Afficher le menu
Information and comments (7)

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP] Tant va la cruche à l'eau qu'à la fin...

Anatole.
- Laissez-nous, je vous prie.

Tirant doucement la porte derrière lui, Anatole tira machinalement sur sa veste avant de descendre les quelques marches le ramenant à la salle principale de la taverne. Regardant machinalement par la fenêtre, il constata qu’il pleuvait, ce qui le ramena à ce constat inéluctable : la Bretagne, en hiver, c’est à déconseiller aux âmes désespérées. En plus, c’est complètement pourri niveau ensoleillement.

Des mois qu’ils étaient ici, d’abord dans le but de «sauver Doudinet» puis de « conquérir la Bretagne » avant de «trouver un prince ou deux histoire de remplir le CV» et finalement de «sauver les plus nécessiteux en leur offrant notre condescendance exacerbée» et toujours «d’établir notre domination mondiale sur le peuple qui ne nous mérite pas». Rien de bien nouveau, donc, pour les poneys, la seule modification du programme depuis des années ayant été l’intitulé de la région à conquérir. Mais allez savoir pourquoi, cette fois-ci, quelque chose avait changé. L’âge, sans doute, même si ce sujet restait absolument tabou chez les poneys roses, l’ensemble ayant longuement débattu du sujet pour établir qu’il était inconcevable qu’ils dépassent la « fraîcheur de 19 printemps », quand bien même certains membres finissaient par clairement avoir vécu 2 fois ladite fraîcheur. L’âge ou alors l’alcool. On pouvait trouver un alcool absolument correct en Bretagne et pour sa part, sa maîtresse avait dans ses caves personnelles d’absolus chefs d’œuvre en vins de toute origine, mais la mirabelle qui l’avait soutenue pendant des années était désormais finie, et rien n’indiquait qu’une nouvelle cargaison arrive. Pendant pas loin de trois semaines il avait accompagné les femmes de marin guettant leurs époux sur le port, scrutant l’horizon à la recherche d’une voile signalant l’arrivée d’une cargaison mais rien, rien. A part des sardines et des crabes, ces incapables étaient infichus de ramener un truc à boire digne de ce nom. Et en plus les mouettes visaient sacrément trop bien.

De toute façon, cela n’était pas vraiment le problème principal du moment, même si évidemment, cela en rajoutait sur les nerfs. Non, la situation était pire, bien pire que ça. Tout d’abord la maladie qui pour une fois (un dieu compatissant ?) avait cloué au lit la brune pendant des mois. Quoiqu’inquiétants, ce furent définitivement les plus beaux jours de la vie d’Anatole, la vicomtesse ayant plongé dans une espèce de sommeil profond, l’empêchant de parler, hurler ou réclamer quoique ce soit pour la première fois depuis son acquisition du langage (acquisition que l’on dit « beaucoup trop précoce » soit dit en passant). Les médicastres appelés au chevet furent unanimes : il avait une chance de pendu, car rien n’expliquait ce silence et ce sommeil, mais « putaize de kerbordel, ça arrivera p’t’être pas 2 fois dans votre vie un truc comme ça, piochez donc dans ce tonneau, ça m’a l’air d’un bon bourgogne ». Evidemment, en y repensant, il aurait dû réagir plus vite, soit en posant une bonne fois pour toute un coussin sur sa tête pendant ½ heure histoire d’être sûr, soit en prévenant sa famille ou ses proches pour se débarrasser du problème mais, voilà, il était homme, il était faible et la perspective d’être tranquille pendant plusieurs mois l’avait un peu écarté des réalités.

Alors oui, ce fut un peu dur quand elle se réveilla. Pour lui, pas pour elle. Elle, même faible et coincée au lit, elle aurait pu retrouver toutes ses forces en deux temps trois mouvements, mais pour lui le réveil fut plus brutal. Surtout quand elle lui demanda d’ouvrir le courrier. Oui, évidemment, ouiiiii, il aurait pu le faire pour s’occuper entre deux promenades sur les quais, mais pouvez-vous seulement imaginer ce que c’est que de profiter pleinement de son temps, de pouvoir décider le matin même de ce que l’on fera l’après-midi, voire même de rester au lit toute la journée pour terminer enfin l’exégèse de Saint Christophin sans être interrompu par des « Anatoooooooooooole ! Mon ruban ! J’ai perdu mon ruban rouge ! Hiiii ! Je suis défigurée à vie ! » ? Non, sans doute pas. Alors oui, c’est vrai, il aurait pu tiquer en voyant les sceaux de certains expéditeurs mais bon, que voulez-vous, pendant ce temps là on lui proposait de découvrir la pêche à pied et le beurre demi-sel alors chacun ses priorités, hein.

