Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8   >   >>

[RP]Le discret chirurgien

Achim_al_qasim.
S’il retrouve un calme apparent, le débat n’en fait pas moins rage dans sa tête. Il maîtrise sa respiration, écoutant en silence sa promise tout en veillant à éviter de grincer des dents. Sa main tressaille légèrement quand Sorianne effleure du bout des doigts les deux petites cicatrices.
Au bout d’un long moment il laisse quelques mots lui échapper, trahissant à peine sa pensée.


Vous auriez du rester avec moi à Montauban… tout aurait été
beaucoup plus simple
.


Le maure la laisse se lever et quitter la pièce. Ce répit accordé lui permet de faire le vide et de se reconcentrer. Au loin, le bruit feutré des pas et d’ustensiles de cuisine animent le silence de la maisonnée. Il s’assied dans le large lit, posant les coussins pour s’adosser confortablement puis attend que Sorianne revienne.
Un sourire étire lentement ses lèvres en la voyant arriver un plateau chargé de figues en main.


Mmmh… des figues… Il étire le bras pour se servir et sans attendre en manger une, en laissant un soupir de contentement explicite fuser. Il savoure la chair moelleuse, le sucre qui glisse dans sa bouche. Il prend même tout son temps avant de recracher dans sa main le noyau nettoyé. Un pur délice… qui me rappelle chez moi.

Il esquisse un sourire avant d’en reprendre une autre, peu enclin à céder à la moindre nostalgie. Toutefois attention, c’est très riche, n’en mangez pas trop à la fois. Tout en mangeant, il ne peut s’empêcher de hausser un sourcil lorsque les doigts de la brune viennent se poser sur les tatouages qui ornent son visage.

Non, je suis un bien mauvais dessinateur je le crains…

Il repose les noyaux sur le bord de l’assiette avant de se lever à son tour, de faire quelques pas dans la chambre pour atteindre la bassine et le broc d’eau disposés sur une table non loin. Là il se lave les mains, le visage, le dos tourné, un sourire cynique apparaissant brièvement sur son visage. Le chirurgien s’essuie avant de se redresser et de revenir vers le lit le visage affable.

Accepteriez vous de rencontrer certains membres de ma… Famille ?

D’une main légère il caresse sa joue avant de glisser sur le lit et reprendre sa place, un sourire énigmatique flottant sur ses lèvres.
_________________
Sorianne
S'il savait à quel point elle pouvait regretter de ne pas être restée à la Cité des Saules... Rien de tout cela ne serait arrivé et tout serait différent, pour sûr. Toutefois ce qui était fait ne pouvait plus se défaire et il fallait malheureusement composer avec. Au grand dam de la brune qui ne demandait qu'à remonter le temps et changer les choses... Voilà ce à quoi elle pensait derrière son air un peu perdu, l'espace d'un instant.

Le contentement d'Achim la ramena tout de même à la réalité et un sourire radieux illumina le visage de la noiraude. Ainsi l'homme du marché ne lui avait pas menti, et en prime cela faisait plaisir à son Maure fiancé. De quoi la ravir! So grignotait en hochant la tête devant les conseils prodigués, ne sachant trop si le fruit qu'elle goûtait était apprécié ou non. C'était différent. Et celui prit l'après midi lui avait semblé plus sucré. Hmmm... Un autre lui donnerait peut-être la solution à son dilemme, aussi alla-t-elle repiocher sur le plat, tout en rebondissant sur ce qu'il avait dit.


Achim, comment c'est chez vous? Comme dans cette maison? Comment est l'Orient?

Un nouveau sourire se fit au sujet du dessin,et la jeune femme observa le chirurgien se lever et traverser la pièce. Si elle n'avait pas eu la chair du fruit entre les dent, elle se serait sans nul doute mordillé la lèvre. Toutefois, la figue en serait tombée si elle ne l'avait pas tenu. Ah elle s'était attendue à beaucoup de choses, mais il était vrai qu'elle n'avait pas songé une minute à celle-ci. Et ce sourire mystérieux qu'il avait...

Elle bafouilla quelques inintelligibles mots... Avant de se stopper, d'avaler ce qui aurait pu l'étrangler tellement elle ne l'avait pas vu venir. Un hochement de tête suivi.


O-o-o-o-oui. Hum. Bien sûr, mais. Enfin vous êtes... Et je suis... Oh je suis à peine petite bourgeoise qui a délaissé ses moutons depuis peu et...

Oh comme cela pouvait la gêner elle qui n'avait jamais su trouver sa place dans la Cour de nobles personnes lorsque Col l'emmenait dans le Grand Monde. So reposa sa main tenant le fruit sur ses genoux tandis que l'autre alla passer distraitement dans sa tignasse sombre.

Que penseront-ils? Je... Je mets toujours les gens dans l'embarras...

