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[RP]Le discret chirurgien

Sorianne
Elle n'est plus tellement naïve la noiraude.
Au fait de ce qu'il se passe dans le Duché malgré son peu d'apriori quant à la chose.
Elle ne sort que très peu, les livres empruntés à l'université avant qu'elle ne ferme, l'aident à s'occuper quand elle ne trouve rien d'autre à faire et elle évite ainsi de se retrouver nez à nez avec des gens qu'elle n'aimerait pas avoir à rencontrer.

Adossée à l'une des fenêtres, bien installée sur le coussiège et pelotonnée dans son châle, elle guette les allées et venues dans la rue, n'a pas manqué apercevoir un visage pas méconnu... Que fait donc l'Anjou ici? Peut-être a-t-elle mal vu...

Depuis quelque jours, un mauvais pressentiment la travaille. Les rires ont même laissé place à une inquiétude grandissante. Quelque chose ne va pas. Elle le sent.

Sans mot dire, elle observe les allées et venues des gens de la maison, les gestes de son Promis qu'elle essaye de ne pas déranger. Non elle sent qu'il y a quelque chose et cela ne fait que l'angoisser. Que dire? Que faire? Ne pas s'en mêler et attendre. Elle saura bien tôt ou tard, du moins l'espère-t-elle.


...

Avec lenteur, la brune se lève et resserre les pans du lainage contre elle, en un geste empli de frilosité. A pas de loup, So finit par s'approcher du Maure, bras croisés contre elle, pas bien sûre.

M'expliqueriez vous? Je deviens folle à me retenir de chercher à savoir ce qu'il se passe...
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Sorianne
En simple chemise, la noiraude se trouve assise sur l'un des bancs de la cuisine vide et sombre. Seule la lueur de la bougie qu'elle a amené avec elle depuis sa chambre illumine la pièce. Depuis combien de temps attend-elle là? Sans doutes un bon moment, elle a oublié et ne prête pas attention au froid de la pierre sous ses pieds nus, ni à celui de l'air qui pourtant la fait frissonner.

La veille au soir, elle avait eu beau chercher des réponses à ce maudit pressentiment qu'elle avait, So n'avait obtenu en retour qu'un sourire et un baiser léger. Bredouille, elle avait finit la journée murée dans un silence inquiet et cette nuit, quelque chose l'avait réveillé sans qu'elle ne sache trop de ce dont il s'agissait.

Ses cheveux mouillés de pluie tombent en bataille sur ses épaules basses. Elle était sortie afin de voir s'il était toujours temps de le voir... Peine perdue... Et depuis, elle ne peut que lire et relire les lignes couchées là, sur le billet posé sur la table de bois.


Citation:
Malak,

Je sais que j'ai été distant et peu présent ces derniers temps.
Ce soir je pars.
N'ayez aucune crainte, je reviens.
Mes affaires, une vieille dette à payer, m'entrainent quelques semaines tout au plus loin de vous.
Et je ne pouvais pas vous emmener.

Je vous promets de vous écrire, souvent.
D'ici là, ne faites pas de bêtises...
Mes gens veilleront sur vous et sur la maison, vous assisteront aux champs si besoin.
Je vous rapporterais des herbes afin que vous puissiez commencer à apprendre à préparer quelques potions...
Et qui sait, peut-être vous faire étudier l'anatomie autrement que dans les livres.

Achim.


Si les premiers mots qu'elle a lu lui ont fait l'effet d'un coup de poignard en plein cœur, la suite l'a consolé... Un peu... Que représentent quelques semaines... Au plus...? Cela ne peut que passer vite... Ou les semaines les plus longues que le Monde n'ait jamais faite.

Pas de bêtises... Un sourire nait finalement sur le visage de la brune. Jamais elle n'en fait. Et c'est une moue boudeuse qui revient. Livrée à elle même. L'idée même qu'il ne soit pas là, qu'elle ne puisse le voir en entrant dans l'une des pièces de la maison lui fait réaliser à quel point Achim lui manque déjà. La maison va paraître bien vide et grande...

Même si elle est éveillée, elle n'a nul envie de répondre. Pas maintenant. Pour l'instant : elle boude. Un gémissement malheureux et son front finit posé sur le pli.

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Sorianne
La noiraude est a regarder la neige tomber au dehors, à demi allongée sur le coussiège de la fenêtre de la salle principale. Un soupir poussé et elle se trouve obligée de passer une main sur le carreau qui s'est recouvert de buée. Il lui manque, c'est indéniable. So a bien de quoi lui répondre sur les genoux, mais pour l'instant, c'est le manteau blanc qui recouvre la ville qui lui attire l’œil. Elle s'attend presque à voir débarquer des soldats brigands pour venir la conduire devant le juge tout aussi brigand. Tête contre la fenêtre, elle s'installe et se saisit de sa plus jolie plume.

