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[RP] Et flotte comme un parfum d'idylle.

Briana.
Paris... Quelques jours que la cité les a accueillies, elle et sa chaperonne. Elle n'y aura pas coupée. Si la de Courcy a certes bien grandie depuis son retour du Danemark, il n'en reste pas moins qu'elle doit encore se plier à certaines règles, comme celle de se voir accompagnée parfois. Et allez discuter les ordres de Carenza. Voilà qui était perdu d'avance. Il serait comme ça et pas autrement. Et Briana n'avait pas rechignée longtemps avant d'accepter que cette dernière se joigne à elle, le temps d'une énième escapade. Lui valait mieux ça, plutôt que ne soit appelé son père et qu'elle se retrouve consignée dans un domaine où elle n'avait eu souhait de passer que pour faire rassembler le tout de ses affaires, pour ne plus jamais avoir à y remettre les pieds. Les discussions avaient été longues entre celle qui fut autrefois nourrice et la petite fille aujourd'hui prête à devenir femme. Le ton avait été franchement engagé, mais la gamine jadis obéissante et là de se plier à tout était désormais devenue butée et plus que déterminée à mener de front la moindre de ses ambitions.
Dont la première, déserter définitivement la Normandie.
Et si majeure partie de ses coffres et malles avaient été transportées jusque dans le Maine, direction Beaumont-sur-Sarthe, un second véhicule avait accueilli deux passagères, et ce pour faire route vers le tout Paris.

Paris... Et un de ses grands hôtels. Gigantesque bâtiment qui comptait désormais deux hôtes de plus. Pour chacune d'entre elle, une chambre avait été louée. Si Briana, d'antan n'aurait apprécié à s'y retrouvée seule, elle en était là aujourd'hui, d'apprécier ses petits moments de solitude, mais surtout, apprécierait de pouvoir échapper de temps à autre à la surveillance un peu trop pesante de Carenza qui visiblement semblait toujours la voir comme une enfant.

Paris... Où la cité des plaisirs qui ne demandait que d'assouvir les moindres désirs de la donzelle. Et de désir, depuis qu'elle s'était levée, était de se rendre dans les beaux quartiers, de se perdre dans ses ruelles dont les échoppes donnant pignons sur rues offraient aux passants loisir de faire plaisir à leurs yeux, mais surtout d'alléger les bourses de bien des écus. Un fiacre avait été fait appelé pour le début d'après-midi. De toute la matinée, elle avait pris temps de se préparer, s'offrant même le luxe d'aller se prélasser quelques longs instants dans une salle réservée des thermes dont disposait l'établissement, se plongeant dans des eaux fleuries avant de s'enduire d'huile parfumée.

Le temps avait alors filé à vive allure et l'heure de voir le fiacre s'arrêter devant les portes de l'hôtel était enfin venu. De quelques coups donnés sur la porte de sa chambre, la voix de Carenza filtrant en son travers, Briana avait été invité à descendre pour la rejoindre au rez-de-chaussée. Départ qui avait valut de se contempler une dernière fois, non sans admirer le reflet que renvoyait le miroir. Main porté à son cou, celui-ci dépourvu de tous ces habituels médaillons qu'elle portait jusqu'alors, ne comptait plus qu'un pomander qu'elle portait en pendentif. Une pomme de senteur, véritable pièce d'orfèvrerie, ciselée en or et dégageant un aromate odoriférant qui s'alliait parfaitement à la fraicheur de son teint.


Sa chambre délaissée, sa porte fermée à clef, les extérieurs de l'établissement avaient été vite rejoint. Devant, le fiacre et son coche qui bien attentionné pour ses futures passagères était venu tenir porte ouverte, offrant une main là de faciliter leurs montées. Les yeux portés sur l'intérieur du véhicule, elle pouvait y deviner la silhouette de sa chaperonne déjà bien installée et posant une main sur le plat de celle qu'on lui tendait, elle posa pieds sur le petit marche-pieds qui lui permettrait à son tour de s'y engouffrer. Un léger sourire vint alors remercier celui qui les conduirait avant que la porte ne se referme enfin et que l'habitacle du véhicule ne commence doucement à cahoter.


A l'intérieur, les deux passagères s'étaient laisser aller à quelques conversations diverses avant que Briana ne fasse part de son souhait de se rendre seule chez l'un de ces grands gantiers-parfumeurs que comptait la ville et se fut sans compter sur la vive réaction de son interlocutrice qui ne manqua pas se faire un sang d'encre en l'espace de tout juste quelques secondes :


" Briana... Pourquoi donc vouloir faire preuve d'aussi peu de prudence ? Pourquoi ne pourrai-je pas vous accompagner ? Vous ne savez donc pas ce que peut courir comme risques une jeune fille à errer seule dans les rues ? Surtout ici, en plein Paris."



