Celle qui était terrassée par la fièvre

Réveil douloureux

Ils étaient arrivés à Fougères, en Bretagne, de nuit. Le voyage s'était bien passé, en amoureux... et ils avaient pris une chambre en auberge. Kem et Exael aimaient camper en plein air, mais de temps en temps, ils prenaient une chambre, qui permettait le luxe de prendre un bain chaud. Un bon moyen de se détendre...
Cette nuit là, Kem fit un cauchemar. Elle revivait, encore et encore, les terribles évènements vécu avec la griffe, le groupe de mercenaire qui l'avaient retenue prisonnière quatre ans. Elle se réveilla perclue de douleurs, comme ces fameux réveils douloureux lorsqu'elle avait été rouée de coups ... Exael l'avait réconfortée, lui murmurant à l'oreille de douces paroles. Kem tremblait de fièvre. Aussitôt, il alla quérir un médecin ....

Enfermée...

Kem était comme enragée dans sa chambre. Elle attendait de voir le médicastre ... Exael s'occupait d'elle, avec douceur. Kem le lui rendait mal, et ils finirent par se disputer. Elle voulait absolument sortir, et Exael, avec douceur et fermeté, lui interdisait. Elle regretta aussitôt ses dures paroles... Elle ne supportait pas d'être enfermée, entravée. Il le savait, heureusement. Elle restait une louve sauvage... quel seul un renard avait pu apprivoiser. Ils se réconcilièrent vite, La jeune femme était mortifiée d'être ainsi avec celui qu'elle adorait plus que tout... Elle se lova dans ses bras, se confondant en excuses, l'embrassant... Puis enfin, elle avait pu avoir sa potion, qui faisait effet. Sa fièvre tomba, la douleur disparu... Pour combien de temps?

Il les avait vu. Filius n'avait pas menti. elle était bien à lui... Filius le désormais manchot n'avait pas survécu longtemps. Il les avait épié, sa catin et son amant. Il la possédait bel et bien. Il avait su son nom, Exael. Et Exael lui avait pris sa Kem. De rage, Magnus avait brisé la nuque de Filius d'une main puissante. Il passa ses nerfs avec son épée contre un arbre proche. Lorsque sa colère se fut calmée, il ressassa encore tous les détails arrachés à Filius. Les gestes amoureux, les regards. Les paroles. Il lui avait tout dit.

Et Magnus souffrait. Il la voulait de la même manière. qu'elle le regarde comme elle le regarde lui. Pas avec ce regard dégouté, ce regard de défi ...Qu'elle lui fasse ce qu'elle lui faisait. Qu'elle lui dise les mêmes mots d'amour. Il voulait tout. Il avait eu tort... Il n'y connaissait rien. Peut être lui pardonnerait-elle? Du moins ... peut être reviendrait-elle. Une fois de retour, il ne la laisserait plus s'échapper...Peut importe s'il lui disait la vérité. Il lui dirait ce qu'elle voulait entendre. Il prit la plume

Deux lettres, deux douleurs.

Kem sentit quelque chose la pincer. Un corbeau, celui de Magnus. Qui portait une lettre, adressée à elle. Jamais Magnus ne s'était adressée à elle. Il s'était servie d'elle, l'avait battue, l'avait marquée. Mais jamais il ne lui avait écrit. Un pendentif était joint au vélin. Elle le prit du bout des doigts pour l'observer. Il était de fort mauvais goût, un simple médaillon d'argent. celui la même dont elle avait porté la marque sur l'épaule. Il l'avait chauffée au rouge, et l'avait appliquée contre son épaule. Il avait ri, tandis qu'elle hurlait comme une louve. jusqu'à s'en casser la voix... Jamais elle n'oublierai une telle douleur.