Citation:
Achim,

Je mentirais si je disais que je n'avais pas eu peur en voyant votre pli. Le "je pars" a fait son petit effet.
Toutefois je comprends.
Le seul regret que j'aurai, ce de n'avoir pu vous voir avant que vous ne partiez, et de ne pas avoir pu vous dire au revoir.
Votre trajet sera long? Où allez vous...

La neige tombe sur Troyes. C'est silencieux.
L'armée de Fatum a prit le pouvoir en Champagne et occupe le château ainsi que toutes les Terres. Je ne compte sortir que peu.

Un bureau de dénonciation a ouvert ses portes avec l'arrivée de ces brigands... Il parait que l'on a porté plainte contre moi. Je n'en sais pas bien plus, et j'avoue ne pas avoir envie de savoir.
Je ne sais quoi penser de tout ceci.
Est-ce un bien? Un mal?
Ils ont décimé nombre de personnes.

Le danger rôde...
Promettez moi de prendre garde à vous...

Au revoir Achim,
Vous me manquez déjà...

So

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Shaee


Shaee, le visage emmitouflé dans son large col, marchait dans les rues enneigées de Troyes. Les bras chargés de vivres, elle progressait au rythme des craquements sous ses pas. Les brigands avaient pris une nouvelle fois la ville, elle s’était donc rapidement dirigée vers le marché pour faire des réserves avant de voir les prix doubler. C’est qu’elle avait toute une maisonnée à nourrir et le maître n’aimait pas les dépenses extravagantes, surtout quand il n’était pas là.

Elle n’était plus très loin de la maison du chirurgien quand elle s’arrêta quelques instants pour contempler le spectacle qui s’offrait à ses yeux : une petite place recouverte d’un drap immaculé. Seules quelques traces de pas et de pattes d’oiseaux tachetaient ce joli décor. Un sourire se dessina sur le visage de la servante, elle avait toujours aimé la neige malgré tous les désagréments que cela entrainait. C’était comme un signe qu’elle n’avait pas totalement perdu son âme d’enfant après toutes ces années.

Ses muscles qui commençaient à fatiguer la ramenèrent sur Terre, il fallait qu’elle rentre pour préparer le repas. Shaee reprit son chemin non sans une pointe de regret. Parfois elle aimerait pouvoir s’asseoir et rester à contempler l’extérieur sans rien faire. Mais ce n’est pas la vie que lui destinait le Très-Haut…
Elle était servante et le resterait jusqu’à sa mort. C’était ainsi et elle l’acceptait.

La clef pénétra dans la serrure et un cliquetis se fit entendre. La main enclencha la poignée et poussa la porte. Une fois à l’intérieur, après avoir rapidement refermé la porte, la maure posa ses sacs sur le sol et retira ses bottes humides ainsi que son manteau, il ne fallait pas salir le sol. Elle se dirigea ensuite vers la cuisine pour y ranger légumes et viandes. Avec ce froid ils n’étaient pas près de s’abimer mais elle aimait finir les choses qu’elle avait commencées. Ses doigts agrippèrent les poignées des placards dans lesquels elle commença à entreposer les vivres selon un schéma bien précis.

Une fois sa besogne achevée, elle entreprit de se mettre à cuisiner quelque chose de bien consistant pour faire face à l’hiver sereinement. Shaee découpa une bonne tranche de viande de mouton pour en faire un ragoût avec des carottes et navets. Laissant le tout cuir à petit feu, elle alla vérifier que les flammes dans la cheminée ne s’étaient pas éteintes et y plaça, non loin, ses vêtements pour qu’ils sèchent rapidement.

De retour en cuisine, elle constata que tout était prêt. Il ne manquait plus que la fiancée du patron sur qui elle devait veiller attentivement selon les dires de ce dernier. Où pouvait-elle bien se trouver ?


    - « Dame ? »


Dès que le maître s’absentait, la brune avait tendance à s’isoler, un peu amorphe. Peut-être même dormait-elle ? Certes, mais ce n’était point l’heure, il fallait qu’elle mange. Alors elle arpenta la maison en large et en travers en commençant par sa chambre où elle ne trouva personne pour finir par la repérer dans la salle principale, silencieuse. En réalité, elle avait du passer devant elle sans même l’apercevoir, qu’elle imbécile ! Rougissant de sa bêtise, elle s’approcha doucement et, avec un sourire chaleureux lui demanda :

    - « Dame, le repas est prêt. Souhaitez-vous que je vous le serve dans un endroit précis ? »


Puis elle attendit sagement la réponse de Sorianne.

Sorianne
S'isoler, c'est peu dire.
Elle a déjà songé à comment cela se passerait si Achim venait à ne pas être auprès d'elle... Il faut croire qu'elle ne s'est nullement trompée. Une huître.
Si auprès de lui, elle s'épanouit, maintenant qu'il est loin, elle ne se sent plus que peu confiante.