Nul exagération dans ces mots, la honte d'une langue bien trop prompte à utiliser des mots méconnus lui restait frais à l'esprit. Se reprendre devenait pour ainsi dire vital pour le coup. Se redressant, elle masqua ses craintes derrière un sourire.

Je ferai de mon mieux. Et ce sera un honneur, bien sûr.

... Et le sourire changea quelque peu tandis qu'elle posait une main inquiète sur le bras de son fiancé. Elle savait trop combien les membres d'une même famille pouvaient être différents l'un l'autre. Et dans un sens, cela lui permettait d'en savoir plus.

Comment sont-ils? Le sourire se fit plus franc. Contez les moi?, s'il vous plait...

La jeune femme poussa un peu l'assiette de fruits déjà bien entamée, et se replaça allongée aux côtés du beau Maure, sans le lâcher du regard, en l'attente d'en savoir davantage.
_________________
Achim_al_qasim.
Chez moi...

Le temps se fige dans la voix du maure. Ses yeux scrutent un point inaccessible, un souvenir dans le temps et l'espace.

Chez moi, tout est chaud et lumineux...
Le désert à perte de vue, des villes immenses aux palais chatoyants. Les marchés regorgent de fruits au parfum sucré et envoutant...
Les chevaux galopent sur un soleil de plomb, leurs robes brillent telles des joyaux..
Tout est lumière, couleurs éclatantes...


Pour un peu, sa voix vibrerait d'émotion.
Jusqu'à ce qu'elle retombe et s'éteigne.
Le chirurgien pose un regard étrange sur sa fiancée, et la voyant balbutier, sourit.

Un bras se tend et sa main se pose sur la joue de Sorianne, caressante, presque rassurante.


Ma famille... est trop... spéciale et disparate pour que je puisse vous la décrire... Il faut la voir pour comprendre.

Il tait pour l'instant qu'il a écrit à l'un de ses frère pour le convier à une rencontre. Ce serait gâcher la surprise en quelque sorte. D'autant qu'il n'a eu aucune réponse pour l'instant.
_________________
Sorianne
Le regard qu'Achim lui avait lancé n'était pas passé inaperçu, et la petite brune s'interrogea un instant sur sa signification. Comme elle aimerait pouvoir savoir ce qu'il se jouait dans l'esprit du chirurgien... Allongée auprès de lui, confortablement installée, So l'avait observé alors qu'il parlait de son pays... Le regrettait-il? ... Il était beau... Un vrai Homme... Pas comme ceux qui n'en avaient que l'apparence. Ses doigts se nouèrent aux siens quand la main du chirurgien vint se poser sur sa joue et elle poussa un léger soupir... Le sourire prit toutefois le dessus sur son esprit partant en tout sens.

Je suis curieuse maintenant... Viendront-ils ici? Ou est-ce que nous irons à eux?

Achim avait déjà rencontré son frère... Il lui fallait lui parler de sa nièce arrivée en ville et sa famille ne s’arrêtait pas là. Rencontrer la famille de son Promis était chose normale, et puisqu'il n'en disait rien, elle pouvait échafauder mille et une théories plus ou moins fumeuses. Et elle s'en amusait d'ailleurs.

Je sais ce qu'est une famille spéciale et aux membres semblant être comme le jour et la nuit. J'ai une famille étrange, d'un côté des brigands, n'ayons pas peur des mots... De l'autre, une petite sœur et Mordric, qui côtoient des Grands... Ma nièce est ici d'ailleurs... Elle est du mauvais côté. Voudriez vous la rencontrer quand même? Elle a une chambre à l'auberge.

Elle se redressa pour mieux aller s'appuyer contre Achim. Paupières closes, elle se lova là, au creux d'une épaule, bien à l'abri, se sentant presque coupable de s'y sentir bien. Aimer fait mal... Elle ne voulait plus souffrir... Et pourtant... Sorianne n'y resta pas bien longtemps, sa conscience la travaillant. Elle ne tenait pas en place. Et au lieu de prendre du repos après la journée passée -nul doute qu'elle allait finir assommée- elle préféra se lever afin d'aller chercher un fusain et de revenir avec.
Installée face au Maure, un sourire taquin, un air canaille et la jeune femme montra sa trouvaille.


Je ne sais pas dessiner non plus. on peut voir qui est le pire. Si c'est vous, vous avez un gage.

Pour tableau? Elle proposera leurs mains... Ou eux même pour être moins précise. Elle avait grand besoin, grande envie de rire, et de l'entendre rire aussi. Parce que rire, cela fait du bien. Rire, c'est se rapprocher. Un joyeux s'échappa d'ailleurs et la brune se fit complice.

Et je pourrai voir des chevaux galoper sur le soleil?
_________________
Achim_al_qasim.
Il a encore l’esprit qui dérive aux confins des portes du désert. Les odeurs d’autrefois reviennent à ses narines. Les effluves enivrantes des parfums lourds et sucrés. Les cris des marchands les couleurs du souk tout est là.
Le maure finit par s’en arracher pour répondre à Sorianne.


