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[RP]Le discret chirurgien

Sorianne
Décidément, elle n'y arriverait pas sans ses notes. Ce n'était pas faute de les relire tous les jours quand elle en prenait le temps. Avec un soupir, So croqua dans la pomme qu'elle n'avait pas lâché et changea de source de distraction : les réserves!

Cuisine... Voilà bien une chose avec laquelle elle n'était pas familière. Trop de temps passé sur les chemins, à occuper des auberges et à se faire loger... Elle avait presque oublié ce que c'était que de toucher de la nourriture brute. Il fallait dire qu'elle n'avait jamais été cordon bleu... Et ce n'était pas peu dire. Entre ce fait et la couture qui lui valait souvent moult poupées aux doigts, elle n'aurait jamais été promue bonne ménagère.

Après une petite moue hésitante et une nouvelle bouchée prise à la pomme, la noiraude descendit de son perchoir, et secoua doucement la main qu'elle venait de sortir de l'eau. Un regard à la peau rougit la fit grimacer légèrement, et elle haussa les épaules, ne prenant même pas la peine de baisser la manche qu'elle avait roulé. Le fruit fut terminé, le trognon jeté.... Et elle partit à la recherche du beurre...

Plusieurs pots furent ouverts afin d'en analyser le contenu, jusqu'à trouver la pâte préparée pour le pain à venir. En train de gonfler... Regard autour d'elle, personne en vue... Alors elle avait trouvé que faire! Comme elle le put, la brune réussit à prendre possession des cuisines... Elle mit du temps... Certes... Elle n'était pas faite pour ça. Mais!!

C'est fière d'elle et blanchie de farine que So observait les petites fouaces qui s'étalaient devant elle. Garnies de pommes et de beurre, elles ne pouvaient être que délicieuses! Surtout qu'il ne fallait pas se leurrer, cela lui avait pris un temps certain à faire, et elle avait veillé à la cuisson sans faillir.

Essuyant ses mains sur le tablier tout aussi farineux que le reste, la petite brune les laissa posés sur la table. Elle n'y gouterait pas encore, préférant... La surprise... De savoir si c'était bon. Après tout, il était tout à fait possible qu'elle ait omit un ingrédient, elle avait découvert cela il y avait un moment à Saumur et elle était loin d'avoir une mémoire infaillible. Et... Elle allait voir si Achim était rentré, fit le tour de la tablée tout de même, afin de voir si rien ne trainait, de ranger un maximum, tout ce qu'elle pouvait... C'était sans compter ce maudit chat, entré par la porte qu'elle avait laissé ouverte pour s'épargner la chaleur du four...

Elle ne l'avait pas vu... Et cette queue qui trainait dans le passage... Et ce feulement quand elle lui avait marché dessus... La surprise fut telle qu'elle en sauta en arrière avec un cri, renversant au passage le seau qu'elle avait laissé trainer sur la table, qui roula sur le bois sans en tomber encore. Le mouvement de recul trop brusque que la jeune femme avait eu, la déséquilibra... Et c'est séant au sol qu'elle atterrit... Le seau de bois venant ponctuer la chute en lui poquant le crâne.

L'air fine, le fessier dans une mare, la tête entrée dans les épaules et grimaçante, Sorianne n'en menait pas large et se frottait la tête après que ce maudit machin ait rejoint le sol. Si avec ça elle n'avait pas un œuf... Que de bruit, que de bruit! Et... Le regard se tournant vers le chat... La noiraude éclata de rire. Juste un rire, clair et joyeux. Maudite bestiole.

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Sorianne
Cette armée... Pourquoi est-elle là? J'ai entendu des choses... Mais sans plus... Pourriez vous me dire?

La voilà qui revenait à la maison... Avec une hôte qu'elle n'imaginait pas une seconde, de marque. Le mot qu'elle avait laissé à Achim disait bien qu'elle ne serait sans doutes pas là à son retour. Était-il rentré d'ailleurs? Avant de sortir, elle avait rangé la pièce où elle l'avait invité à revenir, effaçant les traces des aises qu'elle avait pris, s'étalant partout.

Prévoyante, un léger détour avait été fait, et avant d'ouvrir la porte principale -elle avait grandement hésité à passer directement par les cuisines- So se tourna pour faire face à la brune qu'elle avait conduit jusque là. Mieux valait prévenir dans quel autre monde elle allait pénetrer.


Mon promis est... Enfin... Ne soyez pas surprise... Vous allez entrer en Orient.

