[RP] Quelques pas sur le bord ... de la mer

[Dans un pieu bien douillet… j’voulais dormir sur un sac de blé moi !]

Les campagnes inutiles à chercher des brigands qui jouaient à cache-cache, les changements de bivouacs incessants, les tours de gardes où l’ennui pourrissait la nuit, et très certainement la dernière chope qu’avait ingurgitée la blonde avait fini par achever cette dernière. Parmi ses rêves embués, où un renard s’était pendu à un arbre sous le regard amusé d’un lièvre à moitié fou qui s’était coupé un doigt en mordant dans un chou, sont bizarres les songes parfois, Fil sentit comme un souffle léger sur son front ou quelque part par là.

La voix délicieusement autoritaire du Vicomte, mit un terme à son fabuleux sommeil, fabuleux dans le sens où la blondinette n’était qu’une maigre dormeuse, se contentant souvent de trois voir quatre heures qu’elle grappillait à son insomnie d’angoissée. C’était l’une des raisons qui la poussait la nuit à dormir en général à côté de son équidé, à l’intérieur des écuries de la commanderie, dans un secret le plus total.

La présence du licorneux la rassura, la bière de trop du précédent soir ne l’avait pas mis dans un lit étranger aux côtés d’une personne inconnue, et la Blanche savait que son amphitryon de plumard était un bien trop galant homme pour abuser d’une môme imbibée. Le rochelais lui laissait dix minutes comme une sorte de faveur, ce à quoi elle répondit d’une voix toute ensommeillée et s’en prendre le temps d’ouvrir un œil.

Cinq sont bien de trop, vous le savez bien.

La petite s’étira comme un petit chat, puis se leva d’un bond dès que le sieur fut éloigné. Fil s’enquit si cette nuit la pudeur du pauvre n’avait pas quitté sa peau, sait-on jamais un coup de chaud, non sa chemisette était toujours là c’était déjà ça. Petit soupire de soulagement fildaïsien, l’apprentie Blanche ne subirait pas un procès pour attentat à la pudeur dans cette contrée, une chose de gagnée.

Gestes lestes qui enfilèrent sur son corps de brindille souple, une chemise vite fait et des braies encore poussiéreux du voyage, décida que ses petons avaient droit à un peu de liberté et les exempta de porter ses bottes fatiguées.

[Dix minutes plus tard donc]

Une pomme déjà bien entamée dans la main, mastiquant avec application, la jeune fille un sourire en coin observait l’échelle, d’où un diablotin allait promptement descendre, ce que ne savait pas la blonde, c’était que sur le coup d’un échange de regard entre une Fil bien réveillée et un Vicomte debout depuis l’aube, ce dernier faillit lui faire montre de sa maladresse que la Blanche croyait uniquement fildaïsienne.

Bien le bonjour mon cher Vicomte.

La berrichonne essaya de ne pas ciller sous les prunelles charmeuses du licorneux, le palpitant au fond de sa poitrine s’agita en tambourinant sourdement. Ne rien laisser paraître ou tout du moins faire au mieux.

J’espère que je me suis bien conduite cette nuit ? Boîte à malice étirée en un sourire, bien sûre que je suis prête pour moi ça sera la plage en premier lieu, il me tarde d’y être, le sable, le clapotis des vagues … Puis si le cœur y est, quelques bases de natation seraient pas mal je dois l’avouer.

Elle aurait bien voulu ajouter « surtout si je peux jouer à l'alose dans vos bras » mais s’abstint de cette précision et préféra occuper son clapet à bêtises avec une morce de pomme.
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Apprentie Dame Blanche, stagiaire killeuse de bisnounours et femme-lige de la Baronne Bitterly. Mie de son pain.

Interrompue dans son mâchouillement de pomme et à l’observation d’un bel homme par des coups portés aux chambranles de la porte. Se croyant chez elle à Châteauroux, la petite malapprise grilla la politesse devant le Vicomte et alla ouvrir la porte, sourire avenant bien affûté sur sa frimousse, prête à lancer un joyeux bonjour qu’elle n’eut même pas le temps de sortir de sa bouche. Après que la tempête brune se soit calmée un peu, faisant montre de politesse, il lui exposa le but de sa visite.

La jeune fille l’écouta, attentive, un morceau de pomme se faisant torturer au fond par ses quenottes. Un doute vint l’envahir, et elle récapitula le déroulement de l’histoire. Rencontre avec Velaron, quelques chopes, un blanc dans sa mémoire, une visite matinale ou presque, un sautage au cou, un tutoiement impromptu, elle résuma brièvement en un brun et une bière en trop, aurait-elle fauté ? Bien vite chassa cette idée saugrenue, si faute commise, elle n’aurait pas dormi dans un lit de Vicomte. Se ressaisit et la mine affable répondit au messire.