" Voyons Carenza, il ne serait pas la première fois que je me promène seule et je ne suis plus une enfant. Cessez donc de me veiller comme si j'avais encore quatre ans, je vous prie. Ne me pensez-vous pas capable de me défendre ? Je vous rappelle que j'ai suivi bon entraînement récemment et puis Paris, ce n'est pas comme si j'y venais pour la première fois... "



Bras levés et poings venus s'abattre de trois coups fortement portés, étaient venus interrompre la discussion et donnaient ordre au coche de faire stopper les chevaux. C'est ici qu'elle descendrait, non loin de l'endroit dans lequel elle souhaitait se rendre.
Sans tarder, la porte s'ouvrit avant qu'une main à nouveau ne se tende vers elle.
Dernier regard sur Carenza :



" Ne vous inquiétez pas ! Je vous retrouve plus tard à l'Hôtel ! "



Et sur ces derniers mots échangés, une bise légèrement déposée sur la joue, elle s'était empressée de sortir, finissant par délester sa ceinture d'une petite escarcelle qu'elle remis à la paume de la main du conducteur et ce avant de s'élancer dans les étroites venelles. Sa destination se trouvait non loin, à deux rues de l'endroit où elle avait posé pied.
Rapidement, se dessina à ses yeux l'enseigne de l'échoppe qui bientôt la verrait pénétrer.
Quelques pas, puis une porte qui s'ouvre laissant sortir deux femmes, sans doute clientes, avant qu'elle n'entre tout juste après leur passage et que ne viennent à son nez s'insinuer les effluves épicés, alcoolisées, ou fruité des parfums. Sur chaque étagères les yeux se posent, devinant ça et là des chapelets odorants, des coussins de roses, des fourrures imprégnées...

Puis à une voix de la sortir de sa contemplation et d'attirer son attention :



" Le bonjour Mademoiselle. Que pouvons-nous faire pour vous ? "


" Bien le bonjour à vous ! Ma foy, venant ici, j'aurai voulu acquérir un nouveau parfum. Mais lequel choisir au juste qui saurait parfaitement s'allier avec l'odeur de ma peau ? Conseillez-moi. Qui d'autre que vous pour me dire ce qui me conviendrait le mieux ? "


" Et bien si Mademoiselle veut bien m'offrir son poignet que j'en hume la senteur...''


Sur un sourire, les paroles sont tues tandis que déjà, elle se prépare à offrir un poignet au nez de l'homme, manche de son mantel légèrement remonté.
Antonio__


Paris, enfin ... A suivre son maître, voilà plusieurs mois qu'il arpentait la province, de Bourgogne en Anjou, de Champagne en Languedoc et le moins qu'on puisse dire est qu'il détestait cela. Bien sur, certaines villes avaient leurs charmes, mais aucun n'était comparable à la grandeur de la Capitale. Il la connaissait maintenant comme sa poche, des faubourgs au beaux quartiers, qu'il préférait arpenter. Il arborait alors, comme aujourd'hui, l'une de ces quelques belles tenues et flânait, d'échoppe en échoppe, à la recherche de quelque produit que ces économies lui permettrait d'acheter ou d'une belle à séduire. C'était un séducteur, un vrai, ou du moins s"aimait t'il à le penser. Il aimait les femmes et ne cherchait pas à s'en priver. Il cherchait l'Unique, évidemment, celle qui partagerait sa vie et pour laquelle il cesserait ses folies, mais en attendant, il papillonnait allègrement. C'est aussi pour cela qu'il aimait Paris : les filles de province sont facile mais n'ont aucun charme. On en voyait parfois, bien entendu, mais elle n'avaient jamais la saveur qu'elles aurait prise dans la ville éternelle.
C'est donc le coeur en fête d'être là pour longtemps qu'il arpentait les avenues. Avec les économies qu'il avait faite en voyage, il lui fallait d'abord se refaire une garde robe. C'était un peu une tradition, à chacun de ses passages par la ville. Il quitta donc les beaux quartiers, où les prix excessifs lui interdisait d'acheter des vêtements, pour rejoindre les pavés de ce qu'il appelait les quartiers médiocre. Les quartiers des petits bourgeois, artisans, commerçants ou petits propriétaire, où l'on pouvait pour quelques écus se vêtir convenablement. Il y passât un temps fou : il fallait, sur ses maigres économies, se vêtir suffisamment bien pour ne point se trouver banni des beaux quartier tout en gardant de quoi se nourrir, s'occuper, satisfaire ses quelques pulsions d'achats ou en cas d'imprévus .. Mais il était plutôt doué en la matière, aussi y parvint t'il sans trop de mal. Un fois ceci fait et après un bref passage par le petit appartement qu'il louait au mois durant ses séjours parisiens, il quittât le quartier, vêtu de pied en cape d'habits neufs et seyants.
Il se rendit alors vers les beaux quartiers de la Capitale. D'échoppes en échoppes, il n'en négligeait aucune. Des bottiers aux vendeurs de produits exotique, il s'arrêtait dans chacune, faisant mine avec talent d'être capable de tout y acheter. Et puis, il entra finalement chez le parfumeur, et c'est ainsi qu'il l'à vit. Elle n'était pas parisienne, c'était une conviction, mais elle avait un charme, elle dégageait quelque chose qui plût immédiatement au jeune homme. Et comme à chaque fois qu'il abordait une femme, il se demandât s'il ne l'avait pas enfin trouvée, l'Unique. Elle était en grande conversation avec l'employé, qui lui avait d'abord senti le poignet, geste qui agaçât plutôt le jeune homme avant de lui tendre un parfum saisit sur étagère, c'était le moment .. Il bondit vers la jeune femme.


