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[RP] When the sun goes down.

Saanne
Question con mon pauvre Humbert, qu'a-t-elle à te raconter qui ne meurtrirait point ? Qui te livrerait encore un peu plus, tant tu paraîtrais blessé ? Que tu n'as tout simplement pas envie de savoir ?
Le brun se taraude, se demande ce qu'il fiche à se dresser face à elle, seule être, si ce n'est sa sœur, à pouvoir l’anéantir en quelques mots.
Il l'a appris, aux dépends d'une belette irascible, d'un Pommières implacable, qu'on épouse rarement par amour. Il s'est forgé à cette idée, résolu à se tourner vers son avenir. Que vient-il ici balayer tous ses principes ? S'engager dans cette voie sans issue, où n'en ressort aucun espoir ?
Cette attraction indéfinissable est plus forte que lui, et nulle prière ne saurait l'apaiser. Il trahirait même, plutôt que de s'en défaire. Triste Sort...

Et la voila qui se tait, ne touche même pas à son verre. Au moins elle s'apaise, se tasse sur sa chaise. Semble réfléchir. Lui, est dans l'attente son verre à la main, les yeux rivés sur l'âtre flamboyant.
Combien dure-t-il ce silence, avant que les mots de la danoise ne viennent à le briser ?
Si laconique. Non, elle ne se décide toujours pas à se livrer, et lui renvois au contraire la balle...

Il s'adosse à son siège, à moitié soulagé et à moitié dubitatif. Elle semble si épaisse cette banquise, qu'il en baisserait presque les bras. Il s'apprête à lui répondre, entrouvre les lèvres. Mais la voilà qui le devance, de manière si inattendu : « Je te dois des excuses ».

Son regard accroche aussitôt le sien, il écarquille de grands yeux bleus. Elle est blême, et ses prunelles ne sont plus des poignards le transperçant. Lui rougi instantanément, heureusement qu'il est assis !
Levé de coude, cul sec ! C'est le métronome de ces deux là...


- Oh !

Que répondre ? Tandis que ses yeux invitent la scandinave à poursuivre sur sa lancée, il se dessine sur ses lèvres un sourire tendre, de ceux qu'il lui adressait autrefois. Aussi sûrement qu'elle se désarme, il en perd les siennes et reste figé dans cet instant, sans vraiment mesurer le poids de ses mots.
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Astana
Humbert et ses joues qui s'empourprent... toute une histoire.

Réaction qui lui arrache un léger sourire. Sourire d'autant plus élargi lorsqu'il déclame un "Oh !" d'une pudeur extrême. Presque enfantin. Ainsi ils se retrouvent. Elle hoche la tête en retour, se mordant une lippe au passage. Grande inspiration. Parce qu'il faut bien se lancer un jour, alors...


Oui. J'ai été affreuse...

Instinctivement, les yeux se baissent, cherchent un point fixe sur lequel se raccrocher. Et la fausse patte de venir triturer un pan de sa chemise entre ses doigts. Malaise. Quand la mercenaire ose finalement relever les yeux, elle se perd. Humbert, faudra-t-il vraiment que tu m'en veuilles, si...

De t'accueillir de la sorte. Excuses-moi.


Aussi sûrement qu'il lui demande une mise à nu, elle en perd tout son courage et feinte.
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Saanne
Vraiment ? Le pauvre brun en accuse un quinte de toux. Sans doute une gorgée de vin avalée de travers. Ç’avait été trop beau !
N'y a-t-il donc pas de cœur sous cette étendue de glace ? Ne peut-elle que fondre partiellement, pour n'en être que plus polaire ?

Il en suffoque presque, l'espace d'un instant, incrédule. Son visage se déconfit totalement, avant de se reprendre.
Bien sur qu'elle ne lâchera pas comme ça. En serait-il conquit, aux premiers signes d'un aveux, au moindre bout de remord qu'elle laisserait bien paraître ?
Non bien sur... l'ego a sa place dans cette rengaine, et certaine choses blesses plus sûrement qu'une lame.

Alors on ressort nos couteaux, belle oiseau de nuit ? Cette lutte est donc à mort ?


- L'espace d'une seconde, j'ai cru que tu étais nostalgique.

Lâche-t-il avec un ton amer. Et de reprendre :

- Non bien sur. Je suis content que tu te remette de tes blessures. Et de m'assurer que tout aille bien.

