Axelle
« Et je resterai là jusquà ce que vous vous endormiez, alors quand vous serez au plus profond de vos rêves et que vous ne vous rendrez même plus compte de mon existence, je partirai rejoindre mon poste
»
Sil y avait bien une chose à laquelle la Bestiole se refusait, si grande lenvie fut-elle, cétait de quémander, avilit trop longtemps à faire la manche pour sy salir encore. Le hochement paresseux de sa tête caressa les lèvres du brun qui sattardaient à sa tempe, profiteuse désinvolte des cajoleries appliquées, oubliant presque sa demande camouflée. Elle samusait dêtre traitée comme une princesse, et malgré ses habitudes et ses humeurs le plus souvent frustres, sen gorgeait jusquà plus soif, se fortifiant un peu à chaque attentions raffinées la berçant.
Demain serait une journée laborieuse. Demain, elle réfléchirait. Demain, elle comprendrait certainement combien il avait raison dagir ainsi à cet instant précis. Maintenant, lapaisante somnolence de son esprit lui interdisait de percevoir combien ce refus, qui aurait pu la vexer, était au contraire lattitude la plus déférente quAlphonse puisse avoir à son encontre. Ses bras remontèrent aux épaules généreuses et sy nouèrent durant le court moment où il la porta sur la couche fraiche et blanche, furetant un dernier instant dans son cou pour respirer son parfum musqué qui prenait racine dans sa mémoire. Demain aussi, certainement, sen voudrait-elle de sêtre laissé aller. Non pas de la fièvre partagée, mais pour la tiédeur quelle avait osé demander, dévoilant sa faiblesse bien plus quelle naurait du. Bien plus quelle ne le voulait. Le chemin était encore long pour gommer définitivement ce quelle était. Une amoureuse malgré ses airs farouches. Lamour ne se laisserait pas quitter en badinant. Le manque serait gouffre infernal que seul le temps, armé jusquaux dents de volonté, saurait faire taire faute dêtre nourri et effilocherait peu à peu.
Demain, elle avancerait encore sur ce chemin, demain son sourire serait plus facile, et après demain, peut être rirait t-elle de bon cur, un peu. Mais demain était un autre jour, et là, pelotonnée dans les bras d'Alphonse, ses pensées sévaporaient doucement sous le voile du repos, sa main distraitement posée sur le flanc qui la veillait.
« Préférez-vous comptez les moutons ou bien les taureaux? »
Des taureaux noirs et des chevaux blancs. Elle sourit insensiblement quand le goût du sel sinvitât sur ses lèvres, les caresses dAlphonse prenant des airs de rayons de soleil chauffant ses épaules. Ses oreilles bourdonnaient de rires denfants excités à fuir un épervier qui ne volait pas plus queux, mais courait comme un dératé dépité, la mine triste et transpirante dêtre trop lent pour pouvoir attraper la moindre proie. Elle remonta ses paupières lourdes et bleutées vers Alphonse dont la cascade de mèches brunes estompait les traits charmeurs.
Vos grains dbeauté, qujen oublie pas la prochaine fois qujvous peindrai souffla telle, la voix voilée mais posée, et quand les mèches sécartèrent dévoilant le regard, sans sêtre aperçue que le sien sétait déjà éteint, cest des yeux trop bleus quelle découvrit plongés dans un halo solaire, la lippe rieuse et juvénile de son frère qui lui tendait la main, linvitant dans une course folle que plus jamais il ne perdrait.
Et déjà perdue dans dautres bras, la respiration profonde et régulière elle égraina presque indistinctement.
Un deux trois . Partez...
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Sil y avait bien une chose à laquelle la Bestiole se refusait, si grande lenvie fut-elle, cétait de quémander, avilit trop longtemps à faire la manche pour sy salir encore. Le hochement paresseux de sa tête caressa les lèvres du brun qui sattardaient à sa tempe, profiteuse désinvolte des cajoleries appliquées, oubliant presque sa demande camouflée. Elle samusait dêtre traitée comme une princesse, et malgré ses habitudes et ses humeurs le plus souvent frustres, sen gorgeait jusquà plus soif, se fortifiant un peu à chaque attentions raffinées la berçant.
Demain serait une journée laborieuse. Demain, elle réfléchirait. Demain, elle comprendrait certainement combien il avait raison dagir ainsi à cet instant précis. Maintenant, lapaisante somnolence de son esprit lui interdisait de percevoir combien ce refus, qui aurait pu la vexer, était au contraire lattitude la plus déférente quAlphonse puisse avoir à son encontre. Ses bras remontèrent aux épaules généreuses et sy nouèrent durant le court moment où il la porta sur la couche fraiche et blanche, furetant un dernier instant dans son cou pour respirer son parfum musqué qui prenait racine dans sa mémoire. Demain aussi, certainement, sen voudrait-elle de sêtre laissé aller. Non pas de la fièvre partagée, mais pour la tiédeur quelle avait osé demander, dévoilant sa faiblesse bien plus quelle naurait du. Bien plus quelle ne le voulait. Le chemin était encore long pour gommer définitivement ce quelle était. Une amoureuse malgré ses airs farouches. Lamour ne se laisserait pas quitter en badinant. Le manque serait gouffre infernal que seul le temps, armé jusquaux dents de volonté, saurait faire taire faute dêtre nourri et effilocherait peu à peu.
Demain, elle avancerait encore sur ce chemin, demain son sourire serait plus facile, et après demain, peut être rirait t-elle de bon cur, un peu. Mais demain était un autre jour, et là, pelotonnée dans les bras d'Alphonse, ses pensées sévaporaient doucement sous le voile du repos, sa main distraitement posée sur le flanc qui la veillait.
« Préférez-vous comptez les moutons ou bien les taureaux? »
Des taureaux noirs et des chevaux blancs. Elle sourit insensiblement quand le goût du sel sinvitât sur ses lèvres, les caresses dAlphonse prenant des airs de rayons de soleil chauffant ses épaules. Ses oreilles bourdonnaient de rires denfants excités à fuir un épervier qui ne volait pas plus queux, mais courait comme un dératé dépité, la mine triste et transpirante dêtre trop lent pour pouvoir attraper la moindre proie. Elle remonta ses paupières lourdes et bleutées vers Alphonse dont la cascade de mèches brunes estompait les traits charmeurs.
Vos grains dbeauté, qujen oublie pas la prochaine fois qujvous peindrai souffla telle, la voix voilée mais posée, et quand les mèches sécartèrent dévoilant le regard, sans sêtre aperçue que le sien sétait déjà éteint, cest des yeux trop bleus quelle découvrit plongés dans un halo solaire, la lippe rieuse et juvénile de son frère qui lui tendait la main, linvitant dans une course folle que plus jamais il ne perdrait.
Et déjà perdue dans dautres bras, la respiration profonde et régulière elle égraina presque indistinctement.
Un deux trois . Partez...
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