Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3, 4, ..., 6, 7, 8   >   >>

[RP]Le discret chirurgien

Achim_al_qasim.
Comme elle pèse lourd cette confession...
Lourde sur le chirurgien.
Lourde sur la bête qui sommeille.

A aucun moment Sorianne n'avait parlé d'amour, de désir.
Jamais elle n'avait fait mention de lui.
Seule sa peur de la solitude la faisait agir.

Chaque nom qu'elle a prononcé a été enregistré. Elle ne sait à quel point elle vient de le servir. Sans doute est-ce pour cela qu'il l'épargne.
Même si désormais tout a changé.

Il ne la voit plus naïve mais sotte.
Il ne la voit plus effrayée par le désir mais se servant de l'accomplissement de l'acte pour tromper la solitude...
Il s'est trompé.
Il avait espéré la sauver, mais...
Mais rien ne la sauverait.
Elle agitait sa foi, sa morale à deux deniers en défense mais...

Il se penche à son oreille, susurrant quelques mots doucereux.


Et votre âme pour la trahison... votre incapacité à faire ce qui est bien...

Elle lui apparait comme un vulgaire déversoir pour les hommes de passage. Un verre suffit pour la coucher dans un lit. A qui voudra. Sans désir, ni amour. Et gratuitement.
Ses mains cessent leurs caresses et abandonnent le corps sur la couche. Il la considère froidement puis se reprend.


Dormez maintenant...

Il se lève, gagne la porte et se retourne pour la jauger d'un dernier regard. Une moue écoeurée sur le visage. Il doit se reprendre. Et laisser la bête entrer en scène. Il serait là. Mais pour l'entrainer plus profond dans les méandres des ténèbres et elle en redemanderait, s'y vautrerait avec délice...
Ce serait le prix de la vengeance et de la trahison.

_________________
Sorianne
La voix chaude d'Achim lui parvint... Lointaine, mais déjà elle ne pensait plus. Plus aucun mouvement de la part du corps alangui, si ce n'était la profonde respiration qui le soulevait. Un léger sourire aux lèvres, elle était bien. Dormir... A l'abri de son cocon, le sommeil cueillit la brune sans qu'aucune mauvaise pensée ne vienne à son esprit. Paisible, comme elle ne l'avait plus été depuis longtemps.

***

Un craquement dans la cheminée, et la jeune femme émergea doucement. Endormie, elle se recroquevilla, s'enfonçant sous les couvertures sous lesquelles elle s'était enfouie. Mais... Doucement la So ouvrit les paupières. La maison était calme et silencieuse, et le soleil n'était pas levé... Elle ne se rappelait pas s'être couchée.

Une main vint se perdre dans ses cheveux tandis qu'elle essayait de remettre ses pensées en ordres. Elle se sentait... Légère... Mais chiffonnée... La position assise fut prise, la vue s'adaptant à la faible lueur qui émanait d'elle ne savait même pas où. Chemise... La noiraude l'arrangea sur ses épaules et fit la moue, avant de se lever lentement. Bras serrés contre elle, les cheveux en pagaille, Sorianne avança, rejoignit le couloir et hésita... Sans bruit, le pied nu sur le sol, et bout des doigts frôlant le mur pour se guider, elle finit par se rendre à la pièce occupée par son promis.

Clenche actionnée, elle se faufila dans le noir. Un effort, elle voulait faire un effort. Elle se l'était promis en allant le trouver pour se confier la veille... La chevalière qui ne la quittait plus fut serrée doucement. Toujours silencieuse, la brune alla jusqu'au lit occupé, ne prenant point la peine de se glisser dedans, juste dessus... Juste avoir un peu de chaleur... Juste sa chaleur, se sentir à l'abri... Finir sa nuit là, se retrouver à nouveau dans le cocon qu'elle avait quitté en s'éveillant, couchée contre son fiancé...

_________________
Achim_al_qasim.
Sitôt sa couche gagnée, le sombre chirurgien s'était endormi du sommeil du juste. Rien ne venait encombrer son esprit. La bête se suffisait à elle même, latente. Satisfaite lorsque dans la nuit il sent le corps tremblant de Sorianne venir se blottir contre lui.

