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[RP] En terre inconnue.

Alida.
Les écus tintent, passant d’une main délicate à une autre crevassée par le temps. Les doigts referment agilement la bourse amaigrie par l’achat des deux cartes. L’une du Royaume, l’autre de Paris. Une bonne affaire, pense-t-elle. Seulement elles sont fausses, dessinées sommairement par un escroc qui fait de son trafic un de ses gagne-pain les plus honnêtes. Déjà, il s’éloigne, prêt à vendre de nouvelles cartes à des voyageurs ignares et peu méfiants comme notre flamande. Celle-ci se détourne du lieu d’échange non sans un fin sourire de satisfaction, déterminée à se rendre rue des Tisserands en dernier souvenir à ses parents, avant de rompre définitivement le lien.

Sa dernière acquisition en main, elle avance sûrement sans se préoccuper de l’environnement près d’elle, peu étonnée de s’enfoncer dans des ruelles de plus en plus sombres et douteuses. Un rat file entre ses jambes. Alors elle lève les yeux sur ce qui l’entoure. Un long frisson parcourt le long de son échine. Il existe des lieux semblables à Bruges, mais jamais elle ne s’y est trouvée seule. Son regard croise celui d’un vieil infirme. Il est adossé à un mur prêt à s’effondrer, une canne – du moins une branche solide – est posée à ses côtés. Il lui manque une jambe. Elle ne s’attarde pas, détournant les yeux clairs de la misère. Elle continue à s’insinuer toujours plus loin dans les entrailles de Paris, s’éloignant par la même occasion des Tisserands.

Le ciel est menaçant. Il va pleuvoir.

Elle s’arrête. Sur la carte elle lit « Rue des Tisserands ». Mais de tisserands il n'y a pas. Un soupire s'échappe des fines lèvres, elle a dû se tromper dans les dernières ruelles qu'elle a traversées. Elle a trouvé étrange que la réalité ne coïncide pas exactement avec sa carte d'ailleurs. Nouveau soupire. Elle s'assoit un instant adossée contre un mur, ainsi abritée du vent. Sa longue marche dans les boyaux parisiens l'a épuisée. Carte sur les genoux, elle réfléchit, fronce les sourcils, s'énerve, s'empare rageusement de la carte et la froisse, avant de la jeter loin devant elle. L'espace d'un instant, elle observe cette boule de papier qui roule et s'arrête elle aussi devant un mur.

C'est là qu'elle s'endort. Rue de la Mortellerie.

Il pleut.

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Theoderich
    Foutue flotte, il pleut comme vache qui pisse aujourd’hui !

    Dit-il alors qu’il quitte tout jute une auberge des environs. Auberge qui par la même occasion ne semblait occupée que par des malfrats et autres mal honnêtes personnes mais l’arsouille lui s’y sera fait quelques amis sans grande peine.
    C’est ainsi qu’il reprend la route de la Cour Brissel, là où se réunissent régulièrement les siens bien que par les temps qui courent, l’ambiance y est des plus calmes.

    Ainsi tout en marchant, il repense à sa dernière entrevue avec le dit Merlot, sa main droite elle remonte juste devant ses yeux.
    Intérieurement, il compte comme pour donner un rythme à ces quelques paroles qui déjà émanent de sa bouche.


    Le vin ici coule à flot,
    Mais au diable la dite eau,
    L’cur’ton lui a dit sa messe,
    Épargnez-moi donc les fesses !


    C’est légère, très léger même mais pour lui, c’est dors et déjà un bon début. La Cour Brissel enfin, la voici, son nouveau chez lui.
    Il sourit grandement, impatient de pouvoir converser avec quelques piques mais impatient surtout de rencontrer de nouvelles trognes.