Je ne sais pas encore, nous verrons bien.

Il ne peut s’empêcher de sourire à la candeur de son empressement à vouloir connaître sa famille. Pauvre petite fille. Le chirurgien l’écoute parler de la sienne, de ses membres dont il a eu à peine le temps d’entrapercevoir le frère. La rencontre ne s’était pas faite. Une autre fois. Peut-être.

Si votre nièce en a le désir, pourquoi pas…

Puis Achim s’amuse de la voir presque trépigner. Elle s’agite comme une enfant. Se pose contre son épaule puis s’agite à nouveau. Le sourcil en hausse quand elle revint armée d’un fusain et propose un défi.

Accepté…

Puis elle se moque gentiment de son erreur de langage. Le sang du maure ne fait qu’un tour et il se saisit du fusain, s’approche dangereusement, sourire chafouin aux lèvres. Pour mieux lui sauter dessus, la bloquer sous lui et commencer à barbouiller son nez à l’aide de son arme improvisée.

Gagné !
_________________
Sorianne
Prise en traitre! ... Ou pas. Le sourire qu'elle avait au visage s'était élargi à mesure que le Maure se faisait menaçant, fusain en main. Elle en aurait bien rajouté une couche, mais, tendue, elle voulut s'enfuir en riant. Elle ne pensait pas à ça en proposant cette petite distraction, mais il fallait bien dire qu'elle l'avait cherché!

Elle se retrouva rapidement bloquée sous le chirurgien, riant toujours et chercha à se mettre le nez à l'abri, sans succès. Entravée dans ses gestes par ses cheveux qui s'étaient retournés contre elle, et par le poids de son promis sur elle, elle ne put rien y faire qui soit un tant soit peu efficace.


Non pas gagné! Non non non, vous avez triché! ... J'ai l'air de quoi??

Le rire qui la secouait finit par se calmer, mais le sourire restait bien ancré à ses lèvres tandis qu'elle avait planté son regard dans celui d'Achim. La petite noiraude n'était que trop consciente de ce corps contre le sien, de sa main posée contre le torse qu'elle avait vainement essayé de repousser pour ne pas se faire peinturlurer. Avec de conséquents efforts, elle cherchait à penser à autre chose qu'à la chaleur qui s'insinuait.

Je n'ai eu aucune chance, c'est pas juste. Je n'ai même pas pu essayer!

Tite moue, mine d'intense réflexion sans que ça ne soit vraiment le cas, quelques mouvements timides, limites inexistants pour se dégager... Mais cela ne lui fit que monter le rose aux joues et saccader son souffle.

Disons que vous avez gagné... Ça veut dire que j'ai un gage? Un léger rire amusé remonta de sa gorge. Je me vengerai.

Malgré sa tignasse enroulée et lui bloquant ses mouvements, en tirant un peu elle réussit à bouger son bras. Se redressant légèrement et tant bien que mal, la jeune femme alla frotter son nez noirci dans le cou de son promis, et la main qui était posée sur le torse mauresque descendit jusqu'à la taille et passa sous le vêtement. So se mordit la lèvre, frissonna au contact de la peau brûlante, mais pas d'autre moyen de se libérer et de prendre sa revanche : elle allait bien voir s'il était de nature chatouilleuse!
_________________
Achim_al_qasim.
Les jours défilaient, d'une rassurante routine, dans la chaleur écrasante. Sa promise vaquait et semblait presque goût à son nouveau statut d'étudiante... Et lui regardait ses champs, tout en déplorant que personne ne réponde à ses offres de vente.

N'aviez vous pas parlé d'une visite ma chère ?

Il a perdu la notion du temps. A sa décharge, la brune est beaucoup plus active et remuante que lui même. Le chirurgien se sent par moment l'âme rêveuse, nostalgique. L'été, les arbres qui croulent sous le poids de fruits juteux... Tout est une invite à la langueur, chose à laquelle il cède sans vergogne.
_________________
Sorianne
La So s'éventait doucement avec l'aide d'un vélin qu'elle avait trouvé dans un des petits livres qu'elle avait déniché à l'université. Livre qu'elle était d'ailleurs en train de lire avec attention, coincée entre deux gros coussins. Le bouquin sur les genoux, la noiraude grignotait avec gourmandise, des prunes qu'elle était allée chercher dans un verger en dehors des murs. Celle en train d'être dégustée lui arracha une vive grimace, toute acide qu'elle était. Beurk. Mais pas de gâchis, elle fut tout de même prise entière.

A la question d'Achim, So leva le museau et sourit. Plusieurs visites étaient prévues, mais il semblait que sa nièce ne compte pas venir finalement.


Je crois qu'Adye doit retourner d'où elle vient. Une question de mandat et d'erreur, je ne sais trop quoi. Je ne sais pas si elle va passer... Mais je suis sûre qu'on aura d'autres occasions.