De toute façon, les ¾ du courrier étaient inintéressants. Blablabla-élisez-votre-maire, blablabla-une-bretagne-unie, blablabla-c’est-la-guerre, bref que des nouvelles clairement oubliables. Et soyons honnêtes, même éveillée, elle aurait balancé tout ça au feu. Alors bon, d’accord, oui, certes, éveillée, elle aurait surveillé pour savoir si son allégeance était bien parvenue en Périgord. Mais bon, il l’avait envoyée pour elle, non ? Et d’habitude les pigeons étaient fiables. Alors à quoi bon surveiller ? Et puis le comte était un homme intelligent, jamais il n’irait retirer les titres de quelqu’un de malade sous prétexte que l’allégeance n’était pas arrivée, hein ? Non, ces choses là arrivaient quand on avait un régnant absolument mesquin et étriqué d’esprit, mais là il n’y avait pas de risque. Ha ha. Non parce qu’à la réflexion c’était amusant, quand même, non ? Rayer des années de travail en une phrase, sans même prendre le temps de se renseigner sur sa situation, c’était un tantinet comique, non ? Destituée en moins de temps qu’il n’en faut pour dire « mirabelle »… Destituée de ses titres les plus chéris, de ceux qu’elle avait arrachés à son mari mourant, organisant de grandes soirées « poules et poneys » et dépensant sans compter pour repeindre ses fiefs tout en rose. Destituée de ce qu’elle avait fait rayonner partout sur son passage, des tavernes de Bourgogne en passant par des tournois de Genève jusqu’au Louvre… Bon mais ce n’était pas comme si c’était toute sa vie, hein ? Elle avait encore de la mirabelle. Ah non, tiens. Bon mais… oui, bon…

Autant le dire tout de suite, elle n’avait pas pris la nouvelle avec beaucoup d’enthousiasme. Oui, certes, elle avait eu une espèce d’attaque qui l’avait de nouveau laissée catatonique pendant quelque temps, les yeux ouverts plein d’effroi sur le mur de la taverne. Pendant ce temps là, il avait surveillé, histoire de voir si quelqu’un à l’hérauderie allait s’étonner de la situation, ou même si quelqu’un allait juste se renseigner sur ce qui l’avait rendue muette pendant des mois, mais bon, peut-être était-ce une justice divine mais personne n’avait bougé le petit doigt. Il avait tenté plusieurs techniques, du réconfort « allez, il y a plein de nobles à dévaliser par ici, allez savoir, vous serez peut-être princesse pour le début d’année » à la raison provocatrice « il y a quand même une justice, personne ne pouvait décemment vous prendre pour une vicomtesse quand vous vous baladiez en petite tenue dans les concours d’élevage de poules hein ». Rien, pas une réaction, pas de petit mouvement nerveux au coin de l’œil. De nouveaux jours de silence mais beaucoup plus inquiétants, ceux-là. Alors oui, encore une fois, oui, il aurait pu prévenir les poneys, créer une alerte nationale « poney en détresse », mais… vous auriez vu ces couchers de soleil silencieux sur la côte, sincèrement, vous aussi vous auriez repoussé au lendemain. Et puis bon, c’est bien connu, c’est increvable, les poneys, il leur faut juste un peu de temps pour digérer.

