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[RP] La douleur irradie tout votre organisme.

Mahelya
La nuit de la Petite Flamme avait été effroyable, entre nausées, mal de crâne qui faisait naître des hallucinations, sueur froide, intense chaleur. Le Repos n'avait donc pas été de mise pour la jeune fille, qui au petit matin avait l'impression de ne pas avoir dormi de la nuit. Lorsque Bertille arriva avec son bol de lait chaud et de céréale, et bien qu'elle se força à en avaler le contenu, C'est que la cuisinière la surveillait étroitement depuis quelques temps, depuis surtout la terrible rupture, la plus grande partie finit aux latrines. L'Étincelle n'avait même pas cherché à retenir quoi que ce soit. Si la maladie avait raison d'elle, on ne pourrait pas lui reprocher d'avoir attenter à ses jours, comme l'avait fait un certain Joska en taverne. Non ! Là se serait de causes naturelles. Et finalement au fin fond de ses entrailles, cette idée lui plaisait. Peut-être que la Faucheuse, parée de son manteau de Ténèbres viendrait l'étreindre comme une amante passionnée cette fois, et leurs ébats dureraient l’Éternité. Ahhhh ... Si seulement ...

Vide de tout, lasse de tout depuis qu'elle avait rendu sa liberté à un Balafré, ce matin, elle n'avait même pas la force de rédiger une réponse à Malycia dont le pigeon l'avait extraite de ses draps en pleine nuit et qui lui demandait de se porter garante d'un ami à elle, un certain Nevgerel. Le vélin était donc posé là, négligemment sur la table de nuit, ouvert à la vue de tous. L'état dans lequel se trouvait l’Étincelle, ne lui permettait pas de réfléchir correctement, encore moins de tenir une plume. Et puis pourquoi lui demander à elle, même pas une amie, juste une connaissance ? Malycia n'avait-elle pas des amis ici, capables de lui rendre se service ? Il lui avait pourtant semblé que si. Pas le temps de réfléchir plus encore sur le pourquoi du comment de cette missive impromptue mentionnant un nom qui lui semblait familier, un aller-retour supplémentaire dans la baquet des latrines eut raison de sa volonté et de la patience de Bertille qui l'obligea immédiatement à se recoucher. Il n'y avait pas de Médicastre certifiés à Limoges et les remèdes que connaissait la jeune fille étaient bien trop faibles pour la guérir totalement, à peine soulageaient-ils quelques nausées et l'aidaient à supporter la fièvre. Aussi le repos, le sommeil avaient été imposés par la Généreuse.

- Dormez maint'nant Mahelya et c'est non négociable.
- Mais ... je ... euh ...
- C'est non négociable, j'ai dit !

Pourquoi s'acharnaient-ils tous à reprendre ses expressions ? Forcée de prendre soin d'elle, c'est que Bertille aurait été capable de l'attacher au lit pour la forcer à dormir, la Petite Flamme sombra dans les bras de Morphée, bien loin de toutes préoccupations terrestre. Ses songes ressemblaient à l'Enfer, son mal ne faisait qu'empirer, et bientôt elle fut incapable de se lever, de s'exprimer avec cohérence. Ne pas manger pendant plusieurs jours avec cette épidémie qui courait n'avait sans doute pas été la meilleure chose qu'elle avait faite depuis des années. Pourtant, paradoxalement, cette douleur avait quelque chose d'exquis, de désiré, peut-être qu'elle la libérerait enfin de tout. Affaire à suivre...

RP largement ouvert concernant les maladies qui arrivent en Limousin ! Si vous souhaitez parler de l'expérience de la maladie de votre pantin, dire que votre poupée va bien, rendre visite à la Rousse, rendre visite à un médecin, incarner un charlatant, un médicastre, un sorcier etc etc ... n'hésitez pas c'est le but de ce sujet !

_________________
Eloin
A la porte des appartements privés de l'évesque, se tient Charles, le chef de la garde du palais épiscopal. Lequel regarde, goguenard, le jeune Gabriel se pointer devant luy.

B'jour messer Charles ! Je dois livrer le courrier à monseigneur !

Hep ! T'sais qu'monseigneur est souffrante, mon petit ? T'ferais mieux de m'laisser lui porter !

Petit haussement de sourcils de l'enfant de chœur.

Té ! C'est à moy qu'monseigneur a confié c'te tâche, je faillirais point !

Monseigneur m'a dit de ne laisser entrer personne, l'a point envie de refiler ses miasmes à tout l'monde !

Et Gabriel de gonfler son maigre torse, piqué au vif.

J'suys point tout l'monde, pis vaut mieux que ce soit moy qui entre. Tu la protègeras comment, not'évesque, si t'es aussi malade qu'elle ?

