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[RP]Le discret chirurgien

Sorianne
Automne.
La jeune femme revenue attend devant la porte, un chat dans les bras.
Elle l'a trouvé dans ces ruines où elle a fait une pause sur la route, entre Langres et Troyes.

Des yeux, la noiraude fixe le panneau qu'elle n'ose pousser...Sera-t-il rentré? Sera-t-il revenu de ce qui l'occupe loin? Y aura-t-il un mot à son intention dont on ne lui aurait pas parlé?

Rien de tel, les gens d'Achim étant attentif à cela et sachant à quel point elle peut l'attendre.

Avec appréhension, la brune s'avance sous le petit préau et pousse la porte menant à la cuisine. Les fragrances d'épices et autres plantes mises à sécher l'assaillent et c'est un sentiment de bien-être qui refait surface. Ces odeurs douces et délicieuses, ces parfums d'un autre monde, elles lui ont manqué.

A cette heure, peu de monde en la maison, et c'est tant mieux. Arrivée sur les épais tapis, la jeune femme dépose le matou qu'elle a trouvé et qui n'a point encore de nom, le laissant découvrir son nouveau chez lui, et se déchausse afin de profiter du moelleux du tapis.

Un coup d’œil aux pièces non loin, et la So s'y précipite, espérant encore y voir son Promis revenu, voir ce sourire chafouin et cet air si sûr, apprécier se trouver dans ses bras, son parfum musqué et sa force tranquille. Mais la porte poussée, elle ne peut que revenir sur terre et les épaules s'affaissent en réalisant que rien n'a changé depuis qu'elle s'est rendue à Langres. Tout est resté tel quel.

La déception est de taille, l'espoir mis à mal et l'optimisme s’effrite grandement alors qu'elle réalise que cela va faire plus de six mois qu'elle n'a reçu absolument aucune nouvelle... Pas même un mot...

Les yeux clos et retenant les larmes qui lui brûlent les paupières, Sorianne se détourne. Il lui faut vider ses affaires... Présenter "Le Chat" aux gens de la maison et trouver de quoi le nourrir....

Viendront ensuite les réalisations des diverses commandes de tenues qu'on lui avait passé.

Bon retour...

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Sorianne
Le temps est maussade, et la brune tout autant.

A demi allongée dans les coussins de la pièce principale, elle n'a pas le cœur à discuter avec quiconque et s'enferme dans le mutisme qui lui a déjà tenu trop longtemps compagnie. Jamais elle n'avait songé qu'il referait partie de sa vie, sans doutes s'est-elle trop rassurée... Trop confiante en l'avenir, en la vie une fois encore, à ses dépends. Les leçons ne se retiennent qu'un temps...

Un châle de laine autour d'elle, les cheveux aussi sombres que son humeur courant au long de ses épaules, elle observe le ciel gris et bas, la pluie qui tombe, hypnotisante de régularité. C'est le milieu de l'après midi et pourtant il a déjà fallu allumer quelques lampes pour y voir clair.

Le geste lent, la noiraude joue distraitement avec l'anneau qu'elle porte en médaillon avant de détourner son regard de la morne fenêtre pour voir briller sous la lumière vacillante de la flamme, l'or de la chevalière aux armes effacées, usées par le temps. Elle a cru pouvoir remplir sa promesse... Il semble que ce soit peine perdue puisque le sort s'acharne....

Il lui a menti.
Lui aussi.

Avec douceur, Sorianne passe la chaine autour de sa tête, la retire et démêle les cheveux qui se sont pris dedans. Rendre la chevalière quand elle aurait remplit sa promesse... Elle n'y arrivera pas. Même pas digne de la porter, incapable qu'elle est. C'est d'un mouvement vif qu'elle l'envoie au travers de la pièce, sans regarder où. Elle se sent nue. Depuis Saumur, jamais elle ne l'a retiré. Elle lui tient compagnie, elle la rassure et lui rappelle que même un Démon l'a prit sous son aile.

En vain.

Où est-il? Où est-il son Chirurgien? Celui qui se montrait si patient? Celui qui lui promettait compréhension, vie à deux sans se soucier de rien se ce n'est d'eux? Celui qui l'a tenu en vie grâce à ses lettres et ses mots si plein de sens? Elle donnerait tout ce qu'elle a pour revoir ce sourire agaçant, entendre le son de sa voix.

Elle oublie la tenue sur laquelle elle travaillait, les tissus encore sur ses genoux alors qu'elle rehausse ces derniers pour se recroqueviller en luttant pour ne pas éclater en sanglots. Il ne peut qu'être mort. Il ne la laisserait pas sans nouvelles si longtemps. Il ne la laisserait pas douter et ne l'aurait abandonnée de la sorte...

Ah qu'il faut faire bonne figure au dehors... Mais alors que l'on se retrouve seul à l'abri de ses murs, c'est une autre histoire. Trompeuses apparences qu'elle ne supporte plus beaucoup... Si seulement elle pouvait savoir ce qu'il en est réellement... Si seulement elle pouvait être sûre... Elle le rejoindrait Au Soleil comme sur la Lune. Rien ne la retient ici... Il lui suffirait de suivre les sillons déjà tracés dans la chair fine de se poignets...

La lèvre mordue jusqu'à s'en faire saigner, elle se lève en se saisissant de l'un des coussins et frappe sur les autres. Frappe, frappe et frappe encore. Elle le hait. Elle le déteste de lui faire subir cela à son tour. Attente cruelle, horrible doute et abandon. Elle le hait. Elle le hait son Maure. Elle l'aime à en crever son disparu.