D’ailleurs, elle avait fini par émerger, hein. Ce matin, il l’avait trouvée assise dans le lit, regardant ses mains fixement mais avec un rien de décidé qui l’avait un peu rassuré. Une brune décidée, c’était le retour des aventures de poneys. D’ailleurs, elle l’avait surpris en lui demandant de noter ce qu’elle avait à lui dire, mais rien de grave, c’était du grandiloquent classique et sans doute juste la preuve qu’elle réalisait qu’une nouvelle ère s’ouvrait. Et d’ailleurs, dès demain, il écrirait aux poneys pour leur raconter un peu la situation et ils trouveraient bien de quoi le remettre d’aplomb. Une invasion de l’Angleterre ou l’achat d’un bateau pour pirater les côtes de Guyenne (parce que si on ne peut plus s’amuser avec la Guyenne alors à quoi bon, hein, je vous le demande ?)… Là, elle était un peu sous le choc, d’ailleurs elle avait demandé un pichet d’eau, sans même préciser « de vie », mais ça allait lui revenir et puis dès qu’elle réaliserait que la servante n’était pas habituée, elle hurlerait au meurtre en faisant des signes de choppe d’horreur, il la connaissait par cœur. Non, là, honnêtement, ce qu’il fallait faire, c’était profiter une dernière soirée d’un peu de tranquillité en feuilletant l’excellente analyse liturgique des apophtegmes de Saint Ursin des Carpates au coin du feu. Et demain serait un nouveau jour, plein de poneys roses. Mais d’abord une tartine de beurre salé.
.mahaut.
- "Prenez de tres-fort vinaigre, quatre liures de chaulx blanche deux liures, & les melfes ensemble, & les laiffes par quatres iours & le quint iour mettez ces chofes en alambic de verre, & diftillee, & gardes bien l'eau : puis prenez du fel &..."
- Messire Anatooooole !
- Ouiiii ? "du fel & urine de porc auec inde alexandrin i lib de fel armoniac". De Fel armoniac ? A votre avis, c'est quoi, du sel avec de l’ammoniaque ou du sel avec de l'Armagnac ?
- MESSIRE ANATOLE !
- Oui ouiiii ! Réfléchissons... Déjà, l'urine de porc ça devrait nous mettre sur la piste, voyons...
- MESSIRE !
- Raaah, ouiii, calmez-vous enfin, comment voulez-vous que j'avance à la transcription de ce livre enfin ! Déjà que je ne sais toujours pas si c'est un livre de médecine ou de cuisine, hein...
- C'est que...


Anatole leva les yeux et regarda le jeune garçon préposé aux écuries, aux cuisines, aux courses urgentes en ville et au service. A tout, quoi. Échevelé, celui-ci le regardait avec une pointe de panique sur son visage. Peu habitué à faire cet effet là aux gens, fussent à de jeunes garçons impressionnables, il leva les yeux de son livre et soupira.

- Oui ?
- La... La dame, là haut...
- Oui, oh, dame est un bien grand mot mais soit. He bien ?
- Elle... Elle est bleue.
- Ah, oui. Sa robe de deuil. Elle est persuadée que le deuil se porte en bleu parce qu'à la base elle ne porte que du rose. Cherchez pas, et ne la lancez surtout pas sur le sujet, après elle s'emballe et c'est toute une histoire pour l'arrêter.
- M'ssieu Anatole, non, c'pas ça. Elle est bleue, j'veux dire... Entièrement bleue, quoi...


Il reposa son livre et fixa le jeune homme. Manifestement, ce dernier se refusait à plus d'explications. Avec sa main, il se contentait de montrer son visage, toujours effrayé.

- Ah. Je vois. Elle s'est mise dans le maquillage. Ça devait finir par arriver, je crois. Vous auriez du linge propre et du lait ? On va aller la persuader que ça lui va bien mais qu'il faut réserver ça aux moments importants. C'est pas gagné mais il faut garder espoir, parfois. De bonnes choses peuvent finir par arriver.


Toujours grelottant de peur, le jeune garçon hocha la tête et se hâta de préparer une écuelle de lait et un torchon presque propre. Se mettant debout en soupirant, Anatole lui fit signe de le suivre dans les escaliers. Arrivés devant la porte, il tira sur sa tunique et se prépara à appuyer sur le loquet quand il entendit un gémissement derrière lui. Sans même se retourner il entendait les genoux du gamin s'entrechoquer.

- Aristote, c'est si affreux que ça ? C'est le trait de crayon sur la paupière, c'est ça ? Des mois qu'elle en parlait. Jusqu'à présent on avait toujours réussi à lui trouver des maquilleurs professionnels mais j'imagine qu'ici elle s'est dit que c'était le moment où jamais de se lancer. Bon. Ecoutez, si vous voulez, fermez les yeux, vous êtes jeune encore, il faut vous préserver des horreurs. Je vais entrer. Dame Mahaut !