Bien le bonjour Vel, je me porte comme une jeune fille réveillée par un homme charmant, sourire qui s’agrandit, je vous remercie pour la loterie, je n’y manquerais pas d’y passer après notre promenade à la plage.

Apparut le sire Mackx à la rescousse. Oui mais à la rescousse de quoi déjà ?
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Apprentie Dame Blanche, stagiaire killeuse de bisnounours et femme-lige de la Baronne Bitterly. Mie de son pain.

Au lieu de se geler les miches dans son coin de ruelle puante qui voyait jamais le soleil, et au lieu d'attendre un éventuel client bien pourvu en écus, Zira s'était dite qu'un bon bain au soleil serait bien mieux.

Ni une ni deux, elle avait traversé la ville, non sans se faire remarquer au milieu du marché. S'arrêtant devant un étal de fruits, elle soupesait les pommes tout en regardant le marchand d'un oeil égrillard et en lui mettant sous le nez son décolleté avantageux. Du coup le bougre se mettait à bafouiller en lui parlant et elle croyait qu'il allait tomber d'apoplexie sous le violacé qui lui montait au visage. Mais v'là t'y pas que sa bourgeoise s'en rendit compte et se mit à le haranguer si fort qu'il devint d'un coup aussi blanc qu'un matin de brouillard. Zira haussa les épaules, chaparda les pommes qu'elle tenait à la main et s'en fût tranquillement ...bien fait ...mangera la soupe à la grimace lui ce soir ..tiens du coup ça fera peut être un éventuel client ...se dit-elle en tortillant du derrière tout en s'éloignant.

Arrivée au bout du sentier ..Zira s'arrêta, parcourut du regard tout le rivage et se dit que tout le monde avait pensé à la même chose là. Elle apercevait des silhouettes sur la dune ...quelques personnes plus loin vers un rocher .... un couple dans l'eau qui ...qui s'amusait bien ...fichtre ...z'ont l'air d'y prendre du plaisir tiens...et plus près d'elle un couple les pieds dans l'eau. Elle fixa sans vergogne l'homme et le toisa de haut en bas ...pas mal Zira ...m'est avis que ce messire là il doit en avoir des écus ..

Il était accompagné d'une petite blondinette au corps de brindille , mignonne certes mais qui était loin d'avoir ses avantages.Ce n'est sûrement pas ça qui allait gêner Zira et se plantant à quelque distance ...pas trop loin non plus qu'au moins le messire profite du spectacle ...commença tranquillement à se déshabiller. Elle déposait délicatement chaque vêtement sur le sable en se déhanchant sans les regarder et nue se redressa en tournant légèrement sur elle même. Elle traversa d'un pas dansant la distance qui la séparait de l'eau, y trempa délicatement un orteil et doucement s'enfonça dans l'eau, elle était fraiche mais revigorante. Elle se mit à s'ébrouer dans l'eau l'air de rien,' mais malgré tout elle ne les perdait pas de l'oeil un instant.

...ses pas donc, après le marché, le portèrent là où ses narines l'attiraient palpitantes déjà se se gorger d'iode et d'humer les fins embruns de l'océan.

Jehan espérait ne pas trop faire de rencontre voulant savourer le plaisir de fouler le sable et se tremper ses pieds dans la mer...

Il avisa un petit groupe et, mettant sa main devant ses yeux sourit. Le Vicomte décidément ne fallissait pas à sa réputation de s'entourer de jolis minois. Ils se connaissaient de vue et il préféra laisser à ce dernier la possibilité de le saluer si cela était son envie.

Jehan ota ses bottes et ses bas et s'approcha de l'eau...n'ayant plus eu ce genre de contact depuis des lustres il ne put réprimer un réflexe et retira son pied dès qu'une vaguelette vint le lui chatouiller...Ce qui ne l'empêcha pas pour autant de le remettre aussitôt et d'avancer de deux pas histoire de s'habituer.

Si ce n'eut été l'heure et la présence de "monde" sur la plage, Jehan aurait bien abandonné, hauts de chausses, pourpoint, chemise et braies pour se plonger dans l'Océan. La température ne l'effrayait pas ayant pour habitude de plongeon matinaux dans la rivière proche de l'Hermenault.

