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[RP] Lettres du bout du monde

Mergat
Entre la rudesse du vent salé et les colères de l’océan, la vie sur les côtes peut vite devenir difficile en saison hivernale. Malgré cette haine des éléments, le climat est en moyenne relativement plus doux qu’à l’intérieur des terres. « Au bout du monde », les températures sont bien plus hautes que celle de la France orientale. Toutefois, durant ce mois de décembre 1460, cela n’avait pas empêché la neige d’enfoncer les portes de la Bretagne.

Protégé dans le manoir des Kermeur, isolé sur son îlot, Mergat observait le déchaînement de la nature. Accoudé sur le rebord d’une fenêtre, ses petits yeux de pré-ado observaient chaque détail entre les vagues qui se brisaient sur la côte ou encore les flocons se déposant sur le sol déjà maculé de cette poudre blanche. Ce temps n’incitait pas à sortir. Et si seulement il avait pris son courage à deux mains pour faire face à ces perturbations, le jeune breton se serait fait remonter les bretelles. Et pourtant, il en mourait d’envie. Il voulait voyager encore et encore ! La Hollande ne lui avait pas suffi. Ce voyage avait été incroyablement enrichissant. Mais le petit Kermeur n’avait pas fait ce qu’il désirait faire par-dessus tout : des rencontres. Mergat devait faire face à la réalité. Il n’avait que très peu d’amis. Il n’était pas seul, loin de là, sa famille l’entourait et l’aimait mais il n’avait personne avec qui jouer, à qui raconter ses exploits ou même se confier. Il n’en avait eu tout simplement pas eu l’occasion. Il adorait partir en mer avec son père et à cette période, il était hors de question qu’il refuse rien qu’un seul un voyage avec son paternel héros mais le tiraillement de ses sentiments était toujours très dur à supporter. Car ces voyages, aussi fantastiques étaient-ils, ne lui avaient pas permis jusque-là de créer des liens d’amitié.

Ses souvenirs le ramenèrent à ce voyage en Hollande. Il se souvint des journées sur le bateau à aider son père qui lui inculquait toutes les règles pour devenir plus tard un bon marin. Il se souvint des instants à lire… les lettres d’Alix Ann ! Bon Dieu ! Elle lui avait demandé de lui écrire mais il ne l’avait pas pu le faire durant cette aventure et à son retour, il était bien trop occupé et encore ébloui de ce qu’il avait vu. D’un bond, il quitta son poste d’observation pour se ruer dans sa chambre. Ses pas frappaient le sol avec autant de lourdeur que de précipitation. La porte fut ouverte et claquée avec fracas. Tant pis pour les mômes ! Dans le même élan, il se jeta sous son lit afin de récupérer sa boîte à secret où attendaient sagement les lettres de la Princesse des Buzes. Il les relut rapidement puis s’élança vers son nécessaire à écriture. Il attrapa plume, parchemin et l’encre fraichement fournie par Annaell puis sans attendre, il commença la rédaction. L’écriture était rapide mais il tint à s’appliquer. Ce ne fut qu’au bout de la troisième tentative qu’il obtint un résultat qui lui donna satisfaction. Il reprit une dernière fois la lecture de ses lignes italiques pour vérifier que tout lui convenait.


Citation:
A Brest, le onzième jour de décembre de l’an 1460

A toi, Alix Ann de Montfort-Kermorial, amie exilée loin de son pays
De Mergat de Kermeur, fier breton et futur marin, ton fidèle ami,

Salutations,

Cela fait longtemps que je ne t’avais pas écrit. Je te présente mes excuses, je suis désolé mais je n’ai pas pu t’écrire quand j’étais en Hollande. Mais je suis bien rentré sain et sauf comme dit mon père !
Comment vas-tu ? Les adultes, ils disent toujours « quoi de beau ? ». Alors quoi de beau ?

Il n’y a pas longtemps, j’ai appris à bien écrire les lettres ! Comme celle-là ! Il faut mettre le jour où on l’écrit, l’endroit où tu l’écris. Par exemple, je l’écris à Brest. Je t’avoue que j’ai triché car je l’écris du manoir de ma famille mais ce n’est pas loin de Brest. J’ai relu les lettres que tu m’avais envoyées et tu n’avais pas mis tout ça alors je ne sais pas quand tu as écrit ces lettres. C’est triste.