Pour toute réponse, le chef de la garde grommela un bref accord, avant de s'écarter devant la mine jubilatoire de l'enfant de choeur, qui s'empressa de toquer à la porte de l'antichambre. Il n'attendit point d'autorisation avant d'entrer, traversa la pièce qui servait de salon de réception pour les proches de l'évesque et passa dans la pièce adjacente : la chambre.

L'abbesse reposait dans le fauteuil à bascule qui trônait devant l'âtre, d'où se dégageait une confortable chaleur. Maugré cela, Eloin grelottait sous la couverture qui la couvrait du menton jusqu'aux pieds, somnolant comme elle le pouvait.

Monseigneur ? Votre courrier... Déclara Gabriel après avoir signalé sa présence par un léger toussotement.

L'abbesse tourna la teste vers le brave garçon tout en retenant une grimace, la migraine qu'elle tentait en vain de soigner à coup de tisanes se trouvant revigorée par ce simple mouvement.

Mercè, Gabriel. Fais-m'en lecture, je te prie.

Il s'exécuta promptement, l'informant des nouvelles apportées par le nouveau curé de Limoges, la demande de validation de bans du sieur qui l'avait contactée quelques temps auparavant, et une courte missive du cardinal-archevesque de Bourges.

Elle ouvrit la bouche pour donner ses priorités de réponse, mais la nausée qui menaçait depuys qu'elle avait bougé la teste s'imposa brutalement, et elle n'eut que le temps d'attraper la bassine qui gisait à ses pieds avant de rejeter dedans la maigre pitance qu'elle avait réussi à avaler à la mi-journée.

Et se laissa retomber, épuisée, contre le dossier de son fauteuil, lâchant un pauvre gémissement en guise de remerciement, lorsque Gabriel vint luy nettoyer la figure avec un linge humide.

Pardon, murmura-t-elle un instant plus tard, je t'offres là un bien piteux spectacle !

Ce à quoi le garçon haussa les épaules.

Bah ! Ma mère était de petite nature, rares étaient les jours ou elle n'était point souffrante, donc j'en ai vu d'autres, monseigneur !

V'nez, j'vais vous aider à vous aliter, ce sera mieux que cette chaise qui ne cesse de bouger ! Pis vous serez mieux entre les draps...

Mais j'ai froid...Protesta mollement l'évesque.

J'vais vous apporter d'autres couvertures, et j'vais raviver le feu !Rétorqua Gabriel avec un sourire protecteur.

Alors, Eloin se laissa docilement mener jusqu'au lit, ôta la coiffe retenant sa longue chevelure brune striée de fils d'argent soigneusement réunie en une épaisse natte, tandis qu'il ouvrait le lit pour luy permettre de s'allonger.
Il l'aida également à se déchausser, et rajouta une buche dans l'âtre, avant de rabattre les couvertures sur le corps frissonnant de la moniale. Il s'éclipsa ensuite, partant à la recherche de couvertures, non sans avoir auparavant vidé, nettoyé et remis la bassine au pied du lit.

De nouveau seule, l'abbesse ferma les yeux en lâchant un gros soupir. Il y avait bien longtemps qu'elle n'avait été malade à ce point, elle en avait oublié les désagréables sensations.
Les jours à venir seraient longs et difficiles...
_________________

Héraldique
Cassandra.de.barrez
Cassandra était seule chez elle avec en guise de compagnie le feu de cheminée .
Mais en cet instant elle n'aurait changé cette compagnie pour rien au monde, elle avait si froid ...
Les seuls gestes qu'elle fit de sa journée étaient ceux pour maintenir le feu et cela lui coûtait à chaque fois .
Des douleurs se faisaient sentir au travers de tout son corps, elle s'était préparé une tisane qui la réchauffa quelques instants mais la fièvre était toujours là !


Oh comme je serais bien si Grand mère était toujours là, elle prendrait soin de moi ! Elle m'aurait soigné avec tous ces remèdes miracles, à coup sûr ! se dit-elle .