Mais bon, son épée, sa cape d'Hospitalier aurait pu attirer de mauvais génies en mal d'un larcin. S'il ne craignait rien pour sa bourse, celle-ci étant plus proche, pour sa forme actuelle, de la sole que du thon, il tenait à ses nippes...forcément à force de les porter on s'y attache...

Il laissa donc son regard scruter, sans vraiment rechercher une voile, l'horizon et son esprit l'emporta vers des terres lointaines où la fumée des canons et le fracas des sabres étaient monnaie courante.
Révolu ce temps, comme révolu les sièges maritimes d'une île maintes fois assiégée et maintes fois défendue.
Et puis, les alliances du Royaume avaient changées. Les ennemis d'hier étaient les amis d'aujourd'hui et donc la "Course" n'avait plus lieu d'être, enfin pour le moment...

Son regard revint vers la plage et nota la présence d'une femme esseulée. La belle, autant que ses yeux lui permettaient d'en juger, semblait se promener aussi. Il n'y attacha pas plus d'importance... Non pas qu'il fut blasé, les formes gracieuses de ces Dames ayant toujours eu pour lui un attrait des plus marqué, mais bon il était époux et père de famille et cela lui convenait très bien. Il regardait pour le plaisir des yeux celui des sens étant satisfait amplement par la Douce Willelmina, sa Mina, son épouse.

Jehan reporta donc son attention à l'océan. Il était curieux de ressentir cette sensation de liberté sans bornes à son contact. La terre semblait vous appartenir. Il restait tant de choses à découvrir tant de contrées à conquérir pour leur apporter les bienfaits de la civilisation...
Sans aucun doute, plus tard, bien plus tard repartirait-il au delà des mers voir ce qu'il y avait au bout de cette terre...Le Soleil et la Lune tournaient bien autour de la terre les plus grands savants l'avaient affirmé.

Il décida de poursuivre sa promenade en jouant dans l'eau avec ses pieds. Curieuse image que celle de cet Hospitalier pieds nus dans l'océan oublieux des soucis de son monde et se gorgeant de l'air marin...
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[Sur la playa, maintenant qu'on y est, on ne va pas partir comme ça]

Les pieds dans l'eau, les vagues lui léchant les mollets, le Vicomte était bien. Et sa voisine avait l'air pas mal elle aussi puisqu'elle osa même s'avancer dans l'eau jusqu'au genou !

Jusqu'à la taille ... regardez-moi ça. Vous avez tout de même une drôle de notion de la taille vous.

Un grand sourire goguenard sur les lèvres, le licorneux lui tira la langue puis surprit un main pleine de doigts qui tentait de se glisser dans la sienne. Quelque peu éberlué durant quelques secondes, il laissa néanmoins l'objet de l'agression terminer son boulot et se retrouver accrochée à sa main.
Leurs regards se croisèrent un instant avant que celui de la blonde ne devienne fixe et que les sourcils ne se froncent. Mais qu'avait-il encore fait ? Non, l'expression "une main pleine de doigts" n'était pas insultante ...

C'est seulement lorsqu'il comprit que le regard fildaissien ne le regardait pas lui mais regardait quelque chose dans son dos qu'il commença à attraper des sueurs froides. Qu'avait-il laisse comme traces sur le sable ? Des pieds dignes de ceux d'un gorille ? Un filet de bave ? Des bouteilles vides en file ?
Le cou raide comme si il avait la méningite, Mackx se retourna alors doucement - certains mathématiciens diraient degré par degré - vers l'arrière pour se rendre compte après un 180° qu'il n'avait pas laissé de traces suspectes derrière lui. Car ce qui se trouvait dans son dos, c'était simplement une femme - d'assez bonne tenue, il fallait l'avouer - qui s'avançait vers la mer dans le plus simple appareil. Hum, ainsi y avait-il de pareilles créatures dans cette ville. Ca avait bien changé.
Mais surtout, et même malheureusement pour la jeune femme qui s'ébrouait dans l'eau, il aurait fallu pour gagner les écus du Vicomte, qu'elle se manifeste en ville avant que le susnommé Vicomte ne s'éprenne d'une jeune blonde. Parce que maintenant, outre le fait que la vue n'était pas désagréable, il n'y aurait rien de plus.

Hum, il y a des nouveautés dans le coin ...

Et il est évident que jamais je n'oserais avoir de telles pensées impures envers vous. Maintenant, si vous désirez vraiment l'égaler, attendez au moins que je sois seul pour profiter du spectacle.


