Adess
La carriole bringuebalant à travers la ville, Bertin et ses comparses avançaient lentement vers la poterne Nord. La nuit était déjà bien avancée et le silence nocturne, simplement ponctué des grincements de l'essieu arrière, était pesant, à la manière du calme avant la tempête.
Et l'obscurité écrasante de la nouvelle lune, leur offrait certes un bel avantage mais ajoutait plus encore à l'ambiance tendue qui régnait sur le groupe.
Jetant un bref regard en direction de la vieille, assise à côté de lui, il ne put s'empêcher de grimacer. Le dos voûté, les yeux dans le vague, la mine déconfite... Depuis qu'ils avaient quitté l'échoppe, elle n'avait pas dit un mot. Inquiétude ? Peine ? Il ignorait l'origine de son humeur mais il espérait qu'elle serait de meilleure compagnie une fois la ville loin derrière eux.
Hé, comment qu'ça va derrière ?
Un cahot soudain secoua le chariot et provoqua un bruit sourd. Le vieux Loup grinça des dents. S'ils continuaient ainsi à faire du boucan, ils n'iraient pas bien loin... Dans un souffle, il murmura :
Morbleu !
Du coin de lil, il perçut un mouvement. L'apothicaire le regardait, fixement. Ah non, elle n'allait pas s'y mettre, elle aussi ?! D'un ton bourru, il dit à haute voix :
Quoi ? N'a même pus l'droit d'jurer ?
Le regard noir, les lèvres pincées, elle haussa vivement les épaules avant de rétorquer :
Restez calme, bougre d'idiot ! Nous approchons...
Effectivement, les hauts remparts Craonnais étaient proches et la porte, déjà en vue. Les gardes ne semblaient pas être à leur poste, ce qui était plutôt une bonne nouvelle. Maintenant, ils étaient peut-être tout simplement en train de faire une partie de dés dans un sombre recoin, afin d'éviter que le sergent ne les prennent la main dans le sac. Après tout, Royalistes ou Indépendantistes, les soldats avaient les même passe-temps !
Ce n'est pas qu'il doutait de l'efficacité du breuvage concocté par la vieille ou de l'attention portée par la brune mais il n'aimait pas ce genre de plans... Trop incertains...
Et l'obscurité écrasante de la nouvelle lune, leur offrait certes un bel avantage mais ajoutait plus encore à l'ambiance tendue qui régnait sur le groupe.
Jetant un bref regard en direction de la vieille, assise à côté de lui, il ne put s'empêcher de grimacer. Le dos voûté, les yeux dans le vague, la mine déconfite... Depuis qu'ils avaient quitté l'échoppe, elle n'avait pas dit un mot. Inquiétude ? Peine ? Il ignorait l'origine de son humeur mais il espérait qu'elle serait de meilleure compagnie une fois la ville loin derrière eux.
Hé, comment qu'ça va derrière ?
Un cahot soudain secoua le chariot et provoqua un bruit sourd. Le vieux Loup grinça des dents. S'ils continuaient ainsi à faire du boucan, ils n'iraient pas bien loin... Dans un souffle, il murmura :
Morbleu !
Du coin de lil, il perçut un mouvement. L'apothicaire le regardait, fixement. Ah non, elle n'allait pas s'y mettre, elle aussi ?! D'un ton bourru, il dit à haute voix :
Quoi ? N'a même pus l'droit d'jurer ?
Le regard noir, les lèvres pincées, elle haussa vivement les épaules avant de rétorquer :
Restez calme, bougre d'idiot ! Nous approchons...
Effectivement, les hauts remparts Craonnais étaient proches et la porte, déjà en vue. Les gardes ne semblaient pas être à leur poste, ce qui était plutôt une bonne nouvelle. Maintenant, ils étaient peut-être tout simplement en train de faire une partie de dés dans un sombre recoin, afin d'éviter que le sergent ne les prennent la main dans le sac. Après tout, Royalistes ou Indépendantistes, les soldats avaient les même passe-temps !
Ce n'est pas qu'il doutait de l'efficacité du breuvage concocté par la vieille ou de l'attention portée par la brune mais il n'aimait pas ce genre de plans... Trop incertains...