Xalta
Voilà des semaines, voire des mois qu'elle était sans nouvelles de son fils aîné. L'inquiétude la rongeait mais on lui avait conseillé de le laisser mener sa vie comme il le souhaitait, que des expériences qu'il ferait il apprendrait et deviendrait un homme.
Mais ce fils qu'elle connaissait si peu parce qu'elle avait tant souhaité lui donner la meilleure éducation lui manquait et encore plus depuis le décès brutal de son époux. Elle ressentait le violent besoin de réunir sa famille de nouveau autour d'elle.
Elle ne savait point où il pouvait se trouver à l'heure actuelle, la dernière fois qu'elle avait eu de ses nouvelles, il devait gagner l'Angleterre pour son ambassade mais elle avait appris par le plus grand des hasards qu'il n'était plus ambassadeur royal. Que pouvait il bien faire ? Où vivait-il ? De quoi ? Etait-il en bonne santé ?
Elle jette un regard sur le berceau, Tancrède dort paisiblement, ses petits poings serrés, ses longs cils noirs frémissent de temps en temps. Il est temps aussi que Titouan apprenne qu'il a désormais un petit frère. Et Tancrède aurait besoin de son aîné, car il est fort possible vu l'âge de la duchesse qu'elle n'ait pas d'autre progéniture. Un dernier regard sur les jardins du château d'Orléans où ils vivent depuis son élection; elle se dirige vers son bureau, prend place dans son fauteuil et regarde le vélin vierge.
Elle prend sa plume, trempe dans l'encrier, et pour se donner le temps de trouver comment formuler, elle inscrit la date au sommet de la feuille.
Orléans, le 5 novembre 1460.
Mon Titouan,
Il y a bien longtemps que je n'ai pris de tes nouvelles, et j'espère que cette missive te trouvera en bonne santé. Ne sachant où tu te trouves, j'ai fait plusieurs copies de celle-ci que j'ai confié à plusieurs coursiers.
Cette lettre va être concise, je serait plus bavarde quand je serais rassurée sur ton sort.
Sache que tu as un petit frère né au mois d'août dernier. Il se nomme Tancrède.
Elle mâchouille le bout de sa plume, elle réfléchit, aller à l'essentiel, ne pas approfondir ce sera pour plus tard quand le lien sera de nouveau rétabli. Concise donc. Elle trempe de nouveau la plume dans l'encre noire et reprend.
De même au mois d'août, j'ai eu l'honneur et la surprise d'être élue duchesse d'Orléans. Je ne sais si tu te souviens, mais l'Orléanais est doté d'un système particulier.
Mais ces joies, celle de la naissance et celle de l'élection, sont ternies par le décès brutal de Belgarion, mon époux, disparition récente car a eu lieu le 25 octobre dernier.
Je dois aussi t'annoncer la mort de l'homme qui t'a élevé dans ta prime jeunesse, l'époux de ta mère Savhanna, G.rom, mort noyé suite au naufrage du foncet sur lequel il se trouvait.
Elle fait une pause. Se relit. Trouve sa lettre froide. En même temps, le temps, la vie l'ont endurcie, elle n'a jamais été une sentimentale. Ses sentiments sont profonds mais elle ne les révèle souvent que dans l'intimité de la famille, d'un salon ou d'une chambre. Mais pour atténuer la dureté de ses mots elle tente maladroitement de lui faire comprendre combien il lui est précieux.
Mon Titouan, je t'en prie donne moi de tes nouvelles, j'ai besoin de te savoir en bonne santé, de te savoir heureux ou du moins pas malheureux. J'ai envie de rattraper toutes ses années.
Puis elle décide de signer sa lettre simplement.
Maman qui n'a jamais cessé de t'aimer.
Elle copie cette lettre plusieurs fois puis elle les confie à des hommes de confiance. Elle sait que l'un d'eux finira par trouver son fils.
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Mais ce fils qu'elle connaissait si peu parce qu'elle avait tant souhaité lui donner la meilleure éducation lui manquait et encore plus depuis le décès brutal de son époux. Elle ressentait le violent besoin de réunir sa famille de nouveau autour d'elle.
Elle ne savait point où il pouvait se trouver à l'heure actuelle, la dernière fois qu'elle avait eu de ses nouvelles, il devait gagner l'Angleterre pour son ambassade mais elle avait appris par le plus grand des hasards qu'il n'était plus ambassadeur royal. Que pouvait il bien faire ? Où vivait-il ? De quoi ? Etait-il en bonne santé ?
Elle jette un regard sur le berceau, Tancrède dort paisiblement, ses petits poings serrés, ses longs cils noirs frémissent de temps en temps. Il est temps aussi que Titouan apprenne qu'il a désormais un petit frère. Et Tancrède aurait besoin de son aîné, car il est fort possible vu l'âge de la duchesse qu'elle n'ait pas d'autre progéniture. Un dernier regard sur les jardins du château d'Orléans où ils vivent depuis son élection; elle se dirige vers son bureau, prend place dans son fauteuil et regarde le vélin vierge.
Elle prend sa plume, trempe dans l'encrier, et pour se donner le temps de trouver comment formuler, elle inscrit la date au sommet de la feuille.
Orléans, le 5 novembre 1460.
Mon Titouan,
Il y a bien longtemps que je n'ai pris de tes nouvelles, et j'espère que cette missive te trouvera en bonne santé. Ne sachant où tu te trouves, j'ai fait plusieurs copies de celle-ci que j'ai confié à plusieurs coursiers.
Cette lettre va être concise, je serait plus bavarde quand je serais rassurée sur ton sort.
Sache que tu as un petit frère né au mois d'août dernier. Il se nomme Tancrède.
Elle mâchouille le bout de sa plume, elle réfléchit, aller à l'essentiel, ne pas approfondir ce sera pour plus tard quand le lien sera de nouveau rétabli. Concise donc. Elle trempe de nouveau la plume dans l'encre noire et reprend.
De même au mois d'août, j'ai eu l'honneur et la surprise d'être élue duchesse d'Orléans. Je ne sais si tu te souviens, mais l'Orléanais est doté d'un système particulier.
Mais ces joies, celle de la naissance et celle de l'élection, sont ternies par le décès brutal de Belgarion, mon époux, disparition récente car a eu lieu le 25 octobre dernier.
Je dois aussi t'annoncer la mort de l'homme qui t'a élevé dans ta prime jeunesse, l'époux de ta mère Savhanna, G.rom, mort noyé suite au naufrage du foncet sur lequel il se trouvait.
Elle fait une pause. Se relit. Trouve sa lettre froide. En même temps, le temps, la vie l'ont endurcie, elle n'a jamais été une sentimentale. Ses sentiments sont profonds mais elle ne les révèle souvent que dans l'intimité de la famille, d'un salon ou d'une chambre. Mais pour atténuer la dureté de ses mots elle tente maladroitement de lui faire comprendre combien il lui est précieux.
Mon Titouan, je t'en prie donne moi de tes nouvelles, j'ai besoin de te savoir en bonne santé, de te savoir heureux ou du moins pas malheureux. J'ai envie de rattraper toutes ses années.
Puis elle décide de signer sa lettre simplement.
Maman qui n'a jamais cessé de t'aimer.
Elle copie cette lettre plusieurs fois puis elle les confie à des hommes de confiance. Elle sait que l'un d'eux finira par trouver son fils.
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