Afficher le menu
Information and comments (0)

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP] A trop vouloir te chercher.

Gwaed
    J'ai fini par te retrouver.


Sud ouest. Le grand blond passe les portes de Labrit. Il en aura fait de la route, pour elle. Mais sans hésiter. Côtoyer les Corleone lui avait donné la piste la plus sérieuse qu'il ait jamais eu. Et il a encore du mal à le croire. Il avait suffit d'un nom prononcé lors d'une conversation à laquelle il n'avait pas été convié pour susciter son intérêt. Comme subtilité n'est pas dans la liste de ses qualités, il avait posé ses questions sans détours. Il y avait eu un brin de méfiance de la part de ses interlocuteurs, mais son ton directif et autoritaire l'avait aidé à en savoir suffisamment.

Sans attendre, il avait pris la route. Impatient de s'assurer qu'elle allait bien, qu'aucun mal ne lui avait été fait, et surtout qu'elle était bien traitée, à la hauteur de ce qu'elle méritait. Si ce n'était pas le cas, il y remédierait.
Il avait perdu trop d'êtres chers pour la laisser s'ajouter à la liste.

Il arpente les rues, la mine sombre et renfermée, comme à son habitude. A force de questions et de descriptions, il finit par se faire indiquer une auberge. Avec sa discrétion, l'objet de sa recherche saurait surement avant qu'il ne la retrouve, que quelqu'un la cherche.
Il passe la porte de la bâtisse et s'immobilise dans l'encadrement, une main sur la garde de son épée, cherchant des yeux une fille qui pourrait lui ressembler.

_________________
Sybelle
Was it a dream ? Was it a dream ?
It was not a dream. This is real.*



Il pleut sans discontinuer depuis des jours et des jours poussant la rouquine, malgré son aversion pour les lieux clos, à s’enfermer bien au chaud dans l’auberge où elle a posé bagages pour quelques jours. Assise dans la grande salle, dos à la porte, elle discute allègrement avec deux ou trois personnes, comme elle a l’habitude de le faire. La conversation tourne autour d’une rumeur qui a enflée durant la journée : un grand bonhomme la chercherait dans toute la ville. Ri-di-cu-le ! Enfin quoique, elle a bien une ou deux dettes, mais rien qui mérite qu'on dépêche un type depuis Paris jusqu'ici juste pour ça. Dans son dos, la porte s’ouvre mais ne se referme pas, laissant un souffle vicieux glisser jusqu'à elle pour la faire frissonner. Se retournant vers l’imbécile qui ne semble pas décidé à entrer, elle le mitraille du regard.

Bon, vous allez la fermer cette foutue porte ou bien faut vous pousser au derrière pour que vous vous bougiez ? Demande-t-elle d’un ton qui laisse deviner qu’elle ne craint pas de se lever pour mettre sa « menace » à exécution.

Puis, détaillant le personnage qui lui fait face, elle se fige, les émeraudes qui lui servent d’yeux s’élargissant. L’homme qui se tient dans l’encadrement de la porte ressemble en tout point à son frère. Et pourtant… Il y a quelque chose dans son regard, qui ne lui appartient pas. Darren n’est pas quelqu’un de froid, ni d’effrayant. Oh, bien sur, comme chaque membre du clan, c’est un combattant, un homme d’arme, mais il n’a jamais eu l’air aussi impressionnant que le titan qui lui fait face. Ou plutôt, il n’avait rien d’un titan. Parce que cette fois-ci, Sybelle le sent, c’est bien son frère qui lui fait face.

