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[RP] L'Art de la chasse, où le chasseur est la proie

Elizabelle
[Non loin de Briançon, au domaine d'Elizabelle d'Irissarri]

Quelle idée lui avait pris d'inviter à la chasse la Vicomtesse Sofja ? Certes, elle était reconnaissante à la jeune femme de l'avoir accueillie comme un membre de la famille le jour de son mariage et d'avoir pris soin de sa jument le temps de sa convalescence... Mais de là à l'invité dans sa retraite, là où personne n'était jamais venu en dehors de Lucho et d'Axel. Ce domaine, c'était sa cachette, son antre où elle avait léché ses plaies après la trahison d'Enzo. Et voilà qu'elle y faisait venir non pas une, mais trois personnes... Et l'une d'entre elle la chamboulait plus qu'elle ne voulait bien l'admettre.

Pourtant cette chasse était une bonne idée. L'Ange avait maigri depuis le mariage d'Hélène, sombrant dans une nouvelle mélancolie. Mais elle avait trop de caractère pour se complaire dans cet état, et puis il y avait Breval, son rayon de soleil. Pour lui, elle avait remonté la pente, une fois de plus. La dernière espérait-elle. Et pour faire tomber les derniers remparts qui l'enfermaient dans sa prison de douleur et de chagrin, rien de tel que de se lier à d'autres personnes, d'avoir des amies, de pratiquer une activité qui lui tenait à coeur, de partager une passion... Seulement là, elle était peut-être allée un peu vite en besogne.

Rentrée la veille, elle avait annoncé l'arrivée prochaines des invités, scandalisant son fils qui voyait d'un mauvais oeil le blond s'incruster chez eux, et les deux serviteurs de part la monstruosité de la tâche qui les attendait... Le château était certe de taille modeste, ne comptant que 6 chambres, la tour où vivait Elizabelle, la grande salle au rez-de-chaussé, les cuisines et les dépendances extérieurs. Mais le problème, c'est que tout était à l'abandon, faute d'intéret de la jeune propriétaire des lieux. Pour faire taire les plaintes des serviteurs, l'Ange était allé chercher du renfort au château de sa tante, si différent du sien, de part son oppulence et son bel entretient.

Il fallut presque une semaine pour rendre les lieux propres à défaut d'être chaleureux. Il est difficile de donner une âme à un endroit qui ne faisait qu'abriter un fantôme. Les tentures avaient été lavées, les pierres lessivées, les pièces aérées et apprêtées. La cuisine avait fait le pleins de vivre. Les écuries étaient enfin prêtes à accueillir les chevaux des visiteurs, le chenile pour les chiens de la Vicomtesse. Elizabelle avait visité ses oiseaux de proie, les cajolant avec plaisir. Du domaine, seuls les jardins avaient été entretenu avec soin, car la jeune fille aimait ses lieux que Lucho avait remis à neuf pour elle. La roseraie n'arborait plus de fleurs mais la marre était belle avec ses nénuphards.

Un message était arrivé, annonçant l'arrivée imminente de ses invités. Elizabelle était angoissée. Et s'ils n'aimaient pas sa demeure ? Et s'ils se sentaient insultés par la modestie et le délabrement des lieux ? Car si tout était propre, la façade était encore triste, les pierres encore froides. Enfin, heureusement, la plus grande partie du temps se passerait en extérieur. Breval était dans sa chambre, il manifestait ainsi son mécontentement de voir le "Blond" envahir son espace privé. Sa mère, elle, patientait dans le hall, vêtue d'une robe d'intérieur simple de couleur vert pâle, ses frêles épaules si maigre sous le tissus, recouvertes d'un châle car il ne faisait pas chaud en cet fin d'après-midi de novembre.


Ma dame ?

Oui Susy ?

Les chambres sont toutes prêtes et chauffées. Les cheminées sont alimentées. Ils seront bien installés, ne vous inquiétez pas...

Merci Susy.

Le repas sera servi quand vous le voudrez.


Un goût de bile lui monta dans la bouche, elle n'avait vraiment pas besoin de penser à la nourriture maintenant. Son visage d'ange à la peau si pâle où ses grands yeux gris étaient la seule chose qui montra qu'elle n'était pas de marbre, était encadrés par ses souples boucles brunes laissées libre dans son dos jusqu'à ses reins. Ainsi sa silhouette semblait moins maigre de part leur masse. Subterfuge bien misérable...

L'Ange était terrifié, mais elle ne pouvait pas s'échapper. Sa retraite allait être prise d'assaut par un ennemi invité.

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Sofja
Les jeunes mariés ainsi que la petite sœur faisaient la route dans une litière richement couverte de drap d'or cramoisy. Les panneaux de ladicte litière étaient d'argent aux armes de mondict Vicomtesse de Bellegarde en Marche et tout le bois richement peinct aux armes de mondict châtelaine. Ladicte litière était portée par deux chevaux noirs moult beaux et moult fiers ; lesquels chevaux étaient en harnachés de velours bleu à gros clous d'argent, richement ; et sur iceux chevaux avait deux pages vestus de robes de velours bleu, chargés d'orfèvrerie, ayant barrettes de mesme ; et estaient housses de petits brodequins jaunes et sans esperons, et avaient chacun un fouet en la main. Dedans ladicte litière estait la famille, à demy assis sur de grans coussins de riches velours cramoisy : et le fond de ladicte litière était d'un tapis de Turquie. Ladicte litière était adextrée de quatre soldats montés sur des chevaux joliment harnachés. Sofja ne voyageait jamais sans eux, car tout ce velours, cet or, ces beaux chevaux, et ces belles robes attiraient la convoitise spéciale de tous les coquins qui exploitaient les routes et qui ne pouvaient manquer de flairer pareille proie de plusieurs lieues à la ronde.

Cela faisait 10 jours qu’ils voyageaient. Arès avoir quitté le Limousin, ils traversèrent le Duché du Bourbonnais Auvergne puis arrivèrent enfin dans le Duché du Lyonnais Dauphiné. Briançon se trouvait à l’opposé, à quatre jours de la frontière. Ils avaient trouvé de bonnes auberges ou ils se reposaient le soir. Toute cette route était fatigante pour les muscles qui s’ankylosaient au fur et à mesure. Il ne lui tardait qu’une chose, arriver et profiter de ses quelques jours de repos, loin de son domaine, de ses études, des soucis quotidiens. Elle allait pouvoir se faire chouchouter en tant qu’invité mais aussi prendre la température entre ce nouveau couple qui avait l’air de se former.