Il s'était repris, avait effacé mépris et dégoût de ses traits. Après tout, qu'y pouvait-elle s'il l'avait prise pour une étoile elle qui finalement se révèle ver luisant, rampant.

Il la modèlerait, pour sa perte. Sans doute aussi parce qu'au travers d'elle, par elle, il avait peut-être espéré se sauver lui même.
En vain.
Et elle paierait pour son erreur. Pour l'avoir entrainé dans l'erreur. Comme d'autres...
Un sourire cynique étire ses lèvres, savourant à l'avance...

Sur le lit, dans sa chaleur, la promise alanguie. Il laisse faire, ceignant tout juste ses épaules en un geste rassurant. Rien de plus.
La bête pèse et calcule les ingrédients, remaniant la formule, onces en plus, onces en moins. Et la tisane du soir suivant était déjà prête...

L'aube arrive et le Maure se lève, abandonnant dans les draps immaculés l'endormie. Elle est belle. Ses cheveux noirs étalés sur la couche. Et l'image d'une autre se superpose, venant faire frémir ses reins. La bête gronde et il ne la maitrise qu'en quittant la pièce, saisissant au passage ses vêtements pour se rendre dans la cuisine, se faire servir avant de sortir profiter des premières lueurs de l'aube pâle et aller visiter ses champs.

_________________
Sorianne
Doucement So s'éveilla. A la manière d'un chat, elle étira ce corps alangui... Peut-être l'était-il trop? Porta une main à ses yeux, elle se cacha de la lumière douce qui entrait dans la pièce, avant de se rappeler son escapade de la nuit et du fait qu'elle ne se trouvait pas dans le lit qu'elle était censée occuper. Mais elle y était seule. Une petite moue vint jouer sur son visage, mais la noiraude finit par se lever, il n'était plus temps de flâner.

***

Agenouillée sur le banc qui longeait la lourde table de bois dans la cuisine, la jeune femme triait les plantes qu'elle était allée cueillir. Pas par type, non... Elle n'y connaissait rien. Sans doutes même, la moitié serait à jeter car totalement inutiles, voire carrément dangereuses! Mais à mesure qu'elle les entassait selon la forme de leurs feuilles, de leur tiges, la brune se sentit... sourire? Elle voulait apprendre et être utile à Achim.

Elle avait rangé dans un coin de sa tête, la petite aventure vécue au retour, cela serait raconté sans doutes plus tard... Elle avait même oublié qu'elle avait été abordée par le gamin qui se chargeait des courriers envoyés à Troyes et ne s'en rappela qu'en attrapant le pli à la place d'une des plantes qui restait au fond du panier.

Avec un froncement de sourcil, et une hésitation, la So ouvrit la lettre, et découvrit, impassible, réponse à son refus... Elle ne s'en occuperait plus seule, ne sachant plus que faire, et à l'idée d'apporter soucis au chirurgien... Le sourire avait disparu et le pli posé de côté sur la table, sans plus un regard pour lui.

Le courrier fut ensuite laissé sur la table... Celle où les petits mots de la jeune femme était abandonnés quand elle ne se sentait pas le courage de dire les choses de vive voix. Oh ce n'était arrivé qu'une fois pour l'instant. Et So... était allée se changer... Après avoir voulu goûter un plat qui lui était encore inconnu et que suite à cela, elle n'avait pu que constater le dégât qu'avait fait la tâche sur son corsage. Ne jamais chercher à frotter. Jamais.
Elle lassait donc la nouvelle tenue portée, à son retour dans la grande pièce...

_________________
Achim_al_qasim.
La journée s'était déroulée sans encombre. D'une plate routine. Il avait négocié ses produits au meilleur prix, engrangeant les écus comme il aimait à le faire.
La bourse pleine accrochée à sa ceinture tintait joyeusement à chacun de ses pas, rythmant de façon harmonieuse avec le balancement de ses tissus ondulants.

A peine rentré, il avait donné les ordres à ses gens et préparé le mélange de ses herbes, un sourire en coin accroché aux lèvres.
L'eau frémissait dans un coin de la cuisine tandis qu'il observait les petits tas d'herbes répartis sur la table.
Pour le repas il avait demandé une pièce de boeuf agrémentée de cardons cuits dans un blanc bouillon.