    Hm…

    Une crève la dalle ? Surement pas, sa peau est bien trop blanche pour ça. Ses pensées désormais concentrées sur cette silhouette assise au pied d’une bâtisse.
    Elle aurait pu se fondre dans le décor mais comment échapper à la curiosité et à la vigilance d’un jeunot comme lui.
    Nouveau sourire cette fois-ci car ses pensées dérivent enfin sur des intentions beaucoup moins… Nobles disons ainsi.

    Situation trop tentante pour un jeune roublard dans son genre et déjà, il semble prendre l’allure d’un de ces autres mioches et tireurs de bourses.
    Lentement il s’avance vers celle-ci, main tendue en avant, se rapprochant de plus en plus de sa nouvelle proie. Ses doigts semblent délicatement se glisser sous les morceaux de tissu qui recouvrent son corps, à la recherche de quelque chose de… Clinquant…


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Alida.
Les mains posées sur le bastingage, les cheveux de jais au vent, elle fredonne, emportée par le roulis des vagues. Autour d'elle les matelots s'affairent, certains après les voiles, d'autres sur le pont. Le capitaine veille. Il observe la mer qui s'étend à perte de vue invitant les marins à se joindre à elle dans une danse effrénée. Le soleil est haut dans le ciel, mais déjà, de sombres nuages apparaissent au loin. Le vent se lève. Une tempête se prépare. Les ordres fusent et se mêlent à la longue plainte du vent. La mer s'agite, quelques vagues se hissent jusqu'au pont éclaboussant les matelots qui poursuivent leurs occupations, imperturbables. Notre jeune flamande, elle, ne fredonne plus. L'air grave, elle suit des yeux l'ombre terrifiante des nuages qui avance droit sur le bateau, le plongeant dans les ténèbres. Mais lorsqu'elle veut rejoindre sa cabine, ses mains restent collées au bastingage. Elle tire, soupire, rage, pleure. Son destin semble scellé. Il n'y a plus d'issu, tout est foutu. Dans la noirceur, sur ce bateau qui tangue, elle se retourne pour observer l'équipage en proie à la panique. Mais ce ne sont plus des visages humains autour d'elle. Partout, des tentacules. Immenses et fières, elles se dressent sur le navire, emportant au fond des abysses les marins apeurés. Et lorsque l'une d'elle s'approche inexorablement de la passagère, entoure son corps frêle et la soulève vers le ciel en offrande, un cri puissant sort de la gorge encore immaculée. Avant de plonger.

Des yeux qui s'ouvrent.
Des yeux qui rencontrent d'autres semblables face à eux.
Des yeux qui se referment et se rouvrent.

Nouveau cri.

Sans comprendre, elle essaie de se lever, sous l'emprise de cet homme qui semble-t-il a une main...


- Mais que faites-vous ?! Mais... MAIS !

Elle scrute ce visage inconnu, sent cette main sur elle à la recherche d'un quelconque trésor, en essayant de comprendre le pourquoi du comment, en vain.

- Je vous interdis de me toucher. Enlever votre vilaine patte de là ! Vous êtes... Vous êtes répugnant.
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Grayne
Il est des temps ou même les rats mouillés rentrent se cacher. Et la cour en compte un nombre plus que certain de rats. Il en est cependant toujours prêt à sortir malgré les trombes d'eau.
Inondée de multiples ruisseaux charriant les immondices, la vilaine cour semblait s'être transformée en véritable marécage. La paille moisie pour végétation, la fange comme paysage, les monceaux de débris de verre, d'objets brisés et les détritus trop lourds pour succomber au courant en guise de reliefs et rochers et les rares habitants trempés jusqu'à l'os comme seule faune autre que les rats -les vrais- profitant de l'ondée et de l’absence des chats pour grappiller quelques souillures comestibles.

Et Grayne.

Accroupie dans une des nombreuses mares de boue, la scène aurait interrogé plus d'un passant s'il y en avait eu. Ses braies et sa chemise, autrefois rouges, assombris par la détrempe semblaient presque aussi boueux que le sol. Une besace grande ouverte à ses côtés, baigne dans le jus de la cour déversait presque son contenu tout en s’emplissant des trombes tombées du ciel. Et la donzelle, un assortiment de morceaux étranges et d'objets en bois à ses pieds, frotte avec une mine concentrée ce qui semble être de vieux morceaux de cuir durs et épais avec l'eau et la boue environnante.