Sofja avait réussi à faire parler son frère, Nikolaï, apparemment, ils s’étaient revus depuis son mariage. D’ailleurs c’était pour le mariage d’une grande amie à la damoiselle. Peut-être qu’à l’issu de ce voyage certains points s’éclairciraient. Puis c’était également l’occasion pour qu’Anna de découvrir un peu la vie autre que celle d’une bonne épouse. Il était de son âge qu’elle s’amuse un peu.

L’escorte entra la première suivit de la litière et de la charrette qui portaient son personnel restreint, les malles et les deux chiens de la Vicomtesse. Elle adorait chasser avec eux, ils faisaient un trio toujours efficace. Elle ne pouvait s’imaginer une partie de chasse sans eux.

Sofja poussa un rideau pour aperçevoir le domaine, curieuse jusqu'au bout, ne pouvant pas attendre d'être sortie de la voiture.


Nous voilà arriver les amis !

Le cochet vint leur ouvrir les portes de la litière à l'arrière les délivrant enfin de cette longue route. Après avoir détendu chacun de leurs membres, les trois personnes s'avancèrent vers la maîtresse des lieux. Sofja arrangea son chapeau de fourure et relava légèrement le bas de sa robe blanche de voyage qu'elle avait commandé à Klouska de l'atelier des Doigts d'Or.
D'un grand sourire, elle salua son hôtesse.


Le bonjour Damoiselle Elizabelle d'Irissari. Je vous remercie pour cette invitation, sachez que je suis heureuse d'être vostre invitée, ainsi que mon mari et ma petite soeur, Anna.
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Boskdeportkar
Le voyage avait été un peu long à mon gout, meme si la litiere aux couleurs des JAGELLON etait assez confortable. Les routes n'etaient guere bonnes en cette saison où les ornieres se formaient vite.

J'etais en bonne compagnie, avec ma femme, ma toute jeune belle soeur. Nous allions donc voir Damoiselle Elizabelle, femme aux multiples talents et aux doigts d'or, tant en couture qu'en musique. Nul doute qu'elle serait une femme aimante pour qui saurait lui ouvrir son coeur.

Je soupçonnais Sofja d'avoir prevu son coup. Nikolaï manifestement n'etait pas insensible, à ce qu'il parait, aux charmes de la demoiselle. J'etais curieux de voir la suite des evenements.

Une partie de chasse, ah fort bien ! De quoi se degourdir les jambes apres tous les travaux des Billanges.

Enfin, la litiere s'arreta, et j'esperais simplement que cette fois ci, la raison etait que nous etions arrivés à bon port, et non un arbre en travers de la route. Quoique chatouiller un ou deux bandits de grands chemins m'aurait mis en condition.

Sofja ne tarda pas à saluer notre hotesse et la remercia de nous avoir invité. La damoiselle etait tout aussi charmante que dans mon souvenir.


"Le plaisir de vous voir efface la longueur du voyage. Et nous sommes exaltés à l'idée de partager une partie de chasse avec vous. En famille.
J'espère que vous voudrez bien m'appeler simplement Bosk. Je me fais difficilement à l'Etiquette"

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l'Epoux de ma Dame de Coeur, Sofja JAGELLON
Elizabelle
L'attelage des Jagellons fit son entrée dans la cour et l'angoisse de l'Ange devint terreur. Comment faire bonne figure avec un château à l'abandon face à l'opulance du carosse. Mais ce qui était fait, était fait... Il fallait maintenant assumer. Et ce, même si la jeune fille avait envie de prendre la fuite. Malheureusement, c'était en sa demeure que l'ennemi était, et à moins de se terrer dans sa tour, elle ne pouvait s'échaper. D'un hochement de tête, elle ordonna au serviteur qui allait s'occuper des chevaux de s'avancer pour aider à soigner les bêtes visiblement fatiguées.

Elizabelle s'avança de quelques pas alors que la porte du carrosse s'ouvrait pour laisser le passage à ses trois occupants. La Vicomtesse fut la première à s'avancer, avec un sourire heureux sur les lèvres, ne jetant pas le moindre regard méprisant vers la bâtisse négligée. L'Ange se détendit un peu. Peut-être qu'elle survivrait à l'épreuve finalement. Dame Sofja était suivie par son époux qui semblait soulagé d'être arrivé, et heureux de la revoir. La dernière personne semblait hésiter à descendre. La jeune fille effectua une révérence impécable, issus de son éducation auprès de la défunte Reyne Béatrice. Affichant un doux sourrie un peu hésitant, elle les accueillit.


Je... Soyez les bienvenus chez moi. J'espère que vous avez fais bon voyage et que vous n'avez pas eu d'ennui en route. Je suis heureuse que vous ayez accepté mon invitation à cette chasse. Les terres de ma tante sont très prodigue en gibier de toutes tailles. Ce sera un honneur pour moi de vous initier à la chasse au rapace.

Elizabelle se tut en rougissant, mettant un peu de couleur sur ses joues si pâles. Elle n'avais pas l'habitude de parler autant. Voilà qu'elle se donnait l'impression d'être une piplette...

Je... Veuillez excuser la simplicité de ma demeure. Je n'ai pas l'habitude de recevoir du monde...

Elle passa sous silence le fait qu'ils étaient les premiers invités qu'elle ait jamais eu.

J'ai fait préparer une chambre pour vous et votre mari, Dame Sofja, ainsi qu'une pour votre soeur et une pour... Nikolaï...

Elle buta légèrement sur le prénom du jeune homme, maladroite car il lui avait demandé de l'appeler ainsi et de cesser de lui donner du Messire. Décidément, elle n'en ratait pas une aujourd'hui.

Si vous souhaitez une chambre séparée avec votre époux, je veillerai à vous en faire préparer une...

L'Ange espérait ne pas avoir commis un impaire en leur faisant une chambre commune. Elle essaya de reprendre le fil de ses pensées pour se rappeler tout ce qui devait être dis pour être une hôtesse agréable.

