Mahelya
... Enfin surtout Elles ...
(de Antoine Désaugiers)
A chaque grande occasion devait se tenir un grand festin. Du moins c'était la façon de voir de la Jeune Rousse, qui ne perdait jamais une occasion d'aider à organiser des fêtes somptueuses. Et quelle plus grande occasion que le mariage du Comte du Limousin avec la Mairesse de Limoges ? Chacun apportait sa pierre à l'édifice afin que la réception soit mémorable. Mahelya, passait le plus clair de son temps à tisser nappes immaculées et serviettes rouges carmin. C'était les tons qui avaient été choisis, c'est donc ceux qu'elle avait fabriqué avec attention et concentration, une pointe de personnification pour que leur mariage soit unique. Le tissu choisi était fin et irisé, du plus bel effet à la lumière des chandeliers. C'est que l'Incandescente s'était appliquée. Puisqu'il semblait que ce soit les seuls mariages auxquels elle ait le droit à présent. Le cur se serra imperceptiblement, mais suffisamment pour que le souffle devint court, tandis que l'esprit chassait de son mieux l'obscurité envahissante, au fond de son être. Il y avait bien d'autres priorités pour le moment. Un mariage ! Bref ... Tisser c'était bien ! Mais ce n'était pas assez, selon les concepts de l'adulescente, aussi avait-elle sauté sur l'occasion lorsque Victoire s'était demandée si elle arriverait à préparer le banquet seule, en proposant l'aide de sa Fidèle, Bertille.
Le temps était froid dans les Rues de Limoges, et les fines mains resserrèrent le col en fourrure autour de la gorge délicate.
- Et c'te Victoire, Z'êtes sûre qu'elle sait cuisiner ?
- Oui Bertille j'en suis certaine. Presse le pas. Le mariage du Comte a lieu dans trois jours, il est plus que grand temps de vous présenter l'une à l'autre pour que vous puissiez commencer à travailler de concert.
- Et Z'êtes sûre qu'vous voulez faire d'paon ? ... Bordel ! c'est qu'on va s'amuser avec leurs plumes.
- C'est toujours comme ça avec toi, tu râles au début alors que tu es ravie de préparer un banquet.
- C'est pas faux ! ça va m'changer des ragouts ! Et puis j'vais laisser aller ma créativité. C'est bien comme ça qu'vous dites ?
- Tout à fait ! Allez ! Viens presse le pas, la taverne n'est plus très loin.
La petite chausse blanche pressa le pas sur les pavé de la rue de la Justice à Limoges. La Rousseur avait promis à Victoire, de lui amener sans délai, la fameuse cuisinière qui ravissait ses papilles depuis son enfance. Donc ni une, ni deux, la Frêle et la Généreuse, après le repas de midi qui fort gouteux - Un jambon en croûte agrémenté de quelques légumes mijotés et un gâteau moelleux aux raisins secs - , emmitouflées dans leurs capes, avait mis leur nez dehors afin d'exécuter la promesse formulée un peu plus tôt dans la journée. C'est que la jeune fille s'était engager à aider à l'organisation du mariage du Comte, et malgré tout ce qui était advenu au court des dernières semaines et qui l'avait ébranlé au plus profond d'elle, LÉtincelle se devait de respecter sa parole envers Erabal et Asarine qui eux, n'y étaient pour rien.
- Dites ! y'a un chose qu'je comprends pas ... Pourquoi z'êtes tavernière ? Z'en avez pas b'soin ? Encore que ... Si ça vous donne l'sourire moi ...
- Allez viens ! dépêches-toi ! C'est juste là, nous sommes arrivées, j'espère qu'elle sera là.
Éviter les sujets qui fâchent, voilà la politique de la Rouquine quand enfin elle se retrouve devant la porte de la 1001 chopines. * Tais-toi Bertille, Passons à autre chose. *. Délicatement la petite main blanche et fine ouvrit la lourde porte de chêne et doucement la Silhouette de la Frêle entra, suivit de près par celle de la Généreuse aux courbes féminines débordantes et rondes. Le passage de la clarté extérieure à l'obscurité intérieur aveugla quelques secondes la Flammèche, bien que les sinoples balayaient la salle avec attention.
- Victoire ? Victoire, vous êtes là ? ... Bertille m'accompagne ... Nous devons discuter du menu pour vendredi.
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(*) Titre largement inspiré du livre de recettes Oui, Chef ! C'est moi qui cuisine.