Allons donc, malotru, gardez donc cela pour les rombières de province, Mademoiselle mérite autre chose ...

Il attrapât parfaitement au hasard un flacon sur une étagère et tenta, le plus discrètement possible, d'en lire l'étiquette pendant qu'il parlait ... Il connaissait l'importance du moment : il n'était pas de ceux qui pouvait tout laisser reposer sur le physique et se savait plutôt banal, il fallait impérativement que dans ses gestes, dans sa voix, dans ses manière, l'on trouve quelque chose de charmant, ou il n'avait aucune chance ..

Vraiment, mademoiselle, ne l'écoutez pas. A l'entendre, il vous ferrait passer du vinaigre pour un grand cru .. Non, soyons sérieux, à femme exceptionnelle il faut une senteur exceptionnelle, reposez moi cela tout de suite, ce serait un sacrilège ... Tenez, sentez moi cela, essence de tulipe des Pays Bas, voilà qui vous sierras à merveilles ...

Et, sans attendre de réponse, il lui ouvrit la bouteille et lui déposa dans ses mains. Puis il plongea dans un salut très profond .. Il adorait son nom, pour paraître noble, il n'avait même pas à mentir ..

Antonio Delacroix mademoiselle, véritablement honoré de faire votre connaissance. Vous me pardonnerez, j'espère, mon approche sans doute un peu cavalière, mais, même je si je suis certains qu'une femme de votre tenue n'aurait jamais acheté cela, je ne pouvait prendre le risque de vous laisser faire telle folie ...
Briana.
Les azurs sont figés, qui détaillent les traits mais aussi la gestuelle de l'homme qui maintient dans sa main son poignet. Son visage en est si proche, qu'un léger malaise ne tarde pas à se faire ressentir, s'accentuant plus encore, lorsque ce dernier vint de son regard croiser le sien. Prise en flagrant délit de contemplation, la de Courcy ne trouve pas mieux que d'adresser un léger sourire auquel elle trouve réponse d'une même attention. S'en suis de ces silences troublants, de ceux qui donne l'impression que le temps s'est soudainement arrêté.
Puis un bruit, celui d'une porte qu'on ouvre, d'un petit carillon qui, tintinnabulant, confirme qu'un nouveau client vient de faire son entrée et qui force à ce que l'on retrouve bien vite ses esprits qui semblaient s'être, durant infime instant, totalement évadés.


Il est là, qui tient toujours son poignet, le regard de Briana se faisant subitement insistant, tandis que le Maître Parfumeur a déjà vu son attention détournée par celui, ou bien encore celle qui à su interrompre le moment. Aussi, aurait-elle pu d'un coup sec arracher son poignet aux doigts qui la faisait prisonnière, mais elle préféra opter pour manière plus douce, cherchant en premier lieu d' attirer l'homme par de légers raclements de gorge, et ce avant que demande plus explicite ne soit effectuée :


" Puis-je récupérer ce qui m'appartient ? ", sous entendant de la sorte qu'il la lâche enfin, avant de poursuivre la discussion.