La porte fut poussée, So observant Marie Alice, espérant que le changement de décor ne serait pas trop surprenant. Coussins, couleurs chatoyantes, épais tapis et meubles bas... Ce parfum d'épices qui embaumait la pièce dans laquelle elles arrivèrent... La brunette était bien dans ce petit Monde qui ne lui paraissait plus si étrange que les premiers jours.

Je ne sais pas s'il est déjà là.


La noiraude se libéra de ses affaires et disparut l'espace d'un instant dans les cuisines pour en ressortir quelques instants plus tard avec verres fins et... Jus de pommes frais. C'était sa commande à elle... Parce qu'elle aimait cela même si cela dépareillait complétement avec le reste de la maisonnée... On ne pouvait pas s'habituer à tout non plus.


Est-ce que vous en voulez?

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Marie Alice, incarné par Sorianne



Sur les pas de la brune, Marie observait les alentours, comme à chaque fois qu'elle était dans un lieu inconnu, histoire de se repérer si besoin. Les questions sur l'armée ne l'étonnèrent guère.

Cette armée est là parce que le ban a été levé voici un bon moment et qu'en tant qu'ordre royal nous devons le suivre. On nous a demandé de venir parce que la duchesse Gwenhwyvar est en armée et que le Roy souhaite qu'elle la détruise pour éviter toute révolte. Nous risquons de partir sous peu pour aller à sa recherche.

Dans la besace à son côté, Marie avait une lettre, qu'elle ne savait pas être la première d'une série, venant de Gwen. Lettre lui demandant de la laisser passer, de la laisser rentrer chez elle. Sauf que la licorneuse ne pouvait faire cela, quand bien même il lui répugnait de devoir se battre contre une personne qui avait certes partagé des combats mais avec elle et non en face. Elle lui répondrait plus tard dans la journée, tentant de la persuader de changer d'avis mais sans grand succès.

Revenant à la conversation alors qu'elle était devant la porte d'une maison, Marie écouta ce qu'on lui disait. Ainsi c'était son promis. Et il était oriental. Son frère Enguerrand y avait longtemps vécu, y était né même. Lui n'aurait sans doute pas été dépaysé mais pour elle, la surprise fut réelle. L'intérieur n'avait rien d'habituel et son étonnement ne pouvait que se lire sur son visage tandis que son regard se portait partout. Jusqu'à l'odeur qui différait. Pas désagréable mais différente. Elle s'avança à la suite et suivit des yeux celle dont elle ignorait toujours le nom. Hochement de tête à la proposition de boisson.


Pourquoi pas. Merci à vous.


Elle se força à boire une seule gorgée, ce dont elle aurait eu besoin à cet instant était un peu plus fort. Une foule de questions se pressait sous son crâne mais une seule passa le barrage de ses lèvres.

Vous pensez que cela ne le gênera pas de m'aider?


Pourquoi celle-ci plutôt qu'une autre? Aucune idée à dire vrai.


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Sorianne
So avait servi Marie Alice, avant de la détailler plus avant. Elle avait beau l'avoir mené jusqu'ici, la noiraude ne faisait plus montre de trop de confiance trop rapidement. Finalement, reposant le verre qu'elle avait vidé en parti, la jeune femme réalisa qu'elle n'avait pas débarrassé son hôte, non sans remarquer que la pomme ne semblait pas avoir beaucoup de succès. Une question, et So y répondit doucement.

De vous aider, je ne pense pas. Que je vous ai conduite jusqu'ici... Peut-être.

Depuis les mois qu'elle était là, Marie Alice était bien la première personne qu'elle faisait entrer... Autant être franche, elle n'avait aucune idée de la manière dont réagirait Achim.

Je n'invite pas grand monde, à dire vrai. Voulez vous que je prenne vos affaires?

Elle désigna la cape, tout autre chose susceptible d'être déposé afin que la brune se sente à l'aise, puis observa la Dame, toujours sans imaginer un instant qui cela pouvait être... Inculte... Un sourire pointa, se rappelant sa première rencontre avec le beau chirurgien...

En tous cas, vous n'avez rien à craindre. C'est un chirurgien qui sait faire des miracles. Il connait énormément de choses. Bien davantage que les médicastres et les médecins qu'on trouve dans nos contrées. Sa médecine n'est pas courante ici, mais...

Un léger hochement de tête accompagna sa parole et le sourire s'agrandit. Un curé aurait été là qu'elle se serait faite réprimander pour oser montrer cette petite pointe de fierté.

Je pense que beaucoup devraient apprendre de lui. Installez vous dans l'un des coussins. Vous verrez, c'est confortable!

Et elle qui avait remarqué à quel point le verre de Marie ne se désemplissait pas... Un petit air navré, la So reprit en le désignant...