Je vous propose d'aller vous installer et vous raffraîchir dans vos chambres. Mon serviteur va aider à s'occuper de vos chevaux. Pour votre escorte, ils pourront loger dans l'aile des serviteurs, ils y auront de la place...

Avait-elle oublié quelque chose ? Reflexion intense...

Ah... Heu... Faite comme chez vous surtout... Ce n'est pas très grand, mais vous pouvez disposer des lieux comme il vous semblera bon...

Le regard gris se posa derrière le couple, appercevant la silhouette de celle qui devait être la jumelle de Nikolaï. D'ailleurs, quand on parlait du loup, Elizabelle demanda, plus pour se préparer à l'accueillir aussi que par intêret, du moins, c'était ce qu'elle essayait de s'en convaincre...

Ni... Nikolaï ne vous accompagne pas ?

Quitte à s'enfoncer, autant creuser sa tombe proprement.
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Breval
[Dans le domaine d'Elizabelle d'Irissarri, à l'étage, dernière porte à droite avant la tour...]

Dans une chambre à l'ordre douteux, où jouets et vêtements se disputaient la place sur le sol, un petit garçon est assis par terre, affichant sur sa bouille d'ange une moue boudeuse. Le premier et unique fils d'Elizabelle d'Irissarri manifestait sa contrariété ainsi. Puisque sa mère avait invité en leur maison l’intrus, le lâche, le voleur, le Blond ! Il n'avait d'autre choix que de s'enfermer dans une bouderie bien peu chevaleresque mais oh combien satisfaisante.

Pourtant, tout avait bien commencé. Maman était rentrée de son voyage interminable, l'avait pris dans ses bras et câliné, l'avait couvert de baisers, bref, ce qu'une maman heureuse fait quand elle retrouve son fils adoré. Mais voilà que l'annonce était tombé. Ils allaient avoir des invités et le Blond en faisait partis... Trahison ultime, il allait marcher et vivre durant plusieurs jours dans SA maison, à lui et à Maman... Et comme les justes protestations, le chantage, et les pleurs n'y avaient rien changé, Breval s'était résigné à bouder.

Prenant à partis un ours en peluche équipé d'une armure rudimentaire et d'une épée de bois, comme il se doit pour un écuyer de chevalier, il marmonna.


Tu comprend... Maman elle est trop gentille et elle voit pas les choses... Elle comprend pas que le Blond, il veut la voler et lui prendre son coeur... Et qu'elle m'aimera moins après du coup...

Et puis je veux pas d'un petit frère !


Voilà qui était dis. Dans la cours, le bruit d'un attelage se fit entendre. Les intrus étaient arrivés. Voulant observer l'arrivée de l'ennemi, le gamin se leva et grimpa sur le coffre à jouet si commodément placé sous la fenêtre. Il posa son regard gris sur le couple qui s'avançait vers sa Maman, si frêle et si fragile là dehors. Breval n'aimait pas quand elle ne mangeait plus... Il avait peur que les anges l'emmène. La femme était blonde, mais l'homme brun. Et une autre femme sortait du carrosse, avec des cheveux blond... Pour le reste, il s'agissait de l'escorte, des hommes dans des tenues de travail, pas assez nobles pour le Blond.

Finalement, le rival avait crains le chevalier de Briançon, et n'avait pas osé se montrer. Parfait !

Descendant du coffre, le gamin passa son épée en bois dans sa ceinture, et sortit de sa chambre en courant. Il n'était pas dis qu'il raterait le super dessert du dîner juste pour bouder pour rien, vu que le Blond ne venait pas. Ses petites jambes dévalèrent les escaliers et il sortit dans la cours en hurlant un...


MAMMMMMAAANNNNNN !!!!!

Faisant sursauter la dite Maman. Breval se réfugia dans ses jupes et lança un regard curieux sur les nouveaux arrivants.
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Sofja
Je vous remercie Elizabelle, la route a été longue mais nous nous sommes reposés dans diverses auberges. Les paysages sont magnifiques ici, cela change du Limousin qui est tous plat. J’adore la montagne surtout l’hiver, cela doit être très dépaysant et reposant de la folie de Paris.
Et je ne vous cache pas que j’étais impatiente de cette partie de chasse, impatiente de découvrir ce type de chasse.


La Vicomtesse attrapa la main de son hôte pour lui montrer sa joie. Puis elle fit quelques pas pour admirer la demeure. Elle était simple mais n’enlevait rien à son charme.

Cela nous conviendra parfaitement, nous aimons les choses simples mesme si par moment nous devons être à la hauteur de nostre rang. Ne vous inquiétez pas, vostre compagnie sera largement suffisante.
Et pour ce qui concerne la chambre, vous avez bien fait. Nous ne sommes que jeunes mariés, nous nous supportons encore.


Sofja partie dans un petit rire cristallin puis posa son regard amoureux sur son mari qui était juste à côté d’elle. Alors qu’ils s’avançaient vers la porte du domaine, vint la question de Nikolaï. Elle ne pût retenir un sourire de satisfaction, voilà qu’elle l’attendait impatiemment.

Nikolaï n’est pas en Limousin en ce moment mais il m’a promis de nous rejoindre. Les hommes aiment nous faire languir ! Peut-être pour mieux se faire apprécier par la suite lorsque nous leur crions nostre désarrois de cette attente bien trop longue…

Ahhh ça, elle avait connu avec Bosk, des absences bien trop longues, des retrouvailles fusionnelles, passant par les remontrances pour finir dans les bras et les mots doux.
Faustine, sa chambrière les avait rejoints, restant un peu en retrait. C’était la première fois qu’elle l’accompagnait en extérieur depuis son recrutement.


Merci Dame Elizabelle pour toutes ces intentions, je prendrais en effet plaisir à m’enlever les dernières traces de ce voyage et me vêtir autrement.

Alors qu’ils allaient rentrer dans la demeure, un petit homme déboula dans les jupons d’Elizabelle en hurlant « Mamannnnnnnnnnnnnnnnn ». Sofja comprit rapidement qu’il s’agissait du fils de la couturière. Il était habillé et équipé tel qu’un chevalier, ce qui fit sourire Sofja. Il avait l’air bien chagriné, elle l’aurait bien rassuré mais laissa sa maman le faire. Elle se présenta juste.