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Sorianne
Le temps file à allure d'escargot pour la brune.
Bien souvent, elle a le regard perdu dans les flammes qui dansent dans l’âtre, l'oreille aux aguets, bondissant au moindre son lui annonçant que quelqu'un a passé la porte.
En vain. Au point que peu à peu les bonds ont fait place à une tête qui se tourne doucement, et bientôt à peine un regard si ce n'est de l'indifférence totale. L'espoir s’amenuise à mesure que passent les jours, les semaines, les mois...
Le sombre à de nouveau taillé sa place dans l'esprit de la noiraude, inquiète et totalement désarçonnée par l'absence de nouvelles.

Alors elle reste là, à attendre, à espérer encore un peu, le chat sur les genoux ou dans les replis de ses jupons, et le elle caresse distraitement, machinalement tandis qu'il ronronne son bien être, et joue avec la chevalière qui a reprit place à son cou.

Les repas ont gout de cendres, et ce n'est qu'avec parcimonie que la jeune femme se nourrit, la tête trop ailleurs pour se concentrer sur ce qu'elle peut bien avaler.
Bonne résolution que d'avoir quitté toute charge d'ailleurs. Elle n'aurait pas réussi à continuer de faire semblant. Arrivé un moment, il lui parait inconcevable de faire quoi que ce soit sans que tout ne soit on ne peut plus visible. Elle n'a d'ailleurs toujours pas répondu au courrier de Jujoss, et pourtant le Très Haut sait qu'elle apprécie la blonde... Mais que répondre?

Elle attend.
Patiente et fidèle.

Et sans plus beaucoup d'espoir.

***

Entre deux pauses plus ou moins longues à se réchauffer devant la cheminée où crépite un bon feu, perdue dans ses pensées, la So coud.
Elle coud pour les grands de l'Empire, elle coud pour la dernière des gueuses... Peu lui importe les titres et les étoffes. Elle coud, pour se changer les idées, pour avoir de l'argent, et pour se faire plaisir. Elle a d'ailleurs prévu une tenue pour la fête de Noël. Parce qu'Il ne peut qu’être là à Noël. Et bien que ce jour ne soit rien pour Lui, elle compte bien lui faire honneur. Les tissus sont prêts. Il ne lui reste plus qu'à trouver de l'inspiration.

Elle est sortie.
Elle a rencontré un marchand qui lui a parlé de contrées lointaines et d'étranges vaisseaux voguant sur les flots.
Sa promenade dans le froid de l'automne lui a rapporté quarante écus, et un nez rougi par le vent qui commence à se faire plus présent.
Et l'envie de partir, d'essayer de le retrouver sans pourtant savoir où chercher...
Sorianne a dévalisé le marché en vivre et elle les porte avec le jeune qui l'a accompagné.
Tandis qu'elle dépose ce qu'elle porte sur la grande table trônant au centre de la cuisine, la noiraude s'adresse à celui qui pourrait être qualifié d'intendant, prenant en charge les possessions du chirurgien lorsqu'il n'est point là.


Je vais partir.
Ne me demandez pas pour où, je ne le sais pas. Là où mes pas me porteront. Il faut que... Il faut que je vois autre chose, que je sorte et que le temps passe. Et peut-être que je retrouverai Achim, puisque vous ne m'en dites rien...


Il n'a pas l'air très surpris, et même si elle aperçoit une once de reproches et de désaccords, il hoche tout de même la tête et envoie du monde l'aider à préparer les affaires. D'un regard, la So le remercie, et s'en va rassembler ce qu'elle va prendre...

Quelques affaires...
A elle.
A lui.
Le reste à l'abri des coffres.
Elle compte bien revenir...
C'est qu'elle a dans l'espoir qu'il ne la fuit pas...
Mais la culpabilité commence à prendre le dessus, et ce sentiment, elle compte bien le fuir.

Et malgré tout ce qu'elle a pu sortir comme arguments, ils seront deux à l'accompagner où qu'elle aille... Ce n'est pas un mal, mais vu qu'elle est bien peu désireuse de parler...
Route à Trois... Et au revoir Troyes....

Un billet a toutefois été laissé sur l'une des tables de la chambre, maintenu en place par le coin d'une lampe joliment ouvragée.


Citation:
Achim,

Je ne sais si vous serez revenu lorsque je rentrerai, ou si nos chemins se croiseront, mais si c'est toutefois le cas, sachez que je suis partie à votre recherche.
L'attente s'est faite longue au point que je crains pour vous et que je me ronge les sangs au point de ne plus trouver gout à rien. Mon esprit s'égare dès que je ne suis plus très concentrée, et mes pensées ne font que vous rappeler à moi.
Je suis armée, ayant prit soin de me faire forger un poignard digne de ce nom.
Et nous sommes trois à prendre ainsi la route, vos gens n'ayant pas souhaité me laisser y aller seule.
Sans doutes vais-je me rendre à Paris dans quelques temps...J'aurai ainsi l'occasion de passer un peu à l'atelier pour lequel je suis Maitre couturière. Saumur...
Chaque jour, un courrier sera envoyé à Troyes afin de donner notre localisation.

Mes pensées vous accompagnent Mon Promis.. Et mon cœur avec...
Vous n'imaginez pas à quel point vous pouvez me manquer.

So.

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