Et je suis désolée... Je ne saurai pas vous proposer autre chose... Je ne sais pas ce qu'il peut y avoir... Un sourire et un haussement d'épaule pour accompagner, je ne bois pas autre chose... Tisane?


Pas mieux?
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Mariealice
Voici un point que Marie n'avait pas envisagé. Elle avait suivi celle qui lui faisait face à cet instant sans se poser de questions, ou du moins sans se poser au moins celle-ci: dérangerait-elle?

Oh... Et bien j'espère qu'il ne vous en voudra pas de m'avoir conduite jusqu'ici. C'est très gentil à vous de m'avoir indiqué qu'il pouvait quelque chose pour moi.

Elle ne souhaitait nullement poser de problèmes.

Oh euh et bien.... Oui.

La brune retira sa vielle cape de voyage sous laquelle elle portait son habituelle tenue de voyage, qu'elle possédait en plusieurs exemplaires. Chemise blanche, braies et bottes noires. Elle la tendit avec sa besace.

Mon frère m'a déjà parlé de la médecine de l'orient. Il y est né et y a vécu un bon moment. J'y ai également déjà eu à faire lorsque j'ai été blessée et que j'ai dû me rendre au Louvre. Le médecin qui m'a soignée et accompagnée était maure et je pense que sans lui je ne serais sans doute pas en aussi bon état.

Un petit rire à cette assertion. Voilà qu'elle parlait d'elle comme d'un meuble. A l'invitation elle s'installa, prenant garde de ne pas renverser son verre encore bien plein sur un tapis ou un coussin. D'ailleurs une fois assise elle prit une nouvelle gorgée.

Autre chose?

Blanc avant de comprendre de quoi il s'agissait en lorgnant sur son verre.

Oh non non ne vous en faites pas, cela me va très bien.

Pieu mensonge mais fallait pas pousser non plus. Et pour la rassurer, nouvelle gorgée.

Vous le connaissez depuis longtemps?
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Sorianne
Un léger sourire en réponse, So n'était pas née de la dernière pluie, mais soit, elle n'irait pas chercher autre chose. Et ainsi elle avait connu également un médecin Maure. La petite boiteuse alla déposer vesture et besace, avant d'aller chercher le paquet de vélins sur lequel elle avait pris moult notes et de revenir s'asseoir dans un coussin moelleux aux côtés de son hôte. Elle marqua un temps de réflexion... Elle et le temps qui défilait ne faisaient pas bon ménage...

Longtemps... Non, mais quelques temps déjà... Deux ans? La première fois que je l'ai rencontré c'était à Saumur. Il y avait eu une bataille sanglante... Pas la dernière qui a eu lieu, une encore avant... Laquelle par contre, ça m'échappe... Je ne sais pas s'il n'y avait pas une histoire de Ponant. Oui, Ponant et Royalistes je crois.

Petit mouton suivant ses amis et connaissances surtout... Elle ne s'y était pas vraiment intéressée.

Il tenait une tente où il soignait les blessés rentrant à la ville et je ramenais une jeune femme qui avait besoin de soins. Il m'a fait forte impression et je lui ai même servi d'assistante. Il a un regard qui vous hypnotise, et vous fait tourner la tête.

Le sourire qu'elle avait léger s'était élargi à mesure qu'elle avait causé, tournant sans les voir les pages où elle avait consigné les plantes apprises. Il avait le don de lui mettre le cœur en émoi bien malgré elle, et rien qu'à y penser elle le sentait s'emballer.

On s'est recroisé en Guyenne... Puis par courriers...

Hum, il fallait croire que la petite brune s'était un peu emportée... Rougissant légèrement, elle revint à la première de ses fiches.

Vous n'avez pas été surprise quand ce médecin dont vous avez parlé vous a soigné?... Quand vous l'avez vu arriver...?

Oh So n'avait pas oublié sa déception et son léger recul en voyant qu'il ne s'agissait pas de quelqu'un d'ici... Si à ce moment là elle avait su à quel point il en valait... Une petite moue...

Je suis Sorianne. Ou So.

Et sourire. Voilà qui était fait.... Le sourire se mua en un air soudain perplexe... Voilà bien une chose qui ne lui avait pas tapé le cerveau de suite et qui arrivait seulement...

Vous avez dû vous rendre au Louvre?

Qui donc devait se rendre au Louvre...? C'est une gêne soudaine qui s'installa et qui fit gigoter la jeune femme, sur son coussin... Le Louvre...
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Mariealice
Jus de pomme toujours à la main, sagement assise en tailleur - merci la tenue de voyage - Marie écoutait les réponses de son hôte. Celle-ci évoquait leur rencontre, lors de la guerre du Ponant. C'était pendant cette dernière qu'elle-même avait failli mourir et que le fameux médecin maure l'avait soignée.