Heureusement que les gens de la maisonnée ont su la mettre à l'aise et qu'ils sont là. D'ailleurs, quand on l'appelle, la So réagit, sortant de ses pensées. Le carreau tout embué ne permet plus au regard de se porter au dehors, mais elle ne s'en est même pas rendu compte.

Un sourire en réponse à la femme qui est venue la chercher, sans doutes le répèterait-elle jusqu'à la fin, mais...


So! Je suis... So. Je n'ai pas l'air d'une Dame.


Doucement elle glisse au sol et rejoint la jeune femme.

Je vais le prendre avec vous à la cuisine.

So l'y entraine même, elle n'a pas vraiment envie d'un refus. Elle apprécie le contact et la douceur des épais tapis et frissonne sous la froideur des pierres quand elles sortent de la pièce.


Est-ce que vous êtes allée dehors? Vous avez entendu des nouvelles des brigands?

La bonne odeur qui lui arrive au nez quand elles pénètrent dans les cuisines, lui met l'eau à la bouche, tandis que la chaleur de la grande cheminée lui procure grand bien.


Hmm qu'est-ce que c'est?


Un salut aux autres personnes de la maison qui sont là, comme à son habitude, en attendant de s'asseoir à la grande table de bois épais.
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Shaee


D'un sourire agréable mais figé, Shaee dévisage discrètement Sorianne qui sort peu à peu de sa léthargie. Depuis combien de temps était-elle assise là, le regard perdu tandis que son esprit créait un état de manque de l’être aimé ? Bien trop, elle en était persuadée. La servante avait connu ce sentiment il y a bien longtemps, elle savait à quel point il était difficile de s’en débarrasser, surtout quand on est seule. Mais Sorianne n’était pas seule. Bien qu’une simple servante, Shaee était là pour la réconforter –même si ce n’était qu’indirectement, car elles ne pouvaient être amies-.

En écoutant la brune la corriger, son sourire s’étira plutôt amusé.

    - « Dame, vous êtes la fiancée de mon maître. Je ne peux pas me permettre de vous appeler par un diminutif, ce ne serait pas correct ».


Mais, connaissant la demoiselle et sa manie de ne pas accepter sa condition, elle ajouta pour lui faire plaisir :

    – « Cependant, en l’absence de mon maitre, je pourrais vous appeler simplement Sorianne. Cela vous conviendrait-il ? »


Dans la cuisine, avec les employés ? Shaee leva les yeux au ciel, elle était vraiment incorrigible. Voilà même qu’elle l’y entraine avec détermination. Pourtant la maure ne dit rien, elle sait que So a besoin de compagnie et qu’un refus la mettrait surement d’humeur maussade. Et c’est justement ce qu’elle veut éviter, alors elle suit docilement.
Par contre, esprit maternel très développé, elle n’hésite pas à réprimander la donzelle :


    - « Da… Sorianne, vous devez vous couvrir les pieds. Il ne faut pas que vous preniez froid ! »


Les brigands… Il y en a trop régulièrement à son goût. Ces lâches qui s’approprient les biens de pauvres gens qui les ont obtenus à la sueur de leurs fronts, ils n’ont pas de place dans son estime. Le Sans-Nom leur réserve une place de choix à ses côtés où ils expireront leurs pêchés éternellement, voilà ce qui la console.

    - « Je suis effectivement allée dehors mais seulement au marché où j’ai entendu quelques habitants discuter entre eux. Fatum impose ses lois et menace de procès et de coups de fouets. Il me semble plus prudent pour vous de rester à la maison. »


Une femme seule, belle, vivant dans une jolie maison, c’était une proie bien trop tentante pour ces écervelés de brigands. Elle ne devait pas sortir, c’était pour son bien.

Quelques pas après, les deux femmes pénètrent dans la cuisine où attendent les autres servants. L’odeur à du en attirer plus d’un… Un sentiment de fierté lui réchauffe le cœur, qui aurait cru qu’elle arriverait à cuisiner quelque chose de mangeable un jour ? A son arrivée dans la maison, ce n’était vraiment pas gagné… Elle se souvenait encore des coups qu’elle avait reçus de l’ancienne cuisinière qui la traitait d’incapable…


    - « Un ragoût de mouton avec carottes et navets, j’espère que vous aimerez. »


Signe de tête, le jeune Guillebert rajoute rapidement une assiette, un second va chercher une chaise plus confortable et se place en bout de table attendant que Sorianne y prenne place. Regards un peu gênés, ils n’ont pas l’habitude de manger avec les maîtres.

    - « Dame Sorianne va déjeuner avec nous, tâchez de bien vous tenir. »


La servante transporte alors la marmite sur la table puis commence à servir en prenant soin de commencer par la brune.

Sorianne
Et So écoute, sourit, apprécie. Voilà bien des lustres qu'on ne l'a plus réprimandé pour marcher nus pieds. Comment apprécierait-elle le moelleux des tapis?? Elle assiste impuissante au ballet des gens d'Achim qui se plient en quatre pour elle. Certes So commence à avoir l'habitude, à force de venir s'installer aux cuisines pour satisfaire sa gourmandise ou trier plus ou moins bien les plantes qu'elle ramène de ses sorties, mais elle ne s'y fera jamais entièrement. Un peu gênée de venir troubler leurs habitudes, la noiraude s'installe à son tour.