La jeune femme se leva... Essaya du moins, mais finit par y arriver, et rejoignit son beau promis. Plus le temps passait et moins elle se leurrait. Elle s'attachait, à son grand dam. Ou pas (au niveau du dam hein). Toute timidité envolée maintenant, gêne inclue, la brune se posa en douceur contre le chirurgien. Même pas peur de la chaleur. De s'épargner de grands gestes, cette dernière lui semblait correcte. A moins que ce ne soit grâce à l'éventail improvisé.

Par contre j'ai rencontré quelqu'un en allant à la messe l'autre jour. Du moins je croyais que c'était une messe... C'était un baptême... Un haussement d'épaules pour passer outre. J'ai... Malencontreusement fait tomber un candélabre, et quand j'ai ramassé les cierges, un homme a vu...

Sorianne attrapa la chaine qu'elle avait au cou et tira doucement dessus pour sortir l'anneau du corsage où il était constamment caché. Elle fit la moue et se blottit un peu plus dans le giron protecteur.


Ça... Cet homme est... Je lui ai conseillé de venir vous trouver... Pour que vous puissiez le convaincre de renoncer à sa folie... Du moins essayer... Il a l'air têtu. Il s'appelle Pons. C'est le Maitre Pons... Il veut Les voir...

Elle leva le nez vers Achim, au moins histoire de voir si elle n'avait pas fait là une boulette. Et de sourire à nouveau en se réinstallant, les doigts allant jouer délicatement sur le buste contre lequel elle prenait appui.

Vous saviez que... Si on le voulait... L’Évêque de Langres propose de nous marier?

Hop, ça c'est dit... Un soudain rougissement envahit le visage de la jeune femme et elle gigota un brin, gênée.
_________________
Baphomet
Cette nuit-là, dans la chambre de son hôte, le capitaine finissait d'écrire une lettre importante. La fenêtre donnait sur la halle de Troyes d'où l'on pouvait voir, malgré l'heure tardive, une chandelle encore brûler. La nuit portait conseil, disait-on. La chaleur de la journée passée retombait à peine. Aussi, la porte comme la fenêtre étaient entrouvertes pour faire courant d'air. La flamme de la bougie oscillait faiblement. La nuit, aussi, tous les chats étaient gris. Comme quoi, la lumière n'attirait pas que les papillons qui venaient s'y brûler les ailes. Un chat l'observait assis sur le rebord de ses yeux brillants. Lorsqu'il décida d'un bond leste d'entrer dans la pièce, à la lumière, Pons découvrit une bête d'un noir éclatant. Des années passées en Orient lui avaient donné d'étranges comportements et dans ce cas-là, il se releva et s'inclina devant l'animal. Car, il ne pouvait s'agir que d'un djinn, un démon à qui il devait respect pour ne pas s'attirer le mauvais œil. Étonnamment, ce dernier chercha quelque caresse en se frottant le museau contre sa jambe. Il ne put qu'offrir gracieusement sa main et effleurer son poil délicatement. Le chat, satisfait, se faufila jusqu'à la porte et disparut, alors qu'il la refermait derrière lui. Il était temps de dormir.

Le lendemain, le calme des jours précédents était retombé tel un linceul mortuaire. Non pas qu'il y avait eu des morts mais bien que le village était mort. Si les derniers temps avaient été agités par des brigands audacieux, la vie du bourg n'avait pas été si troublée que ça. Les gens vaquaient à leurs activités quotidiennes comme si de rien n'était. Étonnants Champenois, le bourgeois les observait depuis son arrivée dans ce duché : de parfaits sujets, serviables et corvéables à merci. N'importe quel prince en voudrait. Traversant le marché tout en pensant à cela, Pons s'inquiétait un peu quant à l'avenir du Royaume. Se glissant sous l’œil torve d'un sergent, il fila dans une étroite ruelle en quête d'une gueuse rencontrée quelques jours plutôt dans la cathédrale de Reims. Ce n'était pas nécessairement dans une foule exsangue et affairée que l'on obtenait des réponses. Mais dans les traverses, les recoins, les impasses, à l'ombre d'un soleil de plomb, d'autres petites gens s'affairaient aussi. Cette racaille donnait plus de résultats. Le malheur tomba sur l'un d'entre eux. L'homme pensa détrousser un voyageur perdu, un bourgeois peureux. Bien mal l'en prit. Il se retrouva un gantelet de fer serrant sa gorge et un autre brisant le poignet de la main menaçante.

