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[RP] Un écu, la nuit de solitude

Rebaile
[La Rose, Tudor, ton Moulins, ton Moulins va trop vite...]



Limoges...Ville endormie...
Qu'on y vienne seul ou accompagné, la solitude est là. Celle qui prend de l'intérieur, qui force à s'poser sur soi, même que des fois ça fait mal. Mais on n'y échappe pas.
Ni en fréquentant les tavernes, et d'ailleurs la Baile n'en a jamais connue qu'une, dans ses innombrables séjours limougeauds.
Ni en s'rendant dans les lieux d'rencontres, culturels, politiques ou autres, cercles fermés sur eux-même qu'la neo-Auvergnate, ou l'apatride pour être plus honnête..., n'a aucune envie d'casser.

Passe devant "B&C", vide encore une fois. Pas d'tavernière à harceler, pas d'ex-patriés qu'elle connaitrait, ni d'Tullistes "ex-cités" qu'elle aurait aimé voir.
Alors elle continue son ch'min, vers les remparts d'la ville.
Ce soir, encore une fois, elle défend sa Cap', et sa Cap' défend l'pouvoir. Drôle d'équation qui n'la fait même plus sourire.
C'est qu'entre-temps la bêtise humaine a parlé, par une bouche limousine haut placée, pour lui rappeler que si sa propre guerre des deux-roses était terminée pour elle, elle ne l'était pas pour tout le monde.

L'Histoire dira plus tard, ironique, que la Rouge a gagné. La sienne personnelle lui a d'jà dit, implacable, que c'était la Blanche teintée de rouge. L'eau d'javel n'étant pas encore de mise, le blanchiment complet n'est pas à l'ordre du jour...
D'ailleurs est-ce vraiment important? Le fil de sa vie est là, debout à son poste, et sa rose mouch'tée, elle l'a acceptée, et le pourquoi du comment, elle l'a compris. Elle, et quelques autres. Dont une Normande, dont la confiance inattendue l'empêche, des fois, de retomber dans cet entre-deux qu'était le sien pendant longtemps...

Mais les souv'nirs d'sa guerre remontent.
Ravivés par une lettre d'un Moulinois. De jugements dont elle se fiche, d'autres qui la touchent au plus profond.
Ravivés par une gamine, retrouvée y a pas si longtemps, alors qu'elle ne l'espérait plus.
Ravivés par des paroles, mots qui blessent parce que porteurs d'incompréhension totale et qui la ramènent en arrière.

Arrive enfin près d'elle, et met ses pensées en sourdine, l'espace d'un instant.
Sort un tit cochon tout rose de sa besace, si si, joli bois rose, et l'pose sur le muret.
Y laisse tomber une pièce d'un écu pis r'garde l'Ange en souriant douc'ment.

Voilà ma dîme pour ce soir, et l'droit officiel d'te protéger, Cap'.

S'penche ensuite sur les pierres et laisse son regard errer dans l'noir qui les entoure.
Un écu, pour une nouvelle nuit de solitude.
Un écot, pour donner un sens à sa vie.

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Rebaile
[Au Carrefour des Errances]


Il y a plusieurs sortes d'Errance.
Il y a la sienne propre d'abord, celle qui l'a fait passer d'un entre-deux impossible à vivre à... ben une autre sorte de milieu où la souffrance était plus tolérable.
Il y a celles qu'ont un sens ensuite, un objectif au bout, vers lequel on marche, quel que soit le temps et l'énergie que ça demande.
L'adoubement par exemple...
C'tait l'objectif de son Errance à lui, son chevalier ténébreux.
Oui bon... Techniquement, l'est pas son chevalier à elle. Mais y a tellement peu d'hommes dans sa vie, la Baile, que lorsqu'il y en a un, elle n'a tout simplement pas envie de le lâcher.

Installée en ce jour dans la seule taverne qu'elle connaisse donc, et pour laquelle elle f'rait d'la pub, Bombarde et Châtaigne pour ne pas la nommer, elle pose sur une table sa tite tirelire toute rose, toute nours, qui recevra bientôt sa enième participation à la survie économique de Limoges... La r'garde un instant avant de la décaler à sénestre. Satisfaite, elle sort une lettre qu'elle pose près du cochon, en face d'elle, avec un velin vierge, et à dextre, une plume et un tit flacon d'encre rose foncé.