Une journée classique, sans heurt ni remous.
Devant lui, le petit chaudron rempli d'eau vient d'être retiré du feu, et c'est en tirant une longue bouffée sur sa pipe qu'il y laisse tomber une poignée de sa préparation.
Derrière le sourire affiché, la bête s'éveille, sournoise, vengeresse et cupide.
Il glisse ses derniers ordres avant de sortir de la cuisine et rejoindre la grande pièce où il escompte savourer sa pipe, affalé dans ses coussins.

Il hausse un sourcil en voyant Sorianne arriver presque simultanément. Son regard noir se perd sur les doigts de la jeune femme, le lacet, sa gorge... Puis remonte lentement sur son visage.


Vous pouvez le laisser ainsi...

Le corsage entrouvert, offerte, aguicheuse...
Il s'approche pour venir glisser sa main chaude dans son cou, aller caresser sa nuque et revenir laisser ses doigts filer sur sa gorge, redescendre lentement effleurer la naissance de sa poitrine et suivre le délicat sillon creusé.
Il sourit en retirant ses doigts avant d'effleurer son front d'un baiser. Le regard brûlant qu'il lui lance alors est sans équivoque et pourtant il recule et va prendre place dans ses coussins, tirant une nouvelle bouffée avant de reprendre la parole.


Avez vous passé une bonne journée ?

Sur la table il aperçoit un pli déposé, mais ne s'y attarde pas pour l'instant.
_________________
Sorianne
Achim. Un sourire léger fit son apparition sur le visage de la brune... Avant de froncer légèrement les sourcils et de suspendre ses gestes, ne comprenant pas de suite ce qu'il lui proposait de laisser tel quel. Elle ne le réalisa qu'en le voyant approcher, et les pommettes rougissantes, laissa retomber ses mains, à l'abri de ses jupons. La respiration retenue, So le laissa faire, sans lever le museau, allant à fermer les yeux pour apprécier davantage la caresse, un léger soupir lui échappant quand la respiration reprit, doucement saccadée.

Saumur... Montauban... Paris... Jamais elle n'avait su pourquoi, ni comment il pouvait à ce point lui tourner les sens. Et le regard qu'elle capta en réouvrant les paupières n'arrangea pas les choses. Mue pas l'habitude prise depuis sa vie avec le prélat, et surtout pour se redonner contenance, la noiraude finit son laçage, les doigts tremblotant de nervosité, pendant que son promis retournait sur les coussins. Un effort, un effort...

Le sourire qui avait disparu sous trop de concentration refit son apparition, doux. Et la jeune femme se rendit face à lui, s'agenouillant à ses côtés, même si la position ne lui était pas des plus confortables, faute à son côté.


Je suis allée cueillir un tas de plantes... Mais je ne les connais pas suffisamment... J'ai vécu avec une vieille femme, celle qui m'a soigné quand j'ai eu mon accident... Elle m'a montré les plus simples, mais pour les autres... J'ai rassemblé mes trouvailles... Je n'ai aucune idée de ce que j'ai ramené...

Son sourire, si léger soit-il ne l'avait pas lâché. A dire vrai, elle trouvait cela amusant, les nouvelles découvertes.

Et j'ai croisé un diseur de bonne aventure. Il était... Étrange... Mais gentil. Mais je n'ai finalement rien demandé. Il a dit... Que c'est parce que j'ai peur de savoir. D'avoir la réponse aux questions que je me pose.

Un petit instant de latence, pesant la justesse du propos, et la noiraude finit par hausser doucement les épaules. Elle était allée trouver quelqu'un d'inconnu, chercher à nouer contact. C'était ce qu'elle avait promit, elle s'y appliquait.

Et... Ça...

Tendant le bras et détournant la tête, So attrapa le courrier... Mais ne le lui confia pas... Pas encore. Elle prit le temps de la réflexion et lui tendit le pli.

Je ne sais plus comment répondre...

L'envie de partir sur autre chose que sur le courrier se faisait sentir, fortement même... Si seulement elle pouvait être sûre qu'il n'arrive rien...