La patine est un art qui demande maitrise. Et n'importe quel bon marchand de la rue de la Mortellerie pourra vous le dire, il est objets qui prennent de la valeur quand ils semblent tout pétris par le temps et comme polis par les innombrables mains entre lesquelles ils seraient passés. C'est donc avec une minutie toute particulière que Grayne frotte, polie et patine ses futurs reliques des poulaines de Saint Hugolphe le bien chaussé avant de s'attaquer aux étuis de bois qui une fois le traitement effectué, auront l'air d'avoir traversé le monde et bien plus.


Mais que faites-vous ?! Mais... MAIS ! ..... Je vous interdis de me toucher. Enlever votre vilaine patte de là ! Vous êtes... Vous êtes répugnant.


Une voix, lointaine, mais là. Grayne se redresse. Elle laisse tomber ses breloques au sol et réajuste d'un geste sa cape gorgée d'eau qui semble alors peser le triple de son poids habituel, et se dirige vers la voix. Ses pieds battent le rythme dans de grands "floc floc" boueux. Elle ne met pas longtemps à repérer la source des protestations.

L'arsouille penché sur un corps plus petit, blottit contre un mur. Une jouvencelle encore fraiche malgré qu'elle semblait presque aussi détrempée qu'elle.

Grayne s'avance alors, doucement, la pluie continuant de les assourdir de son martellement incessant sur les tuiles des bâtisses. Elle pose soudainement sa main sur l'épaule de Théo.


Alors l'arsouille... On prospecte ?

Elle lui lance un sourire en coin, ses cheveux mouillés lui collant au visage autant que le tissus de ses fripes rapiécées. Elle jette un œil vers le petit oiseau blottit Et vraisemblablement perdu pour se retrouver ici avec une mine pareille. Elle secoue alors tristement la tête et se retourne vers lui.

L'arsouille, l'arsouille... Y'a des trucs qu'il faut que t'apprennes.

Elle lève un sourcil et lui lance un sourire presque maternel. Elle le pousse de l'épaule et s'accroupit près de la jeune fille. Elle balaye une mèche de celle-ci d'une main délicate, et continue de s'adresser à l'acolyte fraichement arrivé comme si elle avait une poupée en face d'elle.

Quand tu dégottes un ptit bijou comme ça l'ami... Faut pas la détrousser aussi sèchement té. R'garde moi ça, une ptite pierre polie dans un tas d'cailloux... Une colombe perdue... Si c'pas malheureux...

Elle secoue à nouveau tristement la tête.

T'vois l'arsouille, quand tu trouve un beau collier... T'prends pas les fermoirs en laissant les pierreries nan ? Bah là, s'pareil.

Elle se retourne alors vers la donzelle et d'un mouvement aussi brusque qu'imprévisible, lui lance son poing vers la tempe.

... T'prends l'collier tout entier, et tu l'ramène à la maison...

Elle plante alors son regard dans celui de la bleusaille attentive et sourit largement, ses longues mèches de cheveux lui collant le front et les joues comme de longs doigts bruns et humide et encadrant son sourire incomplet.
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Theoderich
    Encore un petit peu, ses doits le sentent oh oui ce qui semble être un objet espérons-le de valeur, fort bien dissimulé sous les vêtements de sa nouvelle proie.
    Son sourire est des plus grands, celui-ci laisse d’ailleurs place à une dentition presque parfaite, approuvant ainsi son jeune âge mais avec le temps qui sait, peut-être bien que toutes ses dents ne seront plus.
    La cible dort, le petit morceau de pain que le caneton convoite tant sera bientôt engloutit alors qu’il pourra s’en délecter sans gêne.
    Dors, laisses toi donc bercer par toutes ces images qui te viennent en tête alors que tu… Dors ! Rien de plus innocent et doux qu’un rêve alors que vous en oubliez presque l’endroit où vous vous êtes allongé. Grossière erreur.