« C'est ton jour de chance, l'ami, commença le capitaine. Une question contre ta vie.
– Q
ue... que veux-tu savoir, Seigneur ?
– O
ù vit une brunette aux yeux émeraudes ?
– C
ette sorcière vit dans le péché, Monseigneur... je... personne ne l'approche...
– N
e vis-tu pas dans ce même état, maraud ?
– E
lle... arg ! Elle vit avec un infidèle... Un sarrasin... ah ! »

Inlassablement, l'étreinte de ses doigts d'acier se faisait plus étouffante, douloureuse pour le larron. S'il était très patient, il n'aimait pas pour autant perdre du temps. Néanmoins, il devait le reconnaître : l'homme lui avait appris des choses. Un sourire malsain se peignit sur son visage. L'air mauvais qu'il affichait depuis tout à l'heure aurait dû faire comprendre ses intentions. Et pourtant...

« Il y a d'autre... question, moins agréable !
– H
um, répondit le gueux, l'Inquisition...
– O
u la Prévôté, vilain !
– E
lle... elle habite non loin.
– M
ène-moi ! »

Relâchant sa prise, Pons la laissa filer et lui emboîta le pas, la main sur le pommeau de son épée au cas où. Dans ce bas-monde, l'erreur n'était pas permise. Un coup de dague était si vite arrivée, comme tout à l'heure. Quitter l'ombre pour la lumière ne le rassurait pas pour autant. Sautant les flaques d'eau putride et guettant le jet de quelque déchet depuis les étages des maisons longées, les deux hommes avançaient sans cesse plus du but. Enfin, l'espérait-il. Le capitaine n'était pas ingrat et récompensa le Troyen d'une petite bourse contenant un écu-or et quelques deniers. Le laissant pour de bon disparaître, il s'en remettait à une once d'honnêteté ou de crainte d'être puni pour l'avoir trompé. D'un coup de poing, son gantelet de fer s'écrasa lourdement contre la porte fermant la chaumière. Il saurait bien vite si elle vivait là avec son Sarrasin. Son histoire était donc un éternel recommencement. Quitter ce monde pour le retrouver, un rictus amer se dessina sur ses lèvres pincées. Était-ce un de ces sicaires que lui avait promis le Roy d’Égypte et de Syrie ? Ou simplement le hasard de croiser un de ses sujets si loin de ses terres barbaresques.
_________________
Sorianne
La veille, la petite noiraude était plongée dans un livre emprunté à l'université. Parée pour étudier, bien blottie dans un gros coussin confortable, avec toute la bonne volonté du monde. Mais c'était sans compter sur deux femmes de la maisonnée qui avaient fini par venir la chercher en riant entre elles. Un peu méfiante malgré la confiance qu'elle avait, la So les avait suivi presque à reculons. Il était étrange qu'on vienne la chercher comme ça!

Elle s'était finalement bien amusée, et avait appris quantité de méthodes pour se faire jolie. Des méthodes totalement inconnues d'elle jusque là! Tombés les bracelets, ses mains et ses poignets s'étaient trouvés recouverts de magnifiques dessins que les femmes avaient pris le temps de lui faire, sans oublier un discret au front, et après avoir dû supporter quelques heures un masque étrange sur sa tête, ses cheveux corbeau se retrouvaient ornés de mille reflets qu'ils ne présentaient pas auparavant. Elle avait aussi subi -non sans plaisir- le maquillage imposé, et après quelques heures de ce traitement, la brune était ainsi allée se présenter à son promis, toute joyeuse, tournant sur elle même pour présenter tous les accessoires que les deux femmes lui avaient ajouté à sa tenue.

Joie, chance et bonheur.
C'était ce qu'elles avaient dit.


Ce jour, par contre, était placé sous le signe du sérieux. La So avait en effet fait l'acquisition d'un plateau d'échec. Apparemment en vogue, elle avait succombé sans trop de mal et un doigt sur son menton, penchée dessus, elle cherchait désespérément LE coup à faire pour gagner. Sans succès. Ah si!


Échec! Je gagne, héhé! Parions nous?

Elle se sauva en riant, surtout pour faire diversion. La gourmandise l'appelait. Elle ne put s'empêcher toutefois de regarder Achim avec un large sourire. En se rendant aux cuisines chercher les pâtes de fruits qu'elle avait prit le soin de préparer et en en grignotant une, la noiraude se rendit compte combien elle avait pu se rapprocher... Et à quel point elle voulait être auprès du chirurgien... Un soupir et elle finit le fruit, quand elle ne put rater le coup à la porte.

Plateau en main, henné partout... La So arriva derrière l'homme qui ouvrit, se penchant, curieuse, pour voir qui cela pouvait être. Elle s'assombrit légèrement mais afficha tout de même un sourire bienveillant. Il ne serait pas dit qu'elle ne paraissait pas aimable ni même polie.


Entrez Maître Pons.

La So attendit un instant avant de le saluer comme il se devait, et de l'inviter à la suivre en lui présentant le plateau sur lequel trônaient ses pâtes de fruits. Le regard porté sur lui, curieux.

Est-ce que vous en voulez une? Je croyais que vous vous étiez rangé à la raison... Que vous aviez renoncé...