Un sourire étira ses lèvres en entendant la femme visiblement amoureuse parler du regard hyptnotique de son promis. Les femmes étaient bien souvent séduites par les yeux d'un homme avant une autre chose. Elle se souvenait parfaitement de ceux de tous les hommes qu'elle avait aimé, de leur couleur, de leur façon de voir le monde, de la voir elle.

Nouveau sourire, la brune face à elle s'emballait. C'était agréable pour une fois de penser à autre chose qu'aux plans de bataille, à la nourriture à trouver, aux ordres à suivre, à transmettre...


Surprise? Non pas vraiment. Mon frère ainé est né en terre sainte, il y a été élevé, y a vécu un long moment. Je l'ai déjà entendu me parler de sa vie là-bas. Et puis de toute façon j'étais inconsciente, presque morte quand il est arrivé alors j'avoue ne pas avoir remarqué grand chose.

Hochement de tête à la présentation alors que le sourire de sa vis-à-vis disparaissait d'un coup. Haussement de sourcil de sa part en se demandant ce qu'elle avait pu faire ou dire pour cela jusqu'à entendre le mot Louvre. Ah. Oui donc....

Oui. Pour les allégeances à la Reine d'alors, Nebisa. D'ailleurs si j'avais pu m'en passer de ce voyage.


Ou l'art de ne pas dire à quel titre. Bah quoi? Il n'y avait pas que les vassaux qui pouvaient s'y trouver tout en regardant la porte en se demandant quand le maitre des lieux allait apparaître.

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Sorianne
Et So de rester perplexe un instant, tout en observant sans faillir, la brune Dame assise sur ce si confortable coussin. Plus cela allait et plus elle était convaincue que la conduire jusqu'ici n'était pas forcément la meilleure des idées. Une main distraite jouait avec la natte qu'elle s'était faite, et l'air soudain ailleurs, une petite moue apparue... Oh oui, elle allait se faire gronder. Meilleure de choses à faire: passer à autre chose! Oublier toutes idées Louvresques, petite Noiraude ne voulait savoir.

Je n'avais absolument aucune connaissance sur l'Orient, et c'est regrettable, parce que c'est vraiment... Plus confortable. Je ne comprends pas qu'on ne prenne pas exemple en fait... Une légère hésitation... Vous pensez que c'est... Une hérésie de penser ça?

Quelques peines à se relever, mais la brunette, après avoir déposé tous les feuillets qu'elle avait sur les genoux s'éclipsa l'espace d'un instant avant de ramener de quoi grignoter. Posant le tout sur une petite table, la jeune femme se reposa dans le moelleux du coussin d'où elle venait. Autant que son invitée soit à l'aise et ait tout ce qu'elle pouvait avoir pour se sentir bien ici.

So reprit ses notes, rejeta un œil dessus, avant de hausser les épaules, et les mains dans un geste de profond dépit.


Je suis vraiment désolée... Je ne suis pas encore assez calée, et n'ai aucune idée de ce que vous pourriez faire pour régler votre problème. Je suis encore loin d'avoir tout vu... N'ai jamais mis un pied dans une université...

Apprentissage sur le tas, mais apprentissage en douceur. So se tourna avant de revenir à Marie Alice.

Ne pensez vous pas que vous êtes trop... Ô que cela devenait délicat. Sorianne et elle ne semblaient pas avoir beaucoup d'années d'écart, mais savait-on jamais. Mieux valait ne pas lui proposer cette solution. Dire à quelqu'un qu'il était trop vieux pouvait être un brin vexant. N'hésitez pas à vous restaurer un peu en attendant. Et si vous voulez autre chose... N'hésitez pas non plus...
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Marie Alice, incarné par Sorianne


Son verre de jus de pomme à la main, Marie regardait la jeune femme jouer avec sa natte, sentant confusément un souci, incapable de savoir de quoi il s'agissait et quelle pouvait en être l'ampleur. La discussion revint sur l'Orient et le regard de la licorneuse se posa sur le décor de la pièce.

Oui c'est confortable. Après être assis ainsi je pense qu'il faut s'habituer, j'ai peur que mon dos ne l'accepte pas des heures durant.

Un sourire vint étirer ses lèvres.

Hérésie? De vouloir prendre exemple pour la décoration? Non. Je ne vois pas en quoi. Après peut-être n'est-ce pas que pour cela que vous posez la question. J'avoue ne pas être très calé niveau hérésie même si en étant vassal de l'Anti-Roy d'après Rome, je suis sans doute vu comme hérétique moi-même.