    … !

    Les yeux se figent, tout comme son corps tout entier en réalité car le morceau de pain vient de lui filer entre les palmes. Réveil brutal pour la proie, prise de conscience qui l’est tout aussi pour l’arsouille qui la fixe désormais droit dans les yeux.
    Les mots ne viennent pas et pourtant, il pourrait simplement venir frotter la lame de son couteau sous sa gorge pour la forcer à se taire mais rien ne vint.
    Rien sauf… Une main qui se pose sur son épaule, des paroles qui viennent suivre le tout, Grayne en personne est présente, sa sauveuse en quelques sortes. La main se retire des tissus de sa proie alors qu’il se redresse pour regarder la dernière venue, droit dans les yeux.
    Elle a quelque chose qui pourrait intéresser le jeunot, sans doute quelques formes bien cachées dont il espère avoir le plaisir de découvrir un beau jour.

    Pour l’heure, la leçon continue pour lui, il le comprend enfin et c’est toujours sans un mot qu’il la laisse agir. Il la fixe, sans relâche, écoutant, apprenant, réfléchissant, encore et encore.
    Rien ne doit être laissé au hasard.
    Il ne comprend tout d’abord pas, lui aura toujours agit de la sorte pour dérober quelques biens qui faisaient l’objet de toute son attention.
    Sa main passe dans ses cheveux mouillés pour ainsi les rabattre en arrière. Et si seulement il se serait attendu à ceci, un coup bien placé dans la tempe de la jeunette pour renvoyer celle-ci dans ses rêves les plus profonds.
    Mais l’arsouille a comprit, enfin.


    Hm hm… Z’espérez une rançon avec celle là ?

    Il sourit, se marre quelques courts instants avant de se reprendre.

    J’comprends, mais on fait quoi maint’nant avec elle ?

    C’est pas que le fait de se retrouver avec une jeunette inconsciente sur les bras le dérangerait mais lui pourrait tout aussi bien en profiter. Cette idée le laisse d’ailleurs assez… Non, n’y pensons plus, attendons les nouveaux conseils de Grayne…

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Alida.
La bouche s'ouvre de nouveau pour tenter d'éloigner le malfrat, mais se ravise lorsqu'une deuxième personne approche. Un instant, la jeune flamande pense qu'on vient à son secours. Mais seulement un instant, devant l'évidence que l'homme connait la nouvelle venue. Observant le curieux échange, la proie sent les larmes monter inexorablement vers la surface. Elle ne peut rien face à eux. Elle est seule, perdue. Ici, elle n'est qu'une petite chose sans défense, livrée à la merci des mendiants, voleurs et escrocs en tous genres. Les gouttes se mêlent aux perles salées le long du visage laiteux.

L'autre se baisse à son tour près du petit oiseau apeuré sorti de la volière pour se jeter dans la gueule du chat. Effrayée, Alida ne peut que suivre des yeux les doigts de la gueuse qui s'approchent dangereusement de son visage. Mais le geste est doux, comme lorsque l'on s'occupe d'un nouveau-né. Un sanglot s'échappe alors. Elle n'écoute plus, se pense plus. Elle ferme les paupières, ne veut plus voir la dure réalité.

Et..

Le coup tombe. Une douleur aiguë s'empare de la tête flamande. Autour, des ombres, des murmures, un tourbillon de couleurs, l'odeur de la pluie, et puis, plus rien.

Cette fois, le rêve est noir.
Le réveil sera difficile.