Vous lui auriez demandé quoi, au diseur de bonne aventure?
Et... Vous? ...


So leva sur lui, un regard curieux mais sincère. Maitre mot : effort, elle s'y cramponnait au point qu'elle sentait presque la chevalière lui brûler la peau.

Comment allez vous?

_________________
Achim_al_qasim.
J'ai aperçu le fruit de votre récolte, oui...

Il a un sourire à fleur de lèvres en la voyant s'approcher, s'agenouiller. Surtout après avoir perçu le trouble puis l'instant suivant cette mimique forcée.
Tristement il se demande jusqu'où elle irait dans sa quête apeurée. La bête, elle, savoure d'avance.

Le maure hausse un sourcil lorsqu'elle se met à raconter plus en détail sa journée, sa rencontre avec un charlatan à n'en point douter.


Vous n'avez pas besoin de quelqu'un pour répondre à vos questions...

Alors qu'il suffit d'un regard honnête sur soi même et d'accepter ce que l'on est.
Le front du chirurgien se plisse, le visage grave lorsqu'elle lui tend la missive s'assombrit au fil de la lecture.
Enfermée la bête gronde, prête à bondir, à saisir à la gorge et se repaître de sang.
Achim repose le courrier sur la table, sans un mot, tire une longue bouffée sur sa pipe, concentré pour étouffer l'agacement qui fait vibrer ses reins. Il souffle lentement sa fumée, faisant profiter Sorianne de ses vaporeuses et envoûtantes habitudes . Un premier jet pour la mettre en condition, la détendre.


Il n'y a rien à répondre... Et vous n'auriez jamais du le faire la première fois...

Répondre, même un non, revenait à lancer un défi qu'elle était certaine de perdre.
Il en vient même à se demander si c'est par sottise innée ou plus sournoise parce qu'elle est finalement flattée.


Je n'aurais rien demandé, j'en sais déjà bien assez...

Il a un sourire énigmatique en la regardant. Qu'elle s'interroge, qu'elle doute afin d'être encore plus à sa mercie. Une autre bouffée, lancée une fois encore en sa direction, puis il tape dans les mains deux fois...

Le repas arrive Malak... J'espère que vous avez faim..
_________________
Sorianne
So écoutait avec attention, levant parfois le nez pour observer le visage du chirurgien, souriant doucement. Malgré la crainte, elle savait qu'elle serait bien là. Pavot passivement consommé malgré elle, sans savoir ce dont il s'agissait, elle en appréciait la fragrance, et détourna la tête, moue boudeuse revenue. Elle savait bien, était consciente d'avoir fait une erreur en répondant au courrier. Comme elle en avait fait une en répondant au Père Scopolie quand il lui avait écrit. Comme nombre de fois où elle aurait mieux fait de se taire. Et au fait qu'il en sache déjà bien assez? La brune l'observa, ne sachant que penser, d'autant que ce sourire la fit cogiter, tête légèrement penchée.

Pas le temps de poser question... Le repas arrivait? Si elle avait faim... Avoir gouté cette sauce qui lui avait valu devoir se changer, lui avait creusé l'appétit. Un régal et pour sûr, qu'elle avait faim! Avec difficultés, So se redressa et se posa dans le coussin voisin de celui d'Achim.


Une fois, il y a très longtemps... J'ai rencontré quelqu'un... Il avait un jeu de cartes, et m'en a fait tirer quelques une. Avec celles que je lui ai donné, il m'a raconté ce que j'allais vivre. Si j'ai pris ça à l'amusement au départ... Il ne s'est pas trompé... Je pensais que celui croisé aujourd'hui pourrait me donner la suite...

Distraitement, elle regardait les plats arriver, souriant aux gens qui les amenaient, et huma le délicieux fumet qui s'échappait.

Vous croyez que le futur se lit dans les cartes?.. Peut-être que ce sont des sorciers... Si finalement je n'ai pas posé de question, c'est parce que je veux croire que tout s'arrange. Je n'aurai pas aimé qu'il me raconte le contraire.

De trois quart, elle piocha dans le plat devant elle, avant de regarder pleinement le maure tout en dégustant.

