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[RP]Le discret chirurgien

Sorianne
La mine sombre, la jeune femme finit par s'approcher sans même une once d'hésitation et prit la main qu'il lui tendait. La moue affichée en disait long, mais elle ronchonna malgré tout.

Je ne vous crains pas, je ne veux pas être une gêne...

Ce qu'elle craignait, c'était surtout de voir le Roy Corbeau arriver, lui ou ses hommes... Que croyait-elle? Qu'Achim comprendrait tout alors qu'elle n'en disait pas la moitié? Tout reprendre depuis le début... Noiraude soupira tout en se demandant si elle n'aurait pas fait mieux de ne rien dire... Qu'allait-il penser...? Hésitante sur la conduite à tenir, So finit par s'installer auprès de lui, avant de jouer machinalement avec le tissu de ses jupes.

Le Père Scopolie... Avec qui... J'ai passé du temps... Pour ne pas dire autre chose. Il est cousin par alliance du Roy... Et c'est lui qui a officié pour le Sacre d'Eusaias, au Duché de Bouillon. J'y étais...

Un bref sourire blasé s'afficha avant qu'elle ne grimace au désagréable souvenir de la royale rencontre.

Le curé ne l'a pas su je crois, mais Eusaias me voulait à tout prix consentante dans son lit... Il voulait que je sois sa maitresse, et m'a même proposé pierres et promesses. So secoua la tête, préférant prévenir, et se tourna tout à fait pour regarder son promis, qu'il n'y ait pas d'idées à se faire... Avant de baisser le nez. Je m'y suis trouvée plus d'une fois, mais je n'ai pas souvenirs du comment, vraiment, c'était... Cotonneux, un rêve et...

Une main nerveuse vint se crisper dans ses cheveux sombres. Comme c'était vrai! Jamais elle n'avait voulu et pourtant s'y était plusieurs fois éveillée, des souvenirs lointains et sensations plein l'esprit... Et Lui contenté. Mais je n'ai jamais vraiment voulu... Je ne suis pas une trainée qu'on paye pour la mettre dans son lit... Avec une grimace et une nausée soudaine, elle dût ajouter une précision... Normalement...

... Je me suis sauvée... Et le Père Scopolie, excommunié et trainé dans la boue, m'a chassé plus tard... Et... Je suis allée à Saumur. Pas de Roy là bas... Je pensais qu'il avait même oublié... Mais non, il m'a écrit. Comme le prélat...


So eut une pensée pour tous ces courriers cachés au milieu de ces affaires...

Et je vous ai écris, vous m'avez dit de vous rejoindre... Je suis passée rapidement et en douce en Bourgogne, pour ne pas avoir de chance de le croiser, ce maudit Corbeau... Mais il n'y a pas longtemps, j'ai appris qu'il était ici, à Troyes. Donc je m'étais promis de ne pas sortir, mais finalement, j'ai voulu aller cueillir des plantes, hier, pour que vous m'appreniez et... Il était aussi là... Il n'a pas oublié et me veut toujours comme maitresse...

Qu'elle était nerveuse, qu'allait-il donc penser... Et puis pourquoi elle? Un brin inquiète, elle finit par relever le museau vers le chirurgien, tout juste si elle ne se sentait pas mal à l'idée des tracas qu'elle lui causait. Hésitante, la brune glissa finalement une main dans celle d'Achim, le regard rivé sur ce geste pouvant paraitre si anodin et pourtant annonciateur de tant de choses...

Je dois lui confirmer mon refus... Mais... Il n'en restera peut-être pas là...
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Achim_al_qasim.
Le maure écoute, le visage fermé. Par moments ses sourcils se froncent. Les révélations lancées par à coup lui semblent encore vagues, décousues. Certaines piquent son Orgueil plus qu’il ne le voudrait, mais c’est un mal nécessaire.
D’autant que trop d’hésitations dans la voix de Sorianne l’amènent à douter qu’elle lui ait tout dit.
Il serre la main glissée dans la sienne et l’entraine dans le couloir, le geste directif, pour l’amener dans la grande pièce où il lui intime de s’asseoir, d’un mouvement de la tête. Mais non sans un certain sourire.


Ce curé… Celui qui se trouvait avec vous dans l’église à Craôn…

Il se rappelle les avoir trouvé en position délicate… Il se remémore aussi les propos des assassines en puissance au sujet de sa désormais promise, les sous entendus sur les relations charnelles entre le curé et sa servante.
Ses prunelles d’encre s’assombrissent encore plus, posées sur le visage de la brune alors que lui-même reste debout. Il sait et elle ne sait pas. C’est pourquoi il veut les entendre de sa bouche, ces vérités qu’elle dit dans l’ombre. Et plus encore.