Bonjour à toi grand chevalier, je m’appelle Sofja et je parie que tu es Breval, est-ce exact ?
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Faustine_
Faustine se tenait timidement derrière sa maîtresse, osant à peine lever les yeux pour observer la belle demeure dans laquelle ils étaient les invités. Les chiens tournaient joyeusement autour de ses jupes, ravis visiblement d'être enfin arrivés, au moins autant que l'étaient les membres de l'équipage de la vicomtesse. Madame Sofja s'était montrée pour le moment de la plus grande amabilité envers sa jeune chambrière, qui commençait à se sentir un peu plus à son aise et un peu moins pataude. Elle s'était empressée de faire une révérence bien appliquée envers leur hôtesse, sans pour autant ouvrir la bouche. Ce n'était pas à elle de se permettre une prise de parole. Elle resta donc sagement en retrait, silencieuse, mais toute fière de porter sa jolie robe pour la première fois.
Nikolai_jagellon
Nikolaï avait déménagé il y a quelques jours au Languedoc dans la petite ville en pleine expansion qu'était Uzès. La famille n'en était point informée, de même que la belle d'Irissarri. Il se trouvait ainsi à seulement 2 jours du lieu de résidence de la brune. Allait-elle apprécier la nouvelle ? Il l'espérait...
En parlant de cela, le manoir était-il bien entretenu ? Il y avait intérêt ! Car le franc-parlé et les goûts plutôt luxueux du jeune blond risquaient de faire surface plus ou moins rapidement...

En ce petite matin, son carrosse était enfin réparé, abîmé quelques temps auparavant par l'accident grâce auquel il avait rencontré Elizabelle.
Espérons d'ailleurs que la vue de cette voiture obscure ne rappelle pas à celle-ci ce malheureux événement et son attitude maladroite.

Une nouvelle fois en retard, il se précipita à l'intérieur du véhicule encore en chemise et donna l'ordre à son cocher de prendre la route.
Pardon, à son nouveau cocher...
Occupé à s'habiller, le nouvel employé n’eut pas à subir les ordres du blond quand à augmenter la vitesse de croisière, et ce, pendant une heure.
Passé ce délais, il en fit la connaissance...

C'est ainsi en bon dernier et à pleine vitesse que le carrosse entra dans le domaine dans un vacarme assourdissant. Les chevaux étaient en sueur, le fouet claquait à chaque instant, lorsque le conducteur tira soudainement les reines à l'approche du petit groupe déjà formé, dessinant un épais nuage de poussière à l'arrière du véhicule.

Le carrosse s’arrêta alors juste à côté de celui aux armes de Bellegarde, marquant une rupture entre le noir du premier et le luxe du second.
Les rideaux de la même couleur masquaient l'occupant, se qui ne permettait pas de savoir de qui il s'agissait, mis à par pour Sofja, son époux et Elizabelle qui le connaissait.

Le cocher sauta alors à terre, effectua une large révérence à l'encontre des personnes présentent et se précipita afin d’ouvrir au blond.

A ce même instant, le propriétaire réajusta sa tenue et se prépara à descendre.
N'ayant pas vu l'extérieur, se fut alors la surprise lorsqu'il pointa sa tête dehors. Le groupe était là et le dévisageait... Sans doute son arrivée encore une fois un peu maladroite... Ainsi, afin d'éviter tout reproche, il descendit les deux petites marches et regarda le ciel avant de lâcher....


Un temps parfait pour la chasse, espérons que cela se maintienne jusqu'à demain !

Maintenant les bonjours...
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Elizabelle
Alors que la Vicomtesse s'apprétait à lui répondre, un hurlement digne d'un égorgement de cochon parvint de derrière elle. Finalement Breval avait décidé de quitter sa chambre, sans doute inquiet à l'idée de rater le dessert. Sentant les petits bras enserrer ses jupes, elle ne put retenir un doux sourire. Que voulez-vous, elle aimait plus que tout ce petit bout d'homme. L'intervention du gamin ne sembla pas déranger ses invités. Sofja salua l'enfant en souriant, ne lui tenant pas rigueur de son accoutrement de chevalier improvisé. L'Ange écouta la réponse de la Vicomtesse. Elle fut rassurée de savoir qu'elle n'avait pas commis d'impaire en leur donnant une chambre de couple. La simplicité de la noble blonde permit à la jeune fille de se détendre un peu. La région lui plaisait, la chasse à venir l'excitait, et le peu de faste de sa demeure ne la dérangeait pas. Finalement, cette invitation n'était peut-être pas une si mauvaise idée. Un sourire plus franc vint éclairer le visage délicat d'Elizabelle.

Une forte rougeur s'étendit sur les joues pâles quand il fut question de Nikolaï. Décidément, elle allait devoir apprendre à se controler, sans quoi ils allaient se faire des idées. Pour se changer les idées, elle se tourna vers la demoiselle de compagnie de la Vicomtesse. Elle n'avait pas prévu qu'elle serait présente, mais heureusement, Susy avait fait préparé et nettoyer toute les chambres du château, si bien que la demoiselle aurait un endroit où dormir elle aussi, sans avoir à se joindre aux domestiques. Alors qu'elle allait les inviter à entrer un bruit de cavalcade se fit entendre. Un autre équipage arrivait. Elizabelle regarda avec consternation le carrosse de Nikolaï entrer en trombe dans la cours, se stoppant dans un nuage de poussière. Ne pouvait-il pas voyager normalement ? Un seul accident ne lui suffisait pas ? Le cocher qui avait pris la suite du précédent tué dans l'accident, ouvrit la porte du véhicule à son jeune et imprudent maître. Le jeune homme portait une tenue qui aurait pû être simple si elle n'avait pas été noire et or. Que cherchait-il à faire ? S'il tenait à afficher sa richesse, il pouvait être satisfait. S'il cherchait à faire plaisir à son hôtesse, il avait faut sur toute la ligne.