Amusée, elle l'était. Habituée aux relations étranges avec Rome également. Après tout ils avaient bien excommuniée sa fille ainée, la plus croyante, et elle en était morte. Alors qu'on la voit ainsi ou autrement...

Son hôte se leva, disparut pendant un temps assez court avant de revenir avec de quoi manger.


Oh ne vous en faites pas. Je comprends tout à fait. Et je n'espérais pas trouver solution de façon aussi simple et rapide. Je ne sais même pas s'il existe quelque chose qui puisse m'aider.


Elle tendit l'oreille à la question suivante, haussant un sourcil.

Trop quoi?

Bah non, elle n'avait pas fait le lien avec son âge. Autant quand elle connaissait bien les gens souvent elle comprenait à demi-mots, autant quand elle ne connaissait pas...


Oh c'est fort aimable mais je n'ai pas faim. Etre en armée pendant si longtemps, avec des réserves qui sont très basses la majeure partie du temps fait qu'on s'habitue à manger peu.

Nouveau regard vers la porte. Elle ne savait pas si elle pourrait rester encore longtemps, le temps s'égrénait inexorablement.


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Sorianne
Le temps s'était tant et si bien égrainé que la Violette Marie Alice dût se retirer. So n'ayant pu la renseigner, à son grand dam, elle promit donc de faire parvenir une missive contenant la solution dès qu'elle le pourrait.

Aujourd'hui, la petite noiraude s'en revenait du bureau qu'elle occupait à la mairie. Le temps n'était pas au beau fixe mais elle passa tout de même au marché reprendre dattes et de ce poisson saumuré et à la gueule effrayante, le vendeur lui assurant que cela venait d'Orient. Sur le retour, panier sous le bras, la jeune femme guettait le ciel d'un oeil inquiet. L'air lourd ne lui disait rien qui vaille et les nuages qui s'amoncelaient n'arrangeaient rien.

Elle n'eut pas le temps d'arriver qu'une grosse pluie d'orage s'abattit sur Troyes, et c'est trempée qu'elle passa la porte de la demeure. Mais il fallait voir le bon côté des choses, la brune avait sauvé les victuailles en les protégeant de ce temps. Passant par les cuisines, So y déposa le barracuda, et retira ses châles dégoulinant pour les mettre à sécher non loin de la grande cheminée.

Une mèche de cheveux d'où s'écoulaient un horripilant goutte à goutte fut rejetée, et c'est les pommettes rouges d'avoir eu froid, qu'elle alla au salon y déposer les fruits dont elle avait oublié le nom... Sans compter qu'elle pouvait s'être faite avoir. Certes elle n'avait jamais vu ce genre de chose, mais peut-être qu'ils ne venaient pas du tout de ces pays du Sud...

La jeune femme retira les bottes portées, apprécia le moelleux de l'épais tapis, et piquant l'une des dattes, alla à la fenêtre observer ce maudit temps qui ne faisait que s'assombrir... L'air maussade...

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Sorianne
Le mauvais rêve de la nuit lui laissait une sensation amère qu'elle s'efforçait de mettre de côté sans vraiment y parvenir. Si une chose était certaine, c'était qu'il avait réussi à la faire cogiter une bonne partie de la journée. La petite noiraude était pensive et à la fenêtre, observant la rue sans vraiment la voir. Une main passa dans la crinière corbeau, nouée à l'aide d'un cordon de cuir, et un soupir fusa. Elle avait mangé sans faim, ou très peu, la tête ailleurs. Même les cours pris avec elle ne lui attiraient pas l’œil... Bien piètre élève, ce jour.

Entendant son Promis dans une pièce à côté, la jeune femme redressa doucement la tête et tendit l'oreille. Pour ainsi dire deux saisons qu'elle était là... Il parlait... So aimait sa voix chaude, ses accents chaleureux d'un ailleurs qu'elle apprenait à connaitre à travers lui. Elle était bien ici et le sourire revenait, et le beau chirurgien n'y était pas étranger, pour sûr.

Délicatement, la brune descendit du perchoir sur lequel elle était assise, déposa les vélins tenus et claudiqua, mais à pas de velours tout de même, ses bas ne faisant nul bruit sur le sol, jusqu'à la porte avant de rejoindre celle de la pièce où se trouvait Achim. Là, Sorianne s'appuya au chambranle, afin d'observer en toute quiétude, sans même signaler sa présence pour le moment. Juste envie de regarder, de détailler, avec un air tendre. Il avait été là quand elle n'y croyait plus... Son regard... Comme il pouvait lui tourner les sens... L'imaginer en geôle... Impossible.