Racontez… Vous avez promis et pour vous protéger il me faut tout savoir sans avoir à craindre de prendre quelque vérité crachée par une bouche fielleuse…

Tout entendez vous…


La protéger certes. Mais ne pas être non plus celui dont on rit sous cape et être paré à toute éventualité.
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Sorianne
Elle n'aimait pas la tournure que prenait la confession, elle n'aimait pas les confessions, elle n'aimait pas du tout. Et si elle avait réussi à confier une partie de ce qui lui pesait lourdement à un Démon masqué d'ivoire, raconter ce qui la torturait le plus à celui à qui elle devait s'unir n'était pas pour lui plaire, non non.

Si elle s'était déjà assombrie à mesure qu'elle racontait l'histoire avec le Roy Corbeau, ce qu'il lui demandait là la faisait frissonner. Elle n'avait pas oublié ce soir où il était intervenu, où sans doutes avait-il entendu ce que les folles furieuses disaient... Et même si son Ego en avait pris un coup, raconter Eusaias était infiniment moins dur que de raconter le Curé.

Les doigts nerveux étaient venus se saisir de la chaine à son cou... La chevalière était triturée par les mains tremblantes. Elle ne voulait pas raconter tout ça, elle avait promis... Promis de ne plus regarder en arrière, même si c'était compliqué... Une sourde angoisse lui était montée à la gorge à l'idée de confesser les mois qui s'étaient écoulés auprès du Prêtre. Elle sentait son cœur cogner fort et la respiration s'était faite difficile. Le coussin sur lequel elle se tenait, pourtant si confortable, lui semblait soudain de pierre. Il fallait qu'elle se lève... Tout, il voulait tout savoir...? C'est un rire nerveux qui s'échappa.


A Bouillon... Je me suis réveillée entre le Corbeau et une femme. Andréa. Oh comme le sourire affiché s'était fait cynique et dégouté... Si j'en crois ce qu'elle avait dit, je suis plaisante...

La phrase ne fut même pas achevée. N'y tenant plus, So se leva. Elle n'y arriverait pas comme ça. Raconter le curé... Raconter et avoir la même réaction qu'avait eu Colhomban? Lui renvoyant un bref mot pour la congédier alors qu'elle n'avait fait que lui écrire ce qui la tracassait? Elle n'arrivait même pas à regarder le Chirurgien dans les yeux, le regard posé sur les étoffes qu'il portait et les pommettes lui brûlaient.

Il n'y a rien à raconter.

Oh comme elle voudrait être tantôt ou à plus tard... Mais pas là... Une envie furieuse d'aller se cacher à l'abri dans les bras du Maure, loin de toutes questions gênantes... Ou dans les Ombres Avaricieuses qui étaient venues la cueillir dans le Dolmen Saumurois... Elle avait promis... Elle lui avait promis? Les sourcils se froncèrent alors que le ventre se tordait d'angoisse. So n'était pas réputée pour avoir une mémoire à toute épreuve...

Il n'y a rien à savoir! Rien qui vaille la peine d'être dit ici, rien qui... Il... Il...

Un mois. Un mois qu'elle était là, l'heure était, semblait-il, venue de passer à la Question. Mais les lèvres se fermèrent. Diversion : la noiraude passa auprès de son fiancé qu'elle n'osait regarder, un pli à écrire.

Je dois répondre au Roy.
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Achim_al_qasim.
Le maure, d'ordinaire si doux et prévenant avec sa promise, se tend au fil de la conversation décousue.
Son visage sombre se ferme de plus en plus et son regard se durcit.
Regard qu'il finit par détourner du visage de Sorianne pour qu'elle ne voit pas son irritation grandissante.

Il s'éloigne et se poste devant l'âtre, joue du tisonnier en continuant d'écouter. Mais le discours n'est pas celui qu'il veut entendre. Elle use de détours malhonnêtes et tente de noyer le poisson plutôt que l'honnêteté qui siérait à leur relation présente et future.

Et lorsque la brune finit par dire qu'elle va répondre à ce roy misérable, un coup plus violent dans les braises fait éclater une buche à demi consumée... Il repose le tisonnier, se retourne, caresse la petite silhouette des yeux. Dire qu'il pourrait en user, en abuser sur le champ et que nul en cette maison ne pourrait rien y faire. Qu'il pourrait la contraindre en usant de ses plantes, qu'elle révèle tout ses secrets... Mais il n'en est pas là.


Soit... Puisque c'est ainsi, je vais dire à mes gens de me faire préparer l'autre chambre... Et lorsque vous serez enfin décidée à me parler sans louvoyer je serai là...

Et dans un balancement régulier de soieries délicates, Achim, dans toute sa superbe, quitte la pièce.
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Sorianne
La bûche craquant dans l'âtre stoppa un instant la So. Elle savait qu'elle faisait mal, mais comment expliquer... ? Attristée, elle se retourna à demi sans pour autant le regarder, l'histoire se répétait... Mais têtue, elle ne rajouta pas un mot, et ne leva les yeux qu'une fois qu'Achim lui eut tourné le dos. Lèvres pincées, moue boudeuse, la noiraude poussa un profond soupir et croisa les bras contre elle en reprenant le chemin entamé, le cœur lourd.

