rattrapé in extremis à une roue de la charrette. Et j'ai replongé mon regard vers les deux cercueils. Je ne voulais pas, mais j'étais comme attiré par une force. J'ai regardé Ladra d'abord. Ladra, cet homme que j'avais rencontré et qui s'était pas mal moqué de moi dans une journée où je n'étais plus moi même. Mais par la suite, nous nous étions amusés. La peau livide et cadavérique me faisait froid dans le dos. Aucune odeur ne semblait s'échapper.

Puis mon regard s'est porté sur la demoiselle à côté. Elle était frêle, toujours. Elle était paisible, elle était encore plus blanche que d'habitude. Elle était bien vêtue, dans une robe blanche simple. Je l'ai regardée encore. Pelotine, elle avait une aura particulière. Je ne comprenais pas tout. Mais elle avait mouillé mes chemises de ses sanglots quand elle s'était disputée avec Ladra, ou bien quand elle pensait à des évènements tragiques. Je crois que je suis devenu aussi pâle qu'eux.

Je n'ai pas entendu ce que me racontait Benvenuto. Mais j'ai posé mon regard sur la gamine qui était avec lui. Une larme a perlée. Je me suis laissé tomber à genou, même si j'avais conscience que j'allais le payer cher de douleur, et j'ai pris la petite fille dans mes bras pour la serrer tendrement contre moi. Encore à genoux, j'ai regardé l'autre fillette sur la charrette. Ducatore la faisait descendre et elle s'est approchée de Dôn. Je n'en menais plus très large. Je scrutais avec attention le visage de Dôn. J'avais envie de vomir. Benvenuto m'a aidé à me redresser. Je me suis assuré que personne ne soit là, et j'ai demandé aux deux hommes de venir à me hauteur et j'ai chuchoté tout bas de sorte que même les gamines n'entendent pas.


-Tu pars sur Dinan avec le coq et les demoiselles. Vous passez par les cuisines.

Je me suis retourné vers les gamines et je me suis remis à leur niveau avant de leur dire:

-Vos parents sont allés se reposer. J'ai demandé à Benvenuto de vous amener chez votre tante.

Benvenuto les connaissait mieux que moi. Il leur expliquerait.

-Pelotine restera ici le temps qu'il faudra... Ducatore, tu pourras me donner ce qu'elle avait sur elle, et la déposer à la cave s'il te plait?

Et l'homme me remis une besace pleine. Benvenuto lui ne semblait pas ravi de partir à Dinan... Mais il commença à se préparer.
_________________
Don.
[ En Bretagne, purée ! ]

Nous venions d'arriver. Enfin, c'est ce qui semblait être le cas, puisque nous allions enfin rencontrer l'ami rouge.
D'ailleurs, j'étais particulièrement déçue. La Bretagne n'était pas rouge, sa flotte non plus, mon imagination n'était pas récompensée.

Benvenuto a recommencé, il m'a pris la main, sans tendresse, mais sans la malmener non plus, j'étais contente. Rapidement on s'est avancé vers une drôle de chaumière, une taverne peut être, il faisait sombre, je ne savais pas trop.
Et puis on a attendu, devant. J'avais encore envie de faire pipi, alors pour ne pas que ça se remarque de trop, je fourre rapidement ma main entre mes jambes, me retenant alors au mieux. Enfin, un bonhomme sort et fait signe à mon héros.


-Dôn voici Gui, un ami de tes parents.

L'ami rouge.
Il était grand, peut être moins que Gesufal, je n'ai pas pensé à les comparer sur le coup. Il a posé ses yeux sur moi, ils avaient la même couleur que les miens, ou presque. Peut être que lui aussi il avait une maman aux yeux gris et un papa aux yeux noirs. En tout cas il n'avait pas les yeux rouges, et le reste de son corps non plus.
Ma déception est grande, mais je ne le montre pas. Je ne le montre pas car je sens une certaine tension lors de cette rencontre. Il ne me regarde pas longtemps et file voir papa et maman avant que je n'ai pu faire le moindre geste vers lui.
Je remarque qu'il a une canne, j'aimais bien les cannes, on pouvait en faire plein de choses. Marcher avec déjà ! Oui. Mais surtout jouer aux chevaliers, ou bien... s'en servir pour dessiner dans le sable, ou la terre. Surtout la terre, j'aimais beaucoup, c'était plus compact et il était plus simple de fabriquer des petits bonhommes avec. Et puis j'aimais croquer dedans.