" Oh ! Mais bien entendu... Veuillez me pardonner Mademoiselle, je ne sais où j'ai eu la tête durant quelques instants. "


Étrangement agacée, mais libérée, elle fini par tirer sur la manche de son mantel, recouvrant sa peau dévoilée non sans perdre des yeux son interlocuteur :


" Alors ? Que me suggérez-vous de porter ? "


" Et bien faisons un essai de celui-ci. Il compte une note d'ambre et de cannelle, le tout réveillé par un soupçon d'oeillet poivré. Je suis certain que ce parfum saura être à votre mesure. "



D'un discret signe de tête, Briana acquiesça, impatiente de pouvoir sentir le mélange de ces fragrances et le rendu sur sa peau, dès lors qu'elle en serait imprégnée.
Les yeux rivés sur les divers flacons qu'offrait à la vue les étagères, elle suivait avec grande attention, la direction qu'empruntait la main du Parfumeur. Ce jusqu'à ce qu'une tierce personne ne se décide à faire irruption. Nulle d'attention n'avait encore été portée à l'adresse de celui qui depuis qu'il était entré, s'était tenu dans son dos, la donzelle trop occupé par l'intérêt qu'elle portait quant au choix de sa futur acquisition. Mais cette fois, elle ne pu que se retourner, portant l'oeil sur ce dernier, le détaillant sommairement des pieds à la tête. Qui donc était-il ? Et pour qui se prenait-il au juste pour venir s'immiscer ainsi dans une discussion qui ne le concernait pas.


Aucune des paroles prononcées ne lui avait échappée et devant le silence qu'offrait le maître parfumeur pour réponse, Briana ne pu se contenir davantage, toisant l'homme fixement, ses yeux plantés dans les siens.


" En effet, votre intervention est des plus déplacée, tout comme de juger cet homme de malotru. C'est à se demander qui des deux l'est le plus... Mais ce qui est fait est fait. Messire Delacroix... C'est bien cela ? Qui êtes vous donc pour prétendre que ce parfum ne saurait m'aller ? Seriez-vous l'un de ces " nez"  à la grande réputation ? Vous semblez si sur de vous et de votre choix. "



En ses mains un flacon, celui qui lui avait été remis et dont la senteur gagnait déjà flotter dans l'air. D'une profonde inspiration, elle en huma l'odeur, rapprochant la bouteille à ses narines.


" De l'essence de tulipe avez-vous dis ? Une senteur exceptionnelle ? Mais il parait qu'à chaque peau son parfum, et si l'odeur est certes agréable, qu'est ce qui vous laisse penser qu'il est celui qu'il me faut ? Et si vous vous trompiez... "
Antonio__
Un nez ?

Il fût parcourus d'un petit rire feint

Vous voulez dire ces vieux hommes rabougris dont l'odorat, à force que d'avoir trop senti, serait incapable de différencier une tulipe d'une jonquille et ne vivent que de réputation ? Non, malheureuse, bien sur que non, Dieu merci. Non, je suis juste un amateur de belles senteurs et de beaux visages ...

Il n'avait pas la moindre idée, bien entendu, de qui étaient ses fameux nez, et espérait du plus profond de lui même que la jeune femme non plus. Ou qu'il visait juste, ce qui revenait au même. Il arborât alors le sourire le plus charmeur qu'il pût pour poursuivre.

Si je suis sur de moi, si je ne vous sent pas, c'est qu'il faut remettre les choses à leurs place : les parfum s'accordent avec les gens, point avec les senteurs, elle les masquent tout au plus. Et, quoi que sentir votre peau serait un plaisir que je ne pourrait refuser si vous m'y invitiez, soyez bien certaine qu'il n'en est nul besoin : votre visage montre au parfumeur talentueux la marche à suivre. Mais .. Vous avez raison sur un point ...

Parler de parfum lorsque l'on y connait rien .. Rien de bien sorcier, en définitive. Pour peu qu'on ait un peu d'aplomb, tout passait. Enfin, du moins jusqu'à présent ...Il arborât alors un air relativement chagriné. La tête basse, le sourire disparu, il laissa un instant de flottement, le temps pour la dame de glisser- ou non- une phrase. Le jeune homme voulait ménager son effet. Il se savait cavalier : ce genre d'approches ne marchait, loin de là, pas à tous les coup. Et il aurait regretté très profondément que celle là ne marche pas, cette femme était tout bonnement ravissante. Sans doute plus encore que ces cinq dernière conquête en date, même en excluant les catins, et il n'était pas prés à faire une croix dessus ... Elle pouvait refuser, il la suivrait, la recroiserait milles fois par hasard s'il en était besoin, avant qu'elle ne cède. Du moins le pensait t'il, le ferrait t'il ? Rien de moins sur. Mais toujours est t'il qu'il y tenait ...

Hé bien Mademoiselle .. J'ai dit que les parfums s'accordaient aux gens n'est ce pas ? Pas uniquement aux visages. Or; si je connait à jamais votre visage et vos traits, je n'ai pas eu le loisir de côtoyer votre âme, il me faut la connaitre pour vous conseiller parfaitement..

L'instant de vérité, sans aucun doute. Comme à chaque fois, une légère inquiétude l'envahi. Si elle disait non .. La caricature de séducteur médiocre qu'il était remarqua alors que le parfumeur était toujours là, immobile et silencieux. Il devait vraiment faire trés noble et très riche, pour que l'homme accepte l'outrage ainsi, en silence .. Le jeune homme décida de jouer son personnage jusqu'au bout et non sans un certain mépris mesuré ...