* * *

Réponse fut envoyée. Brève, nullement l'envie de s'étaler alors que le cœur n'y était point et qu'elle aurait donné cher pour faire cela avec le Chirurgien. Ne sachant trop où la faire parvenir, il fut convenu avec celui qui allait faire le messager, de faire au plus simple... Il était Roy après tout... Paris. Depuis, Sorianne était dans l’expectative de ce qui allait se passer.

Assise au fin fond d'un lourd coussin, elle boudait... Achim la boudait... Et c'était elle qui avait déclenché cette situation qui ne lui convenait absolument pas, quelques jours auparavant. Il allait falloir qu'elle prenne sur elle... Qu'elle n'ait pas peur de la honte ni de ce qu'il allait bien pouvoir penser. Doucement et à contrecœur, la jeune femme finit par s'extraire du coussin moelleux, et se rendit au coffre dans lequel elle avait caché les courriers envoyés par le Prêtre... Si elle devait tout dire...

* * *

Avançant doucement au long du couloir de la maisonnée, Il ne fut pas bien dur à trouver... La brune ne se signala pas pour autant, la poche lourde des écrits qui la tracassaient. Elle se contentait d'observer. D'Envier... Il avait l'air si sûr de lui... Plusieurs fois, la So ouvrit la bouche pour commencer à raconter, se manifester. Mais en vain, rien ne passait. Elle pensa même à faire machine arrière. Que d'hésitations ! Se lancer était le plus compliqué, et ce n'étaient pas les tremblements légers qui secouaient ses mains qui allaient la contredire... Finalement, mieux valait peut-être croiser ces fichus bras.


Elles avaient raison... Ces femmes.... Oh comme elle n'était pas fière... Les épaules étaient basses, le regard fixé sur l'un des coins du tapis qui s'étalait au sol. Tous les soirs ou presque... Ce soir là, dans l'église... J'avais même décidé de me laisser faire. J'étais fatiguée de lutter contre, sans que ça n'y change rien. C'était... Il disait que c'était pour racheter les fautes commises... Ma fille est née dans le péché, il fallait bien...

Pause... Les joues en feu, le cœur au bord des lèvres, elle se rendait bien compte qu'elle devait paraître des plus ridicules. Mais il voulait savoir... Les mains vinrent se serrer dans les plis de ses jupes.

J'étais plus sa putain que sa bonne... Il prenait pour un oui ou un non, quand bon lui semblait. Au point d'avoir même décidé d'aller contre l'avis de l'église pour ne pas m'engrosser, savait-on jamais ! Je ne voyais que lui, il aurait été dans l'embarras si c'était arrivé...

Petite So naïve ne l'était plus tant que ça... Elle haussa les épaules. De lui, je ne retiens que douleur et sauvagerie... Les épaules de la noiraude s'affaissèrent soudain, de même que son museau. Une demande... Qui serait sans doutes rejetée après tout ça. Elle voulait lui demander une chose... Mais... Et le pire, c'est qu'après qu'il m'ait chassé, j'ai cherché ça... Pas de désir, pas de plaisir, juste... Ca... Pourquoi il me manque, hein ?

Les courriers du prélats furent sortis de la poche, et elle tendit la main qui les tenait en direction d'Achim, mais sans bouger de sa place.
Il veut se débarrasser de moi... Lui aussi... Et... J'aurai dû attendre pour répondre à Eusaias... Un soupir à fendre l'âme lui échappa. Elle avait fermé les yeux, c'était mieux que de voir l'expression de son visage. Attendre qu'il les lise, qu'il se fasse une idée... Et un murmure échappé.

Je ne veux plus être toute seule...

So leva les yeux sur lui, s'attendant presque à ce qu'il s'en aille, loin de ce boulet qu'elle était...
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Achim_al_qasim.
Patient, il a laissé au temps de faire son oeuvre. La distance qu'il avait initié entre Sorianne et lui avait fini par raisonner sa fiancée. Apparemment.
Ce jour là lors qu'elle s'invite dans sa chambre, il lui semble qu'elle est fin prête...

Son regard noir se pose sur elle alors qu'elle entreprend de façon toujours aussi confuse de lui raconter. Doux. Caressant. Bien loin de l'agitation grandissante derrière la façade.
Le chirurgien ne l'interrompt pas, esquissant un sourire compatissant à son attention, puis il pose le manuscrit qu'il lisait quelques instants auparavant et se lève de son sofa.

A pas lents, Achim se rapproche.
Sa main brune va caresser la joue de sa promise puis il attrape sa main en douceur pour l'entrainer vers la cuisine et l'inviter à s'asseoir à la large table.
Là, il sert une tasse d'eau frémissante, sa mine fermée intimant à ses gens de disparaitre. Quelques feuilles et herbes sombrent dans la tasse alors qu'il souffle dessus, laissant infuser lentement.


Vous êtes pâle... Buvez tant que c'est chaud, cela vous fera du bien...