Elle soupira, quel imbécile... Elle rejoignit Exael, qui n'arrivait pas à la regarder dans les yeux. Elle lui prit la main gentiment, pour l'encourager. Une autre lettre. Sa réponse à elle. Il ne lui dit pas tout, mais assez pour qu'elle sente son cœur se briser. Elle lui lâcha la main, et pendant un instant, beaucoup d'idées lui traversèrent l'esprit. Rejoindre Magnus, et souffrir. Elle avait toujours été esclave et avait souffert, mais jamais ainsi. Elle préférait mille ans d'esclavage plutôt que cette douleur là ... Et elle pensa aussi au chemin escarpé le long du rempart, par lequel ils étaient arrivés. Un simple pas de travers ...Et aussi à la plante qu'elle avait entr'aperçut près du bouquet de noisetiers. Un datura. Elle savait préparer diverses potions avec cette plantes. Elle pouvait endormir, donner des hallucinations... Bien dosée, c'était un poison formidable. De quoi s'endormir... en paix. Elle était réellement tentée.

Elle se leva, et regarda par la fenêtre. Elle brisa la vitre du poing. Cela soulageait, mais ajoutait une nouvelle douleur à la douleur. Quelque chose s'était brisée en elle. Quelle imprudence, de croire qu'elle serait autre chose qu'une esclave... Quelle imprudence, de croire en autre chose qu'en soi même. De croire en l'amour. L'amour se serait-il qu'une fable, une légende?

Je t'ai tout donné. Tout. Et moi ... je reste l'autre. Je suis humiliée. Je t'ai tout donné. Et j'y croyais. Je ne serai jamais assez bien, jamais à sa hauteur, je l'ai bien compris. Je ne suis pas elle. Son ton était dur, amer. La gorge serrée. Le poing lacéré la lançait, qui imbibait le chiffon qu'elle avait entouré autour.

Elle regarda à nouveau dehors. Seulement la pénombre, il n'y avait rien à voir, que le néant. Le néant qui menaçait son être. Malgré tout, il lui dit qu'il l'aimait et était heureux avec elle. Elle ne savait que penser... Elle ne voulait plus penser. Alors, elle regardait par cette fenêtre, regardait le néant, comme si son salut en dépendait.Elle voudrait juste s'endormir, ne plus avoir à s'étourdir, et s'enfoncer dans le silence ...

Ces hommes immondes qu'elle excite... Est-ce donc là tout ce qu'elle mérite ?
Tout ça pour en arriver là, à compter ceux qui comptent sur un doigt ...

Miss monde pleure, à l'ombre des feux
Miss monde pleure, Sous le marbre de ses yeux,
Miss monde pleure, dans sa chambre bleue...

Les innocents

Elle avait encore envie d'y croire, pourtant. Le rêve, elle l'avait touché du doigt. Elle se souhaitait qu'une chose. Qu'il la prenne dans ses bras, qu'il lui dise encore et encore qu'il l'aime. L'autre .. elle ne voulait plus y penser.

Dis moi que ce n'était pas un mirage, un rêve. Dis moi que c'était réel, ce que nous avons vécu.

Exaël ne pouvait oublier sa gitane, elle représentait énormément à ses yeux, Kem ne pouvait comprendre ce qu'ils avaient vécu.C'était très fort, cela se résumer à trois ans...et un jour si ils devaient se croiser ce ne serait pas sans souffrances... Mais il aimait Kem également bien que récent il l'aimait, deux femmes en lui et puis les pensées des autres , Iseult , Alise qui lui écrivaient aussi toutes les deux amoureuses encore du brun. Intérieurement il souffrait de leur avoir fait mal, un séducteur, un affabulateur voila ce qu'était sa réputation, il séduisait , passait pour un prince charmant pour finalement fuir et ne plus revenir...

Pour Kem c'était nouveau, un amour sincère bien que les autres l'était tout aussi. Il espérait que ça dure et grandisse, évolue pour finalement rester dans son cœur et ne plus être partagé ...ne plus à penser qu'a elle seule.

Mais l'avenir n'était jamais écrit on ne pouvait pas le deviner, personne n'avait ce pouvoir, seul l'amour le vrai ferait la part des choses.
Elle l'aimait, et souffrait de voir qu'elle n'était pas la seule...Il la rassura sans aucun mensonge.

Et puis elle tomba malade, il fit ce qu'il pouvait mais n'était pas médicastre. Elle alla en quérir un et finalement trouva rapidement. Une potion puis deux et enfin le mal disparu. Et puis ce fut le tour du jeune homme mais en plus virulent, il délirait , perdait ses forces, mais continua à voyager!
Kem s'occupa de lui comme son bien le plus précieux. Les routes de Bretagne semblaient interminable il n'en pouvait plus mais ne laissa rien paraître, rongé par la maladie il se voyait partir.

