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[RP] Confidences pour confidences

Rosalinde
Pourquoi ?

Nul ne saura sans doute jamais. Rosalinde elle-même ignorait pourquoi au juste son choix s'était porté sur la Volvent. C'était comme ça. Sans doute avait-elle réussi à lui faire bonne impression en taverne. Mère, et se revendiquant fière de l'être, tout en ne rejetant en rien l'idée de féminité, ni ne se montrant l'esprit aussi obtus que celui d'Isaure, à qui la rousse n'aurait sans doute même pas confié sa recette de lapin au sirop.

Alors c'était décidé. Elle ferait de la Corse une confidente, endossant un rôle qu'Anne n'aurait pu tenir : Celui de l'encourager dans sa maternité future, et sa vie conjugale. Et plus si affinités.


Citation:
    Davia,

    Pas de chance, c'est tombé sur vous. Il ne fallait pas être si gentille, et si enthousiaste à propos de l'idée d'être mère.
    J'ai besoin de quelqu'un pour lire mes confidences et ne jamais les trahir, et me rassurer sur la maternité à venir.

    Voudriez-vous endosser ce rôle ?

    Je suppose qu'il est plus facile de parler à une inconnue. Bien sûr, je puis vous rendre la pareille en échange, il m'a semblé que vous aviez besoin de conseils à propos de votre époux... Je n'y connais peut-être rien en enfançons, mais les hommes n'ont guère de secrets à mes yeux.

    Rosalinde d'Pommières.

    _________________
    Davia_corsu
    La brune Blanche vaquait à ses occupations quotidiennes lorsqu'un volatile arriva jusqu'à elle. Son coeur se mit à battre. Sans doute était-ce Séverin, sans doute répondait-il à sa dernière missive où elle se questionnait tant. Que nenni. L'écriture ne ressemblait en rien à celle de l'époux. Elle aurait pu être déçue, mais elle fut surprise.

    Posant son arc et ses flèches, elle lut donc la missive avec intérêt. Étonnement et amusement. De par sa tâche de chapelaine, elle savait être la confidente de secrets les plus intimes, mais le choix de Rosalinde semblait étrange. La jeune femme ne semblait pas très aristotélicienne et elles ne se connaissaient que bien peu.

    La jeune femme lui répondit sans tarder pour ne pas la faire languir et aussi parce que, si elle adorait recevoir du courrier, elle était consciente qu'il ne lui fallait pas trop tarder à répondre.


    Citation:
    A Rosalinde de Pommières,
    De Davia Corsu de Volvent.

    Ma Chère Rosalinde,

    Quelle ne fut pas ma surprise de vous lire. J'avoue avoir été touchée par votre missive et l'honneur que vous me faites, en désirant me confier vos troubles et vos tourments autant que vos joies, me va droit au coeur.

    J'accepte. Il est effectivement bien plus aisé de parler à des inconnus, parfois, cela apaise parce que c'est quelqu'un d'extérieur, parce que c'est quelqu'un dont on redoute moins le jugement. Je pense que c'est vrai.

    Alors, mon amie épistolaire, je commencerais par vous parler du fait d'être mère. Je pense que c'est la plus belle chose au monde, parce qu'elle vous rend femme jusqu'au plus profond de vos entrailles et qu'en devenant mère, vous vous retrouvez devant l'immense responsabilité de faire de ce petit bout de chair qui est un petit bout de vous, un homme ou une femme. Vaste charge, n'est-ce pas? Effrayante même! Et pourtant quel beau défi!

    Je vous laisse à votre réflexion sur le sujet, je reste à votre écoute et à votre entière disposition.

    A très vite et prenez soin de vous.



    Il n'était pas temps de se confier, pas encore.

    La lettre fut poudrée, l'encre s'imprima sur le vélin, roulé, il fut attaché à la patte du volatile, plus fiable qu'un coursier en ces temps d'épidémie.
    La brune Blanche ne put s'empêcher de penser à son fils, ce petit Volvent qui devait dormir paisiblement, peut-être au creux des bras de son père. Elle ferma les yeux. Ils lui manquaient.