Un sourire étire ses lèvres quand il se penche pour déposer la tasse devant la brunette, avant de venir effleurer ses lèvres d'un tendre baiser.
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Sorianne
La brune resta stoïque en le regardant se lever et s'approcher. Il ne disait rien? Pourquoi il ne disait rien?? Elle se contrôla pour ne pas faire montre du moindre petit mouvement de recul alors que la main se levait, relent d'une vie passée, et ne sut comment appréhender la caresse ainsi portée. Elle voulait qu'il parle. Juste qu'il parle.

Elle le suivit en remettant les courriers du curé dans les plis de ses jupes, et se plaça à table. Les mains croisées sur ses genoux, la So observait, muette. Parlez, parlez, parlez... Que pensait-il donc de tout ce qu'elle avait raconté? Distraite par le départ des personnes tenant la cuisine, la noiraude hésitait.

Tisane? Noiraude observait toujours... Elle détestait vraiment ce qu'elle était devenue. Une petite ombre minable, n'osant même plus rien dire... La tasse arriva devant elle, le baiser du chirurgien également, et la jeune femme retint Achim. Elle voulait davantage qu'un effleurement, elle voulait plus, en avait besoin, raconter ayant fait remonter des choses qu'elle aurait aimé laisser où elles étaient, et elle se fit plus entreprenante.

Ce ne fut qu'en réalisant ce qu'elle était en train de faire, que Sorianne libéra son promis et se laissa retomber à table, les joues rouges de confusion. La tasse servie fut prise et goutée... Avalée d'une traite pour essayer de se distraire de ce qu'elle venait de faire... Et qui pourtant la fit se relever, postée face au Maure, godet reposé sans ménagement.


Parlez moi, dites moi quelque chose, je veux savoir ce que vous pensez... Si je dois raconter, j'ai le droit d'avoir une réaction à tout ... ça...

Froncement de sourcils....
Un truc clochait.

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Achim_al_qasim.
S'il a un sourcil qui se hausse de surprise lorsqu'elle le retient et embrase ses lèvres, d'un baiser plus fougueux, il maîtrise ses propres gestes jusqu'à ce qu'elle le libère.
Là, il scrute longuement son visage, ses jours rosies, le geste nerveux par lequel elle se saisit de l'infusion et la boit d'un trait. Satisfait.


Je cherche à comprendre ce qui a bien pu vous arriver depuis Montauban... Et pourquoi c'est arrivé...

Sans la quitter des yeux, le chirurgien fait le tour de la table et vient attraper sa taille sans ménagement, la plaquant contre lui pour la faire tourner, les entrainer tous deux dans une danse virevoltante jusqu'au couloir. Sourire chafouin aux lèvres, il marque une pause, sondant les yeux verts de Sorianne tout en reculant pas à pas et les mener jusqu'à la grande chambre où elle a pris ses quartiers.

Arrivés au milieu de la pièce, à proximité du grand lit, il saisit ses lèvres avec fougue en recommençant à tourner à en perdre haleine. La tisane doit faire son oeuvre et il sonde les pupilles de sa belle, ses paupières...
Guettant les premiers signes pour pouvoir délacer son corsage et la défaire de sa robe puis en douceur, l'allonger sur le lit, l'invitant à s'installer dans le moelleux tout en s'asseyant à ses côtés.
Aucun geste, si ce n'est cette main qui revient caresser sa joue, passer dans sa longue chevelure alors qu'il murmure de sa voix chaude :


Tout va bien Malak, vous n'avez rien à craindre ici...

Alors qu'il laisse glisser son regard d'ébène sur son cou fin, sa gorge jusqu'au lacet de la longue chemise de lin qui la recouvre.
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Sorianne
Et pendant qu'Achim fait le tour de la tablée, elle se permit de répondre, comment comprendre si on n'a pas toutes les cartes en main? L'impression étrange ne l'avait pas quitté, mais elle n'en fit pas plus cas.

Ça a commencé avant la Cité des Saules. Pas après.

Avant, quand un homme lui avait apprit en un rien de temps, à craindre les serviteurs du Très Haut. La rencontre des corps lui coupa presque le souffle, mais la noiraude se laissa mener, l'instant n'était pas sans lui rappeler un début de soirée à Saumur, lorsqu'une Ombre s'en était venue la trouver.

La tête lui tournant légèrement, la jeune femme ne se démontait pas pour autant. Nulle rougeur, elle gardait les yeux dans les siens, et elle suivait, consciente de la destination, sans chercher à la fuir. Et plus l'avancée s'effectuait et plus les sourcils se fronçaient. La sensation était des plus étranges, le sentiment de perdre pieds... De... Flotter?

Le cœur ne s'emballa qu'à peine, même si la pièce et la proximité auraient pu s'y prêter. Pas plus de fuite alors qu'il l'embrassa à perdre haleine, et qu'elle lui répondit avec une ardeur non retenue. Tout semblait si loin... Un rêve... Le corps alangui, ses jambes avaient bien du mal à la soutenir. Oh comme tout ceci lui rappelait le coton dans lequel elle plongeait quand le Balbuzard voulait son dû... Le front posé contre son promis, la So se laissa faire sans broncher, à peine consciente de se retrouver en chemise, elle qui n'avait pas encore eu le courage de lui en montrer davantage que ce qu'il avait pu voir et toucher à Saumur, après avoir soigné une Fourmi abimée.