A la veillé il ouvrit un œil et vit sa belle écrire une missive qu'elle s'empressa de jeter. Il ne dit rien, puis à force d'y penser et de la voir soucieuse il lui demanda...et ce qu'elle répondu lui fit tellement mal que la douleur de la maladie lui semblait douce. Il ne dit rien sur le moment puis s'énerva et lui fit changer ses plans... Des plans trop risqués selon lui.

La nuit fut encore agitée, il rêvait , d'abord de Gypsi , puis Magnus s'occupant de Kem et enfin Arthus son frère qui lui manquait. Il devait s'installer à Narbonne. Le voyage il n'en pouvait plus quand était il de Exa? En avait il marre ? Le savait il au moins ? L'avenir le dira.
En attendant des réponses il devait prendre des forces et tuer les tyrans de sa belle.

Soigner le corps...

Kem était épuisée nerveusement par le voyage. Elle avait prit les commandes du voyage, s'occupait du ravitaillement, s'occupait de Saturne, la dirigeait. Elle avait un don avec les animaux, et elle avait pris les rênes, à la demande de son bien aimé. Exael voulait continuer le voyage coûte que coûte... Ils chevauchèrent, mais elle sentait parfois qu'il posait sa tête sur son épaule, épuisé. Elle avait alors peur qu'il tombe de cheval.
Chaque soir, elle veillait celui qu'elle aimait plus que tout. Les médicastres avaient renoncé à soigner cette maladie, et elle faisait ce qu'elle pouvait pour le soulager. L'histoire avec Gypsi ... elle y pensait, mais avec philosophie. Si la lire et lui écrire lui faisait du bien, elle ne l'empêchera pas. Ce n'était pas son genre d'imposer quelque chose... Il était avec elle et l'aimait. Il ne fallait pas se poser de questions.

... et soigner l'âme ...

Elle l'observa dormir, avec tendresse, et le veilla sans relâche. Lorsqu'elle lui avait parlé de son plan, il avait tenté de se lever, et avait tourné de l’œil. L'épuisement du voyage combiné à la maladie ... Et elle l'avait blessé. Horriblement blessé. Comment avait-elle pu envisager de se sacrifier ainsi pour satisfaire son désir de vengeance? Comment aurait elle pu se donner à ce monstre, sans penser à ce qu'il ressentirait à ce moment là, même si c'était pour ruser? Il avait l'air réellement peiné. Quelque part, elle restait marquée psychologiquement par quatre ans d'esclavage, mais cela était fini. Elle revivait dans ses bras, redevenait une femme. Et elle lui fit la promesse de ne pas suivre ce plan bancal, puis elle l'embrassa fougueusement comme pour lui faire oublier le mal qu'elle avait pu lui faire. Elle l'avait dans la peau, son corps vibrait sous ses caresses. Il lui avait fait découvrir tant ... elle avait appris qu'aimer c'était donner mais aussi recevoir...

Un petit conte ...

Il dormait, et elle changeait régulièrement le linge humide sur son front. Elle l'embrassa tendrement, et lui murmurait des berceuses dans sa langue maternelle.

L'histoire d'une petite étoile courtisé par la lune. Une toute petite étoile dans le ciel, fut remarqué par Tsuki, l'astre lunaire. La lune était magnifique, mais marqué par Taiyou, le soleil. Tsuki aima la petite étoile, qui se mit à briller plus fort, de plus en plus fort. Jusqu'au retour de Taiyou. Subjugué, Tsuki était attiré par Taiyou, quitte à brûler encore. Taiyou était si fort, si brillant, que la petite étoile disparût devant son éclat. Taiyou était si fort, que même Tsuki finit par s'étioler. Puis le soleil se coucha enfin. Tsuki rechercha en vain la petite étoile, perdue parmi les milliers d'autres.
"Brille pour moi!" , criait t-il au firmament. La petite étoile brilla du plus fort qu'elle put. Mais Tsuki, les yeux encore remplis par l'éclat de Taiyou, ne la remarquait plus. La petite étoile épuisa alors ses dernières forces, et traversa le ciel, l'emplissant d'une puissante mais éphémère clarté. Tsuki put alors la retrouver, se rapprocha d'elle, de plus en plus. " Brille pour moi", répéta-t-il. Plus il s'approchait, plus l'étoile brillait. Et elle ne craignit plus que le soleil se lève ...

