Lotx
Il avait soupiré, il avait pesté. Il avait sifflé, il avait crié. Il avait menacé, il avait boudé. Même, même il avait véhémé! Ce mot n'existant absolument pas dans la langue française, c'est donc vous dire à quel point il avait beuglé hein? Pourtant rien n'y avait fait... Le père supérieur du couvent où il était logé avait été très clair sur ce point: il ne quitterait sa cellule que pour partir définitivement du couvent, c'est à dire quand son escorte serait arrivée. Une escorte menée par sa nouvelle "responsable de la lubrification des rapports épiscopaux" qui quittait à peine Périgueux et qui ne serait pas là avant des semaines!
Dans un excès de rage, le jeune prêtre donna un grand coup de pied dans son armoire. Les moines, en prière, eurent alors leur messe troublée par les hurlements caractéristiques de l'éclatage de pied contre une armoire qui-rend-encore-plus-énervé-qu'avant résonnant dans tout le couvant. Et pourtant nul ne bougea le moindre muscle, ces braillements pouvaient bien durer tout le jour et toute la nuit, ils n'en quitteraient pas pour autant leur sentiment de profonde quiétude. Pensez donc, bientôt cela allait faire une heure toute entière que le garçonnet ne leur avait pas tourné autour, sautant, gesticulant et surtout ne cessant de marmonner des "je suis évêqueuh, je suis évêqueuh, et pas toi, toi t'es vieux et moche! J'suis évêqueuh, j'suis évêqueuh..." Alors, après avoir maudit l'assemblée épiscopale de France qui venait de le nommer, après avoir prié pour que le Très Haut lui envoie une laryngite carabinée et après avoir échaffaudé divers plans, plus ou moins retors, reposant généralement sur l'emploi d'une vieille statuette de l'ange Al Lopass en pierre massive comme d'une arme contondante, une réunion cléricale extraordinaire avait été réalisée. Et l'emploi de la force fut voté à l'unanimité pour terrer le garçonnet dans sa cellule, jugeant qu'il aurait beau s'égosiller, au moins ne pourrait-il plus s'approcher d'eux à des distances inférieures au centimètre pour ce faire.
Bien leur en prit puisqu'après douze heures de braillements interrompus uniquement par le besoin d'assouvissement de quelques nécessités éminemment naturelles, Lotx se résolut à passer à des activités plus constructives afin de préserver ses cordes vocales pour quand arriverait son escorte. Histoire de pouvoir passer tout le voyage à leur signifier que "j'suis évêqueuh, j'suis évêqueuh!", dans l'hypothèse où ils n'auraient pas compris les quatre cent trente-huit fois précédentes. Alors se tourna t-il vers sa paillasse où il trouva un chanoine (qu'on avait chargé contre son gré de le surveiller) dans un état de crispation passablement avancé. Il lui tendit alors une plume, de l'encre rose et du papier violet, jurant ses grands dieux que oui, oui, rédiger des missives était un moyen simple et efficace de se calmer et d'expier douze heures de torture auditive. Et puis il le lui jura à nouveau mais en criant cette fois puisque le chanoine avait perdu cinq dixièmes d'audition lors des douze heures précédentes.
Bon alors vous c'est quoi votre nom?
-Noël, monseigneur.
-Vous êtes le père... Noël?
-C'est ça monseigneur!
-Bordel! Alors là j'crois bien que j'parle au nom de tous en disant que l'narrateur y touche le fond hein!
-Je vous demande pardon?
-Nan, nan, rien... Bon, 'savez écrire au moins père *sigh* Noël?
-Évidemment, je suis un moine copiste!
-Bon alors s'parfait, on va écrire à l'autre là, le prince, le fils de de la reyne.
-Euh...
-Mais siiiiiiiiiiii! Vous savez, celle qu'avait une sacrée paire de... aheum... celle qu'a succédationné à l'autre glandeur de Lévan!