D'ailleurs, sa remarque suivante sur le temps, avant même de les saluer ne fit qu'enfoncer le clou de sa maladresse. Contrariée, Elizabelle inclina la tête brièvement pour le saluer. Les yeux gris lançèrent un regard noir à l'impudent. Lui, elle aurait mieux fait de ne pas l'inviter tout compte fait... Nul doute qu'il n'allait pas se géner pour repreocher à sa demeure le manque de faste qu'il semblait rechercher. Et bien tant pis... Puisqu'il était là. La colère étant préférable à la peur, l'Ange s'accrocha à ce sentiment afin de garder une allure noble qui aurait fait sourire de satisfaction la Reyne Beatrice si elle avait été encore de ce monde. Sans un mot pour Nikolaï, elle se détourna pour leur montrer le chemin, prenant la main de Breval qui semblait aussi contrarié qu'elle.


Venez, je vais vous montrer vos chambres. Susy va s'occuper de guider votre escorte jusqu'aux quartiers des serviteurs.

Qu'importe si elle ne semblait pas poli, l'arrivée en fanfarre du jeune homme ne lui avait pas plu, et l'avait conforté dans son idée qu'elle n'aurait sans doute pas dû faire venir du monde chez elle. Surtout que la Tante Axel aurait été heureuse de les loger dans son grand et somptueux château. Et le pire, c'est qu'à la moindre remarque de sa part, elle se sentait capable de fondre en larmes. Celui qui a dis que la nature des femmes étaient complexes et contradictoires aurait mieux fait de se taire. Montant les quelques marches de l'entrée, Elizabelle pénétra dans la grande salle de sa demeure. Les murs de pierre brut étaient presque nus. Il n'y avait que deux tapisseries pour apporter de la couleur. Un grand tapis réchauffait le sol froid. Une immense cheminée occupait presque un pan de mur complet, un feu répendant une douce chaleur dans la pièce, bien agréable après le froid extérieur. Une grand table en bois brut était recouverte d'une nape blanche et entourée de chaises et de banc. Il y avait la place d'accueillir à diner une quinzaine de personnes au moins. Plusieurs fauteuils se trouvaient devant la cheminée. Une porte sur la gauche menait vers les quartiers des serviteurs, et celle du fond vers les cuisines d'où s'échappaient un parfum savoureux de ragout et de pain frais.

Vérifiant qu'on la suivait toujours, la jeune fille s'engagea dans l'escalier de pierre sur la droite, et monta rapidement à l'étage. Six portes, de chaque côtés du couloir donnaient sur les six chambres de l'étage. Une seule était ouverte, au fond à droite, celle de Breval qu'il avait laissé en sortant. Au bout du couloir, la dernière porte laissé ouverte donnait sur un escalier en colimaçon donnant sur sa tour. Le couloir était froid, mais les chambres seraient bien chauffées. Souhaitant se débarrasser au plus vite de la présence de Nikolaï et ainsi se réfugier jusqu'au repas dans son sanctuaire, Elizabelle ouvrit la première porte à gauche, la plus éloignée de sa tour. La pièce était de taille correcte, disposait d'un grand lit double à baldaquins munis de chaudes couvertures et de coussins moelleux, d'un vaste coffre pour ranger les affaires et d'un meuble avec une cuvette et un brot en porcelaine. Une cheminée où ronronnait un feu réchauffait la pièce. Pas de tableaux, pas de fleurs, juste un tapis et des rideaux pour décoration.


Voilà pour vous Messire. J'espère qu'elle vous conviendra.

Et sinon tant pis pour vous.... Du moins c'était ce qu'elle pensait. Ouvrant la porte suivante sur la gauche, elle dévoila une chambre sensiblement identique, si ce n'est qu'une armoire complétait le mobilier, et qu'il y avait un tableau représentant un jardin. Son jardin... Du moins au printemps quand les fleurs recouvraient tout. La modestie des lieux mettait la jeune fille à la torture. Jamais elle n'aurait dû les inviter... Ils étaient de si noble naissance, et l'endroit tout juste bon à accueillir les serviteurs.

Voici pour vous Demoiselle Anna. J'espère qu'elle vous plaira.

Elle ouvrit la porte d'en face, de la chambre voisine à celle de Breval. Là aussi, pas de différence avec les autres. Rien pour les personnaliser. Elles n'étaient jamais utilisées alors pourquoi les auraient-elles décoré ? Pas d'armoire ici, juste le coffre. La fenêtre donnait sur la cours principale, où on appercevait les serviteurs qui descendait les malles, et s'occupaient des chevaux.

Je... Pour vous Demoiselle Faustine...

Préférant ne rien dire d'autre pour ne pas s'enfoncer davantage, elle se rendit à la dernière porte à gauche. Elle entendit la porte de la chambre de son fils se fermer dans un claquement mécontent, le gamin retournant à sa bouderie. Soupire de sa mère qui allait devoir faire la police en plus d'essayer de retenir ses larmes. Mais plus tard... Ouvrant la dernière orte, elle dévoila la plus grande des chambres et aussi la plus jolie. C'était là que dormait sa cadette quand elle venait lui rendre visite, aussi la pièce était beaucoup plus vivante. En plus du lit, du coffre, de l'armoire et du coffre, il y avait un vrai baquet pour prendre un bain, un bureau et deux fauteuils devant la cheminée. Deux tableaux représentant des portraits de famille décoraient les murs.

Pour vous et votre époux, Vicomtesse... J'espère que cela ira...

Se sentant sur le point de craquer et de fondre en larmes, désolée de la pauvreté des lieux alors qu'elle disposait d'une fortune personnelle impressionnante, Elizabelle se recula jusqu'à la porte de sa tour. Les grands yeux gris brillant de larmes, elle baissa la tête pour les dissimuler.

Si vous avez besoin de quoi que ce soit, demandez à Susy. Vous êtes ici chez vous... Je... Si vous le permettez, je vais me retirer un peu aussi...

L'Ange battit en retraite, montant rapidement les marches de pierre menant à sa tour pour se cacher... Pourquoi se mettre dans cet état ? Elle n'en savait rien... Mais la seule vue de Nikolaï dans ses beaux habits, si déplacé dans son univers à elle, terne et vide. Elle referma la porte en haut, et se réfugia dans son fauteuil, où elle pleura tout son comptant au milieu de la pagaille de ses dessins et de ses créations.
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Boskdeportkar
Elizabelle etait une demoiselle charmante, douce et prévenante, de prime abord, et à priori il n'y avait pas de raison que cela change.
Elle semblait un tantinet génée de nous recevoir en modestes conditions, comme si nous avions besoin de clinquants et de mirobolants.

