Domenika
L'imperium ... l'île solitaire, dirigée par le prince souverain, l'île qui était sa nouvelle demeure, sa patrie, et ses compagnons sa famille, pour elle qui n'avait plus ni l'un ni l'autre. Chacun cherchait sur cette île quelque chose... C'était là où elle avait rencontré Lecomte, puis Exael, avec qui elle voyageait. Exael, le renard... une rencontre bien agréable. Elle avait su tout de suite qu'ils seraient amis. En fait, ils devinrent plus que des amis. Des complices, des amants. Ils ne se quittaient plus. Jamais elle n'avait cru pouvoir aimer ainsi, elle qui avait tant subi, qui faisait si peu confiance aux autres, ne se livrait à peine et ne s'ouvrait pour ainsi dire jamais? Elle qui se contentait de liaisons passagères, vite oubliées, juste pour parfois se sentir femme et vivante? Eh bien oui. L'imperium lui avait, sans le vouloir, offert cela aussi.
Lecomte, Exael et Kem étaient sur les routes. Une nuit à la belle étoile, au coin du feu, non loin d'un cours d'eau claire. Kem s'était endormie dans les bras de son compagnon, elle était une habituée des nuits à la belle étoile avec la griffe, mais c'était plus agréable quand on était ni attachée, ni battue, et au chaud près du feu, et d'autant plus agréable qu'elle se sentait protégée dans les bras de son aimé.
L'aube froide se levait, le feu était presque éteint. Kem se leva discrètement, calina Yûki, qui dormait encore près du feu enroulée dans une couverture. Elle comptait bien profiter que les hommes dormaient encore pour faire ses ablutions dans l'eau froide...
Elle s'éloigna du camp, et arriva au niveau d'un bouquets d'arbres au bord de l'eau. Elle se déshabilla presque entièrement, l'eau était presque gelée ... elle ne s'y attarda guère. Kem se sécha et se rhabilla, lorsqu'elle entendit un petit bruit de branches derrières elle. Quelqu'un l'observait. Elle empoigna l'épée que lui avait donnée Exael, et pesta, car elle avait négligé d'emporter son arc et ses flèches. Elle venait à peine d'apprendre à se battre à l'épée...
Elle se retourna, et aperçut une femme, appuyée nonchalamment contre un arbre. Une femme, grande, bien bâtie et bien en chair, qu'elle reconnu vite... Constanz.
Constanz s'approcha, et lorsque kem vit son expression narquoise, elle agrippa son épée à deux mains, et se mit en garde. Constanz était de celles qui avaient essayé de plaire à Magnus par tous les moyens possibles, quitte à trahir les autres femmes, et participer aux tortures.
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