Merci pour la chaise, mais je vous assure que ce n'était pas nécessaire, je connais bien le banc aussi.

Hum... Shaee leur a dit de bien se tenir, et la noiraude ne peut que constater que ça a fonctionné. Un doigt gêné s'en vient passer au long de son nez tandis qu'un plat se pose devant elle, laissant dans son sillage une odeur absolument divine. Au moins elle peut répondre à la maure qui espère que ça va lui plaire! Elle se penche donc vers elle en lui désignant son plat.

C'est vous qui l'avez fait? Ça a l'air délicieux!

Curieuse de goûter, la So y trempe même un doigt pour le porter à sa bouche. Point du tout gourmande!

Et je confirme.

Elle déguste, silencieuse, et devant la gêne qui prédominait pour ce repas...

Oh s'il vous plait, faites comme vous faites d'habitude... Il ne faut surtout pas se gêner pour moi, loin s'en faut.

Faut pas prendre l'ancienne bergère pour quelqu'un de maniéré! La bourgeoise ne l'était pas tant que ça il y avait une année de cela encore...
Elle ponctue donc sa phrase avec un sourire dans lequel elle glisse un "s'il vous plait" presque suppliant. Il est vrai qu'elle n'a pas l'habitude de s'incruster de la sorte, mais il est vrai aussi que c'est la première fois qu'elle se retrouve sans Achim depuis qu'elle est là. Et si elle déambule parmi eux couramment, qu'elle empiète sur leur travail, ou qu'elle laisse les femmes satisfaire leurs envies de lui tatouer mains et poignets pour cacher les cicatrices, de la coiffer, ils n'ont jamais été très proches. Il est grand temps d'y remédier!


Faites comme si j'étais... Une des vôtres! ... Un haussement d'épaules et un sourire en plus. Ou pas là.

Prenant à nouveau du ragoût, la So se tourna vers Shaee à nouveau.

Vous croyez qu'ils imposent quoi comme lois, ces Fatum? Et qu'est-ce que vous en pensez? J'ai du mal à imaginer qu'une fois partis tout va redevenir comme avant en Champagne... Ce serait l'occasion de changer bien des choses...

Une petite hésitation de la brune et elle se lève afin d'aller voir les réserves dont ils disposent... Ils en ont encore. Tant mieux. Mais elle revient rapidement.


Est-ce que... C'est vraiment... Une grosse bêtise que d'aller donner du pain à la cathédrale? Je peux en acheter et on pourrait aller le déposer là bas, les gens dans le besoin pourraient venir en chercher... Et je ne parle pas des soldats brigands.

Puis peut-être que ça leur permettra de se mettre un peu au courant en rencontrant des gens, même si ce n'est pas forcément voulu...
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Shaee


Les bols bien remplis de ragoût, Shaee avait pris place sur la gauche de la maitresse de maison.
D’un grand sourire, la servante la remercia pour son compliment :


    -« Je suis heureuse que ça vous plaise. »


Un silence de mort règne à table, même les plus bavards n’osent pas dire un mot, même lorsque Sorianne les y encourage.
Il faut les comprendre, les repas sont leurs moments privilégiés, ceux où ils peuvent partager tous les ragots de la maisonnée, raconter les commérages obtenus sur le marché : comment se passe le service dans telle ou telle maison, qu’ils sont trop exploités ou qu’au contraire ils ont plus de chance que les servants de telle maison. Se plaindre, rire et partager des anecdotes. Voilà.
Mais quand la maîtresse est à table… Tout d’un coup il n’y a plus grand-chose à dire. Les tâches ménagères, la gestion des stocks, ce ne sont pas des choses qui doivent l’intéresser non ? Que faire alors ? Parler du beau temps peut-être ? Non, soyons honnêtes.

Une des leurs ou pas là ? Sourires amusés de plusieurs d’entre eux. Ça va être dur, mais quelques uns commencent toutefois à discuter entre eux de sujets complètement bateaux. L’atmosphère commence à se détendre et Shaee en profite pour avaler quelques cuillerées du potage.


    -« Quoi comme lois ? Je ne sais pas vraiment, je ne m’y connais pas… Probablement des lois qui leurs donnent les pleins pouvoirs pour piller la Champagne tranquillement ! » répondit-elle avec un ton amer.


Des innocents en procès, des marchés vides, des caisses vides et de la souffrance, voila ce que devenait la Champagne.

    -« Changer les choses ? Qu’est-ce que vous voudriez changer ? » demanda-t-elle l’air songeur.


En simple servante, la politique l’intéressait peu. Elle retenait simplement le nom du maire et c’est tout. Il ne servait à rien de s’encombrer l’esprit de connaissances dont elle n’aurait jamais l’utilité dans son travail.