Pendant que l'ami rouge avançait vers mes parents, je l'imagine dessiner dans la terre et la manger, lui aussi. Il devait bien le faire, une canne quand on en a une, ce n'est pas pour faire joli. Alors je l'aime bien cet ami là. Et j'espère qu'il va jouer avec moi et me prêter son bâton.

Il a regardé papa dans sa boite.
Puis maman.
Et enfin, il est revenu vers moi, en boitant, la mine détruite.
Je le trouvais bien triste soudainement, et sans que je m'y attende, il m'a serré dans ses bras. Il sentait bon, bien meilleur que mon héros, et j'ai apprécié cette étreinte. Mes cheveux se sont liés aux siens, comme avec ceux de maman. D'ailleurs, ils avaient presque les mêmes, ils étaient doux, et assez longs pour venir me chatouiller le nez.
Et puis il m'a lâché.

Cosette approche.
Elle est tout prés, et instinctivement, je m'empare de sa main. Elle est la seule qui peut me rassurer depuis que Maman et Papa ne font que se reposer. Elle est la chaleur qui réchauffe mon coeur.

L'ami rouge - qui en fait n'est pas rouge du tout hein, vous l'aurez compris - nous explique que notre tante va nous recevoir.

Ma tante ? C'était laquelle ?
Maman avait une soeur, je le savais, elle ne l'aimait pas.
Elle disait souvent que ce n'était qu'une vilaine fille qui a mal tourné. Moi je savais bien tourner, surtout avec les jolies robes que je portais avant. Je refusais catégoriquement de porter une robe qui ne tourne pas d'ailleurs, ce n'était pas mignon et il me fallait tout ce qu'il y avait de plus mignon. Enfin... c'était avant, lorsque mes caprices étaient encore utiles.
Cette vilaine fille donc, était tante Izéa, elle était malade. Et papa disait que c'était surement à cause des maladies qu'on attrape dans les couches. J'avais donc un peu peur parfois, en allant dans ma couche, chaque soir, mais jusqu'à présent, je me sentais bien. Alors ça devait être grace aux robes tournantes. Je me jurais d'en demander de nouvelles à ma tante, une fois que je saurais parler correctement, c'était vital aprés tout. S'il s'agit bien de la bonne tante, parce que sinon, elle ne doit pas trop savoir quelles robes sont les meilleures, vu qu'elle est tombée malade malgré tout.

Mais j'avais une autre tante, Lallie.
La rousse.
Celle avec qui mes parents ne parlaient plus. Si c'était elle j'espèrais qu'elle soit aussi gentille et douce que mon père.
Si c'était le cas, les robes je les obtiendrait sans avoir le besoin de lever le petit doigt.

J'attrapais volontairement, et rapidement la main de Benvenuto. Qu'il m'emmène !
J'oubliais deja, un peu, papa et maman. La mémoire n'est pas assez développée encore à mon âge, et aussi triste que cela soit, peu de souvenirs d'eux, s'offriront à moi. J'ouvrais mon coeur à l'avenir, et cet avenir là, c'était maintenant !

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Tatoo


Rohan,
Le 2 Janvier 1461,

Demat,

Je n'ai pas l'habitude de prendre la plume naturellement, mais je dois avouer que cette fois -ci, j'en suis obligé. Je n'écris ni au Duc ni au Comte, mais au Père de famille. J'ai reçu voilà peu des nouvelles affolantes de Bourgogne, et j'ai envoyé des hommes enquêter.

Il s'agit de votre fille, Pelotine. Elle voyageait et me donnait des nouvelles régulièrement, mais voilà, une lettre m'est parvenue. Votre fille est décédée lors d'une fâcheuse rencontre en Bourgogne. Je ne saurais vous expliquer ce qui s'est exactement passé. Je ne puis vous assurer son rôle dans la ruelle.

Elle est morte d'amour. Elle est morte heureuse. Elle était une amie sincère, et rare. Je n'arrive pas encore à accepter ce qui m'a été dit mais je suis aujourd'hui en peine et en tristesse. Son corps devrait arriver à Rohan demain ou après demain, ainsi que ses enfants.
J'espère que vous saurez m'indiquer comment procéder une fois le corps en terres bretonnes...

Je vous présente toutes mes plus sincères condoléances.
Gui de Guennec.