Il remuait dans son sommeil, ses rêves avaient l'air terribles. Elle le serra contre elle, pour tenter de le réconforter par sa présence...

L'amant lui avait envoyé des mercenaires à Rohan. Sous prétexte de pourparlers. Il lui avait envoyé un message piégeux avec un aigle comme coursier. C'était singulier, un aigle. Et il avait osé lui envoyer des tueurs! Ils avaient tué ses deux derniers fidèles lieutenants. Mais aucun ne l'avait eu LUI. Il ricana en son fort intérieur. Il avait tué cinq d'entre eux, et le dernier mercenaire d'une seule main, en lui broyant la trachée. C'était jouissif, un tel pouvoir ...

Finalement, il devrait la récupérer lui même, la ramener par la peau des fesses. Elle n'avait pas répondu à sa lettre cette chienne. Traîtresse ... il ne rêvait que d'elle, l'ayant sous son emprise, lui montrant ce que c'était un homme, un vrai. Il sourit à cette pensée. Il avait hâte de remettre la main sur elle! Il se demandait ce qu'elle avait pensé de son cadeau. Il se souvint du jour où il l'avait marquée, au fer rouge, et se sentit impatient. Il adorait la voir souffrir, trembler! Une vrai louve sauvage. Mais jamais elle ne s'était soumise. Il restait toujours une lueur de défi, de dégout dans ses yeux.Même lorsqu'elle ne pouvait plus bouger, attachée, ou les os brisés. Et ça le galvanisait de la voir ainsi. Il sentait son désir monter à ces souvenirs. Dommage qu'à cause de l'épidémie, aucune ribaude n'offrait ses services dans cette ville... Il se réserverait pour Kem. Il sourit méchamment à cette idée. Pour l'avoir trompé et s'être sauvée, l'avoir fait perdre son groupe, elle prendrait cher.

Mais avant, il allait écrire à son amant. Il avait appris qu'il s'appelait Exael, s'était renseigné sur sa vie, les rumeurs qui couraient sur cet homme, qui lui avait pris SA catin, et la revendiquait pour sienne. Il envoya la lettre avec son corbeau...

La fièvre empirait, mais le jeune homme se battait pour les personnes qui l'aimaient pour Kem qui voyait en lui son avenir, son bonheur finalement sa vie. Il lui avait confié le contrôle du voyage. Il souffrait mais il allait guérir vite, car malgré tout il était costaud.

Kem s'occupait bien de lui, elle était attentive, faisait tout pour qu'il se sente mieux elle se préoccupait plus de lui que d'elle même.

Et puis il reçu une lettre qui le bouleversa .



Exaël à ce moment là était perdu, la douleur était immense la personne qui malmenait Kem était son père ce tyran qui avait tué sa mère, il s'écroula au sol cria de toutes ses forces, comment pouvait il encore être en vie. La vie était assez étrange, les coïncidences n'en n'étaient pas son père lui avait rendu l'existence impossible. En apprenant qu'il était le tortionnaire de Kem il vomit se maudissant d'avoir le même sang qui coule dans ses veines. jurant, tapant sur le sol.
Il répondit à Magnus même si pour lui jamais il ne ressemblait à cet être abjecte. Il conclut un rendez-vous à Rohan et jura de le tuer.

Il rentra dans la chambre qu'il partageait avec Kem, lui expliqua tout en détail cela n'avait pas l'air de la choquer, pour elle il était différent et ça le rassurait.
Ils préparèrent leurs affaires pour Rohan et enfin pourront à leur tour savourer la vengeance.