Fuis où tu veux belle Apsara, il ne se désarçonne plus aussi facilement. Et dans cet havre si sobre, te dévisage de ses saphirs dilatés. Ému par le vin, son sourire s'étire presque de malice et cette rougeur que tu as connu jadis se dresse comme une boîte de pandore...
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Astana
Aïe.

Elle tressaille.

C'est donc ça, le fameux changement opéré chez le Savoyard. Il s'est endurci. Sa langue est devenue aussi fourchue que celle d'une vipère, et sa réplique aussi cinglante qu'une gifle en plein visage. « J'ai cru que tu étais nostalgique ». Simple mais efficace. Qu'est-ce que tu caches bien ton jeu... L'Astana se prend à observer son ancien amant d'un tout autre oeil, la tête négligemment inclinée sur le côté, incrédule. Si bien qu'elle ne prête aucune attention à ses derniers mots. Alors c'est comme ça ? Moi, j'essaie de nous éviter la catastrophe et toi, tu nous y précipite ? Soit.

Mauvaise foi. Bataille d'égo en devenir.

Puisque le verbe amer semble être de mise, elle renchérit, s'appuyant d'une main sur la table pour se lever dans un grognement douloureux :


Non.

Verre resservi dans la seconde et vidé tout aussi rapidement.
Le regard qu'elle lui adresse se fait rageur, tandis qu'elle se crispe.


Je ne m'encombre pas de choses pareilles.

Mensonges.

Humbert ? Gardons les mains sales, si notre âme est épargnée.

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Saanne
Ah oui ? Et que dirais-tu plutôt d'un carnage ?

On l'avait dit, ce pauvre tonnelet serait mit à rude épreuve. Les verres se vident pour soutenir l'intensité de l'événement et le brun a tôt fait d'imiter la blonde.
Ce ne sont pas des trêves, mais des interludes... Ce n'est point un rencontre, mais un scène, une tragédie peut-être. Dans l'arène, la reine des glaces tente de sonner le glas du gladiateur, d'un crochet violent, trop direct peut-être...


- Grand bien te fasse !

Il ne cille pas, préparé à ce genre de réponse peut-être, et ose même un haussement d'épaule éhonté. C'est tout l'art d'ériger son bouclier au moment opportun, éviter le coup critique. Mais la riposte se doit d'être ferme. Il s'arme de courage, la regarde, ayant perdu son sourire :

- Je n'en attendais pas moins de toi, tu es si... inébranlable.

Et de forcer le regard, guettant le moindre signe chez elle, sans velléité aucune. Juste une placidité sortie de ses tripes, pour rendre la monnaie de sa pièce à Sa Blondeur. Ne vient-il pas des neiges éternelles lui aussi après tout ? Même si ce n'est que feinte... Même si dans le fond il est touché, il tient bon !
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Astana
Plissement d'yeux.

Et c'est le rire qui fuse. Aussi puissant que nerveux. Le comique de la situation, sans doute... ou bien les nerfs qui lâchent, tout simplement. Toujours est-il que son hilarité risque de fortement déplaire au Chevalier de Bouillon ; le calme reprend donc ses droits tout aussi rapidement. C'est un test, finalement. On cherche les limites à grands coups de latte, on efface tout et on repart sur des bases saines. Détruire pour mieux reconstruire. Ce genre de choses... Un doigt raide comme la justice, à peine menaçant, est bien vite pointé sur lui.

Et toi, toujours égal à toi-même.

Ne pas crier, surtout pas. Jeter de l'huile sur le feu, oui, mais différemment.
Le calme est une arme bien plus convaincante, si enrageante soit-elle.


Tu devrais essayer, ça, tiens. Ne pas t'encombrer de choses qui n'en valent pas la peine.

Grimace. La blonde porte une main à son flanc droit d'un geste mal assuré qui l'oblige à retrouver l'assise de son siège.
Une quinte de toux la surprend à son tour et achève toute ses motivations. Maudite faiblardise du corps convalescent.


É-phé-mère, Humbert. Éphémère tout ça.

Reprend-t-elle, d'une voix enrouée.

Les mots blessent, oui. Entaillent, découpent, tranchent à travers la chair et les plus solides carapaces.
Mais c'est une étape nécessaire paraît-il. On appelle ça crever l'Abcès... à sa façon.

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Saanne
    Je forgerai un fondement à ton désamour et plutôt que de t'en vouloir, je te donnerai raison. J'y glisserai les vices de mon être, les parerai d'écarlate et les haïrai pour toi dans l'ombre de mes chimères. Pour toi, je n'aurai plus qu'un amour ardent et décousu de toute raison d'être, un Némésis par lequel je ne te laisserai pas le droit de m'être indifférente...