Toutefois, elle ne peut pas s’empêcher de douter. Combien de fois, au détour d’une rue, elle a cru apercevoir un de ses proches disparus ? Combien de fois a-t-elle sentit naître cet espoir fou en elle, pour ensuite le voir disparaître, la laissant un peu plus désespérée que la fois d’avant ? Cent fois ? Mille fois ? Trop, ça c'est certain... Evidemment, elle n’en a jamais parlé à personne. Le malheur, elle le laisse bien enfermer derrière la muraille de son cœur, ne donnant à voir aux autres que le visage qu’elle veut bien : c’est-à-dire celui d’une jeune femme joyeuse et impétueuse bien qu’inaccessible, puisqu’elle ne raconte jamais rien de personnel à quiconque ne fait pas parti de son cercle.

Dans l’auberge, les gens s’agitent un peu, attendant que la porte soit fermée pour pouvoir revenir à leurs occupations initiales. Indifférente à tout ceci, la bien-nommée quitte sa place et s’approche de l’homme, priant les dieux pour qu’il ne soit ni un quelconque inconnu, ni une projection de son esprit. Lentement elle lève la main, comme pour le toucher, mais elle la laisse retomber le long de son corps, s’efforçant de réprimer l’élan qui la pousse vers lui. Tout ceci n’est surement qu’une hallucination. Ça ne peut pas être vrai. C’est impossible. Darren est mort. Mort. Et pourtant…


Darren ? C’est toi ?



*Was it a dream, The Dø :
Était-ce un rêve ? Était-ce un rêve ?
Ce n'était pas un rêve. C'est la réalité.

_________________
Gwaed
Le vent s'engouffre dans la pièce principale de l'auberge, faisant s'élever quelques protestations. Mais le grand blond n'y prêt aucune attention et fait le tour de la pièce du regard. Il observe les visages, sans vraiment trouver ce qu'il cherche. Est-elle sortie ? Est-elle dans sa chambre ? A-t-elle déjà quitté la ville ? Il reste immobile de longues secondes, réfléchissant.

Mais ses pensées s'arrêtent quand Sybelle se tourne vers lui. Il la reconnaît tout de suite. Elle ressemble tellement à leur mère... Et ses cheveux... Même au milieu d'une centaine de roux, il la distinguerait immédiatement.
Il n'entend pas ses mots agressifs. Il la scrute. Il n'entend rien et ne voit qu'elle. Il observe les moindre détails de sa peau visible, les formes de son corps quand elle se lève pour s'avancer vers lui. Elle semble en bonne santé, elle n'a pas l'air d'une miséreuse et mange surement à sa faim. Il est a demi soulagé et à hâte d'apprendre ce qu'elle a vécu depuis deux ans.

Quand elle murmure, il esquisse un sourire.

Dérangé par les protestations de plus en plus audibles, il fait un pas et pousse la porte dans son dos pour la claquer. Il retient une réflexion à la cantonade, préférant se concentrer sur sa soeur. Son bras gauche lui entoure les épaules et sa main droite se pose contre l'arrière de sa tête pour l'attirer contre lui.


Bien sur que c'est moi. Je t'ai manqué ?

Un peu d'humour...
Même si ce n'est pas son genre, c'est une façon pour lui d'évacuer la pression et la peur qui l'ont tenaillé tout le temps qu'il a passé à la chercher, refusant de croire qu'elle était morte.

_________________
Sybelle
Je t'ai perdu,
Depuis je n'm'aime plus.*



Sans savoir comment, Sybelle se retrouve blottie dans les bras de son frère. Son grand frère : le héros de son enfance, celui qu'elle a pleuré durant plus de deux ans. La sensation lui est à la fois familière et totalement étrangère. Comme elle a attendu ce moment. Comme elle l’a rêvé ! Et d’ailleurs, cela n’est pas si loin de ce qu’elle imaginait. L’odeur de son frère n’a pas changé, ni le poids de ses bras autour de ses épaules, ni-même l’intonation rieuse qu’il prend quand il lui demande si il lui a manqué. Seulement voilà, même si tout est comme elle l’avait imaginé, un détail diffère : sa propre réaction. Elle avait cru qu’elle serait soulagée, heureuse, extatique, surprise… Et elle l’est, c’est vrai. Sauf que dans son esprit, deux forces d’égales puissances s’affrontent : à la joie de le savoir vivant s’ajoute une irrépressible colère.