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Grayne
Il baignait une drôle d'ambiance dans la pièce. La demie-obscurité n'était estompée que par le crépitement faiblard d'un feu de bois dont les dernières buches humides rajoutées lâchaient plus de fumée âcre que de chaleur. On aurait dit, à voir les murs, qu'une armée de pics verts auraient décidé d'en finir avec les cloisons dont le torchis défraichit et effrité donnait l'impression de vouloir s'échapper. Le vieux plancher était recouvert d'une jonchée poussiéreuse et humide des allez retours par ce temps proche du déluge. D'épais rideaux élimés en toile grossière et odorants pendaient mollement sur les petites fenêtres de verre opaque et granuleux dont la moitié des carreaux répondaient aux abonnés absents.

Un vieux fauteuil dont la couleur d'origine était insoupçonnable sous les couches de crasses diverses trônait, peu éloigné du feu faiblard et crachotant. Un piètre habitat pour quiconque de respectable, cela est certain et de loin. Mais cet antre de bric et de broc, aux volets branlants et aux relents musqués, à pour d'autres l'air réconfortant d'un chez soi.

Grayne est assise face au fauteuil sur une paillasse miteuse et tellement tassée que la paille était devenue presque aussi dure que du bois. Une main secoue vivement la tignasse, envoyant valser l'eau de pluie dont elle était encore engorgée. Elle jette un œil vers le feu ou chauffe dans un petit coquemar ébréché, un fond de vin aigre répandant une odeur presque réconfortante malgré les effluves de fiente de volaille.


Pour savoir si elle vaut une rançon la jouvencelle, il faudra la cuisiner gentiment... Mais l'ami, les pucelles qui valent leur poids d'or, elles dorment rarement rue de la Mortellerie comme un cadeau déposé au coin de la porte... Avait elle dit a la fière recrue avide de connaitre les ficelles du métier.

Elle regarde alors l'endormie, déposée dans le grand fauteuil branlant, une couverture miteuse et rongée sur les épaules.

Un poing, une couverture, une coupe de vin chaud, qui peut dire si la suite sera pire ou mieux arrivée dans l'antre des palmipèdes ? [/i]

L'ami, on va vite savoir s'qu'on pourra en tirer...

Elle se retourne vers Théo et sourit largement avant de s'avancer vers la donzelle et de lui tapoter la joue, avec précaution mais fermetée

Hé ! Gamine ! R'veille toi ! Allez !

On peut frapper un ami comme tuer un inconnu... Qui a dit qu'il y avait forcément une logique ?
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Theoderich
    L’arsouille l’avait comprit, la donzelle serait donc ramenée au sec et c’est à l’aide de Grayne que celle-ci se retrouva bien vite à l’intérieur même de l’une des bâtisses de la Cour Brissel.
    La proie délicatement déposée dans un épais fauteuil, l’instructrice assise auprès des flammes et l’apprenti qui lui prend place, accoudé sur le rebord de la cheminée, son poing fermé qui maintenait sa tête et ses yeux rivés sur la jeunette endormit.

    Les paroles sont justes, pourquoi une personne pouvant avoir ne serait-ce qu’un peu de valeur viendrait-elle donc s’endormir en ces lieux…
    Une mendiante peut-être bien qu’elle n’en est pas l’allure ou il se pourrait tout aussi bien qu’elle soit une jeune catin, novice dans le métier et pourquoi pas pucelle. La rançon pourrait donc ainsi prendre forme si jamais il fallait la ramener à un éventuel propriétaire.

    La main libre vient gratter sa nuque alors qu’il écoute attentivement Grayne qui elle sait déjà quoi faire visiblement. Mais la voilà qu’elle repasse à l’acte, essayant cette fois-ci de la réveiller.
    Il se pourrait qu’elle soit bien trop profondément endormit, à en croire le coup qui est venu frapper sa tempe quelques instants plus tôt.
    L’arsouille sourit encore une fois, sa belle demeurera ainsi avec ses belles dents et sa peau reflétant son jeune âge mais est ce que ceci aura de l’effet en ces lieux, ça il le découvrira avec le temps.