Pensez vous que... Vous pourriez m'apprendre...? Les plantes... Je voulais le faire, je suis allée trouver les herboristes, mais n'y suis pas encore retournée. Ça me semble... Ils me paraissent compliquer les choses, je ne vois pas pourquoi étudier et être interrogé... Alors qu'il suffirait de pratiquer, et d'enseigner simplement... Juste écouter, apprendre... Chez eux, il faut presque passer une pastorale afin d'être déclaré herboriste...

Elle gigota, mal à l'aise en repensant aux questions qu'elle avait posé à la Maitre herboriste qui devait s'occuper d'elle, questions auxquelles elle n'avait pas vraiment reçu de réponse, et pour faire passer la chose, se resservit, avala la bouchée avant de mettre son doigt en bouche pour en récupérer la sauce qui y avait prit attache. Songeuse, l'esprit légèrement dans le vague sans trop savoir le pourquoi de cette sensation de légèreté, elle reprit ensuite doucement :

Vous avez dit... Que vous en saviez assez? Vous n'avez pas envie de creuser davantage?...

Nouvelle pioche, décidément, viande délicieuse, et le regard s'attarda sur le plat tout en se régalant.

J'aimerai en savoir plus également... Je veux apprendre à vous connaitre... Je veux connaitre... Mon époux...

Comme le dire de vive voix était étrange... Une pensée triste pour Colhomban lui effleura l'esprit, mais elle la chassa rapidement. Nouvelle vie, une nouvelle vie.... Toute autre. Le museau fut tourné vers son Maure fiancé, un sourire, un vrai, lancé à son égard. Et elle attrapa le verre servi et plein, le regard lancé par dessus, goutant le breuvage et en appréciant la saveur.

Je veux vous connaitre.
_________________
Achim_al_qasim.
La vie de la maisonnée s'écoulait lentement au fil des jours, au rythme des récoltes et des ventes, d'acquisition en négociation serrée, le pécule du Maure augmentait peu à peu. Bien que l'impôt sous lequel le Roy soumettait son domaine nuise grandement à cet épanouissement.

Négligemment, il donnait le nom d'une plante récoltée, mise à sécher avant d'être précautionneusement remisée, son usage le plus répandu, ses bienfaits, quelles parties de la plante devaient être traitées avec soin.

Courtois, affable, il en conservait toutefois sa propre chambre séparée, laissant le temps au temps.

L'acquisition d'une boucherie et le négoce de la viande lui prenait une grande partie de son temps en plus des terres cultivables qu'il exploitait.

Un voisin des plus discret sous ses tissus orientaux, se doutant des ragots pouvant circuler sur sa maisonnée, un fiancé prévenant et peu empressé. Légèrement taciturne sans doute.

Mais la Bête en son sein avait grand faim maintenant qu'elle avait ourdi patiemment sa vengeance et il lui tardait de pouvoir s'en délecter enfin.

_________________
Sorianne
Cela commençait à faire un moment qu'elle était arrivée là. La ville était des plus calme, et c'était reposant, tant pour le corps que pour l'esprit. Trois mois maintenant que la petite noiraude se contentait de choses simples et se vidait la tête de toutes mauvaises pensées qui auraient pu l'habiter. Elle était... Bien. En paix. Même les sourires revenaient, tous légers qu'ils étaient, ils étaient pourtant bien présents. Ce jour, d'autant plus! Elle écrivait... Prenait des nouvelles de personnes connues, de personnes amies... Ou même de sa famille. Et le pli reçu au matin l'avait réjoui.

Trois mois qu'elle apprenait à connaître son fiancé. A l'écoute, elle ne perdait pas une miette de ce que lui contait Achim sur chaque plante trouvée. Et pour occuper ses journées, elle avait même prit le pas de confectionner un petit herbier en dessinant et en retranscrivant les paroles du chirurgien, sur des vélins qu'elle avait. Puis il fallait bien avouer que cela ne pouvait que l'aider, étant donner que sa mémoire n'était pas exactement ce que l'on pouvait appeler : des plus fiable.