Il lui avait dit où ils étaient. Demain, ils seraient à Rohan, et lui aussi. Mais aujourd'hui, il était à Vannes tout comme eux... Surprise! Magnus, alias Donatien de Paysac, les observa, endormis. L'homme, de haute taille et puissamment musclé, avait réussi à forcer la porte de l'auberge pour les surprendre. Il s'était rasé la tête, mais gardait un bouc noir. L'envie dardait dans ses yeux étincelants de haine, tandis qu'il les observait.
Elle d'abord, exotique, plus belle que jamais, les cheveux épars sur l'oreiller. Il résista à l'envie de soulever le drap, de la toucher, de récupérer son bien, sa catin, sa reine. Il sourcilla lorsqu'il s'aperçut que sa marque au fer rouge, à l'épaule, avait disparu... Sorcellerie!
Il sortit sa dague, et résista à l'envie de trancher la gorge de son fils. Il avait grandit, était devenu fort. Il rechercha la ressemblance dans les traits du jeune homme endormi. A part ses cheveux bruns, et un léger quelque chose au niveau du visage, il ressemblait plutôt à sa catin de mère. Il l'avait éliminée. Elle avait osé le contester... Il aurait pu le tuer là, dans ce lit, et récupérer Kem, faire d'elle de nouveau sa chose, son esclave. Mais il préférait qu'elle revienne d'elle même. La voir ainsi, avec son fils ... Évidemment qu'elle savait, elle faisait exprès pour exacerber son désir... Il déposa près d'elle une dernière lettre, avec un dernier cadeau, une bague incrustée de saphirs...



Puis il repartit, de nuit, au point de rendez vous à Rohan. Il espérait qu'elle vienne, cette catin, il avait hâte de lui faire payer sa fuite, et d'éliminer cet avorton de fils qu'il n'avait pu façonner entièrement à son image.

Kem se réveilla dans le noir, quelque chose clochait. Exael dormait, elle sentait son souffle dans son cou, il était encore un peu fiévreux, mais avait l'air d'aller bien. Quelque chose dans l'atmosphère, une odeur, un souffle d'air. Pire, elle se sentit observée, non sans quelque terreur. Elle sentait qu'un regard pervers les observait, aussi resta-t-elle immobile, retenant son souffle, craignant que les battements désordonnés de son coeur soient perceptibles par celui qui était là. Elle savait qui il était. Ne pas bouger d'un cil, malgré la peur qu'elle sentait monter le long de son échine. Elle savait qu'il mourait d'envie de la toucher, elle pouvait presque sentir ses mouvements, son hésitation, et la terreur augmenta d'un cran. Allait-il oser? Non. Il déposa une lettre près d'elle, avec encore un présent, puis s'en fut. Il ne fallait pas perdre de temps. Elle lut la lettre à la lueur de la bougie, et eut un sourire sardonique. Un rendez vous en fin d'après midi en taverne, pour qu'elle le retrouve. Quel fou ... Mais elle avait un plan, désormais, et qui ne la mettrait pas en danger, et pas besoin de ruser. Exa et elle n'auraient plus qu'à le cueillir et l'amener pour l'achever. Après un regard envers son bien aimé, elle décida de sacrifier son sommeil pour préparer la vengeance. Le temps filait à présent comme le sable sec entre ses doigts, il ne fallait rien laisser au hasard. Elle s'habilla discrètement, déposa une bise sur le front de son bien aimé, et se précipita à l'écurie.

Elle ne revint qu'au petit matin se recoucher auprès d'Exael, épuisée, après une longue chevauchée avec Saturne. Mais tout était prêt. Le "cadeau" lui permit d'acheter les instruments, et de louer la maison à la cours des miracles. Elle avait préparé la potion, et payé la tavernière du point de rendez vous pour qu'elle lui administre dans son chouchen. La potion était amère, mais connaissant le gaillard, il ne sentirait rien, habitué à avaler l'alcool d'une seule lampée. Elle regagna le lit et s'endormit dans les bras d'Exael, jusqu'à l'aube.

Servanne s'installa derrière son comptoir de l'auberge. Elle avait les mains moites, crispées sur un petit flacon confié par une dame asiatique, contre un magnifique pendentif de baptême. La femme avait eu l'air de s'en séparer à contrecœur, mais la valeur marchande d'un tel objet était inestimable.
Elle le vit entrer, et cacha sa nervosité. L'homme était tel qu'elle l'avait décrit. Un colosse au crane rasé, au bouc noir, le regard pervers et le sourire mauvais. Les bras ornés de scarifications.

Il approcha du bar, et commanda un alcool fort. Elle lui apporta, et versa la fiole dedans. Elle s'installa près de lui, et tenta de faire la conversation, pour qu'il ne se pose pas de questions.