Observe le tout un instant, hoche la tête et sourit, puis se saisit d'la lettre ouverte pour la relire. Prend garde à ne pas faire tomber la marguerite glissée entre les feuilles, clin d'oeil de son ténébreux, qui l'avait d'abord fait rager, fait rire aux larmes ensuite.
"Son" ténébreux... Faudrait qu'elle ralentisse un peu sur la possession... Non pas que Lulue lui en veuille jamais, la Blanche la connait trop bien pour ça. Mais bon, un excès d'tendresse dans une nuit de solitude limougeaude pouvait entamer ses aptitudes guerrières et nuire à la mission d'sa vie hein?...

Mais là il s'agit d'Ethan, et pas d'risque d'excès de quoi qu'ce soit avec lui, sinon ptêtre d'honnêteté ou même de culpabilité!
Elle tient la marguerite dans sa main droite, jouant avec la tige pendant qu'elle relit les quelques mots, clairs et précis, laissés par le Licorneux. En mission pour son Ordre, il sera de passage aujourd'hui en Limousin, à Limoges même...
Dire qu'elle est heureuse serait un euphémisme. Depuis qu'elle a lu cette lettre, le sourire ne la quitte plus, et Limoges lui parait même belle...
Elle n'a pas vu Ethan depuis leur déménagement à trois à Montpensier, ya quelques mois maintenant. Elle avait failli le suivre, à ce moment, au risque de devoir combattre ses anciens frères d'armes, parce qu'elle était vide de sens, et qu'Ethan lui en proposait un... Mais Kirah en a décidé autrement, et le sens qu'elle trouve aujourd'hui à suivre la jeune femme que la Normande lui a d'mandé de protéger, vaut tous les moments de solitude du monde...

Elle prend finalement sa plume, la trempe dans l'encre qu'elle a elle-même fabriquée, dans ses heures perdues à la Commanderie... Mélange de noix d'galle et de pétales de roses, elle ne tient pas trop la route pour le moment, et est d'une couleur plutôt foncée, mais elle est sure que l'allusion saut'ra direct au yeux du Licorneux. Et le clin d'oeil, ben c'est tout c'qui lui importe.


Citation:
'lut Ethan,

Normalement, t'es bien arrivé en ville là... Suis en tav', moi, "Bombarde et Châtaigne" tu cherches, quand t'auras l'envie d'te désaltérer. J'serai en train d'effeuiller ta marguerite je crois... J'te dirai l'résultat quand j'te verrai...
Et si je n'suis pas en tav', ben cherche Zya, j'suis jamais loin d'elle. Mais trouve-moi... J'ai hâte d'te voir.

T'embrasse,
Baile

PS: D'solée pour l'encre, le noir est en rupture de stock, y avait plus qu'ça...



Scelle la lettre, sort de la taverne, et hèle le premier garçon qu'elle voit. Lui sourit avant de déposer un écu dans sa main.

Un écu maintenant, un autre à la fin, si tu trouves le sieur Ethan Newton, chevalier errant d'la Licorne, et qu'tu lui remets ce pli en main propre.


Le r'garde s'éloigner, tout heureux d'l'opportunité qui s'offre à lui de gagner quelques sous. Quant à elle, et bien s'assurer qu'Ethan reçoive sa missive et avoir la promesse de le voir valait bien le prix de deux nuits de solitude à Limoges...

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E_newton
[Entre deux errances]

Combien de jours cela faisait-il qu’il chevauchait ainsi sans cesse ? En fait, cela ne pouvait plus se dénombrer en jours, depuis que cela avait largement dépassé la centaine … des mois … et même plus d’une année qu’il avait entrepris ce cheminement. Un voyage sans réel but en matière de destination, puisque lié aux aléas des missions qui lui étaient octroyées. Mais un voyage formateur, de ceux qui forgent les âmes et les caractères, de ceux qui vous font découvrir de quoi le monde peut-être fait, qui vous apprennent la véritable nature humaine et tout ce qu’elle peut détenir de bon comme d’exécrable.

Il en avait fait des rencontres au cours de ce que la Licorne appelait son errance. Des pires comme des meilleures. Les premières avaient été rabrouées à force de verbe, voire d’épée, quand cela s’était avéré nécessaire. Les secondes quant à elles, il en gardait le souvenir, voire un attachement tout particulier pour une poignée choisie. Parmi ces dernières, une l’avait singulièrement marquée. Concours de circonstances fortuites, qui lui avait donné l’occasion de croiser cette jeune femme au carrefour de sa vie. Son passé chaotique la marquait aux yeux de certains tel un sceau au fer rouge, qu’un bourreau lui aurait savamment appliqué sur le visage pour qu’elle ne puisse s’en départir.