    _________________
    Rosalinde
    Oh, s'il y avait bien une chose que la Rousse appréciait par dessus les autres, c'était que l'on réponde promptement à ses courriers. Si jamais l'on se donnait la peine d'y répondre, ce qui n'était manifestement pas le cas de l'Irlandais, sans doute trop occupé, ou blessé, ou à l'article de la mort... Comment pourrait-elle bien le savoir ?!

    Ce jour-ci, Rose s'était réveillée pourvue de fortes quintes de toux, et une migraine épouvantable. La douleur irradiait littéralement dans tout son organisme, et, même non-croyante, elle priait tous les dieux, prophètes et saints pour que cela cesse. Une journée enfermée, dans le noir, allongée sur son lit d'infortune et de souffrance, à maudire la von Frayner qu'elle ne pourrait aller visiter ce jour, et qui sans aucun doute lui avait refilé ses miasmes, la gourgandine. A moins que ce ne fut son Altesse de Nevers qui avait bien failli lui gerber sur les souliers. Chose qu'elle ne lui aurait jamais pardonné, et qui fort heureusement pour le matricule du Castelmaure n'était pas arrivée.

    Entre la maigre soupe que l'aubergiste avait pu lui procurer, et l'entamage à la cuillère d'un pot de confiture issue de ses réserves secrètes et personnelles (le marché noir, tout ça...), la Rousse eut l'agréable surprise de se voir apporter une réponse de Davia, déjà. Profitant d'un instant où le mal s'était un peu dissipé, elle s'assit à table, et après avoir attentivement lu la missive de la Blanche, s'employa à lui répondre.


    Citation:
    *tâche collante et sucrée dans le coin supérieur droit, débordant un peu sur les premières lettres de la missive.*

      Chère Davia,

      Je suis bien heureuse que vous acceptiez ce poste bien ingrat de confidente que je vous offre sans même savoir si vous en étiez demandeuse. Effectivement, il est plus aisé de se confier à vous qu'à un autre, vous l'ignorez sans doute, mais j'ai bien réfléchi... Et personne dans mon entourage immédiat ne me semble à même de répondre à mes interrogations.

      Une mère ? Je n'en ai qu'une, qui à la fois désapprouve mon mariage, le fait que je sois si tôt grosse, qui ne s'est jamais réellement occupée de son fils.
      Une future mère ? Las, si Isaure von Frayner est effectivement sur le point de mettre bas, et semble excessivement confiante en ses capacités à être une bonne mère, elle n'est hélas pas en l'état d'accueillir mes confessions, et de toute façon s'empresserait de les trahir ou de s'en servir pour me faire du tort, j'ai beau être excessivement bonne pour elle en la visitant chaque jour alors qu'elle est alitée (ce qui ne me ressemble en aucun cas !) elle semble me garder rancune de vieilles querelles, si vieilles que l'on ne sait plus qui a commencé, ni pourquoi.
      Alors, une autre femme ? La première à laquelle je pensais est une amie chère, qui a été témoin de mon mariage. Néanmoins... Elle déteste les petits enfants, ne leur trouvant de l'intérêt qu'à partir de l'âge de sept ans. L'autre est Astana, vous l'avez rencontrée, et alors même que vous entriez elle me conseillait sur la meilleure manière de "faire passer" cet enfant.
      Un homme, donc ? Je n'en ai vu que deux, Judas, l'époux d'Isaure et mon ancien employeur, qui n'entend rien à la paternité, et encore moins à la maternité, et mon époux, Finn... Je reparlerai de lui plus tard.
      N'ayez crainte, je ne compte pas vous livrer le détail de mon raisonnement à chaque fois que je me retrouve confrontée à un choix, mais ainsi vous avez pu avoir une brève vision de mon entourage le plus proche, et des personnes dont je risque de vous parler fréquemment.