A cette pensée les larmes lui montèrent aux yeux, elle lui manquait tant !
C'était difficile de se retrouver dans une ville sans personne, la solitude lui pesait énormément !
Bien sûr elle avait rencontré du monde mais ne pouvait pas leur demander de prendre soin d'elle et sa fierté en aurait pris un coup mais c'était si agréable de se laisser choyer un peu surtout quand on était malade ...
Vera.
[Du côté de Tulle aussi il y a de l'irradiation ]


C'est simple, pour la petite histoire il y a quelques jours je me suis faite démontée par une armée entière aux portes d'Aurillac.
Depuis je comate à Tulle. Je panse mes blessure en couinant ma mère.
Je suis en souffrance, je suis anéantie, je suis foutue.
Je n'ose pas écrire à docteur ès médecine Johanara, encore moins à l'apprentie "gynécologue" Mahelya , ni à Zeinar à Limoges.
Qu'est ce que je pourrais leur dire ? " Allo maman bobo, je vais mal, j'ai suivi mon instinct et j'ai entrainé Nath au suicide à Aurillac.
Bref, il était hors de question que Limoges sache que moi Véra, je me suis "suicidée" un peu beaucoup en route. Bon le suicide est vachement ratée, puisque je suis juste amochée, j'ai bobo partout et j'espère du fond du coeur que tout ira mieux ....dans 37 jours exactement.

Sauf que le destin est pourri, j'ai la poisse.
On m'annonça bien vite en taverne à Tulle, qu'une épidémie était "venue".
La maladie transporté par les gens du voyages, ah les manouches, ah les Lycans aussi .... Gastro et fièvre en délire ...bref les Tords boyaux étaient là.
Le virus qui tue, l'irradiation totale du corps.
La mort? J'étais mal en point mais là je le sentais.


Mon statut actuel:

    "Irradiée par la souffrance de la douleur qui tue de la maladie de l'organisme du corps douloureux...."


C'est bon.
Je sors de ma chambre d'auberge là vite fait en clopinant de la patte.
Je n'en peux plus de passer ma vie (toute la nuit) aux latrines.
Je craque du "slip" un truc de fou. A changer de braies toutes les 5 minutes.
Je perds de toute ma classe pas légendaire.
Je me dirige vite fait au marché, je sais que depuis quelques semaines on a plein de plante sur les étales. Genre, je veux faire ma Johanara, je vais m'auto-soigner à coup de tisane.

-Véra, allez donc chez le médecin au marché. Il va vous coucher sur l'étale.
Puis bon il verra.



Quelques minutes plus tard.
On se bouscule aux portions de l'étale du médecin. Kumatata déjà le nom ça sonne comme la "jungle" le roy Lion.
Etait-ce un charlatan comme la plupart des médecins?
Citation:


22/01/1461 15:16 : Vous avez pris rendez-vous avec le Docteur ès Médecine Kumatata pour une consultation médicale.


Déjà une visite à 1 écu c'est plus que LOUCHE.
Une voix off qui souffle "venez voir le docteur n'ayez pas peur"
Je prends le temps de prendre deux vélins et une plume, de l'encre.
Devant l'étale.
Je sens que ça peut mal tourner alors il faut écrire à l'Apprentie Mahelya et à la baronne Johanara.
Citation:

    "

    Tulle, le 22 janvier 1461,

    Ma chère Mahelya,
    Je suis irradiée par la souffrance de la douleur qui tue de la maladie de l'organisme du corps douloureux....
    Ces dernières heures j'ai changé de braies plus que j'ai changé toute ma vie.
    C'est pour vous dire à quel point je souffre.
    Je suis coincée à Tulle pour des raisons obscures. (Je me suis faite attaquer par l'armée auvergnate ils sont très méchants).

    J'ai pris rendez vous chez un médecin d'ici.
    Mais je ne sais pas avoir confiance, j'ai besoin de votre avis sur mon cas.

    Ayez pitié de moi, venez me consulter si vous en avez le pouvoir.

    J'espère que "l'irradiation" n'est pas arrivée à Limoges.

    J'espère que vous êtes en forme et que tout le monde se porte bien.

    Au fait , ne vous mariez pas avec Nizam sans que je sois en forme pour boire un coup avec vous.

    Que le Très haut et tout ses saints soient avec vous et moi aussi.

    Amicalement.

    Véra Aurore Yvette d'la Boulangerie.


Voila première missive envoyée entre deux ou trois râle de douleur.
Aller/retour latrines rapide.
Retour à la rédaction de missive.

Citation:
    "

    Tulle, le 22 janvier 1461,

    Ma chère baronne de moi, ma chère amie, Mère du Spéculum et première docteur es Médecine du Limousin à Limoges.

    Désolée de ne pas avoir pris la plume plus tôt.
    L'heure est grave baronne.
    Je suis irradiée par la souffrance de la douleur qui tue de la maladie de l'organisme du corps douloureux....
    Ces dernières heures j'ai changé de braies plus que j'ai changé toute ma vie.
    C'est pour vous dire à quel point je souffre.
    Je suis coincée à Tulle pour des raisons obscures. (Je me suis faite attaquer par l'armée auvergnate ils sont très méchants....y'avait Nath avec moi enfin vous voyez quoi.).