Il n’était pas de ceux qui jugeaient sans savoir ni connaître, l’Errant, bien au contraire. En l’écoutant, et au-delà des apparences et des circonstances, il avait choisi en son âme et conscience de lui donner sa confiance. Oui, donner ! Car on ne peut pas la prêter ou la reprendre au gré de ses humeurs. A contrario, on peut vous la rendre, ou vous la jeter au visage tel un paquet de linge sale. Et en repensant à ce qui s’était passé, il ne pouvait que se réjouir de ce qu’il en était advenu. Il faut parfois peu de chose pour faire pencher la balance du bon ou du mauvais côté. Il suffit parfois d’une main tendue pour vous aider à sortir du bourbier. Il n’oserait jamais prétendre que ce fut la sienne qui le fit, mais il aimait à croire qu’elle l’y avait quelque peu aidé.

Elle avait donc repris l’initiative de sa vie la Belle, comme il aimait à l’appeler. Elle se battait désormais pour prouver sa bonne volonté auprès de celles dont elle avait choisi de suivre la voie. Une voie ô combien périlleuse, chargée de dévotion et de souffrances tant physiques que psychologiques. Il savait pertinemment qu’elle en était capable, puisque ce nouveau combat qui était le sien, elle l’avait voulu. Et au milieu de celles qui deviendraient bientôt toutes ses sœurs d’armes, elle bénéficiait déjà du soutien des plus aptes à l’y aider. Lui aussi il tentait de la soutenir, avec les moyens qui étaient les siens, car on ne pouvait y parvenir seul, et cela il en avait conscience.

C’est à la veille de rejoindre sa future destination qu’il se remémora qu’il aurait peut-être l’opportunité de croiser la Belle en ce lieu illustre du Limousin ô combien connu de bon nombre de Licorneux. A tout hasard, il lui fit porter une petite missive par sa colombe, dans laquelle il annonçait son arrivée prochaine, et qu’il pourvut d’une petite marque d’affection des plus taquines pour qui connaissait la Damoiselle. Il souriait déjà en son fort intérieur, à l’idée de la tête qu’elle ferait en voyant la petite fleur qu’il avait pris soin de lui cueillir …

Ainsi, en ce matin printanier, c’est une lance de Licorneux qui se présenta aux portes de la capitale Limousine. Reconnaissables à la cape bleue azur sur laquelle trônait l’animal mythique brodé d’argent dont ils étaient tous vêtus, seuls quelques atours spécifiques venaient déterminer de leur rang au sein de l’Ordre, mais seuls les initiés pouvaient le discerner. A peine en eurent-ils finis avec les formalités douanières, qu’un jeune garçon se précipita en courant sur eux.

Chevaliers … chevaliers … les héla t’il, alors que les Licorneux le regardaient accourir d’un air dubitatif …
Y’a pas un anglois parmi vous ? dit-il en baissant les yeux, se demandant s’il n’avait pas commis une quelconque méprise en n’ayant pas pu retenir le nom de celui qu’il cherchait.

Tous se regardaient déjà, cherchant à trouver le fondement d’une telle question. De tous ceux présents, Bess, Seleina, Sepa, Nith, Gamling et Ethan, seuls les deux derniers pouvaient, de par la consonance de leurs prénoms, être assimilés à leurs voisins d’outre-manche. L’Errant se décida donc à prendre la parole pour répondre à leur interlocuteur.

Que lui veux tu donc à cet anglois, jeune homme ?

Le ton était des plus franc et cordial, mais cependant le garçon parût interloqué par la question. Il se fustigeait déjà d’avoir pu vexer par inadvertance, des représentants d’un Ordre Royal des plus reconnus. Gardant la tête basse, il s’aventura à répondre à la question.

Ben y’a une Dame bien mignonne qui m’a d’mandé d’lui r’mettre un pli en main propre …
Puis il poursuivit sur un ton mal assuré et encore plus hésitant :
Mais j’ai oublié l’nom Messire Chevalier … J’sais juste qu’c’est un chevalier d’la Licorne …

Ethan sourit en songeant qu’il était en effet bien difficile de retenir un nom comme le sien pour le premier venu. Et il s’enquit de débarrasser le coursier de son lourd fardeau.

Donnes moi donc ce pli s’il te plait, je pense en être le destinataire.
Si ce n’est pas le cas, je m’engage personnellement à le trouver et à le lui remettre.
Et voici un écu pour ta peine.


Le garçon ne se fit pas prier et lui remit le pli, empochant au passage l’écu proposé. Pendant ce temps, Ethan parcourut la missive et son sourire s’élargit au fur et à mesure qu’il en prenait connaissance. C’était en effet pour lui, et il n’était que peu étonné de son contenu. La couleur choisie pour l’encre, et les mots apposés dessus ne pouvait prêter à confusion sur son auteur. Le pli soigneusement remisée dans l’une de ses fontes, il s’adressa au groupe des Licorneux.