Si il lui a manqué ? Elle a cru mourir de tristesse ! Elle était seule et perdue. Elle a passé deux années dans le noir, poussée par une tendance à l’autodestruction plus forte que tout, plus forte même que son amour de la vie. Et maintenant qu’elle a retrouvé un semblant de paix et de joie, il débarque là comme une fleur ? Il était où quand elle avait besoin de lui ? Il était où quand elle a perdu tout espoir de le revoir ? Il était où quand elle pleurait toute seule au milieu de la nuit ?


Sans même avoir le temps de se rendre compte de ce qu’elle fait, elle repousse son frère et le gifle avant de s’enfuir en courant vers l’extérieur. Dans son dos, elle entend les pas de son aîné qui semble l'avoir suivi. Hystérique, elle se retourne vers lui, les yeux brillants - de colère ou de tristesse, les Dieux seuls le savent.

Tu n’as pas le droit de revenir comme ça ! Tu étais où ? Tu étais où ?! Hurle-t-elle, sa voix se brisant sur la fin de la phrase.

Redevenue petite fille, elle fond en larmes, serrant ses bras sur sa poitrine comme pour se protéger de ces sentiments trop lourds pour elle. Pendant deux ans, elle a réprimé toute cette tristesse, cette terreur mais revoir Darren brise les digues qu’elle c’est efforcée de construire jour après jour, la rendant plus vulnérable que jamais. Et elle déteste ça. Elle déteste se montrer aussi faible devant une autre personne mais elle est incapable de se contenir. D’un geste rageur, elle essuie ses joues et lève les yeux vers ceux de son frère.

L’émeraude rencontre l’azur.

Quand elle reprend la parole, sa voix n’est plus que celle d’une gamine brisée et terrorisée : la voix d'une gamine qui vit encore et toujours en elle.


J’étais toute seule. J’avais peur. Pourquoi tu n’étais pas là ?



_________________
Gwaed


Avec Sybelle il s'attendait à tout. Elle n'avait jamais été une bonne petite fille sage et obéissante. C'est pourquoi sa réaction ne l'étonne pas, même si elle l'agace. Il reçoit la gifle sans l'arrêter et la laisse faire ce qu'il estime n'être qu'un caprice, une dramatisation volontaire des événements, cela rendait leurs retrouvailles plus intenses, finalement...

Il la suit dehors. Passablement exaspéré. Il n'avait jamais été d'une grande patience, mais depuis quelques mois c'était encore pire.


Tu n’as pas le droit de revenir comme ça ! Tu étais où ? Tu étais où ?!

Il serre les dents pour se retenir d'hurler en retour et la laisse finir. Une fois sa colère évacuée, il pourra lui dire à son tour ce qu'il a sur le coeur. Pas tout, mais une partie, en tout cas.
Et quand après la rage arrive la tristesse, il se laisse attendrir.


J’étais toute seule. J’avais peur. Pourquoi tu n’étais pas là ?

Il sent qu'elle a souffert, mais il veut remettre les choses à leur place. Il lui attrape le bras, sans se rendre compte qu'il est un peu brusque et lui répond, en la regardant droit dans les yeux.

Crois-tu que j'ai mené une vie paisible loin de toi ? ! Crois-tu que nous t'avons envoyé en France pour te contrarier ? ! Tu es en vie, d'autre n'ont pas eu cette chance. Estime-toi heureuse !

Il a envie de la secouer comme un prunier. Ses azures brillent de colère quelques secondes, à défaut de tristesse.
Le souffle soulève encore sa poitrine. Ce qui n'est pas le cas de sa femme et de son fils. Mais il préfère garder cela pour lui dans l'immédiat.