Sorianne se lève, les yeux de la noiraude la suivent interrogateurs.


    -« Vous voulez sortir avec ces brigands qui rôdent ? Ce n’est même pas de la bêtise mais de la folie ! Laissez donc ça au curé et aux sœurs, ne vous mettez pas en danger inutilement. »


Non. Hors de question. Quitte à devoir la surveiller comme une enfant. Le maître ne lui pardonnerait jamais s’il lui arrivait du mal.

Sorianne
Qu'est-ce qu'il faudrait changer...? La question fait réfléchir la noiraude qui se tait un instant, mettant par là ses idées de côté pour un temps très court... Avant de réaliser qu'en fait, elle ne sait pas où commencer. Pour le coup, elle s'en amuse.

Il y a tellement de choses à changer en Champagne, que j'ai du mal à m'y retrouver!

Et ne pas devoir sortir, brr, elle n'aime pas cela. Ne pas être libre de ses mouvements et envies ne lui plait guère. So se lève donc, plat en main pour aller le déposer où il devait l'être, avant de se le faire retirer par l'une des personnes avec qui elle a prit le repas. Décidément! Et toujours le même, cela la fait sourire. Il est toujours là pour lui retirer tout plateau des mains. A sa décharge, il lui permet de ne pas céder à la gourmandise trop longtemps.

Revenant à Shaee, So frotte le tissu de ses jupes pour les défroisser et épousseter, et se redresse, tout sourire.


Quant à sortir, il le faudra bien pour aller veiller au travaux des champs de toutes façons, et au marché, et...

Il va falloir broder!

Et... Pour profiter de la neige, et laver le linge au lavoir, et euh... De toutes façons il faudrait que je sorte pour aller déposer des courriers. Puis la ville se peuple de toutes manières. Je l'ai vu par le carreau tout à l'heure.

So cesse un instant, réalisant que peut-être, il ne s'agissait que de brigands... Le regard un peu contrit, elle observe la brune maure et se fait soudain hésitante.


J'ai besoin de prendre l'air... Ils ne s'en prennent qu'à ceux qui sont haut placés, ils n'ont pas besoin d'ennuyer les habitants qui ne font rien.

Un sourire prend place sur son visage et elle s'efface déjà pour presque courir à la chambre qu'elle occupe, à la recherche de ses bottes qu'elle enfile prestement... Le temps pour elle de les lacer. Elle revient avec le manteau sur elle et en train de s'enrouler dans un col chaud.

Au moindre signe de danger, nous rentrons et ne sortons plus, c'est promis.
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Shaee


Le repas se termine tranquillement, chacun dégustant jusqu’à la dernière goutte qui reste dans le plat. Les servants se lèvent, commencent à débarrasser les assiettes et remettent les chaises en place, tout doit être impeccable. Puis, comme à chaque fois, une lutte des regards débute : qui fera la vaisselle ? Les deux premiers qui baissent les yeux s’y collent, c’est la règle.

Shaee trouve qu’elle est un peu âgée pour ce genre de jeu, elle le laisse donc aux jeunots pour reporter toute son attention sur la maitresse de maison. Le travail des champs, le lavage du linge, le transport des courriers, ce n’est certainement pas à elle de s’en charger. Que d’excuses bidons…
Et pourtant, malgré son envie de rouspéter bien présente, elle ne dit rien quand So s’efface avec son idée bien ancrée dans la caboche. Un soupir s’échappe de ses lèvres, vraiment incorrigible celle-là. Mais c’est bien là l’avantage du maître, agir déraisonnablement sans que personne ne puisse s’y opposer.

La servante sort de la cuisine où Guillebert pleurniche : « C’pô juste, c’est toujourre moua qui m’en charge… ». Il est encore si jeune, il a tellement à apprendre… En fait, il pourrait presque être son fils, son fils… Geste de la main, elle chasse ses mauvaises pensées. Elle doit s’habiller pour le froid, hors de question que la dame y aille seule. Sur le bord de la cheminée, elle récupère son manteau et ses bottes quasiment sèches puis les enfile prestement. La voilà prête.

Quelques minutes plus tard, elle rejoint Sorianne qui l’attend. D’un coup d’œil elle vérifie que cette dernière est bien couverte, puis elle enclenche la porte d’entrée pour la laisser passer devant elle.


    - « Allons-y, mais soyons prudentes. »


Ce n'est que peu rassurée qu'elle lui emboîta le pas.