    Ses yeux se baladent autour de lui, éventuellement à la recherche de quelque chose à se mettre sous la dent. Mais ce n’est pas le moment de penser à ceci, tous deux doivent maintenant déterminer si cette jeune inconnue pourrait leur rapporter quelque chose ou non.
    Théo’ lui se voit déjà participer à un échange, la donzelle contre des écus, du vin et des victuailles à s’en faire péter le ventre, le voilà déjà qu’il salive face à cette idée.
    Lentement, il se décolle de la cheminée pour contourner Grayne ainsi que le fauteuil sur lequel est toujours affalée la dite proie.

    Ainsi il vient se poster juste derrière, ses mains empoignant fermement le dossier de ce même fauteuil alors qu’il se penche légèrement en avant pour observer avec attention le visage de l’endormie de toute sa hauteur.
    De cette façon, il espère pouvoir assister à son second réveille à la Cour Brissel, tel un second souffle de vie.
    Elle qui aura sans doute espéré que tout ceci ne soit qu’un simple mauvais rêve, elle pourra bien vite être confrontée à une dure réalité.


    J’la trouve bien propre quand même pis… Elle sent bon, c’est louche cette histoire !

    L’arsouille ne comprend pas vraiment et à dire vrai, il semble piqué par une soif de savoir. La curiosité qui lui arrache les entrailles et qui lui pique le ventre, lui veut en savoir plus à son sujet et il n’hésitera pas à procéder à de multiples saloperies s’il le faut…

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Alida.
Hé ! Gamine ! R'veille toi ! Allez !

Elle marche dans des brumes sombres et épaisses. Au loin, un halo lumineux chancelant aussi faible que certaines étoiles la nuit qu'il ne faut pas perdre de vue pour ne pas s'oublier soi-même. Et puis, cette voix à la fois terrifiante et envoûtante qui s'élève et résonne. Et soudain, le halo devient soleil, il aveugle, brûle et enflamme. Et comme par magie, les yeux s'ouvrent.

L'espace d'un instant, elle croit rêver encore. Mais les petits coups précis que reçoit sa joue ancrent une réalité bien difficile à accepter. Une autre douleur irradie l'intérieur de son crâne, alors la flamande laisse sa tête vaciller au gré des impulsions dictées par un mal inconnu.

Ses yeux font face à deux parfaits inconnus dont les traits lui sont vaguement familiers. Seulement, elle ne se souvient pas les connaître, et encore moins de se trouver dans leur demeure. Car elle n'est plus dans la rue et elle est même plutôt bien installée. Elle n'a pas froid. Seuls ses longs cheveux sont encore humides et poisseux.

Elle sent la saleté et la crasse. Une odeur insipide s'empare de ses narines, et l'emplie peu à peu, avant de se dissiper. Elle n'ose pas demander où elle se trouve. Elle n'ose pas même regarder. Qu'elle aimerait se trouver chez elle en Flandre en cet instant ! Elle qui ne rêvait que de fuir pourtant.

Elle passe la langue sur ses lèvres sèches, se mordille la lippe inférieure, regarde dans le vide. La peur terrasse ses entrailles et les broie aussi sûrement que s'il s'agissait d'un marteau.

Son attention se concentre de nouveaux sur les deux personnes près d'elle. A présent, elle les reconnait. Ce sont eux qui ont dû la ramener ici. Peut-être qu'ils ne lui veulent pas de mal après tout. Ils auraient très bien pu la laisser croupir dans la rue, l'âme en peine et perdue.

Notre flamande n'est pas assez méfiante, et c'est d'une voix pâteuse, qu'elle questionne ses geôliers.


- Pourriez-vous me dire où je me trouve ? Et..

Elle hésite un instant, cherche ses mots, concentre le regard sur ses mains.

- Et puis qui êtes-vous ?

Elle aimerait se lever, leur dire merci et fuir, de nouveau. Seulement, elle sait qu'elle n'en a pas la force, et puis fuir oui, mais pour aller où ?