Il se radoucit et desserre sa main sans pour autant lâcher sa soeur. D'une voix qu'il veut tendre et rassurante :


Je suis là maintenant, je suis revenu pour toi. Rentrons, tu vas me raconter tout ce qui t'es arrivé depuis deux ans...
_________________
Sybelle
D’abord, il l’attrape violemment, meurtrissant son bras délicat au passage. Bien que tentée de se débattre pour échapper à son emprise, Sybelle se laisse faire, consciente du fait qu’elle a - une fois de plus - outrepassée les limites. Il la gronde comme si elle était une petite fille désobéissante, mais elle ravale la bile qui lui vient aussitôt à la bouche, sachant que lui jeter des insanités à la figure ne l’aidera pas à passer pour l’adulte qu’elle est à présent. Enfin, il se calme et relâche son étreinte sur son bras, la traînant tout de même vers l’intérieur sans laisser d’autre choix à la rouquine que de suivre. Elle suit donc, se demandant comment lui faire comprendre qu’il n’a aucune autorité légitime sur elle, sans pour autant le braquer. Deux ans auparavant, elle ne se serait pas posée la moindre question avant de s'adresser à lui mais à cet instant, si elle est bien sure d'une chose, c'est que son frère n'est plus celui qu'elle connaissait. Plus vraiment.

De retour dans l’auberge, elle se défait de son emprise, sans brusquerie mais avec fermeté, et referme la porte derrière elle, avant de se glisser derrière une table un peu à l’écart, l’invitant à la rejoindre.

Par où commencer ? Elle lui dirait bien qu'il n'a pas le monopole de la souffrance, qu'elle, elle a perdu encore plus que lui et que même si ils l'ont envoyé en France pour la protéger, ça n'était clairement pas la bonne solution, toutefois elle a assez grondé pour la soirée. Et puis, même si elle n'est pas diplomate, elle a un minimum conscience de ce qu'il faut faire ou ne pas faire et ça, c'est sans nul doute à éviter.

Il a bien demandé - ou plutôt exigé - qu’elle lui raconte ce qu’elle a fait ces deux dernières années, mais le sujet est sensible aussi. Elle doute qu’il soit prêt à entendre et plus encore, elle doute d’être elle-même prête à parler de tout ceci.
Tentant de faire du tri dans ce qui peut être dit et ce qui ne le peut pas, la châtaigne ferme les yeux un instant. Seulement voilà, il n'y a pas de tri à faire : le bon comme le mauvais n’appartiennent qu’à elle. Pourquoi ressasser le passé en racontant tout cela ? C’est sans intérêt. Mais pourra-t-il comprendre qu’elle préfère garder cette partie majeure de sa vie sous silence ? Elle en doute. Le nouveau Darren ne semble pas du genre compréhensif. Que faire alors ? Détourner la conversation d’elle peut-être ? Autant essayer : après tout, qui ne tente rien, n'a rien.

Pourquoi es-tu seul Darren ? Où sont les autres ?

La voix se veut douce malgré la curiosité qu’elle laisse transparaître. Passant, une main dans ses cheveux, la jeune femme se redresse un peu et adresse un mince sourire à son aîné; vaine tentative pour lui faire oublier qu’elle n’est rien de plus qu’une peste colérique.

Ton fils doit être grand maintenant, ajoute-t-elle, bien qu’elle ne supporte pas les mioches et qu’elle se contrefoute de savoir si il est grand, si il tir bien à l’arc et que sais-je encore.

Après tout, la seule chose qui compte vraiment, c’est qu'ils soient là. Tous sains et saufs, contrairement à ce qu’elle c’est obligée à penser si longtemps.
Ou tout au moins, c'est ce qu'elle croit encore.