Demat, messire... Je ne vous avais jamais vu dans le coin. Vous êtes ici pour affaire? Elle lui fit un sourire avenant, et ne broncha pas lorsque le colosse lui tripota les fesses de manière cavalière, et l'installa sur ses genoux. Elle détestait ça, mais elle voulait réussir sa mission. La dame avait expliqué qui il était et ce qu'il lui avait fait, et elle ressentait une certaine compassion. Un tel monstre devait être mis hors d'état de nuire!
Tu es bien curieuse, ma belle! J'attends ma reyne, elle va venir me retrouver. Ne soit pas jalouse, si ça te dis je t'emmène avec nous! J'ai toujours besoin de catins! Il en profita pour essayer de passer la main dans son corsage, et Servanne trouva la force de rire, de se lever sans trembler. Catin, elle? Quel mufle!
Eheh messire... je ne paillarde qu'avec des hommes qui savent boire! Notre chouchen, ce n'est pas de la pisse de veau!

L'homme partit en un gros rire gras. Cette femme ne manquait pas de charmes! Il souleva la chope et trinqua avec elle, avant de vider la chope cul sec. Il sourcilla lorsqu'il sentit l'arrière goût amer, mais par bravade, en dis rien, pour ne pas perdre la face.
Sacredieu! Vous avez raison, en voilà une boisson d'hommes! Mettez en une autre!
Lorsque servanne revint avec la deuxième chope, l'homme avait déjà le regard vitreux. Elle le vit petit à petit perdre le contrôle de ses muscles, succomber à la paralysie. Servanne appela alors ses fils, qui transportèrent l'homme dans l'arrière boutique et l'entravèrent de liens épais. Elle soupira. voilà une bonne chose de faite... Restait à attendre la femme et son compagnon.

Le plan de Kem était de loin dangereux mais le subterfuge marcha finalement sans difficultés. La serveuse remplit la part de son contrat et fit s'écrouler le colosse avec une simple potion dans un verre, comme quoi un rien parfois suffisait. Ses fils le trainèrent et le livrèrent aux deux compromis.

Exa qui eut le sommeil dur ne sentit pas la moindre présence dans la nuit, il guérissait et reprenait des forces, Magnus à ce moment la aurait du en profiter. Le jeune homme se réveilla plein de vie, de bonne humeur sans le moindre symptôme, régime Maïs Chouchen il n'y a que ça de vrai...

Il se leva pendant que Kem dormait, descendit à l'auberge et prépara le petit déjeuner, des crêpes et de la tisane , mélange quelque peu étrange m'enfin il n'y avait pas grand choix non plus. Il remonta le plateau pour sa belle après s'être bien remplit l'estomac et alla en ville.

Quand il sortit de l'auberge il vit deux jeunes gaillards trainant Magnus, le plan de Kem était une réussite et il en était ravi . Le tyran était bien ficelé il ne pouvait enlever ses liens facilement. Exa leur donna une bourse bien remplit, l'argent qu'eux deux avaient économisés ici et la ...

Et puis il s''empressa d'aller réveiller Kem pour lui annoncer la bonne nouvelle. Laissant Magnus au sol surveillé par les deux jeunes hommes

Il sauta sur le lit, l'embrassa de milles baisers et cria.

Il est à nous !! A nous , viens !!!!! Habilles toi , viens.

Il était content ils allaient enfin pouvoir de nouveau respirer, reprendre le cours de leur vie

Kem était épuisée par sa courte nuit, elle n'entendit pas Exael se lever. Il la réveilla en douceur, et lui apporta un plateau au lit, avant de sortir faire un tour avec Yûki. Elle mangea avec appétit, mais sentit le sommeil le regagner très vite. Pour une courte durée, puisqu'elle se fit surprendre par Exael sautant sur le lit et l'embrassant sans même lui laisser le temps de respirer. Il avait l'air heureux.

Il est à nous !! A nous , viens !!!!! Habille toi , viens!

Elle eut un sourire éclatant, et s'habilla en vitesse. Son plan avait réussi... Bientôt, ils pourraient enfin vivre pleinement, respirer. Pour elle, il s'agissait d'une renaissance...