Vous pouvez disposer, vous, nous n'avons plus besoin de vos services, mademoiselle est avec moi.
Briana.
Elle l'écoute... Lui et les arguments dont il fait usage. En même temps, continuant de le scruter attentivement, une main a pris soin de venir se perdre, à tâtons sur le comptoir, s'emparant du bouchon du flacon qu'elle détient. Sitôt fermé, celui-ci se voit abandonné sans qu'on ne lui porte plus le moindre intérêt.
Dès lors, c'est à lui, Antonio, qu'elle réserve toute son attention. A sa prétention... A l'audace aussi dont il abuse.
Des deux, il n'en manque certes pas et voilà qui laisse à la de Courcy esquisse d'un sourire venue prendre marque à la commissure de ses lèvres.

Il n'est alors qu'un demi-sourire, mais qui se veut synonyme d'un certain amusement. Si en premier lieu elle eut été agacée, trouvant l'intervention mal venue, elle appelait désormais sa curiosité à s'éveiller quant à la personnalité de celui qui avait osé venir s'immiscer aussi inopinément dans sa vie. Toutefois, elle feint de ne lui montrer un trop plein d'attention, allant jusqu'à lui tourner le dos, effectuant quelques pas, les yeux portés de nouveau sur les étagères et les divers produits qui s'y trouvaient exposés.


A l'entendre, elle ne pu s'empêcher d'esquisser un second sourire, plus marqué cette fois, mais qu'il n'aurait su percevoir, faute qu'elle se soit éloignée. Absurde théorie qui lui fait deviner qu'il ne connait rien du sujet qu'il aborde et qu'il n'est qu'un stratagème employé pour attirer sur lui regards et attentions. Et qui l'eut cru ? Voilà ruse qui payait, et la de Courcy qui s'en revenait à lui, s'arrêtant à ses côtés, ses azurs se confrontant à ce regard qu'il laissait courir sur elle.


" Ainsi donc, vous voilà désireux de voir ce que renferme le fond de mon être ? Ne craignez-vous pas d'en être effrayé ? Qui sait ce que mon âme pourrait cacher ? Et me croyez-vous être de celles qui se livre en pâture facilement ? Je ne sais rien de vous, si ce n’est comment vous vous appelez. Comprenez bien que je ne me confierais jamais à qui que se soit, sans au préalable avoir un minimum de confiance. Et aurez-vous seulement assez de patience Messire Delacroix, d’attendre que je me décide à vous dévoiler ce qui émane de moi ? "


L'âme... L'endroit le plus fragile, le plus abstrait. Le plus insignifiant, le plus vide... A moins qu'il ne soit le plus sacré...
Et son âme, la connaissait-elle elle même assez pour oser partager ce qui se trouvait en son fond ? Cette âme, qu'elle avait parfois l'impression d'avoir perdue. Combien de fois avait-elle ressenti ce sentiment étrange, qu'en avançant un peu plus dans la vie, de plus en plus, elle finissait par s'en détacher ? Elle avait cessé de compter depuis bien longtemps.


Nouveau soupir qui s'en vient fendre l'air discrètement, dissimulé par une nouvelle prise de parole de la part d'Antonio. Quelques pas la mènent alors au comptoir pour un bref échange avec le maître parfumeur, sur un ton murmuré :


" Veuillez l'excuser... Et je puis vous garantir que nous serons amenés à nous revoir très prochainement. "


Un sourire, un salut et voilà la Donzelle qui rejoignait déjà la sortie, passant devant celui qui lui avait imposé sa compagnie. S'en suivit une pause brève, où se retournant sur lui, elle se décida enfin à lui dévoiler son identité :


" Au fait... Je m'appelle Briana... Briana de Courcy - MacCord... "


A la marche qu'elle reprend de la conduire jusqu'à la porte de l'échoppe qu'elle ouvre, et de se retourner sur son seuil pour voir si ce dernier la suivait. Le devinant immobile, elle s'adressa une nouvelle fois à lui :


" Et bien ? Qu'attendez-vous ? Que je vous prenne par le bras peut-être ?"
Antonio__
Il l'écoutait parler, patiemment. Lorsqu'elle s'était retourné, il avait craint, un instant, mais depuis son premier sourire, celui qu'il avait vu, qui n'en était pas un vrai mais qui n'en était pas moins révélateur, il estimait avoir gagné. Et ses paroles vinrent effacer ce léger doute et le conforter dans cette idée. Certes elle se défendait, la Belle, comme toutes, mieux que les autres, peut être, mais point assez pour lui faire peur. Il n'avait jamais peur des femmes. Pas lors de leurs premières rencontres, en tout cas ...