_________________
Gwaed
Gwaed avait cru qu'elle n'aurait pas changé, il avait cru retrouver la petite fille intrépide et pleine de vie qu'il avait quitté. Celle qu'il aimait au delà de tout et qu'il protégeait de tout et de tout le monde...
En un sens, il n'a pas tord de la voir inchangée. Il la perçoit toujours aussi caractérielle et têtue. La différence, c'est qu'il ne voit plus ces traits de caractère comme attendrissants mais plutôt comme exaspérants. Il s'attendait à la découvrir adulte et assagie.

En définitive, il songe que c'est peut-être lui qui a trop changé... Sur ces questions, il reste perplexe. Les retrouvailles ne sont pas celles qu'il avait imaginé. Pour le moment.
Il tente d'écarter ses pensées et s’assoit espérant que l'histoire de Sybelle l'aiderait à comprendre ce qu'elle est devenue.

Pourtant, elle n'ouvre pas la bouche pour parler d'elle. Le grand blond plisse les yeux comprenant, malgré le sourire adroit de sa soeur, qu'elle évite le sujet. Sa mine s'assombrit un peu. Il enrage de ne pas avoir obtenu immédiatement ce qu'il lui a demandé. Tout était tellement plus facile avant...
Il prend une profonde inspiration, essayant de trouver une autre solution. Pour ne pas la brusquer, elle risquerait surement de se braquer un peu plus.


Les autres vont bien, là où ils sont. Rassures-toi.

Il tente de sourire essayant de cacher la profonde émotion qui l'envahit quand elle parle de son fils. Mais il ne tient pas encore à lui en parler. Pas parce que c'est elle. Il ne veut en parler avec personne.

Puis il prend une profonde inspiration, comme s'il venait de prendre une grande décision difficile à annoncer, puis tend les mains pour prendre celles de sa soeur.


T'es-tu fais des amis ? As-tu des gens avec qui tu vis ? N'es-tu pas seule ?

Première amorce d'une vague idée qui vient de lui traverser l'esprit. Il a compris qu'il leur fallait du temps afin qu'ils puissent se retrouver.
_________________
Sybelle
Cerf-volant
Volant au vent
Ne t’arrête pas...
Et dans la tourmente,
Tes ailes triomphantes,
N’oublie pas de revenir
Vers moi…*



Si la situation avait été différente, Sybelle aurait pu s’amuser de l’agacement qu’elle provoque visiblement chez son aîné : le héros de son enfance et elle, incapables de se comprendre… Au moins sont-ils sur la même longueur d’onde à ce niveau.

Il n’en dit pas long sur le reste de leur famille mais elle ne s’en inquiète pas outre-mesure : si il dit qu’ils vont bien, c’est que c’est vrai. Contrairement à elle, Darren est quelqu’un à qui on peut se fier. Là où elle est renarde, louvoyant dans les bois, fuyant au moindre danger, Darren est loup, protégeant toujours les siens.

La prenant par surprise, il se saisit de ses mains et le premier réflexe de Sybelle est de s’écarter pour échapper au contact, habituée comme elle est à ne pas se laisser toucher par des inconnus. Sauf que celui qui lui fait face n’est pas un inconnu mais son frère. Son frère qui semble-t-il, fait son possible pour qu’ils puissent se retrouver, comme avant. Comme souvent, une question lui vient à l’esprit : que dirait papa, si il voyait ça ? Là, la réponse est évidente : leur père aurait mal si il voyait ses enfants agir comme deux étrangers. Elle n’a pas le droit de le rejeter alors que le même sang coule dans leurs veines alors, lentement, elle glisse ses mains dans les siennes. S'adoucir, elle doit s'adoucir... Elle ne risque rien avec son frère, elle doit lui faire confiance et arrêter de jouer la petite créature effarouchée. D'ailleurs, elle ne veut plus être cette créature.