Tu veux donc me faire ployer genoux à terre succube ! Là où je ne fais que t'érafler, tu me renvois une flèche en plein cœur, guettant l'instant où dans un râle infâme, je prononcerai le mot regret...
Les lèvres du savoyard se pincent, il s'en mordrait jusqu'au sang si cela ne trahirait le trouble jeté sur son âme.

Tout juste se contient-il, se passant une main sur le visage et s’affaissant carrément sur le dossier de son siège. Qu'elle se remette de son excès de toux, cela lui laisse le temps de respirer, de reconstruire son masque. Mais ce genre de phrase laisse des séquelles dans son esprit. Le doute, sur ce qui se trouve sous cette armure marmoréenne. A-t-il raison d'avoir cru déceler un trouble chez elle qui n'ait d'autres fondements que sa présence ? Si ce n'était qu'une gêne quant à la tournure de leur séparation, n'aurait-elle pas balayé tout ça plus vulgairement ? A quoi donc rime ce jeu qu'elle lui livre ? Comment tirer ce levier qui renversera la cruauté de cet échange ?
Il n'use point des bonnes armes... et dans un éclat infime de lucidité, les ajuste, s'adapte au terrain, à l'adversaire avec autant de maladresse qu'un soldat qui arpente pour la première fois le champ de bataille.

Le novice redresse la tête, le regard sombre mais résolu à braver une fois encore la tempête :


- Tu as raison. Cependant je m'encombre rarement de quelque chose qui n'en vaut pas la peine.

Tel Christos qui, plutôt que de riposter à l'estocade, tend son autre joue ; Humbert, lui, livre son anima avec tout ce qui lui reste d'aplomb . En quelques mots, retour sur le point fatidique, la clé de voûte de ce mélodrame :

- Sans quoi je n'aurai aucune raison d'être là.


Auras-tu assez de force, Astana, pour asséner le coup de grâce ?
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Astana
Sans pitié, Astana se délecte du trouble provoqué chez l'Humbert. Tu l'as voulu, tu l'as eu. Sottise que d'affronter une femme aussi armurée et glaciale quand on a pas les armes nécessaires. Quand on a pas été préparé. Prévenir ne suffit pas. Il faut frapper, et frapper fort. Sans remords. Dans pareille représentation, quitte à mentir, autant se montrer convainquant, et convaincu. Bien sûr que ça coûte, et que le sang pulse au point d'en faire péter les veines, mais une fois les états d'âme foutus au placard... on s'en sort plus facilement. Jusqu'à l'acte suivant. Ainsi donc elle l'observe, tel un prédateur rôdant autour de sa proie, sadique, cherchant le meilleur moyen de l'achever. La mort lente et douloureuse, ou celle, plus humaine, visant à arracher toute vie d'un coup sec ?

Et c'est la sentence qui tombe. Sévère et sans appel.

Elle déglutit.

Non, tu ne peux pas faire ça, Humbert. Ce n'est pas fair-play. Tu ne peux pas être aussi sincère, si franc, lors que je suis si cruelle. Abattue en plein vol, la Danoise se surprend à avoir le tournis. L'air vient à manquer, si bien qu'elle se lève à nouveau et fait quelques pas maladroits en direction de l'âtre, le coeur pincé. L'affect est la pire des choses qui puisse exister. Aussi sûrement qu'elle a eu et a toujours le coeur brisé, la mercenaire a réduit celui du Savoyard en charpie. Comprendre ce qui arrive reviendrait à essayer de garder de l'eau entre ses mains : elle finira toujours par s'échapper, par fuir.

Comme l'eau, l'archiblondeur fuit de toutes parts et s'écroule. Chaque faille s'agrandit et la somme de revenir à la Raison, avant que les dommages ne soient trop grands pour être réparés. Irréversibles. Instinctivement, elle porte la main à sa croix, comme pour se rattacher à quelque chose de bien réel. Déos, quelles épreuves ne me feras-tu pas endurer ? ... Résolue à mettre un terme à cette traître mascarade, Astana fait finalement face à son tourment. Les yeux dans les yeux.


Je t'ai fait assez de mal comme ça, Humbert. C'est une chose qui n'arrivera plus.

Contrite, elle pince les lèvres, et fuit son regard quelques instants. Juste le temps de prendre une respiration décisive pour la suite. La douleur d'une âme au fond des yeux.

