Alida.
Les écus tintent, passant dune main délicate à une autre crevassée par le temps. Les doigts referment agilement la bourse amaigrie par lachat des deux cartes. Lune du Royaume, lautre de Paris. Une bonne affaire, pense-t-elle. Seulement elles sont fausses, dessinées sommairement par un escroc qui fait de son trafic un de ses gagne-pain les plus honnêtes. Déjà, il séloigne, prêt à vendre de nouvelles cartes à des voyageurs ignares et peu méfiants comme notre flamande. Celle-ci se détourne du lieu déchange non sans un fin sourire de satisfaction, déterminée à se rendre rue des Tisserands en dernier souvenir à ses parents, avant de rompre définitivement le lien.
Sa dernière acquisition en main, elle avance sûrement sans se préoccuper de lenvironnement près delle, peu étonnée de senfoncer dans des ruelles de plus en plus sombres et douteuses. Un rat file entre ses jambes. Alors elle lève les yeux sur ce qui lentoure. Un long frisson parcourt le long de son échine. Il existe des lieux semblables à Bruges, mais jamais elle ne sy est trouvée seule. Son regard croise celui dun vieil infirme. Il est adossé à un mur prêt à seffondrer, une canne du moins une branche solide est posée à ses côtés. Il lui manque une jambe. Elle ne sattarde pas, détournant les yeux clairs de la misère. Elle continue à sinsinuer toujours plus loin dans les entrailles de Paris, séloignant par la même occasion des Tisserands.
Le ciel est menaçant. Il va pleuvoir.
Elle sarrête. Sur la carte elle lit « Rue des Tisserands ». Mais de tisserands il n'y a pas. Un soupire s'échappe des fines lèvres, elle a dû se tromper dans les dernières ruelles qu'elle a traversées. Elle a trouvé étrange que la réalité ne coïncide pas exactement avec sa carte d'ailleurs. Nouveau soupire. Elle s'assoit un instant adossée contre un mur, ainsi abritée du vent. Sa longue marche dans les boyaux parisiens l'a épuisée. Carte sur les genoux, elle réfléchit, fronce les sourcils, s'énerve, s'empare rageusement de la carte et la froisse, avant de la jeter loin devant elle. L'espace d'un instant, elle observe cette boule de papier qui roule et s'arrête elle aussi devant un mur.
C'est là qu'elle s'endort. Rue de la Mortellerie.
Il pleut.
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Une idée de RP ? Un MP
Sa dernière acquisition en main, elle avance sûrement sans se préoccuper de lenvironnement près delle, peu étonnée de senfoncer dans des ruelles de plus en plus sombres et douteuses. Un rat file entre ses jambes. Alors elle lève les yeux sur ce qui lentoure. Un long frisson parcourt le long de son échine. Il existe des lieux semblables à Bruges, mais jamais elle ne sy est trouvée seule. Son regard croise celui dun vieil infirme. Il est adossé à un mur prêt à seffondrer, une canne du moins une branche solide est posée à ses côtés. Il lui manque une jambe. Elle ne sattarde pas, détournant les yeux clairs de la misère. Elle continue à sinsinuer toujours plus loin dans les entrailles de Paris, séloignant par la même occasion des Tisserands.
Le ciel est menaçant. Il va pleuvoir.
Elle sarrête. Sur la carte elle lit « Rue des Tisserands ». Mais de tisserands il n'y a pas. Un soupire s'échappe des fines lèvres, elle a dû se tromper dans les dernières ruelles qu'elle a traversées. Elle a trouvé étrange que la réalité ne coïncide pas exactement avec sa carte d'ailleurs. Nouveau soupire. Elle s'assoit un instant adossée contre un mur, ainsi abritée du vent. Sa longue marche dans les boyaux parisiens l'a épuisée. Carte sur les genoux, elle réfléchit, fronce les sourcils, s'énerve, s'empare rageusement de la carte et la froisse, avant de la jeter loin devant elle. L'espace d'un instant, elle observe cette boule de papier qui roule et s'arrête elle aussi devant un mur.
C'est là qu'elle s'endort. Rue de la Mortellerie.
Il pleut.
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