Le Duc reçu un message de son procureur, machinalement il se dit que ça pouvait attendre. C'est donc très tard en fin de soirée qu'il ouvrit et fit la lecture...Il prit sa tête entre ses mains et il s'effondra en sanglot. Pel était tout ce qui lui restait et il n'avait pas eu assez de temps pour lui dire combien il l'aimait. Il passa le bras droit sur le bureau et balança tout ce qui s'y trouvait au sol...Il était dévasté, impuissant...Il se leva, contourna le bureau puis s'adossa au mur le plus près pour finalement se laisser glisser, la tête entre les genoux puis il regarda vers le '' ciel '' ...

- Pourquoi elle, pourquoi ne pas m'avoir prit à sa place ??
_________________
- Actuel Duc de Bretagne
- Comte de Crozon
- L'enfoiré de service
Sancy
[Dinan - Appartements de "Tata Escargot"]

Oh l'ingénue coulait des jours paisibles depuis sa sortie du couvent, la guerre qui faisait rage en Anjou eut raison de la ville de Craon et du maudit couvent des Bénédictines, qui aux dernières nouvelles avait complètement brûlé, assurément la cupidité de la Mère Supérieure aura était puni de la sorte. M'enfin tout cela pour dire que Sancy toute à son bonheur d'avoir retrouvé une famille, SA famille, s'adonnait aux travaux d'aiguilles, à la lecture d'ouvrage druidique et de médecine, elle sentait au plus profond d'elle sa vocation pour guérir les maux du corps de la multitude silencieuse, et l'idée lancinante de vouloir ouvrir un hospice de soins. Histoire à suivre.

[Flash back ! Quelques jours plus tôt !]

Un soir à Vannes lors d'une visite dans la taverne de sa soeur, Sancy surpris une conversation, elle voulait s’éclipser mais on la retint, puis on l'informa du trépas de son frère ; pour info notre ingénue ne le connaissait pas, c'est donc une nouvelle qui la laissa plus ou moins de marbre ; bien vite la conversation se focalisa sur la descendance de ce dernier, instinctivement et surtout voyant le grand désarroi de l'aînée, notre "Tata Escargot" (surnom donné par Tualenn et Mael, ses neveu & nièce) se proposa de s'occuper de la désormais orpheline. Le lendemain, elle prenait ses dispositions pour rejoindre le domaine familial.

[Dinan again !]

Quand on a 23 ans, célibataire, sans avoir connu de cellule familiale, une tonne de questions viennent vous assaillir surtout quand on se propose de s'occuper d'une jeune nièce orpheline de père et de mère, mais elle avait juré que jamais un ou une Ap Maëlweg ne serait abandonné, la douleur de l'abandon paternel lui était encore bien douloureuse et ne souhaitait pas que quelqu'un puisse en souffrir, bien que là, c'est la fatalité du destin qui frappa, Dôn ne serait pas abandonnée, sûrement pas tant que Tata sera en vie.

Ainsi agissait-elle en mini châtelaine, donnant ses ordres pour l'aménagement de petits appartements tout prêt des siens, espérons que l'initiative ne déplaise pas à la ducale soeur, qui elle était affairée à d'autre choses, plus lugubres.

Les jours passaient, et une boule au ventre nouait l'estomac de la brune, elle attendait l'arrivée de cette nièce, anxieuse par avance.


    - Prévient moi dès que ma parente arrivera, nous devons la ménager.

Voilà ses dernières paroles au serviteur mis à sa disposition. Le ton était donné, sec et autoritaire, presque une seconde nature chez les femmes de la famille.
_________________
Sancy ap Maëlweg
Dicte « Tata l'Escargot »

« SOL INVECTUS »
Lallie_ap_maelweg
[Dinan]

Dans la pièce qui lui servait de bureau, rien n'avait bougé. l'écritoire près de la fenêtre, la bibliothèque pleine d'ouvrages illustrés par les moines et autre oeuvre littéraire de l'époque. Seule les chandelles avaient finis par fondre intégralement, plongeant alors la petite pièce dans l'obscurité. Les fenêtres à vitraux étaient battues par la pluie qui rythmait, frénétique, ses sanglots longs qui n'y pourraient rien changés*.

Elle était assise depuis le matin, sur son siège de bois, la lettre à la main. Prostrée, elle n'était pas sortie depuis deux jours que la nouvelle était tombée. Le chagrin était immense, mais la colère encore plus. Et comme souvent dans la douleur on est seul. Non pas qu'elle n'était pas suffisamment entourée, mais Lallie était de ces natures solitaires qui s'enferment et se murent dans leur peine et se tourmentent sans qu'il y ait besoin d'aucune intervention extérieure.