-Ah oui Béatriz! Le prince il s'appelle Charlemagne de Castelmaure-Frayner.
-Ouais voilà, çuilà, alors prendez l'écritoire qu'j'vous ai donné et j'vous dicte.
Le moine leva les yeux au plafond face à cette incompréhensible et soudaine lubie d'écrire à un type haut placé dont l'évêque ne connaissait même pas le nom mais s'exécuta pourtant. Après tout, si cela pouvait lui éviter encore une crise de nerfs...
Donc de moi à Charlemachin là, votre euh... Comment qu'on dit? Votre princitude? Nan, ça veut rien dire ça, bon mettez juste "mon brave" alors ça suffira! Je vous souhaite mes plus sincères condoléances pour la mort de votre défunte...
-Si elle est défunte ça sert à rien de parler de mort hein?
-Bon... Alors pour la mort de feue...
-Feue c'est pareil ça veut dire qu'elle est morte...
-Nanmé dites donc, spa bientôt fini de m'contredire comme ça? Alors disons pour le passage de vie à trépas de votre mère, qui est donc morte défunte, même qu'on peut l'appelationner feue maintonant.
-...
-Ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiii?
-Ben c'est à dire que, outre la construction de la phrase, ça fait un peu plus d'un an qu'elle est morte donc...
-Et alors mieux vaut tard que jamais non? Donc oùsque j'en étais moi? Ah ouais, une femme très euh... bon, une femme que j'ai très, très bien connu puisque j'ai participationné, à l'époque, aux négociations entre elle et le clergé lors de sa campagne pour le trône, en compagnie du primat d'alors monseigneur Odoacre. Or, figurationnez-vous qu'elle devait nous offrir un archiduché, NAN un marquisat... NAN NAN NAN, un archiduché, c'est mieux comme titre ça pète plus!
-Bon faudrait vous décider je mets quoi, un archiduché ou un marquisat?
-Bah, mettez les deux. Donc un archiduché et un marquisat chacun sauf que comme Odo il est mort et que j'étais marié avec lui eh bien... QUOI ENCORE?
-Vous n'étiez pas mariés! Enfin je veux dire... Je sais bien que tout Rouen se demandait si le fait que vous soyez tout le temps fourrés l'un avec l'autre n'impliquait pas que vous soyez fourrés l'un d...
-Z'y comprendez rien! C'était pas un mariage d'amour mais un mariage vénal pour que je récupérationne toutes ses possessions une fois mort. C'était purement pas intérêt hein, on voulait pas faire des gosses, 'ttendez z'avez vu sa tronche, les pauvres gosses!
-...
-Très bien, très bien. Mettez qu'on était "à ça" d'être mariés alors!
-Je ne suis pas persuadé que le mouvement du pouce et de l'index que vous venez de faire passe très bien à l'écrit.
-Ben z'avez qu'à le dessiner! Bref, je disais donc on était "à ça" d'être mariés et donc en fait elle me devait deux archiduchés et deux marquisats plus les intérêts disons trois ou quatre comtés. En tant que son fils, je viens donc sobrement et avec toute l'humilité qui me caractérise -CESSEZ DE RIRE NOËL JE VOUS PRIE!- vous réclamationner mon du. En plus je suis évêque de Périgueux et j'veux pas dire mais à l'AEF vous êtes pas franchement la mascotte générale hein? Donc forcément, anoblir quelqu'un d'aussi apprécié, nan adulé... nan 'ttendez, comment qu'on pourrait dire?
-Vénéré?
-Nan, vénéré s'quand on va voir la grosse Mathilde... hum... vénérien! C'est ça, quelqu'un d'aussi vénérien que moi au sein du clergé ne pourrait qu'améliorer les rapports que vous entretenez avec lÉglise, forcément! Et vous Noël cessez de me faire ces gros yeux, parfaitement que je suis vénérien par mes pairs, j'veux dire si on enlève la moitié de l'AEF ben l'autre moitié elle me connaît pas donc elle m'aime presque bien! Bref! Notez au passage que je suis un clerc fidèle moi -et vous me soulignerez le moi- et la fidélité s'important, j'suis pas comme, au hasard, monseigneur Fitz. Et là vous lui faites un clin dil!