Il rit, que c'était drôle de la taquiner. C'en était parfois même trop facile, mais au moins le prenait-elle toujours du bon côté.
Il s'avança alors un peu plus dans l'eau, afin d'avoir de l'eau jusqu'aux genoux également quand il vit une silhouette qui s'approchait. Décidément, le beau temps attirait les gens vers la plage en ce jour de mai ...

Décidant d'inviter le promeneur solitaire à venir le saluer, il leva les bras en sa direction avant de crier un bon coup.

Seigneur d'Hermenault, venez un peu ici que je puisse quérir de vos nouvelles !
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Boudjou de boudjou ! Jehan était tellement absorbé dans la contemplation des vagues - ou de sa voisine en tenue légère - qu'il ne l'avait pas entendu. Tant pis, il essayerait de lui parler en repartant, ne voulant pas le déranger. C'était toujours dangereux de déranger un homme dans ses pensées, on ne sait jamais comment il va réagir et Mackx ne tenait pas spécialement à se retrouver perforé à cause d'une confusion ou d'un mouvement incontrôlé.

Sa voisine prit alors le pas de lui faire miroiter moult merveilles cachées ... hum, intéressant pardi ! Moui, fort intéressant.

Il se pourrait que je vous le mande puisque c'est ainsi. Mais pas de suite, nous avons encore quelques brassées à faire d'ici là.

Soudain perforé d'une idée diabolique - ou pas tant que ça -, le Vicomte se dit qu'il inviterait bien la jeune blonde à visiter son manoir de Saint-Pierre en soirée. Ils pourraient y manger un plat de poisson et le cadre tranquille conviendrait sans doute mieux ...

Que diriez-vous d'entamer nos leçons de natation désormais ?

Si vous nagez bien, je vous ferai un cadeau. Mais pour ça, il faudra nager bien !

Joignant le geste à la parole, le licorneux retira sa chemise et alla la déposer sur la plage. Une fois cela fait, il entra dans l'eau en braies - moins habillé aurait été peu convenable - et se mouilla la nuque avec de l'eau de mer avant de se jeter d'un coup dans l'eau. L'endroit où il avait élu domicile était un plat d'environ quatre pieds de profondeur. Cette profondeur avait l'avantage de ne pas faire perdre pied à l'apprentie nageuse tout en gardant une profondeur nécessaire pour qu'elle puisse s'étaler dans l'eau sans ramper sur le sable.

Alors ? Vous venez ?
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La Blanche - ou devrait-on dire la Dame de La Roche majeure désormais - frissonna un court instant avant de s'en aller vers la plage pour enlever ses vêtements superflus. Elle ne garda qu'une tenue de dessous ample qui si elle n'était pas parfaite pour nager, avait au moins le mérite de rester en accord avec la respectabilité des moeurs. Ensuite, elle entra dans l'eau et pas après pas, elle se rapprocha de lui, que dis-je, elle se rapprocha ... elle se mit même en tête de la dépasser !

Si vous nagez comme un caillou, je verrai ce que je peux faire. Enfin, essayez au moins de nager comme un beau caillou, ça fera peut-être illusion.

Il lui sourit mais, étrangement, son sourire ne reçut pas d'écho fildaissien en retour. Hum, c'est qu'elle pétochait vraiment la petite, même si elle n'oserait jamais, et pour rien au monde, l'avouer. Mais puisqu'elle avait décidé de jouer à ce jeu là, on y jouerait, foi de Mackx.

Ah, je vois que vous préférez commencer directement en eau un peu plus profonde. C'est fort bien ! Ca nous laissera un peu plus de latitude ... même si, évidemment, ce sera peut-être un peu plus dangereux ...

Le plus important de toute cette mascarade était de garder son sérieux. Mais comme le licorneux était ce qu'on appelait dans le jargon un "vieux sage", il avait assez d'emprise sur lui-même pour obtenir de son corps un parfait sérieux devant la mine castelroussienne qui ne manquerait pas de se décomposer.

Nous allons commencer par essayer de garder d'équilibre à plat sur l'eau. Une fois que cela sera su, nous pourrons alors aller plus oultre.

Se déplaçant un peu, le Vicomte vint se placer perpendiculairement à la Dame et lui attrapa les hanches avec ses mains. Fermement, mais sans serrer, juste histoire de lui faire prendre confiance.

Voila, désormais, je vous tiens. Laissez-vous aller et couchez vous sur le dos, comme si vous vouliez vous coucher dans un lit. Raidissez-vous bien, plus vous serez droite et mieux vous flotterez.
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Tout absorbé à sa rêverie, Jehan regardait mais ne voyait pas...

Et il lui sembla que le vent disait son nom mais était-ce illusion ou facétie de son esprit vagabond?...