Il poussa la porte et s'avança. Surpris par le silence, il avança. La connaissant, elle allait l'accueillir avec un "tadaaaaam" fracassant et d'ailleurs il finirait comme ça, littéralement, fracassé. Il fit trois pas vers le lit et se pencha.

- Dame Mahaut, il va sans dire que votre ramage ne peut se limiter à votre bramage mais sincèrement, je doute que le moment soit bien choisi pour vous lancer dans le maquillage néo-gothique. Vous n'ignorez pas que nous sommes ici en Bretagne, lieu bien connu pour ses croyances et le jeune homme de ce matin est très impressionnable, encore un peu et il vous aurait prise pour un monstre et...


Immobile, il resta la main suspendue sur le rideau de lit. Finalement, le gamin n'avait rien exagéré. Elle était... bleue. Un poil trop bleu, notamment sur le visage, le cou, les mains, les pieds, bref, toutes les parties naturellement couleur chair. Autre indice inquiétant : elle ne disait rien.


- Dame Mahaut... ?
- Elle est bleuuuuuuue !
- Oui. Ouiouiouiouioui. Bleue. Dame Mahaut ! Allons allons, le deuil ce n'est bien que quand on hérite, vous me l'avez assez répété. Debout !
- Elle est bleuuuuuue !
- DAME MAHAUT ! Ce n'est vraiment, mais alors vraiment pas charitable, vous savez, non pas que j'attende de la charité de votre part mais quand même, un certain standingue, quoi.
- Elle est bleuuuuuuuue !
- Dame... Euh... Dites ? Vous êtes encore là ?
- Elle est bleuuuuuue !
- Oui, bon, calmez-vous. Regardez, elle a dû retomber en catatonie, elle a encore un verre à la main.
- Elle est...
- Bleue, oui. Le froid peut-être ? Bon, remettez une bûche, je vais remonter une couverture.

S'empêchant de réfléchir et d'admettre ce que son cerveau et le gamin ne cessaient de lui hurler (rappel : "elle est bleuuuuue !"), il se pencha et attrapa le verre qu'elle tenait encore à la main. Le reniflant rapidement, il le reposa sur la table proche et s'activa. Inconsciemment, il sentait qu'une partie de son cerveau venait de s'allumer et clignotait de toutes ses forces pour lui faire passer un message mais rien à faire.

- Bon bon bon... alors... On va...
- Elle est...
- Oui, voilà, descendez, vous nous serez plus utile en bas, voilà.


Le gamin déguerpit en courant, le laissant seul près de la brune, désormais bleue. Respirant un bon coup, il resta malgré tout un instant les yeux dans le vide, posés sur le pichet et le verre vide posés à proximité. La partie clignotante de son cerveau se mit alors à passer en mode "sirène" et dicta à sa main de reprendre le verre et de le ramener près de ses narines pour un dernier examen complémentaire.
Et là, la lumière fit enfin son trajet jusqu'à son cerveau. De l'eau. Elle avait bu de l'eau. Un plein pichet.Uun plein pichet d'eau. Elle. Sainte Boulasse réincarnée, celle qui disait qu'elle ne pouvait pas entrer en contact avec ce genre de liquide pour cause d'incompatibilité d'esprit éthylique. Elle avait bu un pichet d'eau et... elle était morte.

Réalisant enfin la réalité, il la regarda étendue dans le lit. Elle avait mis sa plus belle robe de deuil, mis ses plus beaux bijoux, avait heureusement omis la case maquillage-façon-cagole et... s'était tranquillement suicidée en buvant de l'eau. Voilà. C'était aussi simple que ça. Sainte Boulasse n'était plus réincarnée.