De toute les obstacles qu'elle avait pu franchir dans sa vie, la mort était l'ennemie redoutable qu'elle n'avait pas réussi à vaincre. Les Hommes, elle en faisait son affaire, mais la mort était une toute autre histoire. La mort lui prenait, lui arrachait des êtres dans la fleur de l'âge. Son fils d'abord emporté par une maladie que toute sa science n'avait pas su guérir et aujourd'hui son frère, froidement assassiné pour les beaux yeux d'une garce. A présent qu'elle y réfléchissait, son frère était mort depuis longtemps. Du jour où il avait posé ses yeux sur elle. Elle avait été sa perte, elle l'avait entraîné dans ses travers, ses perversions jusqu'à faire de lui un monstre. Un assassin assassiné. Était-ce véridique ? Gui lui-même ne pouvait en attester, mais c'était le bruit qui circulait et qu'il lui avait rapporté. Odieux. C'était le terme pour qualifié ce qu'ils avaient pu faire. Mais le coeur d'une soeur à ses raisons et elle ne pouvait rendre responsable son propre sang. C'était de toute évidence sa faute à elle et à nul autre. Elle l'avait dénaturé, déshumanisé, perverti pour assouvir des pulsions meurtrières. Quelle autre hypothèse ? Elle connaissait les femmes et leur pouvoir sur les hommes.

Avant de s'éteindre dans son mutisme, elle avait malgré tout fait connaitre sa volonté. Le corps de Ladra devait être rapatrié à Dinan, quant à sa nièce et l'enfant qui l'accompagnait, elles prendraient la même route. Son devoir de cheffe de famille l'y obligeait et un dernier sursaut de pitié et de peine pour cette orpheline avait fini de la convaincre. Cependant elle ne se sentait pas la force de s'en occuper elle-même, pas encore. Sancy c'était proposée d'elle-même. Instantanément elle l'avait remerciée en son for intérieur, car cette responsabilité ôtée de ses épaules lui permettait de mieux respirer. Fallait-il perdre un frère pour retrouver une soeur ? C'était la question qu'elle avait fini par se poser. Quel étrange coup du sort que d'arracher un frère au moment où elle s'attachait une soeur.

Les dispositions avaient donc été prises, carte blanche donnée à Sancy qui sans nulle doute s'était déjà organisée. Pour l'heure son esprit était encore trop occupé, il lui fallait réfléchir aux obsèques. Le convoi ne tarderai plus à présent.

La pluie continuait de battre les vitraux, dans la pénombre, elle pleura.

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Don.benvenuto
La chiourme m'avait prise la main avant que je n'ai esquissé le moindre mouvement. Elle était attachante quand même. Mais il me fallait aller à Dinan. Et ça, c'était pas sur ma route jusqu'aux parfaits galbes de la menue catin qui m'attendait à Vannes. Je savais l'estime que portait de Guennec à la Duchesse de Poudouvre, et je ne pouvais pas me permettre de chier là bas comme je l'aurais pu ailleurs. Alors j'ai pris les deux gamines et je les ai posée sur la charrette. Ducatore avait dégagé le cercueil de Pelotine pour l'amener chez de Guennec.

Je pestais contre le patron d'ailleurs. N'avait-il pas honte de me faire ça à moi! Moi qui ai pris le temps de soigner deux gosses, et de réparer les corps? N'avait-il pas honte! Parce qu'oui c'était honteux! J'avais d'autres envies moi! Aussi ai-je ébouriffé les gamines. Pour une fois que j'avais des colis qui chouinaient pas, qui râlaient pas, qui ne faisait pas de résistance. Je crois que je me prenais d'affection pour les chieuses.

De Guennec avait posé un baiser sur le front de la gamine qui gazouillait. Et on est parti. La gamine riait encore. Je ne comprenais pas son état d'esprit. J'avais envie de lui gueuler que ses foutus parents étaient partis rejoindre celle que les Bretons nommaient Nathan. Pour moi Nathan c'était un prénom d'homme. De jeune homme. J'ai regardé la chiourme. Après tout, c'était peut-être mieux pour elles.

Nous avancions toujours dans la nuit. Passer par les cuisines. Cela voulait dire que je devais prendre de la bouffe quelque part, et vu l'heure... Nous sommes donc allés dans une ferme encore éclairée et j'ai acheté et tordu le cou à quelques poulets, un cochon et quelques œufs. J'ai cependant "emprunté" une couverture pour couvrir la boîte et les bestiaux.