Mademoiselle, pardonnez mon insolence mais .. Je craint qu'il n'y ait rien de bien sombre à découvrir en vous.

Elle le fixait, droit dans les yeux. Il avait du, lui aussi, quitter à regret ses formes agréables pour lui fixer les prunelles. Il s'approcha d'elle, encore un peu plus.

Ou ça n'en serait qu'encore plus intrigant. Quelque chose de noir dans ses yeux parfait ? Je n'en croit pas un mot, et si c'est le cas je veut le voir, c'est le genre de découverte que l'on ne fait qu'une fois dans une vie.

Nouveau silence tandis que la blonde retourne vers le parfumeur .. Il n'entendit pas, ne le cherchant d'ailleurs pas : quel intérêt, je vous le demande. Elle passât devant lui et daignât lui confier son nom. Et dans une légère courbette ..

Très Honoré

Il l'observe sortir .. Sans parfum. Ainsi aurait t'elle vu juste ? Il n'en était que plus flatté. Si elle savait, c'est qu'elle ne s’intéressait pas au nez, mais à l'homme tout entier, ce qui était mieux. Il reste là, la regarde sortir, hésitant entre suivre ou attendre l'invitation. Celle ci ne ce fait pas attendre. On aurait pus rêver plus engageant .. Mais c'était amplement suffisant, et le Delacroix de s'empresser de la rejoindre, de lui saisir de le bras, guettant chez elle le moindre rejet pour la lâcher, le moindre acquiescement pour s'en saisir plus fermement ..

Quant à la patience .. Je n'en manque pas croyez le bien .. Si le temps qu'il me faudra attendre s'écoule à vos côtés, j'attendrait le temps qu'il faudra, si c'est loin de vous, je ne le pourrait ...

Il y allait fort, le bougre, mais qu'importe : à l'écouter, à la regarder, à l'étudier, il avait acquis la conviction qu'outre le fait qu'elle soit pucelle, ce qui à son âge et de part son rang était bien naturel, mais qu'elle n'avait point du être souvent approchée par des hommes de son âge ... Il pouvait bien dire ce qu'il voulait, elle était à lui, il en était certain. Lorsqu'on manque de confiance, l'on ne tente pas des coups comme celui ci ...

Alors que souhaitez vous ? Nous pourrions aller sur l'île, la Seine est belle en cette saison, mais je craindrait pour votre santé, avec ce froid, les maladies sont, dit t'on, bien féroce cette année ..

A moins qu'elle ne soit de celles qui ne craignent pas le froid, ce qu'il espérait, il y avait peu de chances qu'il s'en tire à peu de frais .. Il fallait trouver le moins cher, et vite ... Il y avait peut être une solution, qui ne marchait pas pour toutes ..

Peut être que .. Non, pas une femme de votre classe .. A moins que Mademoiselle n'aime s'amuser ...

Elle devait connaitre par coeur les rendez vous de la Noblesse. Avec un peu de chance, elle était peut être de celles portés à croire que l'inconnu était attrayant, que les loisirs du peuple, la transgression en somme, était excitant ..
Briana.
Ce fut pieds hors l'échoppe qu'elle attendit de se faire rejoindre. Menton légèrement relevé, paupières se fermant un bref instant, elle se gonfla d'une immense inspiration. D'un air qui ne manqua pas de lui arracher un frisson, lorsque celui-ci, froid et mordant, vint s'infiltrer sous son mantel.
Frigorifique était le vent qui s'engouffrait dans les venelles parisiennes et pour s'en protéger davantage, deux mains, frêles et aussi blanches que l'albâtre, s'empressèrent de remonter le col d'un gilet confectionné dans l'hermine.

Aux paupières qui s'ouvrirent de donner vue sur un ciel pâle, chargé d'eau et de glace. Sur quelques flocons qui doucement commençaient à tomber et qui ne tarderaient pas de venir marquer un peu plus les sols pavés de la Capitale. Manteau blanc qui apparaissait et disparaissait au bon gré du temps.
Et devant elle, ce petit passant... Petit enfant qui ne devait pas être âgé de plus de quatre ou cinq ans, creux d'une main largement déployé recevant alors les premiers flocons tandis que l'autre se trouvait enserrée par l'étreinte de celle qui devait sans doute être sa nourrice, à moins qu'elle ne fut sa mère, d'attirer son attention et de lui faire décrocher un sourire attendri.
Elle aussi se souvenait avoir un jour était fasciné par l'" éphémère ", qui, s'il pouvait fondre au contact de sa main, avait néanmoins, de par son accumulation avec d‘autres, pouvoir de donner ces neiges que l'ont disaient éternelles.