Il s'assit sur une chaise proche et resta à la regarder sans rien dire. Elle n'était plus là. Et en plus elle était bleue.
Anatole.
Assis les yeux fixés dans le vague, Anatole tâchait de retrouver ses esprits mais rien à faire, la masse de souvenirs était trop forte. De temps en temps, il levait une main pour effleurer le verre d'eau vide mais celle-ci retombait vite sur ses genoux. Morte. Alors là, là... Celle-là, il ne l'avait pas vue venir. Morte. Des années à hurler, à se démener pour dix pour finalement mourir en Bretagne. Avec de l'eau en plus. A vrai dire, il ne savait pas trop comment réagir. Devait-il pleurer ? Non, quand même pas, ça serait suspect. Sauter de joie ? Ben techniquement, il pouvait, mais peut-être faudrait-il attendre un endroit un peu plus esseulé pour ça, rapport au fait qu'elle n'était même pas encore froide. Devait-il prévenir quelqu'un ? Un médicastre ? On disait qu'ils étaient nettement plus utiles qu'avant. Non, si ça se trouve, ils seraient capables de la ranimer, quelle horreur. Bon alors sa famille ? Houla. Non, si quelqu'un devait fixer Valnor ou Elayne en leur apprenant la mort de la quiche, il valait mieux que ce soit quelqu'un au sphincter moins délicat. Bon ben... Les poneys. Mais il fallait leur annoncer la chose de façon... comment dire... délicate ? Les préserver, voilà. Bien.

Il se leva et prit son matériel d'écriture posé la veille à proximité. Comment procéder ? Des années qu'il n'avait écrit que sous sa dictée...


- Bien. Voyons. De nous, Mahaut de Nab... ah oui, non. Hu hu. Non. De... Ben d'Anatole. De... Anatole, voilà. Ensuite.... A qui j'envoie ça d'abord ? Si j'envoie ça à l'autre blonde, elle va rappliquer piquer tout le fric avant d'annoncer la mort et résultat, tintin pour le testament... Si j'appelle l'autre curé... Même chose mais en plus il mettra du gras de saucisson partout. Dame Erwelyn ! Voilà, elle, elle est un peu fragile du ciboulot mais elle saura quand même quoi faire. Alors, à vous, dame Erwelyn de... euh... femme de Vaxilart... toussa toussa... "Chère dame. Je ne saurai trop vous décrire aujourd'hui la joie*ratures* le chagrin qui est le mien. Ce midi*ratures* matin, aux premières heures du jour, j'ai trouvé la chieuse*ratures* votre amie très chère dans son lit." Bon, comment je lui dis ça, maintenant, moi ? "Malgré tous les soins que nous lui avons apportés ces derniers mois, et malgré la paix royale qu'elle nous a foutue*ratures* nos prières, dame Mahaut a rendu son dernier soupir dans la nuit, faisant moult actes de contrition avant de rencontrer notre Seigneur tout puissant*ratures*." Non, ça, elle n'y croira jamais. "J'ai tenté mon maximum pour la faire revenir à nous mais rien n'y a fait, le destin s'acharnait." Hu hu hu. "Vous êtes la première personne que j'informe de cette désastreuse nouvelle et vous imaginez combien elle me ravit*ratures* bouleverse. Je ne sais que faire actuellement, mes sens me dictant de me barrer tranquillement faire une bonne petite promenade sur la plage*ratures* de me couvrir les cheveux de cendre et de maudire le sort qui s'acharne sur une aussi chieuse*ratures* grande personne mais je sens et je sais que je dois rester fort, au moins jusqu'à la lecture du testament et après youpla, plus d'Anatole en vue*ratures*. Je me tourne donc vers vous, c'est dire si je suis en crise, et attends vos instructions auprès d'elle. Soyez assurée que les meilleurs soins seront apportés à sa dépouille, même si on sait que personne veut la toucher, même son ex-mari a préféré mourir*ratures*. Avec toute ma compassion, votre dévoué, Anatole."

Satisfait, il leva la lettre devant la lumière blafarde de la fenêtre. Quelques rayures mais rien de gênant, les gens étaient habitués à ce qu'elle change d'avis en cours de phrase alors même morte, ça ne changeait pas grand chose. Consciencieusement, il scella la lettre et fit mander un pigeon express. Humant l'air qui montait de la salle il eut enfin la sensation qui lui avait manqué depuis tant d'années. Celle de la liberté. Qu'il était doux, ce parfum, surtout si c'était bien un ragoût de lièvre qu'il sentait mijoter en bas... Le courrier parti, il serait officiellement démis de ses obligations et n'aurait qu'à tenir jusqu'à l'enterrement pour donner l'illusion de peine et après, à lui la belle vie ! Il se permit enfin un petit sourire en regardant vers le lit. Enfin !
See the RP information
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)