Machinalement, ses doigts vinrent jouer avec le lacet qui fermait sagement le corsage de la robe portée. Pour quoi avait-elle perdu Col? L'idée lui fit faire un pas dans la pièce. Avisant autour d'eux, elle en conclue qu'il n'y avait plus personne. Son cœur se mit à battre chamade à l'idée de ce qu'elle allait faire là. Angoisse sourde de se rappeler des choses qu'elle voudrait enterrer... Son assurance lui faisait soudainement défaut, mais quelques pas de plus, le regard perdu dans le vague, le temps de fermer la porte derrière elle, avec un cliquetis qui aura sans doutes attiré l'attention s'il ne l'avait pas vu avant.

So releva le museau, esquissa un sourire. Il attendait qu'elle fasse le premier pas, alors il fallait bien qu'elle se décide un jour ou l'autre... Nul rougissement, quand elle tira sur le lacet fermant sa robe. Elle s'était décidée. Elle ne pouvait plus continuer ainsi, à désirer sans y succomber, encore moins pour écouter ce prêtre qui avait réussi à lui ôter l'envie de chercher le plaisir auprès d'un homme...

Ne pas parler, ne pas parler...

Elle ne s'était pas aperçue de sa respiration coupée, et cela ne s'arrangea pas forcément avec la suite. Doucement, la noiraude fit glisser la lourde robe à ses pieds, tout en ayant libéré les jupons qui y étaient fixés. Ne restait plus que cette longue et fine chemise de lin, ses bas... Les bracelets, qu'elle défit et qu'elle laissa tomber pour rejoindre robe et jupes. La respiration saccadée, So laissa un instant s'écouler, observant les réactions du maure, avant de s'attaquer au lacet de la chainse, les doigts nerveux, et le nez bas. Même Colhomban n'avait pas eu l'occasion de découvrir cette maudite hanche abîmée... Mais pour le moment, c'était la réaction de son Promis qu'elle appréhendait... Et le regard qu'elle lui lança alors qu'elle réussit enfin à libérer le cordon, ne cachait rien de ses états d'âme... Et Sorianne tira.

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Achim_al_qasim.
Il avait un pli soucieux au front qui ne le quittait plus. Agacé, très agacé par les courriers échangés avec la mairesse, le chirurgien avait mis ses biens en vente, clos son échoppe et mis en ordre ses dernières affaires.
La Bête, elle, avait failli s'étouffer lorsqu'il s'était résigné à s'affranchir de ces peccadilles pour éviter à sa promise la honte d'un nom entaché par l'ombre de la prison.

Allongé sur la couche, le chirurgien était perdu dans ses sombres pensées. Parfois, un sourire cynique se dessinait sur ses lèvres lors qu'il imaginait tout ce qu'il pourrait faire à cette médiocre bureaucrate qui n'avait pas compris la moitié de ce qu'il lui avait écrit. Pour sa bêtise, une lente éviscération, juste sous le nombril... Pas trop profonde, juste l'épaisse couche de derme qui s'ouvrirait telle une boite de Pandore et laisserait se répandre tous les maux insipides dont elle semblait souffrir. Pour son obstination crasse, il prendrait plaisir à nouer et dénouer ces noeuds gordiens, affinant son art au fil de soie....

Puis, un bruit léger de tissu flottant, de pas que l'on tente d'étouffer le tire de ses rêveries. Ses yeux sombres cherchent dans la pénombre de la chambre et finissent par se poser sur sa promise, immobile, muette...
Un à un, elle fait tomber les vêtements qui la recouvrent, et lui, la dévore des yeux.

Avec une lenteur mesurée, Achim s'assied sur le rebord du lit face à Sorianne. Sa main hâlée se lève et vient effleurer le galbe de cette hanche, remonte peu à peu la taille. Son ventre se crispe et sa gorge se noue, tandis que s'engage un combat entre l'homme amoureux et la bête trahie.
Rien dans ses gestes ne traduit cette lutte. Il vient même poser son souffle chaud sur l'ombilic pâle, remonte jusqu'à cette vallée creusée entre deux monts érigés, tendus...

Mais les pensées noires sont bien là, en conflit permanent avec cet amour qu'il avait espéré pur.
Ses doigts effleurent à peine la peau de sa promise, chatouillent ses reins, tandis que de son autre main il cherche au sol le tissu fin de la chemise abandonnée.
Le chirurgien se redresse alors, se dépliant en remontant le vêtement autour du corps de Sorianne tandis que ses lèvres vont happer la peau fine de sa gorge. Il en râle, de désir autant que de désespoir et pourtant il finit par le recouvrir au mieux de ce tissu, de ce rempart futile.


Sorianne... Malak...