      Alors oui, j'ai peur d'être mère, si peur que j'ai bien failli suivre les conseils de la Danoise et faire main basse sur la sauge. Ou me jeter dans les escaliers en espérant que la chute le décrocherait. Et puis j'ai décidé de le garder. C'est ce que veut Finn. Il ne m'aime pas, je crois. J'en suis presque sûre. Et je ne suis vraiment pas l'épouse idéale, alors... Je ne vois pas pour quelle autre raison il aurait demandé ma main. Me voilà donc résolue à lui faire de beaux et gros héritiers.

      Mais j'ai peur, toujours. Pour ne rien vous cacher, je n'ai jamais, à mon souvenir, tenu un nouveau-né dans mes bras. Je ne sais pas comment m'y prendre, m'en occuper. Quand le nourrir, quand le changer, j'imagine qu'il va pleurer aussi et je ne saurai pas pourquoi... Faudra-t-il que je le fasse élever par une nourrice ? Et si je ne parvenais pas à l'aimer ? Je sais que je vous ai déjà posé la question, et je crois que je ne pourrai m'en rendre compte avant de l'avoir vu... Il va falloir que je patiente. D'un côté, j'aimerais être débarrassée de ce fardeau le plus vite possible, de l'autre... Ne jamais y être. (Et surtout, si possible, ne jamais devenir grosse !)

      Et vous... Avez-vous eu des nouvelles de votre époux ?

      A très vite,

      Rosalinde d'Pommières.

      _________________
      Davia_corsu
      Lasse, épuisée tant par la maladie que par les évènements qui secouaient le royaume, elle avait néanmoins pris plume et encre pour noircir le vélin d'une main malhabile. Le coeur lourd, le chemin lui semblait clair pourtant, mais elle ne savait vers quoi il la conduirait.

      Citation:
      A Rosalinde de Pommières
      De Davia Corsu de Volvent.

      Ma chère Rosalinde,

      Pardonnez-moi de vous répondre si tardivement. J'ai eu quelques jours de permission, me permettant de retourner à Montpipeau auprès de mon époux, avant de revenir pour affronter la maladie et l'annonce de cette folle Croisade.

      J'ai bien lu votre missive et prends bonne note de ces gens de votre entourage. Je connais déjà ce Judas, il me semble un homme assez étrange et je pense que vous avez bien fait de ne pas vous ouvrir à lui. Je ne pense pas que les hommes soient nécessairement de bon conseil pour les choses de la maternité, ainsi je tâcherai de vous aider de mon mieux, même si je suis une mère absente et que la distance qui me sépare de mon fils me coûte terriblement.

      Mon amie, le simple fait que vous vous posiez des questions sur le fait d'être mère, prouve que vous désirez être une bonne mère. Vous avez bien fait de garder l'enfant que vous portez, d'autant plus si votre époux le souhaite. Il est le fruit de votre union, la preuve que vous et lui, ne faites plus qu'un. Ceci est au dessus de tout, plus fort que tout et vous ne pouvez refuser la chair de votre chair, sous prétexte que vous ne vous sentez pas prête ou que peut-être, vous ne seriez pas une bonne mère.

      Vous m'avez confié que votre époux ne vous aimait pas, ayez cet enfant, aimez-le, donnez lui le meilleur de vous et votre époux, à défaut de vous aimer, vous estimera et même, peut-être, vous admirera.

      Vous ne savez pas comment faire avec un nouveau-né? Quand il sera là, soyez douce, soyez présente, vous verrez, ça se fera naturellement, suivez votre instinct, écoutez votre coeur. Vous apprendrez la patience, c'est la vertu première d'une maman. S'il pleure, ce n'est pas grave, c'est ainsi qu'il s'exprime, ainsi qu'il vous dit qu'il a faim, qu'il a froid, que sa couche est pleine, qu'il a mal, petit à petit vous trouverez les raisons de ses pleurs et un jour, cela vous semblera tout naturel. Peut-être que l'aide d'une nourrice vous sera nécessaire, si ce n'est pas pour qu'elle le nourrisse, peut-être au moins pour vous guider, vous conseiller, là ou moi, je ne pourrai être présente pour vous, à moins que vous ne veniez à Montpipeau.