Rien de grave, rassurez vous. J’ai une course à faire en ville.
On se retrouve tous à la taverne « Bombarde et Châtaigne », c’est moi qui offre.


Ce sur quoi, il les abandonna pour aller se mettre en quête de ce qu’il espérait bien offrir à la Belle rebelle …
Et ce n’est que lorsque chose fut faite, qu’il pénétra au sein de la fameuse taverne espérant qu’elle ait eu la patience de l’attendre quelque peu …

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Rebaile
[Ce soir, c'est l'dawa en Marche]


C'est vrai qu'des fois, sa taverne de Tulle lui manque... L'époque où elle avait l'illusion d'avoir un chez-elle... Comme sa première tav' de Vienne.
Doit avoir un truc avec les tav', la Baile, 'fin certaines. Elle les choisit comme ça, au hasard des ressentis, des noms, des gens qu'elle y rencontre. Et une fois qu'elle en a choisi une, elle a c'défaut de ne plus aller dans les autres du tout...
Et l'propre des tavernes où elle se sent bien, c'est d'la voir s'endormir au bout d'quelques minutes, qu'elle y soit seule ou en groupe, même si en groupe, ben elle s'faisait houspiller vite fait!

C'est l'cas de "B&C". Quand l'jeune coursier est parti, elle est rentrée, l'a rangée ses affaires dans sa besace, sa maison sur l'épaule comme elle l'appelle, puis a posé bras et tête sur la table et n'a pas mis longtemps à fermer les yeux, la fatigue d'ces quelques nuits de garde limougeaudes ayant raison d'sa volonté d'attendre la réponse du garçon.
Elle ne se réveille même pas quand la porte claque.
C'est seulement quand l'jeune la secoue par l'épaule, qu'elle se redresse brusquement, recouvrant ses esprits en quelques secondes, mais forcément en r'tard si danger il y avait eu.

Ahhhh bordel! Heureusement que j'n'ai personne à protéger ce soir!

Se reprend dans la foulée, d'vant la mine contrite du gamin.

D'solée pour mon langage, bonhomme. J'suis pas toujours de bons.. mots quand j'me réveille. 'fin bon.. T'as trouvé l'chevalier en question, alors?

D'vant sa tête qui opine vigoureusement, elle sourit et sort l'écu promis qu'il empoche sans mot dire, visiblement heureux, avant d'déguerpir par là où il est venu.
Son sourire perdure au-delà du départ du gamin.
Ainsi Ethan allait passer... Elle n'en doutait absolument pas, même s'il ne lui avait pas envoyé missive pour confirmer.

S'penche vers sa besace, en sort un tit flacon de calva qu'elle avait piqué sans scrupules d'un charmant manoir à Bougival, et va vers le comptoir pour rapporter deux verres.
C't'au moment où elle les pose sur la table qu'la porte s'ouvre de nouveau.
Cette fois elle est éveillée et bien éveillée, et l'sourire qu'elle arbore n'a rien à voir avec celui, énorme déjà, qu'elle avait ya quelques minutes.

Finit d'poser les verres puis attend que l'ténébreux avance un peu plus dans la lumière tamisée d'la tav'.

'lut l'Errant. Bienvenue dans mon non chez-moi où j'suis quand même ravie d'te voir!

Et elle lui fait c'qu'elle fait rarement et qu'il déteste par dessus tout, deux bises qui claquent sur ses joues piquantes.

Un verre de calva, pour te remettre d'la fatigue de la route?
L'est très bon... Il vient d'une charmante terre en Normandie hein?


S'marre doucement avant d'leur servir un verre chacun, et d'tendre le sien au Licorneux.

A toi Ethan, à c'qui fait ta vie, et c'qui fait la mienne.

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E_newton
Il ne lui avait fallut que peu de temps pour trouver la fameuse taverne. Il faut dire qu’avec un nom pareil, elle ne pouvait pas être méconnue des villageois. Pas étonnant que la Belle l’ait choisie et en ait fait son quartier général de passage. Cela correspondait tout à fait dans son style quelque peu réactif face à l’adversité. A espérer toutefois qu’il ne s’agissait là que du nom de la taverne, et non pas de l’ambiance qui y régnait. Enfin, il verrait bien de quoi il en retournait.

