Actarius
Topic ouvert ici pour les joueurs dont les persos sont blessés et à Saumur. Il s'agit du combat qui s'est déroulé le 10 janvier entre les armées d'Estainoise et d'Amorri, côté royaliste et celle d'Abraxes, côté angevin. Je propose de baliser vos posts et d'opter pour le bleu, pour les joueurs de Royalistes, et le rouge, pour les joueurs des Angevins. Bon amusement !
[Armée "La Compagnie d'Artus" - Le moment tant attendu]
Ils avaient abandonné la forteresse impressionnante des barons de Montreuil-Bellay et continuaient de longer le Thouet en quête de larmée angevine qui avait été repoussée au sud en direction du Poitou. La plaine sétirait de toute part autour deux à laube de ce Xe jour de janvier. Elle se dessinait en courbes aussi légères quindolentes, parsemées de bosquets et de champs. Une légère brume recouvrait le sol, prêtant à cet instant tant attendu des allures fantaisistes, voire même légèrement inquiétantes. Mais linquiétude devait avoir une prise relativement faible sur une troupe qui nattendait cette occasion depuis de longues semaines, depuis les combats menés contre Thoros à Essoyes. Du moins, telle était le ressenti du Colosse dOc, perché sur son destrier. Il masquait lui une appréhension terrible sous son regard farouche porté à lhorizon, son masque dimpassibilité et de résolution. Il ne craignait certes pas pour sa propre vie quil avait maintes fois déjà mis à lépreuve de lacier et du sang. Il craignait pour celle dont il portait le listel et quil avait tenue inanimée dans ses bras quelques semaines auparavant.
Cette scène-là, il se refusait à la vivre à nouveau. Plutôt lui quelle. Voilà pourquoi létendard du Phénix flottait non loin de celui de Dourdan, voilà pourquoi il se tenait à quelques mètres delle à peine, prêt au sacrifice sur la longue voie de la rédemption quil arpentait désormais. La troupe cheminait depuis de longues heures désormais et nul signe de lennemi encore dans le calme qui régnait dans cette morne étendue. Soudain, la colonne sanima pourtant, des éclaireurs, porteurs de nouvelles qui ne faisaient pas lombre dun doute, venaient de revenir. La tension grimpa dun cran, la confrontation apparaissait désormais comme une évidence. Aux sourires carnassiers se mêlaient quelques signes à ladresse du Très-Haut, on pouvait discerner dans les murmures quelques paroles éparses et étouffées par lagitation grandissante du credo. Clairs, sonores ou gras, sélevaient des rires aussi, ceux des baroudeurs, des routiniers du front. La confiance, limpatience, ce léger souffle dappréhension devenaient à ce point palpables quelles en engourdissaient les sens de cette masse guerrière prête à rugir et à fondre sur Abraxes et ses survivants.
Ils se dessinèrent justement dans les lambeaux de laube et de cette brume diffuse et avec eux le contour de la vie ou de la mort, posé sur la balance de lacier des traits et des épées. Les ordres jaillirent bientôt, les encouragements, les premiers cris vengeurs, les invectives. Il y eut ce petit temps de latence, ce moment précieux de lobservation. Ils étaient peu, trop peu pour résister à la force des armées royalistes. Ils avaient beaux être dans le mauvais cas, ils avaient beau avoir soutenu une sournoise offensive contre le Domaine Royal sous de fallacieux prétextes, ces Angevins avaient du courage. Las pour eux, il ne faisait guère de doute que ce serait un massacre. Le Comte ferma les yeux un instant, porté par cet atmosphère quil appréciait, puis les rouvrit et les tourna vers elle. Belle, altière comme une Reine guerrière. Il ne quitterait pas son giron, il ne la perdrait pas encore, pas cette fois. Les cors retentirent.
Le combat commençait.
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