    J'ai pris rendez vous chez un médecin d'ici.
    Son nom c'est Kumatata, ça fait un rien Jungle sauvage. J'vais crever ma mère.
    Mais je ne sais pas avoir confiance, j'ai besoin de votre avis sur mon cas.

    Ayez pitié de moi, venez me consulter si vous en avez le pouvoir.

    J'espère que "l'irradiation" n'est pas arrivée à Limoges.

    J'espère que vous êtes en forme que les Navets et les Framboises ne sont pas irradiés.

    Saluez tout le monde sauf Elea , Alexander et votre bru.

    Vu comment c'est parti, je ne serais jamais mariée, je n'aurai jamais mon équipe de soule.

    J'va mourir de l'irradiation là. SAUVEZ MOI.

    Que le Très haut et tout ses saints soient avec vous et moi aussi.


    Amicalement.

    Véra Aurore Yvette d'la Boulangerie.


Lancé de pigeons fait.
Douleur toujours lancinantes.
Je suis en train de me tordre sur place, je recrache ma pitance et ça c'est laid.
La recherche d'époux je la reporte à loin, je doute sincèrement de ma survie.
Je flirt avec la mort, par ce qu'il ne me reste plus que cela à faire en attendant le diagnostique du docteur es médecine Kumatata.
Mahelya
[Troisième Jour : La douleur irradie tout votre organisme.]

    Cette nuit
    Intenable insomnie
    La folie me guette
    Je suis ce que je fuis(*)

La journée de la veille, avait été pourtant acceptable, hormis quelques poussées de fièvre par-ci par-là, l’Étincelle avait pu tenir son rôle de Tribun et de tavernière, répondre à la Malycia, et détester un Balafré qui pour elle n'avait fait que lui mentir même le soir de leurs "adieux". Une journée normale comme elle en vivait depuis quelques temps déjà. Mais là, dans cette chambre noire, en plein cœur de la nuit, jamais encore, la Flammèche n'avait ressenti pareille souffrance physique, bien plus habituée aux tortures psychiques. La douleur était si intense que sa frêle silhouette s'en crispait sous les assauts, les membres étaient lourds et chaque geste aussi minime soit-il devenait un supplice. Les doigts fins griffaient les draps de coton avec une rage qu'on ne lui connaissait pas, laissant leurs empruntes dans le tissu déchiré. Le seuil de tolérance maximal devait être atteint. Et déjà lorsque les sinoples s'ouvraient, quelques hallucinations peuplaient la pièce où elle dormait. Un nain était venu lui chanter un psaume avant de lui réciter le Crédo. Une baronne cherchait son cheval qui aurait été volé par une brune. Un balafré bien connu taillait des cure-dents avec un silex, assis sur sa commode, autant dire que celui-ci, même dans son délire, elle l'envoya paitre promptement. Un fromage de chèvre courait après une Libellule tout autour du lit. Un chat noir était venu lui raconter "Ô combien c'était difficile de se faire passer pour un chien blanc". Une bouteille de vin immense implorait derrière le paravent qu'on ne la boive pas immédiatement. Il lui semblait même qu'un petit groupe de souris donnait un récital classique sous son lit.

Délire total ! En même temps ... On n'a jamais dit que cela devait être cohérent ! Heureusement toutes ces visions étaient moins terribles que celles qui l'avaient assaillie le soir de "l'accident" à la Belladone. Et puis, parmi tout ce qu'elle voyait, où du moins pensait voir, une seule illusion, lui permettait de ne pas sombrer totalement dans la folie fiévreuse. Un grand Brun Ténébreux ... Kylian ... qui lui répétait inlassablement ce que d'encre noire, il avait écrit sur le vélin arrivé peu de temps auparavant : "Dans tes rêves, voit moi, voit comme je suis près de toi, puise ta force dans nous. ". Bercée, par ces paroles que la Petite Flamme l'imaginait prononcer, ce n'est qu'au petit matin qu'elle parvint enfin à trouver le sommeil. Une seule idée en tête, retrouver son Ténébreux le plus vite possible.

    Je subis
    Cette cacophonie
    Qui me scie la tête
    Assommante harmonie (*)
Quelle heure était-il ? Il lui semblait que le jour était déjà bien avancé, malgré la faible luminosité. Paupières plissées, la Rousseur n'arrivait à se résoudre de les ouvrir. La fièvre était tombée durant la nuit, seules quelques douleurs lancinantes se faisaient ressentir dans ses muscles. Rien de bien méchant pour la journée en somme, elle pourrait de nouveau travailler aujourd'hui. Prêtant une oreille attentive à son environnement, La Frêle constata qu'il y avait du mouvement dans sa Chambre. Après une légère hésitation, la conclusion que ce devait être Bertille qui lui portait son petit déjeuner s'imposa naturellement à elle.