Le moelleux du lit vient la cueillir alors qu'elle a l'impression d'être ailleurs, et position confortable fut prise malgré la langueur qui l'avait envahie. La caresse sur sa joue la fit frémir, lui fit doucement serrer la main qu'elle avait de posé sur sa crinière sombre étalée, respiration profonde, la noiraude était perdue dans un nuage. L'esprit semblait ailleurs, mais la voix chaude du chirurgien lui parvint.


Je... N'ai pas peur... Pas de vous...

Non, pas de crainte, pas de peur, rien en fait... L'esprit vide de tout... Comme c'était plaisant.. A ta merci, Chirurgien... Le moment était venu de tout savoir...
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Achim_al_qasim.
Il prend son temps. Il a tout son temps...
Ses yeux noirs ne quittent pas le visage de Sorianne et la couvent d'un regard brûlant. Sa main continue de caresser sa joue avec tendresse, glisse à peine au coin de sa mâchoire pour titiller la naissance de son cou, juste sous son oreille. Ses gestes d'une lenteur calculée, précis.
Ainsi, l'histoire prenait naissance avant qu'il le pensait. Elle allait donc avoir plus à lui livrer.


Racontez sans détour...

Il a baissé la voix, l'enveloppant d'une atmosphère chaleureuse, comme la pièce éclairée par les rares rayons qui filtrent au travers des persiennes.
Sa seconde main effleure longuement une hanche, longe une jambe au travers du lin et se pose sur une cheville fine pour y dessiner des arabesques du bout des doigts.


Ici, rien ne peut arriver que vous ayez à redouter...

Le maure continue de délivrer son message rassurant, guettant les paupières à demi closes de la belle.
Curieux, soucieux de savoir enfin toute la vérité, de savoir ce qui a bien pu la faire redouter le moindre contact... Et comprendre ce que "ça" était et qui lui manquait...
Il lui semble que c'est la moindre des choses que de savoir s'il doit, lui, redouter quelque amant déçu.

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Sorianne
Un cocon, un écrin chaleureux où l'esprit est à l'abri de tout. Comme elle était étrange cette sensation. La voix qui lui parvenait lui semblait lointaine, et pourtant si proche... Chaque geste fait à son encontre lui arrachait un frémissement. Oui, elle était bien là. Raconter? Un soupir d'aise et elle se recroquevilla un peu plus. Raconter... Ah oui. La voix était trainante au moment de reprendre, basse et détachée, l'histoire aurait pu être celle d'un parfait inconnu.

Mira, Fourmi, Crokie, Miss et Maleus... J'étais avec eux. Pas nobles, simples. J'étais bien. A Saumur... Vous étiez là. Après, j'ai voulu me confesser... Mais il n'y avait aucun prêtre en Anjou...

Un profond soupir au souvenir, et la noiraude esquisse un mouvement. Les choses ennuyeuses arrivent. Pas vraiment consciente, mais les souvenirs qui reviennent la gênent.

Mira... Elle m'a dit où en trouver un. J'y suis allée. Je l'ai trouvé, le prêtre.

Et la So a même un gloussement amusé en se rappelant du détail qui l'avait titillé durant un certain temps, jusqu'à ce que le Père se rende compte de ce qui lui posait souci.

Il n'a pas l'air commode. Mais cette touffe de crin qui lui pend au nez... Je n'ose pas lui dire. Il finit par l'ôter et me conduit chez une vieille femme, il loge là. On prend le repas, mais je n'ai pas faim... Et il me sert... De copieuses tasses de vin...

Pause... La chaleur ambiante est si confortable qu'elle se laisserait bien aller au sommeil. Un vrai, point de cauchemars, point de méfiance ou de sens aux aguets. un caresse la fait soupirer et elle reprend, finalement.

Il est temps d'aller se confesser... On rejoint la chambre qu'ils m'ont proposé pour la nuit. Je suis sur le lit, et lui sur une chaise devant moi. Je ne sais plus ce que je raconte... La tête me tourne, j'ai trop bu. Colhomban, je lui raconte.. Colhomban. Je suis fille mère, et j'ai partagé la couche du géant... Il devient fou... Il m’agrippe et hurle en me renversant sur le lit.

Si le corps alangui ne se tendit pas, un frisson glacé la parcourut toute entière et machinalement, la jeune femme chercha à se rapprocher d'Achim, à se cacher dans sa chaleur.

Ce que j'ai fais... Ce doit être horrible... Je ne le pensais pas autant...Il me dit que je ne fais que suivre les Princes Démons, que je suis vouée à la Lune. Il me fait peur, et il me fait mal... Et quand je lui demande pardon, il se calme d'un coup. Il est doux, à nouveau, il me console... Je crois que tout est fini, j'ai demandé pardon... Il va me lâcher, il va s'en aller et je pourrai respirer... Mais il m'écrase et me chuchote à l'oreille, il me dit qu'il va me pardonner, que je ne recommencerai pas... Que je vais être dégoutée de la luxure dans laquelle je me perds... Ça va être... Douloureux, répugnant, que je me souviendrai toujours de ça... Que je le revivrai chaque fois que je chercherai à pécher de nouveau... Je ne sais pas ce qu'il veut dire...