Sorianne
Plusieurs jours ont passé, une semaine depuis le départ du Maître des lieux, et pas de nouvelles. L'humeur de la brune s'en fait sentir, même si elle essaye tant bien que mal de ne pas faire sa sauvage. La noiraude se force donc à rester auprès de chacun, et non cachée au fond de son lit. Entre deux pages de livres lues, elle en profite pour écrire... Elle veut le tenir au courant de tout, où qu'il soit et quoi qu'il fasse... Et la So de croiser les doigts...
Citation:
Achim,

Que le temps passe lentement...
La neige a cessé de tomber, le manteau blanc n'est plus.
La Champagne est toujours gouvernée par les Fatum, et autres hordes de brigands.
A Troyes, il y a de l'agitation. Nombre d'armées et de renforts.
Je ne me suis pas encore glissée en taverne. Je ne tiens mes informations que de rumeurs qui peuvent s'étendre en ville.
D'après ces dernières, ces hommes et femmes seraient venus d'eux même afin de protéger le Duché et de bouter fatum hors des frontières.
Je ne sais si c'est vrai ou non.

Je n'ai pas du tout de nouvelles de cette demande de procès à mon encontre.
J'avoue que même si je pense que tout est enterré et oublié à présent, la nuit je tends l'oreille au moindre son, de peur de ne les voir arriver...

Une semaine maintenant que vous êtes parti...
Je prends les repas dans la cuisine avec vos gens! Je crains de les gêner. Les discussions sont basiques et malgré le fait que j'essaye de participer,je sens comme...
De la gêne! Je ne désespère pas.

Les champs tournent aussi bien que possible avec le temps qu'il fait. J'espère que le gel du matin n'aura pas brûlé ce qui y pousse.
Le soir je lis les livres que j'ai récupéré à l'université avant qu'elle ne soit fermée. Et apprendre l'anatomie autrement que dans les livres serait une drôle d'expérience je crois, et pour ce qui est des potions, ce sera avec grand plaisir!
Je sèche les quelques plantes que j'ai trouvé et je les mettrai en pot quand ce sera suffisant.

J'espère que vous vous portez bien et que votre route se passe bien.
Je prie pour que vous n'ayez pas à croiser de brigands sur les chemins et espère que vos affaires se passe comme ce que vous souhaitez...
Tout comme il fasse bon vivre où que vous soyez.

...
Votre présence me manque.
Vous voir, vous regarder...
Vous me manquez.

So


Une moue contrariée au visage, et la jeune femme s'en va porter son pli... Elle n'oublie pas la réponse qu'elle a reçu voici un bon moment maintenant et à laquelle elle n'a toujours point répondu. Elle y songe, mais n'est pas prête encore.

***

Il n'y a plus rien dans les réserves? Rien du tout?

Voilà qui n'est pas une bonne nouvelle... Le marché vide de toute nourriture n'aide en rien... A moins de vouloir payer le prix fort pour un misérable épi de maïs... Même s'ils devaient se nourrir au gruau, vu les prix pratiqués, c'est tout bonnement hors de question. A six écus passés le brin... Sans compter celui de la viande...

Distraitement, sans même vraiment le vouloir, la So ouvre le couvercle de l'un des pots de la cuisine pour y jeter un œil. Ce qui regorgeait de bonnes choses n'est plus qu'un récipient vide et terne. De voir tout ceci ne fait qu'assombrir son humeur déjà bien morne.


Et il est hors de question d'engraisser ces viles profiteurs...

Une idée lui est bien venue... Si Bourgogne s'est servie au point de ne rien laisser d'abordable sur les étales des marchands... Bourgogne pourrait leur redonner ce dont ils ont besoin... Les routes n'ont plus de secrets pour elle, tant elle les a parcouru, mais le faire seule et avec une bourse remplie, dans les circonstances actuelles... Cela ne lui dit rien qui vaille.

Sorianne offre un sourire aux gens d'Achim et fait un léger signe à Shaee, quitte à ce qu'elle mette quelqu'un au courant de ce à quoi elle pense... Puis elle s'en rapproche! Alors... Le pas claudiquant de la jeune femme les mène à la chambre qu'elle occupe habituellement, et la noiraude fouine à la recherche de la carte qu'elle n'a plus sorti depuis des lustres.


Les armées passent à Troyes et il n'y a plus rien à manger pour les habitants. Cette ville est déjà pauvre à la base, si on retire tout, elle n'a plus qu'à disparaitre...

Le linge se froisse dans les coffres, où donc est cette maudite carte?? Un léger arrêt marqué sur la pile de courrier qu'elle conserve bien à l'abri, avant qu'elle ne sourit doucement et qu'une vague de réconfort la saisisse. Mais ce n'est point cela qu'elle cherche!

Si je me rappelle bien, on est à une journée de Tonnerre, en Bourgogne...

La carte! Ce vélin abîmé d'avoir trop servi est enfin retrouvé. So s'en saisit et se tourne vers sa maure confidente. Le regard que lui lance la jeune femme est inquiet et presque résolu. Presque.

On peut y être rapidement...
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Shaee


Les yeux dans le vide, les doigts qui s’enroulent autour d’un torchon, Shaee rêvasse. Tout doucement, elle se laisse glisser dans une bulle de sensations passées. Elle ressent de nouveau la chaleur de sa ville natale glisser sur sa peau et l’odeur si particulière des rues de Grenade vient lui chatouiller les narines.