- Et puis j'ai soif...
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Grayne
Et les choses sérieuses commencent... Debout, les vêtements encore mouillés du temps passé sous l'ondée, Grayne regarde un instant les yeux de l'oiselle perdue s'ouvrir... Et sur son visage à elle, c'est un grand sourire qui s'étire lentement. Le feu continue de crépiter mollement, crachant fumée et éclats.

Il serait prétentieux de parler de ce qui se passe dans la tête de Grayne comme de la logique. Imaginer un instant qu'elle sait ce qu'elle fait serait également se tromper lourdement. Si l'on devait mettre des mots sur ce qui se trame dans la caboche au visage marqué de la donzelle, ce serait plutôt "pressante nécessité" ou encore "pragmatisme impulsif" qui gagneraient la palme.

Elle écoute, posément. Un sourire à L'arsouille, puis elle se penche. L'ambiance paraissait à présent presque tiède. La donzelle attrape une louche cabossée qui avait l'air d'avoir plus donné de son utilité comme marteau que comme louche, et la plonge dans le coquemar. Elle touille un instant et rempli plusieurs godets d'étain, tout aussi cabossés. Il faut croire que les maîtres de maison ont finalement, un certain sens de l'harmonie au niveau vaisselle et ustensiles.

Grayne se redresse alors vers la donzelle, approchant une des coupes fumantes.

Alors l'bijou... t'veux savoir ou t'es ?

Une main saisit vivement son visage au niveau des joues comme une pince.


Un indice. La, j'te fait une belle trogne de canard là. Les doigts exercent une série de petites pressions, comme pour faire parler une poupée. R'garde toi hé. Ca t'fait presqu'un bec !

Elle éclate d'un rire sonore. La pièce en semblerai d'un seul coup presque remplie. Grayne rapproche son visage, écartant son bras, le gobelet toujours dans la main.

S'toi qu'à pas compris la belle. S'toi qui va m'dire comment qu'un aussi beau ptit paquet qu'toi il tombe juste devant chez nous.

La donzelle se tourne vers Théo.

L'Arsouille, t'vois, t'as l'oeil. Pour sûr qu'elle est bien propre... Prends toi une coupette s'tu veux. On a pas encore terminé...

Elle se retourne vivement vers la jeune fille.

Toi... Est ce que t'aurait pas par hasard un papa... une maman... Un Onc' une tant' ou j'sais pas quoi... Genre qui t'cherche... Qui s'rait ptet bien content d'récupérer son beau paquet.... Ptet ben que j'vais t'filer une bonne coupette d'vin chaud pour te réchauffer les tripes... Mais j'peux aussi t'la verser sur le minois ? T'en dit quoi ?

Son regard se plante dans le sien, fixant le petit éclat qu'elle n'arrivait pas à identifier. Peur ? Naïveté ? Indifférence ? Elle attend alors un signe, une perche, une réponse, un indice... Et le sourire se replace sur les lèvres.
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Theoderich
    Voilà que la captive émerge enfin, laissant apparaitre sur le visage de l’Arsouille un tout autre sourire qui en disait long sur ses attentions bien qu’il ne ferait rien sans l’accord de Grayne.
    A tous les coups, jamais personne n’était venu lui écarter les cuisses à celle-là, c’est que les pucelles dans son genre se faisaient rares. Bien vite, il chasse cette idée de sa tête avant de se concentrer sur la situation présente.

    Grayne semble peu à peu prendre les choses en mains, voici une situation plus qu’amusante pour le jeunot qui ne cesse de sourire d’avantage.
    Bien droit derrière le fauteuil, tête perchée au dessus de celle de l’inconnue, voilà qu’il attend. Enfin, elle parle et visiblement, celle-ci ne semble pas tout à fait prendre conscience de ce qui pourrait lui arriver.
    Mais la Grayne reprend vite le dessus sur la situation, les choses sont bien vite mises au clair et elle devrait comprendre qu’elle se trouve dans une situation plus que délicate.