Finalement, malgré la tisane, le cœur trouva à s'accélérer. Et une main fut doucement portée à l'une de ses oreilles, le geste vague et peu assuré, avant qu'elle ne redescende attraper le tissu de la chemise pour tirer légèrement dessus. Oh comme c'était odieux de la faire revivre cela contre son gré.

Il m'a mordu. Il a ouvert mon corsage, il a touché, mordu, goûté, il m'a fait mal... Et sa main...

Un mauvais rêve, elle prendra cela pour l'un de ces rêves qui la réveillait la nuit, le cœur battant à tout rompre alors qu'elle Le voyait encore et toujours au dessus d'elle. Maintenant tournée sur le côté, face à son promis, So emmena sa main se perdre sur sa cuisse, allant la cacher entre ses jambes serrées tout en tirant le tissu de la chemise.

Il fait mal, mais je ne peux rien faire, mon corps est lourd. Je n'aurai pas dû boire... Il a soulevé mes jupes... Je veux Col, mais il n'est pas là... Je sais ce qu'Il va faire... Il veut que je prie pendant qu'il prend... Pendant qu'il... Me prend... Je n'ai pas prié...

Non, pas prié, elle avait juste attendu que cela finisse, essayant vainement de se débattre.

Il a fini... Il m'a accordé mon Pardon... Je l'ai menacé... Il m'a chassé... J'ai battu Mira... J'ai voulu la noyer... Et...

Le début... Ce n'était que le début...
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Achim_al_qasim.
Le chirurgien écoute sans broncher les premiers aveux. Dans un coin de sa tête, les noms sont notés, enregistrés, classifiés.
Pauvre petite malak naïve, trahie par celle qu'elle pense sans doute amie.
Pauvre douce Sorianne crédule, trahie par sa foi même en se jetant corps et âme dans les abîmes d'un odieux prélat.

Ses yeux continuent d'épier chaque geste qu'elle effectue, chaque crispation aux souvenirs douloureux.
Sa main passe sur le front de la brunette, caresse délicate, rassurante, pour qu'elle retrouve son calme et se laisse porter par le sentiment de flottement, d'absolu qui doit être en train de l'envahir peu à peu.
L'autre abandonne la cheville pour venir empoigner cette main qu'elle agite, comme pour meurtrir un corps qu'elle imagine coupable. La poigne est doucement ferme et lentement il lui retire d'entre les cuisses, lui fait lâcher le tissu pour la poser ensuite sur le côté tout en lui susurrant nombre de mots.


Tout va bien... Je suis là... Personne ne vous fera de mal...

Calme en apparence, mais la bête en lui hurle. Il la contient, toujours. Laissant sa main trainer, posée sur le ventre de la jeune femme, effectuant à peine quelques mouvements circulaires pour l'apaiser.

Celui là n'est qu'un chien vêtu d'une bure... Et celle qui vous l'a présenté... Une chienne qui mérite de crever pour ce qu'elle vous a fait.

Les caresses innocentes reprennent et il inspire longuement. Il a le temps. Et elle doit poursuivre.

Continuez ma douce Malak, je suis là...
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Sorianne
C'est Mira...

Juste Mira, son amie aux cheveux courts. Elle n'avait pas fait exprès. Si... Si elle l'a fait exprès, elle savait. Profond soupir échappé à la brune, elle s'apaisait à nouveau, les caresses prodiguées et la voix chaudes n'y étant sans doutes pas étrangères. Ne plus penser à rien, juste à cette si étrange et douce sensation qui l'enveloppait. De manière toujours trainante, elle continua donc.

Col... Il est revenu, il m'a trouvé... Et il m'emmène avec lui. Je ne veux pas, je suis bien avec les mercenaires... Mais il ne veut pas que je reste avec eux... Il avait fui... Il veut que l'on continue, que l'on se retrouve... Je n'arrive même pas à lui céder un baiser... Il est patient... Mais il a fini par me le reprocher... Je ne sais pas quoi faire. Il me boude... Alors je vais le trouver le soir venu. Je peux... Bien faire ça... Me donner à lui... Nous ne sommes pas étrangers.... Mais je n'y arrive pas... J'ai peur... Chaque geste qu'il a, je revois le prêtre... Chaque fois qu'il me touche... Mais il ne sait pas... Je ne vaux pas mieux qu'une putain qu'il aurait pu payer... C'est ce qu'il m'a dit... Je m'en rends compte, je sais... Je fuis... Je fuis, je m'en vais... A Montauban...

La Cité de Saules, où elle avait retrouvé les mercenaires quittés, où elle avait cherché réponse dans la Réforme, sans pour autant s'y trouver, où elle avait recroisé Achim... Soupir...