Franchissant le seuil de la porte, il dut faire un petit effort d’adaptation oculaire pour compenser le manque de luminosité qui régnait à l’intérieur. Il n’eut pas à patienter bien longtemps pour être certain qu’il y était attendu, la voix de la brunette l’accueillant sans détour. Un sourire se fit naissant sur le visage fatigué du Licorneux. Elle était toujours aussi mignonne la brunette, avec sa tenue noire et blanche qui laissait à la vue de qui le désirait, le plaisir de la contemplation de ses longues jambes bottées. Mais fallait pas s’y tromper, elle ne cherchait pas à attirer la convoitise des hommes la petite, bien au contraire. Et celui qui lui manquerait de respect, ou qui viendrait à la coller d’un peu trop près, apprendrait certainement à ses dépends qu’elle était avant tout une combattante émérite. Rares étaient apparemment les hommes qui avaient l’honneur d’être comptés parmi ses proches. Il ne pouvait pas vraiment présumer de l’affection qu’elle lui portait, mais il était presque certain qu’il y avait bien plus qu’une simple relation courtoise. Elle n’était pas du genre à faire des courbettes pour faire plaisir la Belle, et encore moins à accueillir comme elle le faisait en ce moment, une personne qu’elle n’aurait pas appréciée. Elle était plutôt du genre à distribuer des « beignes », voire même à « émasculer » les impudents si l’envie lui en prenait. On ne se refaisait pas aussi rapidement, ses anciennes habitudes lui revenaient parfois bien vite, voire trop même.

Mais bon, il n’était pas là pour écrire la biographie d’la gamine non plus, l’Errant. Il profitait de l’opportunité qui lui était donnée de prendre un moment de détente avec une amie. Car pour lui, c’était bien ainsi qu’il concevait leur relation. Un mélange savamment dosé de respect, de confiance, d’amitié, voire même peut-être d’un semblant de fraternité. C’était certainement trop tôt pour le dire, mais elle faisait partie de ces personnes avec lesquelles il aimait à converser, malgré leurs différences. Il ne sortait nullement de la cuisse d’un quelconque illustre personnage le Licorneux, et loin de là son idée, mais le parcours des deux protagonistes avaient été bien différents, même si désormais ils avaient tendance à converger.

Elle l’accueillait à bras ouverts et à bises sonnantes la Belle … Légère moue dubitative du Ténébreux qui n’était pas vraiment adepte des embrassades, bien vite remplacée par un franc sourire marquant sa joie de la revoir. Il lui en colle une sur la joue à son tour, histoire de ne pas demeurer en reste … ben oui quoi, ça s’entretien aussi comme ça une amitié …

Bonjour ma Belle. Merci pour ton accueil, ça me fait grand plaisir d’avoir l’opportunité de te revoir.

La voilà déjà en train de leur verser un liquide dont rien que le nom évoquait des souvenirs d’enfance au Licorneux. Et oui, peu le savaient en fait, mais il était né là-bas, dans le Calvados. Et pour être plus exact dans un recoin de celui-ci que l’on appel le « Pays d’Auge ». Un bocage vallonné au sein duquel poussaient les fameux pommiers, dont les fruits seraient transformés en deux breuvages traditionnels, le premier étant le cidre, et le second celui dont le nom évoquait ses sources. Il se remémora alors qu’elle avait fait l’objet d’un anoblissement en ces terres Normandes la Belle. Il regarde le liquide ambré au travers du verre, en hume le parfum et s’enhardit aussitôt à la taquiner quelque peu.
Dis moi, ça ne viendrait pas des terres de ta nouvelle possession nobiliaire ça ?
Tu as mis tes gens au travail bien rapidement … Ils ont plutôt l’air de s’y connaître en calva …


Un franc sourire vient à nouveau s’afficher sur le visage de l’Errant qui lève son verre pour trinquer et porter un toast à son tour.
À toi ma Belle, à ceux qui font de nous ce que nous sommes, à nos aspirations.
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Rebaile
[Quand tout va, Calva...]


Et voilà... Elle aurait dû s'en douter, la Baile, ce gars n'allait pas la laisser s'en tirer comme ça avec ce changement, ma foi plus que minime pour qui la connaît, sans sa vie...
Ethan la connaissait, ça c'est sûr, sauf que cet homme qui se rapproche le plus de c'qui peut être son alter ego masculin, a décidé de bien mettre le doigt là où ça n' fait pas vraiment mal mais où ça fait grimacer des fois.
Ces terres, c'tait un cadeau d'une femme admirable, et elle n'a pas l'impression d'avoir changé de statut... Gueuse elle a toujours été, gueuse elle restera dans sa tête et sa vision du monde, sauf que là, elle a un engagement de plus à honorer, qui n'a de différent que son caractère officiel.
Que répondre à Ethan qui lui fasse avoir le dernier mot comme elle adore le faire dans leurs discussions?... Elle tourne et retourne le verre entre ses doigts, presque hypnothisée par le mouvement lent du précieux liquide, puis relève la tête vers
l'Errant pour trinquer avec lui et lui sourit.