Il a la voix étranglée le Maure. Lui qui la veut depuis si longtemps... La Bête triomphe dans les bas fonds.

Pas comme ça...

Pas comme elle a pu le faire avec cette brute immonde.
Lui veut qu'elle l'aime, pas qu'elle se serve de lui pour juguler son désespoir ou repousser sa solitude.

Il vient cueillir ses lèvres, les effleure de son souffle saccadé avant de s'en emparer pour lui imposer un baiser ravageur, laissant ressurgir toutes les émotions contenues, la brutalité de son désir autant que la malignité de la Bête. Un instant il cède à ses pulsions, fouillant cette bouche, laissant sa main se repaitre de sa peau, de sa chair et s'emparer de cette poitrine pour la sentir frémir à son tour. Il grogne jusqu'au moment où il sent que poursuivre serait trop dangereux.

Les lèvres sont délivrées et sa main vient seconder la première pour recouvrir le corps désirable. Son regard intense vient plonger dans celui de Sorianne alors qu'un sourire vient flotter sur ses lèvres.


Marions nous d'abord...

Il s'écarte à peine, pour l'aider ou plutôt presque lui imposer en guidant ses gestes, à remettre totalement sa longue chemise. D'un geste tendre il en ferme lui même le cordon avant de l'attirer sur le lit, la glisser sous les draps alors que lui reste dessus, et la prendre dans ses bras.
La cajoler, la serrer contre lui, sentir sa chaleur au travers de l'épaisse couche de tissus. D'un doigt il vient écarter une mèche noire sur la joue de sa promise, et y poser ses lèvres encore brûlantes. Il parcourt son visage délicat de baisers volubiles avant de s'allonger contre elle pour restaurer son calme et étouffer enfin le désir bestial qui le ronge.

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Sorianne
La caresse subtile posée sur son ventre fit soupirer la brune. L'une de ses mains vint même se perdre dans les cheveux sombres du chirurgien qu'elle ne voulait pas quitter des yeux, de peur d'oublier où elle était. Pas de brusquerie, pas de violence. Juste de la douceur et de l'Envie... Sa peau frissonnante le réclamait malgré cette part d'elle même qui s'en angoissait et la faisait doucement trembler.

Ce fut l'incompréhension qui lui fit froncer les sourcils et rouvrir les paupières qu'elle avait mi-closes, quand So sentit remonter la chemise qu'elle avait laissé choir au sol. Son cœur manqua un battement avant de s'emballer. Avait-elle fait quelque chose de mal ? Pourtant ce râle et les lèvres du Maure sur sa gorge... A en perdre le cours de ses pensées...

Pas comme ça... Pas comment? Non, la petite noiraude ne comprenait pas, ne sachant comment accueillir le retour du tissu pour cacher son corps. Et ce baiser offert la perdit davantage. Elle y ressentit tellement de chose que sa tête lui tourna, oubliant toutes les questions qu'elle se posait l'instant auparavant.

Le reste lui sembla flou et elle obéit sans rechigner aux gestes que lui imposait Achim, les lèvres pincées et l'air soucieux malgré le sourire qu'elle afficha en retour au sien. Qu'ils se marient d'abord... Juste un hochement de tête en réponse. So ne savait plus où elle en était. Si elle était déçue, elle n'en était pas moins soulagée.

Maintenant blottie au creux des bras du bel arabe, la noiraude osait à peine respirer. Elle avait poussé loin l'audace et voilà que c'était elle qui l'entrainait sur les chemins de la dépravation tandis qu'il préférait la sagesse. Qu'allait-il donc penser? Pas comme ça... Ouh ces nerfs à fleur de peau! Alors qu'elle écoutait les battements de cœur du chirurgien s'apaiser, la jeune femme éclata de rire. Un rire nerveux mais qui eut au moins le don de la faire enfin respirer. Sorianne finit néanmoins par se calmer et enfouit son nez contre son promis, savourant son odeur et sa chaleur.


Je suis désolée... Je n'aurai pas dû.

Bien que... Elle rit de nouveau, doucement, dans le giron protecteur, se moquant d'elle même.

Je crois que... J'ai oublié comment on faisait... Je ne sais plus comment on fait..

C'était devenu si peu naturel pour elle, depuis plusieurs années, qu'elle ne mentait même pas. Depuis ce maudit accident qui lui avait valu ce boitement et cette fichue marque au front. Que de différence... Ses lèvres se pincèrent. Si le Chirurgien et elle s'étaient croisés à Montauban, c'était parce qu'elle avait fui Col et son impatience. Avec un soupir, la brune continua, presque un murmure.

Vous en êtes sûr...?