La grande pièce aux couleurs chatoyantes fut rapidement atteinte. De gros coussins l'ornaient en plus des tables basses et tapis épais. Nus pieds, la jeune femme apprécia le contact doux de ces derniers et se rendit auprès de son promis, guettant le plateau de jeu afin de voir si elle gagnait toujours. Elle n'arriva pas à voir quoi, mais... Un petit doute la prit, qui la fit sourire. Peut-être rêvait-elle.

Achim... Le Maître Pons est là... Je vous en avais parlé...

So se tourna vers ce dernier, une petite moue au visage suivit d'un sourire d'excuse.

Pardonnez moi, j'ai oublié votre nom...
_________________
Achim_al_qasim.
Depuis la veille, un étrange sourire flottait sur le visage du chirurgien maure. Depuis qu’il avait vu sa fiancée venir à lui, parée comme une femme de son pays. S’il avait apprécié, il s’était pourtant retenu de dire qu’il préférait ses cheveux noirs au naturel. Pour autant, le khôl autour de ses yeux relevait magnifiquement son regard et les tatouages au henné donnaient à ses mains une grâce incomparable. Et maintenant, elle s’annonçait au cliquetis des bracelets d’or qui ornaient ses poignets et ses chevilles.

L’ambiance était légère dans la douce fraicheur de sa maisonnée et la vie coulait sans heurts. La jeune femme faisant même preuve d’imagination et de plus d’assurance. Elle se faisait à l’idée d’être servie et renversait de moins en moins de choses. Oui, la vie était douce.

Jusqu’à cette intrusion. Oh elle lui en avait parlé, certes. Mais il aurait préféré pour un temps éviter la rencontre, le sujet trop réel pour lui, bien qu’elle n’en ait pas conscience. Peut-être bougea-t-il alors une pièce sur le jeu sans même s’en rendre compte, pris par ses pensées alors qu’il les entendait approcher.

Se faisant violence contre nature, il se lève pour accueillir l’homme. Droit, hautain, le chirurgien le toise même, jouant de ses soieries en écartant les bras en un ample mouvement légèrement théâtral.


Soyez le bienvenu en mon humble demeure.

Le sourire est narquois au visage d’Achim. La bête maitrisée, jamais bien loin. Ses mains claquent pour appeler les serviteurs et donner les ordres afin qu’un thé soit préparé et que le plateau soit débarrassé de mains de Sorianne et posé sur une de tables basses. Tout invite l’homme à constater la fausse humilité des lieux et il sourit d’autant plus au tintement discret mais présent des ors qui parent sa promise. Ostentatoires. Même ses gens n’ont rien des loqueteux d’usage. Le geste nonchalant montre un coussin.

Asseyez vous je vous prie… A moins que vous ne préfériez que je vous fasse apporter un siège plus conventionnel…

L’invite du départ se teinte d’une pointe de mépris sur la fin alors qu’il reprend sa place. Si le regard qu’il pose sur sa promise se veut rassurant, tout comme sa main qui vient prendre une pâte de fruits sur le plateau, celui qu’il glisse ensuite sur leur hôte tout en la dégustant est bien plus inquisiteur.

Que veut-il cet homme qui vient en sa demeure se renseigner sur Saint Martin et ses occupants ? Quel est son but ? Il a l’air si lisse, si conventionnel. Tellement aristotélicien.


Je suis Achim al Qasim ibn Farad, Chirurgien de Bagdad, Médecin émérite de Grenade.

Et toi, étranger, intrus qui pénètre chez moi par le biais d’une promise naïve… Qui es-tu ? Que veux-tu ?
Les yeux noirs du maure se font plus sombres encore, scrutant le visage de l’homme, fouillant les expressions sur son visage pour en débusquer les mensonges, les secrets, les désirs cachés et inavoués…


Que cette rencontre soit placée sous l’égide de Manat.
_________________
Baphomet
Ses sourcils se froncèrent naturellement lorsque la porte ouvrant Sorianne lui apparut ainsi affublée. Il la dévisagea étonné de découvrir sur ses mains des tatouages à la teinture de henné qui donnaient aux Mauresques un charme particulier. Mais elle n'en était pas une et la Barbarie était très éloignée. Le bourgeois reprit ses esprits et s'inclina poliment devant l'accueil de la jeune femme, ne dédaignant pas son hospitalité en saisissant délicatement entre le pouce et l'index une friandise. Même si la table des princes recelait de nombreux délices, ladite confiserie leur était inconnue sauf peut-être en Italie ou en Provence où les seigneurs avaient autant de goût que leurs alter-égos orientaux. Présenté à son hôte, il inclina poliment le buste pour répondre à son accueil cordial, bien que forcé. Sa présence, ou plutôt sa requête, n'était pas désirée. Il comprenait de fait. On n'évoquait de rarement les démons au cœur d'une maisonnée de peur de les voir surgir pour s'emparer des femmes et des enfants. Pons ne peut s'empêcher de sourire à l'invitation de s’asseoir parmi les coussins qui formaient un divan. Ce dernier ne lui était pas inconnu et il s'amusa de fait de l'ignorance du Sarrasin sur ce qu'il avait pu vivre ces dernières années. Confortablement installé, les jambes croisées et la main gauche sur sa cuisse, il tendit l'autre et, de son index, traça un signe invisible entre eux deux avant de dire enfin :