Je suis... désolée. Oui, désolée, vraiment. Pour tout... ou de tout. Je sais pas. Je suppose que les deux sont valables.

Une main rebelle se lève comme pour saisir celle, jumelle, du Réformé ; avant de retomber platement. L'envie de s'approcher, ne serais-ce que pour le prendre dans ses bras se fait si forte qu'Astana est obligée de reculer d'un pas, les sourcils froncés. Non, tu ne le toucheras pas. Et puisque tout s'emmêle, la blondeur prend congé de son hôte dans un piteux état. Lui tournant subitement le dos pour s'enfoncer dans l'obscurité de la pièce, vers sa chambre, elle s'arrête à mi-chemin.

C'est maladroit, je sais. Mais ne crois pas que c'est un jeu. Je ne joue plus.

Game over.
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Saanne
Ainsi la roue tourne. Aussi sûrement qu'il courbait l'échine quelques secondes plus tôt, prêt à être fusillé d'un seul coup de couleuvrine, c'est la danoise qui est touchée et ploie.
Fait ô combien inattendu par nos deux protagonistes...

Mais c'est une force insoupçonnée qui sommeil dans ce cœur brave. La candeur, et le goût de la justesse, bien qu’affûtés par les affres et le temps, soumis à rudes épreuves, transformés parfois en une verve caustique, n'en conservent pas moins une étrange pureté.
Cela s'exprime par une implacable franchise, arme ultime qu'Humbert se surprend lui-même à déployer, et n'en mesure réellement la portée qu'à cet instant.

Piquée la blonde ? Assurément ! Une cuirasse aussi épaisse qui s'effrite à de quoi stupéfier. Et Stupéfait, le chevalier l'est jusqu'à l'os.
Comme elle se lève à la recherche d'oxygène, il expire intensément pour chercher à libérer la boule qui l'a prit jusqu'aux tripes. Elle revient vers lui, sa respiration se suspend aussi sec. Elle plonge ses yeux dans les siens, mais son regard à lui n'a pas changé d'une once. Elle parle...

Sa voix à elle est plus douce, ses mots ne sont plus pour blesser... Voilà les excuses manquées tout à l'heure. Mais il ne les entends qu'à peine, captivé qu'il est par les mimiques d'Astana. Ça paraît si irréel que tout se déroule au ralenti. Cette main tendu vers la sienne lui fait pulser le cœur et le force à libérer son souffle, mais déjà elle se ravise et retombe.
Enfin il réalise, et la douleur dans les yeux de son ancienne amante le pénètre jusque dans le fond de l'âme.

N'est-ce pas finalement ce qu'il était venu chercher ? La preuve que cette idylle passée a belle et bien existé. Que ses stigmates n'en demeurent pas encrées que dans ses veines à lui et dans la chaire d'une innocente. Il devrait s'en réjouir, exulter, et après ?
Bien au contraire cela lui tombe sur le crâne telle une masse, lui donne la nausée... Car à son tour les remparts tombent, les sentiments les pulsions refoulés refont surface et l'envahissent. Il aurait voulu sentir sa chaleur, le parfum de ses cheveux...

L'a-t-elle comprit ? La voilà qui tourne le dos, se réfugie dans la pénombre. Cet éloignement soudain le déchire. Il se redresse, et les flammes de l'âtre illuminent son visage :


- Tana attends... Il n'y a nulle raison d'avoir de jeu là où il n'y aucun vainqueur.

Ses poings se serrent, car ce qu'il s'apprête à dire dépasse de loin le seuil de sa raison.

- Il y a des choses plus intenses que la douleur. Te les cacher si je dois encore te revoir, cela me rongera bien plus sûrement que...

Ses saphirs la fixent Il cherche ses mots, mais ses lèvres s'écorchent et s'étirent. N'a-t-elle pas comprit de toute façon ?
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Astana
Une Danoise ne montre que très rarement ses émotions. Et lorsque celles-ci viennent à déborder, ses soucis d'expression reviennent de plus belle. Le dos précédemment courbé se redresse, toujours tourné vers le Savoyard. Et la voix atone de se faire entendre :

Je n'ai plus le coeur à aimer. Je te détruirais.

La révélation frappe. Le dire à voix haute rend la chose bien trop réelle pour n'être qu'un stupide mensonge. Non, je n'ai plus le coeur à aimer depuis que le blond s'est tiré. On a tué le pois que j'avais dans le ventre, et je le pleure encore, parfois. J'ai plus le coeur à grand chose, en fait. Je suis un Monstre en cendres, et toi, tu mérites mieux.