Rappel laconique de quelques bribes de son enfance, aussitôt gommé par le bruit d'une porte venue claquer en son dos et par l'arrivée à ses côtés d'Antonio.
C'est sur lui que son regard se porte à présent. Sur ces mains qui se referment soudainement sur l'un de ses bras. La surprise est là, loin de s’attendre à être saisie de la sorte. Secondes qui s' écoulent et qui appellent à la réflexion. Fera t-elle choix de s'en défaire ou bien au contraire se plaira t - elle à se promener, son bras enchevêtré au sien ?


La réponse, se trouvera dans ce sourire qu'elle lui adresse. Il n'est pas d'autres gestes que celui-ci, si ce n'est sa main dont les doigts viennent resserrer un peu plus leur étreinte sur le bras offert pour plus de maintien. Au même moment, aux deux regards de se croiser, tandis qu'elle sent alors une étrange chaleur lui monter aux joues la forçant à se détourner de ce que ses yeux ont subitement de si captivant à lui donner.

Aux azurs qui reposent sur le mur de la bâtisse qui leur fait face, de chercher le chemin que leurs pas voudront bien emprunter. Il est les bords de Seine qui sont alors évoqués, mais c'est dans un sens opposé que Briana s'élance, entraînant à ses côtés Antonio. Déjà les flocons tombaient plus drus, et c'est sous les encorbellements des vieilles maisonnées qu'elle les faisait progresser sans avoir la moindre idée de l'endroit où aller, tout en continuant d'entretenir la conversation.


" Allons-donc ! Je sais bien que j'affiche un air plutôt chétif, mais cessez de suite de me voir aussi fragile. Le froid d'ici n'est rien comparé à celui d'où je viens... Dîtes-vous bien que si j'ai réussi à supporter le froid mordant qu'offre le Danemark, je saurai sans grand mal résister à celui-ci... "



C'est un rire presque moqueur qui vint retentir aux oreilles d'un homme qu'elle jugeait soudain porteur de certains préjugés, là de juger d'un simple regard porté, sans savoir.


"... Toutefois, je ne serai pas contre aller trouver un peu de chaleur pour autant... Je vous laisse libre choix pour l'endroit. Étonnez-moi donc messire Delacroix..."
Antonio__
Elle accepte son bras et le gratifie même d'un sourire : quand je disait qu'il avait gagné ... Mais soudain, c'est .. comme de l'agacement qu'il perçoit dans son ton, de la moquerie dans son rire, qu'avait t'il bien pu dire ? Ha, oui, cette histoire de froid ..

Enfin, mademoiselle, Briana peut être, voulez vous ?, loin de moi l'idée de vous croire faible, bien au contraire ... Vous êtes tellement forte que vous m'avez déjà capturé, c'est pour dire ..

Sourire charmeur, à nouveau. Il était un peu tôt, pour ce genre de phrase, sans aucun doute, mais elle était novice, sans doute encore plus naïves que des femmes qui le sont toutes. Mais c'est l'autre annonce qui l'avait surpris, du Danemark disait t'elle ..

Le Danemark .. Je ne connait pas ce pays .. Si toutes les femmes y sont comme vous, vous me prendrez dans vos bagage si vous y retournez, cela vaut bien le froid ... Mais, vous parlez pourtant le François mieux que personne et ... votre nom sonne plus anglois que danois, quel est ce mystère ?

Ha, elle veut de la chaleur ... Mais pour ce qui est de la destination, elle ne l'aide pas vraiment ..

De la chaleur ? Je vous proposerait bien les étuves, mais je craint que nous ne soyons point encore assez intime ..

Il disait cela pour réfléchir plus qu'autre chose, tandis que son sourire se fît plus large et qu'ils poursuivaient, au hasard des rues

Sinon ..

Et puis ce fût l'éclair de génie, mais c'est bien sur, il savait où il pouvait l'emmener. Par son maître, négociant en vin, il avait appris à connaitre toutes les meilleurs adresses de la capitale. Et y connaissait du monde. Il y avait non loin de là un endroit de qualité, dont le serveur avait pour habitude, lors de ses précédents voyage, de jouer la comédie. Il lui présentait un petit pour un grand vin, lui donnait du mon Seigneur et ne demandait en échange qu'une bouteille ou deux que l'Antonio récupérait sans peine dans les caves de son maître. Voilà qui était absolument parfait. Il était décidément temps qu'il reprenne l'habitude de sa vie parisienne, comment n'y avait t'il pas pensé avant ..