      Ayez confiance, Rosaline, ayez confiance en vous, je suis certaine que dans votre coeur, dans votre âme, sommeille une très bonne mère, mais vous devez croire en vous. Vous serez la mieux placée pour vous occuper de votre enfant, la mieux placée pour savoir ce dont il a besoin. Ayez courage et soyez patiente, la force sera avec vous.

      Je ne peux vous écrire plus longtemps. Les rangs se serrent et je dois rejoindre mon chef de lance. Pour ce qui est de mon mari... outre mes considérations personnelles, j'ai très peur que cette folle Croisade nous sépare. Je vais suivre mon Ordre Royal, comme c'est mon devoir et ce, malgré ma foi aristotélicienne, mais lui est très fervent aristotélicien, et je redoute de le perde, je redoute qu'il ne comprenne pas... Si vous saviez comme je l'aime... Un jour, je vous en parlerai, plus longuement.

      Prenez soin de vous mon amie et que le Très-Haut vous garde.



      La missive fut rapidement envoyée. La Blanche devait se préparer, les jours qui s’annonçaient risquaient d'être bien sombres.
      _________________
      Rosalinde
      Une nouvelle rencontre de la Volvent, en taverne, depuis la dernière missive reçue, à laquelle elle n'avait point répondu jusqu'à cet instant. Les deux femmes avaient donc eu l'occasion de rediscuter un peu de leurs problèmes respectifs, et de se fournir quelques conseils l'une à l'autre, mais rien ne valait une bonne missive pour s'ouvrir et se vider l'esprit.

      Citation:
        Chère Davia,

        Je suis très heureuse de vous avoir revue ! Et ainsi avez-vous pu faire la connaissance de Finn... Oh, je ne vous demanderai pas ce que vous pensez de lui, je sais bien que la première impression qu'il donne n'est sans doute pas des meilleures. Le tout est de parvenir à s'en détacher par la suite pour voir le bon en lui. D'ailleurs, je doute que la plupart des résidents Saumurois et membres des armées aient cette patience, vu le nombre d'ennemis qu'il s'est fait au cours du voyage. Donc, peut-être le dis-je avec toute la partialité de l'amour, mais ne le méjugez pas, même si je doute qu'il soit dans votre caractère de céder à l'orgueil et aux préjugés. Votre réponse à ma dernière lettre en témoigne d'ailleurs, j'admire votre promptitude à chercher à me raisonner plutôt qu'à me blâmer pour avoir songé à me débarrasser de l'enfant.

        A ce sujet, nous hésitions justement à embaucher une nourrice. Ma crainte première étant, je vous l'avoue, de ne pas avoir assez de lait pour le nourrir. Je n'ai pas la poitrine d'Isaure. Si vous voyez ce que je veux dire, encore faudrait-il que vous ayez rencontré Isaure pour comprendre la comparaison. Mais de toute façon je pense que le passage par une personne connaissant un minimum les enfants va s'avérer obligatoire si nous ne voulons pas que notre progéniture meure de faim ou autre. Enfin, du reste... J'ai peur que la patience me fasse défaut, n'étant en aucun cas une de mes principales qualités... Je crois que la nourrice va s'avérer nécessaire. Si ce n'est pour le nourrir, au moins pour le reste. Enfin je ne sais pas. Je vais y réfléchir plus amplement. Mais après tout, j'ai été élevée par une nourrice et je ne m'en porte pas plus mal.

        Avez-vous eu une réponse de Séverin à la missive que je vous ai aidé à écrire ? (Si tant est que vous l'ayez finalement écrite...)
        J'espère en tout cas qu'il comprendra combien ce choix à été dur pour vous, et qu'il ne vous tiendra pas rigueur de l'avoir pris. Vous faites votre devoir et c'est tout à fait admirable. Sa Majesté peut être fier d'avoir des personnes telles que vous dans ses rangs. Et si votre époux vous boude... Nous trouverons des moyens de le reconquérir, faites moi confiance.

