Korai
Un bruit métallique rebondit sur les parois rocheuses. Terminé, la pioche ! Pour aujourd'hui, en tout cas. Cela faisait trois semaines qu'elle avait quitté le Berry, trois semaines qu'elle faisait le même geste de lever l'outil et de le laisser retomber avec force sur la roche pour en extraire le minerai, alors qu'elle était là, en Anjou, pour participer à la défense du Duché. Elle laissa tomber sa pioche près du mur, à une place qui était devenue habituelle.
Soupir. Comme chaque jour, ses pensées les plus fortes se promenèrent d'Orian à June, de Jigsaw à Kerah, de Kÿe à Nick, jusqu'à Awanaé qui lui souriait depuis son sommeil éternel. Cette pensée pourtant belle et pure la hantait, comme une main tendue qu'elle n'arrivait jamais à attraper et qu'elle s'évertuait pourtant à vouloir. Elle jeta ses vieux gants déchirés à côté de sa pioche et partir de la mine, les mains dans les poches et la tête ailleurs.
Elle s'acheta sur le chemin du retour une miche de pain craquante et dorée, et en mangea la moitié le temps d'arriver à une des tavernes où elle avait pris ses habitudes. Elle rentra et s'installa après avoir salué les présents ; elle en connaissait certains, d'autres non. A force d'être là, elle allait finir par devenir un monument comme tous ces gens. Orian était déjà arrivé. Elle lui déposa un baiser sur le front et lui proposa silencieusement de partager le reste de la miche.
"J'espère qu'on va bouger un jour. J'en ai assez de piocher. Pas toi, darling ?"
Elle posa son doux regard bleu-vert sur son blond de neveu. il était mignon, malgré sa barbe naissante ; il avait de beaux yeux bleus, des cheveux blonds qu'elle aimait caresser depuis qu'il était petit. Il avait un regard aussi vif que son esprit, et ses idées étaient acérées comme la lame qu'il portait. Pas d'inquiétude à avoir donc, même si, au fond, comme une mère, elle avait peur pour lui plus que pour sa propre vie. La perte de sa fille avait décuplé son amour maternel pour le jeune homme qui, finalement, était le seul qu'il lui restait de sa vie d'avant. Sa vie d'avant... A contrecur, elle replongea dans son passé. A travers orian, elle revit June. Le garçon qui ne parlait pas, son regard d'un bleu glacial lors des adieux. Invisibles barrières érigées qu'elle avait tant détestées et qu'elle se mettait à fonder en elle-même tant de temps après.
Une pensée.
"Est-ce que tu as eu des nouvelles de ton père, Orian ? ..."
Elle refusait que le père contrôle l'existence de son fils. Aussi attendait-elle avec crainte et impatience à la fois des nouvelles du grandissime blond.
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Soupir. Comme chaque jour, ses pensées les plus fortes se promenèrent d'Orian à June, de Jigsaw à Kerah, de Kÿe à Nick, jusqu'à Awanaé qui lui souriait depuis son sommeil éternel. Cette pensée pourtant belle et pure la hantait, comme une main tendue qu'elle n'arrivait jamais à attraper et qu'elle s'évertuait pourtant à vouloir. Elle jeta ses vieux gants déchirés à côté de sa pioche et partir de la mine, les mains dans les poches et la tête ailleurs.
Elle s'acheta sur le chemin du retour une miche de pain craquante et dorée, et en mangea la moitié le temps d'arriver à une des tavernes où elle avait pris ses habitudes. Elle rentra et s'installa après avoir salué les présents ; elle en connaissait certains, d'autres non. A force d'être là, elle allait finir par devenir un monument comme tous ces gens. Orian était déjà arrivé. Elle lui déposa un baiser sur le front et lui proposa silencieusement de partager le reste de la miche.
"J'espère qu'on va bouger un jour. J'en ai assez de piocher. Pas toi, darling ?"
Elle posa son doux regard bleu-vert sur son blond de neveu. il était mignon, malgré sa barbe naissante ; il avait de beaux yeux bleus, des cheveux blonds qu'elle aimait caresser depuis qu'il était petit. Il avait un regard aussi vif que son esprit, et ses idées étaient acérées comme la lame qu'il portait. Pas d'inquiétude à avoir donc, même si, au fond, comme une mère, elle avait peur pour lui plus que pour sa propre vie. La perte de sa fille avait décuplé son amour maternel pour le jeune homme qui, finalement, était le seul qu'il lui restait de sa vie d'avant. Sa vie d'avant... A contrecur, elle replongea dans son passé. A travers orian, elle revit June. Le garçon qui ne parlait pas, son regard d'un bleu glacial lors des adieux. Invisibles barrières érigées qu'elle avait tant détestées et qu'elle se mettait à fonder en elle-même tant de temps après.
Une pensée.
"Est-ce que tu as eu des nouvelles de ton père, Orian ? ..."
Elle refusait que le père contrôle l'existence de son fils. Aussi attendait-elle avec crainte et impatience à la fois des nouvelles du grandissime blond.
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