Nous avons écrit dans nos anciennes lettres qu’il fallait qu’on se voit. Je suis toujours d’accord avec ça. Est-ce que tu passeras en Bretagne bientôt ? Et où es-tu en ce moment ? J’ai envie de te connaître un peu plus. Tu as quel âge maintenant ? A quoi tu ressembles ? Tes cheveux sont de quelle couleur ? Tes yeux, ils sont de quelle couleur aussi ? Est-ce que tu es jolie ? Moi, maintenant, j’ai 10 ans ! Bientôt 11 ans ! C’est bientôt mon anniversaire ! Est-ce que tu viendras pour mon anniversaire ? J’ai les cheveux noirs, les yeux marrons très très foncés comme mon papa ! Et je pense que je ne suis pas trop moche.

J’espère que tu vas me répondre ! J’ai hâte que tu me répondes.
A très bientôt Alix Ann.

Que le Très Haut te protège. (il parait qu’il faut mettre ça, ça porte bonheur)

Mergat de Kermeur


Le ton était très enfantin mais cette absence amicale le maintenait vers le bas. Il voulait encore rester un enfant pour jouer encore et encore avec ses amis. Mais viendra vite le temps où le petit Peter Pan devra se résigner à grandir.
La lettre ne partira que le lendemain si le temps le permet. Il est hors de question pour lui qu’il sorte s’il ne veut pas se faire disputer.
Alix_ann
Elle ne savait pas et à juste titre où commencer. Déjà il fallait rappeler que cette lettre qu'elle tenait du bout des doigts ravivait un court échange épistolaire qui remontait il y a deux ou trois ans. Alix n'était plus si sûre, le temps son confondait et chaque jour se ressemblait à Château-Gontier, bien sûr cette routine quotidienne n'étais pas non plus des plus inconfortables, si on mettait de côté la messe chaque matin, il restait des leçons, beaucoup de leçons, mais des heures à végéter dans l'immense jardin auprès de la ménagerie castrogonterienne ou bien à veiller en taverne, au coin du feu avec de douces histoires de fées ou simplement dans la chambre quand elle ne trouvait pas le sommeil et qu'elle tenait éveiller Alix, la Baccard. Pas de nouvelles, bonnes nouvelles. Puis sa routine avait continuer son chemin.

Son monde avait d'autant changé depuis ces quelques années qu'elle avait désormais perdu son frère et qu'elle était orpheline de mère. Mergat n'avait pas été à ses côtés pendant ce moment, au contraire de la jeune Duchesse et de ses filles ou bien des madeleines voire Jean-Baptiste, qui n'était qu'un jeune et vigoureux lapin de son état. Bref, tout ça pour dire que ça faisait une presque éternité dans sa (pour l'instant seulement) courte vie, et que le Mergat elle ne l'avait pas tout de suite calculé en recevant cette lettre inespérée. Mais elle comprit bien vite qui il était, elle sourit doucement.


Citation:
Salud dit,

Ça me fait plaisir de recevoir de tes nouvelles. J'avais, je l'avoue, cesser d'attendre une réponse depuis bien longtemps. Après tout, je pense que tu t'en doutes.


Elle sèche, que raconter à ce moment? Si elle allait bien? Quelle question maladroite, Alix était en deuil, elle le portait sans cesse sans jamais se décider à convenir de s'en défaire. Penser aux morts, on s'y perdait. Et puis il y avait la guerre. Anaon, la chaperonne avait reçu des nouvelles du front, les armées royales marchaient sur Saumur.
Répondre qu'il y avait l'armée royale qui allait venir les piétiner à Saumur? Biensûr, Château-Gontier bénéficiera sûrement de l'amitié entre Eusaias et Yolanda. Alix ne préférait pas y songer, plutôt.
La Fadette ne pétait pas la forme, en ce moment.


Citation:
Tout va bien, ici, la neige a depuis peut reprit ses droits sur le territoire Angevin. La demoiselle de Molières chez qui je vis et j'apprends les manières, et le livre des vertus, beaucoup de mythes et de contes aussi, est devenue Duchesse de Château-Gontier.
Récemment elle m'a offert suite à ma convalescence (je suis notamment tombée dans un puits, ce qui m'a valu de me casser la jambe) un couple de chiots, des mâtins napolitains, du genre qui plus tard deviendrons des féroces guerriers. Ça me fait davantage d'animaux à charge bien sûr, mais j'adore passer du temps avec chacun d'eux. J'ai hâte qu'ils deviennent grands et puissants, je n'aurais plus besoin des soldats de mon père avec de tels gardes à mon avis.

Plus tard, nous ferons de la chasse avec. J'essai d'en parler à Yolanda, bien sûr quand tu imagines une troupe de jeunes filles faire de la chasse accompagnés de leur élevage de chiens féroces, ça fait un peu rire, mais moi je trouve que pas du tout.
Beaucoup de nouvelles sont arrivées depuis le temps, il y a Alix, mais celle qui est brune, Alix Baccard qui arrive du Lyonnais-Dauphiné, et Alienor mais je sais pas d'où elle vient, et Elendra, qui vient de loin.

