[Ailleurs land]
Un mois et demi. Cest long pour celui qui a conscience du temps, le Sombre a morflé physiquement, pourtant les blessures félonnes lont préservé dun agacement certain, ou dune rage bestiale plus surement. La convalescence ignorée, le Slave nage entre deux eaux, marivaude dans les limbes comme lesprit fiévreux linvite aux fantasmes impurs, alors que, dans la réalité dune survie précaire, les Louves sattachent à le maintenir dans leur monde. Les pensées quil entretient, dansent dune femelle à lautre, parfois les lèvres sétirent dun rictus malsain, les paupières closes frémissent sur les prunelles assombries dune douleur assommante, il subit la léthargie imposée par le bulbe cérébral afin de mépriser le supplice corporel
Il dérouille et pas quun peu. Alors, il feule sourdement, mais jamais sa Précieuse, ny fait écho et la bête blessée plonge dangereusement dans les abysses infernaux.
Cest sans compter lacharnement des infirmières, auto- proclamées.
Jour après jour, elles se relaient à son chevet, pansent les plaies suturées pour quelles cicatrisent enfin, et que lui, se décide à revenir. Et puis, largent apparait à lunisson dun râle rauque, lengourdissement des muscles plutôt que le mal, éteint depuis peu, grâce aux attentions féminines et le Ténébreux de séveiller à la froideur de lhiver. Les traits déjà durs, sont tirés de fatigue alors même quil na rien fait dautre que dormir, le sommeil du juste était loin mais lhomme ne sen doute pas comme il provoque une grimace en se redressant dautorité.
Дерьмо!*
Léloquence nest pas à la fête, lAiné souverain non plus. La dextérité passée mérite quil la travaille, il grogne de mécontentement et le verre posé sur la tablette de gicler violemment
Nikolaï est de retour ! Le regard sattarde sur le bois couvert de vélins, la large paluche sen empare et lhomme den lire les contenus comme les prunelles séclairent, tantôt dune flamme perverse, tantôt dune tendresse furtive. Il est souvent taciturne lors de ses rares sorties, toutefois les arabesques délicates décritures féminines, lui expriment davantage que les babillements des femelles en chaleur, chiennes quil ne néglige pas néanmoins, pourvu quil y trouve un plaisir brutal.
Pour lheure, le repos simpose au Tyrannique, les entrainements reprendront plus tard, quand ses guiboles voudront le maintenir dun équilibre certain, que le dos offensé taira ses tracas au moindre mouvement et, quil pourra, enfin, se sentir entier, totalement.
Un grondement passe les lèvres comme il sassoit sur le pieu pour répondre aux courriers
la Bleue aguicheuse dabord, afin de lui rappeler une promesse, sa Divine frangine ensuite, et les mots du Novgorod dentacher la peau animale.
Citation:дорогая сестра**
Te lire ma rappelé comme la Famille est importante, comme Tu mes Précieuse. Ne ten fais pas, ne ten fais plus Délicate Soeurette, je vais, grâce aux soins de la Miel et de la Renarde.
Tu as toujours su tentourer de fidèles, te défaire des boulets et, aujourdhui encore, jen prends la mesure de toi, ma cadette. Natasha, Unique Astre des Terres Froides, sais-tu seulement comme tu mas aidé, aussi loin sois-tu ?
Si tes Louves mont maintenu, il nen reste pas moins quun Novgorod ne cèdera quà son sang et, dans mon combat, inconscient, contre la Malicieuse faux, cest ta main que jai saisi, pour revenir de nos prochains Territoires... lEnfer nous attend, mais cest trop tôt.
я люблю тебя***
N.
Une volonté de fer chez le fier russe, bientôt la fenêtre est atteinte dun pas lourd et encore mal assuré, le sifflement trouble le silence dune nouvelle nuit sans saveur, le cri dun rapace y fait écho et le faucon daller trouver la Platine, bagué dun message.
*Me.rde
**chère sur
*** je taime
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