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- Un cuisinier, quand je dîne
Me semble un être divin
Qui du fond de sa cuisine
Gouverne le genre humain.
(de Antoine Désaugiers)
A chaque grande occasion devait se tenir un grand festin. Du moins c'était la façon de voir de la Jeune Rousse, qui ne perdait jamais une occasion d'aider à organiser des fêtes somptueuses. Et quelle plus grande occasion que le mariage du Comte du Limousin avec la Mairesse de Limoges ? Chacun apportait sa pierre à l'édifice afin que la réception soit mémorable. Mahelya, passait le plus clair de son temps à tisser nappes immaculées et serviettes rouges carmin. C'était les tons qui avaient été choisis, c'est donc ceux qu'elle avait fabriqué avec attention et concentration, une pointe de personnification pour que leur mariage soit unique. Le tissu choisi était fin et irisé, du plus bel effet à la lumière des chandeliers. C'est que l'Incandescente s'était appliquée. Puisqu'il semblait que ce soit les seuls mariages auxquels elle ait le droit à présent. Le cur se serra imperceptiblement, mais suffisamment pour que le souffle devint court, tandis que l'esprit chassait de son mieux l'obscurité envahissante, au fond de son être. Il y avait bien d'autres priorités pour le moment. Un mariage ! Bref ... Tisser c'était bien ! Mais ce n'était pas assez, selon les concepts de l'adulescente, aussi avait-elle sauté sur l'occasion lorsque Victoire s'était demandée si elle arriverait à préparer le banquet seule, en proposant l'aide de sa Fidèle, Bertille.
Le temps était froid dans les Rues de Limoges, et les fines mains resserrèrent le col en fourrure autour de la gorge délicate.
- Et c'te Victoire, Z'êtes sûre qu'elle sait cuisiner ?
- Oui Bertille j'en suis certaine. Presse le pas. Le mariage du Comte a lieu dans trois jours, il est plus que grand temps de vous présenter l'une à l'autre pour que vous puissiez commencer à travailler de concert.
- Et Z'êtes sûre qu'vous voulez faire d'paon ? ... Bordel ! c'est qu'on va s'amuser avec leurs plumes.
- C'est toujours comme ça avec toi, tu râles au début alors que tu es ravie de préparer un banquet.
- C'est pas faux ! ça va m'changer des ragouts ! Et puis j'vais laisser aller ma créativité. C'est bien comme ça qu'vous dites ?
- Tout à fait ! Allez ! Viens presse le pas, la taverne n'est plus très loin.
La petite chausse blanche pressa le pas sur les pavé de la rue de la Justice à Limoges. La Rousseur avait promis à Victoire, de lui amener sans délai, la fameuse cuisinière qui ravissait ses papilles depuis son enfance. Donc ni une, ni deux, la Frêle et la Généreuse, après le repas de midi qui fort gouteux - Un jambon en croûte agrémenté de quelques légumes mijotés et un gâteau moelleux aux raisins secs - , emmitouflées dans leurs capes, avait mis leur nez dehors afin d'exécuter la promesse formulée un peu plus tôt dans la journée. C'est que la jeune fille s'était engager à aider à l'organisation du mariage du Comte, et malgré tout ce qui était advenu au court des dernières semaines et qui l'avait ébranlé au plus profond d'elle, LÉtincelle se devait de respecter sa parole envers Erabal et Asarine qui eux, n'y étaient pour rien.
- Dites ! y'a un chose qu'je comprends pas ... Pourquoi z'êtes tavernière ? Z'en avez pas b'soin ? Encore que ... Si ça vous donne l'sourire moi ...
- Allez viens ! dépêches-toi ! C'est juste là, nous sommes arrivées, j'espère qu'elle sera là.
Éviter les sujets qui fâchent, voilà la politique de la Rouquine quand enfin elle se retrouve devant la porte de la 1001 chopines. * Tais-toi Bertille, Passons à autre chose. *. Délicatement la petite main blanche et fine ouvrit la lourde porte de chêne et doucement la Silhouette de la Frêle entra, suivit de près par celle de la Généreuse aux courbes féminines débordantes et rondes. Le passage de la clarté extérieure à l'obscurité intérieur aveugla quelques secondes la Flammèche, bien que les sinoples balayaient la salle avec attention.
- Victoire ? Victoire, vous êtes là ? ... Bertille m'accompagne ... Nous devons discuter du menu pour vendredi.
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(*) Titre largement inspiré du livre de recettes Oui, Chef ! C'est moi qui cuisine.
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