    Les paroles fusent, quelques moqueries au passage, si elle a entendu parler des Pics alors elle comprendra elle-même mais les indices sont pour l’heure amplement suffisants.
    Sur invitation, voilà qu’il se saisit de la dite coupette avant de reprendre sa place initiale, bras croisés sur le dossier du fauteuil, sa main portant de temps à autre le liquide jusqu’à ses lèvres sèches.

    L’interrogatoire peut désormais prendre forme comme il se doit de l’être. Cette donzelle visiblement bien mal informée a cru bon de pouvoir sommeiller ainsi dans ce coin de Paris, mauvaise idée en effet.
    Lui faire du mal n’est cependant pas une option, l’Arsouille lui voit cette « rencontre » comme une opportunité ou même un certain butin, encore faudrait-il savoir si elle vaut quelque chose.
    L’idéal serait qu’elle soit la descendance d’une famille de nobliaux et autres culs propres et bien rasés, ainsi l’enlèvement sera proclamé et une demande de rançon à la clé.

    C’est ainsi que l’Arsouille revient alors sur ses idées premières, déterminé à en tirer quelque chose de bon.


    Pis si personne la r’cherche j’pourrai m’occuper d’sa vente, à tous les coups elle doit être pucelle, imagines un peu l’gros lot qu’on pourrait en tirer !

    Ah ça, pour sur qu’une pucelle et jeune en plus de cela ne tiendrait pas longtemps avant de se trouver un tout nouveau propriétaire qui se ferait sans doute une joie de pouvoir la salir à sa guise.
    Le jeunot lui pourrait également se contenter de ceci mais il ne tirerait au final rien de bénéfique pour lui et encore moins pour les autres.
    Ainsi il pense, réfléchit à d’autres solutions mais finalement, c’est peut-être les idées de Grayne qui vont primer avec le fait qu’elle puisse être recherchée…


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Alida.
L’heure n’est plus au repos et aux rêves insensés quoique pour ce qui est de l’insensé, la situation en est farcie. Peu à peu, Alida semble comprendre que ses « hôtes » ne sont pas de charmantes créatures soucieuses de sa santé comme elle a pu le croire quelques minutes auparavant. Quelle sotte ! Elle qui pensait pouvoir partir à l’assaut de Paris avec pour guide une seule carte, cruelle désillusion. Au souvenir de la dite carte, qui en réalité n’était qu’un pâle dessin, les yeux s’assombrissent, contenant une certaine fureur.

Mais cette vague d’émotion laisse vite place à de l’effroi. Sans mot dire, elle observe le visage de la gueuse penché sur elle puis cette main qui se pose sans prévenir sur ses joues pâles et appuie sans délicatesse. Une trogne de canard ? Alida ne réplique pas, trouvant son hôte bien dérangée et … incertaine. En attendant, la flamande réfléchit. Elle se concentre sur une réponse en essayant, en vain, d’oublier sa peur. L’idée de ne jamais pouvoir fuir ce lieu misérable la révulse. Mais l’idée de le quitter morte ne l’enchante pas davantage.

Après une brève hésitation, elle ose la réplique, n’ayant plus le choix.


- Personne ne me cherche, enfin …

Elle laisse durer le suspense, elle sait qu’elle joue son unique carte qui n’est certes pas un as.

- Je peux vous être utile.

Elle a compris que ses geôliers ne sont intéressés que par l’appât du gain, comme tant d’autres dans ces bas quartiers. Alors elle veut bien jouer l’appât si c’est pour rester en vie.

- Je peux entrer dans les beaux quartiers sans que l’on me soupçonne et que la maréchaussée ne m’envoie en séjour dans une geôle. Ou même, je peux servir d’appât, de quelques manières que ce soit. Mais je veux ma part du butin.

Elle s’arrête, les observe. Elle a pris de l’assurance, et cette fois, c’est un air de défi qui peut se lire dans ses yeux. Elle n’a plus rien a perdre.
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