Vous êtes là... J'ai peur, mais je lutte... J'ai envie de plus, je veux plus que ce baiser... Mais Colhomban... Et c'est mal... Je ne veux pas pécher... Et je ne veux pas revoir le curé... Quand je me retrouve seule, je suis... Soulagée... J'écris à Col... Il me rejoint... Pour me dire qu'il ne veut plus se battre... Et qu'une amie est en chemin pour le rejoindre... Nous nous mettons d'accord, nous resterons ensemble, amis... Pour notre fille... Mais cette femme amie... Elle est sa maîtresse...

Une pause est faite alors que la noiraude s'enfonce davantage dans le moelleux du lit. Autre douleur, différente mais tout aussi vive...

J'ai mal, parce que je ne peux pas lutter... Elle lui donne ce que moi je ne peux pas lui donner... Je n'y arrive pas... Et je leur en veux, parce qu'ils sont proches... Et parce qu'elle est gentille... Alors je m'éloigne... Et je tais ma haine... Je deviens muette, parce qu'il a demandé la paix... Mais je m'en veux, rien qu'à moi... Je suis mauvaise...

Nous repartons.. Et faisons une pause. Je m'éloigne et vais me reposer dans une petite chapelle, un peu plus loin. J'ai Nominoée avec moi... Mais Il était là... Le Curé... Il a vu mon bébé... Je veux partir... Mais... Elle est condamnée à l'Enfer, elle est issue du péché... Il me fait peur... Si je lui obéis... Il m'aidera à sauver son âme... Si je le suis... Ce sera dur... Mais... Pas autant que voir Col et Lylla sourire...


Colhomban, elle avait appris à l'aimer, il l'avait aidé, sortit du gouffre dans lequel elle était tombée, et le voir en compagnie de cette blonde baronne... Si la respiration s'était accélérée, l'apaisement revint rapidement.

Je l'ai suivi. J'ai à nouveau fui Col. Pour la dernière fois... Pour devenir la bonne du prélat...

La bonne et brave petite putain du Père Scopolie. La respiration se refit délicate, la brune s'agitait.

Je fais ses quatre volontés. Il me confesse chaque soir. Je sais que chaque fois, je dois m'attendre à le voir rejoindre ma couche, me forcer, acheter le Pardon... En écartant les cuisses pour lui... Je lutte... Je doute... Il fait mal, il n'a aucune douceur... J'en suis malade... C'est pour me faire pardonner, je dois subir...

De la sienne, So chercha la main sombre, toujours ces gestes lents, vagues, peu sûrs, et à tâtons. Trouvée, elle serra doucement, avant de calmer ce cœur, sa respiration. Mouvement fut effectué en douceur, lascif, remontant par mégarde la tunique et dévoilant un peu plus qu'une cheville, libérant un bout d'épaule, la chemise ample retenue sous elle. La noiraude ne voulait plus être seule. Elle n'avait jamais aimé cela, quand bien même souvent elle fuyait le monde. Elle voulait être comprise, ou qu'on la prenne comme elle était. Sans chercher... Le ton avait un peu changé, presque caressant.

Et je suis toute seule... Il n'y a que lui... Je n'ai plus que lui... Et peut-être qu'il peut être bon aussi... Il donne un sens à ma vie... Même si ce n'est pas ce que je pensais que ce serait...

So, ou l'expérience d'un syndrome encore inconnu.

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Achim_al_qasim.
Patient, le chirurgien écoute la longue confession de sa fiancée, crispant ses mâchoires de temps à autre, lorsqu'un détail le hérisse plus encore que le reste. Il imagine très bien le genre d'hommes que pouvaient être le père de sa fille et le curé pervers.
Oh, nul doute qu'ils avaient tous deux trouvés la cible idéale à leurs travers cupides et luxurieux. Il pourrait même en admirer l'oeuvre en d'autres occasions.


Je vous l'ai déjà dit Malak...

Ni vous ni votre fille n'êtes maudites... Cela n'est que prétexte à votre soumission à la perversion... Et dans votre candeur et votre désespéré désir de foi, de croire en quelque chose de bon, vous vous êtes égarée, avez cru ce qui n'est pas...

Ils ne vous ont rien amené de bon... Que de la souffrance... Et ils continuent puisque cela vous habite, vous hante...


Il déglutit longuement en voyant la peau blanche se découvrir sous ses yeux, appeler ses mains. Mais ses caresses restent les mêmes. Innocentes, légères, jusqu'à ce que la petite main de Sorianne vienne attraper la sienne et la serrer.
Le maure se penche, embrasse le front de sa promise puis se redresse.


Tout va bien.. continuez, je suis là..