Parfois, la jeune femme coulait des regards hésitants et désireux sur la haute stature du Maure, se mordillant la lèvre, allant jusqu'à rosir... S'imaginant bien des choses, sans toutefois aller plus loin... A ces moments, la maladresse presque maladive de la brune était à son comble, et si elle ne trébuchait pas, ne manquait pas s'emplâtrer dans une porte close ou un mur, elle faisait tomber ce qu'elle tenait... En l’occurrence... La pomme qu'elle était sagement en train de grignoter.

Le nez au sol pour cacher son trouble, debout à tourner sur elle même à la recherche de la fuyarde, la So n'avait pas l'air bien fine... Diversion!


J'ai un frère. Même deux. Et une petite sœur... Je ne les ai pas vu depuis... Fiou... Des années... Et j'ai appris que l'un d'eux était à une journée d'ici. Il doit s'absenter un moment, mais...

Le fruit fut oublié un instant, le temps pour elle de relever le nez en souriant.

Il doit monter me voir à son retour. Je n'arrive pas à l'imaginer, dans mon souvenir il était encore bien jeune. Est-ce que je pourrai vous le présenter?

Bigre, foutue pomme! Quelle idée d'être ronde... Sans succès. Un dernier regard au sol avant de hausser les épaules, dépitée de la manière dont pouvaient disparaitre les choses... Le museau relevé, le sourire s'estompa doucement tandis qu'elle regardait Achim. Mal, mal, mal... Et pourtant!
_________________
Achim_al_qasim.
Il y avait eu comme un léger bruit sourd sur le sol, puis son regard avait été attiré par un fruit qui roulait jusqu'à ses pieds.
Alors qu'il allait se pencher pour le ramasser il aperçut Sorianne, et avança d'un pas pour masquer la pomme derrière ses bottes.
Sourire aux lèvres, il s'amuse de la voir tourner et chercher sans en avoir l'air.

Une famille ?
Jusqu'alors l'idée ne l'avait pas effleuré. Habitué qu'il était à la solitude. Ses sourcils se froncent doucement au dessus de ses yeux noirs.
Une famille donc. Lointaine mais soudainement proche.


Il ne sera pas dit que je refuserai l'hospitalité à la famille de ma fiancée...

Le jeu du fruit en a perdu son attrait. Il se penche pour ramasser la pomme déjà grignotée, effectue quelques pas pour la rincer à l'eau claire avant de la tendre à Sorianne.

Quand doit-il arriver ?

Que ses gens soient prévenus afin de préparer chambre et repas digne de l'occasion.
Quant à lui, il aviserait face à ce frère.

_________________
Sorianne
Le sourire affiché par la petite noiraude s'élargit aux mots d'Achim. A la vue de la pomme qui s'était évadée, par contre, elle baissa légèrement le nez et se passa un doigt distrait dessus, le tout avec un faux air de j'suis innocente... Un peu trop exagéré...

Dans son courrier il me dit qu'il doit se rendre en Orléans avant de revenir avec sa... Fille...

Son frère... Avec une fille, même adoptée... Elle n'arrivait décidément pas à l'imaginer.

Et me dit que c'est l'histoire d'une semaine au plus.

Se redressant, la brune, doucement tendit la main afin de récupérer le fruit. Toutefois elle hésita. Le sourire qui venait de s'estomper ressurgit en douceur. Le chirurgien invitait son frère en sa demeure.

Sa main se resserra doucement sur la pomme, alors qu'elle décidait de franchir la distance la séparant de son fiancé. So posa sa tête contre lui, lovée dans sa chaleur, elle soupira d'aise. Oui, elle était bien, là. Elle ouvrit les yeux qu'elle avait fermé avant de relever le museau.


Achim...

Nouveau sourire, léger.... Merci...
_________________
Achim_al_qasim.
Le chirurgien sourit légèrement devant le manège de Sorianne avant de lui répondre.

Votre frère semble être un grand voyageur...

Et une nouvelle pièce du puzzle vient se rajouter et compléter le tableau familial. Une fille. Une enfant...
Un léger froncement de sourcil s'en suit lorsqu'il imagine le calme de la maisonnée troublé par le babil incessant de la gamine, les cris, les galopades infernales.

