[ Bourgogne - L'auberge où se trouve Cosette & Dôn - une semaine plus tard. ]
Je tournais en rond dans ma cuisine, il fallait dire que le soucis était de taille.
Une semaine entière ! UNE semaine que les petites étaient chez moi.
Elles ne prenaient guère de place, mais c'est qu'il fallait les faire manger, et puis fallait pas s'voiler la face, quand les parents n'rentrent pas après plusieurs jours d'absence, c'qu'ils préféraient aller gambader ailleurs sans des mômes entre les pattes. Ils n'allaient donc jamais r'venir et j'devrais m'occuper d'eux jusquà ce qu'ils soient assez grands pour s'debrouiller par eux même. L'idée ne me plaisait guère.
La seule idée qui m'est venu, fut d'aller fouiller les affaires des indignes parents.
Je commençais par celles de la mère, cette feignasse était toujours en train d'écrire, dans l'coin de mon auberge. Et qui dit lettres, dit adresse, ou un nom, au moins.
Je farfouillais donc et j'ai rapidement trouvé mon bonheur.
Plusieurs courriers, certains plutôt intimes, que j'ai pris le plaisir de lire.
D'autres terriblement tristes, que j'n'ai pas lu jusqu'au bout et enfin deux lettres, qui attirèrent mon attention, leurs dates étaient plus récentes.
Tiernvael de Kerdren.
L'écriture était ronde, mais soignée, vu le contenu, il s'agissait certainement d'une lettre d'enfant, j'oubliais vite l'option de le contacter, celui ci.
La seconde.
Gui de Guennec.
Celui-là causait de choses particulières, la bonne femme qui dormait chez moi devait en cacher des choses, pour que ses courriers soient si longs, si torturés. Mais je m'en balance sur le coup, j'prend un parchemin vierge dans le même sac et j'me permet d'utiliser son nécessaire d'écriture, de toute façon, elle n'avait qu'à pas le laisser là.
J'viens à peine dentamer mon courrier qu'on me dérange déjà, ça gueule à l'étage inférieur. J'descends rapidement et j'constate vite que les parents des deux petites, ne sont pas en train de danser main dans la main bien loin de leur gamines, oh non..
Sur ma table qu'on me les jette ! Deux corps inanimés, et ensanglantés.
L'brun, il garde un air malheureux, il avait pourtant l'habitude de dormir dans un coin, ou de rire joyeusement celui là.
Et sa femme, celui qui l'a embroché ne l'a pas raté, loin de sourire, son visage parait plus pâle que d'ordinaire, c'pour dire ! Livide.
On m'explique, on m'laisse les cadavres, mon père se charge de les "mettre de coté", quand moi j'commence une nouvelle lettre.
Citation:D'Azelma Thénardier
A Gui de Guennec,
Nous ne nous connaissons pas, et pour cause, nous ne nous sommes jamais rencontrés.
Si je vous écrit aujourd'hui, c'est parce que j'ai sur les bras, un problème urgent à régler, et vous êtes la seule personne, je pense, capable de pouvoir m'aider.
Je serais brève, j'ai trouvé votre nom dans la besace d'une femme nommée Pelotine ap Maëlweg, cette dernière vient de perdre la vie, j'ai donc au sein de ma demeure, sa dépouille, ainsi que celle de son époux, mais le plus important dans tout cela, c'est que j'ai aussi, sous mon toit toujours, leurs enfants.
Les corps, il est bien possible que je m'en occupe, mais concernant la garde des petits filles, il est hors de question que je m'en occupe, j'ai deja bien assez de mal à élever mes propres enfants.
J'ai lu vos courriers par necessité, il me fallait trouver une solution, et je vous imagine assez proche de la dame, pour m'apporter votre aide, ou du moins trouver une solution à ce problème conséquent.
Je vous remercie,
A.T.
J'avais fait des efforts, généralement, la politesse et moi, ça faisait trois ! Mais il me fallait bien m'ôter cette épine du pied.
La lettre envoyée, il ne me restait plus qu'à attendre.