        Amicalement,

        Rosalinde d'Pommières.

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        Davia_corsu
        La mine sombre, penchée sur un vélin à la lumière d'une chandelle, la brune écrivait d'une plume vive et emportée. La folie l'avait guettée et les évènements qu'elle venait de traverser l'avaient bien plus secouée qu'elle ne l'aurait cru.

        Citation:
        Dijon, le vingt février de l'an de grâce quatorze cent soixante et un.

        Ma douce amie,

        Ce fut une joie pour moi de vous revoir alors que nous étions en route pour la Bourgogne, j'ai du vous sembler étrange et je vous prie de m'en excuser. J'ai été exclue définitivement de mon Ordre et je ressens un vide profond ainsi qu'un étrange mal-être. Je sais que ça passera, le temps apaise les douleurs et les souffrances, mais j'étais réellement très affectée lorsque nous nous sommes vues.

        Vous revoir m'a fait du bien, néanmoins je suis inquiète pour vous, vos allégations me font redouter qu'il ne vous arrive malheur. Je vous en prie mon amie, tenez moi au courant. L'amour est une chose douloureuse, parfois et il faut être fort pour lui faire face. Votre époux est un homme étrange et je ne veux pas qu'il vous fasse plus de mal, d'autant que l'enfant que vous portez est sacré.

        Je me rends compte que les couples autour de moi se lient et se délient avec tant de facilité mais aussi tant de souffrances. J'ai l'exemple de mes cousins, qui ne le sont que par alliance mais qui me sont aussi chers que s'ils étaient mon sang. Donc, Kéridil et Della, chez qui je vis, traversent des moments difficiles. La duchesse a pris parti pour l'Eglise et s'est réfugiée en Empire alors que Kéridil, lui se bat à mes côtés, pour notre Roy. Leur querelle va plus loin que ce conflit politico-orgueilleux: leurs enfants sont en jeu, leur amour-propre, Kéri se sent bafoué et abandonné par son épouse, Della, quant à elle, souffre d'être séparée de ses fils. Elle m'a toujours donné l'impression d'être forte, si forte, peut-être trop... je pense qu'en amour il faut aussi savoir se reconnaître faible. Je compatis tant à la douleur de mon cousin, depuis qu'il a subit une blessure physique, il s'en sent d'autant plus diminué alors que pourtant, il n'a rien perdu de sa superbe. Je suis inquiète pour lui, bien plus que pour Della qui est telle que le phoenix et renaîtra toujours de ses cendres. Kéridil est un homme fragile qui a besoin d'amour et d'attention.

        Cet exemple est celui qui m'est le plus proche et qui me fait penser à vous, ne pourriez-vous pas tenter de conquérir votre époux! S'il vous a épousé, ce n'est pas pour rien, il y a sûrement une façon de le séduire et de lui faire comprendre que les liens qui vous unissent transcendent tout.

        Rosa, mon amie, je pense et prie pour vous. Sachez que vous serez toujours la bienvenue, si vous avez besoin d'un asile, d'un abri. Je suis certaine que le Duc de Chartres approuverait que j'invite une amie à s'installer près de moi, si elle a besoin d'un havre de paix. Montpipeau est un havre de paix.

        Mon amie, que le Très-Haut vous garde, vous et votre enfant. Priez pour moi aussi, car les temps sont durs, ma foi est éprouvée, mon amour aussi, ma résistance et mon endurance. Il me faut être forte.

        Je vous garde dans mon coeur.




        L'encre séchait. Le regard dans le vide, la Volvent savait que cette nuit encore, les fantômes viendraient la hanter. Les cauchemars peupleraient sa nuit. Elle plia consciencieusement le vélin, le cachetant d'une cire bleue aux armes des Lames d'Amahir. Bientôt, Rosalinde la lirait.
        _________________
        Rosalinde
        Tant de choses avaient changé, depuis sa dernière missive, qu'elle en aurait presque eu le tournis.