Il est toujours plongé dans sa réflexion quand sa main se voit dépossédée de la pomme et que la brune vient se blottir contre lui.
Le maure sourit, une nouvelle fois, et dépose un baiser sur le front de sa fiancée.


Et bien il nous reste un peu de temps pour que la maison soit prête à leur arrivée.
_________________
Sorianne
Grand voyageur... Elle était bien contrainte d'avouer... Qu'elle n'en savait strictement rien! Lorsqu'elle était partie pour Castillon, il était toujours en Languedoc... Et la dernière fois qu'elle avait pris de ses nouvelles, il s'y trouvait toujours. Front baisé, elle se détacha, et n'arrivait pas à chasser ce sourire qui pointait doucement.

Je ne sais pas ce qu'il est. Je ne suis même pas sûre de le reconnaitre. A dire vrai, on ne s'est pas donné de nouvelles pendant des années, et je serai bien incapable de dire ce qu'il est devenu.

Distraitement, elle croqua la pomme, le regard dans le vide à essayer d'imaginer le Mordric de maintenant... Et secoua légèrement la tête en regardant de nouveau Achim.

Non, je ne me l'imagine pas. Je ne sais pas quel âge à sa fille... Je ne le vois pas avec une fille de toutes façons... Mais promis, ils se tiendront à carreau... Merci.

Le sourire léger se fit plus large, reconnaissant et après une hésitation, elle revint auprès de son promis, s'aida d'un coussin pour se hausser et lui offrit un chaleureux baiser... Et si elle y mit fin en douceur, elle n'en était pas moins confuse, troublée et... C'est le regard au sol qu'elle s'en fut (s'enfuie même) sans même un regard en arrière. Trop de contradictions dans sa petite tête brune.

***

Chaudement parée pour aller arpenter les remparts en l'attente de son frère qui lui avait dit arriver ce jour, So laissa un mot à Achim, sur la table faite à cet effet... Du moins c'était la fonction première qu'elle lui avait trouvé, et après avoir pris de quoi grignoter, s'être assurée que le billet ne s'était pas envolé, la jeune femme sortit, rejoignant rapidement les murs.
_________________
Sorianne
Plus tard.


Les beaux jours revenaient timidement, mais sûrement. Malgré tout, la noiraude continuait de tester le confort des coussins moelleux disposés ci et là. Le décor de ce petit monde atypique lui plaisait de plus en plus, elle avait appris à s'y faire, et n'était pas certaine de préférer l'austérité habituelle à tout ceci.

Elle arpentait le couloir en cherchant une excuse à la marque rouge qui ornait son avant bras... Voilà ce qu'il en coutait de jouer avec le feu, mais après tout, c'était pour une bonne cause. Même si les regrets la faisaient repasser sans cesse devant la porte de la pièce quittée, et lorgner les flammes de la cheminée qui étaient en train de s'éteindre de ne pas être entretenues...

Il lui fallait passer à autre chose. Elle n'avait plus ni fille, ni nobliau fiancé, ni passé. Elle n'avait plus que son présent, et à cet instant, elle prit la décision de s'y mettre sérieusement. Mais ce bras! So le secoua doucement, peut-être dans l'espoir de faire partir la douleur lancinante. Cuisine! Elle y trouverait sans doutes de l'eau dans laquelle elle pourrait plonger.

Quittant la douceur des tapis, la brune passa sur le dallage de la pièce où les odeurs la firent soupirer d'aise. Empruntant une pomme d'un beau vert mêlé de rouge qui trônait en haut du panier, Sorianne trouva ce qu'elle cherchait. Le petit seau rempli fut saisi, posé sur la table, et elle avec -très distinguée- et le fruit entre les dents, elle entreprit de défaire le lacet du bracelet noirci par la chaleur, avant de plonger la main et une bonne partie de l'avant bras dans l'eau. Elle ne put retenir un soupir de soulagement avant d'aviser les pot dans lesquels ses trouvailles avaient été rangées. Du coup, tout en grignotant sa pomme, elle désignait du doigt de sa main presque libre, chacun des bocaux, énumérant la plante et essayant de retrouver ses caractéristiques... Pas gagné...

_________________
See the RP information <<   <   1, 2, 3, 4, ..., 6, 7, 8   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)