« Au Nom de Dieu, celui qui fait miséricorde, le Miséricordieux, je vous salue, païen. Que la paix soit sur votre foyer et votre femme. On me nomme Pons en ces terres aristotéliciennes et Baphomet en celles des Turcopoles. J'ai beaucoup voyagé et, oui, je crois aussi au destin – Manat – ; puisse-t-il nous être favorable ! »

Un bref silence s'installa. Les yeux bleus du blond sautèrent de son interlocuteur à celle qui l'avait introduit ici. Elle l'intriguait autant que lui. Mais c'était hélas du Maure qu'il obtiendrait, peut-être, des réponses. Il se demandait quand il la chasserait pour qu'elle ne soit corrompue par ce savoir sombre et maudit. Machinalement, sa main libre glissa dans la bourse pendant à sa ceinture pour en sortir la même bague qu'il portait à l'annulaire pour la poser au centre de l'échiquier. L'émeraude taillée scintilla à la lumière et dévoila son éclat.

« Ce sceau de Salomon vous protégera, Sorianne, des démons. Acceptez cet humble cadeau, Seigneur Achim. »
_________________
Sorianne
Un claquement et voilà que So se retrouvait délestée du plateau dans lequel elle avait posé toutes ces si délicieuses petites gourmandises. D'ailleurs si rapidement qu'elle manqua celle qu'elle essaya d'attraper avant que ce ne soit hors de portée. Bigre. Du regard elle suivit les pâtes de fruits et laissant Achim se présenter et Pons faire de même, la noiraude alla s'en prendre une.

Elle ouvrit des yeux ronds en entendant le mot "païen", mais ne dit mot. Le regard rassurant du chirurgien suffit à la faire sourire et en silence, elle chercha un coussin confortable dans lequel s'installer, ne pensant une seule seconde à s'en aller... Quoi que l'idée lui avait certes effleuré l'esprit.

So ne prêta pas forte attention, de toutes façons, et se concentra sur l'échiquier. Elle aimait bien ce jeu, il fallait bien le dire. Jusqu'à ce qu'un reflet vert la fasse vivement se redresser. Son regard passa de l'anneau à leur hôte, non sans un air méfiant. La dernière pierre de ce genre qu'elle avait été forcée de porter... L'envie de lui demander s'il connaissait Eusaias fut grande.

Malaise.
Elle ne se rendit pas compte avoir à ce point blanchi, mais... Finalement c'est la gorge serrée qu'elle répondit.


C'est gentil à vous de vous soucier de moi Sieur Pons...

Elle hocha difficilement la tête... Oh comme elle aurait aimé envoyer voler cette bague pour ne plus voir cette couleur... Machinalement sa main se serra sur l'anneau qu'elle portait déjà et qui pendait à son cou.

Mais je n'en ai pas besoin.

Et j'ai horreur de cette gemme.
_________________
Sorianne
Si elle avait prit sur elle d'éviter de regarder l'émeraude posée sur le bois devant eux, elle ne put toutefois s'empêcher d'y revenir, une petite moue au visage. Les souvenirs lui paraissaient encore tout frais de la veille bien qu'ils aient maintenant plusieurs mois. Elle n'écoutait plus ce que les hommes pouvaient se dire...

Un homme aux cheveux sombres, et au faciès de rapace, accoudé au baquet dans lequel So prenait un bain froid... Elle le sentait encore dans son dos et l'entendait lui parler comme ce jour où cela s'était passé... Le visage de la noiraude devint plus grave encore. Elle haïssait cette pierre qu'elle avait dû porter pour ne pas faire de la menace une réalité.

Nerveuse, elle eut bien du mal à rester en place. Et finalement, la brune se leva, s'aidant de la petite table pour ce faire et salua distraitement son promis et Pons avant de rejoindre la chambre qu'elle occupait.

_________________
Sorianne
Se rendant à la chambre, So interpelle l'un des gens d'Achim. Il passe non loin d'elle, aussi n'hésite-elle pas. Un bain. Un bain chaud, voilà ce qui est demandé. Comme ça, sans forcément de raison, hormis l'envie qui lui a prit. Un sourire généreux est même offert avec la demande et elle n'a plus qu'à aller attendre que cela soit prêt. La noiraude entre donc dans la pièce et prépare le baquet encore vide, de quoi se sécher, de quoi parfumer l'eau...