Peste ses yeux s'y mettaient aussi! Le Vicomte n'avait-il pas fait un geste dans sa direction? A moins que ce ne soit destiné à...par les saintes burettes d'Aristote!
Jehan déglutit et, oubliant momentanément le Vicomte, se concentra sur la contemplation de la création du Très Haut qui évoluait dans le plus simple appareil...Dame si le ciel nous envoit de telle merveille et que nous avons des yeux il serait surement pêcher que de ne pas apprécier se dit-il...

Puis, la galanterie reprenant le dessus sur l'homme, il détourna son regard pour voir le Vicomte retirer sa chemise et s'avancer, en braies, vers l'océan...
Bien entendu il semblait vouloir apprendre à la jeune Dame à nager...
Jehan rit de voir qu'il commençait par lui apprendre une des positions de base même si pas forcément la plus facile mais qui donnait au moins l'occasion au bénévole Sire de tenir plus ou moins officiellement la Dame dans ses bras...
Un sourire amusé fleurit sur les lèvres du voyageur qui reprit le chemin de la ville se disant qu'il y rencontrerait surement des connaissances...
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Elle rouvrit ses prunelles inquiètes sur le ciel limpide de La Rochelle, captant les contours à contre jour du licorneux légèrement penchée sur la Blanche qui était à proprement parlé blanche, le regarder de ses grands yeux, tenter de déchiffrer son visage frappé d’un air sérieux et didactique qu’elle ne lui connaissait guère. Revint à la voûte astrale, s’y perdre alors un instant et y croiser le vol d’une mouette ou d’une toute autre bestiole à plumes qui s’y rapportait.

Qu’est ce qu’il avait dit déjà le Mackx, les écoutilles encombrées d’eau eurent un peu de mal à capter sa phrase mais l’essentiel fut compris. Les norteils dehors si possible, bien gonfler sa poitrine et rester raide, bien raide, jusque là Fil s’en sortait pas trop mal d’après son propre jugement. Un petit bout de langue dépassant de la bouche enfantine, sorte d’aide inutile à son équilibre.

Le corps se déplaça à son insu et elle dut s’efforcer à rester concentrer pour ne pas succomber à la panique sourde qui la guettait sournoisement. La berrichonne se demanda si le Vicomte ne prenait pas un malin plaisir à la balader comme une poupée de chiffon, incapable de se mouvoir aisément.

L’étrange et absurde idée que la pression sur ses hanches avait disparut, trois secondes passées à réfléchir à cette idée, au bout de la quatrième en trouver la raison évidente-plus de pression, plus de mains-, une cinquième où Fildaïs se dit que gérer sa peur était d’une facilité déconcertante et au bout de la sixième céder à la peur panique en oubliant tout les bons conseils du Vicomte.

Quelques mouvements incontrôlés des bras et des jambes, qui déséquilibra la blonde dont la tête s’enfonça sous l’eau et réapparut dans les éclaboussures provoquées par la damoiselle sous l’emprise d’une peur certaine. La naïade après avoir bu une tasse d’eau salée, sourit penaude au sieur, honteuse de ne pas savoir montrer un maîtrise de sa personne de manière infaillible.

M’excuse, ça a raté, chuis pas très douée.

En proie à une exaspération certaine de son angoisse, la Blanche poussa un soupire de découragement.
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Oui.

Son affirmation claqua dans sa bouche, sèchement et de manière presque froide. Le minois poupin se referma sous son obstination grandissante, la volonté agirait au-delà de sa peur supplantant la confiance. Il fallait juste qu’elle fasse abstraction de sa mémoire, mettre de côté ses souvenirs au goût de fange, juste ne plus être cette petite fille de cinq ans.

Laissant son corps une fois de plus guider par les mains licorneuses, la jeune fille obéit, la mâchoire crispée dans sa concentration. Se rappeler les conseils du Vicomte, raideur du corps, les orteils en dehors et bien gonfler sa poitrine d’air. Il lui sembla être entrain de flotter, seule ou pas. Les oreilles assourdies du silence de la mer, enveloppèrent la jeune fille dans une sorte de monde à part, ferma ses yeux pour se centrer sur l’équilibre de son corps.

Tenter d’oublier.