Vi, ça vient d'ces terres-là elles- mêmes! Des pommes uniques pour un calva unique! Et t'sais quoi? Y a un poste de jardinier à pourvoir, des fois que tu voudrais arrêter ton errance et qu'tu te retrouve désoeuvré... C'est bien payé, et tu peux même amener femme et enfants!

Ahh tu vois Ethan, j'démarre plus au quart de tour tout l'temps maintenant, j'me controle des fois, hein? Redevient sérieuse puis ajoute.

Je sais que tu r'pars bientôt, et j'sais que t'as toujours ce risque de mourir dans tes missions. Mais sois prudent quand même, et essaie de revenir entier, paske ça s'ra dur de gérer Lulue après, tu comprends?

Elle, elle comprend l'engagement d'son ami. Et même si elle ne s'dévoue pas pour les mêmes choses, elle sait qu'il mourra sans hésiter pour les gens qu'il a sous sa responsabilité ou pour les causes qu'il défend. La Baile, sa cause c'est trois femmes, ça simplifie drôlement les choses...

Je suppose que tu n'sais pas quand tu reviendras...

Saisit sa besace dont elle sort un deuxième flacon de calva, toujours piqué à Bougival, et le lui tend.

Tu partages avec qui tu veux si des fois vous vous arrêtez un peu... Et si tu n'oublies pas, j'veux bien des nouvelles d'temps en temps, mais...sans plus de marguerite par pitié...

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E_newton
En voulant la taquiner un peu, il avait apparemment commis une maladresse. Cependant, au contraire de ce qu’il aurait été de ses réactions passées, la Belle semblait avoir appris à gérer ses émotions. Quel énorme travail sur elle-même elle avait fait là. Il en ressentait un petit pincement au cœur, l’Errant. Un mélange étrange fait de fierté et de compassion. Elle grandissait chaque jour un peu plus et il ne doutait plus des facultés qu’elle possédait. Il avait eu bien raison de regarder au-delà des apparences, car il avait ressenti quelque chose en elle la première fois qu’ils s’étaient croisés. Quoi ? Il aurait été bien incapable de le dire, mais de ces choses que l’on ne peut s’expliquer et qui pourtant sont d’une évidence si limpide. Quoi que certains pouvaient en penser ou en dire, elle avait un cœur énorme la Belle. Un de ceux dont tous se voudraient voir être pourvus, tant on ne peut s’en départir pour être un Homme, quand bien même ce fut une femme.

Elle aurait pu lui botter le fondement, ou lui en coller une dans les gencives, mais non, elle se contenta de lui sourire et de trinquer. Et il ne put faire autrement que d’en faire autant quand il l’entendit lui proposer un poste de jardinier. Pendant un cours instant il s’imagina coiffé d’un chapeau de paille, passant son temps au milieu des vergers et prenant soin des pommiers de sa Seigneurie Baile … Il se retint d’éclater de rire, et acquiesça quand elle lui fit remarquer qu’elle parvenait enfin à se contenir.

Ce n’est qu’en l’entendant parler de ses missions, des risques qu’il y courrait, et de Lucie qu’il recouvra immédiatement son sérieux. Bien entendu qu’il comprenait le message qu’elle venait de lui délivrer. Il était vrai que ses priorités avaient été chamboulées depuis qu’il avait rencontré la Blanche. Même s’il avait toujours le même engouement pour aller se coller dans tous les coups fourrés aux quatre coins du Royaume, il avait désormais l’intime envie de vouloir en revenir entier à chaque fois. Cela ne l’empêchait nullement d’accepter chacune des missions périlleuses qu’on lui soumettait, mais désormais il avait un nouvel objectif, la retrouver à l’issue de chacune d’elle … enfin … quand on lui en laissait l’opportunité … Sa vie il l’avait dédiée aux autres, il en avait fait le serment, un serment inexpugnable, de ceux dont on ne pouvait être délivré que dans la mort. Alors oui, il l’aimait sa Blanche, au-delà de tout, mais tous deux savaient bien avant même le début de leur relation, que jamais rien ne serait changé à leurs vies, si ce n’était leur passion l’un pour l’autre.

Alors non, comme à chacun de ses nouveaux départs, il ne savait quand il en reviendrait. Et c’est d’un signe de tête négatif qu’il lui répondit à la Belle.
Et pour en revenir au calvados, c’était presque une aubaine qu’elle ait été anoblie en Normandie, la Belle. Mais de là à partager le flacon du précieux breuvage, fallait pas y penser. Il était bien gentil le Licorneux, mais un cadeau, c’est personnel. Alors aucune chance qu’il en face profiter qui que ce soit. Cependant, il n’allait pas en demeurer là, car il n’avait rien à lui offrir qui puisse être comparé au flacon qu’elle lui tendait, mais il espérait qu’elle apprécierait tout autant …

C’est donc l’air de rien qu’il se mit lui aussi à fouiller dans ses fontes, partant à la recherche de ce qu’il avait, par chance, réussi à trouver sur le marché local.

