Eilith, incarné par Cymoril
La Fourmi affiche un regard étonné lorsqu'elle lui adresse la parole. Bah, c'est sûr qu'elle devait pas s'attendre à voir quelqu'un, en allant ici.
Eilith... C'est pas du tout ce que tu imagines m'enfin !
Là, de suite, elle n'imagine rien. Ou plutôt, ne préfère rien imaginer, c'est que c'est un petit glauque, quand même. Et puis, la jouvencelle voit qu'elle sait très bien de quoi elle parle, puisqu'elle rougit. Comme quand elle parle de Cesaire.
C'est que, 'fin voilà, j'voudrai parler à une donzelle, une qui travaille là... une qui sait ce qu'aiment les hommes tout ça!
Eilith, tu me crois hein !
La jeune fille sourit devant la confusion de Cymoril. Moui, pas le genre à se faire payer pour ces choses-là, surtout que si ça revenait aux oreilles du Spadassin, y en a une qui irait se noyer sur le champ.
Mais tout de même, elle reste perplexe. Ça se voit que la petite fourmi a vécu tranquillement. Ou, du moins, pas dans la misère, pour ignorer à quoi ça sert, une prostituée.
Bah, Cymoril...tu veux demander conseil... à un bout de viande ?
Car c'est ce qu'elles sont.
Des filles perdues, qui pour un peu d'argent, saccagent leur vertu et leur dignité, jouant un rôle nécessaire, mais dégradant.
On peut s'asseoir sur plein de principes et de grands idéaux, quand la nécessité et la survie s'en mêlent.
Suffit juste de choisir par quel moyen on se condamne.
Tu sais, les hommes, quand ils viennent les voir, c'est pas parce qu'ils les aiment, hein. C'est parce qu'ils veulent se... défouler... et tout. Je dis un bout de viande, parce que ce qu'ils veulent, c'est pas juste discuter avec elles. Enfin, ça, c'est pour la plupart des hommes.
Si elle te donne des conseils, c'est pas en tant que femme, hein. Plutôt en tant que... ben, que... un truc pour que les messires ne se mettent pas à violer tout ce qui bouge.
Ce n'est pas qu'elle a une vision négative de ces filles.
Au contraire, elle leur trouve du courage pour sacrifier comme ça leur corps, et leurs rêves.
Parce que bon, espérer qu'elles arriveront à vivre décemment après, fallait au moins être aussi optimiste qu'un Général qui créerait seul une armée face à 50 hommes.
Des êtres flétris sitôt leur éclosion, qui exhalent une odeur de fleurs brisées.
Pourquoi t'es pas allée demander à Cerenia, hein ? Enfin, on peut l'attendre et l'écouter, la dame des rues que tu attends, mais je suis pas sûre que ça te serve beaucoup pour la suite.