Sinon je puis vous conduire chez Nestor, nous ne sommes pas loin .. Vous connaissez peut être ? Ho, dites moi que vous aimez les grands vins ? Vous me briseriez le coeur .. Cet endroit est une merveille, l'on vous sert des vins d'Anjou et de Bourgogne comme vous n'en avez probablement jamais goûté ! A damner un Saint je vous l'assure. C'est à deux rues d'ici, vraiment ..

Et l'Antonio de la conduire vers le lieu dit. C'était ce que l'on nommerait aujourd'hui un bar à vin, sous la forme d'un grand Hotel, d'où sortait et entraient en permanence Nobles et bourgeois, richement vêtus, dans un défilé sempiternel de calèches et fiacres en tous genre frappés d'armoiries toutes aussi impressionnantes les unes que les autres.

Cela vous plait t'il ? Ne vous en faites pas, je connait du monde ici,- vous ai-je dit que j'était amateur ?- je nous aurait des places au calme ..
Briana.
C'est sans défaire son bras du sien qu'elle se laissa guider, non sans se demander où il allait avoir l'audace de la conduire. Le temps passait, les azurs détaillant les ruelles qu'ils empruntaient et la conversation s'était vu alimentée de quelques propositions, simplistes, indécentes aussi, la jeune femme ne relevant pas, faisant mine de ne pas avoir entendu, et de quelques autres questions, dont une qui l'avait ramené vers un temps passé, pas si lointain... Ribe et ceux qu'elle y avaient laissés, décidant d'un retour en France.

Reportant son attention sur Antonio, elle lui adressa un sourire avant de lui en dire un peu plus sur elle et l'importance qu'elle vouait aujourd'hui à ces terres du Grand Nord où elle avait séjourné au cours de ces dernières années.



" Voilà une juste analyse, et laissez-moi vous éclaircir un peu. Vous verrez qu'il n'y a rien de mystérieux dans tout cela.
Si je parle aussi bien le françoys, c'est simplement parce que je suis issue de ce Royaume. Je suis Normande pour être exacte. Quant à mon nom, il est celui de mon père, qui s'avère être de souche écossaise. Pour ce qui est du Danemark, j'y ai également de la famille et après y avoir séjourné quelques années, il n'est pas d'autres endroits que celui-là où j'ai pu me sentir aussi bien. Alors certes, le Danemark ne m'a pas vu naître, mais Ribe fut pour moi le parfait asile et si je ne suis pas danoise de sang, je le suis de coeur..."



Énième sourire partagé dans ces instants de silences qui leurs donnaient à tous deux un air songeur, et alors que la Blonde scrutait les hauteurs, attirée par l'envolée d'un groupe d'oiseaux, elle entendit de nouveau la voix d'Antonio s'insinuer à son oreille, lui faisant oublier le balai que donnait, à tire d'ailes, les volatiles.


Sinon...

" Vous disiez ? "


Elle l'écouta, lui et sa proposition nouvelle.



" Chez Nestor ? Je ne connais pas non. Mais vous semblez bien décidé à me faire découvrir l'endroit n'est ce pas ? "


A sa voix, elle avait deviné toute l'ambition de l'homme à l'y mener.


" Alors allons-y. Ce sera avec grand plaisir que je vous y accompagnerai. "


Plaisir... Oui ! C'était là le mot, ravie de pouvoir découvrir de nouveau lieux et de profiter un peu de la compagnie d'Antonio dont le charme ne la laissait sensiblement pas indifférente.


" Cependant, au regret de vous décevoir, je ne suis pas grande amatrice de vin. A Ribe, c'est davantage la bière ou bien encore l'Hydromel que j'ai vu couler à flots... "


Un rire amusé vint s'élever un instant, alors qu'ils se présentaient bientôt devant une bâtisse, l'enseigne battant au bon gré du vent et affichant en grands caractères peints, le nom de cette dernière : " Nestor". Signe qu'ils étaient arrivés, l'éclat de joie s'acheva sur un doux sourire.
Les lieux paraissaient de bonne et royale augure, au vue des gens qui entraient et sortaient de l'établissement. Assurément Antonio avait du goût, ce qui était loin d'être déplaisant, même si Briana ne portait guère trop d'importance à cela. L'endroit aurait tout aussi bien pu être moins bourgeois, tant qu'il n'était pas infâme... Voilà qui aurait su lui suffire.


Mais puisqu'on lui offrait le luxe, elle n'allait certes pas rechigner.
Alors est ce que l'endroit lui plaisait ?



" Biensur ! Tout y semble parfait dirait-on... Il me tarde de goûter du fruit des vignes mon cher. J'ai ouïe dire que le vin avait de grande vertus. Paraîtrait qu'il est véritable élixir de jouvence et que sais-je encore... Mais peut-être m'en direz-vous plus... "


Les pieds dans l'hôtel, déjà se présentait à eux un homme prêt à les accueillir...
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