- Je suis désolée ! Mais ... Elle est morte !
Gné ?
- Oh Seigneur ! Non !
Les sinoples s'ouvrirent étonnés, deux personnes se tenaient dans sa chambre, l'une était bien Bertille mais qui était l'autre ? La voix lui semblait familière ... Lointain souvenirs.
- Je suis désolé ... Votre Maîtresse n'a pas passé la nuit !
Là ! se fut trop ! Et l'Incandescente se redressa en entendant les premiers sanglots de Bertille qui semblait croire sur parole ce charlatan de Beaumédi Cinal !
- Méquilécon ! Bertille ! Regarde je vais bien ! Je dormais simplement !
Et la Frêle de se lever, non sans quelques difficultés pour aller rassurer la cuisinière. Décidément, la journée commençait bien !
- Miracle ! Elle a ressuscité !
- Beaumédi ! La ferme ! Et sors de là aussi pendant que tu y es ! Tu as déjà fait assez de dégâts dans cette maison ! Rappelle-toi ma Mère !

Sans demander son reste, le charlatan remballa ses affaires et sortit aussi vite qu'une petite souris apeurée. La Flammèche s'accorda quelques instants afin de pour consoler Une Bertille en larme et tremblante qui y avait vraiment cru, Elle. La Généreuse lui expliquait d'ailleurs que c'était Beaumédi Cinal lui même qui s'était présenté à sa porte, promettant un remède miracle contre la maladie, l'imposteur avait d'ailleurs cru bon de rajouter que ce "petit Miracle en fiole" faisait même briller les cheveux ! Après s'être répandue en excuses, plus qu'elle ne l'aurait du, La cuisinière donna à la Rouquine son courrier. Tiens ... Une lettre de Véra ...

    Elle me dit
    Tu paieras tes délits
    Quoi qu’il advienne
    On traîne ses chaînes
    Ses peines (*)
Après la visite impromptue du Charlatan, le calme semblait être revenu au seize rue de la Justice. Bien que Bertille surveillait de près la Petite Étincelle. Limite ne faisait-elle pas exprès de se saisir de sa main, pour vérifier son pouls. Après une énième discussion, entre quatre yeux, sinoples versus onyx, pour expliquer à la Généreuse que non elle n'était pas morte, qu'elle n'allait pas mourir d'un claquement de doigts - Moui ... là c'était un peu mentir - et qu'elle se portait comme un charme - là aussi c'était un mensonge -. La Flamme se retira dans son Bureau afin de porter une réponse à son amie. La lecture du Vélin lui avait été difficile surtout le passage concernant Nizam, vrai que sa futur-cliente brune ne savait pas pour leur rupture. Un pincement enserra une nouvelle fois le palpitant de la Rouquine, violent, cruel, le souffle lui en fut coupé. Et elle s'apprêtait déjà à revivre l'Enfer des journées précédente, Pourtant, étrangement le mal ne s'attarda pas cette fois. Ses pensées se remémoraient les conversations qu'elle avait eu avec Joska. La Conclusion évidente à laquelle ils étaient arrivés, que Malycia et Nizam étaient de mèche pour lui faire du mal. Comprenez pourquoi elle en était arrivée à le détester …
Si c'était vrai, devait-elle pleurer pour lui ? Non ! Certainement pas !
Immédiatement, l’Étincelle se saisit d'un parchemin vierge, le pot d'encre ouvert dans la foulée, et la pointe ciselée de la plume de cygne noir souillait déjà les reliefs irréguliers du cuir finement tanné.

Citation:

    A Véra Aurore Yvette d'la Boulangerie. (Quel nom à rallonge ! )
    De Marie-Amélya d'Elicahre-Kierkegaard. (Oui moi aussi je peux le faire)

    Limoges, un jour de neige, comme depuis des semaines, le 23 janvier 1461,

    Chère Véra,

    Je suis vraiment désolée d'apprendre l'état dans lequel vous vous trouvez. Mais, je vous l'avoue immédiatement, je crains de ne pas être plus en forme que vous. La maladie m'a atteinte également. Et pas plus tard que ce matin, un charlatan annonçait mon décès à ma Cuisinière. Aussi ai-je un conseil, méfiez-vous des médicastres et surtout d'un certain Beaumédi Cinal ! Il vous vendra une potion censé vous soigner et faire briller vos cheveux ! N'en croyez rien ! Tout le monde sait que pour que les cheveux brillent il faut se faire un lavage aux œufs et au savon ! C'est évident non ?