La vieille servante finit par fermer délicatement les yeux comme pour arrêter le temps autour d’elle et prolonger sa vision de quelques instants. Puis, lorsqu’elle ouvre de nouveau les yeux, elle ne peut s’empêcher de ressentir une pointe de déception. Le temps passe et les souvenirs s’estompent…
Oubliera-t-elle un jour ces sensations ? Non, pitié... C’est bien la seule chose qu’il lui reste…

Shaee reprend sa tâche avec résignation quand elle croise le regard de Sorianne. Celle-ci lui fait signe. Alors, après avoir posé le linge plié, elle emboite le pas de la fiancée du chirurgien sans dire un mot.

Une fois dans la chambre, elle la voit fouiller dans ses coffres avec vigueur. Encore du travail en plus mais peut être le refilerait-elle à une autre servante, pas trop jeune, sinon elles ont tendance à farfouiller encore plus dans les affaires des maîtres.

Manger, Bourgogne… Encore une idée farfelue de la maitresse de maison… Mais que peut-elle y faire ? La gronder comme une enfant ? Non, ça ne sert à rien et ce n’est pas son rôle. Alors elle la laisse faire docilement et acquiesce à ses paroles.


    - « Oui, je vais nous trouver une petite escorte discrète pour le voyage. Prenez des affaires chaudes s’il vous plait. »

Sans attendre, elle se glisse hors de la pièce et part prévenir les autres gens de la maison de leur départ imminent. C’est de l’organisation de gérer toute une maisonnée et tout doit y être parfait.


Sorianne
Du temps a passé, long et paisible. Trop sans doutes. Le retour de Bourgogne s'est fait sans encombres et avec de pleins paniers emplis de victuailles, vu que Troyes en manquait cruellement à ce moment. Et depuis... La langueur règne. La So contemple souvent les flammes qui jouent dans l'âtre des cheminées, rêveuses, quand elle n'étudie pas ou ne sort pas se promener ou apprend des choses au contact de Shaee et des autres gens d'Achim. Elle a même grandement progressé en arabe et sait même ce que signifie Malak!

Malak... Elle aime ce mot. Et elle passe du temps à lire et relire les courriers que lui envoie son beau chirurgien. Il lui manque. Et quand elle a lut que son retour serait retardé à cause de frontières closes en Touraine, une vague de déception l'avait envahie. Maudit Duché...


***

La veille au soir, la noiraude s'était endormie sur son lit, au milieu d'un monceau de vélins. Elle a ressorti tous les courriers d'Achim, et les a lu et relut, chérissant la moindre ligne, s'imaginant le Maure lui murmurer les vers écrits à l'oreille, jusqu'à tomber dans les bras de Morphée, un sourire aux lèvres, une larme à l’œil.

C'est le froid mordant qui la tire de son sommeil. So ouvre un œil avant de se recroqueviller avec une petite plainte. Elle était si bien dans son rêve.... Le retour à la réalité n'est donc que déception. Ce n'était donc pas réel, il n'était pas là et elle n'était pas avec Lui. Qu'il fait froid! Ne porter qu'une fine chemise ne doit pas aider et encore moins une cheminée où ne brûle plus rien.

Elle rechigne, mais se redresse doucement. Pas tout à fait réveillée, mais plus endormie, elle constate avec humeur que tout est calme, et que ce doit être le milieu de la nuit. Une petite moue au visage, la Noiraude redresse vivement une main qui a prit appui sur l'un des courriers qu'elle lisait la veille et ses yeux s'habituant à la pénombre,s'aperçoit qu'elle en est entourée... Un soupir, elle les repousse avec délicatesse et se lève en grelottant.

A pas lents, la jeune femme sort de la chambre qu'elle occupe pour aller dans celle d'Achim et d'en fermer doucement la porte. La légère fragrance épicée qui règne là lui ravit le cœur et elle va s'allonger sur le lit qu'occupe le chirurgien à l'ordinaire. Qu'elle donnerait cher pour le voir revenir de son voyage...

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Sorianne
Que le temps devient long... Le passage à la nouvelle année s'est fait normalement, sans liesse. Une soirée comme une autre si ce n'est un passage à l'église sur le coup de minuit.

Et la So est présentement assise sur l'un des bancs de la cuisine, devant les réserves épuisées, un coude sur la tablée et le menton dans une main. Dépitée et le ventre grondant de faim.

Il n'y a vraiment plus rien au marché?...

Devant le signe de négation de la femme s'occupant en partie de la cuisine, la brune en aurait laissé tomber le front contre le bois de la table. Fichtre, qu'ils sont mal lotis! Comme si une fois n'avait pas suffit, il faut maintenant que ce soit le bourgmestre et le reste du village qui se saborde lui même. La noiraude en vient même à regretter la vente de son champ.