Nous avons repris la route vers Dinan. La gamine avait passé le voyage à rire, et lorsque nous avons aperçu le guet de Dinan, je nous ai arrêté et j'ai fais descendre les petites. On a fait le tour de la charrette et je les ai posée au milieu des animaux et à côté de la boîte. Je leur ai fait signe qu'elle ne devait plus faire un bruit. c'était facile pour une qui n'avait toujours pas décoché un mot. Elles semblaient comprendre ce que je disais.

J'ai raclureé mon visage trop parfait pour être livreur avec de la boue. Et j'ai enlevé ma veste de pourpoint afin de ne garder que ma chemise. Et je suis remonté à ma place. Je m'inquiétais pour Dôn. Elle était si jeune. Nous avancions vers Dinan, et j'ai interpellé un homme aux couleurs de Poudouvre. Je cherchais la cuisine. On me l'a indiquée.

J'ai passé une porte immense. Bien sûr les gardes m'ont demandés ce que je transportais. j'ai répondu:


-On vous a pas dit que je devais livrer de la poularde et de la cochonnaille?

Ils se sont rapidement écartés de sur ma route comme si ça leur suffisait. Il était évident qu'ils avaient reçu des ordres. Mon impression s'est accentuée quand un des gardes est partie directement vers le château. Il devait prévenir la Proprio je pense. Je suis arrivé à la cuisine et après avoir avancé la charrette sous un porche, j'ai mis pied à terre et je suis allé sortir les deux mignonnes de sous la couverture. Je suis allé tambouriner à la porte les deux filles en mains. On m'a ouvert. Je suis entré avec les gamines.

-La viande c'est pour vous. La boite vous n'y touchez pas. Et prévenez la propriétaire des lieux ainsi que celle qui doit récupérer les minaudes.

Et j'ai attendu en m'asseyant sur un banc et en câlinant Dôn.
Guigoux
Rohan:

Après le départ de Benvenuto, Matado nous a rejoint. Il puait la mort et il était visiblement fatigué. Nous sommes allés à l'écart lui et moi.

-Racontes moi.
-Je l'ai dit à Gesufal. Ils dépeçaient de la donzelle dans la ruelle. Enfin la poule. L'homme devait faire le guet. Mais apparemment, trois hommes sont intervenus. Je sais pas qui c'est. Probablement la surveillance de la catin. Il a voulu aider sa femme qu'était prisonnière des trois. Mais ils lui ont crevés les tripes avant. Et la femme se serait tuée....
-On peut pas dire qu'elle s'est tuée. Si on te demande, ils l'ont eue elle aussi.

J'avais la tête qui tournait.

-La plaie est suffisamment moche pour qu'on s'y trompe. Vas te reposer. Merci.

Je suis reparti vers chez moi avec la besace de mon amie dans les mains. Je l'ai posée sur la table et je me suis assis devant et je l'ai regardé cinq minutes. J'ai fini par l'ouvrir. J'y ai trouvé une lettre de Tiernvael. Bien... Et d'autres objets. j'ai tout rangé et j'ai pris mon nécessaire pour écrire:



Rohan,

Nozvezh vat.

Je t'écris ce soir Tiernvael afin de partager une triste nouvelle. Ton amie Pelotine est passée à trépas en Bourgogne. Elle va rester quelques jours à Rohan. Ensuite j'enverrai le corps à sa famille.

Toutes mes condoléances,

Gui de Guennec.




Rohan,

A toi Grand Sage, mon ami et son ami.

Je voulais d'abord répondre à tes vœux. Je te remercie de ton attention particulièrement, malheureusement ce jour la commence aussi par un deuil. Je sais combien tu affectionnais Pelotine. Malheureusement, elle s'en est allée vers un monde peut-être plus doux et moins sombre. Elle est décédée des suites de blessures à l'abdomen.

Je te présente mes condoléances,

Gui.




Rohan,

Lemerco,

Elle me parlait souvent de vous. Elle ne me disait que du bien de vous. Alors je pense qu'il est de mon devoir de vous écrire. Pelotine a été tuée dans une ruelle de Cosne. Son corps est en Bretagne.

Je suis désolé, j'aurais préféré vous l'annoncer de vive voix, mais j'ai appris trop tard que vous étiez parti...

Gui de Guennec.


Et une dernière lettre:



Rohan,

Roxanne,

Je te savais proche de Pelotine. Notre amie commune est décédée il y a peu en Bourgogne. Son corps repose pour quelques jours chez moi à Clavel.