    Que puis-je vous conseiller ? Si ce n'est du repos et surtout mangez des céréales, matin midi et soir, du maïs notamment. Au bout de quelques jours, cela devrait épargner vos braies. Pourquoi ne pas pendre également un bain chaud pour délasser vos muscles endoloris. Mais veillez à ce que l'eau soit chaude et ne tardez pas trop à patauger dedans, il faut absolument éviter de rester dans le froid. Même le tiède n'est pas conseillé. Prenez-soin de vous et ménagez-vous ! Cessez un temps la chasse à l’Époux, c'est un conseil, pensez à vous à vous et rien qu'à vous le temps de vous rétablir.

    Concernant Nizam et moi ... Rassurez-vous, vous ne manquerez aucun mariage. Nous sommes séparés. Je suis désolée de vous l'annoncer de façon si abrupte mais je passe mes jours à osciller entre souffrance, tristesse et colère.
    Je compte m'absentez de Limoges quelques temps, afin d'oublier, de changer d'air. Ici je risquerais fortement de commettre une bêtise. Si mes pas me conduisent à Tulles, je vous rendrai visite avec la plus grande joie.
    En attendant, soignez-vous et suivez mes conseils, ils sont gratuits !

    Puisse le Très-Haut veiller sur vous !
    Amicalement
    Mahelya.


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(*) Paroles de l'Assasymphonie, Mozart Opéra Rock.
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Aldraien
    Oui, elle aussi ! Elle aussi faisait partie des personnes touchées, comme beaucoup, par la maladie à Limoges. La première nuit, alors qu’elle dormait profondément, les jumeaux dans leurs berceaux non-loin d’elle, un haut-le-cœur suivi d’une quinte de toux la réveillèrent. Deux choses s’imposèrent à elle : Elle n’était pas enceinte, puisque c’était complétement impossible, bien que la nausée ressentie lui faisait penser à ce qu’elle avait pu vivre ces derniers mois, & elle était moite, signe que la fièvre était présente. Immédiatement, elle s’éloigna des enfants. Quelle plus grande peur pour une mère que de voir ses nouveau-nés avec la Fièvre ? Il était hors de question que cela arrive. Deux femmes de chambre & une nourrice pour s’occuper d’eux, la Malemort préférant s’isoler dans une des chambres non-occupées de Ussac, & elles étaient nombreuses avec Kylian, Arthan & Marie-Amelya partis.
    Mais impossible de fermer l’œil. La nuit toute entière fut consacrée à grelotter & à profiter de la toux, de la fièvre, & autres joyeusetés. C’est donc avec une tronche à déterrer les morts qu’elle commença cette première journée de maladie, tremblotante, fiévreuse, & avec un ventre en vrac.

    - Madame, il faut rester au lit.
    - Non !

    Ca vous rappelle quelqu’un ? C’est normal. Elle voulait se lever pour aller voir si ses jumeaux allaient bien tous les deux, elle voulait en avoir la certitude, mais arrivée devant la chambre où tous les deux dormaient, deux énormes barriques l’empêchèrent d’entrer. Froncement de sourcils genre « c’est moi la Cheffe ici, c’est moi qui donne les ordres » qui ne les fit pas broncher d’avantage. Alors qu’elle s’apprêtait à leur faire passer un sale quart d’heure parce qu’elle ne supportait pas qu’on cherche à l’éloigner des siens alors qu’elle se trouvait dans SA maison, & que même malade elle avait encore la force d’arracher quelques dents (ou pas d’ailleurs), mais une arrivée soudaine l’arrêta. C’était cette femme de chambre qui s’était occupée des jumeaux lors de la naissance & qui continuait à présent, c’était également elle qui allait lui expliquer la situation lorsqu’elle arriva à sa hauteur, quoi qu’en restant à bonne distance pour ne pas attraper le Mal à son tour.

    - Vous ne pouvez pas les voir Madame. Vous avez la maladie, celle qui ravage le Royaume depuis quelques semaines. Si vous transmettez votre fièvre à vos enfants, ils seront trop faibles encore pour la surmonter.

    Bordel, c’est qu’elle avait raison en plus…
    Elle se résigna donc à ne pas les voir, & à rester dans son lit pour se reposer. Fou comme le désir de voir la chair de sa chair pouvait motiver à écouter ce qu’on vous demande de faire. Le jour suivant n’était pas vraiment plus glorieux, elle réussissait à se rendre en taverne mais au fruit de beaucoup d’efforts, & le temps qu’elle y passait n’était pas bien long. Si beaucoup étaient malades dans la Capitale, peu d’entre eux avaient subi une grossesse éprouvante aussi peu de temps auparavant. Ses deux ainées n’avaient pas été épargnées par la maladie, & Alisa avait été assignée à résidence, avec interdiction formelle d’aller voir son petit frère & sa petite sœur pour ne pas les contaminer.
    Marie-Amelya, quant à elle, était censée être chez elle, & puisque la rousse Mère trouvait sa fille bien trop malheureuse en ce moment, le troisième jour elle prit la décision de se rendre à son chevet.