Ses petites jambes trop courtes sont obligées de courir, où va-t-elle ? La fille d’Aïs se le demande mais n’ose pas questionner la Dame-qu’elle-doit-pas-appeler-maman. Tourne son regard inquiet d’enfant et le lève pour voir la femme aux cheveux de miel. La main maternelle étreint son poignet potelé avec force, la Dame-qu’elle-doit-pas-appeler-maman est fâchée, mais ne dit rien, elle garde sa colère au fond de son âme comme toujours. La petite fille essaye de suivre le pas pressant que lui impose la femme enveloppée dans sa cape sombre. La peur s’accapare de la fillette qui a perdu sa voix, et qui tremble, la Dame l’effraye. La poigne d’airain lâche la gamine, qui tombe, la tête heurtant une surface dure. Goût de métal qui envahit sa bouche et larmes entrain de poindre aux mirettes.

C’est un muret en pierre. C’est le lavoir…

Fil emprisonna le reste dans sa tête, cloisonna son souvenir abscons dans son esprit et avant de se faire déchiqueter par son anxiété, ouvrit ses yeux, les paupières papillonnèrent un instant sous les rayons du soleil. Les prunelles soucieuses fildaïsiennes partirent à la recherche du regard bienveillant mackxien. La Blanche aurait voulu lui dire qu’elle avait peur mais lui demanda juste avec un filet de voix.

Je flotte… toute… seule ?

La berrichonne n’osa pas bouger d’un pouce, le corps toujours tendu, les orteils apparemment à l’extérieur de l’eau.
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Finalement ce n’était pas si mal d’être dans l’eau, gisant comme un bout de bois à la dérive, et surtout, pensa la jeune fille, c’était pas si dur que ça. Se confortant dans cette idée, un vague sourire éclaira faiblement son minois encore inquiet, voilà la petite en plein prémices de flottaillement qui nageait carrément dans son autosatisfaction d’avoir réussi à dompter la loi de la gravité aquatique qui restait un mystère totale pour elle.

« Quoi ? Quoi ? Quoi ? ». La jeune fille effaça le sourire bêta de sa frimousse, ses yeux s’écarquillèrent au possible, alors qu’elle commençait à maîtriser cette position, v’là ti pas que le Vicomte lui demanda d’en changer. Un de ses fins sourcils se souleva d’un air vindicatif, la Blanche jeta un regard en coin au sir.

Ça ne serait pas une ruse pour pouvoir observer mon séant à votre guise ?

Simple qu’il disait, la jeunette rumina en silence, le Maxime avait toujours cette manière désinvolte de présenter des choses complexes -pour la petite- en les réduisant à des facilités ce qui avait pour but d’agacer Fildaïs, et cet agacement à son égard renforçait l’attrait qu’elle avait pour lui.

La pnée ? Non merci, je ne veux pas prendre de pnée.

Tiens d’ailleurs c’était quoi ça une pnée, Fil s’imagina une sorte de planche en bois à longueur d’homme sur laquelle la jeune fille aurait pu s’allonger et se laisser flotter, « et p’têtre même en se tenant dessus debout il serait possible à une personne aguerrit à ce genre de pratique de voguer sur de grosses vagues en forme de rouleau. Mais faudrait changer le nom car pnée c’est vraiment laid à souhait ». Toute perdue dans sa fabulation, la petite blonde remarqua qu’un regard était braqué sur elle et semblait attendre sur… Ah oui ! Maintenant elle se souvenait, fallait qu’elle réussisse l’exploit de se retourner.

Y réfléchit un instant, c’était p’têtre comme quand on se retournait dans le lit, la Blanche espéra juste que son mouvement n’allait pas faire gonfler et remonter sa « pudeur du pauvre » -qui jusqu’à présent s’était tenu bien sagement- jusqu’aux oreilles et même en n’allant pas si loin dans son anatomie serait préjudiciable à la morale.

Un, deux, et… trois, la silhouette qui était restée dans l’immobilité la plus totale se mis en branle, et se bascula dans un geste gracieux, ou tout du moins gracieux pour une morue. Le problème qui s’était posée à la castelroussine une fois le demi-tour effectué se posait ainsi, que faire maintenant ?

Est-ce que c’était le même genre de position que celle sur le dos mais à l’envers, tenta vaguement de ressembler à une étoile de mer, bras et jambes écartés, essayant de garder son nez hors de l’eau, contractant ses muscles dorsales pour remonter son arrière train un peu plus près de la surface mais rien n’y fit inexorablement elle s’enfonçait sous la surface, un de ses pieds toucha le sable.