Promis … y’aura plus de marguerite … quoi que … lui dit il sur un ton légèrement ironique.
Tu ne vas quand même pas me dire que tu n’aimes pas les fleurs … parce que sinon, j’vais encore passer pour un demeuré …

Et c’est tout en lui souriant, qu’il lui offrit enfin ce dont elle devait certainement se demander ce qu’il pouvait bien farfouiller dans ses fontes …


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Rebaile
[I'm a Flower Woman, I'm a Pink Lady, yeah...]


Le r'garde fouiller dans ses affaires et en ressortir une rose rouge et blanche.
D'jà, ça n'était pas une marguerite... Elle n'a donc pas le droit d'râler officiellement...
- Oui mais tu n'vas pas râler du tout, Baile! T'aimes Ethan et t'aimes cette rose, alors tu vas arrêter d'faire ta difficile et même que tu vas lui dire merci!
Si elle savait ce qu'était le surmoi, la Baile en question, elle aurait collé c'qualificatif à la voix d'sa Cap' qui lui parlait dans sa tête. Mais bon, là elle n'en sait rien, d'tout ce vocabulaire psychologique, et c'est bien contre la voix qu'elle adresse son grognement.
D'façon, la Cap' n'est pas là pour lui rentrer d'dans alors autant en profiter un peu...

Tend finalement la main vers la rose, et adresse un sourire sincère au Licorneux, avant d'porter la fleur à son visage pour en respirer l'parfum.
Ouais... Respirer, c'est c'qu'il y a de mieux à faire là! Alors elle respire, longuement, mais rien... Aucun effet d'madeleine en avance sur son temps... Aucun souv'nir de rien du tout qui l'emplit et l'obsède...
Juste le parfum de cette rose, et sa tête vide de tout en cet instant, sauf du parfum de cette rose...

Mouarf !

Se secoue finalement et r'garde l'Errant en s'retenant d'rire.

T'as l'chic pour me rappeler que j'suis une femme, toi, hein?
'ci pour l'attention, cela dit, Ethan...
La f'rai sécher, pour la garder. J'refuse qu'elle se fane du coup.


Glisse la tige dans sa chemise et laisse ses doigts errer un instant sur les pétales doux.
Finit par relever la tête vers le ténébreux toujours silencieux.

J'pense retourner quelques jours à Montpensier, Ethan.
J'ai besoin d'récupérer quelques sous, pask'un hôtel, c'pas vraiment pratique quand on est étudiant...
Et pis j'm'ennuie, à Limoges... Zya n'a pas besoin d'moi là, et elle va être rapidement débordée d'travail...
Remarque, si jamais elle s'décide à aller visiter des mines, j'peux toujours chercher à la protéger, des fois qu'elles s'effondre sur elle, mais bon, c'pas non plus un accident d'une énorme probabilité...


Le r'garde intensément pendant quelques s'condes, s'retient d'dire un truc puis s'lâche quand même en souriant.

J'me disais aussi que peut-être je pourrai te suivre de loin, mais après réflexion, j'ai décidé que non, pask'il ne se passe jamais rien pour toi non plus...
Ouiiiii j'plaisante !


Ramasse son sac pendant qu'elle parle et s'tourne vers lui.

Tu viens faire un tour en ville avec moi, dire aur'voir à Limoges?
Mes nuits d'solitude ne vont pas vraiment m'manquer, mais ca m'ferait plaisir d'me balader avec toi.





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--E_newton
Ben oui, il était comme ça le Licorneux, sous ses airs de farouche ténébreux associable, il cachait un petit coin secret méconnu de beaucoup, au sein duquel il avait enfouit tout l’amour qu’il portait à certaines personnes. Mais fallait pas que ça se sache surtout, parce que sinon, il redeviendrait ce cœur d’artichaut dont on avait arraché chacune des feuilles y’a déjà bien longtemps, dans une autre vie comme diraient certains. Cependant ça remontait à la surface parfois, et il ne pouvait pas s’empêcher de tout faire pour avoir la félicité de voir un sourire s’afficher sur un visage. Il se réjouissait du bonheur des autres, l’Errant. C’était de cela qu’il tirait en partie sa force, celle qui lui permettait de toujours avancer en souhaitant secrètement qu’il parviendrait à rendre les gens heureux. Bien sur qu’il ne ferait pas des cadeaux à tout le monde, y’en avait sur lesquels fallait taper pour qu’ils soient heureux. Quoi que c’était aussi là une façon de donner …