Mes cheveux sont blonds, très blonds. Et mes yeux sont bleu comme ceux de ma mère, ou de mon père. Si je suis jolie? Forcement. Dorénavant j'ai huit ans, je suis toujours pas très grande, mais je suis moins petite qu'avant.
Je ne vais pas beaucoup en Bretagne, mais un jour je viendrais, et si tu le veux tu pourras en juger par toi même. La dernière fois que je m'y suis rendu j'ai rencontré un Renard sur le chemin, il venait d'encore plus loin. Mais pour l'instant c'est la guerre, les armées royales marchent sur Saumur, je l'ai appris de Anaon. Donc, ce n'est pas vraiment possible.

Ken bremaik,
D’ar sadorn pemzek a viz Kerzu mil kant pevar kant tri-ugent,
Alix Ann eus Monforzh Kermorial

_________________
« L'homme n'amène pas son propre malheur, et si nous souffrons, c'est par la volonté de Dieu, bien que je n'arrive pas à comprendre pourquoi il se croit obligé de tellement en remettre. »
- Woody Allen
Mergat
La réponse d’Alix Ann lui était parvenue et dès qu’il eut la lettre entre ses mains, il courut dans sa chambre ne prenant pas garde aux réprimandes qui lui étaient destinés. Confortablement installé dans son antre, il décacheta avec hâte le parchemin et entama la lecture.
La froideur de la réponse avait chassé son enthousiasme enfantin. Alix-Ann était resté très cordiale dans sa lettre et en rien il ne pouvait lui reprocher ça. Elle avait répondu à l’ensemble de ses questions et toutes les réponses avaient été détaillées. Ceci montrait qu’elle portait de l’intérêt à la réponse qu’elle avait fait porter. Mergat aima croire qu’elle avait lu cette missive avec plaisir. Tout simplement, comme tout être, elle aimait qu’on s’intéresse rien qu’un peu à sa propre personne. Mais d’un autre côté, elle n’avait fait aucun effort pour s’acquérir des nouvelles de Mergat qui au fil de la lecture désespérait de voir un seul point d’interrogation. Il en aperçut un mais la question était rhétorique. Ses yeux parcoururent rapidement le parchemin une seconde fois mais ils ne rencontrèrent que cette seule figure de style. Il venait de prendre l’ascenseur émotionnel pour passer du 7ème ciel émotif au 7ème sous-sol et sans s’arrêter par la case « Départ ». Elle ne lui avait renvoyé aucune question. Ne portait-elle aucun intérêt pour lui ? Avait-elle trouvé d’autres amis qui le reléguait au rang d’abruti inextricable ? Pourtant elle l’avait invité à se rencontrer un jour ! Mais n’était-ce pas pour montrer sa beauté et affirmer sa supériorité ? Et puis ce jour, quand serait-ce ? Peut-être que c’était simplement des paroles en l’air. C’était son désespoir de perdre cette amie, être rare dans son entourage, qui le poussait à répondre à son tour. Ce sentiment d’abandon ne le perturba pas longtemps et il se persuada vite que sans aucun doute il s’était mépris sur les intentions de la jeune bretonne et avait extrapolé ses pensées plus que de raison.


Citation:
A Brest, le vingt-huitième jour du mois de décembre de l’an 1460,

A toi, Alix-Ann de Montfort-Kermorial, mon amie
De Mergat de Kermeur,

Salut,

Je suis triste d’apprendre que c’est la guerre de ton côté. J’espère que tu es en sécurité car je ne veux pas qu’il t’arrive du mal. Tes chiens seront-ils bientôt assez grands pour te défendre ? Je t’avoue que j’ignore à quoi ressemble cette race. Tu me montreras lorsque nous nous rencontrons, n’est-ce pas ?

Annaell m’a dit que nous devrions bientôt prendre la route vers le Sud. Je ne saurais dire par où nous allons et par où nous passons mais peut-être pourrais-je me rendre en Anjou. Je ne voudrais pas m’imposer mais j’aimerais bien te rencontrer, je suis sûr que nous aurons pleins de choses à nous raconter. Mais je sais que c’est beaucoup demander. Il faudrait que la duchesse soit d’accord. C’est une idée que j’ai eu que je trouve bien, c’est pour ça que je te le dis. Je te tiendrai au courant dès que j’aurai plus d’informations.

Je termine sur ces mots car je ne souhaite en aucun cas te déranger.
Puisse le Très Haut te protéger pendant la guerre et qu’elle s’éloigne de toi rapidement.

Mergat de Kermeur.
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