Je suis désolé,

G.


Mais il m'en manquait une lettre...



Rohan,

Tatoo,

J'ai pris le soin de mettre Pelotine à l'abri le temps que vous décidiez de ce qui sera fait. Je pense la garder quelques jours, le temps que son testament soit lu, si il y en a un. Ses effets personnels sont aussi à Rohan.

J'espère que vous saurez être fort dans cette douloureuse épreuve,

Gui de Guennec.

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Don.
[ Chez Tata ]

L'ami rouge n'est pas aussi joueur que Benvenuto, parce que lui et bien il avait vraiment joué avec de la terre, tellement qu'il en avait partout sur le nez. Je n'ai pas cessé de rire, trouvant la scène excellente. Je me demandais quand est ce que je pourrais jouer moi aussi. loulou ma poupée devait s'ennuyer ferme, la route avait été longue, et elle était restée sage tout le trajet. Comme moi.

Pourtant, il me fallait encore attendre et savoir me tenir.
Nous venions de reprendre la route pour arriver dans une endroit somptueux. Je me demandais si c'était une princesse qui vivait ici, car jamais les lieux ou j'avais mis les pieds n'avaient été si beaux. J'allais d'auberges en auberges, mes parents ayant décidé de vivre au jour le jour. Je n'avais jamais eu de maison, ni de chambre à moi. Encore moins de compagnons de jeux, hormis Cosette et Loulou.
Alors si cette immense maison était celle de ma tata, j'allais certainement avoir une grande et belle chambre ! Et tout plein de robes. Comme celles de maman.
Je me souviens alors un peu de maman, elle portait souvent du noir, ou du blanc. Jamais de bijoux, ce que je trouvais dommage, car elle était assez belle pour se permettre d'en porter.
Moi j'aimais le bleu, beaucoup. J'avais même un ruban bleu il y a quelques temps, non dociles, mes cheveux l'acceptaient pourtant et j'avais l'impression d'être une petite poupée.

Comme maintenant, sur les genoux de mon héros, j'étais comme une petite poupée. Il me câlinait gentiment, et je me laissais facilement enlacer, parce que j'en avais besoin.
J'aimais beaucoup le contact physique avec les autres, j'avais besoin de toucher, de caresser, d'embrasser même parfois. Maman trouvait cela fort déplacé, et me sermonnait lorsque j'allais un peu trop facilement sur les genoux des gens. Azelma, elle, riait et affirmait que cela me jouerait des tours plus tard.
Que comprendre ? Je n'en savais rien, pour l'instant en tout cas, on ne me grondait pas et je pouvais caresser de mes petits doigts, l'énorme avant bras posé tout contre moi.

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Sancy
[La nuit tombée - Dinan]

Sancy faisait les cent pas dans ses appartements, la mission était risquée, du moins le supposait-elle, pour faire venir les enfants de nuit. Elle commanda aux cuisines un tisane pour calmer son anxiété et s'installa sur la cathèdre de sa chambre fit approcher une chandelle et se décida de lire un peu.

Quand soudain arrivant en même temps que la tisane, l'annonce de la "livraison" survint.


    - Mademoiselle, les enfants sont et un individu sont aux cuisines.

L'oeil vif de l'ingénue s'alluma d'instinct.

    - Conduit moi !

Bien que suivant la bonne, la soeur de la duchesse lui pressa le pas excitée à l'idée de recueillir ces orphelines. La chandelle manquait de verser à plusieurs reprise, puis on arriva aux lieu de "rendez-vous".

    - Le bonsoir messire, mesdemoiselles, je suis Sancy ap Maëlweg, soeur de la duchesse de Poudouvre, c'est moi qui ait la charge de veiller sur les petites. Le voyage fut-il sans encombre ?


Elle se garda bien de lui demander si le voyage fut bon, en pareil circonstance s'eut été déplacé. Puis à l'homme.

    - Puis-je vous proposer une collation ? Une chambre dans les communs ?

A ce moment bien précis le silence se fit entendre dans la bouche de Sancy son regard c'était posé sur ses deux protégées, elle retint ses larmes, le destin est parfois méchant, priver ainsi des enfants de leurs parents... Elle avait promis à sa soeur de veiller sur elles deux, et à cet instant elle s'en fit la promesse à elle même.
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Sancy ap Maëlweg
Dicte « Tata l'Escargot »

« SOL INVECTUS »
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