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[RP] - Délivre nous du Mal.

Etincelle_funebre


Les racines de notre civilisation puisent leur source dans le terreau fertile de l’irrationalité, et c’est donc ainsi que l’on peut expliquer la scène qui suit dans la chambre d’un hôtel particulier nivernais.

La neige tombe mais on ne la voit pas à travers les carreaux de verre trouble couverts du givre nocturne. Pourtant, elle le sait, et pour la première fois peut-être, elle se réjouit de ce qu’elle voit. Les toits couverts de neige, l’atmosphère ouatée comme étourdie par l’arrivée de l’hiver, lui est comme un baume, et lui ferait presque oubliée la plaine sanglante où elle a passé les dernières années. Ils ne lui ont pas menti, une éternité de souffrance voilà ce qui l’attend, mais cette nuit, elle y échappe, et c’est presque fébrile qu’elle découvre la chambre du vice-primat et l’homme endormi dans sa couche. Ils n’ont pas changé, ni lui, ni elle. Quelques détails peut-être.. Il y a au coin des yeux de l’Alençonnais quelques rides qui n’y étaient pas avant, les cheveux longs sont plus clairs que dans ses souvenirs, mais elle ? N’a-t-elle pas changé ? Le teint est plus clair, cadavérique même, on y devinerait presque les veines sous la peau translucide, les yeux brillent d’une haine qui n’a aucune commune mesure avec celle qui l’animait auparavant, mais elle n’a pas changé, la haine est plus forte chez elle que chez les autres, et c’est ce qui la préserve des membres arrachées, à peine si les pointes de ses cheveux sont abimées, il s’agit toujours du même rideau de soie noire qui accentue encore plus la minceur de son corps.

Sur la couche, elle s’assied dans un bruit mat que viennent taire les couvertures quand la robe noire se froisse, les mains fines aux poignets sertis de longues estafilades se saisissent du visage du prélat et les lèvres froides s’apposent dans un souffle sulfureux sur son front.


-« J’imaginais la chambre d’un homme d’église plus dénudée.. »

Et de se repencher en arrière pour le considérer avec un sourire amusé.

-« Bonsoir mon père confesseur.. »

Je t’avais manqué ?
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Fitz
Les nuits étaient les uniques moments paisibles, ces derniers temps, lors desquels le prélat pouvait se permettre une certaine liberté, un relâchement total et un calme apaisant...
La Bourgogne le tuait à petit feu. La Bourgogne et ses paroissiens. La Bourgogne et son Roy.
Chaque jour lui rappelait avec une cruauté infinie à quel point il avait failli à sa tâche de guide spirituel : l'hérésie pullulait.

A l'heure où son cœur n'avait pas encore fait faux bond face à une armée lui reprenant de force son si cher palais épiscopal et son trousseau de clés étiqueté Saint-Sylphaël, l'évêque sommeillait dans un lit quelconque, rêvant d'un Aristote vêtu de rose et chantant une apologie d'Eusaias...

Son inconscient le gardait encore profondément endormi lorsqu'un bruit sonna dans la petite chambre. Mais un frisson le parcourut alors que son front se refroidissait soudainement sous l'effet d'une brise fraîche mais incongrue.
Marmonnement, couverture relevée, puis lente intégration au cerveau : du vent dans une pièce fermée.
Les yeux papillonnent et se calent sur une présence vaporeuse.

A nouveau, lente intégration par les quelques neurones réveillés à cette heure : cheveux longs, sombres, encadrant un visage pâle mais ô combien familier, et surtout,
surtout, ce sang perlant le long de ces fins poignets.
Et avant toute tentative d'émettre un son quelconque, le prélat se relève brutalement en évoquant un geste de recul.


Mon Dieu !

Ah bah oui, la première allégeance va toujours au Très-Haut...

A.. Aléanore ? Ma Fille, est-ce bien toi ?

Quels étaient ses premiers sentiments ?
Peut-être de la peur face à une présence fantomatique, ou de la tristesse au souvenir de cette jeune femme, ou de la culpabilité à l'idée des souffrances subies sur cet enfer lunaire et qu'il a autorisées, ou encore de l'affection enterrée mais refaisant surface ?

On croirait rêver.

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Absent jusqu'au 27 juillet compris !
Etincelle_funebre


-« Non ! C’est le Pape ! »

Dans la vie, faut avoir le sens de l’humour. Dans la mort aussi, du coup.

-« En plus jeune, plus belle et plus morte. Evidemment. »

Evidemment. Cela coule de source. Elle fait de l’humour et lui en face, il panique. Vilaine Aléanore qui se ressaisit l’espace d’un instant avant de lui sourire.

-« Ce n’est qu’un rêve. Rien qu’un rêve, d’ici une heure tout au plus, tout sera fini et vous pourrez redormir sereinement. Vous dormez très bien d’ailleurs. Vous avez l’air détendu. Cela change. »

Et mine de rien, est-ce que ce n’est pas un peu de sa faute, cet air angoissé qu’il a ? Bah.. Si elle se remettait en question, elle ne serait pas en Enfer Lunaire à croupir pour expier ses péchés bien trop nombreux. Mais elle y est, et elle ne regrette rien ou presque.

-« J’aurais peut-être du vous écouter. Ca n’a rien d’agréable l’Enfer. Je ne souhaite à personne, ou peut-être à Clodeweck et tous ses amis. Ils y auraient leur place, vous savez. »

Elle est sérieuse en plus.

Le regard est attiré par les poignets puis se pose sur lui. C’est un rêve et tout est possible même effacer l’irréparable. La peau redevient blanche, peut-être plus que de son vivant, mais les dégâts disparaissent, ceux-là sur lequel il a fermé les yeux, les sillons qu’elle a creusé dans sa chair pour tuer dans l’œuf les accusations de mauvais hommes et se tuer.

Calmement, elle considère la chambre autour d’elle, comme si sa présence était tout à fait naturelle et devait être acceptée en ce sens.


-« Je vous ai manquée ? »

Ca ne se pose pas comme question Aléanore !

-« Je me suis toujours demandée ce que vous pouviez avoir en commun avec tous ces abrutis qui se prétendent hommes d’église et ne sont qu’hommes du Sans-Nom. »

Rien.
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