-...
-Vous dessinez un type... nan, un poney! Vous dessinez un poney qui fait un clin dil! Bon et ensuite on va conclure.Alors là va falloir être lyrique, donc j'vais lui réciter un sonnet! Écrivez: "J'vous ai pas rencontré mais c'est d'la folie donc voici mon pigeon, appelez-moi peut-être. Surtout que c'est dur de regarder droit quand z'êtes là donc voici mon pigeon appelez-moi peut-être. Mais notez que les autres nobles y m'courent après donc voici mon pigeon appelez moi peut-être!"
-Ça ne veut absolument rien dire!
-Normal, c'est un poème, les poèmes c'est fait pour jamais rien vouloir dire mais juste pour en jeter grave, et là y sera vachement impressionné par mes alexandrins hein?
-Ça n'a absolument rien d'alexandrins ça, les alexandrins font douze pieds, et vos vers à vous ils sont même pas uniformes!
-Oui bon, des alexandrins de vingt-trois à vingt-six pieds quoi, m'enfin s'presque pareil... Z'êtes trop conservateur mon vieux, les alexandrins faut les modernisationner un peu!
-...
-Voilà, donc ensuite on signe, est-ce que, comme les évêques, ils ont des anneaux signifiant leur rang? Bah, mettez que je lui baise les anneaux on sait jamais, ça fait toujours plaisir. Pis ensuite on passe aux politesses d'usage, "que l'esprit du Très Haut vous pénètre" signé monseigneur Lotx, évêque -vous me soulignerez ça quat... cinq fois!- et on envoie. Je peux relire?
Noël passa alors la lettre à l'évêque.
Mais... Mais c'est quoi toutes ces ratures?
-Ben aussi, si vous ne corrigiez pas trente fois tout ce que vous voulez dire hein!
-Vous m'avez tout salopé ma feuille violette! Père Noël, vous êtes une ordure!
-...
De Monseigneur Lotx,
A Charlemagne de Castelmaure-Frayner,
Mon brave,
Je vous souhaite mes sincères condoléances pour le passage de vie à trépas de votre mère, qui est donc morte défunte, même qu'on peut l'appelationner feue maintenant.Une femme que j'ai très, très bien connu puisque j'ai participationné, à l'époque, aux négociations entre elle et le clergé lors de sa campagne pour le trône, en compagnie du primat d'alors monseigneur Odoacre. Or, figurationnez-vous qu'elle devait nous offrir *grosses ratures* un archiduché et un marquisat chacun. Sauf que comme Odo il est mort et que j'étais "à ça" d'être marié avec lui, en fait elle me devait deux archiduchés et deux marquisats plus les intérêts disons trois ou quatre comtés. En tant que son fils, je viens donc sobrement et avec toute l'humilité qui me caractérise vous réclamationner mon du. En plus je suis évêque de Périgueux et j'veux pas dire mais à l'AEF vous êtes pas franchement la mascotte générale hein? Donc forcément, anoblir quelqu'un d'aussi vénérien que moi au sein du clergé ne pourrait qu'améliorer les rapports que vous entretenez avec lÉglise, forcément! Notez au passage que je suis un clerc fidèle moi et la fidélité s'important, j'suis pas comme, au hasard, monseigneur Fitz.
J'vous ai pas rencontré mais c'est d'la folie donc voici mon pigeon, appelez-moi peut-être.
Surtout que c'est dur de regarder droit quand z'êtes là donc voici mon pigeon appelez-moi peut-être.
Mais notez que les autres nobles y m'courent après donc voici mon pigeon appelez moi peut-être!