    La rue de la Justice, dont elle connaissait le chemin par cœur, fut rejointe aussi rapidement que possible malgré son état peu florissant ; & en moins de temps qu’il ne fallait pour le dire, elle faisait un dude de la situation avec Bertille, la cuisinière qui s’occupait de Marie-Amelya avec beaucoup de zèle, ce qui attirait bien évidemment la reconnaissance de la Volcanique Malemort qui écoutait avec attention les indications de la vieille femme (quoi que pas si vieille que ça, par rapport à elle) sur l’état préoccupant de la jeune adulte.
    Puis, elle monta les escaliers, jusqu’à arriver sur le palier de la chambre, & frapper quelques coups à la lourde porte de bois, avant d’entrer dans la chambre que la maladie, mais surtout le désespoir, semblaient avoir envahie. Trop inquiète, elle tâcha de se maîtriser pour ne pas courir à son chevet immédiatement. Il y avait des lettres , des parchemins sur le bureau, elle devinait aisément à qui elles pouvaient être destinées & de qui elles pouvaient venir. Les plus malmenées le concernaient sûrement lui, lui qui l’avait brisé un peu plus, sa jeune Etincelle & qui l’avait rendu si éteinte.

    Qu’importe, elle allait tout faire pour lui donner l’envie de se battre. Lorsque sa fille ainée & bâtarde était décédée plusieurs années auparavant, elle n’avait rien pu faire, c’était même son absence qui en avait été l’une des causes premières. Il était hors de question que cela recommence, jamais.
    A son chevet, elle se mit assise sur le lit où la jeune rouquine était allongée & dégagea son front des mèches incandescentes avant de prendre sa main dans la sienne & d’en caresser le dos légèrement.

    - Bonjour ma douce…Il parait que tu n’es pas en forme du tout, je suis venue m’assurer que tu te soignes…Tu vas donc devoir compter sur la présence de ta mère quelques temps… Un léger sourire apparait alors, essayant de détendre l’atmosphère. Ecoute…Je sais que tout cela est compliqué pour toi, tu as vécu beaucoup d’épreuves difficiles ces derniers mois, je ne compte pas en refaire la liste, & je n’ai sûrement pas été à la hauteur de mon rôle de mère…Je ne sais pas ce que j’aurais pu faire, peut-être t’empêcher de fréquenter cet homme, mais tu l’aimais, je ne pouvais pas t’empêcher d’être heureuse, même si cet amour a été éphémère au final…Tu sais, de chaque expérience nous pouvons tirer du bon & du moins bon. Tu lui as peut-être donné plus que ce qu’il méritait, mais ce qui est fait est fait, ça ne doit pas t’empêcher d’avancer…Tu sais, ça ne change rien au final…L’homme qui sera vraiment digne de t’aimer, t’aimeras comme tu es. Moi ce n’est pas ça que je vois, c’est avant tout ta bonté, ton intelligence, ton sens du sacrifice quoi que peut-être un peu trop développé celui-ci, ton altruisme, & j’en passe, la liste serait trop longue…Depuis que tu es enfant & que je t’ai recueilli, j’ai vu tout cela, & c’est tout cela, ta force de caractère, qui m’ont convaincue dès le premier jour que toute ma vie je serai fière de toi. Alors il faut te battre ! Tu as un nom à défendre, non ?

_________________
Mahelya
[Troisième Jour : La douleur irradie tout votre organisme - deuxième partie de journée]

Nul ne sait ce qu'il se passe quand les portes et les volets des maisons sont clos. Ainsi en va-t-il de même lorsque l’Étincelle se cloitre derrière les quatre murs de pierre de sa demeure du seize rue de la Justice. Personne ne peut affirmer savoir se qu'il s'y passe. Derrière la lourde porte de chêne, Mahelya baissait les bras, déposait les armes et laissait tomber les masques. Elle avait dit se soigner, mais la Flammèche avait menti, après tout elle ne l'avait pas promis. Les remèdes ? Bien sur qu'elle en fabriquait mais elle les destinait aux autre, sa Mère et Alisa en priorité. Elle ... Elle, elle succombait peu à peu à la fièvre, accueillant la souffrance physique en plus de celle psychique que déjà elle explorait. Vivre ?! Pourquoi ? L'impression que plus rien ne la retenait dans se monde réelle ne quittait plus ses pensées. Et la maladie avait un avantage considérable, on ne pourrait pas l'accuser d'avoir attenter volontairement à sa vie. Aussi ne faisait-elle rien pour aller mieux et supportait la fièvre grâce à quelques plantes hallucinatoires dont elle connaissait les vertus interdites. Et avec espoir, elle attendait que la Faucheuse vienne lui quémander son dernier souffle de vie.