Et devant le mutisme du recteur à qui elle a demandé des cours, la So ne peut même pas envisager de partir chercher nourriture ailleurs. Ménageant ses efforts, tournant pour un rien du fait de ne pas manger à sa faim, la jeune femme se lève et claudique jusqu'à la pièce principale, et prend livre et de quoi rédiger un courrier, avant de se laisser tomber dans les coussins aux tissus chatoyants.


Citation:
Achim,

Le temps ici est à la douceur. Il est étrange de ne pas voir de neige ou de ne pas sentir la bise souffler et nous arracher des frissons en passant au travers des tissus qui nous recouvrent.
Tout est calme, silencieux.

Nous n'avons plus de bourgmestre, et les élections ducales ont eu lieu hier. Encore et toujours la même chose et les mêmes personnes. Ce silence si éloquent malgré les promesses faites de plus de transparence, de la part de l'un des partis. A voir si ce sera tenu ou non, mais j'ai peu
d'espoir.

Prenez garde si vous devez revenir sous peu... L'une des listes a promis le poutrage intensif contre les brigands. Mais de là à voir des erreurs, je ne suis pas certaine qu'ils mesurent l'ampleur de ce qu'ils prônent. Par pitié prenez garde à vous.

En attendant nous manquons de tout. Il n'y a plus que très peu de pains sur le marché, le peu que nous pouvons trouver est hors de prix. Pas de maïs, peu de lait, de la viande à des prix monstrueux, les maigres légumes de même... Je ne vous cache pas que la faim se fait sentir tant les réserves sont vides. Nous nous restreignons beaucoup depuis plusieurs jours.

J'attends aussi désespérément des nouvelles du recteur. J'ai pris sur moi et me suis lancée. Je pense être à même de faire partager ce que je sais... Enfin si on daigne m'adresser une réponse... Je ne m'en fais pas, toutefois. Cela retarde le moment où je devrais me retrouver à apprendre à des gens qui me sont inconnus, à me retrouver devant des gens tout court. Rien qu'à y penser, j'en ai le cœur qui bat!

Je crois que je vais aller trouver le conseil du Duché afin de voir ce qu'il est possible de faire pour Troyes. Pour nous. Ou que je vais repartir avec Shaee, l'une de vos gens avec qui j'ai sympathisé, essayer de trouver nourriture dans un autre village (en évitant la Bourgogne), avant d'être trop faible pour pouvoir faire quoi que ce soit.

Il me tarde de vous revoir, Achim.
Votre sourire me manque cruellement.

Prenez garde à vous.

So


Peut-être a-t-elle sous estimé certains états de fait, surtout en voyant qu'elle commence à ne plus remplir la robe qu'elle porte. D'un geste distrait, elle vient jouer avec le tissu qui baille à la taille, fait la moue et se lève doucement pour aller envoyer le courrier qu'elle vient d'écrire. Comme il lui manque!! Au retour, elle compte bien se rendre auprès du conseil...
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Shaee


Les yeux clos, la servante adressait une prière au Tout Puissant dans le silence pesant de sa chambre. Elle le suppliait d’être clément avec les gens de sa maison et plus généralement les habitants de Troyes dont les panses s’amaigrissaient bien trop vite. Elle, elle avait déjà bien vécu, il pouvait l’emporter s’il le souhaitait mais pas les jeunots qui n’avaient pas encore gouté à la vie.
Elle comprenait sa colère, l’église désertée, des malheurs à répétition plus communément appelés ‘’brigands’’ qui assaillent le village et répandent le péché. Elle était légitime. Pourtant, laisser mourir des innocents de faim, ce n’était pas la solution. Alors elle implorait les doigts croisés, croisés si fort que le sang ne circulait plus. Peut être qu’en ayant mal, ses prières auraient plus de valeur aux yeux du Tout Puissant. Peut être qu’il percevrait sa douleur et écouterait ses supplications. Peut être…
Une larme vint perler sur le visage de la noiraude qui rouvrit des yeux cernés à cause de nuits de prière. Malgré la fatigue, elle savait qu’il fallait continuer à espérer. La neige et toutes ses complications leur avaient été épargnées, c’était un signe !

C’est avec peine que Shaee se releva pour s’atteler aux tâches ménagères quotidiennes. Celles-ci ne manquaient jamais bizarrement. Sur le chemin, elle croisa Sorianne qui faisait peine à voir. Entre le gouffre de la solitude, la morsure du froid et le poids de la faim, son joli minois en prenait un coup. Baissant le regard, elle remarqua le pli qu’elle tenait entre ses doigts.


    - « Sorianne, souhaitez-vous que je me charge du courrier. Vous ne devriez pas vous fatiguer ainsi. »


Shaee s’était adressée à elle avec son habituel sourire et une voix chaleureuse.

    - « Si vous avez encore ce projet d’aller chercher des vivres dans un village voisin, il va vous falloir de l’énergie. »

L’idée ne lui plaisait pas. Elle n’aimait pas les voyages, trop dangereux et longs. Pourtant, il fallait bien trouver à manger…

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