Jeta un regard dépité au licorneux, n’aurait-il pas omis quelques détails à sa technique ou bien était-ce elle qui avait mal entendu les explications.
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Ah ! Enfin un mystère de résolu pour la petite blondinette, c’était à ça que servaient les mouvements, elle aurait dû y penser plus tôt. Ne s’étant jamais vraiment intéressée à la question en raison de son aversion profonde pour tout ce qui avait attrait à se fichtre plus de la moitié de son corps dans l’eau, la castelroussine prochainement rochelaise avait émis la plus étrange des hypothèses à ce sujet, elle pensait que les gens dansaient dans l’eau. Bizarre trouvez-vous ? Il ne le serait pas si vous connaissiez le quart des idées saugrenues qui pouvait passer dans cette tête dorée.

Fil observait avec grand intérêt les gestes du licorneux, pour tenter de les répéter par la suite et aussi parce que ça lui plaisait de le voir s’ébrouer dans la flotte ainsi. Alors qu’avait germé dans l’esprit de la Blanche, la graine de la vengeance d’une certaine promenade au bord de l’Indre; le Vicomte lui demanda d’essayer; étouffant dans l’œuf sa tentative de noyade sur le messire.

Sourire appliquée sur sa boîte à malice, d’un air faussement angélique, juste pour masquer sa pensée.

Alors je dois fandouiller la foule et grenouiller et tout ça en même temps. Pfiou ça à l’air compliqué votre truc.

Imitant son voisin de nage, la petite s’enfonça dans l’eau et commença à reproduire les gestes ou tout du moins pensait les reproduire, ce qui est nettement différent au résultat.

Après avoir coulée sa tête cinq fois sous l’eau, éclaboussée à trois brasses à la ronde, essayée de coordonner l’avant et l’arrière ce qui s’avéra bien plus compliquée que ça, fichu un coup de pied dans le genou du pauvre professeur improvisé de natation, et effleurée de sa main le torse du licorneux ce qui eut pour effet de la rendre encore plus désordonnée dans ses mouvements.

Donc après tout ceci, la jeune fille réussit sans trop savoir ni comment, ni pourquoi à un semblant de quelque chose. Rien de probant pour l’instant, juste à se maintenir la tête hors de l’eau, sans remue ménage intempestif d’eau en tout sens et sans gestes accidentels-ou pas- à l’encontre du brun rochelais.

Entre deux gorgées d’eau salée qu’elle ne trouva pas du meilleur goût, on se demande pourquoi d’ailleurs, l’apprentie Blanche et nageuse put juste articuler une phrase.

Humpf…, tira un petit bout de langue rose en essayant de remonter son séant plus près de la surface, c’est bien…, avala un peu de mer et recracha en toussotant, comme ça ?... J’arrive à garder la tête hors de l’eau et…, s’enfonça jusqu’à la hauteur de sa blondeur et en ressortit un rideau d’or lui couvrant la vue, …’fin presque… zavez vu j’y arrive sans toucher le fond mais j’vois plus rien.

Encore quelques simulacre de brasses à la jeune fille pour s’assurer qu’elle se tenait bien dans l’eau à la force de ses bras et jambes. Un sourire de bienheureuse aveugle se dessina sur une frimousse recouverte de cheveux. Il lui sembla d’avancer plutôt bien à coup de fendouillement de foule et de grenouillement, Fildaïs décida de s’arrêter pour voir tout le chemin parcouru. Un pied puis l’autre touchèrent le sable, la silhouette hâve se redressa, sa pudeur collée à la carcasse de marbre blanc de la môme comme une peau toute fripée de vieille dame. Sa main écarta le voile capillaire de devant ses yeux hyalins et put constater qu’elle manquait cruellement de pratique. Son minois prit une tournure de déception, Fil soupira, un pas peut-être deux la séparait avec le licorneux.
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Ah le Maxime, il avait l'art et la manière de faire monter les tours à une petite blonde restée pantoise au bord de la plage. La jeune fille serra les poings l'air de dire "j'me vengerai", plongea son corps dans l'eau et appliqua le cours à la lettre, et avança à la vitesse d'un escargot atteint de flémingite aiguë.

Je croyais... , quelques brasses inutiles, que ... j'avais dr... humpf... droit à un.... hey revenez ici vous !

Le sire s'éloignait comme un vil gredin après son larcin, laissant une Blanche à la nage déstructurée, se dépatouiller avec ses gestes.

Je.... croy... grumpf et mon ...cadeau alors ?

[hrp désolée trop crevée =) ]
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Apprentie Dame Blanche, stagiaire killeuse de bisnounours et femme-lige de la Baronne Bitterly. Mie de son pain.