Pas un avant lui, n'avait voulu qu'elle se refuse. Pas un ne l'avait laissé en paix et n'avait respecté ses choix. La noiraude finit par redresser le museau, cherchant à capturer le regard sombre de son Promis, le menton posé sur une main.

Achim... Aucun prêtre ne nous mariera...
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Achim_al_qasim.
Innocente promise… Epargnée pour l’heure. La Bête et l’Amoureux réunis dans un même dessein resserrent l’emprise autour du corps menu.
Achim laisse couler le rire nerveux contre son torse et caresse en douceur la longue chevelure de Sorianne pour l’apaiser.


Chut… tout va bien…

Il n’est plus en lutte avec lui-même. Chacun de ses mots, chacun de ses gestes est maîtrisé, mesuré. Ses doigts se fondent dans les cheveux sombres, jouent sur la nuque de sa fiancée alors qu’il sourit dans la pénombre en l’écoutant se justifier péniblement.

Les secondes s’écoulent il ne bouge pas. Tout juste ses doigts poursuivent-ils leur jeu. Puis il vient reposer ses lèvres chaudes sur le front de la belle alors que sa seconde main va chercher son poignet, celui là même qu’elle dissimule à l’ordinaire sous ses bracelets et du pouce il effleure lentement la cicatrice.
De ses yeux sombres il sonde le regard de Sorianne sans prononcer un mot avant de pivoter et de venir se poser au dessus d’elle en évitant de l’écraser. Il veut sentir sa chaleur, lui faire ressentir la sienne, la rassurer autant que la faire chavirer. Sa main a abandonné la nuque pour glisser dans son dos et se plaquer sur ses reins. Ses doigts pétrissent la chair au travers du tissu fin de sa chemise.
D’un regard plus brûlant il la provoque et sourit avant de plonger ses lèvres affamées dans son cou, happer la peau fine, s’imprégner de son odeur en les laissant glisser sur sa gorge puis il se détache et vient taquiner le bout du nez de la brune du sien.


Quant au prêtre… nous verrons bien…

Il effleure une dernière fois ses lèvres avant de basculer sur le côté et de se laisser retomber sur la couche. Le regard fixé sur le plafond blanchi à la chaux, il sourit encore avant de poursuivre.

Rien ne presse…
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Sorianne
So se sentait bien auprès d'Achim. C'était chose certaine. Mais elle avait voulu aller trop vite. Elle s'en rendit compte quand il les fit basculer pour se retrouver sur elle. Si sa chaleur et sa douceur l'apaisaient, si elle n'arrivait plus à détacher son regard de celui si intense du chirurgien... Les frissons qui lui parcoururent l'échine alors qu'il allait jouer de son souffle dans son cou lui firent battre le cœur plus que de raison. Envie, angoisse qui lui tordait le ventre... Et pourtant elle était calme... Mais pas prête. Aussi hocha-t-elle doucement la tête. Rien ne presse.

La noiraude se replaça contre son Promis, un sourire tendre posé au visage. Ses doigts parcouraient doucement la grande main posée non loin, s'amusaient à se poser sur l'un ou l'autre des deux petites marques blanches qui s'y trouvaient .


Tous ne sont pas si patients que vous... Merci...

Encore...

Quand on s'est vu à Montauban... J'avais fui Colhomban. Il me pressait, ne comprenait pas et j'ai fini par aller le trouver. Je pensais à tout sauf à lui... C'était une autre image qui s'imposait...

La So se redressa sur un coude et chercha à capter le regard d'Achim. Je ne veux pas ça. Juste qu'il n'y ait que vous. Une petite moue suivie. Vous pensez qu'on peut oublier des mois de sa vie si on le désire suffisamment fort?

La brune n'attendit pas la réponse, sûre de la réponse et la craignant déjà. Elle embrassa la tempe tatouée et se leva rapidement en s'excusant un instant. Le pas hâtif, elle se rendit aux cuisines, arpentant les couloirs sombres sans trop de soucis, habituée à le faire souvent. L'assiette recherchée ne fut pas longue à trouver et elle l'embarqua avant de retourner auprès de son fiancé qu'elle enjamba, prenant soin de ne pas faire tomber le plat et son contenu.

Je n'ai pas envie de dormir. Non son cœur battait encore trop la chamade. J'ai trouvé ça au marché. Un homme les vendait comme étant des fruits venus d'Orient.

A genoux bancale sur le lit, le tailleur lui étant devenu impossible, la noiraude présenta les dattes à Achim avant d'en prendre une.

Je les trouve étranges.

Le plat fut posé sur le lit, et So marqua une pause, tandis que d'un doigt elle alla redessiner l'un des tatouages du Maure.

Vous savez les faire?
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