Je vous baise les anneaux,
Que l'esprit du Très Haut vous pénètre.
Monseigneur Lotx, évêque de Périgueux
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Dans un excès de rage, le jeune prêtre donna un grand coup de pied dans son armoire. Les moines, en prière, eurent alors leur messe troublée par les hurlements caractéristiques de l'éclatage de pied contre une armoire qui-rend-encore-plus-énervé-qu'avant résonnant dans tout le couvant. Et pourtant nul ne bougea le moindre muscle, ces braillements pouvaient bien durer tout le jour et toute la nuit, ils n'en quitteraient pas pour autant leur sentiment de profonde quiétude. Pensez donc, bientôt cela allait faire une heure toute entière que le garçonnet ne leur avait pas tourné autour, sautant, gesticulant et surtout ne cessant de marmonner des "je suis évêqueuh, je suis évêqueuh, et pas toi, toi t'es vieux et moche! J'suis évêqueuh, j'suis évêqueuh..." Alors, après avoir maudit l'assemblée épiscopale de France qui venait de le nommer, après avoir prié pour que le Très Haut lui envoie une laryngite carabinée et après avoir échaffaudé divers plans, plus ou moins retors, reposant généralement sur l'emploi d'une vieille statuette de l'ange Al Lopass en pierre massive comme d'une arme contondante, une réunion cléricale extraordinaire avait été réalisée. Et l'emploi de la force fut voté à l'unanimité pour terrer le garçonnet dans sa cellule, jugeant qu'il aurait beau s'égosiller, au moins ne pourrait-il plus s'approcher d'eux à des distances inférieures au centimètre pour ce faire.
Bien leur en prit puisqu'après douze heures de braillements interrompus uniquement par le besoin d'assouvissement de quelques nécessités éminemment naturelles, Lotx se résolut à passer à des activités plus constructives afin de préserver ses cordes vocales pour quand arriverait son escorte. Histoire de pouvoir passer tout le voyage à leur signifier que "j'suis évêqueuh, j'suis évêqueuh!", dans l'hypothèse où ils n'auraient pas compris les quatre cent trente-huit fois précédentes. Alors se tourna t-il vers sa paillasse où il trouva un chanoine (qu'on avait chargé contre son gré de le surveiller) dans un état de crispation passablement avancé. Il lui tendit alors une plume, de l'encre rose et du papier violet, jurant ses grands dieux que oui, oui, rédiger des missives était un moyen simple et efficace de se calmer et d'expier douze heures de torture auditive. Et puis il le lui jura à nouveau mais en criant cette fois puisque le chanoine avait perdu cinq dixièmes d'audition lors des douze heures précédentes.
Bon alors vous c'est quoi votre nom?
-Noël, monseigneur.
-Vous êtes le père... Noël?
-C'est ça monseigneur!
-Bordel! Alors là j'crois bien que j'parle au nom de tous en disant que l'narrateur y touche le fond hein!
-Je vous demande pardon?
-Nan, nan, rien... Bon, 'savez écrire au moins père *sigh* Noël?
-Évidemment, je suis un moine copiste!
-Bon alors s'parfait, on va écrire à l'autre là, le prince, le fils de de la reyne.
-Euh...
-Mais siiiiiiiiiiii! Vous savez, celle qu'avait une sacrée paire de... aheum... celle qu'a succédationné à l'autre glandeur de Lévan!
-Ah oui Béatriz! Le prince il s'appelle Charlemagne de Castelmaure-Frayner.
-Ouais voilà, çuilà, alors prendez l'écritoire qu'j'vous ai donné et j'vous dicte.
Le moine leva les yeux au plafond face à cette incompréhensible et soudaine lubie d'écrire à un type haut placé dont l'évêque ne connaissait même pas le nom mais s'exécuta pourtant. Après tout, si cela pouvait lui éviter encore une crise de nerfs...