        Citation:
          Très chère Davia,

          En effet, vous m'avez parue bien étrange lors de notre rencontre à Tonnerre, et je me suis fait un sang d'encre à votre sujet. Qui plus est, la Duchesse d'Orléans qui savait ce qui vous mettait dans cet état, et qui ne voulait rien me dire... J'ai un instant hésité à lui poser un couteau sous la gorge pour la faire avouer ! Mais enfin, je suis triste de lire que la Dame Blanche estime qu'elle peut se passer de vous, même sans savoir ce qui a bien pu pousser le chapitre à de telles extrémités.

          Pour moi, ne vous inquiétez pas. Je survivrai sans Finn, après tout je me suis très bien débrouillée sans lui pendant les vingt-et-une premières années de ma vie, je ne vois pas pourquoi il en serait autrement à présent. Et le bébé, ma foi, maintenant je sais que je pourrai m'en sortir, car un coup du sort a fait que me soit confiée la garde du petit Amadeus, le fils de Judas et Isaure von Frayner. Je sais à présent langer et baigner un enfant, le transporter dans mes bras, et je revoir même mon répertoire de berceuses (sa préférée étant une chanson de mon cru, à la gloire de Cassian de Blanc-Combaz, "Corcelles le plus laid de Bourgogne").

          Adoncques, mon cher époux ne pourra me faire plus de mal qu'il ne m'en a déjà fait. Je ne dis pas que je ne suis plus fâchée contre lui, encore moins que je lui ai pardonné, mais j'ai compris je crois qu'il ne me servait à rien de m'accrocher à lui pour me faire rejeter encore et encore. Car j'ai bien tout tenté, ma chère Davia, pour le faire revenir à moi, et chaque échec n'en a été que plus cuisant. Je crois bien que ma force de persuasion diminue au fur et à mesure que mon tour de taille s'élargit, ce que je pouvais obtenir par la séduction, je ne le puis manifestement pas en tentant de me montrer raisonnable !

          Je pensais ma vie finie, et me voyais condamnée à attendre la mort entre les quatre murs de ma maison, sans plus connaitre d'autre joie que celle d'élever mon enfant avant que son père ne vienne me le prendre, cette situation je crois a bien failli me rendre folle, plus encore que l'idée de perdre le seul homme que j'aie jamais aimé. Mais je ne compte pas me laisser abattre. Je vais vivre ma vie, comme avant. Chère Davia, je suis loin d'avoir votre vertu, et jamais ne saurai passer le restant de mes jours sans m'abandonner entre les bras d'un homme. Je ne renoncerai qu'à une chose, et c'est aimer. En faire l'expérience était une sottise, j'aurais du m'éloigner au lieu de m'embourber dans ce marasme, lorsqu'il en était encore temps.

          Aussi, l'histoire de vos cousins trouve un profond écho en moi, et je ne puis que compatir aux malheurs de votre cousin, le Duc de Chartres. J'ai croisé la Duchesse, une après-midi, en taverne, et il me semble qu'effectivement les intérêts de l'Eglise lui tiennent énormément à cœur. Plus que son mariage, je n'aurais su le deviner alors, mais à présent que vous m'en faites part, je trouve cela plus que regrettable. Sans doute ne l'aimait-elle pas, peut-être n'a-t-elle jamais eu le cœur brisé, car je n'aurais souhaité cela à personne, pour rien au monde.

          Je serais heureuse de venir vous rendre visite à Montpipeau, une fois que la guerre sera terminée. Un havre de paix, voilà ce dont j'aurais grand besoin à l'heure actuelle. Ah, pourquoi est-il impossible de remonter dans le temps ? J'en aurais changé des choses, avec tant de si qu'il m'aurait été possible de mettre Paris en bouteille ! Et si j'étais Dieu, croyez bien que je vous insufflerais toute la résistance, et toute l'endurance qui semblent vous faire défaut en ce moment. Vous êtes une femme forte, Davia, vous vous relèverez, comme je me relève à présent, après avoir commis la folie de mettre ma vie et celle de l'enfant en danger.

          Je vous embrasse bien tendrement,

          Rosalinde.

          _________________
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