Rebaile
[La Rose, Tudor, ton Moulins, ton Moulins va trop vite...]
Limoges...Ville endormie...
Qu'on y vienne seul ou accompagné, la solitude est là. Celle qui prend de l'intérieur, qui force à s'poser sur soi, même que des fois ça fait mal. Mais on n'y échappe pas.
Ni en fréquentant les tavernes, et d'ailleurs la Baile n'en a jamais connue qu'une, dans ses innombrables séjours limougeauds.
Ni en s'rendant dans les lieux d'rencontres, culturels, politiques ou autres, cercles fermés sur eux-même qu'la neo-Auvergnate, ou l'apatride pour être plus honnête..., n'a aucune envie d'casser.
Passe devant "B&C", vide encore une fois. Pas d'tavernière à harceler, pas d'ex-patriés qu'elle connaitrait, ni d'Tullistes "ex-cités" qu'elle aurait aimé voir.
Alors elle continue son ch'min, vers les remparts d'la ville.
Ce soir, encore une fois, elle défend sa Cap', et sa Cap' défend l'pouvoir. Drôle d'équation qui n'la fait même plus sourire.
C'est qu'entre-temps la bêtise humaine a parlé, par une bouche limousine haut placée, pour lui rappeler que si sa propre guerre des deux-roses était terminée pour elle, elle ne l'était pas pour tout le monde.
L'Histoire dira plus tard, ironique, que la Rouge a gagné. La sienne personnelle lui a d'jà dit, implacable, que c'était la Blanche teintée de rouge. L'eau d'javel n'étant pas encore de mise, le blanchiment complet n'est pas à l'ordre du jour...
D'ailleurs est-ce vraiment important? Le fil de sa vie est là, debout à son poste, et sa rose mouch'tée, elle l'a acceptée, et le pourquoi du comment, elle l'a compris. Elle, et quelques autres. Dont une Normande, dont la confiance inattendue l'empêche, des fois, de retomber dans cet entre-deux qu'était le sien pendant longtemps...
Mais les souv'nirs d'sa guerre remontent.
Ravivés par une lettre d'un Moulinois. De jugements dont elle se fiche, d'autres qui la touchent au plus profond.
Ravivés par une gamine, retrouvée y a pas si longtemps, alors qu'elle ne l'espérait plus.
Ravivés par des paroles, mots qui blessent parce que porteurs d'incompréhension totale et qui la ramènent en arrière.
Arrive enfin près d'elle, et met ses pensées en sourdine, l'espace d'un instant.
Sort un tit cochon tout rose de sa besace, si si, joli bois rose, et l'pose sur le muret.
Y laisse tomber une pièce d'un écu pis r'garde l'Ange en souriant douc'ment.
Voilà ma dîme pour ce soir, et l'droit officiel d'te protéger, Cap'.
S'penche ensuite sur les pierres et laisse son regard errer dans l'noir qui les entoure.
Un écu, pour une nouvelle nuit de solitude.
Un écot, pour donner un sens à sa vie.
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Limoges...Ville endormie...
Qu'on y vienne seul ou accompagné, la solitude est là. Celle qui prend de l'intérieur, qui force à s'poser sur soi, même que des fois ça fait mal. Mais on n'y échappe pas.
Ni en fréquentant les tavernes, et d'ailleurs la Baile n'en a jamais connue qu'une, dans ses innombrables séjours limougeauds.
Ni en s'rendant dans les lieux d'rencontres, culturels, politiques ou autres, cercles fermés sur eux-même qu'la neo-Auvergnate, ou l'apatride pour être plus honnête..., n'a aucune envie d'casser.
Passe devant "B&C", vide encore une fois. Pas d'tavernière à harceler, pas d'ex-patriés qu'elle connaitrait, ni d'Tullistes "ex-cités" qu'elle aurait aimé voir.
Alors elle continue son ch'min, vers les remparts d'la ville.
Ce soir, encore une fois, elle défend sa Cap', et sa Cap' défend l'pouvoir. Drôle d'équation qui n'la fait même plus sourire.
C'est qu'entre-temps la bêtise humaine a parlé, par une bouche limousine haut placée, pour lui rappeler que si sa propre guerre des deux-roses était terminée pour elle, elle ne l'était pas pour tout le monde.
L'Histoire dira plus tard, ironique, que la Rouge a gagné. La sienne personnelle lui a d'jà dit, implacable, que c'était la Blanche teintée de rouge. L'eau d'javel n'étant pas encore de mise, le blanchiment complet n'est pas à l'ordre du jour...
D'ailleurs est-ce vraiment important? Le fil de sa vie est là, debout à son poste, et sa rose mouch'tée, elle l'a acceptée, et le pourquoi du comment, elle l'a compris. Elle, et quelques autres. Dont une Normande, dont la confiance inattendue l'empêche, des fois, de retomber dans cet entre-deux qu'était le sien pendant longtemps...
Mais les souv'nirs d'sa guerre remontent.
Ravivés par une lettre d'un Moulinois. De jugements dont elle se fiche, d'autres qui la touchent au plus profond.
Ravivés par une gamine, retrouvée y a pas si longtemps, alors qu'elle ne l'espérait plus.
Ravivés par des paroles, mots qui blessent parce que porteurs d'incompréhension totale et qui la ramènent en arrière.
Arrive enfin près d'elle, et met ses pensées en sourdine, l'espace d'un instant.
Sort un tit cochon tout rose de sa besace, si si, joli bois rose, et l'pose sur le muret.
Y laisse tomber une pièce d'un écu pis r'garde l'Ange en souriant douc'ment.
Voilà ma dîme pour ce soir, et l'droit officiel d'te protéger, Cap'.
S'penche ensuite sur les pierres et laisse son regard errer dans l'noir qui les entoure.
Un écu, pour une nouvelle nuit de solitude.
Un écot, pour donner un sens à sa vie.
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