Il avait noté sa brève hésitation quand il lui avait tendu la rose. Mais son sourire le rassura quand elle tendit enfin la main pour s’en emparer. Il lui laissa le temps de la découverte, espérant secrètement qu’elle en tirait quelque plaisir. En cet instant présent, il jubilait quelque peu devant la mine que lui offrait la Belle. Pour qui l’aurait croisée il y a quelques mois, d’aucun aurait pu croire qu’elle était capable d’apprécier l’éclat et le parfum d’une rose ? Surtout quand celle-ci lui était offerte par un homme.

Elle finit enfin par lui décrocher un de ses borborygmes si particuliers, dont elle avait le secret. Intérieurement il lui parlait à la Baile, le Licorneux, parce que tout le monde savait que le bavardage ce n’était pas son truc à lui. Il espérait seulement qu’elle lirait dans ses prunelles sombres tout ce qu’il ne disait pas à haute voix.


Ben oui tu es une femme Baile, et quand bien même les hommes ne t’intéressent pas, l’Ethan il n’est pas comme tous les autres. Il ne fait pas ça pour te mettre le grappin dessus lui. Non, son attention est aussi sincère que l’amitié qui existe entre vous. Il souhaite seulement te faire découvrir ou redécouvrir des choses que tu n’aurais jamais connues, voire oubliées. N’est-ce pas là un ravissement que la vue de cette fleur ô combien particulière, aux couleurs mêlées tels tes sentiments ? As-tu déjà senti combien les rosent fleurent bon ma Baile ? T’es tu déjà attardée sur leur fragile beauté éphémère ? P’t’être ben qu’oui … P’t’être ben qu’non … C’est ce que répondrait une Normande pure souche.


A peine le temps de faire une légère pause, et la voilà qui lui annonçait son prochain départ. Elle semblait en effet s’ennuyer à en mourir en cette capitale Limousine dépourvue de toute activité. Il ne fut pas totalement persuadé que c’était le manque d’argent qui la faisait retourner chez elle. Elle avait besoin de se bouger, de se sentir utile, et là, enfermée comme elle l’était au quotidien, l’action devait lui manquer quelque peu. Zya ne semblait pas être en mesure de lui apporter l’attention dont elle manquait la Belle. Il ne savait que trop bien qu’on ne pouvait être à la foire et au moulin le Licorneux, Lucie passait d’ailleurs son temps à lui reprocher ses trop longues absences et ses passages en coups de vent. Drôles de vies qu’ils avaient tous là, partagés entre leurs devoirs et leurs envies, les premiers ayant systématiquement la primauté sur les seconds. Mais ils avaient fait des choix, et chacun s’attachait à les honorer. Alors quand la Miss lui lâcha avec un grand sourire qu’elle ne le suivrait pas dans ses errances parce qu’il ne s’y passait jamais rien, il en sourit le Licorneux.

Il en profita pour finir son verre de calva, et laisser le liquide ambré lui brûler légèrement le palais, avant de l’avaler pour le sentir parcourir chaque parcelle de son gosier.


Tu as bien raison ma Belle, ça fait des mois qu’il ne se passe rien en ce qui me concerne … Même pas un vilain brigand à corriger … C’en est d’une monotonie …



Il reposa son verre sur la table et ramassa ses fontes à son tour avant de lui rétorquer sur le ton de la plaisanterie.


Tu sais, y’a aussi des Licorneuses dans ma lance, si tes nuits sont trop solitaires …


Tout en se levant, il lui adressa un clin d’œil et se dirigea vers la porte de la taverne qu’il ouvrit pour lui livrer le passage. La convenance aurait voulu qu’il lui tienne sa chaise pour qu’elle s’en lève, mais Baile et la convenance … Il s’en tint donc au strict minimum, celui auquel elle ne prêterait peut-être même pas attention.

Allons donc saluer cette capitale tristounette, et lui faire l’honneur de notre présence pendant quelques instants encore.


Puis une idée lui vint à l’esprit. L’une de celles dont il savait que cela pouvait la faire réagir au quart de tour. Ben oui, ça l’amusait aussi de la taquiner un peu. Fallait bien se changer les idées de temps en temps. Et puis il était aussi curieux de voir si elle arrivait désormais à se contenir en toutes circonstances. C’est donc avec le plus grand sérieux qu’il lui dit :


Gente Damoiselle, accepterez-vous mon bras pour ces quelques pas ?
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