Donc de moi à Charlemachin là, votre euh... Comment qu'on dit? Votre princitude? Nan, ça veut rien dire ça, bon mettez juste "mon brave" alors ça suffira! Je vous souhaite mes plus sincères condoléances pour la mort de votre défunte...
-Si elle est défunte ça sert à rien de parler de mort hein?
-Bon... Alors pour la mort de feue...
-Feue c'est pareil ça veut dire qu'elle est morte...
-Nanmé dites donc, spa bientôt fini de m'contredire comme ça? Alors disons pour le passage de vie à trépas de votre mère, qui est donc morte défunte, même qu'on peut l'appelationner feue maintonant.
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-Ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiii?
-Ben c'est à dire que, outre la construction de la phrase, ça fait un peu plus d'un an qu'elle est morte donc...
-Et alors mieux vaut tard que jamais non? Donc oùsque j'en étais moi? Ah ouais, une femme très euh... bon, une femme que j'ai très, très bien connu puisque j'ai participationné, à l'époque, aux négociations entre elle et le clergé lors de sa campagne pour le trône, en compagnie du primat d'alors monseigneur Odoacre. Or, figurationnez-vous qu'elle devait nous offrir un archiduché, NAN un marquisat... NAN NAN NAN, un archiduché, c'est mieux comme titre ça pète plus!
-Bon faudrait vous décider je mets quoi, un archiduché ou un marquisat?
-Bah, mettez les deux. Donc un archiduché et un marquisat chacun sauf que comme Odo il est mort et que j'étais marié avec lui eh bien... QUOI ENCORE?
-Vous n'étiez pas mariés! Enfin je veux dire... Je sais bien que tout Rouen se demandait si le fait que vous soyez tout le temps fourrés l'un avec l'autre n'impliquait pas que vous soyez fourrés l'un d...
-Z'y comprendez rien! C'était pas un mariage d'amour mais un mariage vénal pour que je récupérationne toutes ses possessions une fois mort. C'était purement pas intérêt hein, on voulait pas faire des gosses, 'ttendez z'avez vu sa tronche, les pauvres gosses!
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-Très bien, très bien. Mettez qu'on était "à ça" d'être mariés alors!
-Je ne suis pas persuadé que le mouvement du pouce et de l'index que vous venez de faire passe très bien à l'écrit.
-Ben z'avez qu'à le dessiner! Bref, je disais donc on était "à ça" d'être mariés et donc en fait elle me devait deux archiduchés et deux marquisats plus les intérêts disons trois ou quatre comtés. En tant que son fils, je viens donc sobrement et avec toute l'humilité qui me caractérise -CESSEZ DE RIRE NOËL JE VOUS PRIE!- vous réclamationner mon du. En plus je suis évêque de Périgueux et j'veux pas dire mais à l'AEF vous êtes pas franchement la mascotte générale hein? Donc forcément, anoblir quelqu'un d'aussi apprécié, nan adulé... nan 'ttendez, comment qu'on pourrait dire?
-Vénéré?
-Nan, vénéré s'quand on va voir la grosse Mathilde... hum... vénérien! C'est ça, quelqu'un d'aussi vénérien que moi au sein du clergé ne pourrait qu'améliorer les rapports que vous entretenez avec lÉglise, forcément! Et vous Noël cessez de me faire ces gros yeux, parfaitement que je suis vénérien par mes pairs, j'veux dire si on enlève la moitié de l'AEF ben l'autre moitié elle me connaît pas donc elle m'aime presque bien! Bref! Notez au passage que je suis un clerc fidèle moi -et vous me soulignerez le moi- et la fidélité s'important, j'suis pas comme, au hasard, monseigneur Fitz. Et là vous lui faites un clin dil!