Assise au bord du large lit, la jeune femme observe, paisiblement le balais des habitants de la maisonnée, portant les seaux d'eau chaude et remplissant petit à petit la cuve fumante. Si elle commençait à prendre l'habitude de demander, d'être servie, elle n'osait frapper dans ses mains même si on le lui reprochait souvent gentiment. Un sourire chaleureux en guise de remerciements, un hochement de tête quand on lui conseille d'attendre un peu, et la porte encore entre-ouverte, la So se lève doucement pour aller tremper sa main dans l'eau.

Le vert de la pierre lui tourne encore en tête. C'est bien peu de chose, mais suffisant pour ouvrir la boite de Pandore. Tous ces maudits souvenirs qu'elle y a enfermé... Avec lenteur, elle délasse son corsage et se faufile doucement hors de sa robe qui tombe en corolle à ses pieds. L'ample chemise qui la recouvre suit le même chemin, dévoilant sa peau dorée et son corps fin malgré ses courbes généreuses. Si seulement elle n'avait pas cette horrible brûlure au côté qui déformait l'arrondi de la hanche...

Le nez baissé, Sorianne passa une main dessus, comme pour la chasser. Si encore elle ne faisait qu'enlaidir sa silhouette... Mais l'endroit était douloureux... Mieux vaut passer outre, elle ne changera plus le passé. Enjambant le baquet, elle entre dans l'onde brûlante. L'espace d'un instant, elle a une petite pensée pour le judicieux conseil donné tantôt et qu'elle n'a pas prit la peine d'écouter. Mais une fois dans l'eau...

Un bras est tendu, et un lacet de cuir attrapé. Les yeux clos, la brune noue ses cheveux en un improbable chignon et s'appuie dos au bois, nuque sur le rebord, et le regard dans le néant. Elle était dans un bain aussi quand il était venu lui apporter la pierre... La noiraude secoue la tête, chassant le Corbeau de ses pensées. Il est mort. Qu'il reste donc où il est.

Un soupir.
De bien être.
Les yeux se ferment.

Elle est bien ici. Si elle avait un jour cru qu'elle serait promise à Achim... Ses pensées s'évadent pour la ramener en Anjou, sous cette tente, à sauver une Fourmi mal en point et à se faire panser ses plaies. Comme elle l'a trouvé attirant... Le charme qu'il dégage lui fait perdre ses moyens... Elle rougit encore de cette main qui avait touché le côté abîmé, de son souffle si proche... Et à Montauban... Que serait-il arrivé si cet homme saoule ne les avait interrompu? Elle sent encore l'arbre dans son dos, ses doigts jouant sur sa nuque, son souffle dans son cou... Hypnotisée.

Et maintenant, elle le côtoie chaque jour que le Très Haut fait. La retenue des débuts s'est atténuée. Elle n'a plus peur, a grande Envie même. S'il pouvait savoir combien elle pense à ce fameux soir où elle a voulut s'offrir... Pour sûr, elle n'aurait pas dû s'y rendre de cette façon... Et pourtant... Si elle a oublié? Oui. Depuis combien de temps n'a-t-elle pas aimé?

Un soupir répond à cette interrogation silencieuse.Des années... Aimer est dur, aimer fait mal... Et pourtant elle sent son cœur fondre quand elle rive son regard sur le maure, ses sens en alerte et sa peau la brûler tant elle a envie de sentir ses mains, son souffle... Comment le lui dire?

Son propre souffle s'est légèrement emballé à imaginer ce que pourrait être le plaisir dans les bras du chirurgien. Elle le sent, mais comme s'il était à des lieues. Trop longtemps qu'elle n'en a eu de vrai. Trop longtemps on l'a forcé et trop longtemps elle n'a pas désiré vraiment.

L'une des mains ornée de mille dessins, qui est posée sur le bord du baquet coule doucement dans l'eau parfumée, caresse, effleure... Yeux toujours clos, a Sorianne d'imaginer l'extase dans les bras d'un homme aimé. Le corps s'agite à mesure que descend la main, l'autre toujours posée sur le bois, qu'elle enserre. Jamais elle n'a fait cela. Jamais ne lui serait venue l'idée auparavant. Son inconscient la guide et lui montre. Aucune rougeur de gêne sur son visage, seulement celle de la chaleur prodiguée par le bain. Elle hésite, serre le poing sur son ventre et finalement, lui fait reprendre son chemin, la lèvre mordillée.

Le plaisir, c'est mal!

Si les cuisses se sont refermées l'espace d'un instant, l'angoisse de cette phrase qui résonne à son esprit est tue à la pensée de son Promis. S'il était là, à lui offrir cela... Elle veut l'embrasser, goûter sa peau.... Comment réagirait-elle s'il était vraiment là?

Elle gémit doucement, se tord, hésite mais n'arrête pas. Qu'il fasse ce pas... Qu'il fasse ce chemin qu'elle ne sait plus faire...


Achim...
_________________
See the RP information <<   <   1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)