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Journal du renouveau.

Nouvel amour.

Nouveau regard.

Nouveaux principes.

Nouveaux pas.

Nouvelle vie.

Nouvelle Lena de la Croix Rousse. 

Mardi 22 novembre de l'an 1459. Rohan.

J'ai ouvert ce carnet, timidement, pour la première fois, il y a une semaine. Il était neuf et sentais bon, imaculé, et vide. Mais ce n'étais pas sa propreté, ses pages dénuées de taches d'encre qui m'intimidait, mais plutôt ces tâches là lorsqu'elle seraient sur le papier, et ce qu'elles auraient à dire. Beaucoup de choses, bien entendu. Lorsque je prend la plume, elle s'attache à ma main telle l'homme solitaire à son nouvel ami, et ne la lâche plus. Cependant, je ne blâmerais point ma plume.

J'ai acheté ce livre vierge mardi dernier donc, à un vendeur de papier dans une rue calme de Rohan, après avoir brûlé l'autre. Oui, après l'avoir rendu au feu sans même y jeter un regard.

C'est faux, bien entendu. J'aurais voulu, rendre aux flammes sans pitié ces mots d'amour et de bonheur qui étaient sortis de mon ésprit par ma main, brûler ces instants si beaux avec Nolan, oublier pour moins souffrir et las ! Je n'ai pu. Est ce bien ou mal, je ne sais. Après tout, est ce si utile de le savoir ? 

Ce mardi là, j'étais entrée en taverne, tremblante, et une voix rageuse en mon esprit partagé me criait d'aller embrasser l'homme qui devant moi me regardait soucieusement, assis devant une choppe sur une chaise bancale. C'était l'homme que j'avais aimé. Ces cheveux blonds. Ces yeux azur. Ces lèvres fines, marquées aux commisures par de petites rides rieuses qui rappelaient à moi des éclats de voix heureux. Ces traits beaux et jeunes. Ce corps musclé et tendre. Cette manière de se tenir droit et fort, malgré que le coeur caché fut fin et sensible. 

C'était lui. Peinture parfaite dont la vue me fit un jour battre ce satané coeur si indécis. Je savais qu'à ce moment là il pensais à la même chose que moi, oh, je le connais si bien ! Et lors que je lui avouait tout, comme il restait immobile, seules ses paupières se baissant, mais je savais que tout en lui hurlait la douleur, se déchirait, suppliait que j'en finisse avec lui. Avec ce coeur que j'avais injustement brisé. Mais j'ai eu le courage, je lui ait marché dessus avec délicatesse, puis j'ai pleuré dessus pour tenter de soigner ses blessures, je l'ai supplié de me haïr pour qu'il souffre moins. Je fus pathétique, mais après tout, sans me rabaisser devant lui, la sensation de n'être qu'une traînée n'aurait été que plus insoutenable. Je l'ai supplié "Oh, Nolan, dis moi que tu me hais, que tu ne m'aime plus, dis moi que tu ne m'a jamais aimé, même ..." Il m'a regardé avec pitié, et mon coeur s'est serré, car j'ai su que ses sentiments malgré tout le vent qui avait soufflé n'avait pas bougé. Il m'aimait à la folie, et moi, mon coeur lui tournait déjà le dos vers un autre. 

J'aurais voulu qu'il soit amer, qu'il m'en veuille, qu'il soit sec, méchant même, il n'en fut rien. Il continuait de se fustiger en assurant que tout était de sa faute. Et à présent, on me reproche d'être triste. Si "on" savait ... J'aime Gui. Comme j'ai aimé Nolan. J'ai dit à Gui, "Rien ne nous séparera", comme Nolan m'a dit. Je l'aime, mais jamais plus je ne parlerais de l'avenir si sûrement.

Première page de mon livre vierge, et déjà je comprend le malaise que j'ai ressenti devant ces pages au futur si incertain. Oh, si j'avais lu ça il y a quelques semaines ...



Table of contents


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Footnote


Archivist: Lena.
Add: 22/11/2011 - 21:26
Change: 23/11/2011 - 10:57

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