D'expérience il sait que la tisane lui procure déjà un cocon moelleux dans lequel elle va s'enfoncer de plus en plus, se libérant l'esprit des carcans moraux pour se laisser porter là où il veut.
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Sorianne
Que tout semblait loin, et pourtant si proche. La voix chaude du Chirurgien lui parvenait comme assourdie, mais elle sentait sa peau se dresser au moindre effleurement. Plus d'inquiétude, plus de crainte. Juste ce sentiment de plénitude qui la délassait comme rarement. Bercée par la voix d'Achim, un sourire vint même jouer sur ses lèvres, l'espace d'un instant. Continuer... L'impression de devoir faire un effort considérable failli mettre à mal sa bonne volonté, mais après un énième soupir de bien être, la jeune femme entama ce qu'il restait à savoir, la fin approchant.

Vonafred est Roy... Le Père Scopolie est le cousin du Corbeau... On se rend à Bouillon... Je ne connais pas... Il doit sacrer Eusaias... Je dois rester enfermée, ne pas tenter le Duc.. Mais il tourne autour de moi, il m'impressionne... Et pendant que le prêtre étudie, je travaille... Le Faux Roy... Il m'appelle et me sert une coupe. Je ne me souviens plus... Je me réveille auprès de lui, il est contenté.

Interrompue sans le vouloir, la brune se concentrait sur les douces caresses dispensées, se tendant presque pour venir à la rencontre de cette main aux gestes innocents et réconfortants. Continuer, c'est bientôt fini... Elle ne bougeait plus, bien trop à l'abri de son cocon confortable et chaleureux.

Un bijou... Il me ceint le cou d'une pierre, une émeraude... Il veut que je sois à lui... Je ne veux être à personne... Il veut ma tendresse... Je n'en ai plus, je ne veux pas... Il menace, j'obéis... Je souris, fais bonne figure devant Andréa... Je ne suis pas une catin... Elle a de jolis yeux bleus... Son venin est mauvais... Je veux fuir... Mais je ne le fais pas... Je me réveille, et je suis contre Eusaias, et Andréa...

Un soupir bienheureux vint ponctuer la phrase. Si elle avait un mauvais souvenir de cette nuit, la sensation lui restait dans un coin de tête, un frisson lui échappa même, et étrangement, cela ne lui semblait plus si désagréable, à cet instant précis... Bien au contraire.

Le prêtre, il ne faut pas qu'il sache... Mais j'ai frappé le Roy... Il m'aime bien... Il est gentil et tendre avec moi... Je l'aime bien aussi même s'il me fait peur... Je crois... Nous partons... Nous retournons à Craon... L'excommunication... Le Père Scopolie est abattu... Il veut partir... Il n'arrivera à rien avec moi... Je suis condamnée à la Lune, je suis trop mauvaise. Il me chasse... Et part...

Sa main se serra l'espace d'une seconde, mais l'angoisse d'être seule s'estompa aussi vite qu'elle était arriver, ce coton dans lequel elle se trouvait plongée, plus de mauvaises choses, elle est parfaitement bien là où elle se trouve.

Je suis toute seule... Je ne sais pas quoi faire... Plus de but, plus de vie, plus rien... Le prélat me manque... Je me sens seule, il m'a abandonné aussi... Saumur... Je vais ramener mon bébé à Col... C'est mal... Je ne peux plus m'en occuper... Parfois... Le soir, je vais... Trouver Crokie... Me donner... Mais je n'en ai même pas envie... Mais je suis obligée... Je veux... Au dolmen... Le Démon est venue me chercher pour m'emmener sur la Lune... Je suis maudite, il avait raison...

Nouveau sourire, léger, la peur de la Mort était bien loin.

On tourne... Je suis à l'abri... Je suis bien... C'est mal... Je promets, je dois vivre et oublier... Alors j'oublie... J'essaye... Le Prêtre m'écrit... Je suis malade... Il me manque mais je ne veux pas de ses nouvelles... Je ne sais pas pourquoi il me manque... Je ne veux pas... Il veut me tuer... Il veut tuer l'hérétique...

A peine un frisson. Non, c'était bien trop loin pour s'en inquiéter. La respiration de la noiraude s'était faite des plus profondes, à peine consciente de tout ce qui se jouait là, si ce n'était pas du tout.

Col... Il a récupéré Nominoée... Elle sera mieux... Je lui explique... Je lui dis pour le prélat... Il ne veut plus me voir... Je viens à Troyes... Je ne veux pas... Vous ennuyer... Le Roy, il est là... Il est gentil... Il est doux... Il veut que je sois... Sa maitresse... Il insiste et menace... Il croit que je le trouve laid... Je l'aime bien... Mais il prend sans écouter... Non.. Je reviens... Je veux décider moi même de ce que je suis... Je reste là... Je veux vous donner plus... Je n'y arrive pas... Je ne veux pas... Penser... Au Père Scopolie... Et je ne veux pas... Être maitresse du Roy...

Un soupir à fendre l'âme ponctue la confession. Avait-elle dit ce qu'il attendait? Elle n'en était plus là, bien loin de toutes questions qu'elle pourrait se poser. Les mots s'étaient enchainés, sans même une once de réflexion. Mais l'âme au repos, elle pouvait se taire et se prélasser dans ce coton qui l'entourait. Et cette main caressante qui faisait tant de bien...
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