Le blond la questionne encore, visiblement soucieux de son bien-être.
C’est-elle fait des amis ? Oui. Et pourtant, elle n’a jamais su se faire aimer. Peut-être parce qu’en petite dernière d’une grande famille, elle n’en a jamais eu besoin. Toutefois dans ce pays, elle a su trouver des amis. D’abord, il y a un Diego, un nain travaillant dans une troupe de saltimbanque. Assassiné sous ses yeux et par sa faute. Et après cela ? Fraise et Xenor. Un couple de tête de mules assez âgés pour être ses parents, si ce n’est ses grands-parents qui veillent sur elle de près, comme de loin. Certes, il y a plus conventionnel, mais les normes et Sybelle, ça n’a jamais été une grande histoire d’amour.
Des gens avec qui elle vit ? Elle a retrouvé leurs cousins et cousines dernièrement. Et il y a Robin aussi. Robin dont elle est éperdument amoureuse même si, terrorisée par le pouvoir que cela lui donne sur elle, elle préférerait qu’on lui arrache les yeux plutôt que de le dire à voix haute. Tandis qu’elle pense, non sans tendresse, à son horripilante famille et à l’homme, son visage s’illumine. Tout va tellement mieux depuis qu’ils sont dans sa vie, tous. Alors non, elle n’est pas seule. Ou tout au moins elle ne l’est plus.
Après une chute dans le vide de près de deux ans, elle a retrouvé un semblant d’équilibre au milieu d’eux.


Je ne suis plus seule : j’ai retrouvé nos cousins et cousines. D’ailleurs, ils seront heureux de vous revoir tous. Et… Il y a Robin, fait-elle, toujours aussi avare de mots.

Levant les yeux vers son frère, elle lui sourit, bien plus franchement que précédemment et ce sourire, la fait plus que jamais ressembler à sa mère, Caitlin.
Oh, bien sur, sourire ou pas, tout n’est pas réglé entre eux et le blond n’aura jamais droit à la confession-fleuve qu’une autre jeune femme aurait pu faire, Sybelle n’étant pas du genre à se livrer facilement, toutefois ils se sont retrouvés. Et malgré le malaise qui règne entre eux deux, cela lui suffit pour le moment.
Soudain, un souvenir lui revient. Un petit air que son père adoré, avait pour habitude de lui fredonner quand elle n’était qu’une toute petite fille butée, ayant soif de grandes aventures avec des dragons et de chevaliers. Étonnant souvenir, qui n’a pas grand-chose à voir avec cet instant mais qu'importe, la rouquine y voit le signe des Dieux : qui sait si l’esprit de leur père n’est pas juste là, à veiller sur leurs retrouvailles ? Cette idée en tête, elle se décide à évoquer la chanson. Après tout, si ils sont étrangers l'un à l'autre aujourd'hui, ils ne l'ont pas toujours été. Ils ont une foule de souvenirs en commun.



Tu te souviens de cette chanson que papa me chantait toujours ? Demande-t-elle, avec une pointe de nostalgie plutôt incongrue chez une jeune fille sur le point de fêter ses seize ans. Tu sais, celle qui parlait d’un cerf-volant…


*Cerf-volant, extrait du film Les choristes.

_________________
Gwaed
Il l'observe répondre à ses questions aussi brièvement que lui. Comme gênés de se parler, comme inconnus l'un à l'autre. Il se sent presque coupable de lui cacher la vérité. Pourtant, il le fait pour la protéger et ne pas l'accabler bien davantage. Comme s'il voulait encore lui laisser l’insouciance de sa jeunesse. Paradoxalement, il voudrait la voir adulte mais la traite encore comme une enfant...
Aux yeux du grand frère, elle oscille entre les deux. Il ne voudrait pas la voir grandir, la voir subir la désillusion de la vie des adultes, la voir perdre sa si douce innocence...


Je serais heureux de les revoir aussi. Et de faire la connaissance de... Robin.

Il ne devine pas les sentiments de Sybelle pour cet homme. Sans doute parce qu'il ne veut pas les voir. Sa petite soeur, sous le charme d'un homme ? Déjà ? Sa petite soeur, qui de toute façon s'unira à un homme qu'il aura soigneusement choisi pour elle. Un écossais, de préférence...