Pourtant, loin d'être réellement seule, la Frêle avait une famille, certes pas de sang, mais de cœur. Et la Baronne Aldraien, avec qui au cours des quelques années passées à ses cotés, s'était développée une véritable complicité Mère/Fille, devait bien sentir depuis la Rupture que sa plus grande fille, vacillait. Aussi ne fut-ce pas une réelle surprise de la voir débarquer à son chevet, inquiète, douce et attentive au Mal qui rongeait et le corps et l'esprit de l'Incandescente. A la vision de la silhouette maternelle, les prunelles sinople de la jeune fille se noyèrent sous un flot de larmes pour l'instant contenu. * Pardon Maman, Pardon ... Pour tout ce que j'ai fait, je n'ai été qu'une source d'ennuis et de tracas pour vous ! Je ne mérite pas votre pardon *. Pourtant c'est ce qu'elle lui offrit. La Jeune Flamme devait-elle l'accueillir comme un dernier cadeau de vie ? C'était si dure de se trouver là devant elle et d'avoir ces si sombres pensées. Là, fiévreuse, crispée sur son lit, l’Étincelle ne pouvait défaire son regard de ce visage brulé qu'elle affectionnait tant. Et les remords envahissaient celle qui ne voulait pas connaître les regrets. Dans la vie on ne regrette que ce qu'on n'a pas fait (*).

Cependant, elle s'en voulait d'avoir apporter honte et déshonneur sur cette famille qui l'avait accueilli à bras ouverts, sans question, sans restriction aucune. Pourquoi était-ce eux qui devaient subir les conséquences de sa Faute. Et aux perles d'eau salées de se déverser. Les sillons humides se traçaient sur le visage fatigué aux tâches de rousseurs. Là, étendue dans son lit, le désarroi et le désespoir s'emparaient de la Flammèches. Une cascades de paroles retenues jusque là s'échappa de la fine gorge pâle.

- Maman ... Je vous demande pardon ... Je vous aime tellement mais je n'ai été qu'une charge supplémentaire pour vous. Je ne vous mérite pas. J'ai baissé les bras Maman. J'abandonne. Vous dites que l'avenir se profile devant moi, mais j'ai peine à le croire. Vous-même savez qu'il n'en est rien. Qui voudra d'un hymen brisé ? Oh oui ! Mère, j'ai aimé Nizam, je l'ai aimé plus que je ne l'aurait du au point de m'offrir corps et âme à lui. Mais en faisant cela j'ai mis un terme à ma vie. Je n'en peux plus ... je désire simplement m'abandonner à l'étreinte de l'éternité. Je suis tellement fatiguée. J'ai failli Maman ... j'ai failli céder à la faucheuse... La Belladone. Je l'ai prise dans l'atelier de papa lorsqu'un jour je suis venue vous ausculter ... je la gardais toujours avec moi, savamment dissimulée dans mes jupons ... Mais Nizam a tout brisé une fois encore. Pourquoi a-t-il fallu qu'il casse cette maudite fiole ... Je la voulais tant Maman ... Je suis tellement lasse de tout ... Je n'ai plus rien à offrir à personne ... Aidez-moi à partir ... je vous en prie ... Pitié !

Le frêle corps convulsait sous les draps de coton, agité par les larmes mais surtout par la tristesse qu'elle cachait depuis de si nombreux jours. Qui pouvait se douter de ce que la Flamme dissimulait à tout le monde. L'étincelle de vie l'avait abandonner. Néanmoins déjà dans son esprit se jouait une mélodie.

    Mahel, easy as a kiss we'll find an answer
    Put all your fears back in the shade
    Don't become a ghost without no colour
    Cause you're the best paint life ever made

La fièvre reprenait à nouveau posséssion d'elle. A moins que ce ne soit les hallucinations. Toujours est-il que la voix dans sa tête lui était connu...

Kylian ...

Son Ténébreux, son Brun, son Unique, son Essentiel, son Incontournable ... Elle ne voyait et n'entendait plus que lui désormais. L'homme de sa vie, le seul digne de son Amour... Pour lui ! ne pas lâcher ?!

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(*) Jean Cocteau
(**) U-turn (lili) Aaron
(Mahel pour le RP) Lili aussi simple qu'un baiser nous trouverons une réponse
Laisse toutes tes peurs dans l'ombre derrière toi
Ne deviens pas un fantôme sans couleurs
Car tu es la plus belle peinture qu'ait jamais faite la vie
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