Elle se tourne pour lui faire face, lâchant un soupir malheureux.

Nous sommes liés, Humbert. Je ne remettrais jamais en cause tout ceci. Je ne le nierais pas non plus. Pourtant, il faudra que tu ravales ces sentiments, et que tu gardes en tête que je te ferais du mal si tu m'approches de trop près. Sans le vouloir, mais le fait est là : je t'ai brisé, et je le ferais encore.


C'est dit. Le coeur se pince à ces mots cruellement francs. Trop, peut-être ? Pardonnes-moi de t'infliger ça. Tu n'avais rien demandé.
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Saanne
Saisi d'une sueur froide, le savoyard se rassoit. Second coup de masse, dur retour à la réalité dans l'élan d'un ascenseur émotionnel...

Pourquoi donc ces femmes le préservent-elles de leur ensorcellement ? Il a le cœur pur l'Humbert, et l'âme généreuse. Mais il est malheureux l'Humbert, un monceau de chair tendre jeté aux lionnes que l'on veut voir demeurer immaculé. Une exception providentielle, une tare pour son époque, dont la ferveur s'échine, dont l'essence s'étiole. Mais la peau elle s’endurcit sous la tannerie, se mue en carapace, qui un jour peut-être deviendra infaillible.


- Ne sois pas si présomptueuse !

Lâche-t-il avec amertume. Sa voix s'enroue tandis que ses yeux s'égarent dans le vide.

- Je veux dire... L'oiseau de nuit que j'ai connu, que j'ai aimé autrefois... Il ne peut être tout à fait mort, en toi. Mais cet oiseau qui m'eut fait miroiter mont et merveille s'est envolé au matin, lorsque les premières lueurs du jour ont irradié autour de lui un amoncellement de cadavre. Il a fui, plutôt que de faire face à ses démons... et j'ai compris ce matin là, qu'une cage dorée ne suffirait à les dissoudre...

« Même si je dois t'aimer toute ma vie durant, tu n'es point de celle que l'on épouse. » conclu-t-il dans un murmure inaudible, avant de fixer à nouveau la scandinave de ses mornes saphirs :

- A quoi bon me raccrocher à cela ? Ce qui est dit, est dit ! Et je suis venu ici sans espérance, aucune...
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Astana
Juste retour des choses.

Astana encaisse les coups sans broncher, uns à uns. Elle se détache de la scène présente en affichant une moue à peine dégoûtée. Parce qu'il le faut bien. Maintenant que tout est dit ou presque, qu'ils ont détruit à eux deux ce que les mois s'étaient chargés d'étioler, d'effacer ou d'adoucir pour mieux raviver tout ceci, il ne reste qu'à conclure. Arracher une page pour en noircir une autre. Là.

Honnête, elle n'objecte rien. Tout est vrai. Elle a fui pour retrouver une liberté et l'air qui lui manquait à la Cité des Saules. Lâche, se sentant subitement en danger ; voyant en songes des chaînes se dessiner autour de ses chevilles et poignets. La peur d'être mise en cage, de n'être plus jamais libre. De dépendre totalement de quelqu'un d'autre au point de ne plus pouvoir agir pleinement, sans avoir à subir les remontrances de l'autre. Depuis, on lui avait passé la corde au cou sans même qu'elle s'en aperçoive. Et elle vivait en attendant que la Faucheuse vienne faire son boulot.

Personne n'est jamais vraiment libre. Quoi qu'il dise, ou fasse. Jamais.

C'est sur cette pensée qu'elle lâche complètement prise et rétorque, inébranlable.


Je ne suis pas présomptueuse. Je dis ce que je pense, et ça ne changera pas. C'est une chose qu'autrefois tu appréciais. Tu peux me trouver bien des défauts, notamment celui d'avoir une fâcheuse tendance à me tirer... mais pas celui-ci. Ne deviens pas blessant simplement pour me donner la leçon, tu veux ?

«Tu sais pourtant que je t'ai aimé aussi, fut un temps». Cette phrase ne franchira pas la barrière de ses lèvres. Il sait. Elle secoue franchement la tête.

Ce qui est dit, est dit. Effectivement. N'oublie pas de prendre ma chambre, alors.

Dit-elle, tandis qu'elle amorce le mouvement vers les escaliers pour monter à l'étage.

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