L'odyssée navale fildaïsien suivait son cours, lentement, très lentement, trop lentement pour la blonde qui s'échinait à coordonner ses mouvements, ce qui était déjà un exploit en soi. Enfin un main toucha le torse vicomtal, et elle eut l'impression de toucher la terre promise. Toutes ses idées de vengeance et de coups de bâtons s'étaient épuisées dans les brasses futiles qui ne la faisaient guère avancée.

Le Vicomte au lieu de la féliciter, la ramena à la triste réalité, oui elle se débrouillait mal et si elle avait eu encore un soupçon de force, la castelroussine aurait bien fichtru sa petite main dans une trogne mackxienne.

Merci... de m'avoir... attendu...

Ses mains agrippées à un licorneux, la petite espéra juste qu'il allait la ramener sur le sable fin de la plage, car le courage l'ayant lâchement abandonné et l'apprentie s'était dit que ma foi tant pis, elle se laisserait mourir sur place, ou bien se laisserait dévorer par ces dragons multicéphales qui peuplaient très certainement le fond des mer.

Par chance la blondinette était tombée sur le jour de grande bonté de l'errant, car ce dernier la rapatriait sur le plancher des vaches. "Merci par Aristote de l'avoir fait si généreux". La jeune fille s'échoua sur le ventre comme un vieux débris après un orage, le contact du sable chaud contre elle la rassura un peu, les bras écartés comme une croix, la Blanche ne bougea pas d'un pouce et sa bouche perdue dans l'enchevêtrement de ses cheveux qui était sensé représenter une tête répondit.

J'm'en fiche j'ai mouru, faites comme bon vous semble mais faudra m'habiller et me porter.
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Apprentie Dame Blanche, stagiaire killeuse de bisnounours et femme-lige de la Baronne Bitterly. Mie de son pain.

Grumpf ® de grumpf®, la petite remâchait le chancre de la colère amère qui lui frappait les tempes, les yeux grands ouverts sur la silhouette mackxienne. Mollement, Fil avait rabaissé la partie de son bras qu’elle avait un peu plus tôt relevée, un index au ciel, pour répondre que oui elle aurait bien aimé qu’il lui donne la becquée.

La respiration calme, pas le moindre tressaillement de son petit corps échoué sur la plage, la Blanche donnait l’impression qu’elle s’était assoupie, et pourtant deux prunelles hyalines tapies sous l’enchevêtrement de fils dorés et mouillés de son imbroglio de tignasse, scrutaient et décryptaient chacun des mouvements du licorneux. Sereinement Fildaïs étudiait la tactique et l’instant I.

Immédiatement écarta les techniques mortels, après il y aurait des réclamations de la Licorne comme quoi les Blanches cassaient le matériel, à proscrire aussi les méthodes douloureuses comme le plat de la main dans le nez, les doigts style crève-œil, le coup de poing dans la mâchoire sinon il ne serait plus aussi charmant et ça serait dommage, à oublier la manière féminine pour se débarrasser des hommes, sait-on jamais, la blonde pourrait avoir un jour besoin de sa virilité pour hum… ‘fin bref.

L’instant I se présenta au moment où le sieur se croyait tranquille et enfilait sa deuxième botte, nonchalamment, garde baissé. Il est clair que la petiote ne rivalisait pas en force physique avec le licorneux mais ses gestes étaient lestes et agiles, bon agilement maladroit c’est vrai, et la castelroussine savait saisir les opportunités d’attaques même si elle devait parfois prendre en traitre.

D’un bond se releva souplement, et d’un second -bond- plaqua avec force ses mains sur ses clavicules, le Vicomte eut juste le temps de relever son regard surpris sur la damoiselle, les deux mains sur sa botte et un pied à moitié enfilé dedans. Avec facilité le déséquilibra et le précipita sur le sable, se mettant à califourchon sur lui. Fildaïs pencha son minois si près de son visage, qu’elle en sentait son souffle, plissa ses yeux jaugeant le licorneux de manière froide. Elle le maintenait toujours fermement par les épaules, un sourire en coin de frimousse, pour combien de temps encore, elle ne pourrait le dire. Il serait facile à l’errant d’usé ou abusé de sa force, la surprise une fois passée.

Les Blanches quoi... ?

Un fruit défendu si près de la bouche de la blonde qui luttait contre l’incoercible envie de goûter au pêcher. Se mordre la lèvre pour ne plus y penser et s’éloigner gentiment des tentations licorneuses.



[le Grumpf® est une appellation protégée et tous ceux qui se l’approprient outrageusement sont des usurpateurs, na !]
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Apprentie Dame Blanche, stagiaire killeuse de bisnounours et femme-lige de la Baronne Bitterly. Mie de son pain.