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-Vous dessinez un type... nan, un poney! Vous dessinez un poney qui fait un clin dil! Bon et ensuite on va conclure.Alors là va falloir être lyrique, donc j'vais lui réciter un sonnet! Écrivez: "J'vous ai pas rencontré mais c'est d'la folie donc voici mon pigeon, appelez-moi peut-être. Surtout que c'est dur de regarder droit quand z'êtes là donc voici mon pigeon appelez-moi peut-être. Mais notez que les autres nobles y m'courent après donc voici mon pigeon appelez moi peut-être!"
-Ça ne veut absolument rien dire!
-Normal, c'est un poème, les poèmes c'est fait pour jamais rien vouloir dire mais juste pour en jeter grave, et là y sera vachement impressionné par mes alexandrins hein?
-Ça n'a absolument rien d'alexandrins ça, les alexandrins font douze pieds, et vos vers à vous ils sont même pas uniformes!
-Oui bon, des alexandrins de vingt-trois à vingt-six pieds quoi, m'enfin s'presque pareil... Z'êtes trop conservateur mon vieux, les alexandrins faut les modernisationner un peu!
-...
-Voilà, donc ensuite on signe, est-ce que, comme les évêques, ils ont des anneaux signifiant leur rang? Bah, mettez que je lui baise les anneaux on sait jamais, ça fait toujours plaisir. Pis ensuite on passe aux politesses d'usage, "que l'esprit du Très Haut vous pénètre" signé monseigneur Lotx, évêque -vous me soulignerez ça quat... cinq fois!- et on envoie. Je peux relire?
Noël passa alors la lettre à l'évêque.
Mais... Mais c'est quoi toutes ces ratures?
-Ben aussi, si vous ne corrigiez pas trente fois tout ce que vous voulez dire hein!
-Vous m'avez tout salopé ma feuille violette! Père Noël, vous êtes une ordure!
-...
De Monseigneur Lotx,
A Charlemagne de Castelmaure-Frayner,
Mon brave,
Je vous souhaite mes sincères condoléances pour le passage de vie à trépas de votre mère, qui est donc morte défunte, même qu'on peut l'appelationner feue maintenant.Une femme que j'ai très, très bien connu puisque j'ai participationné, à l'époque, aux négociations entre elle et le clergé lors de sa campagne pour le trône, en compagnie du primat d'alors monseigneur Odoacre. Or, figurationnez-vous qu'elle devait nous offrir *grosses ratures* un archiduché et un marquisat chacun. Sauf que comme Odo il est mort et que j'étais "à ça" d'être marié avec lui, en fait elle me devait deux archiduchés et deux marquisats plus les intérêts disons trois ou quatre comtés. En tant que son fils, je viens donc sobrement et avec toute l'humilité qui me caractérise vous réclamationner mon du. En plus je suis évêque de Périgueux et j'veux pas dire mais à l'AEF vous êtes pas franchement la mascotte générale hein? Donc forcément, anoblir quelqu'un d'aussi vénérien que moi au sein du clergé ne pourrait qu'améliorer les rapports que vous entretenez avec lÉglise, forcément! Notez au passage que je suis un clerc fidèle moi et la fidélité s'important, j'suis pas comme, au hasard, monseigneur Fitz.
J'vous ai pas rencontré mais c'est d'la folie donc voici mon pigeon, appelez-moi peut-être.
Surtout que c'est dur de regarder droit quand z'êtes là donc voici mon pigeon appelez-moi peut-être.
Mais notez que les autres nobles y m'courent après donc voici mon pigeon appelez moi peut-être!
Je vous baise les anneaux,
Que l'esprit du Très Haut vous pénètre.
Monseigneur Lotx, évêque de Périgueux
Titre et paroles de chanson tirées de "Call Me Maybe" de Carly Rae Jepsen, et j'ai même presque pas honte!
Certaines répliques sont inspirées du Père Noël est une Ordure, je vous laisse les retrouver c'est pas trop dur...
Certaines répliques sont inspirées du Père Noël est une Ordure, je vous laisse les retrouver c'est pas trop dur...
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