J'etais content d'etre enfin arrivé, quelques lieues de plus, et je crois qu'à suivre les discussions des soeurs Jagellon, j'en aurais fini par saigner des oreilles. Elles avaient toutes deux l'esprit vif, et beaucoup de choses à se dire depuis leurs retrouvailles. Mais j'enviais parfois Nikolaï d'etre venu par ses propres moyens. Les hommes appréciaient le silence par nature.
Mais j'avoue que me passer de la voix de ma tendre épouse me parait bien difficile, et donc j'acceptai de bon coeur, de laisser papoter ces dames comme il se doit.

Je fus ravi d'apprendre que je résiderais dans la meme chambre que mon épouse. "Nous nous supportons encore" retorqua Sofja, quand notre Hotesse nous proposa nos differents quartiers. Bien sûr que je tenais à partager la meme chambre que mon épouse ! Mais quelle malice dans les propos de Sofja ! Ah, il y a des fessées qui se perdaient. Chaque chose en son temps.

Un garde du corps fit bruyamment irruption, pas plus haut que trois pommes, et pas vétu d'un uniforme très réglementaire. Petit bout de chou bien mignon qui reclamait sa maman.
Ah au lieu de laisser parler ses dames pendant le trajet, j'aurais du interroger un peu Sofja pour mieux connaitre notre hotesse, son histoire, son passé, et ses relations avec ...Nikolaï.

Le voici d'ailleurs qui debarqua à vive allure dans la propriété, et une certaine tension se remarquait sur le visage d' Elizabelle. Je pris le parti
de passer outre, et de rester à ma place, suivant notre hotesse qui nous invitait à investir les lieux. La batisse était sobre mais de bonne facture.
Et d'ailleurs je n'y pretais guere attention, du moment que j'avais un toit sur ma tete, et ma Douce pres de moi.

Nous visitames rapidement les lieux puis prirent nos quartiers. La chambre sentait le propre, rustique par certains aspects, en tout cas suffisamment confortable à mon gout. Je jettai un oeil rapide par la fenetre pour admirer les alentours. Je laissai Sofja s'installer.
Il me tardait d'interroger mon épouse.


"Dis moi chérie, tu voudras bien me parler de notre hotesse, surtout de ses liens avec Nikolaï. Il ne faut pas etre devin pour sentir une certaine tension entre eux. Sais tu qui est le père du "petit bonhomme" et pourquoi il ne nous a pas accueilli ? Est elle veuve ? Ce ne sont pas des questions que j'allais lui poser à notre arrivée !"

"Quel sera le déroulement de cette journée, un peu de chasse, ou simplement demain ?"

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l'Epoux de ma Dame de Coeur, Sofja JAGELLON
Sofja
Alors qu’elle essayait de tirer quelques mots au petit homme, un bruit sourd ce fit derrière eux. Sofja tourna la tête et aperçut en premier lieu le carrosse de son frère suivit d’un nuage de poussière. Elle fut surprise par l’allure, on ne rentrait pas chez les gens ainsi. Des enfants pourraient jouer dans la cour puis il n’y avait pas le feu non plus. Elle fronça les sourcils et ne put qu’apercevoir les traits tendus soudainement de leur hôtesse.

Nikolaï était bien habillé comme à son habitude mais dans des tons très sobres. Elle avait toujours eu du mal de la voir ainsi, elle qui aimait porter des couleurs vives, elle trouvait cela tellement triste le noir mais c’était son choix. Alors qu’elle allait embrasser son frère, voilà que ce dernier ne salua personne et préféra parler du beau temps. Mais quelle bête l’avait piqué, avait-il perdu toute l’éducation qu’il avait perçu ? Le rouge lui monta aux joues, elle allait devoir lui parler, que cela lui plaise ou pas, elle était l’ainée et se devait de reprendre ses frères et sœurs pour leur bien !

A peine eut elle le temps de dire :
Bonjour Nikolaï, qu’Elizabelle les entraina à l’intérieur de la bâtisse sans dire un mot. L’ambiance était lourde, elle qui venait de passer dix minutes à rassurer la jeune femme, essayer de la mettre à l’aise, voilà qu’en une minute, tous venait de s’écrouler. Heureusement pour Nikolaï que leur père n’était plus de ce monde, une tête serait tombée.

La maîtresse des lieux attribua les chambres à chacun des invités. Puis cela se termina par eux. La chambre était très agréable. Avant qu’Elizabelle ne les quitte, Sofja s’avança vers elle, gênée, ne sachant pas comment dire les choses.


Cela est très bien Elizabelle. Je… j’ai… je suis désolée pour l’entrée de mon frère. Je vais lui en toucher deux mots !

Elle ne voulait pas en dire plus, mais des excuses étaient de mises et elle comptait bien que son frère se rattrape très rapidement. On ne se comportait pas ainsi chez les gens, même si des sentiments devaient se mêler entre eux, chose qu’elle avait du mal à imaginer à cet instant, Elizabelle n’était pas sa fiancée, ni sa femme, il n’était pas chez lui, alors la retenue devait être présente !
La porte se referma sur ces derniers mots, c’est donc une Sofja folle de rage qui rejoignit son époux.



[Dans la chambre]

Son mari lui posa quelques questions qui avaient du bon sens sur leur hôtesse. Elle avait complètement oublié de lui en faire le tableau. Des tensions entre eux ? Et comment ! Aucune femme ne supporterait ce comportement. Cela fut plus fort qu’elle, elle ne pensait qu’à ça.

Mais quel impétueux et insolent ce Nikolaï ! Qu'il m'insupporte quand il fait ça.

Elle jeta son chapeau sur le lit, retira ses gants avec difficulté, puis s’attarda sur les portraits de la chambre. Elle avait mal pour Elizabelle, elle avait bien vu son changement de comportement, elle qui attendait au final l’arrivé de Nikolaï impatiemment. La Vicomtesse cherchait ses mots pour l’entretien qu’elle aurait avec son frère dans quelques instants. Il fallait des mots fermes car elle ne comptait pas mettre les formes, il avait besoin d’une bonne leçon de vie.
Puis elle regarda son mari, se demandant si c’était encore une folie de femme ou si cela était naturel chez les hommes.