Il lui caresse doucement les mains et hoche la tête quand elle lui parle de la chanson. Il n'en dit rien mais se souvient que sa femme la chantait également à leur fils, à défaut de le faire lui même. Il chante bien trop faux pour endormir un enfant...
Il ne s'attarde pas sur la nostalgie et revient à ce qu'il a en tête.


Sybelle, je ne peux pas rester longtemps ici. J'ai à faire. Mais je ne veux pas t'imposer de venir avec moi. Si tu as trouvé un équilibre avec nos cousins, je ne veux pas te l'enlever. Tu peux rester avec eux, sous quelques conditions.

Le grand blond s'est engagé auprès de quelques personnes. Par besoin d'action, pour oublier sa tristesse dans les armes, pour ruminer sa vengeance et à la fois fuir ce qui le rendait heureux avant : la vie de famille, l'amour... Fuir ce qu'il a perdu, disséminé aux quatre vents. Ne pas revivre la déchirure.
_________________
Sybelle
Free like the river
Flowin' freely through infinity
Free to be sure of
What I am and who I need not be*



Et voilà… A peine l’a-t-il retrouvé qu’il la quitte déjà. Mais ça n’est qu’un au revoir, hein ? Elle l’espère, en tout cas, parce que vivre sans lui - ou plutôt sans eux - elle n’a jamais été cap d’y arriver. Poussant un petit soupire, elle presse ses mains… Avant d’entendre la suite qui, immédiatement, fait paraitre son départ moins douloureux.

Certes, elle se complaît dans son rôle de femme-enfant; jouant avec sa jeunesse et sa beauté; brouillant les codes en étant tour à tour insouciante et grave, lumineuse ou sombre… Seulement elle n’aime ça que tant qu’on comprend qu’elle est plus femme que petite fille et que ceci, comme le reste, n’est qu’un jeu. Un jeu dont elle est maîtresse.
Et visiblement, son aîné ne comprend pas. Il va donc falloir mettre les points sur les « i » afin de lui faire comprendre que non, il n’est pas son père et non, il ne décide pas de celle qu’elle fait ou ne fait pas.


Je suis déçue que tu partes déjà, mais je comprend : tu dois retrouver les autres, c’est normal. Seulement, avant de t’en aller, écoute bien ce que j’ai à te dire Darren, parce que je ne le répéterais pas : je n’ai pas besoin de ton autorisation et tu n’as aucunes conditions à m’imposer. Je ne t’ai pas attendu pour grandir : je ne suis plus une petite fille et je décide de ma vie. Moi, pas toi, fait-elle avec toute la conviction dont elle peut faire preuve. Alors… Tu peux me donner tes consignes, mais sache qu’en aucun cas je n’obéirais si elles ne me conviennent pas.

Et pour adoucir ses paroles, celles-ci étant certainement un dure pour son frère à supporter, elle lui sourit. Après tout, bien qu’elle veuille qu’il comprenne, il n’est pas question qu’ils soient séparés à nouveau. Elle n’a pas besoin de ses ordres, mais elle a besoin de lui.

Nous pourrons peut-être nous voir à la Tour, c’est là que le clan se retrouve et Syuzanna nous y a convoqué. Ça sera l’occasion de nous retrouver tous ensemble, propose-t-elle. Je t’enverrai les coordonnées, d’accord ? Et les autres viendront aussi, hein ! Tu leurs diras que je suis impatiente de les voir.

Les siens, tous réunis. Elle ne saurait rêver mieux et cela même si ils l'énervent au moins autant qu'elle les aime. Infiniment, donc...



