Xalta
Un sourire, les courriers savaient encore malgré les temps difficiles parvenir rapidement. Elle profita donc d'une pause dans la longue marche pour prendre le temps de lire. Une lettre de son fils. Tout en mangeant, parce qu'il fallait bien manger, elle lut puis répondit en évitant de salir le vélin.
Elle ne se sentait pas des plus à l'aise pour écrire dans sa tenue de soldat, l'odeur du fer de sa cote de maille oui elle n'avait pas opté pour la grosse armure bien encombrante, celle des chevaux, de la cuisine lui chatouillaient les narines aussi. Il fallait être homme pour aimer toutes ces contraintes, tout comme il fallait certainement être femme pour supporter toutes les entraves vestimentaires. Enfin, elle n'aimait pas non plus toutes les fanfreluches, surement pour cela qu'elle ne fréquentait pas ou plutôt peu, les salons ou les cérémonies ou festivités.
Pose au sol son manteau, près d'un peuplier, puis s'assoit bien adossée au troc rugueux, elle frissonne légèrement, ôte ses gants et sourit en voyant ses mains stigmatisées qui au contact du froid prennent des teintes violacées. Plume à la main, écritoire sur les genoux, elle entame la rédaction de sa lettre.
Mon Titouan,
Phémie, ou si tu préfères Euphémie, la vieille femme qui m'a élevée et qui aujourdhui me sert de gouvernante , tu as du la croiser quand tu venais à la maison. Merci de dire ton frère, c'est un cadeau que tu me fais.
Rassure toi, mon fils, je suis bien entourée, on veille sur moi et on assure ma protection.
Et toi comment te portes tu ? As tu suffisamment de vêtements chauds pour cet hiver ? Où vis tu quand tu n'es pas de garde? Je préfère te savoir en sécurité là-bas qu'ici avec moi. Les routes ne sont pas sures. Promets moi de ne pas prendre de risques inutiles.
Et à te lire, tu sembles très bien entouré et tu sembles avoir de saines occupations. Tu es un fils exemplaire. En parlant d'exemplarité, il me revient en tête que nous n'avons pas procédé à ton baptême. Il va falloir y remédier et te trouver parrain et marraine.
Un sourire, son fils semble tellement plus sérieux qu'elle n'était à son âge. Lui trouver un parrain et une marraine dont il soit fier et qui pourraient l'aider par la suite. Sa marraine à elle, avait été une femme vive et intelligente, mais aux murs .. enfin.. c'etait sa Savhanna, la mère de son fils, pleine de joie de vivre, séductrice, souvent elle se demandait si Titouan l'était ou le deviendrait, car cétait un fort joli garçon. Et elle le pensait en toute objectivité. Elle secoue la tête puis reprend le fil de sa lettre.
Nous continuons d'avancer, je ne sais jusqu'où nous mèneront nos pas. Mais nous sommes tous animés par le même esprit et solidaires. Le froid se fait plus mordant mais nous retrouvons la chaleur des tentes et des feux de camp le soir, c'est un véritable réconfort. Je suis la logisticienne de l'armée, je procède à la distribution du ravitaillement et quelle plaisir de voir que ceux qui ont redonnent volontiers ce qui nous permet de pouvoir nourrir les plus démunis d'entre nous.
Ces hommes et femmes me rendent vraiment fière d'être orléanaise. Je leur dis, ils vont finir par croire que je radote. Un sourire amusé flotte sur son visage au teint lunaire.
Je t'embrasse bien affectueusement
Maman.
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Elle ne se sentait pas des plus à l'aise pour écrire dans sa tenue de soldat, l'odeur du fer de sa cote de maille oui elle n'avait pas opté pour la grosse armure bien encombrante, celle des chevaux, de la cuisine lui chatouillaient les narines aussi. Il fallait être homme pour aimer toutes ces contraintes, tout comme il fallait certainement être femme pour supporter toutes les entraves vestimentaires. Enfin, elle n'aimait pas non plus toutes les fanfreluches, surement pour cela qu'elle ne fréquentait pas ou plutôt peu, les salons ou les cérémonies ou festivités.
Pose au sol son manteau, près d'un peuplier, puis s'assoit bien adossée au troc rugueux, elle frissonne légèrement, ôte ses gants et sourit en voyant ses mains stigmatisées qui au contact du froid prennent des teintes violacées. Plume à la main, écritoire sur les genoux, elle entame la rédaction de sa lettre.
Mon Titouan,
Phémie, ou si tu préfères Euphémie, la vieille femme qui m'a élevée et qui aujourdhui me sert de gouvernante , tu as du la croiser quand tu venais à la maison. Merci de dire ton frère, c'est un cadeau que tu me fais.
Rassure toi, mon fils, je suis bien entourée, on veille sur moi et on assure ma protection.
Et toi comment te portes tu ? As tu suffisamment de vêtements chauds pour cet hiver ? Où vis tu quand tu n'es pas de garde? Je préfère te savoir en sécurité là-bas qu'ici avec moi. Les routes ne sont pas sures. Promets moi de ne pas prendre de risques inutiles.
Et à te lire, tu sembles très bien entouré et tu sembles avoir de saines occupations. Tu es un fils exemplaire. En parlant d'exemplarité, il me revient en tête que nous n'avons pas procédé à ton baptême. Il va falloir y remédier et te trouver parrain et marraine.
Un sourire, son fils semble tellement plus sérieux qu'elle n'était à son âge. Lui trouver un parrain et une marraine dont il soit fier et qui pourraient l'aider par la suite. Sa marraine à elle, avait été une femme vive et intelligente, mais aux murs .. enfin.. c'etait sa Savhanna, la mère de son fils, pleine de joie de vivre, séductrice, souvent elle se demandait si Titouan l'était ou le deviendrait, car cétait un fort joli garçon. Et elle le pensait en toute objectivité. Elle secoue la tête puis reprend le fil de sa lettre.
Nous continuons d'avancer, je ne sais jusqu'où nous mèneront nos pas. Mais nous sommes tous animés par le même esprit et solidaires. Le froid se fait plus mordant mais nous retrouvons la chaleur des tentes et des feux de camp le soir, c'est un véritable réconfort. Je suis la logisticienne de l'armée, je procède à la distribution du ravitaillement et quelle plaisir de voir que ceux qui ont redonnent volontiers ce qui nous permet de pouvoir nourrir les plus démunis d'entre nous.
Ces hommes et femmes me rendent vraiment fière d'être orléanaise. Je leur dis, ils vont finir par croire que je radote. Un sourire amusé flotte sur son visage au teint lunaire.
Je t'embrasse bien affectueusement
Maman.
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