Qu’as-tu pensé de l’arrivée de Nikolaï ? N’as-tu pas sentit ce froid que cela a déclenché ? Non parce que si je trouve cela indigne mais que pour les autres c’est normal, c’est peut-être à moi de me remettre en question…
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Boskdeportkar
[Dans la Chambre]

Nous nous trouvions seuls dans notre chambre attribuée, et Sofja ne tarda pas à s'emporter au sujet de l'arrivée tonitruante de son frère, et d'une certaine tension que cela declencha aussitot.

Nous etions, certes, tous invités cordialement, et il y avait un minimum de politesse à respecter. Sofja voulait aller porter remontrances à son frère mais m'interrogea sur le sujet .

Citation:
Qu’as-tu pensé de l’arrivée de Nikolaï ? N’as-tu pas sentit ce froid que cela a déclenché ? Non parce que si je trouve cela indigne mais que pour les autres c’est normal, c’est peut-être à moi de me remettre en question…


Ecoute moi, dis moi d'abord ce que tu sais, de leur passé commun. Que je comprenne ce qui les a lié, ce qui les lie encore peut etre. Ca ressemble, mais de mon modeste point de vue, à du "je t'aime moi non plus".
Ton frère souffre de cette situation autant que notre hotesse. Elle l'a invité, il a fait l'effort de venir. C'est deja quelquechose en soi.
Cela manque entre eux d'un peu...d'huile dans les engrenages, c'est le moins qu'on puisse dire, mais ils sont jeunes, impatients, enclins à de vives emotions. En tout cas, ils ne se laissent pas indifférents.

Tu sais que je ne m'offusque pas des manieres de chacun, mais notre hotesse mérite respect et déférence . Alors avant d'aller fustiger ton frère, dis moi ce que tu sais d'eux, et ce que tu crois qu'il ressent pour Elizabelle. Vas ensuite lui sonner les cloches poliment, car sinon la lecon ne servira à rien. Mais prends le temps de lui demander où il en est de cette relation, c'est ton frère et tu te dois de l'ecouter et de tacher de le comprendre, si tu veux l'aider.

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l'Epoux de ma Dame de Coeur, Sofja JAGELLON
Sofja
[Toujours dans leur chambre]


Elle savait qu'elle faisait bien de lui parler, il avait toujours su la calmer, la mettre sur la bonne voie. Il était la voix de la sagesse toujours juste. Au final son frère était comme elle, fougueux, sauf qu'en tant que femme, on lui avait appris à la dissimuler. Les hommes pouvaient l'être librement, c'était surement un signe de virilité dans ce monde. D'où ce qui pouvait passer à la légère chez eux mais pas chez les femmes. Pourquoi n'étaient-ils pas tous sur le même pied d'égalité, au moins cela serait plus facile pour leur relation.
La Vicomtesse s’essaya sur le lit, le matelas avait l'air bien moelleux comme elle les aimait. Puis s'attela à répondre aux questions de son époux.


Viens assis toi à côté de moi.

Il s'exécuta, Sofja avait besoin de le sentir contre elle, comme pour se réconforter. Les mots allaient être durs, elle avait besoin de se sentir protéger par sa présence, comme la peur qu'un jour, elle ait à souffrir. Aucune femme n'était à l'abri de tels évènements, elle dressa difficilement le tableau de leur hôtesse.

Elizabelle était la puppie de la défunte Reyne Béatrice. Je sais qu'elle a une tante, la Baronne Axel d'Irissarri. Voici ce que je sais de son statut actuel.
Pour sa vie privée, cela est beaucoup moins rose. Le petit garçon que tu as rencontré s'appelle, Breval. Il est né d'un viol...


Elle l'avait prévenu, la vie d'Elizabelle n'était pas un cadeau et cela expliqué son comportement, cette attitude triste, enfermée qu'elle avait.

Je crois que cela s’est produit après la mort de la Reyne Béatrice... elle n'avait plus de protection... Je sais aussi qu'elle a fahi se marier à un homme qui s'appelle Enzo de Blackney, mais ce dernier la trompée avec sa cousine le jour des fiançailles ou du mariage... je ne sais plus. En attendant, cela la profondément choquée, ce qui est normal.

Sofja pouvait être heureuse de sa situation, de sa vie jusqu'à présent. Certains n'avaient pas cette chance.

Du coup elle accorde très peu de confiance aux hommes. Je sais que Nikolaï a rencontré Elizabelle quelques jours avant nostre mariage. Tu sais, je t'avais raconté cet accident. Je crois que depuis ils se sont revus, je pense qu'ils s'apprécient bien et que des sentiments sont nés.

Après ils sont très différents... Nikolaï dévore la vie tandis qu'elle s'en méfie. Il est extravagant tandis qu'elle est discrète. Puis elle est très méfiante ce qui dois forcement mettre des barrières à cette relation et Nikolaï est jeune, n'a pas vécu un dixième de ce qu'elle a vécu.
Il faut qu'ils s'apprivoisent, elle doit avoir besoin de preuve de ces sentiments pour se lâcher et j'ai peur que Nikolaï ne le comprenne pas.

Tu as raison, faut que je mette de l'eau dans mon vin mais faut qu'il comprenne qu'on ne se comporte pas ainsi. Ce n'est pas digne d'un homme, encore plus d'un homme avec une éducation, il m'a fait honte !


Elle s'était à nouveau levée d'un bond, la rage au ventre. Puis se retourna pour faire face à son mari, le regard noir. Une petite voix lui lança : "Non non Sofja, ce n'est pas lui qu'il faut punir". Puis elle se rassit, adressant un plus doux regard.

Pour ce qui est de leur histoire, cela ne me regarde pas au fond. Mais en tant que sœur, que femme, c'est vrai que je ressens ce besoin de le guider. Je ne sais pas si il a conscience de la gravité des actes qu'elle a vécu. C'est juste horrible, inhumain, je ne sais même pas comment elle fait pour continuer à vivre...
Chaque fois que je la vois, j'ai envie de lui changer les idées, de la rassurer, de lui donner goût à la vie. Surement cet instinct maternelle que est inné chez nous. Si seulement Nikolaï pouvait stopper cette danse du coq et posséder un peu de cet instinct.