*I'm free, Stevie Wonder :
Libre comme une rivière
Coulant librement à travers l'infini
Libre d'être sur de
Ce que je suis et de qui je n'ai pas besoin d'être

_________________
Gwaed
Son sang se met à bouillir. Elle peut lui sourire, lui a surement le visage qui vire au rouge à l'instant précis où elle prend ce qu'il interprète comme un ton autoritaire.
Pas besoin de son autorisation ? Aucune condition à lui imposer ?
Il sent qu'il va exploser. Il serre les dents jusqu'à ce qu'elle finisse de parler puis se lève brusquement, faisant racler le banc sur le sol. De toute sa taille il se penche par dessus la table pour attraper Sybelle par le bras, sans douceur, hors de lui.


Pour qui te prends-tu à me parler ainsi ? ! Après la mort de notre père je suis devenu responsable de toi. Chacun de tes mouvements nécessite mon autorisation. Père serait d'accord avec ça !

Gwaed parle du patriarche volontairement. Il sait combien Sybelle avait d'amour et de respect pour lui...
Il la secoue un peu. Des visages se sont tournés vers eux, mais il ne le voit pas. Il n'y a que sa soeur et lui. Il n'y a que cette effronterie qui le fait sortir de ses gonds.
Sa soeur qui décide de sa vie ? Il n'a rien entendu de plus stupide...


J'ai voulu être gentil en ne t'imposant pas de me suivre, tu aurais pu écouter mes conditions sans commentaires. Mais puisque tu es une grande fille, débrouille-toi !

Il la lâche avec dédain, comme si elle le dégoûtait soudainement. Puis il fait volte face pour quitter les lieux.

Impatient et colérique. Voilà ce qui le caractérise.

_________________
Sybelle
Gentiment je t’immole*


Sybelle craint beaucoup de choses, mais si il y a bien une dont elle a apprit à ne plus avoir peur, se sont les hommes. Son frère, aussi impressionnant puisse-t-il paraître, aussi violent puisse-t-il être, ne lui fait pas peur. Cependant, tandis qu’il la secoue comme un prunier, excusant son acte en se référant à leur père, la rouquine sent monter en elle une colère sans nom. Ça n’est pas juste une petite colère où elle se met à hurler, non : c’est le genre de colère où elle brûle tel un incendie dévastateur. Le genre de colère où son seul désir est de faire aussi mal qu’elle a mal.
Son père était son héros. C’était un homme juste et bon. C’était aussi celui de ses deux parents à qui elle ressemble le plus, peu importe combien son visage est similaire à celui de sa mère. Et son père la voulait libre.
Là où son frère a rougit, elle, elle pâlit. Alors qu’il continue de serrer ses bras, y imprimant des bleus, elle redresse le menton d’un air fier et arrogant.


Tu n’as rien de notre père Darren et tu peux être certain que tes actes lui ferait honte, crache-t-elle avec un dédain évident. Tu crois que tu agis comme lui ? Eh bien tu te trompes lourdement ! L’autorité de notre père était naturelle et il l’avait gagné à force de courage et de sagesse. Toi, tu n’es rien qu’un tyran qui essaye de se donner de bonnes excuses !

Soudain il la lâche et sort de la taverne. Si il croit qu’il va s’en sortir comme ça, il se trompe lourdement… Attrapant une chope en verre sur une table, sans prêter attention au regard courroucé de celui qu'elle vient de voler, Sybelle la balance dans le dos de son aîné, l’objet se brisant en milles morceaux au contact de son épaule. Le lancé de couteaux et d’objets divers a toujours été son domaine de prédilection, au combat…

C’est ça, fuit Darren, abandonne moi encore. Tu es tellement doué pour ça, lance-t-toute à sa colère. Et tant que tu y es, ne reviens jamais !

Et sans attendre de voir comment il réagit, la rouquine retourne vers la taverne pour préparer ses affaires : il faut qu’elle bouge, sinon elle va encore s'effondrer et ça, elle se l'interdit.


*Gentiment je t'immole, Mai Lan
Je précise que les paroles de la chanson peuvent profondément choquer un public non avertit.

_________________
See the RP information
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)