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Boskdeportkar
Sofja m'invita à m'assoir près d'elle. J'en supposai que l'histoire de la vie d'Elizabelle devait nécessiter beaucoup d'explications. Mais j'etais loin de m'attendre à de telles vérités.
La pauvre demoiselle, se retrouvant sans plus de protection après la disparition de la Reyne Beatrice, puis cette histoire affreuse de viol. Et enfin cette tromperie éhontée de son fiancée à quelques jours d'un mariage... de quoi vous degouter du monde pour des années.
Sofja prit le temps d'evoquer la présence du petit garcon, fruit de ce viol insensé. Il n'y etait pour rien, et devait aimer sa maman plus que tout.

Je n'etais pas doué pour comprendre les pensées et sentiments des femmes, mais là, devant tant de faits terribles, je ne pouvais qu'avoir de la compassion pour cette demoiselle que la vie n'avait pas epargnée. Au detour des comparaisons des caracteres d'Elizabelle et de Nikolaï, que Sofja me fit, le tableau des personnages se dessinait lentement.
Oui, Nikolaï n'avait surement pas vecu tant de malheurs, et ne saurait peut etre pas offrir à Elizabelle ce qu'elle attend. Mais l'affaire etait plus compliquée qu'il n'y paraissait. Je n'imaginais meme pas la méfiance que la Demoiselle devait avoir à l'egard du genre masculin.

"Que me dis tu là ! Ah oui, comment le deviner ! Mais c'est affreux ce qui lui est arrivé ! J'ai du mal à realiser. Cela se concoit donc aisement que la vie peut lui paraitre bien douloureuse".

"Oui, ton frère a moins de vécu, mais tu serais etonné comme en quelques mois à l'age où il se trouve, les choses changent et evoluent. Il veut faire le fort, montrer que c'est un homme, c'est son droit, et après tout, il ne doit rien à personne... Sauf le respect bien sûr. Mais il n'est en rien coupable des malheurs d'Elizabelle."


Je marquai quelques secondes de réflexions.

Tu sais, j'ai bon espoir, si tant est qu'ils veuillent se rapprocher.
Notre Hotesse l'a invité, ce n'est pas rien, et à la sentir "émue", ou " troublée", c'est que tout espoir n'est pas mort, qu'une étincelle de vie perdure en son coeur.
Pour ton frère, il est venu, donc cela lui tient à coeur. Il manque surement d'experience, et le passé d'Elizabelle peut faire peur à bien des hommes qui ne se sentiraient pas les épaules assez larges. En plus, elle a un enfant, bien involontairement de sa part, mais c'est enfant, créature de Dieu, compte, et ne peut etre soustrait de l'equation.

Tu connais toi meme les deux chemins qui se presenteront à eux.
Soit ils s'ignorent et ne font pas de demarches l'un vers l'autre, quitte à avoir des regrets à jamais, soit ils font un pas chacun leur tour. Pas besoin qu'il soit grand.
Comme quand tu souffles tout doucement sur les premieres etincelles d'un feu,
un simple geste qui embrase le reste.

Alors, oui, va parler à ton frère. Vois ses pensées, sonde le sur ses intentions, et s'il est intelligent, il comprendra que c'est à lui de faire un premier pas.
Si telles ne sont pas ses intentions, qu'il ne tarde pas à en informer Elizabelle, car elle n'a point besoin de souffrir plus.
Mais Sofja, je t'en prie, reste dans tes gonds, sois comme Lola ta mère.
L'ambiance de notre séjour va dependre de ta conversation avec ton frère.
En es tu consciente ?


Sofja s'etait calmée, et prenait sur elle son role de chef de famille JAGELLON à coeur. Il y a peu d'années , elle aurait peut etre agit comme son frère. Je ne doutais pas qu'elle ferait son maximum auprès de Nikolaï.
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l'Epoux de ma Dame de Coeur, Sofja JAGELLON
Sofja
Que faisait-elle à seize ans, quand elle avait justement l’âge de son frère ? Elle n’avait qu’une idée en tête. Vivre librement et pleinement. Elle avait quitté le domaine sur autorisation de ses parents. A son retour de convalescence de la guerre de Châteauroux, sa mère l’avait installé dans la petite maison qu’elle lui avait achetée à Bourganeuf. Parallèlement elle avait rencontré l’homme qui était aujourd’hui son mari. Elle se cherchait, se trouvait, on avait tous besoin de passer par là.

Je sais bien qu’il n’en est pas la cause et heureusement, je crois que je l’aurai tué de mes propres mains si c’était le cas.

Oui il avait le choix, soit avancer ensemble soit arrêter le plus tôt possible. Pour cela, elle devait en avoir le cœur net. Déjà qu’Ilia avait fait faux bond à sa fiancée, il était hors de question que Nikolaï aille plus loin dans les espérances d’Elizabelle si il ne pouvait faire face à ses besoins.

Je te remercie mon chéri pour cette conversation, cela m’a fait le plus grand bien.
Tu mérites un bon baiser, tiens.


Aussitôt dit, aussitôt fait, la blonde se pencha contre son mari qu’elle embrasse langoureusement. Rien de mieux pour se requinquer et affronter son frère maintenant.

Délasses toi, je pense que l’après-midi va se passer tranquillement, tout le monde va se reposer avant le dîner. Et la chasse ne sera d’actualité que demain.

Sofja quitta sa chambre puis alla taper à la chambre de Faustine afin de lui demander de lui préparer un bain d’ici une vingtaine de minutes ainsi que sa robe turquoise pour la soirée. Et qu’elle aille s’assurer auprès du Vicomte s’il avait besoin d’elle, en tout bien tout honneur .


[Devant la chambre de Nikolaï]


Une fois fait, elle tapa à la porte de Nikolaï et attendit qu’il réponde. Elle était stressée, surement mesme la première fois qu’elle l’était autant. Elle voulait marquer sur l’irrespect dont il avait fait preuve tout en enchainant sur des confidences. Cela aller être délicat, très délicat mesme.
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